Comme à quasiment tout de ses temps libres, lorsque Nevrabriel avait encore de la force ou des sentiments à évacuer, il creusait la terre pour construire leur puits. Mais cela faisait un mois qu’il creusait et cela ne donnait rien, il ne savait pas pourquoi il s’obstinait. Peut-être qu’il n’y avait pas d’eau ?
Il essayait de se souvenir des histoires de sa grand-mère sur son époque, comment ils cultivaient la terre, construisaient des puits, vivaient simplement. Elles auraient été de conseils très précieux pour leur vie actuelle mais malheureusement elle n’était plus là et le jeune homme n’avait que ses souvenirs pour l’aider.
Le trou faisait un peu plus d’un mètre de profondeur et la botte de terre commençait à devenir très imposante à coté de ce grand trou. Le jeune homme se posait pleins de questions concernant cette idée de puits. Peut-être que ce n’était pas une bonne idée finalement ? Au lieu de se concentrer à explorer l’île et prendre des ressources, ils avaient utilisé tant d’énergie et de temps à quelque chose de futile ? Ce puits allait-il réellement les aider ? Allait-il s’assécher en été et geler en hiver ?

Nevrabriel était fatigué de ces interrogations et de son travail aujourd’hui. Le jeune homme utilisa sa grande taille pour y sortir et s’allongea sur le dos, les pieds pendant dans le trou. Il avait chaud à force de travail mais l’air froid de l’automne glissait sur sa peau et lui donnait des frissons. Il était bien trop fatigué et sale pour agripper son pull mit sur le coté. Ses vêtements blancs d’origines devenaient peu à peu brun à force d’avoir les pieds dans la terre mais Nevrabriel s’en moquait bien, c’était les caprice de Donatien cette idée de blanc si salissant et il n’avait pas besoin d’être apprêté pour qui que ce soit alors avoir des vêtements de paysans était le dernier de ses soucis.

Nevrabriel ferma les yeux un instant, espérant que les rayons du soleil le réchauffe un peu du froid. Il respira doucement en détendant un peu ses muscles qu’ils mettaient à rudes épreuves depuis des mois. Mais ce moment de repos ne dura quelques minutes puisque Nevrabriel était perturbé par l’humidité au niveau de ses pieds. Il avait l’impression que ses chevilles n’étaient pas sèches du tout malgré qu’il n’ait pas plu ces derniers temps et que la terre, bien qu’elle soit molle, n’était pas boueuse. Le jeune homme se redressa dans un grognement du à ses courbatures et regarda ses chaussures.
Elles étaient boueuses. Tiens, la terre était plus humide à cet endroit là ?

Nevrabriel regarda le fond du trou. Il était tellement perdu dans ses pensées qu’en creusant il n’avait pas remarqué la petite flaque d’eau qui se formait tout en fond du puits.
Intrigué, le jeune homme descendit dans le fond pour reprendre sa pelle et donner un autre coup pour agrandir le trou. Il se pencha et toucha le sol. C’était de l’eau. Il avait trouvé l’eau. Il y avait de l’eau !
Excité, son énergie revint aussitôt et il continua à creuser comme pour être sûr qu’il avait enfin atteins l’eau, que le puits allait pouvoir se faire et qu’ils n’auraient pas à se battre pour le lac !
Si Donatien voulait faire un bunker auto-suffisant, Nevrabriel voyait cela plus comme une chance de ne pas faire des allers-retours dangereux. Si le lac était neutre, tout le chemin entre le lac et le bunker était une zone à risque. Egalement il serait plus simple d’avoir de l’eau à disposition plutôt que devoir aller le chercher au loin dès qu’il n’y en avait plus.

Nevrabriel se sentait bien, soulagé, il avait l’impression d’avoir réussis quelque chose depuis … depuis … depuis des années en fait ! Depuis combien de temps n’avait-il pas été fier de lui ? Il ne s’en souvenait pas. Il avait tellement tout raté depuis des années qu’il se sentait fier. Fier de lui. Reconnaissant en Donatien de lui avait fait confiance. Fier de pouvoir prouver qu’il pouvait être utile. Fier de savoir qu’on pouvait compter sur lui malgré ce qu’il s’était passé avec Jessy. Il se sentait bien.
Nevrabriel cessa de creuser lorsque tous ses membres lui faisaient mal, tant et si bien qu’il eut du mal à sortir de ce trou. Comme tantôt, il se laissa basculer en arrière pour s’allonger et respira dans une grimace. Il avait réellement mal partout.

Une ombre vint se poser sur son visage, cachant le soleil qui s’efforçait de le réchauffer. Le jeune homme ouvrit un œil, continuant de faire une grimace en respirant profondément pour se remettre de son activité physique.

_Lucy ?

_Tu as l’aire d’un idiot avec ton collier Nev.

Un collier ?
Nevrabriel se toucha le cou à la recherche d’un bijou avant de toucher son cou qui devint assez douloureux d’un seul coup, lui rappelant sa bagarre dans la cuisine. Il savait de quoi elle parlait à présent et ne comprenait pas pourquoi elle disait qu’il était idiot.

L’écossais était trop fatigué pour se débattre verbalement avec son amie. Amie qu’il ne comprenait pas.

_Pourquoi est-ce que tu t’énerves sur moi alors que tu ne sais même pas ce qui s’est passé ?

Lucy ne lui avait pas crié dessus mais il sentait que son amie n’était pas de très bonne humeur par rapport à cet événement. Elle semblait très contrarié mais avec son visage adorable on aurait pu ne pas le deviner, mais Nevrabriel la connaissait et connaissait bien les expressions faciales de la jeune femme.
Elle pouvait être énervée mais il n’appréciait pas cette remarque alors qu’elle ne connaissait pas les détails.
Il ouvra doucement son autre œil alors qu’il réussit à reprendre une respiration correcte, bien qu’il était toujours trop fatigué pour se redresser. Son regard devint très sombre bien qu’il n’exprime ni colère ni joie, simplement sombre …

_Tu es allé dire la même chose à Jessy ?

Nevrabriel ne savait pas pourquoi il disait cela. Il ne savait pas si Lucy « défendait » Jessy, pauvre petit être enfermé dans la cuisine, ou qu’elle pointait du doigt le fait que Nevrabriel a été un abruti de se battre, tout simplement.
Donatien l’avait défendu sans retenu. Pourquoi Lucy lui en voulait ? Il aurait pourtant mis sa main a coupé que ça serait le contraire. Donatien qui lui retire toute culpabilité alors que Lucy l’enfonce au contraire …
Nevrabriel ferma ses yeux et tourna la tête avant d’affirmer, ne voulant pas laisser Lucy répondre :

_Question bête. Laisse tomber.

Il ne voulait pas savoir si elle défendait Jessy ou le fait d’être pacifiste. Il ne voulait pas entendre qu’elle, sa meilleure amie, défende son adversaire …

Nevrabriel s’attendait à ce que son amie s’en aille pour aller bouder tout les deux dans leur coin comme la dernière fois mais à la place Lucy vint s’asseoir sur lui. Le jeune homme laissa échapper un « oh » entre les dents sans réellement bouger. Il redressa un peu sa tête en ouvrant ses yeux pour voir son amie s’installer confortablement sur lui.
Il n’avait pas la force de la pousser et la laissa faire.

_Je ne m’énerve pas, enfin pas vraiment. Je te dis simplement ce que je pense. Tu as raison je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais essayer de s’entretuer au milieu des pelures de patates est clairement idiot.

Nevrabriel soupira en laissant ta tête basculer en arrière. Il avait compris qu’il avait été bête de s’être emporter. Mais au moins la réponse de Lucy ne lui faisait pas mal au cœur. L’ étrange envie de Lucy de surveiller Jessy l’avait retourné dans tout les sens, il ne savait pas ce qu’elle lui trouvait, pourquoi ne le fuyait-elle pas comme Béatrice ?

_Je me suis inquiétée pour toi... Si tu voulais que je comprenne tu pouvais venir me voir. La  violence ça ne te va pas. Tu sais que je t’aime Nev, je ne vais pas te laisser devenir un idiot sans réagir.

Lucy le libéra mais le jeune homme ne bougea pas, toujours les yeux clos, comme endormit. Il écoutait pourtant avec attention, appréciant d’être aimé par quelqu’un. S’il avait la confiance de Doantien et d’Aeden avec l’affection de Lucy, alors tout allait bien. Il avait beau avoir froid, être épuisé, sale et un peu nauséeux, s’il avait ça alors il avait tout.

_Tu es libre... tu vas me dire ce qui s’est passé maintenant ?

Nevrabriel ouvrit doucement les yeux vers le ciel. Il ne voyait pas Lucy. Il pourrait s’il tournait les yeux. Mais il pensait. Son regard était perdu dans une infinité qui n’appartenait à personne, encore moins à lui.
Là haut, des âmes le regardaient. Certainement le trouvaient-ils également idiot. C’est vrai qu’il l’était. Il n’a pas été assez intelligent pour se retenir, pour ne pas entrer dans la provocation, ne pas se laisser piéger par Jessy.
Il pourrait dire pourquoi à Lucy. Il pourrait lui dire que ce morveux lui avait rappelé pourquoi est-ce qu’il ne pourrait jamais s’aimer ni se pardonner, pourquoi est-ce qu’il jalousait Barrabil et pourquoi il détestait Jessy. Il pourrait parler d’Alistair comme Béryl le lui avait suggéré. Il pourrait tenter de vivre avec sa faute, tenter de voir le sourire de son défunt frère et non son corps sans vie dans cette marre de sang.
Le regard de Nevrabriel était perdu et humide, mais aucune larme ne coulait. Son âme voulait pleurer mais son esprit s’y refusait. Il avait fait tant d’effort pour être aussi résistant que le rock, il n’allait pas flancher à cause d’un assassin, à cause de Jessy.
Nevrabriel ferma les yeux et donna pour seule réponse :

_Tu as raison je suis un idiot. Voilà ce qui s’est passé.

_Tu as raison je suis un idiot. Voilà ce qui s’est passé.

Nevrabriel ne voulait pas en parler. Il n’en avait jamais parlé à personne hormis sa psychologue, pourquoi romprait-il le silence ? Il ne voulait pas et ça ne serait que lui nuire. Si les gens sur cette ile savaient qu’il avait tué son petit frère de 6 ans, ne le verraient-ils pas comme un monstre ?
On avait pardonné à Barrabil mais lui, à par certains élu, qui lui pardonnerait ? Il avait juste six ans …
Est-ce qu’on l’attacherait comme Jessy ? … Non … Jessy n’avait pas de remords, lui en était rongé. Il ne finirait peut-être pas comme Jessy, mais personne ne voudrait d’un meurtrier à ses cotés.

_Merci je comprends, oui oui tout est bien plus clair maintenant.

Laisse moi Lucy … Je ne veux pas en parler …
Il était si petit …

_Je t’ai vue parler avec Béryl. C’est aussi ça que tu lui as dit ?

Béryl … il n’avait pas tenté de savoir. C’était bien. Il avait laissé à Nevrabriel son jardin secret. Le plus grand de tout ses secrets était enfouie. Personne ne devait savoir.

_Je ne suis pas allée voir Jessy pour lui demander ce qu’il s’était passé. Je voulais que se soit toi qui me le dises. Je sais que tu ne me mentirais pas, je te fais confiance. Ne doute pas de nous s’il te plaît.

Nevrabriel ouvrit doucement les yeux.
Donc elle allait ne parlait pas à Jessy. C’était bien.

_Nev tu le sais... je suis ton amie... ta Lucy. Tu me connais, tu sais comment je pense, qui je suis, mon esprit et mon corps. Explique-moi s’il te plaît.

Le jeune homme tourna doucement les yeux vers son amie, sans émotion sur le visage. Il pouvait lui en parler dans entrer dans les détails. Mais à quoi bon ? Cette conversation ne ferait du bien à personne. Mais si c’était ce qu’elle voulait …

_Il m’a provoqué, ça m’a énervé, je me suis laissé emporté.

Nevrabriel soupira doucement en tournant la tête vers son amie pour la regarder totalement.

_Je ne sais pas ce que tu veux entendre Lucy mais c’est aussi bête que ça. Comme tu l’as dis, je suis un idiot, je n’aurais pas du m’emporter et provoquer cette bagarre.

_Je ne sais pas ce que tu veux entendre Lucy mais c’est aussi bête que ça. Comme tu l’as dis, je suis un idiot, je n’aurais pas du m’emporter et provoquer cette bagarre.

_Je n’ai pas dit que tu étais idiot, c’est le geste qui l’était. Je sais que tu ne te battrais pas ainsi pour rien, qu’est-ce qu’il a bien pus te dire pour te provoquer ? J’ai peur pour toi, tu aurais pu mourir. Je ne comprends pas ce qui t’arrive. Je ne peux pas t’aider si tu ne me fais pas confiance.

Oui il aurait pu mourir. Jessy avait réussis à prendre un couteau après tout, il aurait pu le tuer.
Est-ce que Nevrabriel l’aurait fait ? Il y pensait pendant leur affrontement interrompu par Béryl, mais autrement ? Est-ce qu’il serait allé jusqu’au bout ? Est-ce que lui aussi serait devenu ce qu’il détestait chez Jessy ?

Nevrabriel fixait Lucy sans émotion sur le visage. Il ne savait pas quoi lui dire. Il avait confiance en elle, plus que les autres, autrement il ne se serait jamais permis de partager sa première nuit avec elle.

Mais pouvait-il lui dire ce qui l’avait mis hors de lui ?

Elle pourrait comprendre mais … Il ne savait pas. Il avait peur. Il s’était battu pour obtenir l’affection de Lucy, le respect et la confiance des autres. Il avait peur de tout perdre. Il n’avait jamais rien possédé autrefois. Il était invisible, insipide. Il n’était rien. Il aurait pu disparaitre que ça ne changerait rien. Là il se sentait aimé et important. Il ne voulait pas tout perdre. Il avait changé pour ne rien perdre.
Il ne voulait pas …

_Cette nuit là, avant de perdre conscience dans le bunker j’ai entendu ta voix. Tu as été là pour moi, je ne t’ai pas vue, mais je savais que tu y étais. Moi aussi je veux être là pour toi.

Nevrabriel réagit pour la première fois, sa bouche s’entrouvrant légèrement, son expression changea, une lueur d’émotion passa sur son visage le temps d’un battement de cœur.
Le corps de Lucy taché de sang … Elle avait entendu sa voix ? …

Le dire à Lucy … Ne pas le dire … Est-ce que ça allait changer quelque chose ? Le dirait-elle à quelqu’un ? Non … peut-être ? Elle n’avait rien dis pour leur aventure d’une nuit, elle ne rirait rien s’il lui confiait quelque chose, n’est-ce pas ?

Nevrabriel respira doucement avant de baisser les yeux vers les mains de Lucy. Des yeux tristes malgré son visage inexpressif.

_Est-ce que tu as un secret ?

Que dire ?
Comment le dire ?
Que faire ?
Pourrait-elle comprendre ?
Le verrait-elle autrement ?
Le dirait-elle à quelqu’un ?
Comprendrait-elle que cela lui faisait mal ?

Des milliers de questions embrouillaient le cerveau du jeune homme alors qu’il ne savait pas quoi faire.

_Un secret que tu n’as jamais dis à personne. Du moins à une seule. Un secret que tu t’es promis d’enfouir profondément. Un secret qui te brise les entrailles à chaque fois que tu y penses. Un secret que personne ne doit savoir sinon ça te détruirais …

Nevrabriel releva les yeux vers Lucy. Le froid endormait doucement ses membres. Il se mit à frissonner. Il devait se lever pour se couvrir mais ce n’était plus son corps qui ne répondait pas mais son esprit. Il avait peur.
Lucy savait qu’il cachait quelque chose de très précieux, que Jessy avait percé. Jessy avait ouvert son coffre-fort, il l’avait ouvert et pouvait faire ce qu’il voulait de son contenu. S’il le voulait, il pouvait tout dire à Lucy ou même à Elizabeth ou Béryl, bien que Nevrabriel était presque persuadé que personne ne le croirait hormis Lucy. La demoiselle était très pure, un cœur en or mais elle était également naïve et ne semblait pas se méfier du serpent qu’était Jessy. Elle serait même envoutée par ses paroles, par ses yeux de chien battu. Elle pourrait le croire s’il lui disait la vérité et Nevrabriel en serait certainement dévasté.
Il n’avait jamais rien dis à Astrid ni Anna, il ne voulait pas que Lucy le sache.

_Je ne laisserais jamais quelque chose te détruire, je ne le permettrais pas. Je te le promets.

La jeune femme tendit la main. Nevrabriel se mit à la fixer, son cœur battant de stresse.
Doucement, l’écossais leva la sienne et se mit à caresser doucement la paume de la demoiselle. Il voulait lui montrer qu’il avait confiance en elle, qu’il pourrait tout lui confier.
Tout mais pas ça.
Il ne supporterait pas qu’on entre une nouvelle fois dans son coffre-fort.

_Alors ne m’oblige pas à te le dire s’il te plait …

Il n’arrivait pas à parler. Il voulait se lever pour prendre son amie dans ses bras et lui dire qu’il avait confiance en elle mais qu’elle lui demandait l’impossible.
S’il lui expliquait mieux elle comprendrait, il en était certain, mais les mots lui manquaient cruellement.

_Je suis beaucoup mieux lorsqu’on ne m’en parle pas, lorsque je n’y pense pas.

Il n’y avait pas songé depuis très longtemps. Il s’en voulait presque d’avoir oublié son petit frère mais c’était un si grand poids en moins …
Non, il était simplement un monstre.
Il en voulait à Barrabil d’être un lâche et ne pas s’être rendu à la police pour le meurtre de la petite Loreleï mais lui non plus n’a pas dis la vérité ce jour là, sa sœur l’ayant couvert également.
Jessy … Barrabil … ils n’avaient aucune différence avec lui. La seule chose qui changeait c’était que personne ne le savait …
Il y avait une différence finalement.
Personne ne savait qu’il était un monstre. Personne ne savait qu’il a poussé un enfant de 6 ans d’un pont.
Il était pire qu’eux.

_Je ne t’obligerai jamais.

Nevrabriel ne disait rien mais cette phrase le soulagea grandement. Il espérait ces mots. Son soulagement était tel qu’il ne pu le cacher et un soupire presque inaudible s’échappa de ses lèvres.

_Ça ne veut pas dire que je te crois, je n’ai peut-être qu’un œil, mais je ne suis pas aveugle. Ne pas sortir ce qui te blesse ne t’aide pas et je n’ai aucune envie de te voir finir englouti par cela. Non, je ne te forcerais pas, ni aujourd’hui, ni demain, mais je serais là quand tu accepteras de te  confier à moi.

Une petite voix au fond de lui, lui disait qu’elle avait raison. Une autre lui disait qu’elle avait tord. Il était heureux dans son silence.
Il ne savait pas vraiment qui écouter. Mais sa peur de tout presque était plus puissante que son envie d’hurler ce qui lui faisait mal. Mais dans cette peur, une autre se mélangeait, celle de replonger. Il avait faillit tomber en dépression à la mort de son petit frère. A son arrivé à l’institut il parlait à peine, il avait l’air perdu. Il était perdu. Mais au moins il allait mieux, c’était grâce à son ancienne psychologue … Qu’est-ce que Jessy lui a fait ? Il devait le savoir. Il devait en avoir le cœur net. Il voulait entendre de la bouche de ce morveux qu’elle avait tout balancé mais qu’il ne lui avait pas fait de mal. Il préférait se dire qu’elle a été une garce plutôt que de se dire qu’elle était morte pour protéger son plus terrible secret.
Elle serait morte à cause de lui …
Comme Alistair …

_Je crois que tu as suffisamment passé de temps dans ce puit pour aujourd’hui, vient il te faut quelque chose de chaud à boire et un bon séchage.

Nevrabriel était tellement plongé dans ses pensées sombres qu’il n’avait pas vu Lucy se relever. Il fallait qu’il se contienne. Il fallait qu’il apprenne à se contenir sinon il allait de nouveau se battre avec Jessy. Mais il ne savait pas comment obtenir la vérité, Jessy passait son temps à mentir.
Comment déceler le vrai du faux chez le meilleur des menteurs ?

L’écossais finit par se redresser avec pénibilité. Il massa son épaule droite, celle qui travaillait le plus. Il avait tellement mal partout qu’il eut un grognement alors que le craquement de ses os se fit entendre.
Il devait vraiment se reposer … Mais l’hiver arrivait … Non, il se reposerait lorsque l’hiver sera là, il avait trop à faire pour mettre les pieds sous la table.

Nevrabriel se releva totalement, ses chaussures humides étaient fort désagréables mais lui rappelait qu’il avait trouvé l’eau ! Il alla prendre son pull avant de venir vers son amie. Elle était immaculée comparé à lui, toujours aussi gentille et aussi pure, alors que lui était souillé des maux de ce monde. Donatien s’était trompé en le choisissant, il n’était ni comme Adèlys, ni comme Lucy, ni comme Béatrice. Il n’avait pas cette pureté qu’avaient les filles, lui était … il ne savait même pas. Mais il n’était pas comme elles.

Le jeune homme tendit doucement la main pour venir la poser sur la joue de son amie. Elle était chaude. Il caressa doucement sa joue, avec la même tendresse et la même bienveillance qu’il avait toujours eue avec elle. Si Jessy arrivait à faire ressortir le pire qu’il y avait en lui, Lucy, elle, telle un ange gardien, arrivait à faire ressortir celui qu’il était au fond de lui. Il lui afficha un petit sourire éphémère.

_Merci Lucy.

Nevrabriel se pencha pour donner un tendre baiser sur le front de son amie. Il avait mal au cœur mais il était également soulagé de ne pas avoir eu à parler.
Il se pencha pour déposer son front sur celui de son amie en fermant les yeux. Il aimait bien cette chaleur qu’elle dégageait, comme un petit rayon de soleil qui essayait de se faufiler entre les nuages.

_Je sais que je pourrais toujours compter sur toi.

_Va te sécher et te changer avant d’attraper la mort. Je te rejoins avec du thé dès que c’est prêt.

L’écossais prit doucement la serviette sur sa tête. Le comportement maternel de Lucy était nouveau pour lui. D’habitude c’était lui qui s’occupait d’elle, pas l’inverse. C’était étrange comme sensation. Depuis qu’il était sur cette île, très peu de personne ont eut ce genre de comportement à son égard, tant et si bien qu’il pouvait les compter sur les doigts d’une seule main. Mais Lucy … réellement nouvelle dans cette liste, ce qui n’était pas pour lui déplaire, il aimait bien au fond, qu’on s’occupe de lui. Secrètement, il en avait besoin.

Il obéit sans bronché, assez d’accord avec le fait qu’il allait tout salir à se balader avec cette tenue. Et peut-être tombé malade à force de faire des bêtises. Le jeune homme alla rapidement dans sa chambre pour prendre des vêtements d’intérieurs, qui eux étaient d’un blancs immaculés, et alla dans la salle de bain pour se laver rapidement.
L’eau chaude sur son corps lui faisait du bien. Il sentait ses muscles se détendre progressivement et cette eau salvatrice le réchauffer. Mais il avait tellement creusé qu’il avait de la terre jusque dans les cheveux, c’était infernale.

Nevrabriel retourna rapidement dans sa chambre pour libérer la salle de bain au cas où quelqu’un voudrait l’occuper. A neuf avec un seul toilette, il était préférable de ne pas avoir d’envie pressante.
Le jeune homme poussa son tas de vêtements sur le coté, se disant qu’il devrait les plier un moment donné quand même, mais d’un autre coté il était tellement peu inactif que c’était le dernier de ses soucis que d’avoir un box ordonné.

_Es-tu présentable ?

Nevrabriel se retint d’une petite blague par rapport au fait qu’elle l’avait déjà vu bien moins habillé que ça, mais ce n’était pas très approprié avec le monde à l’intérieur du bunker.

_Oui tu peux venir si tu veux, dit-il en continuant à se sécher les cheveux.

Leur longueur demandait plus de temps qu’autrefois. Le jeune homme s’assit sur son lit et invita Lucy à en faire de même. Il essaya de caser un oreiller sur son dos pour se sentir presque allongé et reposer tout son corps dans un soupire de fatigue.

_Tu vas tout mouiller ton lit comme ça. Penche ta tête vers l’avant, je vais le faire, ah et prend ça en échange.

Nevrabriel obéit sans poser de questions. Il ferma les yeux pour mieux apprécier le moment alors que Lucy le chouchoutait. Dans ses songes, cette façon de prendre soin de lui lui rappelait le doux souvenir de sa grand-mère lorsqu'il était petit. Le visage de cette femme était à peine ridé, ses cheveux rouges comme les siens à peine blanchis et elle avait un sourire aussi doux et pur que Lucy. C'était la seule femme avant Agnès, avant Lucy, qui s'était occupée de lui. Nevrabriel n'avait jamais eu besoin de courir sur l'ombre de ses géniteurs puisqu'il avait une personne qui l'aimait et s'occupait de lui avec tout l'amour dont il avait besoin. Merywen et lui se suffisaient de cette femme bien que l’ainé sentait qu’il lui manquait tout de même la présence d’un père.
Aujourd'hui il était grand et il avait quand même besoin d'amour. Est ce que ses parents pensaient à lui par moment ? L'écossais en doutait, ils ne sont même pas venus le visiter lorsqu'il était de passage en avril de l'an passé. Mais il n'avait pas besoin d'eux ou de leur amour puisqu'il avait sa propre famille ici, il lui manquait juste Merywen ...
Juste elle, Agnès et Aeden dans le bunker et tout serait si parfait …

_J’aime bien ta nouvelle longueur.

Le jeune homme ne répondit pas, trop concentré à apprécier les gestes affectifs de son amie. Il n'avait pas songé à ses cheveux depuis un moment, les laissant vivre tout simplement, mais avec les mois qui passaient il n'avait envisagé que deux possibilités : tout raser ou laissé pousser. Avoir sa tignasse d'autrefois était gênant puisqu'elle tombait trop sur ses yeux, ce qui était dérangeant pour travailler, alors que là il pouvait les attacher et ça tenait chaud en hiver.

Lucy se mit à rire sans raison mais son rire était communicatif et Nevrabriel laissa un pouffement d'amusement s'enfuir de ses lèvres.

_Je pourrais couper les miens pour rétablir l’équilibre... si tu veux je pourrais t’aider pour le puits, ça me changerait du jardinage.

Nevrabriel se contenta d'acquiescer. Si elle le voulait, elle pourrait creuser avec lui. De toute manière, maintenant qu’ils avaient atteins l'eau, il leur fallait des pierres. Il pourrait demander à Donatien qu'elle l'accompagne. Lucy devait apprendre à faire ses armes pour le monde qui les attendait. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle se retrouve seule puisqu'elle avait une famille mais elle devait apprendre à faire face au monde et à faire les meilleurs choix. Des meilleurs choix que lui autrefois.

_Je vais m’installer sur le rebord étend toi comme du monde tu seras mieux.

Nevrabriel redressa la tête avant de sourire et tirer doucement son amie sur le sommet de son lit.

_Il me faut un oreiller digne de ce nom alors.

Puis, il s’allongea et posa sa tête sur les genoux de son amie. Elle sentait bon. Il ferma les yeux en souriant, confortablement installé, sa bouillote sur le ventre alors que ses mains avaient de la peine à y rester.

_Tu veux bien me caresser les cheveux ?

Le jeune homme n’était pas capricieux mais quitte à se faire choyer, autant y aller jusqu’au bout.

_Tu es très jolie avec les cheveux longs, tu ne devrais pas les couper, mais si tu aimes la longueur des miens tu peux me coiffer si tu veux, je ne suis pas douillé. Pour le puits, je ne pense pas que Donatien sera contre.

Nevrabriel garda les yeux fermés. La présence de Lucy était aussi réchauffante que cette bouillote. Son corps entier se laisser aller au repos si durement mérité. Il devait faire part à Donatien de l’avancement mais il aurait bien le temps avant ou après le repas de ce soir. Il avait gagné le droit de se reposer.

_Dis Lucy … ta famille ne te manque pas parfois ?

_ Parfois... j’aimerais bien revoir ma mère, savoir comment elle va. Je n’y pense pas souvent. Et tu es là toi, tu es aussi ma famille... Et sinon, la tienne de famille, elle te manque ?

_Pas vraiment …

Nevrabriel se tut un instant et ouvrit doucement les yeux pour voir l’adorable visage de son amie. Il ne souvenait plus vraiment de ce qu’il lui avait confié sur sa vie. Il était seulement certain qu’il ne lui avait jamais parlé de son petit frère, comme à tous sur cette île. Les autres moments étaient dérisoire à coté.

_Je n’en parle pas souvent mais j’ai été élevé par ma grand-mère, mes parents étaient rarement là pour ma sœur et moi.

Nevrabriel essayait tant bien que mal de se souvenir des moments passés avec ses parents mais il n’en trouvait que très peu. Mais il ne pouvait pas se plaindre, son père a été bien plus présent pour lui que pour Merywen et encore moins Alistair. Sa mère en revanche … elle a simplement pondu des enfants. Elle était là quelque soir, à Noël et aux anniversaires. Elle était comme un mirage. D’une beauté remarquable mais un simple courant d’air la faisait disparaitre.
Son père lui … il a été là, au début. Il lui avait donné le goût de la musique, il l’avait aidé avec quelque devoir. Il avait des souvenirs avec cet homme, rare, mais présent. Pourtant, il voyait bien autour de lui que ça ne ressemblait pas vraiment à ça une famille, mais ce n’était pas grave, l’amour de sa grand-mère et la présence de sa sœur a suffit pendant des années jusqu’à la naissance de son petit frère. Pauvre enfant … il avait la santé si fragile pour le froid pays qu’était l’Ecosse, mais lequel de ses parents s’en souciait vraiment ? Aucun.

_Ma grand-mère n’étant plus de ce monde, il n’y a que ma sœur pour me manquer.

Nevrabriel avait les yeux perdu dans ses souvenirs. Il voyait Lucy mais ne la regardait pas. Il regardait son passé, sa vie, se demandant ce qu’il n’aurait pas dû rester auprès de sa sœur en avril au lieu de revenir ici dans l’espoir de guérir. Maintenant, loin des ressources du continent, sa santé allait chuter et ses espoirs allaient disparaitre en même temps que sa vie.
Mais il était là pour Lucy. Pour Donatien. Pour Aeden et Agnès comme il le pouvait. Il était plus utile ici que mourant dans les bras de sa petite sœur.

_C’est elle que je suis allé voir en avril. On ne s’était pas parlé pendant des années, je voulais qu’on se retrouve, que s’il arrivait quoique ce soit on ne se quitterait pas aussi fâché.

Maintenant ils étaient tout les deux libérés d’un poids et Nevrabriel était certain qu’elle pourrait vivre sans la peine de cette journée noire. Elle a toujours été plus forte que lui et elle allait s’en sortir.

_Maintenant c’est vous ma famille et je ferais tout pour vous … pour toi …

_Maintenant c’est vous ma famille et je ferais tout pour vous … pour toi …

Quelque chose d’humide vint se perdre sur le front de l’écossais, le faisant quitter ses songes. Il cligna plusieurs fois des paupières avant de comprendre que ce qu’il avait senti sur son front était une larme perdu de l’œil de son amie.

_Ta grand-mère devait être une femme merveilleuse pour que tu deviennes l’homme que tu es aujourd’hui... Et ta sœur... je ne sais pas pourquoi ce silence entre vous, j’aurais aimé les connaître. S’ils ne sont qu’un petit peu comme toi je suis certaine que je les aurais beaucoup aimé... et tu sais... avec toi et Donatien et même les autres vivants ici, je pense que j’ai beaucoup de chance de vous avoir. À l’image de ma mère vous m’avez offert une famille, une famille que mes véritables parents peu importe qui ils sont ne m’ont pas donnée.

Nevrabriel regardait son amie. Il ne comprenait pas pourquoi elle pleurait. Il ne savait pas que Lucy pensait parfois à ses géniteurs. Elle avait peint une merveilleuse toile de sa mère adoptive qu’il pensait que la jeune femme n’en avait rien à faire de ses origines. Mais il fallait croire que, tout comme lui, malgré l’amour d’une personne, il était toujours difficile d’avouer qu’on a été abandonné …

_Je pourrais jamais assez vous remercier, te remercier Nev. Je vivais en attendant la mort depuis des années, puis je suis arrivée à l’institut et tu m’as montré que je pouvais souhaiter tellement plus...

Le visage de Nevrabriel laissa échapper de la compassion. Lucy, bien qu’elle soit fragile et toute blanche, semblait toujours si remplis de vie, si joyeuse, si crédule, comme sorti tout droit d’un conte pour enfant. Elle était si pure, si innocente que l’écossais n’avait pas songé qu’elle puisse imaginer attendre la mort.

_Oh Lucy …

Le jeune homme se redressa, laissant la bouillotte tomber sur le coté du lit pour venir s’asseoir en face de son amie. Comme une enfant, ou comme une princesse, il passa ses mains sur son dos et sous ses genoux pour la porter avant de prendre sa place, s’adossant au mur et poser la demoiselle sur ses cuisses pour la resserrer tendrement contre lui, posant avant cela ses lèvres sur le front de Lucy.

_Ne pleure pas. Je n’ai jamais su essuyer tes larmes.

Nevrabriel caressa doucement les longs cheveux de son amie. Depuis le temps, il était toujours mal à l’aise de voir la demoiselle pleurer, même de joie. Le rougissement de ses yeux ne lui allait pas, les larmes n’avaient pas de place sur son joli visage.
Le jeune homme attendit que son amie se calme un peu, continuant de caresser ses cheveux, puis, un peu revenu dans ses pensées, il lui demanda, presque en murmurant :

_Aujourd’hui, qu’est-ce que tu souhaites ?

_Aujourd’hui, qu’est-ce que tu souhaites ?

_À la base, aujourd’hui mon but était de prendre soin de toi... Je veux rien de plus, aujourd’hui j’ai tout ce dont j’ai besoin et ce que je pourrais vouloir.

Lucy n’avait pas compris. Nevrabriel voulait savoir quel était son rêve puis qu’ils évoluaient et leurs souhaits aussi. Autrefois Nevrabriel avait rêvé de devenir astrophysicien, il aurait aimé faire le tour du monde, rencontrer sa famille en France. Son père lui avait toujours dis qu’il avait une très grande famille mais éparpillé un peu partout dans le monde et comme le jeune homme n’avait jamais quitté l’Ecosse, il n’avait rencontré que ceux qui avait eu le courage de s’aventure jusqu’au fin fond de ce pays. Mais cela faisait tant d’années, il ne s’en souvenait plus.
Nevrabriel avait eu beaucoup de rêve mais tout se sont envolé les un après les autres. Aujourd’hui il ne savait pas vraiment ce qui l’animait à part protéger les siens. Il avait un but, mais plus de rêves.

_C’est moi qui devrais te tenir ainsi... bon je crois pas que j’y serais arrivée avec mes petits bras...

La phrase de Lucy laissa un pouffement de rire échapper des lèvres de Nevrabriel. Non elle n’aurait jamais pu le tenir comme ça, et elle aurait eut rapidement mal aux jambes avec le poids du jeune homme. Il ne s’était pas pesé depuis longtemps mais les muscles étaient un élément lourd dans un corps, et avec ce qu’il avait développé en plus de sa grande taille, on montait facilement dans les 90 kilos.
A la fois taquin et bienveillant, Nevrabriel donna un autre baiser sur le front de Lucy. Même s’ils avaient le même âge, elle était la petite et sera toujours la petite.

_Finalement, je sais ce que je souhaite aujourd’hui...

Aujourd’hui … demain … après demain … Elle avait bien un rêve sur plusieurs mois, voir plusieurs années, non ? Ne voulant pas la couper dans son élan, Nevrabriel décida de ne pas déclarer le fond de sa penser. Il se rendait bien compte qu’il ne s’exprimait pas bien, à force de vouloir en disait peu il ne disait rien finalement, mais il ne savait pas pourquoi il ne souhait plus communiquer alors qu’autrefois c’était un moulin à paroles.
Lucy se mit à passer son nez sur son menton comme un petit chat ce qui lui donna encore un autre pouffement amusé. Ça aussi il n’y arrivait plus. Si Lucy arrivait à lui décrocher des sourires sincères, il n’arrivait plus vraiment à rire. Le monde était devenu bien trop sombre pour qu’il s’y donne.

_J’aimerais te faire plaisir, que voudrais-tu ? Faire une sieste ? Si tu veux je peux te flatter les cheveux pendant que tu t’endors, je peux te lire une histoire... mais bon tu es un peu plus vieux que Wendy je ne sais pas si ça te plairait. Je peux même venir faire de l’ordre dans ton antre de vêtements abandonnés.

Nevrabriel releva la tête sur sa pile de vêtements. C’est vrai que ce n’était pas très ordonné, il l’était bien plus autrefois mais vu le temps qu’il passait dans sa chambre, ça n’avait pas beaucoup d’importance, tant qu’il avait de quoi se mettre sur le dos.
Une sieste ? Pourquoi pas. Il ne dormait pas très bien tout habillé mais pour une heure ou deux ça serait très bien.

_Je pense que me reposer une petite heure me sera très agréable et j’aurais bien besoin d’une peluche géante.

Un peu d’humeur taquine, Nevrabriel se pencha pour murmurer dans l’oreille de son ami :

_Mais tout habillé cette fois, hm ?