contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 11 Oct - 11:07
Les secours ne viendraient jamais. Cette constatation avait frappé Victor Graham. Il n’était pas défaitiste, pourtant. Mais il était réaliste. Terre à terre. Il avait connu la mort, la guerre, le deuil. Il avait connu la douleur, la défaite, la victoire.

Jamais il n’aurait pensé que son cruel et glorieux périple l’aurait amené à périr sur cette île. Aurait-il changé le passé, s’il avait pu ? Ne jamais être employé par l’Institut Espoir. Ne jamais mener ses recherches à bout. Ne jamais rencontrer ses muses.

Non.

Victor était un homme de décisions, pas de regrets. Et même alors que sa santé vacillait, que les espoirs de secours disparaissaient, il n’avait aucun regret.

Enfin...Peut-être juste un.

Victor se leva de son bureau. Son teint était blême, il ne pouvait plus dissimuler la pâleur de la maladie. Son regard d’émeraude avait perdu de son ardeur, au profit d’une lassitude que son allure diminuée trahissait. Il saignait régulièrement du nez, désormais, et il lui arrivait d’avoir des absences. Victor savait quel était le fléau qui le tuait lentement. Il était trop bon médecin pour se voiler la face, et il savait également que l’île ne possédait pas le matériel nécessaire à sa guérison.

Au moins, sans la chimiothérapie, pouvait-il conserver la barbe et la chevelure dont il était si fier.

Le Docteur Graham passa une main dans ladite barbe, tandis qu’il se revêtait de sa veste. Il était important de faire bonne mesure, que ses atours soient impeccables bien que sa santé ne le soit pas. Ses mains avaient encore de leur fermeté et de leur précision alors qu’il fermait ses boutons de manchette. Victor se remémora l’une de ses dernières grandes chirurgies, lorsque l’Institut avait encore toute sa splendeur. C’était aux côtés de Marguerite Hernanez, une neurochirurgienne insolente et vaniteuse, mais qui avait témoigné d’un certain talent tandis que les mains du Docteur Graham avait valsé chirurgicalement sur le nerf optique d’un patient émacié.

Victor songea que la pratique de la médecine lui manquait.

Il quitta son bureau et se rendit jusqu’aux chambres. La milice y exerçait toujours son emprise, guidée par la main de fer d’Amalia, la suivante du marquis. Mais c’était vers une chambre située à un tout autre étage que le grand homme se rendit. Il frappa à la porte, avec la détermination qui ne le quittait jamais vraiment, espérant malgré lui que cet imbécile de Nevrabriel ne soit pas présent. Il n’avait guère l’envie d’entrer dans une vaine conversation avec le rouquin. Il n’avait pas de temps à perdre avec de telles niaiseries.

La porte s’ouvrit et Victor plongea son regard dans celui de Katerina. Elle avait des yeux d’une pâleur semblable au teint blême du marquis, ils partageaient tous les deux la blancheur de la maladie. Mais ses prunelles ne perdaient rien de leur éclat lumineux, de ce nacre que le marquis avait tant admiré. Il y avait différentes émotions qui jaillissaient au creux du morceau de roche qui servait de cœur au marquis, alors qu’il observait ce regard. Des souvenirs surgissaient, des déceptions, des surprises, et même de l’affection.

Victor lui tendit la main. Il s’était montré distant, ces derniers temps, avec la jeune femme. Il ne lui avait pas pardonné d’être tombée enceinte. Mais dans ce simple mouvement, apparaissait peut-être un signe de pardon, ou du moins de tolérance.

-Bonjour, Katerina. Suis-moi, je te prie, lui ordonna-t-il.

Il ne s’attendait pas à un refus.

Victor n’avait jamais été un homme de concessions.
Victor Graham
Image : Bad Ending [Victor et Katerina - Fin] 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Katerina Soukhovo-KobylinSecrétaire de Victor
Mar 19 Oct - 2:21
Katerina avait perdu le contrôle sur sa vie des mois auparavant.

L’accouchement avait été un calvaire. Déjà fortement affaiblie par sa maladie, elle avait bien failli y laisser sa peau. Son bassin trop étroit combiné à sa faiblesse et sa maladie transmissible au bébé avait nécessité d’effectuer une césarienne. La douleur les jours suivant l’accouchement avait été si atroce que la jeune femme s’était évanouie à plusieurs reprises.

Après l’accouchement, il avait été impossible de s’assurer que le bébé n’avait pas le sida… Manque de produit nécessaire pour effectuer les tests. Pas besoin de se poser la question cependant, Katerina était persuadée qu’il l’était. Nevrabriel avait décidé de l’appeler Erevan… Pourquoi lui donner un nom ? Est-ce que cela valait vraiment la peine ?

Katerina avait tout de suite compris qu’elle n’était pas capable d’être mère. Elle n’avait aucun instinct maternel, elle n’avait pas assez de lait pour nourrir le bébé si bien qu’il avait fallu passer très rapidement au lait en poudre, elle ne pouvait s’empêcher d’en vouloir au bébé pour tout le mal qu’il lui avait fait, et peut-être qu’au fond, elle avait peur de ce que serait sa vie s’il était malade. Après que Nevrabriel l’ai découvert, penchée sur le lit du bébé un soir, un coussin serré entre les mains et les yeux dans le vide, il ne l’avait plus jamais laissé seul avec l’enfant.

La jeune femme qui s’était pourtant beaucoup rapproché de Nevrabriel avant l’accouchement, qui s’était aperçue qu’il était le seul qui s’occuperait d’elle, qui continuerait de l’aimer quoi qu’il arrive s’était muré dans le mutisme après l’accouchement. Elle ne savait pas pourquoi, mais voir Nevrabriel chérir le bébé, s’en occuper si bien la mettait en colère. Pourquoi ? Parce qu’elle était incapable de s’occuper correctement du bébé ou juste parce que lorsqu’elle les regardait, elle avait l’impression de ne pas appartenir à la même famille qu’eux ? Le terme famille… n’avait au fond jamais eu le moindre sens pour elle. Alors qu’elle pensait que l’arrivée du bébé les rapprocherait encore davantage, elle s’était rendu compte qu’en réalité, il avait créé entre elle et les autres un fossé infranchissable.

De toute manière, son état s’était dégradé au point qu’elle n’avait plus eu à se soucier du bébé du tout. Elle ne pouvait l’approcher sans risque pour sa santé d’enfant fragile. Elle s’était mise à tousser. Fort. Beaucoup. C’était déjà le cas avant l’accouchement, depuis plusieurs mois en fait, mais ces quintes de toux se multipliaient de plus en plus et s’accompagnaient désormais d’expectorations. Elle se sentait fiévreuse en permanence, ces mèches de cheveux brunes collaient tellement sur son front et son cou qu’elle avait dû les couper plus courts. Ils étaient désormais plus faciles à entretenir et lui permettait de faire encore bonne figure lorsqu’elle sortait de sa chambre. Elle avait attrapé la grippe lors d’une épidémie dans le bâtiment qui les avait touchés avec l’arrivée du froid. Cela avait duré trois semaines et elle s’en était tirée d’affaires.

C’est l’arrivée de crépitants dans l’arrière de sa gorge et une auscultation détaillée par percussion qui avait fini par la forcer à voir la vérité en face sur les symptômes qu’elle avait développé ces derniers mois. Pneumonie, probablement une pneumocystose. Elle avait subi une exsufflation à l’aiguille un peu artisanale quelques jours auparavant, qui avait allégé la douleur qui lui vrillait le thorax à longueur de journée. Elle en avait pleuré de soulagement.

Elle ne prenait plus la peine de se rendre à son bureau. C’était trop loin et de toute façon, elle n’était plus capable de travailler correctement. Elle avait ramené quelques documents jusqu’à sa chambre où elle passait désormais le plus clair de son temps. Elle s’asseyait sur le large appui de fenêtre où la luminosité était la meilleure et lisait. En ce moment, c’était un ouvrage sur la cancérologie. Il comportait l’avantage d’être rédigé en russe, moins fatiguant à lire ou à comprendre. Elle avait posé sur ses épaules une couverture car malgré son élégant pull à col roulé beige qui masquait ces os saillants, elle frissonnait. Si elle avait froid, elle sentait aussi son front et sa nuque qui suintait de chaud. Le mélange des deux était désagréable au possible. Elle ne relevait la tête que quelques minutes de temps en temps lorsque ces yeux lui brulaient. Elle observait alors sa chambre.

Le lit du bébé trônait encore au milieu de la pièce, vide. Elle ne savait toujours pas si c’était un soulagement ou non. Nevrabriel était partis sur une embarcation précaire quelques jours auparavant, mais la jeune femme n’avait pas eu le courage d’en informer le docteur Graham. Amalia le ferait probablement et de toute façon cela ne devait pas l’intéresser plus que ça. Il avait bien mieux à penser. Quant à elle, elle ne pensait pas la traversée possible. C’était un acte désespéré qu’elle n’avait pu cautionner. Nevrabriel lui avait proposé de venir avec lui… C’était impensable. Déjà parce qu’elle ne se sentait pas capable ne fut-ce que de marcher jusqu’à la plage, mais aussi parce qu’elle n’aurait jamais pu laisser le docteur Graham derrière elle. Ou même passer pour une idiote encore une fois. Il ne lui parlait plus vraiment, elle ne le voyait que rarement et souvent de loin, mais elle avait constaté son état, il était malade. Elle avait peur qu’il ne s’épuise trop, lui qui continuait de se démener pour maintenir l’institut à flot au détriment de sa santé. Elle n’aurait jamais trompé le peu de confiance qu’il pouvait encore lui porter pour aller se jeter dans les eaux sombres de l’océan. Elle s’était souvent montrée idiote, mais elle voulait croire qu’elle ne le serait plus désormais.

La jeune femme posa son livre lorsqu’elle entendit que l’on frappait à la porte. Sa première pensée fut qu’il s’agissait de Nevrabriel. Peut-être que finalement, il avait fait marche arrière ? Qui d’autre pour venir jusqu’ici ? Elle n’était pas très appréciée dans l’institut, voir détesté par certains – elle savait d’ailleurs l’infirmière Vitols pour quelque chose dans les nombreuses rumeurs qui avaient pu circuler à son égard. Depuis qu’elle avait dû laisser tomber la formation des jeunes qui s’intéressaient à la médecine ainsi que ces tâches de secrétaire, elle ne voyait pratiquement plus personne en dehors du jeune homme, du bébé, du docteur Graham lorsqu’il décidait de la prendre en consultation ou plus généralement de l’un de ces confrères à qui il l’avait « confié » peu de temps après avoir appris qu’elle était enceinte.

Elle abandonna sa couverture près de la fenêtre pour aller ouvrir la porte. Elle était contente d’avoir pris la peine d’enfiler un pantalon de tailleur noir sobre qui la rendait présentable à un potentiel visiteur. Elle passa une main dans ces cheveux désormais courts, espérant qu’ils soient bien à leur place. Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle fut sincèrement surprise de tomber nez à nez avec le docteur Graham. Une main appuyée sur la porte en bois, elle l’observait avec une lueur d’interrogation dans le regard. Superbe dans son costume, son regard vert un peu moins intense qu’à l’habitude brillait d’une lueur qui avait manqué à la jeune femme. Le voir là, à l’entrée de sa chambre lui rappelait ces mois bénis durant lesquels elle s’était trouvée dans les bonnes grâces du médecin, où l’Institut était encore un établissement de renom et où elle s’était surprise à espérer plus que de vivre dans l’ombre de sa maladie. Mais l’espoir l’avait quitté pour ne lui laisser qu’une requête. Elle ne savait pas à qui elle l’avait adressé au juste mais elle ne demandait qu’une chose : voir les premières neiges avant de mourir. Alors elle pourrait fermer les yeux et s’imaginer en Russie, border par Ivana. Elle n’aurait plus besoin de lutter, elle pourrait juste se laisser partir.

Elle n’avait même pas imaginé une seconde retrouver le marquis sur le palier de sa chambre. Souhaitait-il effectué une consultation ? Probablement, mais pourquoi ne pas l’avoir fait convoquer plutôt que venir la chercher ici ? C’était une perte significative de son précieux temps. Elle refusa d’espérer que sa présence puisse signifier quoi que ce soit d’autre. Peut-être venait-il justement la voir pour obtenir des explications au sujet du départ de Nevrabriel et du bébé… Elle savait qu’elle devrait en fournir tôt ou tard.

-Bonjour, Katerina. Suis-moi, je te prie.
- Bonjour Monsieur le Marquis.

Le son de sa propre voix lui paressait étranger. Tout ce qu’elle disait était plus « soufflé », et elle parlait si peu ces derniers temps qu’il lui semblait difficile de croire que cette voix fatiguée était la sienne. Elle observa sa main tendue, hésitant à la saisir. Elle ne touchait plus personne en dehors de l’autre médecin et du docteur Graham, et ces contacts-là avaient uniquement lieu lors des consultations. Elle préféra obtempérer, même si elle s’inquiétait de pouvoir transmettre une quelconque maladie qu’elle avait pu attraper à celui qui avait été son mentor. L’inverse ne lui faisait plus tellement peur, elle connaissait la suite inévitable de sa propre histoire. La chaleur de la main du Marquis tranchait fortement avait les doigts glacés de la jeune russe, lui laissant une sensation diffuse de bien-être. Elle se laissa guider par le docteur, ne parvenant pas à trouver la force de lui demander la raison de cette visite à l’improviste.
Katerina Soukhovo-Kobylin
Image : Bad Ending [Victor et Katerina - Fin] Katou_10Fiche personnage : Le passé lointainEspace personnel : Le passé plus procheGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/02/2018Age : 28
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