contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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La CannibaleCo-dirigeante
Ven 30 Oct - 19:22
Si la lueur des profondeurs t'attire aussi, ne me retiens pas...
Cannibale & Nevrabriel



En s'enfonçant dans la nuit, Ophelia se fait la réflexion qu'elle n'a plus peur du noir. Elle n'a plus peur des ombres dans les fourrées, et des démons qui sourient à la lune. Le frémissement inquiétant du vent dans les branches ne la fait même pas se retourner derrière elle.
Elle avance, déterminée, ayant comme un sixième sens qui la guide entre les les silhouettes obscures de la forêt. Son pas est franc, sa tête vide. Difficile d'imaginer qu'il y a six mois elle s'était octroyée une escapade nocturne également, qu'elle avait été sur un fauteuil roulant suite à une opération qui a changé sa façon de penser, que le Génie (qui était son petit-ami à ce moment-là) était venu la chercher, et que prendre des décisions pour un groupe minuscule la terrorisait.
Aujourd'hui elle marche sans crainte, dominant la nuit plutôt que d'être écrasée par elle. Elle est sur ses jambes, solide. Elle se retrouve seule. Et elle décide pour plus d'une centaine de personnes.
Dans une robe noire qu'elle revêt à chaque fois qu'elle sort de nuit, s'en habillant comme d'un camouflage, elle se faufile furtivement. Elle a l'air presque normale, avec sa queue-de-cheval emmêlée et ses baskets. Si quelqu'un la croise et qu'elle justifie sa balade nocturne par une simple promenade de santé, elle aurait l'air crédible.
Sauf qu'elle a coincé son revolver dans l'élastique de sa culotte.
Il a toujours cinq balles.
Ca fait plus de trois mois qu'elle regarde l'arme avant de dormir, et qu'elle est sa première image au réveil. La grande romantique qu'elle était s'est vue transformée à force de ce secret. Mais cette nuit est la nuit de trop. Elle ferme les yeux, et le revolver est toujours là. Le métal semblait l'interpeller, le canon dirigé vers elle. Et la cicatrice blanche qui lacère verticalement son bras droit semble se réveiller, communiant avec le canon. Le nuage noir de pensées qu'elle avait éradiqué il y a quelques années se reforme et elle doit s'en débarrasser avant qu'il ne déverse sa pluie dans son coeur. Pour cela, elle doit en finir avec ce flingue.
Elle arrive au cimetière et vérifie que personne ne l'a suivi. Son souffle haletant se cristallise devant elle tandis qu'elle marche jusqu'aux tombes. En enterrant le revolver, elle pourra ensevelir les idées noires et ignorer à nouveau ses blessures. Le coup de feu dirigé vers elle, ayant atteint son épaule, la réveille encore la nuit.
Il faudrait se venger de Victor Graham pour ce qu'il t'as fais.
Elle secoue la tête et erre entre les morts pour trouver où placer le sien. Entre temps, elle vide le chargeur au cas où une âme malveillante viendrait trouver le cadavre métallique.
Elle passe devant la tombe d'Adèlys et ferme les yeux. Elle se stoppe, comme si Adèlys était là, face à elle, et l'empêche d'avancer.
Adèlys qui s'est suicidée ... C'est marrant ça, t'as des idées noires et c'est une suicidée qui te hante quand tu cherches à te débarrasser de la tentation d'appuyer sur la détente.
Par instinct, Ophelia dirige le revolver vers la tombe d'Adèlys et s'apprête à appuyer sur la détente. Peut-être qu'elle n'est pas venue pour enterrer, mais pour vérifier que les morts sont bien à leur place.
Elle déglutit quand un bruit, différent de ceux qu'elle perçoit depuis tout à l'heure, l'interpelle. Ses sens en éveil la font se tourner vers l'origine du craquement. Une silhouette. Quelqu'un est là. Cacher le revolver ne servirait à rien, elle a été vu. Mais en même temps elle refuse de le pointer sur quelqu'un.
Tournant son visage vers l'ombre, le souffle du vent le dégageant avec puissance en explosant dans sa direction, faisant voler pans de robe et mèches de cheveux loin derrière, elle affiche un air audacieux. Elle ne bouge pas de sa position, se disant qu'elle verra bien pour justifier ce moment. Avec un peu de chance, si elle ne voit pas bien son interlocuteur (un homme assez grand, génial), lui non plus ne reconnaît par ce qu'elle tient dans la main. Ca lui laisse quelques secondes pour trouver une excuse.

« Montre-toi. », hèle-t-elle l'homme d'une voix autoritaire.


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La Cannibale
Image : Si la lueur des profondeurs t'attire aussi, ne me retiens pas... [Oph & Nev] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 31 Oct - 1:07


Une vieille mélodie
Nevrabriel boitait encore un peu et par moment sa plaie le tirait de ses songes. C’était donc ça de se faire recoudre ? Ce n’était définitivement pas une expérience à refaire, Donatien était minutieux mais pas douillé. Le jeune homme en avait marre de rester allongé, il commençait à détester la couleur du plafond et de ses rideaux, entendre la petite Wendy pleurer ou tout les bruits de pas des personnes qui passaient dans le bunker. Même le bruit d’Elizabeth en train de cuisiner devenait dérangeant. Tout devenait insupportable. Même la nuit. Lorsque tout le monde dormait, il avait l’impression d’entendre des murmures, en plus des respirations de ceux qui dormaient bien trop profondément. Trop faibles les premières nuits, il essaya de ne pas y prêter attention, mais une fois il se leva pour se rendre aux toilettes et vie Lucy passer de la cuisine à sa chambre. Etait-elle encore somnambule ? Qu’avait-il de si passionnant dans la cuisine ? Il n’y avait que de la nourriture et Jessy …
Nevrabriel préférait croire qu’elle était somnambule. Impossible qu’elle aille voir Jessy en douce durant la nuit tout de même. Bien qu’il l’avait vu plusieurs voir faire ce trajet.
Si la première semaine d’alitement, Nevrabriel ne se levait que pour marcher un peu le soir, faire le tour du bunker pour tenter de marcher un peu à l’extérieur, là il se sentait mieux et voulait une promenade plus longue. Le jeune homme avait perdu l’habitude de se détendre depuis que Donatien les avait confinés dans le bunker. Il était toujours actif, rarement dans sa chambre et pour cause, maintenant qu’il y passait ses journées il la trouvait atrocement vide. Il n’avait mis aucun meuble, aucune décoration, aucun bien. Son sac où se trouvait ce qu’il restait de son ancienne vie était encore fermé, il n’avait même pas prit la peine de l’ouvrir, d’entreposer ses affaires. Son violon était négligemment au pied de son lit à prendre la poussière hors de son étui. Si sa chambre dans le bâtiment des patients était impersonnelle, celle là l’était encore plus.

Nevrabriel marchait sans vraiment savoir où. Il n’avait pas envie d’aller au lac, il voulait un endroit où il était certain de ne rencontrer personne. Il avait besoin d’un moment de répits. Un simple moment de répits où il était seul au monde. Quoi de mieux que le cimetière ?
Si, il y avait forcement mieux, mais il ne s’était toujours pas recueillis sur la tombe d’Adèlys depuis qu’ils l’ont érigé. Heureusement qu’elle n’était plus là pour voir l’état pitoyable dans lequel il était et dans lesquels ses amis étaient, pour la plus part.
Le pas de Nevrabriel était lent à cause de sa cheville, il s’arrêtait souvent lorsque ça le lançait trop et profitait pour admirer la nuit loin des murs gris du bunker et du tintement des chaines de Jessy. Il pourrait croire un instant que tout cela était un rêve, qu’il n’y avait pas de cimetière, pas de bunker, que le bâtiment des patients n’avait pas en grande partie brulé, que la révolution n’a jamais eu lieu …

En arrivant vers le cimetière, Nevrabriel eut une impression étrange, froide. Il s’approcha doucement, aussi doucement que sa cheville le lui permettait et découvrit une silhouette dans l’obscurité. Il y avait réellement des gens dans le cimetière la nuit ?
Vraiment ?!
Curieux, l’écossais s’approcha un peu et semblait reconnaitre cette silhouette. Il plissa les yeux pour tenter de s’habituer au contraste de la nuit et reconnaitre la personne. Est-ce que c’était ? ….
Non …
De toutes les personnes de cette ile, pourquoi est-ce que c’était elle ? De tous ces fous et ces traitres, c’était La Cannibale qui croisait son chemin ?
Nevrabriel fit un pas en arrière, près à s’en aller. Il ne voulait pas lui parler. Il ne voulait même pas la regarder. Il avait avalé ses paroles remplies de poisons et voilà où ils en étaient tous. Il lui avait fait confiance et ceux qu’ils aimaient ont tous faillis mourir. Non pas cette fois, il ne voulait plus jamais avoir à faire à elle.
Nevrabriel fit un autre pas en arrière, décidé à ignorer cette présence mais il marcha sur une branche et trop brutalement, ce qui élança sa cheville et il serra les dents pour ne pas gémir de douleur. Malheureusement pour lui, la blonde l’avait entendu et se retourna vers lui.

_Montre-toi.

Les astres l’éclairait faiblement mais assez pour qu’il la voit, elle et ses longs cheveux blonds, sa robe malgré l’automne, ce regard bleu. Si autrement il lui avait trouvé un charisme princier, il ne voyait plus qu’un serpent. Elle ne semblait pas le voir dans l’obscurité. Bien qu’il avait gagné des muscles et une certaines longueurs de cheveux, elle l’aurait reconnu si elle l’avait vu.
Elle ne pouvait pas le voir.
Il pouvait se retourner et partir. Mais il était blessé … elle le rattraperait facilement. D’un autre coté, il ne voulait vraiment pas lui parler. Il avait réussit à l’éviter depuis la nuit de juillet, il aurait aimé continuer à l’éviter pour le reste de sa vie.
Avait-il le choix ? S’il ne se montrait pas, elle le rattraperait facilement.
S’il se montrait, il serait forcé de lui parler. Mais pouvait-il lui dire ô comment il lui en voulait pour la Révolution ? Il ne pouvait pas se confronter à elle, ça mettrait sa Famille en danger, mais il n’avait pas envie de faire semblant de boire encore et encore ses paroles. Il avait bien vu avec Jessy que ses pulsions étaient moins contrôlables et il pourrait bien lui dire tout ce qu’il pensait d’elle. Mais encore une fois, ça mettrait sa famille en danger. S’ils avaient besoin de quelque chose il était toujours plus sage de traiter avec Le Village qu’avec Graham et sa milice. Il devait faire croire à cette fille qu’il était encore un soutient, mais d’un autre coté ça lui écorchait la langue de le faire. Elle n’était plus Ophélia pour lui depuis cette nuit, comment cela pouvait-il en être autrement ?

Se disant qu’il n’avait pas le choix, Nevrabriel marcha doucement vers la lumière, hors de la pénombre des arbres, il marcha jusqu’à quitter la forêt pour qu’elle le voit. Ses cheveux négligemment attaché flottaient dans le vent. Nevrabriel avait le visage fermé et son regard était si sombre qu’on ne pouvait presque plus distinguer que ses yeux étaient vairons. Il se répéta qu’il faisait ça pour sa famille mais il était incapable de parler, ne voulant même pas la saluer.

Il la détestait …
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Sam 31 Oct - 15:32
Si la lueur des profondeurs t'attire aussi, ne me retiens pas...
Cannibale & Nevrabriel



Immobile dans la nuit, Ophelia n’ose pas bouger. Elle ignore les raisons de la présence de l’autre. Il peut être ici en toute innocence, mais elle écarte cette théorie rapidement. Personne n’est au milieu de la nuit dans un cimetière avec quatre pauvres tombes sans raison.
Il peut être un inconnu venu se recueillir tout comme il peut l’avoir traquée, profitant de l’éloignement du lieu pour l’attaquer. Un instant, elle regrette d’avoir déchargé son revolver. Son instinct entier lui crie de pointer cette putain d’arme sur l’homme, de se défendre, d’arrêter de vouloir vivre dans la non-violence quand elle est potentiellement en danger. Ce hurlement intérieur la fait transpirer, ses pores suintant de peur. Il la paralyse, l’empêche de s’arrêter sur une seule pensée.
Seule une minuscule voix, tapie dans l’ombre de son cœur en métal, lui chuchote de croire encore en ses valeurs. De croire en elle. Il n’y aura de la violence que si elle en amène.
Cette petite voix arrive à faire son chemin entre ses angoisses intestines, remontant jusqu’à sa tête, éclairant ses le chaos de pensées.
Ophelia prend une profonde inspiration, qui rend la voix plus épaisse, la lumière plus dense. Et elle arrive à l’écouter. C’est pour cette raison qu’elle ne bouge pas. Pour ne pas effrayer l’autre, et pour qu’il ne voit pas l’arme qu’elle tient.

La Codirigeante du Village qui se promène la nuit armée, ça serait une nouvelle rumeur. Ca faisait longtemps que tu n’en avais pas eu, tiens, c’est le moment.

Il ne doit rien voir. Elle doit désamorcer la situation.
De son côté, l’autre obtempère à l’ordre de la Cannibale et avance lentement. Ophelia salive tant qu’elle doit déglutit à de nombreuses reprises. Elle discerne petit à petit sa carrure, ses vêtements, la couleur de ses cheveux et celle de ses yeux.

Nevrabriel.

Sur le moment, une bouffée d’émotions envahit Ophelia, soulagée, voire heureuse. Elle n’a jamais vraiment beaucoup discuté avec le patient de Donatien Elpida, mais chacune de ses interactions avec lui concernaient la Révolution. Il l’a énormément aidé avec la carte, et ses confidences. Et avec sa chanson. Sans cette chanson, elle n’aurait jamais eu le courage d’aller jusqu’au bout de sa Révolution. Sans Nevrabriel, elle n’aurait pas tout essayé. Elle lui doit sa force mentale.

Ce qui veut dire que sans lui, tu n’en serais pas là aujourd’hui. Dans un cimetière. A vouloir buter une morte.

Le sourire chaleureux qui aurait dû accueillir le rouquin s’affaisse.
Avant de lire sa chanson, elle voulait quitter l’île avec Ange.
C’est à cause de sa stupide chanson que son ex ne lui parle plus, qu’Ange l’abandonne, qu’elle recommence à basculer dans un puits sombre. C’est à cause de lui qu’elle est ici, à cet instant même.
Mais pourquoi il lui a dédié une chanson lui aussi, alors qu’il n’a jamais voulu vraiment l’aider, alors qu’il n’a jamais cru en elle, alors qu’il lui a adressé la parole deux fois dans sa vie ?!
Furieuse, elle jette son arme et se rue vers Nevrabriel pour l’empoigner par le col. Il a l’air plus grand et plus costaud que dans son souvenir. Certes, elle n’est pas assez puissante pour vraiment le bousculer ou le soulever, mais elle a assez gagné en force pour avoir l’air crédible dans sa colère.

« Toi ! Je peux savoir ce qui t’as pris ?! Tu m’as fait croire que tu comptais sur moi, mais tu as l’air bien content dans ton rôle près de ton maître. »

Plus elle parle, et plus sa poigne se renforce sur le tissu.

« C’est de ta faute si on en est là ! Tu faisais quoi pendant la Révolution, toi ?! Tu faisais quoi pendant que je menais une opération suicide ?! »

C’était facile de soutenir dans le secret et de ne rien faire.
Et c’était facile de l’accuser lui, ou Adèlys, des fautes qu’Ophelia a commise.

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La Cannibale
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 3 Nov - 9:39


Une vieille mélodie
La bonde arbora un sourire qui semblait sincère. Nevrabriel aurait pu avoir honte de son comportement. Il pourrait vouloir simplement parler pour lever tout trouble dans son cœur, il pourrait simplement lui dire ce qui le pesait et de lui faire de nouveau confiance, croire de nouveau aux autres. Mais non. Depuis cette nuit noire il avait accumulé tellement de rancœur, de haine, il en voulait à tout le monde et surtout aux révolutionnaires, qu’ils restent dans leur grotte ! Qu’ils pourrissent dans leur cabane !

Puis le sourire chaleureux de La Cannibale se déforma doucement. Le visage de Nevrabriel resta impassible. Il essayait de déceler ses pensées dans le noir, sans dire un mot, toujours muet. La codirigeante du Village lâcha quelque chose qui s’échoua sur l’herbe, que l’écossais n’arrivait pas à distinguer dans le noir et se laissa agripper par la blonde, elle tira fermement sur son col, l’obligeant à se pencher légèrement. Il avait prit du muscle, elle avait perdu du poids, cela se ressentait dans cette poigne. Mais cela suffit pour que Nevrabriel serre les dents à cause de ses points de sutures. Il pouvait faire des mouvements mais pas aussi brusque que ce bulldozer qu’était la Cannibale.

_Toi ! Je peux savoir ce qui t’as pris ?! Tu m’as fait croire que tu comptais sur moi, mais tu as l’air bien content dans ton rôle près de ton maître.

Nevrabriel resta toujours silencieux. La douleur passé, il reprit un visage de marbre.
Evidement qu’il comptait sur elle à l’époque, autrement il n’aurait pas suivit cette stupide révolution qui a divisé l’île en quatre, qui a mit le feu à sa vie passé, qui a presque tué Lucy et fait partir Ulysse.
Si Donatien était son maître, il semblerait que Barrabil soit le sien. Il ne pensait pas que la blonde était intime avec ce type, autrement elle aurait fait avec lui comme ce qu’elle avait fait avec le directeur, l’obligé à quitter l’Institut et se rendre à la police pour le meurtre de cette petit fille dans le cimetière.
Elle avait du culot !

_C’est de ta faute si on en est là ! Tu faisais quoi pendant la Révolution, toi ?! Tu faisais quoi pendant que je menais une opération suicide ?!

Le regarde de Nevrabriel était méprisant. Ses presque deux mètres dans le noir semblait le grandir, son regard si particulier semblait noirs, simplement noir, malgré les éclats de lumières de la nuit. Le jeune homme ne voulait pas gaspiller sa salive pour elle, s’il s’était montré c’était par la pensée que le Village pouvait être utile au bunker, mais par les mots de La Cannibale, il avait compris que ce n’était pas le cas, alors pourquoi faire semblant ? Pourquoi devrait-il se justifier ? Son seul tord était d’avoir fait confiance à cette fille.
Est-ce qu’elle rejetait la faute sur tous les révolutionnaires ? Naito qui a donné l’alerte et s’est fait prendre ? Le duo de filles qui n’ont pas pu trouver Donatien ? Aeden qui l’a suivis aveuglément et maintenant était malheureux comme les pierres ? Le frère de Loreleï qui, lui aussi, l’avait suivit et maintenant ne semblait pas plus heureux ? Etait-ce la faute de celui qui était mort ? Etait-ce vraiment la faute de Nevrabriel ou simplement celle de la Cannibale ?
S’il avait prévenu Donatien avant, cette révolution serait morte dans l’œuf et rien de tout cela ne serait arrivé. La Cannibale a été opéré, elle pouvait rentrer chez elle, Nevrabriel pensait qu’elle était restée pour les autres mais …
Mais …

_Tu es pitoyable.

Les mots avaient traversé sa pensé. Mais c’était certainement la meilleure chose pour lui à présent. Il pourrait juste se retourner et partir, sans un mot, sans un regard. Il voulait la mépriser, l’ignorer et rentrer parmi les siens. Donatien ne l’avait jamais trahis lui, Lucy ne lui avait jamais menti, elle. Peut-être que Donatien avait ses tords, mais dans le bunker il était un père et non un maître, il était un mentor et non un leader. Il aimait être supérieur, certes, mais il devenait de plus en plus humain, il souriait, il riait, il écoutait, il acceptait que ses enfants grandissent. Il a donné la liberté que Nevrabriel recherchait. Il lui faisait confiance, il lui donnait des responsabilités, il laissait Nevrabriel devenir un adulte, un homme. Que lui avait offert La Cannibale mise à part la haine, la tristesse, un faux-espoir, la culpabilité ?

_J’avais confiance en toi, je pensais que tu voulais notre liberté, mais en fait tu ne voulais que la tienne. Tu voulais être le leader, briller au sommet quitte à tous nous dévorer, comme une Cannibale.

Nevrabriel ne l’avait jamais appelé comme ça. Jamais. Mais cette fille qu’il avait rencontré, qui lui avait promis de s’enfuir d’ici, de rentrer chez elle, cette fille qui devait tous les sauver … Elle portait si bien son surnom finalement. Il avait su à l’époque qu’il ne fallait pas l’entrainer là dedans. Il aurait du savoir qu’elle ne pouvait pas le sauver, ni lui, ni personne.
Les révolutionnaires étaient majoritairement allés dans la grotte. C’était ça pour eux la liberté ? Une grotte humide, un feu de bois, une seule tenue, avoir faim, avoir froid ? Et s’il n’en pouvait plus se plier aux règles du Village ou l’Institut Graham dont ils ne voulaient pas faire parti au départ ? C’était ça la liberté ? Mourir ou choisir entre la peste et le choléra ?

_Tu veux savoir ce que je faisais alors que tu t’inquiétais pour tes petites fesses ? Les patients qui dormaient dans leurs chambres, à ton avis, qui a traversé le feu pour les sauver ? Tu étais bien trop occupé à te sauver toi et ceux qui t’importent le plus, quitte à laisser ceux que tu avais promis de protéger mourir dans le feu.

Nevrabriel agrippa les mains de son interlocutrice pour qu’elle le lâche et qu’il se redresse. Il ne savait pas à quoi s’attendre en se montrant au grand jour. Si le Nevrabriel qu’il était avant cette nuit noire aurait voulu parler à cette fille, voulu la comprendre, s’expliquer, le lui qu’il était à présent n’avait que mépris pour elle.
Aujourd’hui il n’était plus le musicien de l’aile X, Nevrabriel Erskine, il était le second de Donatien. Mais elle, elle n’était plus la charismatique sauveuse de l’Institut, Ophelia Rosedbury, elle était La Cannibale.

_Mon erreur a été de te faire confiance, croire qu’on allait tous retourner chez nous.

Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
La CannibaleCo-dirigeante
Sam 7 Nov - 12:16
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Cannibale & Nevrabriel



Il ne dit rien. Il n'est qu'un regard éteint, regard qu'Ophelia n'arrive pas à attraper dans la nuit. Toutes formes de communication sont coupées malgré leur proximité. Verbalement, c'est le néant du côté de Nevrabriel. Et il n'envoie aucun signaux qui pourrait aider la blonde à mieux saisir ce qu'il ressent. A croire qu'il se fiche d'avoir causé des dommages autour de lui, qu'il se fiche d'avoir blessé, qu'il se fiche de tout. Il n'a pas changé que physiquement, il n'a plus l'air d'être le gamin apeuré et déprimé qu'elle avait croisé dans les couloirs. Il a visiblement retrouvé la force de vivre. Ophelia ignore où il puise cette force, mais si elle l'a rendu plus vivant, elle ne l'a pas rendu moins con.
De toute façon, pourquoi s'évertue-t-elle à lui parler ? Il ne l'a jamais écouté.
Elle s'apprête à le lâcher pour partir, résignée, mais des mots franchissent enfin les lèvres du rouquin.

« Tu es pitoyable. »

Elle entre-ouvre la bouche, stupéfaite. Si la grande taille du second de Donatien ne l'impressionne pas, ses mots l'atteignent. Personne ne lui a fait de reproches jusqu'ici. La seule qui l'attaque, c'est elle-même. Et lui, il dit tout haut ce que peut-être tout le monde pense tout bas.
Déstabilisée, elle dessert sa poigne, et baisse les yeux. Est-ce que c'est vrai ? Est-ce qu'elle est pitoyable ? Mais pour quoi ? Pour l'échec ? Sûrement ... Nevrabriel a raison. Elle essaie de se faire pardonner en bâtissant un lieu de vie qu'elle veut idyllique. Mais vraiment, un endroit dans des cabanes misérablement construites, sans vraie nourriture, dans un climat de tension, est-ce mieux que l'Institut ? Au moins à l'Institut, ils étaient au chaud, leurs affaires n'avaient pas brûlées, et ils étaient soignés. Elle, elle n'a pas de compétences médicales, elle ne pourra guérir personne. Elle n'a pas de capacités particulières, sa pathologie ne lui ayant pas laissé l'occasion d'apprendre. Elle n'a pas le cadeau de la musique comme Nevrabriel, ou celui de la peinture comme Adèlys. Elle sait juste parler un peu fort et avoir de beaux cheveux. Mais ça ne sauve personne d'avoir une chevelure brillante.

« J’avais confiance en toi, je pensais que tu voulais notre liberté, mais en fait tu ne voulais que la tienne. Tu voulais être le leader, briller au sommet quitte à tous nous dévorer, comme une Cannibale. »

Elle fronce les sourcils. Est-ce qu'il pense vraiment qu'elle ne voulait que sa liberté à elle ? Ange lui a proposé de se barrer avec elle, elle aurait pu dire oui mais au nom de la liberté de tous, elle est restée.
De nouveau furieuse, elle s'apprête à lui balancer ses torts, mais lui ne s'arrête pas de parler. Ca ne fait qu'entretenir l'incendie qui brûle à l'intérieur d'Ophelia.

« Tu veux savoir ce que je faisais alors que tu t’inquiétais pour tes petites fesses ? Les patients qui dormaient dans leurs chambres, à ton avis, qui a traversé le feu pour les sauver ? Tu étais bien trop occupé à te sauver toi et ceux qui t’importent le plus, quitte à laisser ceux que tu avais promis de protéger mourir dans le feu. »

Donc le moment où elle s'est pris une balle pour essayer de sauver leur cause quand tout le monde prenait la fuite est également considéré comme un acte pour sauver ses petites fesses ?! Il lui semblait que c'était Lucy Vincent qui s'était faite crever un œil, mais visiblement c'est Nevrabriel qui est devenu aveugle.
Elle encaisse, irradiant d'une tempête d'émotions. C'est quand elle sert plus fort le tissu entre ses doigts que Nevrabriel décide d'entourer ses mains des siennes. Malheureusement pour elle, ses paumes sont gigantesques et cela suffit à la faire lâcher la pression. Elle le laisse faire, craignant de se montrer violente.

La violence amène à la violence. Calme-toi.

Elle recule d'un pas, prenant une respiration ventrale pour éliminer la tornade brûlante qui prenait possession d'elle. Elle la souffle entre ses lèvres.

« Mon erreur a été de te faire confiance, croire qu’on allait tous retourner chez nous. »

Un sourire cynique s'étire sur le visage de la Cannibale. C'est tentant de pousser Nevrabriel, de le ruer de coups, d'expulser toute la négativité dans laquelle il noie Ophelia. Elle ne sait pas nager. S'il continue comme ça, à l'engloutir de paroles négatives, elle va perdre pied et sombrer au fond d'un océan de culpabilité, de malheur, de noirceur.

« Tu penses vraiment que c'est ta seule erreur ? », arrive-t-elle à dire, avec cette impression de réussir à sortir la tête de l'eau.

Elle s'écarte pour retourner vers les tombes, évitant celle d'Adélys. Ils savaient que la Révolution serait dangereuse. Elle se doutait, bien qu'elle refusait de l'admettre, qu'il y aurait des morts. Au final, les pertes auront été minimes. L'erreur de la Cannibale avait été de ne pas avoir repéré la taupe. C'est ce traître qui a causé les morts, c'est à cause de lui, et seulement lui, que ces stèles existent. Sans ça, et un petit autre chose, la Révolution aurait fonctionné. Et ils seraient libres à l'heure actuelle. Elle, elle ne serait pas seule la nuit à se questionner sur les raisons de sa propre existence et sur la légitimité de sa place.
Elle ramasse le pistolet, tournant le dos à Nevrabriel. Est-ce qu'il est parti ou l'écoute-t-il ? Elle s'en fiche. Enfin pas vraiment. Au fond, pouvoir libérer sa parole l'empêche de se montrer diffamante envers elle-même. Nevrabriel a tort : elle ne dévore pas tout le monde pour être au sommet. Elle s'auto-dévore.

« On attendait le lundi pour agir, parce qu'il y avait un énorme bateau de cargaison qui devait venir pour faciliter notre fuite. Il n'y avait presque pas de bateau samedi, on n'aurait jamais pu exécuter le plan parfaitement. »

Elle marque une pause, laissant à Nevrabriel se souvenir de ce moment, et peut-être percuter sur là où elle veut en venir.

« Ce n'est pas une Révolution ce qui s'est passé le samedi 4 juillet, mais une tentative de défense. Quelqu'un, autre que la taupe, nous a trahi en révélant l'emplacement du journal clandestin. Je me demande bien qui ... »

Bien sûr qu'elle connaît l'identité du coupable. Il n'y a qu'un seul petit chien déloyal qui puisse avoir jappé une telle information auprès de son maître.
Son erreur à elle, a été de ne pas avoir repéré la vraie taupe. Pas l'espion minable qui aurait fait couler le sang quoiqu'il arrive, mais le vrai lâche. Celui qui n'a jamais vraiment su appartenir à un camp. Son erreur, à Ophelia, a été de croire qu'elle pouvait compter sur Nevrabriel. Après tout, il lui avait donné l'emplacement des caméras, il lui avait écrit cette putain de chanson qui lui a fait croire que tout irait bien dans le meilleur des mondes, qu'il était de son côté. Il n'a jamais été de son côté. Son baratin là, c'est un tissu de mensonges.
Elle tourne légèrement la tête derrière elle, le bleu de son œil cherchant l'éclat doré de celui de Nevrabriel. Mais tout ce qu'elle trouve sont les ténèbres.

« Mon erreur a été de te faire confiance. Tu n'as visiblement jamais voulu retourner chez toi. », affirme-t-elle d'une voix en demi-teinte.

Une voix brisée, assimilant qu'elle a été blessée d'une telle trahison. Et une voix courroucée, en colère contre elle-même de ne pas avoir pu l'anticiper.

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La Cannibale
Image : Si la lueur des profondeurs t'attire aussi, ne me retiens pas... [Oph & Nev] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 15 Nov - 16:38


Une vieille mélodie
_Mon erreur a été de te faire confiance, croire qu’on allait tous retourner chez nous.

_ Tu penses vraiment que c'est ta seule erreur ?

Il y en avait fait tellement des erreurs … mais si Nevrabriel n’y avait pas cru dès le départ, tout cela ne serait jamais arrivé. Il aurait du prévenir Donatien plus tôt au lieu de tourner le dos à l’Institut. Si cette révolution était morte dans l’œuf, ils n’en seraient pas là actuellement.
Mais Katerina avait raison. Parfois les erreurs étaient nécessaires pour savoir ce qui était réellement important. Op… La Cannibale, n’était pas importante. Il lui en avait donné alors que ce n’était pas nécessaire et pas réciproque. Il était un pion avec qui elle avait joué parce qu’il était le patient de Donatien. Lui donner le code de son ordinateur, pouvoir plus ou moins s’incruster où ils voulaient sans avoir de problèmes. Il a été utile jusqu’au jour J, quand Donatien n’avait plus de secret pour la Révolution alors il n’y avait plus besoin de son patient, n’est pas ?
Il avait trahis sont médecin alors qu’il était prêt à lui donner les rênes de l’Institut. Il fallait juste attendre, attendre que cela arrive pour que l’écossais change les choses. Il aurait fallu juste attendre encore 1 an, peut-être 2, le temps de tracer son chemin jusque là, prendre la tête de cette île et changer tout de tout au tout, renvoyer les mauvais médecins, ceux qui faisaient souffrir, envoyer Barrabil en prison et soigner définitivement Donatien pour cette tare dont il n’a pas conscience. Faire de cette île un paradis et non un enfer.
Il aurait pu changer les choses mais … Il n’a pas été important, juste un pion. Et les pions ne sont pas écoutés.

_  On attendait le lundi pour agir, parce qu'il y avait un énorme bateau de cargaison qui devait venir pour faciliter notre fuite. Il n'y avait presque pas de bateau samedi, on n'aurait jamais pu exécuter le plan parfaitement.

Des plans foireux.
Encore un plan foireux décidé à la dernière minute. Pour qui ? Pour quoi ? Elle avait dis devant tout le monde dans la grotte qu’ils allaient changer l’Institut pour le futur et puis plus tard elle parlait de fuite dans un gargot. C’était un plan foireux, tout le monde le savait, mais tout le monde avait suivit. Pourquoi ? Qu’est-ce que les leaders voulaient réellement ce jour là ? Changer l’Institut ou s’enfuir ? Rien n’était clair. Et un plan bancal était voué à l’échec. Aeden lui-même l’avait avoué le mois dernier ; personne ne voulait même chose. Ils avaient tous suivit comme des moutons, Nevrabriel aussi, sot qu’il était, il s’était promis de ne plus être un mouton, il ne l’était plus, ne le serait plus jamais. Il avait grandit et appris.

_ Ce n'est pas une Révolution ce qui s'est passé le samedi 4 juillet, mais une tentative de défense. Quelqu'un, autre que la taupe, nous a trahi en révélant l'emplacement du journal clandestin. Je me demande bien qui ...

Quelqu’un autre que la taupe ? Donc il y avait réellement une taupe dans cette foutu révolution ? Ce n’était pas étonnant finalement, elle était si bancale … il fallait juste voir les anciens révolutionnaires dans leur grotte, la moitié ne passeraient pas l’hiver avec leur organisation, leur manière de penser. Aucun de voulait la même chose, chacun dans son coin ou avec son petit groupe. Ça ne ressemblait pas à un clan mais bien à un groupement de personne aussi perdues les l’un que les autres.
C’était ça les révolutionnaires … des gens perdus qui avait suivit une voix au loin dans les ténèbres.

_ Mon erreur a été de te faire confiance. Tu n'as visiblement jamais voulu retourner chez toi.

En fait, elle ne lui avait jamais fais confiance, sinon, pourquoi l’accuserait-elle alors qu’il avait dit à Naito de donner l’alerte ? C’était clair à présent. Elle n’aurait jamais pu deviner que c’tait lui le fautif mise à part si elle se méfiait de lui depuis le début. Aeden, son plus proche ami, ne l’avait pas deviné, et la Cannibale ne le connaissait pas assez pour anticiper ses actions, même Nevrabriel n’avait jamais pensé à le dire à Donatien s’il n’avait pas reçu cette lettre qui l’a embrouillé l’esprit …
Finalement, elle a eu raison.
Il esquissa un sourire mauvais

_C’est vrai, j’ai indiqué à Donatien où trouver le journal clandestin.

Il n’allait pas s’en cacher, même s’il n’en était pas fier, mais à quoi bon mentir ? S’ils devaient se cracher tout ce qu’ils avaient sur le cœur, autant être totalement honnête. Il n’avait aucun compte à rendre à cette fille. Il y avait cru, il a été déçu.

_Cette Révolution n’avait aucun sens, elle sentait la mort, aucune délivrance. La révolution n’était pas pour retourner chez nous mais seulement virer les médecins qui ne vous plaisaient pas.

Nevrabriel ne savait pas pourquoi il se justifiait. Il n’avait pas de compte à lui rendre. Il l’avait avoué à Aeden parce qu’il se sentait un devoir envers lui mais La Cannibale … Elle n’était plus rien, il ne lui devait rien et c’était certainement réciproque. De toute façon pouvait-elle dire le contraire ? Sinon pourquoi travaillait-elle main dans la main avec l’homme qui a tué une petite fille dans la cours devant tout le monde ? Pourquoi n’était-il pas parti en même temps que le directeur, pour sa faute ? Pourquoi l’avoir choisi lui en dirigeant du Village et non le frère du Loreleï ou Aeden ? Elle se plaignait mais elle se plaisait dans sa nouvelle vie. Un nouveau cœur, un homme qui lui plaise de façon innocente ou intéressée, une centaine de personne à ses ordres, libre de faire ce que bon lui semble. Elle n’avait aucune raison d’être malheureuse dans ce chaos, elle avait même un trône de velours.

Il a été stupide de croire qu’elle pourrait tous les sauver. Et il a été naïf de croire qu’elle pourrait le sauver.
Il s'était excusé à travers une chanson, croyant que la rejoindre était le bon choix ... naïf ... crédule ... stupide ...

La révolution … Cette vaste blague … Des gamins qui voulaient se faire justice …

Nevrabriel ne bougeait pas de sa place et regardait son dos. Il voulait partir, mais en même temps il voulait appuyer sur le fait qu’elle se foutait du monde en lui faisant croire qu’elle n’était pas confortable dans sa situation.

_Remet la faute sur moi, à vrai dire je m’en fou. Si ça t’aide à dormir la nuit sur ton piédestal, grand bien te fasse.

Nevrabriel
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La CannibaleCo-dirigeante
Dim 22 Nov - 19:06
Si la lueur des profondeurs t'attire aussi, ne me retiens pas...
Cannibale & Nevrabriel



Elle n'a jamais vraiment su qui avait cafté auprès de Donatien Elpida. Elle avait d'abord penser à ses deux patientes parce qu'elle ne savait pas grand chose sur celle atteinte d'albinisme, et parce que Béatrice lui avait semblé loyale envers son médecin. Mais elle n'avait vu aucune des deux à la Réunion. Elle avait pensé à Nevrabriel de ce fait, mais comme il lui avait dit être de son côté, elle n'avait pas voulu le croire.

« C’est vrai, j’ai indiqué à Donatien où trouver le journal clandestin. »

Elle ferme les yeux pour accuser le coup.
C'était donc lui. Décidément, tu ne peux faire confiance à personne.
Elle les ouvre pour ne voir que le nom d'Adèlys gravé sur la tombe. Elle serait bien déçue de voir ce qu'Ophelia avait fait de sa Révolution. Si Adèlys avait encore été là, peut-être qu'ils auraient réussi. Elle avait déjà tout préparé. Elle avait la proximité avec le grand chef, et donc la possibilité de chantage. Elle connaissait sûrement tous les secrets de l'Institut. Elle avait des alliés. Sa chaise roulante n'avait jamais été un handicap, mais son trône de reine. Ophelia le lui avait emprunté lors de la Réunion mais elle n'avait été que l'ombre d'Adèlys.

« Cette Révolution n’avait aucun sens, elle sentait la mort, aucune délivrance. La révolution n’était pas pour retourner chez nous mais seulement virer les médecins qui ne vous plaisaient pas. »

Alors pourquoi tu y as placé tes espoirs ? Pourquoi tu as retourné ta veste au dernier moment ?!, les questions lui brûlent les lèvres. Elle se les mord pour éviter de s'emporter à nouveau. Ca ne mène à rien de l'accuser, ça ne mène à rien de trouver le fautif, ça ne mène à rien d'être là. Elle n'a même pas la force de lui expliquer qu'ils avaient pour objectif de partir de l'île, que c'était dans le plan, que c'était la raison pour laquelle ils attendaient un jour où les bateaux étaient nombreux au port. Parce que de toute façon toute cette conversation tournait en rond.
Elle ne veut pas détester Nevrabriel, mais actuellement il est si facile de vider son sac sur lui.

« Remet la faute sur moi, à vrai dire je m’en fou. Si ça t’aide à dormir la nuit sur ton piédestal, grand bien te fasse. »

Elle rit tout bas, un rire d'auto-dérision. Elle se moque d'elle-même.
Evidemment qu'il croit qu'elle règne, quoi d'autre ? Tout comme elle croit qu'il est parfaitement à l'aise dans son rôle de bras droit d'Elpida. Chacun a l'air bien à sa place, non ? Comme si c'était ce qu'ils avaient toujours voulu. Comme si la finalité de la Révolution avait été pour elle de régner et lui de co-diriger.
Fatiguée de ses propres émotions, de sa propre haine qu'elle veut pourtant refouler, fatiguée d'exister, elle pousse un long soupir. Elle ne sait plus quoi penser. Ca n'a jamais été son genre d'autant s'énerver contre quelqu'un. Même Adèlys qui lui avait roulé dessus quotidiennement n'avait jamais eu à subir une quelconque ire de la part de la blonde. Même Alexander qui l'avait laissé tomber n'avait pas eu de vengeance de sa part. Même Aeden qui l'avait mise à l'écart avait su trouver chez elle le pardon et l'amitié. Alors pourquoi Nevrabriel devrait-il échapper à la règle ? N'a-t-elle pas été contre la violence toute sa vie ? N'est-ce pas la valeur qu'elle défend ?

« Désolée pour toi, mais je ne dors pas bien la nuit. Je suis mieux dans mon lit chez moi que sur un piédestal. »

Et si lui dort mieux dans une niche, grand bien lui fasse .
Elle se tourne enfin vers lui, plus calme mais étrangement résignée. Elle a l'air plus éteinte, moins présente. L'ombre d'un sourire triste trouve sa place sous ses yeux bleus.

« Je ne devrai pas te reporter la faute. Et au lieu de ne voir que le négatif, tirons le positif. On n'est certes pas retourné chez nous, mais nous ne vivons plus dans des conditions d'expérimentation. Préfères-tu ta vie actuelle ou ta vie à l'Institut ? »

Et toi ?
Elle ne sait pas. Elle, elle n'a jamais eu affaire à des expériences. Elle était constamment enfermée mais elle a a toujours été couvée par Ange, la nourriture était bonne et le matelas confortable. Tout ça au nom de quoi ? De la liberté ?

« Ce n'est qu'une étape intermédiaire avant d'enfin partir.»

Elle se surprend à trouver de l'espoir dans la nuit. Vraiment ? Pense-t-elle pouvoir s'échapper encore ? Il suffisait de reconstruire des bateaux pour enfin naviguer. D'avoir assez de ressources pour le voyage. Ce n'était qu'une question de temps. Leur seul obstacle était la mer, une simple traversée.
Un éclat semble briller à nouveau dans les yeux d'Ophelia, ou alors c'est la lune qui a bougé pour se refléter dedans.

« Ce que je vais dire va te sembler bizarre après tout ce qu'on vient de se cracher dessus, mais je compte toujours partir de cette île. Ton aide ... sera toujours la bienvenue. »

A une époque, elle l'aurait dit sur un ton plus enjoué, plus déterminé. Mais étrangement, elle pense ce qu'elle vient de dire. Parler avec Nevrabriel lui a fait prendre conscience de ses objectifs initiaux. Depuis la fin du bunker elle s'est mise en tête d'apporter un lieu de vie convivial et agréable pour le Village, mais avait perdu de vue la raison de la Révolution. Elle n'avait vu que l'échec, jamais la finalité. Voire même, les petites réussites. Après tout, il n'y avait plus de maltraitance. Ils avaient rétabli une certaine égalité. Au final, c'était un échec en demi-teinte.
Vider sa colère, vider sa tristesse, vider son désespoir, venait de lui permettre d'ouvrir un peu plus les yeux.

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La Cannibale
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 23 Nov - 20:02


Une vieille mélodie
_Remet la faute sur moi, à vrai dire je m’en fou. Si ça t’aide à dormir la nuit sur ton piédestal, grand bien te fasse.

Nevrabriel expira profondément avant de s’asseoir par terre, sa jambe lui réclamant du repos. Il profita de ce moment pour poser sa main sur son flanc qui lui offrait une douleur encore assez vive. Il n’aurait pas du venir ici.

Si la brise n’avaient pas soufflé à ce moment là, Nevrabriel aurait entendu le soupire de sa camarade. Un soupire aussi long que le sien. Un soupire semblable. Un soupire qui parlait pour eux dans le chaos de leurs émotions. Mais contrairement au jeune homme, elle su exprimer une infime part de ses troubles :

_Désolée pour toi, mais je ne dors pas bien la nuit. Je suis mieux dans mon lit chez moi que sur un piédestal.

Nevrabriel ne dit rien. Cela devait habituel chez lui de ne rien dire. De toute manière il n’y avait personne pour l’écouter alors il n’était pas nécessaire de parler. L’écoute était réservée à ceux qui étaient appréciés.
La Cannibale se retourna vers lui. Elle était moins vive que dans ses souvenirs, à moins que la nuit n’arrivait pas à la faire autant rayonner que le soleil ? Il ne savait pas et s’en moquait un peu. Ce n’était pas son problème, ce n’était pas ses affaires et moins il se sentirait concerné, mieux il se portera, c’était une certitude.

_Je ne devrai pas te reporter la faute. Et au lieu de ne voir que le négatif, tirons le positif. On n'est certes pas retourné chez nous, mais nous ne vivons plus dans des conditions d'expérimentation. Préfères-tu ta vie actuelle ou ta vie à l'Institut ?

Nevrabriel fronça légèrement les sourcils en guise de réflexion, puis baissa doucement les yeux. Bonne question. Les tombes semblaient toute le regarder, comme si, elles aussi attendaient sa réponse. Une réponse qui ne vint pas. Qu’il ne voulait pas exprimer. Une réponse qui demeurerait secrète.
Il n’arrivait pas à voir le positif dans tout cas, il voyait juste que ça n’avait pas marché, que tout les plans qu’il entreprenait ne fonctionnait pas.

Sa vie actuelle était partagée, d’un coté il avait des responsabilités, il était libre, il avait l’impression d’être utile dans ce bas monde, avoir trouvé un sens à son existence. Mais d’un autre coté, il n’avait plus d’amour. Dans ce bunker, il n’y avait que Lucy qui tenait à lui, les autres, le voyait seulement comme un gars qui tentait vainement de faire la loi. Mais il s’en fichait d’être le chef, le second ou le dernier, il voulait juste que tout le monde soit heureux et en sécurité, dans le fond, mais ça, personne ne le voyait, comme si le faire d’avoir un titre lui avait collé l’étiquette de « connard » sur le dos. Il ne comprenait pas et il en avait marre de chercher à comprendre. Si personne ne l’aimait, et bien, il vivrait avec, il ne voulait plus se plier en quatre pour des personnes qui n’en avaient rien à faire de lui, c’était terminé.

Et de l’autre coté, l’Institut Espoir … Il n’était pas forcement libre, mais Donatien ne lui avait jamais fait de mal, il était plus libre que les autres patients, il avait des amis, il avait Agnès, il avait une chambre avec des souvenirs, il pouvait aller où il voulait au gré de ses envies. Donatien avait aménagé une salle de musique pour lui faire plaisir … mais encore une fois, le problème était les autres. Il était empathique, il avait de la peine pour eux, et en ce temps là, il en avait quelque chose à faire. Mais ça ne lui a pas réussis et il en était là à présent.

Finalement, il n’y avait aucune vie qu’il préférait. Et s’il n’avait pas rencontré Katerina, certainement aurait-il fini part utiliser le revolver de Donatien pour se tirer une balle et en finir définitivement avec son existence aussi insipide que malfaisante, de toute évidence.

_Ce n'est qu'une étape intermédiaire avant d'enfin partir.

Nevrabriel releva les yeux, étant tiré de ses noires pensées par la demoiselle aux cheveux blonds. Il ne savait à quoi elle voulait en venir. Mais forcé de constater qu’il l’écoutait malgré tout, même s’il pensait partir et continuer sa vie insipide, il l’écoutait, comme s’il y avait encore quelconque espoir dans un monde où l’obscurité avait toute sa place.

_Ce que je vais dire va te sembler bizarre après tout ce qu'on vient de se cracher dessus, mais je compte toujours partir de cette île. Ton aide ... sera toujours la bienvenue.

Nevrabriel fronça d’avantage les sourcils avant de se laisser doucement glisser en arrière pour s’adosser à l’arbre derrière lui. Toujours une main sur son flan, il se mit à regarder successivement les tombes.
Toutes ces personnes voulaient rentrer chez elles …

_Tu avais raison pour une autre chose. Je ne voulais pas retourner chez moi…

La voix de Nevrabriel était monocorde. Ce retournement de conversation semblait l’avoir vider de toute âme. Il n’était plus en colère, il n’était plus là. Son esprit semblait ailleurs. A moins qu’il ne cherchait au fond de lui la couleur de son coeur ? Etait-il enfin vide ? Allait-on arrêter de le déchiqueté ?

_Mais je voulais que les autres rentrent chez eux. Je voulais que Lucy retrouve sa mère. Que les jumelles retrouvent leur père. Je voulais qu’Ulysse n’ait pas à fuir pour vivre son amour au grand jour. Je voulais qu’Aeden puisse trouver un coin sympa en Irlande pour vivre son idylle avec Elizabeth et élever Wendy ensemble. Je voulais …

Il parlait trop.

Qui s’intéressait à ce qu’il voulait réellement ? Personne. Ça a toujours été ainsi. Il l’avait senti à la réunion dans la grotte. Personne ne lui avait demandé ce qu’il voulait réellement de cette révolution, ce qu’il attendait. La Cannibale ne s’y intéressait pas avant, elle n’avait pas besoin de s’y intéresser maintenant.

Ça ne servait à rien de parler. Ça ne servait à rien d’avoir des envies qu’il ne pouvait pas réaliser. Parfois il fallait cesser de rêver et juste grandir.

_Bref.

Nevrabriel tourna la tête pour chercher les yeux de son interlocutrice. La lune pouvait les éclaircir. Des yeux si bleus se devaient d’être vus dans la nuit.
L’écossais exprimait un nouveau très long soupire.
A présent il s’en fichait que les gens rentre chez eux, il était trop déçu de tous pour avoir autant d’empathie qu’autrefois. Mais une personne, comptant pour lui, avait besoin de retrouver contact avec le continent sinon elle allait mourir …

_J’aimerais quand même retrouver contact avec le continent, sinon les plus malades ne survivront jamais à deux hivers.

Et dans « les plus malades » il y avait sa bien-aimée. Si Graham ne pouvait plus fabriquer la substance qui guérissait ses maux, elle n’avait qu’un ou deux ans à vivre, et ça, il ne pouvait pas s’y résoudre. S’il perdait la seule personne qui rendait sa vie un temps soit peu agréable, alors, ça ne servait plus à rien d’avoir quelconque envie de respirer.

_Mon but rejoint le tien et si nos buts convergent, j’imagine qu’à plusieurs on peut trouver une solution.

Nevrabriel finit par se relever et marcher doucement pour réduire leur distance et pouvoir mieux distinguer son visage dans la nuit. Il avait besoin de lui dire, yeux dans les yeux, ce qu’il pensait réellement de cette proposition.

_Je ne demande pas de promesse et je n’en ferais pas, ça ne sert à rien et ça n’entraine que la déception. Mais j’accepte, simplement.


Nevrabriel
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La CannibaleCo-dirigeante
Mar 24 Nov - 19:20
Si la lueur des profondeurs t'attire aussi, ne me retiens pas...
Cannibale & Nevrabriel



Il ne s'assied pas, il se laisse tomber. Son dos frotte contre l'écorce de l'arbre. A croire que toute la fatigue du monde venait de s'écraser sur ses épaules. A s'y méprendre, Ophelia a bien cru lui voir l'expression d'une grimace.
Il a la main sur le flanc, comme un coureur se tiendrait s'il avait un point de côté. Pourtant, il n'a pas l'air particulièrement essoufflé.
Il regarde les tombes une à une et, par réflexe, suivant son regard, elle les contemple également. D'abord W82, tombé bien trop tôt au combat. Ses parents ignorent que leur fils est mort. Et peut-être qu'ils ne le sauront jamais. Puis une médecin, victime d'un meurtrier. Et deux noms qui lui serrent particulièrement le coeur. Elle imagine bien les quatre âmes, assises sur leur tombe respectives, à les écouter. Quelle tête est en train de tirer W82 ? Et la médecin, a-t-elle l'air de vouloir se venger de son assassin ? Loreleï et Adèlys sont-elles l'une contre l'autre, à les dévisager ? Adèlys est-elle debout dans l'au-delà ? Sont-elles fières d'eux, ou sont-elles déçues ?

Est-ce qu'on a porté votre combat à bras le corps ? Est-ce qu'on a su faire entendre vos cris à travers les nôtres ? Vous a-t-on rendu hommage ? Vous vouliez partir de l'île et pourtant votre corps repose dans les terres de votre prison...

« Tu avais raison pour une autre chose. Je ne voulais pas retourner chez moi… »

Elle porte à nouveau son regard sur lui, surprise qu'il adopte le même ton qu'elle. Et aussi parce qu'il n'est pas le premier à lui dire ça. Aeden lui a confié n'avoir aucun chez-soi en dehors de l'île.
En plus, elle avait dit ça sur le coup de la colère. Elle n'aurait jamais pensé que Nevrabriel ne veuille pas retourner auprès de sa famille.

« Mais je voulais que les autres rentrent chez eux. Je voulais que Lucy retrouve sa mère. Que les jumelles retrouvent leur père. Je voulais qu’Ulysse n’ait pas à fuir pour vivre son amour au grand jour. Je voulais qu’Aeden puisse trouver un coin sympa en Irlande pour vivre son idylle avec Elizabeth et élever Wendy ensemble. Je voulais … »

Elle cherche à plonger ses yeux dans les siens, ses propos entrant en parfaite résonnance avec ce qu'elle ressent.
Elle aussi, bien sûr qu'elle voulait rentrer chez elle, mais elle avait essayé de mener la Révolution pour les autres. Pour qu'Alexander puisse retrouver ses parents et enterrer dignement sa sœur. Pour qu'Ulysse puisse être amoureux au grand jour. Pour tous les enfants qui pleuraient de ne pas pouvoir voir plus fréquemment leurs parents. Pour tous ceux que l'Institut avait écorché au nom de la recherche et d'un soin rare. Pour tous ceux qui avait croisé sa route et qui espérait rentrer.
En fait, elle et Nevrabriel avait eu le même objectif. Alors pourquoi en étaient-ils là aujourd'hui ?
Il s'interrompt et n'a pas l'air de vouloir se confier plus. Elle n'insiste pas, même si elle en meurt d'envie. Son histoire n'appartient qu'à lui.
Elle commence à avancer vers lui. Cette fois ce n'est pas pour l'empoigner. C'est par empathie. Parce que quelqu'un sur cette foutue île a l'air d'avoir à un moment, aussi bref avait-il été, partagé les mêmes valeurs et objectifs qu'elle. On lui avait demandé, à la réunion dans la grotte, pourquoi elle faisait ça. Elle n'avait rien su répondre d'autre que : pour les autres.
Alors qu'elle fait un pas vers lui, la lune l'aide enfin à trouver son regard. Elle a toujours été déstabilisée par leur aspect vairon. On regarde toujours un oeil plus que l'autre quand on plonge ses yeux dans ceux d'un autre. En fonction de l'iris qu'elle fixe, le ressenti est différent. Si elle s'attarde sur le doré, elle se sent attirée comme un insecte est attiré par la lumière. Si c'est le bleu, elle ne ressent rien de particulier. Beaucoup ont les yeux bleus, ça n'a rien de choquant. Mais avec des yeux vairons, elle n'arrive pas à poser son regard, naviguant d'une couleur à une autre.

« J’aimerais quand même retrouver contact avec le continent, sinon les plus malades ne survivront jamais à deux hivers. Mon but rejoint le tien et si nos buts convergent, j’imagine qu’à plusieurs on peut trouver une solution. »

Elle allait s'abaisser pour se mettre à sa hauteur, lui qu'elle dévisage pour la première fois de haut. Mais il finit par se relever et achève le chemin qu'elle traçait jusqu'à lui. Comme elle cherche à le joindre tout à l'heure en croisant leur regard, il a l'air d'avoir entendu sa demande en stabilisant ses yeux dans les siens. A la lueur de la nuit, son œil doré a l'air plus brillant, plus lumineux, alors que le bleu est plus intense, se confondant avec l'obscurité. Elle se raccroche alors plus au doré. Elle a l'impression qu'il va lui dire quelque chose de sérieux, de sincère, alors elle laisse la parole venir sans lâcher le contact.

« Je ne demande pas de promesse et je n’en ferais pas, ça ne sert à rien et ça n’entraine que la déception. Mais j’accepte, simplement. »

Elle ne sait pas quoi dire, pas quoi faire. Elle a l'impression qu'ils ont déjà eu ce discours, mais avec moins de maturité et plus de naïveté. Ils ont grandi en quelques semaines.

« Si c'est pour se reprocher mutuellement de ne pas les tenir, je suis d'accord, cessons les promesses. »

Elle se demande bien qui Nevrabriel a tant envie de protéger. Donatien Elpida ? Les autres patientes ?
Ca lui arrache un doux sourire d'imaginer qu'ils ont été, peut-être, un court instant, le miroir de leur médecin. Lui, patient de Donatien Elpida et elle, patiente d'Ange Barrabil. Deux hommes influents qui se sont détestés. Ange lui a confié s'être battu avec Donatien peu avant la Révolution, au point d'en venir au mains. Eux, pauvres extensions de leur médecin, ont reproduit le même comportement par inadvertance.

« Mais le temps presse. Je ne suis pas dupe, j'ai un compte à rebours à la place du cœur. »

La transplantation s'était faite dans les temps, mais est-elle une solution à long terme ? Si un jour le mécanisme lâche, qui viendra lui donner un cœur ?

Personne.

« Mais tout le monde en a un, réglé sur une minuterie différente. Certains en ont à la place du sang, des cellules, des nécroses ... à la place de la tête, et des souvenirs. »

Comme dans un geste d'alliance elle pose sa main libre sur son bras. Et peut-être aussi pour que leur dernier contact physique n'ait pas été empreint de violence et d'une haine mal dirigée.
Elle ne sait vraiment pas comment elle est passée d'une tristesse dévastatrice à la naissance d'un espoir. Ca avait été pareil avant la Révolution : elle avait été enfermée dans sa chambre, angoissée et déprimée quand une chanson est venue lui souffler d'espérer à nouveau. Et d'y croire. C'était encore naïf mais ils avaient fait le plus dur. Ils ne restaient qu'à retrouver contact avec l'extérieur. Construire des bateaux, ça n'allait pas prendre mille ans ?
Au fur et à mesure que sa pensée accroit en ce sens, son expression se transforme. Ses sourcils se fronce, la commissure de ses lèvres se soulèvent vers le haut, ses pommettes remontent et même le vent, semble-t-il être de son côté une demi-seconde pour balayer les mèches blondes qui cachaient son visage. Pour la première fois depuis des mois, elle croit en elle. Pour la première fois depuis des mois, elle retrouve une expression déterminée.

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