contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021

Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Lun 24 Mai - 11:03
La conversation avec Victor Graham l’avait épuisée. Mais il lui restait à annoncer cette étrange nouvelle à Nevrabriel. Elle ne savait pas comment l’aborder. Que dire ? Est-ce qu’il accepterait de rester en apprenant qu’elle était enceinte ? Est-ce qu’il lui en voudrait ?

Elle s’était réfugiée dans sa chambre après son rendez-vous médical un peu particulier. Elle aurait été incapable de travailler après ça. Elle avait passé un long moment à observer le monde bouger depuis sa fenêtre. Cela lui avait rappeler la personne qu’elle était, qu’elle aurait peut-être dû rester au fond. La jeune femme de l’aile W, qui regarde les autres de loin. Mais elle avait voulu s’approcher de ces gens qu’elle ne comprenait pas bien, elle avait cherché à découvrir, à développer des sensations, des émotions qui ne demandaient qu’à être écouter au fond d’elle. Elle ne savait toujours pas si tout cela avait été une grossière erreur ou non.

Elle se sentait tout le temps perdu. De plus en plus perdue. Chaque situation lui semblait trop compliquée à gérer. Elle décevait tout le monde, à longueur de temps. Tout ceux qui comptait. Tout ceux qui avait compté. Elle ne savait pas pourquoi. Elle ne savait pas comment. Était-elle une personne nocive pour les autres ? Était-elle un mensonge ? Une illusion qui finit inlassablement par montrer sa véritable forme ?

Graham pensait pouvoir lui apprendre à être une bonne médecin, une femme convenable et intelligente mais elle l’avait déçu. Nevabriel pensait pouvoir lui apprendre à être une bonne épouse, lui apprendre l’amour mais elle l’avait déçu, trahie même. Et maintenant, un être vivant grandissait dans son ventre ? Elle n’avait pas la moindre idée de la manière dont on faisait pour devenir une bonne mère. Et elle savait qu’elle serait inlassablement décevante. Et puis il y avait sa plus grande inquiétude. Le sida. Elle ne voulait pas mettre au monde un bébé atteint de sa maladie. C’était inimaginable. Jamais elle ne pourrait le supporter. Jamais elle ne se le pardonnerait. Pas quand elle n’avait jamais pu pardonner sa droguée de génitrice.

Katerina s’assit sur le lit, quittant la fenêtre. Elle ne savait toujours pas comment accueillir cette nouvelle. Elle ne se sentait pas tellement différente. Pas assez différente. Elle était la même qu’hier. La même qu’il y a quelques semaines. Et pourtant… Se rendant compte que ces craintes ne devaient pas la parasiter de la sorte, elle se mit à lire le livre sur l’immunologie humorale qu’elle gardait à son chevet, essayant de se concentrer sur autre chose.

Le ciel s’assombrissait à mesure des heures, et finalement, Nevrabriel rentra à son tour. Lorsque la porte s’ouvrit, la jeune russe leva les yeux aussitôt vers lui. Il lui semblait soudain être le dernier pilier sur lequel elle pourrait s’appuyer. S’il la laissait, elle n’aurait plus rien. Ces longs cheveux étaient tressés et attachés en arrière et son visage pâle semblait fatigué mais pas mécontent de sa journée. Elle le salua d’une voix un peu plus tenue que d’habitude et attendit qu’il se débarrasse et qu’il ne s’approche d’elle pour lui dire :

- Je suis enceinte.

C’était sortit comme ça. Pas de détour, pas d’introduction pour délivrer l’information en douceur. Cela avait tourné tellement en rond dans la tête de la jeune russe qu’elle avait surtout besoin de décharger l’information au plus vite. Elle avait besoin que cela soit dit. Et c’était dit. Elle leva ses grands yeux bleus vers le jeune homme, inquiète de sa réaction.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Il faut regarder sa vie avec des yeux d'enfant ||faet Nevou|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 24 Mai - 16:18

Il faut regarder sa vie avec des yeux d’enfant

L’écossais termina sa journée plus tard que prévu, en plus de ses activités pour la faction, il avait aidé à labourer les champs pour les plantations prévues pour la saison chaude. Il comprenait à présent pourquoi les paysans de l’époque faisaient appelle à des bœufs pour cela, c’était épuisant !

Nevrabriel se rendit dans sa chambre, voulant se laver avant toute chose, et fut surpris de découvrir Katerina assise sagement sur le lit comme si elle l’attendait. C’était une scène singulière mais plaisante, Nevrabriel s’était sentit si peu désiré depuis leur dispute que les petites choses comme celle-ci lui faisaient plaisir.

_Salut, je ne m’attendais pas à te trouver ici, tu as fini tôt.

Katerina lui rendit ses salutations mais sans grandes convictions. L’illusion d’avoir été attendu par affection s’envola doucement, la jeune russe donnait l’impression d’un malaise. Avait-elle eu un accrochage avec quelqu’un au point d’en être très contrariée ? Nevrabriel chercha dans son esprit s’il avait fait quelque chose qui aurait pu déplaire à sa femme mais mise à part exister dans la vie de Graham, il n’avait rien fait d’outragent.
Nevrabriel posa sa veste sur le porte-manteau et vida des poches de pantalon sur la table la plus proche. Se souvenant qu’un gamin lui avait donné un caillou lorsque la pierre toucha la table. Il devait penser à remettre cela dehors tout à l’heure.
Le jeune homme alla vers sa femme pour lui offrit un baiser sur le front mais elle l’arrêta rapidement :

_Je suis enceinte.

Penché au-dessus d’elle, il la regarda dans les yeux. Puis, il pouffa d’un amusement incontrôlé.

_Oui, comme Lucy ahah.

Katerina avait de drôles de blagues. Nevrabriel termina d’embrasser le front de son épouse avant de se redresser. Mais lorsqu’il fut finalement droit, son sourire se perdit très lentement en regardant les yeux de Katerina.
La jeune femme ne lui aurait jamais fait ce genre de blague, et elle ne lui aurait jamais dit cela sans être certaine de ce qu’elle affirmait, elle était trop psychorigide pour cela. Mais comment pouvait-elle être enceinte ? Et comment l’aurait-elle su ? C’était cela son rendez-vous avec Graham ?
L’écossais cherchait une raison pour que Katerina se trompe mais il n’en trouvait pas vraiment. Nevrabriel la regarda sans rien dire pendant des secondes qui semblaient interminables. Il ne savait pas comment réagir, il ne savait pas ce qu’il ressentait et il était honteux de ne pas être heureux à ce moment-là, mais c’était sûrement le choc de la nouvelle. Les yeux hétérochrome du jeune homme passèrent du regard de son épouse à son ventre plat, voir creux.
Il n’arrivait pas à la croire.
Et cette incertitude le faisait culpabiliser. Il était heureux lorsque Lucy lui avait appris sa grossesse. Très choqué et inquiet mais heureux. Là, il était simplement très choqué. Il devait dire quelque chose, ne pas laisser sa femme dans un silence pesant mais rien ne lui venait. Rien que des questions auxquels ils trouvaient des réponses ;
« Comment ça se fait ? » Eh bien c’était l’une des 7 nuits inoubliables, évidemment
« Tu es sûr ? » Elle ne l’aurait jamais dit si elle ne l’était pas
« C’est une blague ? » Katerina ne blaguait jamais
« Depuis quand ? » Si on part du principe que c’est lui le père, elle devait être à un mois, un mois et demi. Mais c’était bien lui le père, n’est-ce pas ? …
Nevrabriel eut une nouvelle incertitude qui s’envola rapidement. Évidemment que c’était lui le père, elle n’aurait pas pris le risque d’avoir des rapports avec n’importe qui, déjà parce qu’elle avait le sida et d’autre part c’était une faction de grosse commères, elle n’aurait jamais pu garder cela pour elle. Même si Katerina doutait de ses sentiments à l’égard du jeune homme et n’aimait pas s’offrir à lui, elle ne lui aurait pas fait ça …
L’écossais ouvrit lentement la bouche avant de simplement dire :

_Je pensais que tu étais aménorrhée.

C’était tout ce qu’il pouvait exprimer malgré ses longues secondes de silences.
Et tant bien même Katerina n’était pas aménorrhée, cela voulait dire que ses règles étaient très irrégulières, en plus sa corpulence, ses médicaments, le stresse, il y avait tellement de facteurs qui appelaient à l’infécondité que cela paraissait une évidence les quelques fois où il a pu avoir l’honneur de toucher sa femme. Jamais il n’aurait pensé qu’elle puisse tomber enceinte, jamais, autrement … De toute manière, s'il avait su si et ça il ne serait sans doute pas marié aujourd’hui.

Le jeune homme s’agenouilla devant sa femme et tendit doucement le bras pour le poser sur le ventre de Katerina. Il caressa doucement cette surface où devrait se développer un bébé, s’il y en avait réellement un, mais il ne sentait rien. Katerina était toujours aussi maigre, pas de légère bosse comme Lucy, pas de gonflement aux niveaux des articulations, pas de vomissements, pas de changement d’humeur. L’écossais retira sa main, peinant à y croire sur parole.
Il continua cependant à fixer le ventre de Katerina. Il se sentait … déçu. Mais il ne savait pas s’il était déçu de ne pas avoir pu prévoir une potentielle grossesse, déçu que cela ne se voit pas, déçu de ne pas savoir ce qu’il ressentait ?

_Je vais me rincer, je reviens.

Nevrabriel se leva, retirant son t-shirt sur le chemin de la salle de bain. Il ne ferma pas la porte pour que Katerina comprenne que ça ne prendrait qu’un instant et qu’il ne la laissait pas seule dans cette étrange nouvelle. En se rafraîchissant, Nevrabriel laissa ses pensées aller et venir, essayant de faire la part des choses.

Katerina était enceinte, qu’est-ce que cela impliquait ?

Elle avait une santé fragile, cela serait une complication de plus. Elle était vraiment mince, avait-elle les hanches assez larges pour faire sortir un bébé ? Biologiquement parlant, les hanches des femmes s’élargissaient pendant la grossesse, mais est-ce que cela allait être suffisant ? Il faudrait certainement trouver un ou plusieurs donneurs de sang pour le jour J.
Ce bébé allait vivre dans une situation précaire, mais Wendy se développait bien alors pourquoi pas le leur ? Evidemment, cela serait plus difficile que s’ils étaient sur le continent, mais plus simple que s’ils étaient dans un pays pauvre à l’heure actuelle.
Allaient-ils être de bons parents ? … Nevrabriel doutait de lui mais doutait encore plus de Katerina. Elle peinait déjà à s’occuper d’elle-même, comment allait-elle s’occuper d’un enfant ? Nevrabriel pourrait-il prendre seul cette charge si finalement Katerina décidait qu’elle ne le pouvait pas ?
Mais d’ailleurs, voulait-elle de cet enfant ?

L’écossais regarda son reflet dans la glace au-dessus du lavabo. L’eau mit sur son visage perlait vers son menton pour s’y échapper alors que les muscles de ses bras étaient encore tendus à cause de l’effort fournis il y a quelques minutes.
Il allait être père, lui ?
Nevrabriel savait s’occuper des enfants, il a été le « père » de Merywen et Alistair, mais Alistair est mort et Merywen l’a détesté durant des années. C’était ça le genre de père qu’il était ? Le genre à se faire détester de ses enfants ? … Non, évidemment que non, il ne devait pas se lancer la pierre, il a fait ce qu’il pouvait du haut de ses 12 ans. Lui-même avait besoin d’un père à ce moment-là, alors il ne pouvait pas en être un. Maintenant il était émancipé, il savait se débrouiller tout seul, il ne se confortait pas dans le chemin qu’on lui avait tracé mais le chemin qu’il s’était lui-même tracé. Il était devenu un homme, il serait capable d’être un père.
Finalement, un léger mouvement de lèvres prit place sur son visage.
Un être qui serait une part de Katerina et une part de lui … cette idée le rendait heureux.
Mais son sourire disparut aussitôt. Même si l’idée lui plaisait, il n’était pas le décisionnaire final de ce choix. Peut-être que Katerina … Non, certainement qu’elle n’en voulait pas. Il espérait le contraire mais se forçait à ne rien attendre pour ne pas être déçu. Il fut soulagé de ne pas avoir encore parlé de la grossesse de Lucy à Katerina et qu’elle ne connaisse pas ses sentiments et son avis concernant son enfant à venir.

Nevrabriel s’essuya rapidement, ne sentant pas la sueur de l’effort, et traversa la chambre pour ouvrir l’armoire et agripper un t-shirt propre. Tout en s’habillant, il demanda à travers la pièce :

_Qu’est-ce que tu veux faire ?







Nevrabriel
Image : Il faut regarder sa vie avec des yeux d'enfant ||faet Nevou|| Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mer 16 Juin - 19:39
_Oui, comme Lucy ahah.

Lucy était enceinte ? Elle essayait de lire le visage de Nevrabriel mais ne parvenait pas à savoir ce qui se passait. Ce dernier s’avança pour déposer un baiser sur son front. Pensait-il que la jeune femme soit en train de lui faire une blague ? Elle n’avait pas le cœur à se répéter. Elle se contenta de continuer de l’observer alors qu’il se redressait. Lucy… Pourquoi est-ce qu’elle se sentait si contrarié d’entendre son prénom ? La jeune femme s’était pourtant toujours montrée très gentille avec la russe, et charmante.

Le silence qui suivit lui parut interminable. Il avait compris… Il avait dû comprendre. Pourtant, impossible de déchiffrer son visage fermé. Etait-il contrarié ? En colère contre elle ? Ce n’était pas vraiment le genre de Nevrabriel mais elle savait sa frustration depuis qu’ils avaient parlés cette nuit ou tout avait été de travers et elle avait l’impression de le sentir s’éloigner un peu plus chaque jour. Elle avait de plus en plus de mal à faire des efforts, car au fond, il lui semblait tellement loin que les efforts ne se voyaient plus. C’était étrange. Elle n’avait jamais eu autant envie de se rapprocher de lui que depuis qu’il s’éloignait. Et elle se demandait sincèrement s’il n’était pas déjà trop tard pour eux. Cette idée l’attristait.

_Je pensais que tu étais aménorrhée.

Ce n’était pas spécialement la réaction que Katerina aurait attendu de lui mais ce fut la seule à laquelle elle eut droit. Elle secoua la tête négativement, l’air fautive. Certes, son cycle périodique avait été fluctuant à certaine période de sa vie mais malgré sa petite composition, elle n’avait jamais pour autant été considérée comme aménorrhée. Allait-il lui reprocher de ne pas avoir eu cette information ? Allait-il lui aussi relever son comportement stupide ? Elle avait rentré la tête dans les épaules, prête à l’entendre déverser son incompréhension mais il s’agenouilla devant elle. C’était étrange. Cela lui rappelait ce jour, près du lac…

Il posa une main sur son ventre, comme s’il ne parvenait à y croire. Elle se sentait soudain un peu moins seule. Peut-être qu’il serait heureux ? Elle n’avait pas la moindre idée de ce que c’était qu’être une mère, elle était morte de trouille à l’idée de cet être qui se développait dans son ventre. Elle avait peur pour sa santé, pour la santé de ce petit être. Elle avait honte aussi. Après son entrevue avec le marquis, quoi de plus normal ? Mais si au moins, Nevrabriel lui disait que tout se passerait bien, s’il l’aidait, s’il la soutenait, alors elle n’aurait pas tout perdu.

Mais le visage du jeune homme semblait toujours aussi fermé. Ni effusion de joie, ni effusion de colère. C’était presque comme si… Presque comme si la nouvelle ne lui faisait rien. Peut-être… peut-être qu’il s’en fichait ? Que cela ne l’intéressait pas le moins du monde. Peut-être que cela n’avait pas d’importance pour lui. Peut-être n’était-ce qu’un évènement comme un autre. Elle aurait voulu qu’il s’exprime. N’importe quoi. Des hurlements de colère ou des cris de joie. Elle aurait voulu qu’il la prenne contre lui. Elle aurait voulu avoir l’impression qu’il soit présent avec elle. Et se releva finalement :

_Je vais me rincer, je reviens.

Elle l’observa retirer son t-shirt et aller se rafraichir, interdite. Après la colère du marquis, elle n’aurait pas cru que l’indifférence de Nevrabriel puisse lui faire autant de mal. Alors que ce dernier se débarbouillait, Katerina posa sa main là ou celle de Nev s’était arrêtée plus tôt, regardant son ventre. Il n’en voulait pas. De ce bébé. Et en même temps, comment la jeune femme aurait pu lui en vouloir ?

Lorsqu’il passa à nouveau l’encadrement de la porte, elle laissa tomber sa main de son ventre, se sentant particulièrement ridicule. Il se dirigea calmement vers l’armoire où il récupéra un t-shirt qu’il enfila. Il demanda alors :

_Qu’est-ce que tu veux faire ?

Toujours impossible de savoir ce que le jeune homme pouvait bien en penser. On aurait dit qu’il lui demandait cela, comme lorsqu’il lui demandait ce qu’elle comptait faire de sa journée. Il semblait si détaché que cela ne faisait que déstabiliser la jeune russe davantage. Elle avouait qu’elle ne s’était pas attendue à ça. Pourtant, elle aurait pu s’en douter, ces derniers temps, sa relation avec son mari avait été plus cordiale qu’autre chose. Ils cohabitaient.

Les paroles du Marquis résonnait encore fraichement dans son esprit aussi la réponse fut très claire et simple à fournir :

– Le garder.

De toute manière, il n’y avait pas d’autres choix. Il n’y avait rien d’autre à faire. Elle devait assumer. Tout cela… Toute cette situation était entièrement de sa faute. Le marquis avait raison d’être furieux, elle n’avait réfléchi à rien. Elle était une parfaite imbécile. Elle baissa le regard, incapable de les garder poser sur Nevrabriel. Elle redoutait la suite des évènements. Allait-il juste approuver ce choix, tourner les talons et retourner à sa vie comme si de rien n’était ? Elle bredouilla, chose qui ne lui arrivait pratiquement jamais, cherchant ces mots :

– Tu n’es pas obligé d’en subir les conséquences… Si tu n’en as pas envie. Je… Je comprendrais…

C’était faux. Elle ne comprendrait pas au fond. Elle avait besoin de lui. Plus que jamais. Si même lui la laissait tomber, alors que lui resterait-il ? Plus rien.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Il faut regarder sa vie avec des yeux d'enfant ||faet Nevou|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 5 Juil - 0:07

Il faut regarder sa vie avec des yeux d’enfant

_Qu’est-ce que tu veux faire ?

L’écossais ne savait pas s’il devait se tenir devant elle ou s’asseoir. Il ne savait pas vraiment comment gérer la situation, anxiété et joie se battaient férocement en lui tant et si bien que le mieux qu’il puisse faire était simplement l’impassibilité.

_Le garder.

Ces deux mots firent bondir le cœur du jeune homme hors de sa cage thoracique. C’était la chose la plus vivifiante qu’il ait ressentit depuis longtemps et pourtant seuls ses yeux se mirent à sourire d’émotions puisqu’il n’arrivait pas à comprendre pourquoi Katerina semblait bouleversée.
L’écossais alla donc s’asseoir à coté de la jeune femme, sur le lit, leurs cuisses se touchaient à peine et il posa ses mains entres ses jambes pour ne pas prendre celles de la russe. Il la regardait sans comprendre ses troubles.

_Tu n’es pas obligé d’en subir les conséquences… Si tu n’en as pas envie. Je… Je comprendrais…

La joie dans les yeux du jeune homme le quitta peu à peu.
Elle lui avait trop menti pour qu’il puisse la croire aussi facilement.
Il voulait la croire mais d’un autre coté la connaissant, cela n’avait pas de sens sortant de ses lèvres. Qu’elle comprenne qu’il n’assume pas alors qu’elle lui avait clairement fait rappeler sa promesse de rester à ses cotés quitte à se consumer ? Pourquoi disait-elle cela ?
Il avait du mal à croire qu’elle veuille un enfant, en repensant à leur mariage il avait également du mal à croire qu’elle veuille un enfant de lui. Il ne savait toujours pas si elle voulait sa présence en temps que simple humain pouvant lui apporter de l’attention ou réellement comme la personne qu’elle a choisit par un sentiment plus grand. Il avait accepté de rester avec elle, mais elle était d’accord pour ne plus lui mentir. Etait-elle en train de rompre une promesse si ressente ? Elle ne comprenait donc pas que chacun de ses mensonges était une manière de repousser l’écossais et s’éloigner de lui ? Au final, que voulait-elle réellement de lui ?

_Tu n’as pas compris. Quoique tu décides je soutiendrais ta décision. Si tu ne veux pas le garder je peux voir si une solution existe au Village ou au Bunker. S'il n'y en a pas tant pis mais au moins j'aurais cherché parce que tu m'auras dis ce que tu veux réellement.

Il n’était pas aux nouvelles du stock abortif de l’Institut mais il pouvait toujours voir l’inventaire du Village grâce à Artémis et le négocier avec un abruti du Village ou plus délicatement Ophelia. Autrement, même s’il en doutait très fortement pour y avoir passé des mois, peut-être qu’il en existait au Bunker ? Et même s’il ne trouvait rien, il voulait la vérité. Pourquoi devait-il être le seul à faire des efforts et tenir ses promesses ?

_Regarde moi dans les yeux et dis moi ce que toi, Katerina, Anastasia Maria Olga Soukhovo-Kobyline, veut.

Soukhovo-Kobyline et non Erskine ? … Il n’avait pas l’impression qu’elle voulait l’être de toute façon et elle ne lui avait jamais dis le contraire. Comment pouvait-elle être sa femme s’il passerait toujours derrière Graham qui n’était même pas son père ? Elle portait plus d’importance à un homme qui l’a séparé du monde que de celui qui essayait de le lui faire découvrir. Si au moins ils avaient la même importance dans le cœur de Katerina il aurait compris, lui qui aimait Lucy autant qu’il aimait Katerina, il pourrait comprendre qu’elle ne puisse pas choisir, mais elle ne le choisissait pas lui.
Elle ne le choisirait jamais.

_Alors je vais répéter ma question ; si tu as le choix, qu’est-ce que tu veux faire ?








Nevrabriel
Image : Il faut regarder sa vie avec des yeux d'enfant ||faet Nevou|| Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Ven 9 Juil - 16:58
Nevrabriel était assis à côté d’elle sur le lit. Sa proximité la rassurait. Lui il serait un bon père. Cela lui semblait évident. Aussi longtemps que sa santé tiendrait le cap, il serait un bon père. Mais après ? Cet enfant finirait-il seul, abandonner par deux parents trop faibles pour l’élever ? Elle en avait toujours voulu au siens pour leur insouciance, pour l’avoir conçue sans réfléchir, sans se poser de questions sur ce que pourrait être son avenir. Elle avait le sentiment de reproduire cela et soudain sa colère envers ces géniteurs lui paressait presque hypocrite.

_Tu n’as pas compris. Quoique tu décides je soutiendrais ta décision. Si tu ne veux pas le garder je peux voir si une solution existe au Village ou au Bunker. S'il n'y en a pas tant pis mais au moins j'aurais cherché parce que tu m'auras dis ce que tu veux réellement.

Elle ferma les yeux une seconde. Qu’était-elle sensée lui dire ? C’était le chaos dans sa tête, elle se sentait incapable de prendre une décision, incapable de faire le moindre bon choix.

_Regarde moi dans les yeux et dis moi ce que toi, Katerina, Anastasia Maria Olga Soukhovo-Kobyline, veut.

Elle rouvrit les yeux, regardant ceux de Nevrabriel avec douleur. Elle se sentait tellement stupide et horrible… Comment affronter son regard ?

_Alors je vais répéter ma question ; si tu as le choix, qu’est-ce que tu veux faire ?

Elle glissa ces mains dans celle de son mari, qui les avait posés sur ces jambes, s’y accrochant presque avec désespoir. Elle avait besoin de ce contact. Elle avait besoin de Nevrabriel. Elle le regardait dans les yeux mais plus elle le fixait moins elle parvenait à le voir à travers ces larmes naissantes. Elle secoua la tête complètement perdue et avoua finalement :

- Je n’en sais rien du tout.

Elle aurait voulu pouvoir dire autre chose. Elle aurait voulu que les choses soient simples. Mais c’était si compliqué. Elle ne parvenait toujours pas à saisir ce qui était important pour elle. Elle ne parvenait toujours pas à faire ces propres choix. Consciente que cette réponse n’était pas suffisante, elle tenta de développer un peu, baissant les yeux sur ces mains serrées contre celle du jeune homme, cherchant ces mots :

– Je me sens tellement idiote et… et… Je me suis montrée si imprudente Nevrabriel. Et si… si tu l’avais attrapé par ma faute… Et si ce bébé l’avait… Je… Je suis sensée être responsable… Quel genre de médecin je ferais ?…

Jamais elle ne serait médecin. Elle était une farce. Une blague qui n’avait pourtant rien de drôle. Graham avait eu tord de croire en elle. Elle n’était bonne qu’à commettre des erreurs, par laisser ces stupides pensées, ces stupides sentiments prendre des décisions stupides à sa place. Quelques gouttes coulèrent sur sa joue, l’une d’entre elle tomba sur sa main.

– A quoi est-ce que je pensais… ?

Elle redressa son visage, contemplant celui de son mari. Ces yeux de nuit et ces cheveux de feu. Ne lui avait-elle pas déjà fait suffisamment de mal ? Mais elle avait promis d’être honnête alors elle n’interrompit pas le flot incohérent de mots qui se déversait de sa bouche :

– J’ai pensé… Tout à l’heure je me suis dit… Qu’il vaudrait mieux qu’il n’existe pas… J’ai pensé… Est-ce que je suis malfaisante Nevrabriel ?

Elle n’en savait rien mais elle savait que plus le temps passait et moins elle comprenait. Moins elle parvenait à prendre les bonnes décisions.

- Je… Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça. Pourquoi je pense ce genre de choses. Pourquoi je n’arrive pas à t’aimer comme tu m’aimes. Pourquoi je n’arrive pas à m’imaginer cet enfant. Pourquoi je suis si décevante. Je… voulais juste…

Un père. Une famille. Quelque chose de stable qui tiendrait la route. Une vie normale. Le mariage, l’appart en centre-ville, la maison pour que ces enfants aient la place de gambader. Un jour, un gars lui avait dit qu’il n’y avait que nous-même pour nous rendre heureux. Elle aurait voulu le croire mais c’était faux. Elle n’y arrivait pas. Elle avait besoin des autres. Elle avait besoin de Nevrabriel. Elle s’avança, penchée vers l’avant jusqu’à ce que son oreille rencontre le torse du jeune homme. Le visage tourné vers le sol, on aurait dit qu’elle cherchait à entendre les battements de son cœur.

Elle murmura finalement, ces doigts serrant les mains du jeune homme comme l’on sert la dernière bouée de sauvetage qu’il nous reste :

– Je n’ai pas le choix… C’est peut-être mieux comme ça. Je n’aurais pas su prendre la bonne décision de toute façon. Mais quel avenir aura cet enfant ?

Quel avenir ?
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Il faut regarder sa vie avec des yeux d'enfant ||faet Nevou|| Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
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