contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

who ?

no dcs here
job
163 membres

0 pts

7 membres

0 pts

162 membres

35 pts

58 membres

0 pts

AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 12 Avr - 15:38

Les giboulées de mars


30 mars 2021

Nevrabriel alla prendre son violon et glissa à Katerina qu’il rentrerait tard. La nuit tombait déjà mais il sortait tout de même. Heureusement pour eux, elle ne lui demandait pas de comptes. Ses escapades pouvaient durer des heures mais il revenait toujours, cela semblait être l’essentiel. Il ne savait pas si c’était de la confiance de la part de sa femme ou elle se moquait bien de ce qu’il pouvait faire hors de l’Institut. Elle savait qu’il avait voir Lucy, de plus en plus enceinte à qui il demandait souvent de venir à l’Institut pour une meilleure grossesse et un meilleur accouchement. Il allait aussi visiter Aeden, peut-être un peu plus depuis leurs aveux respectifs, peut-être moins ? Il ne s’en rendait pas compte. Nevrabriel n’avait pas autant exprimer ce qu’il ressentait depuis si longtemps qu’il avait eu l’impression d’imploser. Il n’était pas aisé pour lui de se confier autant, sans parcimonies, sans réfuter les détails, exposer à nue son âme. Il ne savait pas s’il regrettait, cela lui avait fait du bien mais cela ne changerait rien au fond, ils étaient toujours coincés sur cette île et ce n’était pas en faisant preuve de sentiments que ça allait changer.

Le jeune homme avait complètement oublié la date d’aujourd’hui. Il sentait que c’était important, que quelque chose le tracassait, qu’il avait oublié quelque chose d’important. Il se remémora toutes les dates d’anniversaires des personnes qui comptait pour lui.
Anniversaire … Puis cela lui sauta aux yeux comme une évidence.

Le 30 mars … Elle s’était donné la mort.

C’était inscrit sur sa tombe, il y allait au moins une fois par semaine et pourtant il oubliait le jour J ? Quelle mémoire pathétique, quel « ami » pathétique… Encore une fois, elle aurait honte de lui, et elle aurait de quoi.

L’écossais attendit que le soleil ne soit plus là pour quitter l’Institut, un sweat à capuche sur le dos. L’obscurité allait le camoufler plus aisément et l’air restait frais malgré le printemps qui arrivait à grandes enjambées.

Adèlys était né en mars, Adèlys était morte en mars. Elle qui n’a souhaité que rentrer chez elle.

Le jeune homme arriva devant les tombes et les regarda une à une, profitant de la clarté des étoiles pour observer l’état de chacune d’elle. Il avait l’impression que celles de Loreleï et Adèlys étaient plus entretenues. Il se doutait qu’Alexander devait s’occuper de celle de sa sœur et Adèlys… peut-être Donatien ? Mais Nevrabriel avait du mal à y croire, l’ancien médecin ne quittait quasiment jamais le bunker, bien qu’il avait surement du venir ici, à cette date, ou à l’anniversaire de la défunte il y a quelques semaines, qui sait ? Le jeune homme, comme à chacune de ses venues, sortait son canif pour gratter la mousse sur les pierres et tailler les lettres qui s’effaçaient sur les tombes. Il prenait du temps à l’ouvrage, et du cœur aussi. Il avait l’étrange besoin de prendre soin des morts depuis Noël, de leur parler parfois. Ironiquement, lui qui n’avait pas de mémoire essayait de garder celle des défunts intacts.

Finalement, après avoir achevé son œuvre et affuter sa lame pour qu’elle reste aiguisée et intact, au cas où il ferait l’objet d’une mauvaise surprise, l’écossais s’assit devant la tombe d’Adèlys. Il regarda pendant de très longues minutes la tombe avant de creuser un peu la terre et retrouver la décoration qu’il avait prise sur le sapin des électrons et du Village à Noël pour « l’offrir » à Adèlys. Il frotta un peu l’objet avant de l’éclairer au reflet de la lune. Il ne pouvait pas distinguer, dans la pénombre, l’état de la boule décorative, mais avait l’impression qu’elle était intacte. Il la reposa contre la pierre tombale, se disant que le sol allait de nouveau l’absorber. Peut-être que c’était Adèlys qui voulait attirer l’objet à elle ? Qu’en était-il des légendes sur les âmes enchainées aux îles maudites ?

_Je suis désolée de ne pas t’avoir trouvé à temps… Aeden aussi est désolé. Nous le sommes tous.

Un sourire amer se dessina sur les lèvres du jeune homme. Elle les avait certainement vu, de là où elle était, retourner l’institut à sa recherche, et soupirer de chagrin. Ils n’ont pas été à la hauteur.

_Je ne me souviens plus de la musique qu’on a joué ensemble alors que tu m’as dit que tu partirais bientôt. Je me souviens juste que tu pleurais. Beaucoup. Que la danse t’a faite rire. Que le violon t’a impressionné… Je me souviens aussi que… j’aimais bien lorsqu’on se baladait ensemble pendant ces sept longues années.


Durant tout ce temps ils s’étaient beaucoup vus, tous les jours même, puisque leur médecin les liait, mais ne se parlaient pas beaucoup. Adèlys avait un coté solitaire, et lui, devait se remettre de ses maux. Cependant, ce n’était pas le temps passé ensemble qu’avait plus retenu l’écossais mais le lien invisible à travers leurs regards mutuels. Ils n’avaient pas besoin de passer du temps ensemble pour s’apprécier. Un regard, un sourire, cela suffisait.

_Je ne me souviens pas de ce que je t’ai joué, mais je peux te jouer la musique de mon mariage. Tu aurais peut-être aimé la fête, je ne sais pas.

Le jeune homme sorti ses mains de ses poches et ouvrit son étui à violon pour sortir son instrument. Quelle heure était-il à présent ? Etait-il toujours le 30 ? Etait-il minuit passé ? Peu importe… Il joua.

La musique le ramenait d’abord à son mariage, la première valse qui a ouvert le bal, sa première danse en temps que marié. Puis, ses souvenirs remontèrent à Noël, lorsque Katerina lui avait offerte la partition qu’elle avait retranscrite de sa seule mémoire, lui montrant que ce moment partagé avait compté pour elle. Puis, encore plus loin, en 2018, lorsque Adèlys respirait encore, où il avait rencontré sa femme pour la première fois et qu’ils avaient écrit cette mélodie à deux. Une mélodie qui racontait leur histoire.
Adèlys aimait les histoires, aurait-elle aimé celle-ci ?

Lorsque la musique se termina, l’écossais crut d’abord entendre le vent mais tous ses sens se réveillèrent et il se rendit compte de sa vulnérabilité, assit, dos à la forêt, avec la musique pour faire son ouïe. Il se redressa rapidement, lâchant son archet pour mettre une main à sa poche où se trouvait son canif, prêt à se défendre au cas où.
Il croyait qu’il était le seul fou à se balader dans un cimetière la nuit mais il fallait croire que les fous peuplaient bien cette île depuis des années.

_Qui est là ?






Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Lun 19 Avr - 21:25
Les giboulées de mars
Ophelia et Nevrabriel



Ophelia ignore l'heure mais elle connaît bien la date. Bientôt elle aurait vingt-et-un ans.
Assise sur son lit, le visage tourné vers la fenêtre, elle se demande si ses parents sont inquiets. Est-ce que sa mère lui a préparé un cheesecake ? A-t-elle mis 21 bougies ? Sa soeur lui a-t-elle acheté une peluche, dans l'espoir de revoir Ophelia ? C'est le deuxième anniversaire qu'elle fera sans sa famille. Déjà l'année dernière, elle était en convalescence suite à son opération, elle n'avait pas pu les voir. Elle les avait vu en vidéo sur un ordinateur de l'Institut, encadrée par des molosses, comme d'habitude.
Ophelia se recroqueville sur son lit, les yeux toujours fixés sur la lune. Elle entend à nouveau sa mère lui raconter sa naissance, sa frayeur dans la voiture parce qu'elle était pressée de sortir de son ventre et qu'elle avait bien cru qu'elle allait naître sur le siège arrière de leur vieille Cabriolet. Apparemment, elle n'avait pas un poil sur le caillou à sa naissance, mais elle avait pleuré avec tant d'énergie que ses parents avaient fondu en larmes. Sa grande soeur, Ana, avait attendu que la crèche soit terminée pour lui rendre visite. Apparemment elle était impatiente de rencontrer sa cadette.
Personne ne lui racontera aujourd'hui cette histoire qu'elle entend tous les ans.
Aujourd'hui il n'y aurait personne pour lui raconter quoi que ce soit. Ange est trop occupé avec Lilith, et Ophelia ne veut pas l'importuner avec ça. Alexander, son premier amour, celui qui lui a brisé le cœur, ne se donnerait pas la peine de lui adresser la parole. Aeden est au bunker, et il est bien trop triste pour qu'elle vienne lui demander de sourire. Qu'il reste avec Elizabeth, qui doit être bien occupée avec sa fille et son petit-ami dépressif. Amalia, quant à elle, ne doit même pas savoir que dans quelques minutes, ce serait l'anniversaire d'Ophelia.
Pour éviter de broyer du noir, elle sort de son lit. Elle reste en pyjama, se faisant la réflexion qu'elle ne croiserait personne à cette heure-ci de la nuit à part peut-être des vigiles et des veilleurs. Pour leur éviter la vision de son ensemble rose très confortable, elle enfile par dessus son Trench Coat beige, serrant la ceinture à sa taille. Des bottes, une queue-de-cheval, et ... un accessoire ? Elle jette un oeil à sa malle, celle où repose son revolver. Elle essaie de se débarrasser de lui mais elle n'y arrive pas. Depuis que Victor Graham lui a tiré dessus, depuis qu'elle n'a pas réussi à se faire entendre pour instaurer la paix, elle ne peut plus se défaire de l'arme. Parce qu'elle a peur, sûrement. Elle a peur de ne plus pouvoir se défendre face à quelqu'un de plus fort.
Dans un soupir de lassitude, blasée face à sa propre vulnérabilité. Il y une époque où elle s'entraînait avec Zyra, la Walkyrie. Si cet entraînement et cette amitié ne s'était pas arrêtée, peut-être que les choses auraient été différentes. Mais Zyra n'est pas là. Personne n'est là pour la protéger. Elle est son propre Preux Chevalier. Alors elle glisse l'arme contre sa cuisse, sous le tissu de son pantalon de pyjama Hello Kitty.
Dehors, la nuit est un gouffre. Ophelia a l'impression de s'enfoncer dans un tunnel. Elle évite les gardes, connaissant leurs rondes par cœur et s'éloigne de son territoire. Elle ne sait pas trop où elle divague. N'importe où, tant qu'elle n'a pas à réfléchir sur sa situation. Elle a envie de s'approcher du bunker dans l'espoir de croiser Aeden ou Elizabeth. Elle préfère couper son chemin en passant par le cimetière, elle en profiterait pour saluer Adèlys. Ces derniers temps, sa stèle semble s'embellir. Elle lui rend visite dès qu'elle le peut, et elle a l'impression que depuis l'hiver les gravures sont plus profondes.
Plus elle s'approche, plus elle entend une musique. Elle prête l'oreille, guidée par les notes. Elle croit reconnaître un instrument un corde. La dernière fois qu'elle a entendu pareille mélodie, c'était le violon de Nevrabriel à son mariage.
Ne me dites pas que...
Elle s'arrête à l'entrée du cimetière, la main sur l'énorme tronc d'un arbre.

« C'est une blague... »

Elle murmure, ne voulant pas troubler la musique. Les dents crispés, elle ne sait pas quoi penser de la présence de Nevrabriel, encore. A croire que dès qu'elle a envie d'être seule, il est la pourchasse. Et elle ne veut pas partir, parce qu'elle adore la musique et qu'elle apprécie le morceau. Elle se laisse bercer, se demandant si Adèlys est assise sur sa tombe en ce moment, écoutant l'instrument. Pourquoi joue-t-il pour Adèlys ?
C'est alors que, comprenant inconsciemment l'importance de cette date, son ventre se tord dans une crampe brutale. Penchée en avant par la douleur, se tenant les côtes, Ophelia revoit son expédition avec Aeden. Elle ressent l'enfer qu'a dû subir Adélys juste en mettant un pas dans cette pièce sanglante. Elle repense à ce morceau de papier, froissé précieusement dans sa malle, qu'elle n'a jamais su déchiffrer.
Ce mouvement de douleur fait crisser l'archet sur les cordes. Il n'y a plus de musiques, ni d'Adèlys.

« Qui est là ? »

Bien que le souvenir traumatisant de cette terrible pièce lui remue les tripes, Ophelia parvient à se tenir un peu plus droite. Elle avance d'un pas, main toujours sur le tronc. C'est certainement un geste d'appui.

« A ton avis ? »

Elle a bien remarqué la main de Nevrabriel dans sa poche, à l'affût. Va-t-il lui tirer une balle si elle s'approche trop ?
Pourtant elle vient jusqu'à lui. Elle croise les bras alors que le vent s'engouffre sous son manteau. Elle salue la stèle d'Adèlys d'un triste sourire.

« Tu vas m'attaquer ? »

En dehors du mariage où elle ne lui a pas vraiment adressé la parole, la dernière fois qu'ils s'étaient vu elle n'avait pas été agréable. Il pourrait très bien lui dire d'aller se faire foutre, ça ne la surprendrait pas.

made by black arrow
La Cannibale
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 23 Avr - 0:13

Les giboulées de mars

_Qui est là ?

Nevrabriel serra d’avantage son canif qu’il venait d’aiguiser. Il ne l’avait jamais utilisé pour blesser qui que ce soit et espérait que cela durerait, mais malheureusement rien n’était plus sûr dans cette réalité.

La silhouette finit par sortir de l’ombre et il reconnu sans peine cette longue et taquine chevelure blonde. Ce regard farouche tel une jumeau sauvage et intrépide.
Même si les rôles étaient inversés, la scène était familière au jeune homme qui détendit sa posture. Même si cela était réel, Nevrabriel n’aimait pas les impressions de déjà-vus, ça lui rappelait bien trop sa maladie neurologique.

_A ton avis ?

Les yeux de la chef du Village descendirent sur la main du jeune homme camouflée dans sa poche. Si elle n’avait pas eut les yeux aussi bleus et les cils aussi clairs, certainement n’aurait-il pas pu suivre son regard dans la pénombre, était-ce une chance ?
Nevrabriel se redressa et se détendit, gardant tout de même sa main dans sa poche, bien qu’il ne tenait plus vraiment son arme. Ophelia vint à lui, regardant la tombe de leur cadette décédée. Nevrabriel regardait la blonde du coin de l’œil, le visage fermé mais le regard interrogateur. Etait-elle proche d’Adèlys ? Aeden avait avoué à l’écossais qu’il avait cherché le mystère autour de l’ancienne patiente de Donatien avec Ophelia, mais la présence de la blonde pouvait être seulement due au fait qu’elle voulait faire tomber les Elpida de leur piédestal. Finalement, peut-être pas. Peut-être qu’Adèlys était plus aimée qu’elle ne le pensait de son vivant, elle qui semblait se plaire dans sa solitude sur son trône à quatre roues.

Ophelia tombait bien et mal à la fois. Nevrabriel voulait demander à Lucy de lui arranger un rendez-vous, mais finalement elle n’avait pas à se donner cette peine, mais de là, dans le cimetière ? Etaient-ils aussi lugubre pour trouver en ces lieux une sorte de … paix ?
Quoique, peut-être que ce n’était que Nevrabriel qui trouvait la sérénité dans le silence des défunts, mais alors, que faisait Ophelia "souvent" ici ?

_Tu vas m'attaquer ?

L’écossais ne bougea pas pendant de très longues secondes, tournant seulement son visage vers sa cadette pour ne pas la regarder du coin de l’œil. Il ne savait pas à quoi s’en tenir de cette question. Ils se disputaient mais finissaient par se dire qu’ils allaient s’entraider s’il le fallait, Ophelia a refusé de venir à son mariage mais a finalement fait apte de présence et si au début ils s’évitaient inconsciemment, ils ont fini par s’amuser ensemble.
Que penser de tout cela ? Que penser d’Ophelia ? Aeden avait une confiance aveugle en elle, mais Aeden avait une confiance aveugle en un peu trop de monde au goût du jeune homme. Le brun finirait par être déçu, mais l’écossais serait là pour le rattraper au cas où il chuterait. C’était son rôle de frère après tout.
Finalement, Nevrabriel retira doucement sa main de sa poche, main vide qu’il agita légèrement pour qu’Ophelia voit qu’il ne dissimilaire rien dans la nuit.

_Et toi ? demanda-t-il d’un tom monocorde

N’attendant pas réellement de réponse, Nevrabriel lui tourna le dos, se disant que si elle voulait lui faire du mal, il ne pouvait rien y faire. L’écossais alla ranger son précieux violon, récupérant l’archet qu’il avait limite jeter au sol pour récupérer son canif, inutilement. Il l'essaya avec attention. Il était même très soigné avec cet objet, la brillance du bois au clair de lune en était la preuve.

_Je ne savais pas que tu affectionnais les cimetières en pleine nuit.

Le jeune homme s’arrêta un instant dans sa réflexion. Si elle venait du Village, par quel chemin passait-t-elle ? L’écossais était quasiment certain que personne n’avait trouvé le coin où il avait installé la balançoire de Katerina, mais il n’en était pas sur à présent, il devrait passer par le panneau d’affiche du lac pour vérifier. Ça lui déplaisait un peu d’imaginer des gens envahir ce petit coin à eux entre le lac et le cimetière, il espérait que l’île soit bien trop vaste pour ça, en plus presque personne ne venait au cimetière, il fallait simplement que ce peu de personne ne passe pas par là. Un tel objet serait vu comme la meilleure attraction du siècle. Bien qu’elle pouvait donner des idées, peut-être ? Il était bon parfois de penser à autres choses. Il voyait tout de même Graham lui faire la réflexion qu’il devrait passer plus de temps à chercher un moyen de regagner le continent plutôt que de s’occuper de construire des « jouets » futiles.
Pire beau-père au monde…

_Les gens sont plutôt du genre à se rendre au lac, dit-il en fermant son étui

Nevrabriel prit son violon avant d’aller s’asseoir, le dos contre un arbre, les mains dans les poches. Il regarda Ophelia de sa place, se demandant si elle n’avait pas trop froid ainsi vêtue. Il se rappelait qu’elle était en robe en plein automne. Cette fille n’avait donc jamais froid ?
Mais il pouvait parler, lui-même était un radiateur ambulant, il avait rarement froid et mourait de chaud en été.

En temps normal, l'écossais aurait redressé la conversation d'un "Au fait, salut, tu vas bien ? Comment ça se passe au Village, le printemps arrive, les récoltes iront mieux. J'espère que vous n'avez pas eut une grande vagues de malades". Mais ça semblait ne pas les ressembler. Le jeune homme se battait déjà avec assez de monde à l'Institut Graham et en dehors, il n'avait pas le courage de se battre avec Ophelia, pas ce soir du moins, mais il ne pouvait pas non plus faire semblant d'être ce qu'il n'était pas.

_Je vais être indiscret mais on est plus à ça près toi et moi… Qu’est-ce que tu fais ici ?








Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Sam 1 Mai - 17:00
Les giboulées de mars
Ophelia et Nevrabriel



Elle remarque qu'il relâche ce qu'il tenait dans sa poche. Il a dû bien voir que ça l'avait intriguée puisqu'il lui désigne sa paume de main, vide. Elle reste sceptique, voyant bien que sa poche reste bombée. Elle ignore ce qu'il a en sa possession, puis se fait la réflexion qu'elle s'en fiche. Elle n'est pas venue pour cela. Avec Nevrabriel, ça n'a jamais été toujours cordial entre eux, mais leurs piques n'ont toujours été que verbales.

« Et toi ? »

Elle veut lui monter ses mains vides, mais il ne lui prête pas d'attention. Il range précieusement son archet et Ophelia reporte alors son attention sur la stèle d'Adélys. Elle ne s'était jamais demandée pourquoi elle venait si souvent lui rendre visite, jusqu'à ce qu'elle revoit Aeden. Elle n'a jamais su se détacher d'Adélys, accomplissant ses missions. Le jour où elle a découvert sa prison, elle a voulu se battre à tout prix au nom de la liberté. Mais la liberté de qui ? D'une morte ? Dire qu'il lui aura fallut un an pour s'en rendre compte. Elle avait mené une Révolution pour Adélys, en son hommage. Tout comme elle, elle avait été en fauteuil roulant à une période, mais pour Adèlys, elle s'était mise debout.

« Je ne savais pas que tu affectionnais les cimetières en pleine nuit. »
« Je ne savais pas que tu donnais des concerts aux morts. »

Adèlys aurait-elle appréciée cette musique ? Aurait-elle haïe Ophelia pour avoir échoué là où elle aurait voulu réussir ? Elle lui aurait certainement envoyé une pique passive-agressive, comme elle savait si bien le faire.

« Les gens sont plutôt du genre à se rendre au lac »

Il ferme son étui. Pourtant, Ophelia est celle qui le dérange. Il aurait pu continuer son concert, elle ne lui en aurait pas tenu rigueur. Elle est ici pour se changer les idées, que Nevrabriel soit là ou non, qu'il joue ou non, ça ne changeait pas drastiquement ses plans.
Elle ne sait pas quoi lui répondre. En effet, elle pas au lac, mais lui non plus.

«Je vais être indiscret mais on est plus à ça près toi et moi… Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Elle manque de rire. En effet, ils ne sont plus à ça près. Pour autant, veut-elle être honnête avec lui ? D'un côté, elle en a marre de se battre pour sa propre image. Elle en marre d'essayer de convenir aux autres. De l'autre côté, ce ne sont pas les affaires de Nevrabriel. Elle ne lui doit rien, pourquoi lui répondre ?
Elle rapproche ses genoux de sa poitrine et contemple avec mélancolie la tombe d'Adèlys. A cause d'elle, elle ne sait plus qui elle est. Elle ne sait plus pour quoi elle s'est battue, pour quoi elle se bat encore aujourd'hui. A creuser, elle ne sait plus pourquoi elle vit. Elle n'est plus avec ses parents, Alexander lui a brisé le cœur, ses amis vivent mieux loin d'elle. Elle ne sait rien faire, pas même danser, alors le jour où elle reviendra en Angleterre (si ce jour arrive), elle sera un poids pour la société. Elle ne connaît plus ses objectifs.
Elle passe une main tremblante dans ses cheveux, confuse, tête vers le bas. Puis elle se frotte le visage, comme pour effacer ses émotions avant de sourire.

« Je suis venue fêter mon anniversaire. »

A qui manquerait-elle ?
Distraite, elle passe son index sur le sol, dessinant des formes aléatoires.

« Et toi, tu fais quoi ici ? Tu sais que les morts ne peuvent pas t'entendre ? »

made by black arrow
La Cannibale
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 5 Mai - 1:45

Les giboulées de mars

_Je vais être indiscret mais on est plus à ça près toi et moi… Qu’est-ce que tu fais ici ?

Le jeune homme profita que la demoiselle ne le regardait pas pour doucement pencher la tête sur le coté, laissant sa gestuelle exprimer les émotions que son visage cachait par un masque constant. Il ne distinguait que son dos et cette chevelure interminablement longue, elle semblait cependant se recroqueviller de sa place, toujours face à la tombe d’Adèlys.
Il se demandait alors comment était Ophelia au Village, quel visage montrait-elle ? Marchait-elle aussi vulnérable que maintenant ? Arrivait-elle à être elle-même ou même ses alliés ne pouvaient pas la voir sous ses mauvais jours ? Avait-elle une épaule sur laquelle se reposer dans son propre clan ou devait –elle trouver refuge dans des âmes extérieures à ceux de son territoire ?
Nevrabriel la trouvait étrangement … seule. Et il espérait lourdement se tromper parce que cette mélancolie le ramener à sa propre solitude qu’il reniait fortement. Il n’y avait que sa femme qui alléger ses rudes journées malgré leurs problèmes de couple, autrement, tous ceux qu’il aimait se trouvaient ailleurs et aucun d’eux ne le rejoindrait de gré ou de force. Mais c’était ce qu’il avait choisi, il ne pouvait pas se plaindre, il ne pouvait pas avouer cette solitude, ce manque.

_Je suis venue fêter mon anniversaire.

Le jeune homme se redressa presque, fronçant les sourcils. Puis une image, de plein fouet, comme un flash de souvenirs venu lui fendre le crane dans une migraine naissance. Il se souvenait d’un groupe du personnel qui avait emmené un matériel dans son aile, apparemment c’était pour l’anniversaire d’Ophelia, pour qu’elle puisse parler à sa famille. Il semblait qu’Aeden lui avait confirmé cela un peu plus tard. Il se souvenait que c’était en mars, puisque le lendemain, ou quelques jours après, ou alors la veille, il ne savait plus trop, mais il se souvenait que le temps entre les larmes de Donatien et ce passage dans le couloir a été court.

Le jeune homme plongea ses mains dans ses poches et y senti le lacet que lui avait donné Ophelia quelques jours avant son mariage. Devait-il le lui rendre ? C’était utile pour s’attacher les cheveux au besoin, mais autrement, il ne savait jamais quoi en faire, alors ce bout de fil restait dans sa poche, tout le temps, le suivant partout  comme un porte bonheur, ou un avertissement.

_Et toi, tu fais quoi ici ? Tu sais que les morts ne peuvent pas t'entendre ?

Le jeune homme redressa la tête et eu un sourire énigmatique, entre l’amusement et le sérieux, entre la vérité et l’ironie. Le genre de sourire qui soulève plus de questions que de réponses. Il retira finalement les mains de ses poches, laissant le bout de ficelle bien au chaud à coté de son canif. Il le lui rendrait, oui, mais plus tard, quand le moment sera venu.

_Qu’en sais-tu ?

Qu’en savaient-ils, pauvres vivants, ce qu’était l’au-delà ? Que savaient-ils des fantômes et de ces esprits qui les regardent ? De ces impressions de présences, de ces images, de ces rêves, de ces bruits inexplicables ? De part sa religion, Nevrabriel se devait de croire au Paradis, à l’Enfer aussi, et non aux esprits. Mais il espérait tout de même, quelque part, que les défunts puissent les voir, les entendre et marcher à coté d’eux, de temps à autres, lorsqu’on avait besoin d’eux.
Mais la réponse … ils ne la seront seulement que lorsqu’eux même rejoindront ce monde révélé seulement au bout du chemin de la vie.

_ … Bon anniversaire.

C’était étrange de dire cela entre des tombes et des arbres. Le plus approprié serait plus « joyeux halloween ».
Nevrabriel hésita à demander plus d’informations, comme le fait de passer son anniversaire avec les morts en pyjama, ou bien si elle avait prévu une grande fête au Village, ou, tout bêtement, quelle âge avait-elle aujourd’hui. Beaucoup de questions qu’il ne poserait pas, ils n’étaient pas si intime et le fait que leurs réponses soient à la limite du monosyllabe étaient révélateur de leur relation actuelle, elle ne lui devait rien et encore moins celui de répondre à sa curiosité futile.

L’écossais ouvrit de nouveau son étui pour prendre son violon et le poser, presque négligemment, verticalement sur son genou, prenant son archet de sa main valide venant tapoter doucement son menton avec un air de réflexion sur le visage.

_Je n’ai pas de cadeau, mais je peux te jouer ta chanson préférée au violon en guise de présent.

Sans attendre de réelle réponse, le jeune homme se mis à jouer « joyeux anniversaire » au violon, donnant une ambiance singulière d’un seul coup, malgré la nuit, malgré la brise fraiche du début printanier, malgré les tombes, les cordes du violon vibraient d’un air joyeux, festif. Peut-être était-ce l’étrange « cadeau » du jeune homme qui avait rendu cet atmosphère plus doux d’un seul coup, ou le fait que, pour une minute, rien qu’une petite minute, il avait laissé son cœur parler, laissant apparaître le garçon du couloir de l’aile X et non plus l’homme qui se battait contre la vie sur un ring de boxe ?

Bientôt Nevrabriel aussi prendrait de l’âge. Pour combien de temps encore ? Combien de temps lui restait-il à vivre pour compter les années supplémentaires ? Allait-il respirer suffisamment longtemps pour revoir le continent un jour ? Arriverait-il a ouvrir les yeux et se souvenir encore un jour de plus ?

_Mon répertoire se perd après 2013 par contre. On ne m’a pas donné de Mp3 ou d’accès à internet depuis mon arrivé.









Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 9 Mai - 19:00
Les giboulées de mars
Ophelia et Nevrabriel



Son index est devenu indépendant de sa propre pensée. Elle se voit dessiner dans la terre un rond, puis le transformer en soleil. A côté, elle dessine un cœur qu'elle finit par effacer.

« Qu’en sais-tu ? »

Elle lève les yeux de son œuvre boueuse pour se confronter au sourire de Nevrabriel. Elle ne comprend pas quelle émotion il implique dans ce rictus. Il n'a pas l'air vraiment heureux, mais ce n'est pas une expression de façade. Il y a quelque chose de sincère derrière, peut-être de la taquinerie. Elle soupire et retourne à ses gribouillis, son doigts traçant alors des ondulations qu'on aurait pu assimiler à des vagues. Ses souvenirs la ramène à ce qui aurait dû être son premier rendez-vous amoureux, son premier date. Elle avait choisi son coin préféré, appartenant aux électrons désormais. Il y avait eu les vagues mais surtout il y avait eu Cap. A chaque fois qu'elle ouvrait son cœur, on se moquait d'elle. Elle comprend mieux pourquoi Adèlys est devenue froide, avec le temps. Les émotions sont encombrantes.

« … Bon anniversaire.»

En se sentant sourire, elle se rend compte qu'elle ne pourra pourtant jamais adopter une attitude glaciale et méprisante comme Adèlys. Les armures c'est pour les chevaliers, pas pour les princesses isolées comme elle.
Elle dessine ensuite une couronne, sans savoir comment répondre à Nevrabriel. La politesse aurait été de le remercier mais ils s'étaient rencontré malgré eux dans un cimetière. La situation n'avait rien de normal. Sa relation avec Nevrabriel n'avait rien de normal. Ce serait plus évident de le détester, elle arrêterait de s'embarrassait avec lui. Qu'il aille vivre sa vie parfaite avec sa princesse dans leur tour d'ivoire et qu'il lui fiche la paix. Elle n'est pas d'humeur à être jalouse.

« Je n’ai pas de cadeau, mais je peux te jouer ta chanson préférée au violon en guise de présent.»

Elle frotte ses mains entre elles pour chasser la terre et regarde son interlocuteur. Il a sorti son violon de son étui. Un sourire triste s'affiche sur le visage d'Ophelia. Pourquoi voudrait-il lui offrir quelque chose ? Pourquoi lui donner de son temps ? Elle a pourtant été assez sèche lors de leur discussion sur le mariage.
Elle a envie de lui refuser cette envie, mais d'un autre côté elle n'a pas écouté de la musique depuis longtemps. Il y a bien eu ce moment de guitare avec Aeden, mais on ne lui a pas dédié un morceau. Et, à son mariage, Nevrabriel avait été un virtuose. Ophelia gonfle les joues et regarde ailleurs, boudeuse. Nevrabriel et Ange se ressemblent, dans le fond. Lui aussi il est lisse, presque parfait. Il est dévoué à sa femme, même si son amour envers elle semble maladroit. Il sait jouer du violon comme un vrai génie. Il n'est pas dégueu physiquement. Et alors qu'elle le dérange dans son concerto pour les morts, il la pardonne et lui offre un morceau de sa chanson préférée. Elle commence à en avoir sa claque des garçons parfaits.

« Mon répertoire se perd après 2013 par contre. On ne m’a pas donné de Mp3 ou d’accès à internet depuis mon arrivé. »
« Ne te force pas. Tu ne connaîtrais pas de toute façon. Et il n'y a que ma sœur qui peut chanter cette chanson. »

Elle doit l'avoir oublié, depuis. Que ce soit la mélodie, ou les paroles. Pourtant, sa famille la lui chantait comme berceuse, ou avant une grosse opération. Cette chanson, c'est tout ce qui lui reste d'eux.
Malgré elle, elle fredonne doucement l'air, agacée de ne pas retrouver la mélodie. Puis, après quelques essais balbutiants, les paroles reviennent.

« Lily, take another walk out of your fake ... words. »

Elle n'a fait que phraser, de sa voix basse et pas très enjouée. Mais, progressivement, l'intention et l'émotion qu'elle voulait dissimuler reviennent.

«Put all your fears back in the shade
Don't become a ... ghost without no colour »


Se souvenant de la prochaine phrase, elle s'arrête de chanter. Les yeux humides, elle renifle. S'entendre chanter est toujours particulier. Elle ne sonne pas juste, pas entraînée. Elle a l'impression que sa mère est là, qu'elle caresse ses cheveux pour la rassurer. Elle entend presque la voix de sa soeur et son père qui lui sert la main.
Elle finit par hausser les épaules, sans vouloir regarder Nevrabriel. Elle n'a jamais eu honte à l'idée de se montrer vulnérable mais aujourd'hui ça la dérange.

made by black arrow
La Cannibale
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 18 Mai - 1:29

Les giboulées de mars

_Ne te force pas. Tu ne connaîtrais pas de toute façon. Et il n'y a que ma sœur qui peut chanter cette chanson.

Les chansons uniques ? Cela lui plaisait et attisait sa curiosité. Nevrabriel savait que certains patients eurent le droit à des baladeurs du temps de l’Institut Espoir, mais il ignorait si une âme bienveillante actualisait le répertoire de l’appareil ou les propriétaires étaient destinés à écouter en boucle les mêmes chansons, figés dans le temps.

Ophelia se mit à fredonner, le silence des lieux était propice à l’écoute du moindre murmures. Le jeune homme écoutait, tentait de mettre des notes imaginaires sous les paroles que lui offrait Ophelia. Il voyait valser devant lui des couleurs par rapport aux notes qu’il entendait, mais cela sonnait faux, les couleurs ne se mélangeaient pas bien. Mais au fur et à mesure, la blonde semblait retrouver le bon rythme et les paroles de sa mélodie. Les couleurs se mélangeaient mieux.

_Lily, take another walk out of your fake ... words.

Ce n’était qu’une phrase, mais cela fit une légère migraine au cerveau de l’écossais, comme un déjà-vu, mais Nevrabriel n’aimait pas écouter sa mémoire défaillante, il ne voulait pas s’y fier même si cela était dérangeant et l’empêchait de penser à autre chose. Le jeune homme se fit tout de même violence pour écarter son ressenti et écouter la suite de la chanson pour trouver la mélodie à l’oreille :

_Put all your fears back in the shade
Don't become a ... ghost without no colour


Ophelia s’arrêta, l’écossais entendit ce qui semblait être un sanglot camouflé avant un haussement d’épaules de la blonde. Le cerveau du jeune homme profita de ce silence pour l’alerter une nouvelle fois, comme un besoin urgent de se souvenir de quelque chose d’important. C’était une sensation extrêmement désagréable mais puisqu’il ne se passait rien, Nevrabriel pouvait bien se permettre de fouiller sa mémoire. Ophelia avait dit que c’était une chanson que seule sa sœur pouvait chanter, pourtant l’écossais semblait l’avoir déjà entendu quelque part. Peut-être qu’il l’avait entendu en passant près de la chambre d’Ophelia, un jour ? Mystère. Un mystère qu’il ne pourrait pas résoudre, mais il avait la sensation qu’avec de la volonté il pourrait retrouver la phrase suivante.

_Cause ...

Le jeune homme fixait un point devant lui. Il était certain d’avoir juste, mais souvent sa maladie lui donnait des certitudes inexistantes. Dans le pire des cas Ophelia le prendrait pour un idiot, mais ils n’étaient plus à ça prêt de toute façon. Sans chanter, le jeune homme essaya de retrouver les paroles :

_Cause …you are … the best paint life ever … ever … forever ?

Il manquait un mot ou deux mais il ne savait pas lesquels. D’ailleurs, maintenant qu’il avait sorti les mots, il n’était sur de rien. Venait-il de dire une bêtise ?

Le jeune homme décida d’abandonner, il a du se faire des films, confondre avec une autre chanson ou s’être encore fait avoir avec sa maladie. Nevrabriel pinça ses cordes comme si c’était une guitare, essayant de caler les notes par rapport au rythme que venait de chanter Ophelia. Même si cette chanson lui rappelait vaguement quelque chose de lointain, le jeune homme devait faire impasse et attendre que cette sensation dérange de dissous dans son esprit.

L’écossais posa finalement son violon sur son épaule et joua quelques notes qui allèrent bien ensemble avant de fredonner les paroles que venait de chanter Ophelia pour trouver la mélodie qui allait avec. Cela lui prit à peine une minute. Il répéta en boucle la mélodie de ces quatre phrases au violon pendant quelques instants

_Je ne suis pas trop mauvais musicien.

Doux euphémisme, ce n'était pas donné à tout le monde de retrouver une mélodie avec seulement un air et des paroles, mais l'écossais n’allait pas s’en vanter, ce n’était pas utile à la survie.

_Si tu la chantes je peux accorder la musique avec le rythme que tu me donneras.

Cette demande était bien moins innocence qu’on pourrait le penser. Cette chanson disait vraiment quelque chose au jeune homme mais il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais peut-être qu’en l’entendant entièrement, sa mémoire lui reviendra ?










Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Mar 25 Mai - 14:19
Les giboulées de mars
Ophelia et Nevrabriel



C'est étrange de s'entendre chanter, se dit Ophelia. La dernière fois que sa voix s'est éraillée sur la berceuse de sa sœur, c'était dans un rêve éveillé. Quelques mois après son arrivée à l'Institut, on lui changé son traitement. Il était si fort qu'elle passait son temps entre rêve et réalité. Leur puissance l'assommait, elle dormait plus qu'elle ne se levait. Mais ça lui avait permis de se faire son premier ami. Elle ne l'a plus jamais recroisé depuis, c'est pour cela qu'elle se persuade que c'était un rêve. C'est bien dommage car elle aurait été fière de lui dire Tu vois, je suis allée au delà de la fenêtre.

« Cause ... »

Elle n'essaie même pas de sortir de ses pensées. L'avantage, avec Nevrabriel, c'est que leur relation est tellement chaotique qu'elle peut se permettre d'être insolente. Après tout, c'est son anniversaire. Elle a le droit à quelques caprices.

« Cause …you are … the best paint life ever … ever … forever ? »


Made., manque-t-elle de le corriger.
Les yeux fixés sur la tombe d'Adèlys, elle écoute Nevrabriel tenter de lui faire un compliment. Il a ses moments, Nevrabriel, mais parfois il est quand même dans son monde. Inatteignable.
Idiote, c'est la suite de la chanson !
Puis une mélodie, hasardeuse puis affirmée. Un cercle de notes qui se répète. Enroulée sur elle-même, faisant face au prénom d'une disparue, elle écoute le fantôme d'une chanson. Un souvenir qui essaie de revenir à la surface. Non, plusieurs souvenirs. Sa sœur, ses parents, son ami. Pourquoi Nevrabriel connait-il cette chanson ? Et pourquoi lui offre-t-il ce moment de berceuse, ce retour en arrière ? Un amnésique qui joue avec les souvenirs, c'est tout de même ironique.
Elle ne sait pas si ce moment est un supplice ou un cadeau tombé du ciel. Elle ne sait pas si elle doit lui supplier d'arrêter ou commencer à se laisser enchanter. Alors elle reste immobile, crampée sur elle-même. Elle repense à son ami, et à la chanson qu'il lui avait chanté. Elle est incapable de retrouver les paroles, ne connaissant pas cette langue qu'elle s'est inventée.

« Je ne suis pas trop mauvais musicien. »

Elle sourit. Non, il n'est pas trop mauvais musicien. C'est bien le problème.

«Si tu la chantes je peux accorder la musique avec le rythme que tu me donneras. »

La proposition est alléchante mais reste douloureuse. Remplie d'émotions, elle se lève et fait face à Nevrabriel.

« Qu'est-ce que tu fous, Nev ? Tu me détestes, ou quelque chose qui s'y ressemble. Et c'est réciproque. Je suis venue à ta soirée de mariage alors qu'il va à l'encontre de mes valeurs. Et toi tu voudrais me faire croire que ... je ne sais pas même pas ce que tu veux faire avec cette chanson ! Je ne sais pas chanter, parce que je ne sais rien faire ! »

Elle soupire, se penche pour attraper un caillou et le lance violemment devant elle. La trajectoire de l'objet dessine un demi-cercle dans l'espace avant de tomber sur le rebord de la falaise. Mais comme elle bouillonne, comme elle retient tout, elle glisse sa main contre sa cuisse sous son pantalon de pyjama et en sort son revolver. Dans la même énergie de désespoir, elle tend le bras vers Nevrabriel, le visant avec son pistolet.

« La première nuit où tu es venue me déranger ici, j'avais ce putain de flingue. Et j'ai voulu te menacer avec. Je ne suis pas une bonne personne, du moins pas pour toi. Alors à quoi tu joues là ? », s'époumonne-t-elle.

Qu'il retourne avec sa femme vivre sa putain de petite vie parfaite. Qu'il fasse comme Ange, qu'il soit heureux avec sa princesse. Qu'il fasse comme Aeden avec Elizabeth, parti la rejoindre dans le trou du démon par amour. Qu'ils soient tous heureux sur cette île létale et qu'ils arrêtent de faire semblant d'apprécier Ophelia. Peut-être qu'elle devrait disparaître, Ophelia. Qu'elle fasse comme cette chanson, qu'elle reste avec Lily. Qu'elles s'enterrent. Que La Cannibale naisse enfin.


made by black arrow
La Cannibale
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 26 Mai - 0:18

Les giboulées de mars

_Qu'est-ce que tu fous, Nev ? Tu me détestes, ou quelque chose qui s'y ressemble. Et c'est réciproque. Je suis venue à ta soirée de mariage alors qu'il va à l'encontre de mes valeurs. Et toi tu voudrais me faire croire que ... je ne sais pas même pas ce que tu veux faire avec cette chanson ! Je ne sais pas chanter, parce que je ne sais rien faire !

Nevrabriel leva la tête vers la demoiselle qui semblait avoir besoin d’évacuer quelque chose de douloureux. Elle lança quelque chose au loin de manière violente mais l’écossais ne pouvait pas dire ce que cela était ni même où était passé l’élément qu’elle avait prit dans sa main à cause de la pénombre nocturne.
Eh bien, quel genre de tourment pouvait donc lui procurer sa chanson préférée pour qu’elle bouillonne ainsi ?
Ophelia semblait chercher quelque chose dans sa poche mais il ne saurait dire si c’était celle de sa veste ou celle de son pantalon, à moins que ce ne soit dans son pantalon ? Le jeune homme le découvrit rapidement lorsque la blonde se tourna vivement vers lui en lui pointant ce qui semblait être un révolver. Nevrabriel eut un sursaut non par peur mais parce que l’arme lui rappela un triste jour de pluie qui tua une des petites filles à qui appartenait une des tombes. Il eut la sensation d’entendre le bruit du canon mais heureusement cela ne déclencha pas son ecmnésie et ce soubresaut demeura la seule réaction face à cet objet de mort.

_La première nuit où tu es venue me déranger ici, j'avais ce putain de flingue. Et j'ai voulu te menacer avec. Je ne suis pas une bonne personne, du moins pas pour toi. Alors à quoi tu joues là ?

Il était surprenant de voir la chef du Village dans tout ses états, mais étrangement, pas pour Nevrabriel. Il avait déjà vu sa part d’ombre qu’elle semblait dissimuler aux autres, mais elle aussi avait déjà vu la noirceur qui avait gagné son cœur au fil du temps.
Nevrabriel eut un sourire amer. Il n’aurait jamais pensé mourir de la main d’Ophelia. Si quelqu’un devait le tuer cela aurait certainement été Jessy ou Graham, mais l’être humain était rempli de mystère.

_Je ne sais pas.

Le jeune homme continua à jouer de son instrument, comme si de rien n’était, comme si Ophelia n’avait pas à un doigt sur la cachette. Il accorda des notes qui allaient bien ensemble sans réellement jouer, levant son regard hétérochrome vers le ciel, réfléchissant aux mots de la blonde tout en jouant. S’il devait mourir, qu’on lui accorde ce petit moment avec sa musique et les étoiles.

_ Tu aurais pu ne pas venir à mon mariage mais tu l’as fais. Tu aurais pu me faire arrêter lorsque je suis venu te parler dans ta faction, mais tu ne l’as pas fais. Tu t’occupes d’une faction entière et met ton énergie à leur service sans pour autant tourner le dos à tes amis en dehors, en quoi est-ce mal ? Je ne vois pas de mauvaise personne dans tes actions.

Finalement, Nevrabriel cessa de jouer. Il posa son violon et son archer dans leur étui sans le refermer avant de se lever et marcher doucement vers Ophelia, encrant ses yeux dans les siens malgré l’obscurité.

_Si tu avais voulu me tuer tu l’auras déjà fais. Mais sache que prendre la vie d’autrui laisse des séquelles plus indélébiles que l’échec.

Le jeune homme continua de marcher encore et encore jusqu’à ce que le canon de larme ne soit collé à son torse.
Lorelei avait fait cela aussi … Sur son front, non ? A cet époque il l’avait trouvé courageuse, trop courageuse, trop téméraire, trop provocatrice. Aurait-elle survécu si elle s’était agenouillée devant Barrabil ? Nevrabriel allait-il mourir s’il ne s’agenouillait pas devant Ophelia ? Etrangement il s’en moquait bien. Il n’avait rien à perdre.
Etrange ? Pas vraiment. Cela faisait des mois qu’il ne tenait plus à la vie, il semblait avoir perdu cet instinct animal qui lui hurlait de tout faire pour rester en vie même piétiner sa fierté. Mais cela, il ne put le confier qu’à Aeden. Il lui avait promis de continuer, ne pas partir de lui-même, mais si on lui prenait la vie ce n’était pas rompre sa promesse. Etait-ce pour cela que Lorelei était morte ? Parce qu’elle préférait mourir que de piétiner la seule chose qui lui restait, non la liberté mais la fierté ?
Qui sait … Qui sait ce qui se passe dans l’esprit de ce qui n’ont rien à perdre.

_Je ne sais pas si je t’apprécie, mais je crois que je ne te déteste pas non plus. Cependant, je ne t’obligerais pas à m’apprécier et je n’ai pas envie de faire des efforts pour cela…

Faire des efforts pour se faire apprécier d’autrui était réservé à ceux qui avait le temps de faire la cour, lui ne l’avait pas, ce temps, il n’avait pas le temps de chercher à se faire aimer.

_Si tu veux appuyer, profite qu’on soit dans le cimetière, comme ça tu n’auras pas besoin de déplacer mon corps. Et si dans ta bonté tu aurais la compassion de me jeter à la mer cela m’arrangerait, la lueur des profondeurs m’a toujours … Attiré.

Le jeune homme ne s’en était rendu compte qu’en terminant sa phrase mais il venait de sortir une phrase de la chanson qu’il avait écrie pour Ophélia. Une chanson qu’il ne lui a jamais chanté, il n’en a jamais eu l’occasion. Elle lui avait répondu, elle lui avait dit merci et autre chose mais il ne s’en souvenait pas, sa mémoire était vacillante, passant son temps à se vider et se remplir. Cependant, il se souvenait des sentiments qu’il avait mis dans cette mélodie, il se souvenait pourquoi il avait écrit cela, pour qui il l’avait fait. Il y avait mis du temps, du cœur et de la volonté, c’était l’élément qui lui avait faire prendre sa décision entre les révolutionnaires et l’Institut.
Mais cela n’avait plus aucune importance à présent.
Malgré ses paroles, l’écossais agrippa doucement le poignet d’Ophelia pour l’inciter à baisser son bras avant de faire une chose qui allait la hanter toute sa vie. elle ne savait pas ce que c’était que de tuer quelqu’un, même par accident. Si elle tirait volontairement, mais surtout involontairement, cela la suivrait jusqu’à sa mort.

_Je vais profiter de ton sérieux puisque c’est ainsi… Tes bateaux … J’imagine que dès qu’un sera prêt tu y feras embarquer les plus fragiles, ceux dont les jours sont comptés, ceux qui ne passeront pas un second hiver. Ou alors comptais-tu attendre que tous les bateaux soient terminés pour tous embarquer au risque d’en perdre une bonne partie au cours de cette année ?

Nevrabriel l’avait déjà deviné autrefois mais les paroles et le revolver d’Ophelia appuyaient le fait qu’elle n’aurait jamais accepté ce qu’il s’apprêtait à lui demander. Il ne pouvait pas lui demande de service par pure bonté d’âme et de toute manière Nevrabriel ne l’aurait peut-être pas aidé si les rôles étaient inversés.

_Si ça peut te rassurer, je n’ai dis à personne chez Graham que tu préparais des bateaux… J’ai un deal à te proposer.

Nevrabriel s’arrêta un instant.
Son dernier plan … Sa dernière chance n’était pas entre ses mains.

_Si, je dis bien si, on n’arrive pas reprendre contact avec le continent et que vos bateaux sont le seul moyen de partir, j’aimerais que tu emmènes Katerina avec toi.

L’idée d’avoir une dette rebutait l’écossais, surtout qu’il avait peur de cette dette. Les bateaux d’Ophelia étaient son plan C mais également son dernier plan. D’ailleurs, plus ils tardaient, plus les ressources de médicaments allaient diminuer, que deviendront-ils ? La jeune femme  avait un cœur bionique qui devrait un jour se faire changer, elle pouvait comprendre cela, avoir un compte à rebours en soit et ne rien pouvoir faire que prier de se réveiller le lendemain. Mais tant bien même elle le comprenait, serait-elle enclin à accepter ce deal ?

_Elle est plus proche de la mort que n’importe qui ici. C’est vital qu’elle retourne sur le continent, ou du moins qu’on lui donne ses médicaments. Pas de place pour moi, juste elle. Je sais que ton clan passera avant toutes les autres vies c’est pour ça que je ne te de demandes pas en tant que service mais en tant que deal.

Nevrabriel soupira en lâchant le poignet de la jeune femme. Même s’il ne le disait pas, son regard triste pouvait presque hurler « Si tu ne m’aides pas alors achèves moi. » Parce qu’à quoi bon continuer s’il devait perdre sa nouvelle famille si récemment construite ? Il les perdrait en même temps, c’était évident…

_Si tu l’emmènes dans le premier bateau qui part, en échange je ferais n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi…

Même trahir Graham.

S’il le faisait, que quelqu’un l’apprenait, Katerina ne lui pardonnerait jamais, mais au moins elle serait en vie et en bonne santé. Elle n’avait pas besoin de ce vieux égocentrique pour son remède puisqu’il avait déjà fait tout le travail, elle avait juste besoin qu’on lui fabrique ses pilules et de les prendre tous les jours. Avant cette maudite révolution elle était sur le chemin de la guérison, à cause de ça, à cause de la Révolution, elle allait mourir. Si l’écossais ne pouvait pas compter sur l’entraide d’Ophelia, il espérait compter sur son empathie et son cœur, bien qu’il soit bionique.

Jusqu’où était-il prêt à aller pour sauver celle qu’il aimait ? Elle et son enfant à naitre ? Il fallait croire que c’était sans limite. Vendre son âme, pactiser avec le diable, est-ce que cela avait de l’importance dans ce genre d’enjeux ?

_Mais cet accord ne tient que si tu emmènes Katerina, pas avant. Je ne vais pas risquer de me faire tuer si je n’ai pas la certitude que Katerina ait une chance de vivre. Si tu hésites dis-toi que tu as tout à y gagner et rien à perdre.

Si elle l’emmenait, Ophelia serait certain que l’écossais remplira sa part du marché, il aurait trop peur que la jeune londonienne ne largue sa femme en pleine mer et de toute manière si Katerina partait sur un bateau, tout le monde saurait de qui vient cette idée, il serait grillé et il ne doutait pas que Graham mettrait ses menaces à exécution le concernant. Dans cette histoire, la seule chose qu’il gagnerait était l’espoir que Katerina puisse vivre, simplement vivre.

_Que réponds-tu à cela ?











Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Lun 28 Juin - 13:37
Les giboulées de mars
Ophelia et Nevrabriel



Rien. Pas un sourcillement. Pas un hoquet. Pas un soubresaut dans le regard. Même avec une arme pointée vers lui, Nevrabriel ne lui montre rien. Ophelia le prend personnellement, se disant que même avec une arme elle ne représente pas l'ombre d'une menace. De toute façon, elle ne cherche pas à tuer Nevrabriel, ni même à le blesser. Elle ne sait pas ce qu'elle fait. Elle sait juste que c'est le jour de son anniversaire, et c'est une journée de plus sur cette île de malheur.

« Je ne sais pas. »

Elle se serait arrachée les cheveux. Je ne sais pas.
Elle a besoin de réponses, elle a besoin de comprendre. Il n'a pas le droit de ne pas savoir. C'est trop facile comme réponse.
Et il se met à jouer, insolent, nonchalant, imperturbable. A croire que ce violon est son arme à lui. Il répond à la violence par quelque chose de pacifiste, de culturel. Elle a si longtemps cherché à une façon de contourner la violence sans jamais trouver. Et Nevrabriel lui donne la réponse sans même s'en rendre compte.
Elle s'en veut mais n'arrive pas à bouger, le bras toujours tendu vers lui.

« Tu aurais pu ne pas venir à mon mariage mais tu l’as fais. Tu aurais pu me faire arrêter lorsque je suis venu te parler dans ta faction, mais tu ne l’as pas fais. Tu t’occupes d’une faction entière et met ton énergie à leur service sans pour autant tourner le dos à tes amis en dehors, en quoi est-ce mal ? Je ne vois pas de mauvaise personne dans tes actions. »

Elle ouvre la bouche dans l'objectif de lui prouver le contraire, mais il la coupe dans son élan de parole en lui saisissant le poignet. Sur le moment, elle pense que c'est un contact amical, une approche sincère. Puis, quand elle le sent la faire baisser son bras pour pointer le canon du revolver vers la terre battue, une pointe de déception glisse sur son visage.

« Je vais profiter de ton sérieux puisque c’est ainsi… Tes bateaux … J’imagine que dès qu’un sera prêt tu y feras embarquer les plus fragiles, ceux dont les jours sont comptés, ceux qui ne passeront pas un second hiver. Ou alors comptais-tu attendre que tous les bateaux soient terminés pour tous embarquer au risque d’en perdre une bonne partie au cours de cette année ? Si ça peut te rassurer, je n’ai dis à personne chez Graham que tu préparais des bateaux… J’ai un deal à te proposer.»

Elle roule des yeux.

« Sérieusement Nev, tu penses que c'est le moment pour un deal ? »
«Si, je dis bien si, on n’arrive pas reprendre contact avec le continent et que vos bateaux sont le seul moyen de partir, j’aimerais que tu emmènes Katerina avec toi.»

Katerina ? Sa femme ? Elle fronce les sourcils.
Elle n'a pas besoin de lui demander pourquoi, il anticipe pour elle.

« Elle est plus proche de la mort que n’importe qui ici. »

Ophelia manque de lui rétorquer que sa vision est étroite. Des enfants en fin de vie, elle en a pléthore au Village. Ils en ont même perdu deux cet hiver...
Son visage s'assombrit lorsqu'elle replonge dans ce moment douloureux où une infirmière lui a annoncé le décès d'une jeune préadolescente de 11 ans. Les émotions de cet instant remontent en même temps que le souvenir et, heureusement, Nevrabriel la tire vers la réalité.

« C’est vital qu’elle retourne sur le continent, ou du moins qu’on lui donne ses médicaments. Pas de place pour moi, juste elle. Je sais que ton clan passera avant toutes les autres vies c’est pour ça que je ne te de demandes pas en tant que service mais en tant que deal. Si tu l’emmènes dans le premier bateau qui part, en échange je ferais n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi… »

Il lui lâche le poignet mais elle, elle s'ancre dans son regard. Elle cherche une once d'honnêteté dans ces yeux si différents. Elle sait qu'elle peut lui faire confiance, mais ce n'importe quoi l'interroge. Jusqu'où Nevrabriel est-il prêt à aller ?
Elle s'humecte les lèvres, perturbée. Un tas de pensées lui ravage l'esprit, elle ne sait plus où donner de la tête.

« Mais cet accord ne tient que si tu emmènes Katerina, pas avant. Je ne vais pas risquer de me faire tuer si je n’ai pas la certitude que Katerina ait une chance de vivre. Si tu hésites dis-toi que tu as tout à y gagner et rien à perdre. Mais cet accord ne tient que si tu emmènes Katerina, pas avant. Je ne vais pas risquer de me faire tuer si je n’ai pas la certitude que Katerina ait une chance de vivre. Si tu hésites dis-toi que tu as tout à y gagner et rien à perdre. »

Elle reste muette, même d'expression faciale. Elle analyse, essaie de comprendre. La chef essaie d'y voir un intérêt dans ce deal, mais elle est vite écrasée lorsque l'amie (ou qu'importe ce qu'elle est pour Nevrabriel, et inversement) s'en mêle. Elle range le revolver dans une lente tension, de peur qu'un faux mouvement commette l'irréparable.

« Tu es encore en train de choisir pour elle, n'est-ce pas ? », lui demande-t-elle d'une voix sombre. « Si ta dame veut une place sur nos bateaux, qu'elle vienne me le demander en personne. »

Elle ne supporte pas la façon dont Katerina se repose sur son mari, ou plutôt le dévouement de ce dernier à l'égard de sa femme. Il l'aime tellement qu'il s'oublie lui-même, prêt à la laisser partir sans lui. Elle se croyait atteinte profondément d'une forme de désespoir mais celui qui se tient en face d'elle, prêt à sacrifier sa vie pour une femme, n'est-il pas plus touché qu'elle ? Peut-être est-ce pour cela qu'Ophelia continue de le rencontrer. Il est son reflet, et personne n'échappe à son reflet. Il nous suit partout, impossible d'y échapper.
Elle s'approche et lui adresse une pichenette sur la tempe.

« Et range ton deal, c'est vexant. Je te rappelle que mon but premier avec ces bateaux c'est qu'ils puissent guider les plus malades vers les continents. Je ne comptais pas monter dessus moi-même. »

Elle s'assied dans un soupir, comme soudain vidée de son énergie.

« Et si ta dame vient me le demander, tu iras dessus avec elle. Tu as besoin de soins aussi. Arrête de te sacrifier pour les autres, et pense à toi. »


made by black arrow
La Cannibale
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 5 Juil - 1:33

Les giboulées de mars

_Que réponds-tu à cela ?

Ophélia resta interdite. Nevrabriel ne laissait rien paraitre, l’obscurité l’aidant à cela, mais son coeur s’accéléra de peur qu’elle refuse. Il n’avait plus aucun plan pour garder en vie son épouse. Un sentiment de fusion le déchirait doucement, l’impression que si Katerina s’éteignait, il n’aurait d’autre volonté que de s’éteindre avec elle. La demoiselle rangea son arme que l’écossais avait oublié tant il était suspendu aux lèvres d’Ophelia, attendant son verdict tel un accusé au tribunal.

_Tu es encore en train de choisir pour elle, n'est-ce pas ? Si ta dame veut une place sur nos bateaux, qu'elle vienne me le demander en personne.

Choisir pour elle ? Il avait plutôt l’impression que c’était Katerina qui choisissait pour lui, pour eux, mais cela oui, vouloir qu’elle vive était son souhait le plus cher et le plus égoïste possible car son amour était mêlé à la culpabilité, un mélange outrageant qui pouvait le pousser à faire n’importe quoi pour atteindre ce but. Un but pour le bien d’une autre mais qui lui permettait de se lever chaque matin en chassant l’idée de vouloir que ce soit le dernier matin qu’il veuille bien se lever.

Ophelia s’approcha de lui alors que le regard du jeune homme était légèrement songeur. Elle lui donna une petite tape sur la tempe. Par reflexe, Nevrabriel posa une main sur l’endroit où la demoiselle avait décidé de l’embêter. Il ne comprenait pas réellement ce geste et ne savait pas comment le prendre. Ophelia avait parfois une attitude de grande sœur à son égard mais étant lui-même l’ainé devant s’occuper des petits, il ne savait jamais comment prendre ce genre de comportement, il n’était pas habitué à se qu’on s’occupe de lui.

_Et range ton deal, c'est vexant. Je te rappelle que mon but premier avec ces bateaux c'est qu'ils puissent guider les plus malades vers les continents. Je ne comptais pas monter dessus moi-même.

Nevrabriel resta toujours muet, comprenant de moins en moins Ophelia. Elle disait le détester mais finalement ne prend pas la perche lorsqu’il la lui tend, elle avait pointé une arme sur lui mais acceptait finalement de le faire monter sans contrepartie ? Etait-ce un piège ? Etait-elle seulement indécise ? Que devait-il penser de tout ça ?
Il aurait cru à un vil piège si Ophelia n’avait pas émit un long soupire en prenant refuge au sol. Elle semblait être celle qui s’était fait menacer d’une arme et que tout son corps se relâchait. Celle situation rappelait à Nevrabriel que malgré ses sens qui s’étaient aiguisés depuis la révolution, il avait définitivement perdu tout instinct de suivie.
Si elle avait tiré … elle aurait pu … et si elle l’avait réellement fait, il serait en train de se vider de son sang actuellement, et il serait mort seul au milieu des tombes … Ou peut-être qu’elle l’aurait jeté à la mer pour que personne ne retrouve son corps ? Pourquoi l’idée même d’avoir échappé à un funeste destin ne le remplissait ni de peur ni de joie ?

_Et si ta dame vient me le demander, tu iras dessus avec elle. Tu as besoin de soins aussi. Arrête de te sacrifier pour les autres, et pense à toi.

L’écossais ne répondit pas tout de suite. Il ne savait pas si la cheffe du Village disait cela car elle fut la première personne à savoir qu’il avait un compte à rebours interne ou parce qu’elle avait pitié de séparer deux amants.
La première à le savoir … Pourquoi elle ? Pourquoi est-ce qu’il était toujours si sincère avec Ophelia et pourquoi est-ce qu’il finissait toujours par revenir vers elle ? Pourquoi est-ce qu’il n’arrivait pas à la détester du plus profond de son être pour avoir échoué à la révolution ou même de lui faire milles reproches à chacune de leurs entrevues ? Il arrivait à bien définir toute ses relations mais Ophelia a toujours demeuré un mystère comme si un lien invisible la reliait, il savait sa présence, mais ne pouvait le voir et le définir.

Nevrabriel regarda Ophelia, semblant petite ainsi assise alors que lui était bien debout sur ses deux jambes. Elle semblait petite mais … à cet instant il ressentait pour elle les mêmes émotions que lorsqu’il avait décidé de rejoindre la révolution. Il se souvenait des notes qu’il avait jouées au piano en écrivant sa chanson sur lesquels il avait posé l’Espoir. Le véritable espoir, celui d’un jeune homme qui voulait croire qu’il pouvait échapper à son destin, un garçon qui croyait qu’il pouvait sauver des vie, rentrer chez lui et prendre sa sœur dans ses bras une dernière fois, ce malade condamné qui avait espoir de pouvoir mourir où bon lui semblerait loin de ceux qui l’avaient torturé. Aujourd’hui ce n’était plus un enfant qui avait de l’espoir, mais un homme qui misait son plus grand souhait, son plus grand espoir, sur les si petites épaules de ce brin de femme. Il savait qu’il ne devait pas trop en attendre d’Ophelia, que si elle rompait cette offre ou que Katerina décédait pendant le voyage, il aurait ce sentiment de trahison qui l’a rongé après la révolution. Mais il était bien difficile de contenir l’Espoir lorsqu’il naissait dans le cœur des Hommes.

Il hésita un instant à parler de Lucy, Lucy enceinte, Lucy qui attend un enfant … Katerina aussi attendait un enfant, le sien, mais sur le continent elle serait prise en charge alors que Lucy … Il ne pouvait pas la laisser toute seule ici. Même si Jessy était le père et l’avait, apparemment, très bien pris, Nevrabriel avait peur que cela tourne au vinaigre, qu’il finisse par l’abandonner au dernier moment, qu’il la menace avec leur bébé, ou qu’il devienne violent comme autrefois. Mais Nevrabriel en demandait déjà beaucoup à Ophelia avec Katerina, il ne pouvait pas demander une place pour Lucy alors que sa santé n’était pas en danger à long terme. Seulement, s’il disait cela, la blonde aurait un autre argument pour dire qu’il se sacrifiait pour autrui, un autre argument pour lui dire de monter sur ca bateau et laisser les autres derrière lui, dans leurs propres problèmes …

_D’autres en ont plus besoin que moi. Je pourrais la retrouver lorsque le continent sera contacté. Je ne doute pas que ceux qui arriveront à bon port nous enverrons des secours… Pour Katerina … Je ne sais pas si elle osera te le demander, j’ai peur que sa fidélité pour Graham ne soit trop grande pour te faire confiance. Mais je lui transmettrai le message.

Mais Nevrabriel n’avait égoïstement pas envie que Katerina meurt pour ne pas avoir accepté la main tendu d’Ophelia. Il devrait trouver les mots qu’il fallait pour convaincre la russe que c’était sa dernière chance de vivre et si Katerina voulait bien une chose en ce monde, c’était vivre. Tous ses rêves ne pouvaient être réalisés que si elle guérissait, tout convergeaient à cela, c’était son souhait le plus cher et c’était également celui de l’écossais.

Le jeune homme hésita avant de s’asseoir à son tour, dans un grand silence. Il regarda Ophelia sans un mot avant de tendre la main et caresser doucement la joue de la blonde avec le dos de son indexe. Ce geste était bref mais remplis de douceur, bien loin de leurs crachas et l’effusion de leurs noirceurs respectives. L'écossais ne savait pas vraiment pourquoi il faisait cela, il avait l'impression que c'était une bonne chose, comme lorsqu'il l'avait prise dans ses bras...

_Pourquoi acceptes-tu de m’aider sans contrepartie ?










Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Lun 12 Juil - 10:47
Les giboulées de mars
Ophelia et Nevrabriel



Elle déteste les silences avec Nevrabriel. D'habitude, les ambiances mutiques lui sont agréable dans ce monde que tous bouscule. Dans ce monde où les balles crient jusqu'à heurter son muscle. Dans ce monde où les nuits sont empreintes de cauchemars hurlant. Où la pluie s'abat dans un chaos infini. Mais avec Nevrabriel, les silences sont plus bavards que n'importe lequel des capharnaüms. C'est peut-être un truc de musicien, peut-être qu'il n'avait pas une aura mais plutôt une mélodie. Une chanson, un air, qui l'enveloppe. Et cet air-là, il empêche Ophelia de penser. Elle ne sait jamais penser convenablement avec Nevrabriel dans les parages, il lui rappelle bien trop ses échecs, ses douleurs.
Elle reste assise sur son rocher en triturant ses doigts, face aux tombes. Elle imagine Loreleï et Adèlys l'une à côté de l'autre, chacune sur sa stèle respective, à se moquer de ces idiots de vivants.
Elle sent la présence de Nevrabriel, qui déjà bien grand, a l'air gigantesque quand on est assis à côté de lui. Elle a l'impression qu'il lui suffirait d'un geste pour la renverser.

« D’autres en ont plus besoin que moi. »

Elle jette sur lui un regard accusateur. L'alzeihmer précoce dit quoi ?

« Je pourrais la retrouver lorsque le continent sera contacté. Je ne doute pas que ceux qui arriveront à bon port nous enverrons des secours… Pour Katerina … Je ne sais pas si elle osera te le demander, j’ai peur que sa fidélité pour Graham ne soit trop grande pour te faire confiance. Mais je lui transmettrai le message.»

Ophelia lui adresse un hochement de tête. Si la Katerina ne vient pas le lui demander, elle ne lui donnera pas ce navire.
Encore une fois, elle se demande quel est ce drôle d'amour qui lie Nevrabriel à sa gonzesse. Il lui offre le plus horrible des mariages, il lui impose ses décisions, et il en veut pas monter avec elle sur un bâteau pour aller vers la liberté. Ophelia, si elle avait été profondément amoureuse, elle se serait montré égoïste. Déjà, elle aurait été trop inquiète pour laisser sa moitié seule sur un bâteau, et ensuite elle aurait voulu être avec elle, tout le temps. Décidément, elle déteste la façon qu'a Nevrabriel d'aimer. Mais elle ne peut pas lui dire, sinon ils se cracheraient dessus. Il n'a certainement pas envie d'entendre ses reproches.
Elle remonte ses genoux contre sa poitrine, envahie par un sentiment triste. Est-ce parce qu'elle se sent vide qu'elle se donne autant pour les autres ? Cherche-t-elle à se remplir, quitte à se tuer à la tâche ?
Elle se pousse un peu pour laisser de la place à Nevrabriel quand il se met à sa hauteur. Il réduit l'écart entre eux mais même comme ça il est écrasant. Pourtant, ce n'est pas un geste brutal qu'il a à son égard, au contraire. Elle écarquille les yeux de surprise lorsqu'il porte son index à sa joue pour la caresser doucement. Et alors ses jambes s'étendent face à elle, et ses bras se relâchent.

« Pourquoi acceptes-tu de m’aider sans contrepartie ? »

Elle hausse les épaules. C'est une bonne question.
Elle regarde la stèle d'Adèlys, l'imaginant étrangement debout. Elle a agit pour elle sans contrepartie également. Elle s'est même laissée bouffer par elle, alors qu'elle l'a toujours rejeté. C'est peut-être son truc à elle, Ophelia, d'insister auprès de ceux qui la rejettent. D'abord Adèlys, puis maintenant Nev.

« Parce qu'on a tendance à l'oublier aujourd'hui, mais la vie ce n'est pas que des contreparties. Avant d'être codirigeante, je ne t'aurai rien demandé en échange. Je ne vois pas pourquoi je devrai le faire aujourd'hui. »

Fatiguée, elle pose sa tête sur l'épaule de Nevrabriel, contemplant les tombes avec un sourire amer. Il est temps qu'elle arrête de vivre pour Adèlys, en essayant d'accomplir ce qu'elle n'a jamais pu faire. Elle ignore si c'est la fatigue, ou si il se passe vraiment quelque chose, mais la silhouette du fantôme se dissipe progressivement. Elle a même l'impression de voir Adèlys sourire, pour une fois. Et pour la première fois depuis sa mort, Ophelia se demande si Adèlys n'a pas souhaité sa fin.

« Et tu iras aussi sur ce bateau, tu sais. Je sépare pas Roméo et Juliette, voyons. Surtout que ton cas demande des soins importants. Et il y aura plein d'enfants, il faudra quelqu'un pour les protéger. Tu es peut-être un peu bête, et maladroit, mais tu es bienveillant. Ils auront besoin de toi. »

Elle ne s'était jamais projetée sur l'après bateau. Que fera-t-elle sur l'île une fois que tout le monde sera parti ? Aura-t-elle accomplie une mission ? Une chose est sûre, elle sera fière d'elle car pour la première fois de sa vie elle n'aurait pas été passive.

made by black arrow
La Cannibale
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 10 Sep - 1:53

Les giboulées de mars

_Pourquoi acceptes-tu de m’aider sans contrepartie ?

Ophelia ne semblait pas avoir de réponses. L’écossais s’en contentait. Parfois il n’y avait tout simplement aucune réponse à donner, parfois le mystère était entier et était déterminé à le rester.
Nevrabriel profita qu’Ophelia ait le regard ailleurs pour tenter de détailler son visage dans la nuit. La demoiselle avait toujours eu beaucoup de prestance mais semblait en avoir gagné davantage, autrefois son charisme était étouffé par de la frivolité, maintenant, dans le besoin et le malheur, elle réveillait tout son potentiel.
Il n’était jamais trop tard pour s’élever.
Sauf pour lui.

_Parce qu'on a tendance à l'oublier aujourd'hui, mais la vie ce n'est pas que des contreparties. Avant d'être codirigeante, je ne t'aurai rien demandé en échange. Je ne vois pas pourquoi je devrai le faire aujourd'hui.

Avant … avant semble si loin. Pourtant avant était un peu moins que l’an passé. Avant … avant … avant Ophelia riait en faisait des sous-entendu à la cantine, avant elle lui essuyait la tête à moitié nu dans les sanitaires, avant elle lançait des clins d’œil taquins et des doigts provocateurs. Ophelia disait être encore une enfant mais Ophelia avait grandit. Ophelia tenait maintenant des révolvers et se baladait dans un cimetière. Ophelia dirigeait des personnes qui avaient deux fois son âge et élaborait des plans de survie.
Avant n’existe plus.
Pourtant dans l’obscurité, alors qu’il avait le sentiment que tous lui tournaient le dos, Ophelia se tournait vers lui. Il trouvait cela presque déloyale, car il est plus simple de partir lorsque personne ne vous retient.

La tête blonde de la demoiselle se pausa sur l’épaule du jeune homme. Les cheveux dorés d’Ophelia lui chatouillaient le nez mais il ne rechigna pas, caressant doucement les mèches volatiles de la demoiselle pour dégager son visage avant de dégager celui de sa cadette. Elle semblait fatiguée, elle qui était toujours si pleine de vie. Peut-être était-ce à force d’être avec lui, lui transmettait-il son calme ou sa fatigue par rapport à cette situation ?

_Et tu iras aussi sur ce bateau, tu sais. Je sépare pas Roméo et Juliette, voyons. Surtout que ton cas demande des soins importants. Et il y aura plein d'enfants, il faudra quelqu'un pour les protéger. Tu es peut-être un peu bête, et maladroit, mais tu es bienveillant. Ils auront besoin de toi.

Nevrabriel la regarda en silence. Puis, doucement, il posa sa joue sur le sommet de la tête de la jeune femme. Il y avait quelque chose de délicat et d’apaisant à sentir une présence humaine tout contre soit. Il se sentait presque bien.

_Juliette et Roméo ont un destin plutôt tragique… murmura-t-il pour lui-même

Evidemment, il n’invoquait pas le malheur en disant cela, il espérait avoir sa fin heureuse « il se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » … peut-être pas trop d’enfants non plus, mais il aspirait à une fin heureuse, à une vie plate, une routine banale où il irait faire ses courses au super marché, irait au travail le matin, rentrerait le soir, jouerait avec ses enfants, leur apprendraient leurs leçons. Il aspirait à être monsieur tout le monde dans le Vrai Monde.

Nevrabriel redressa la tête et fixa le vide, au loin, regardant surement l’horizon dans l’abime du soir. Les étoiles donnaient à l’eau des scintillements cristallins.

_Je pensais vraiment tout ce que je t’ai écris dans la chanson que j’ai faite pour toi. Peut-être qu’au fond on est toujours les mêmes, même si l’idée d’être aussi crédule qu’autrefois ne me plait pas…Mais au moins on semble tout les deux s’inquiéter grandement du bien-être des enfants, je vais me fier à cela.

Nevrabriel voulait garder son air de méfiance, ils avaient tous deux manquer trop de promesses l’un envers l’autre, mais l’écossais sentait que c’était ses dernières forces ce soir. Il se sentait emplis d’une fatigue de guerre, ses nerfs allaient lâcher, il le sentait, il sentait qu’il arrivait à bout de tout les combats, combat contre lui, combat contre les autres, combat contre la vie.

_Si je pars …. J’irais dans mon village en Ecosse … je me ferais soigner, enfin … autant que l’Alzheimer se soigne de nos jours, toujours aussi mal, mais au moins je pourrais vivre un peu plus longtemps et ne pas souffrir des effets secondaires … Si … je pars … Promet moi de venir me voir et je te chanterais la chanson que je t’ai écrite.

Nevrabriel se rendait compte qu’il ressentait la nostalgie d’un soldat partie trop longtemps à la guerre, il avait tout donné pour sa patrie, pour son pays, pour sa famille. A présent il avait besoin de repos. Retrouver sa maison, son foyer, retrouver des sourire, des étreintes, la paix. Il n’était pas partie, alors qu’Ulysse lui avait proposé de venir avec lui, il était resté pour les patients, pour les enfants, pour ses amis, pour ceux qu’il pensait être sa famille, il était resté au front, il avait continué son service, encore, encore, il ne voulait pas rentrer, il voulait continuer à se battre, encore. Mais à présent il était épuisé, il voulait quitter le champ de batail.

_Je suis fatigué de me battre, Ophelia…

Il lui avait dis le contraire il y avait plus d’un an, il avait dis qu’il ne rentrerait jamais chez lui, il avait dis que sa place était sur cette île, il avait dis qu’il resterait, mais il n’en pouvait plus et il avait le droit à sa fin heureuse. Pour la première fois depuis qu’il était ici. Pour la première fois depuis presque 10 ans il formula ces mots :

_Je suis prêt à rentrer chez moi.








Nevrabriel
Image : Les giboulées de mars (pv : Ophelia) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum