Je m'ennuie. C'est pas possible ça... J'ai l'impression d'être restée sur mon lit à l'état larvaire depuis la visite de mon médecin ce matin, ce qui doit faire bien... quatre heures que je ne fais rien. Moi qui est si souvent besoin de bouger, ça me met forcément de mauvaise humeur. Mais pourquoi je n'arrive pas à me lever malgré mon cerveau en surchauffe? Oui parce que de là vous me voyez affalée sur un lit tel un blobfish mais ce que vous ne pouvez pas remarquer c'est le fil effréné de mes pensées. Je ne sais pas ce que j'ai en ce moment mais je réfléchis beaucoup. C'est pas mon genre... Mais je ne peux pas m'en empêcher. Depuis que j'ai parlé avec Katerina de ma petite amie, je n'arrête pas de penser à elle. De ressasser. Jusque là j'avais réussi à gérer la distance mais visiblement, elle me manque. Elle me manque trop. J'ai tellement envie de la voir que ma frustration qu'elle ne soit pas là ne fait qu'augmenter. Peut-être que c'est ça qui me pompe mon énergie.

J'attrape la chaîne dorée qui pend à mon cou pour mieux regarder le pendentif. Si elle me voyait comme ça, elle me ferrait la morale, c'est certain. Aller Sheila, du nerf! Ce n'est pas le moment de te laisser abattre par des idées noires.
Vivement, je me redresse pour m'asseoir sur le lit et me recoiffer rapidement avec les mains. Je regarde vaguement par la fenêtre pour essayer de renforcer ma motivation bancale avant de me mettre enfin debout. Il faut que je trouve quelque chose qui me revigore! Un peu de danse? Du parkour? J'en sais rien. Je vais déjà aller me balader histoire de m'aérer un peu la tête. Et peut-être que je trouverai de l'inspiration. Peut-être.

...

Bon ça suffit Sheila! Ça ne te ressemble pas de faire dans le pessimiste! Aller, on se reprend! Je me donne deux petites claques pour me réveiller et retrouver mon dynamisme normalement naturel. Et c'est avec vivacité que je sors de ma chambre. Être dehors me fait du bien. J'ai l'impression d'avoir quitté un nid habité d'idées noires et je me sens d'un coup plus légère. J'inspire un grand coup tout en m'étirant avant de frotter mes bras avec mes mains. Brrr. Il fait pas très chaud... Bon en même temps on se rapprocher de l'hiver, je suppose que c'est normal.
Bon. Première étape, me trouver un arbre. Je crois que c'est le truc qui me motive le plus, là, maintenant. J'ai pas tant que ça envie de parcourir l'institut, ni d'aller voir Yuki, ni de danser. Par contre grimper à un arbre... Celui là sera parfait!

En quelques minutes à peine je me retrouve dans les branches à scruter l'horizon. J'aurai du me lever plus tôt et faire ça il y a plusieurs heures pour m'éviter de me transformer en un truc tout mou. Je respire amplement l'air qui s'offre à moi tout en tendant légèrement la tête pour mieux l'exposer à la petite brise fraîche. J'esquisse un sourire. Je me sens mieux.

De nouveau, je balaie la cour du regard depuis mon perchoir. Il y a quelques élèves mais moins qu'à la saison dernière. Hum? Elle a les cheveux drôlement long cette fille... Elle me fait un peu penser à Amalia, de loin... D'ailleurs je crois que c'est elle. C'est rare de la voir parler avec quelqu'un sans s'éner.. Hum j'ai rien dis. Je la vois avec une aura aussi sombre qu'à notre première rencontre. Son interlocutrice est en danger. Ni une ni deux, je descends de quelques branches avant de sauter pour regagner le plancher des vaches et me diriger directement vers ma destination. Et je fais en sorte de marcher vite histoire de les rejoindre rapidement. Aïe aïe aïe! Elle porte sa main à son cache-œil, l'attrape et commence à le retirer. C'est mauvais signe ça. Heureusement que j'arrive à ce moment là. J'attrape son poignet pour arrêter son geste.

- Amalia, ça suffit.

Je la regarde, déterminée à l'empêcher d'agir. Ma prise est ferme, ma voix sûre. Je sais bien que je ne l'impressionne pas des masses mais si je peux au moins lui faire détourner son attention de sa victime ça sera déjà pas mal.

Ma main serrée sur le poignet d'Amalia, j'essaye de lui faire comprendre d'arrêter immédiatement sa tentative de torture. Il s'agit d'une petite fille, elle n'oserait quand même pas... J'ai à peine le temps d'entrouvrir la bouche qu'elle tourne la tête. Elle m'ignore en plus?! Et si je ne fais rien elle va... Trop tard. Je n'ai pas le temps de réagir, son regard capte celui de sa victime qui s’évanouit presque sur le coup. Amalia la lâche pour la laisser tomber tandis qu'elle récupère son poignet d'un geste sec. Et moi je me précipite en avant pour rattraper la petite et éviter qu'elle ne rencontre le sol. Les bras refermés sur elle en signe de protection, je vérifie d'abord son pouls. Ok ça a l'air d'aller. Purée... Je dois faire quoi de plus là?

- Hey! tu m'entends?

Pas de réaction. Non, c'est pas vrai! Amalia, tu déconnes! Je crois que cette situation me panique un peu plus que je voudrai bien l'admettre. Mais je ne laisse pas cette émotion m'envahir et tourne la tête vers elle, furieuse. Ce n'était qu'une enfant bon sang! Elle a l'air de s'en foutre royalement avec son petit regard hautain et son menton relevé. Je vais lui en coller une! Je m'apprête à me lever mais..

- Les sauveurs arrivent toujours en retard. Dommage.

Sa phrase me paralyse. Mon visage se décompose à mesure que je comprends ses mots. Et je reste comme ça, immobile en desserrant légèrement mes bras. Ce n'est qu'une petite phrase alors pourquoi me fait-elle aussi mal? J'ai l'impression qu'elle m'a donné un coup d'épée en plein dans la poitrine. Les sauveurs arrivent toujours en retard... J'arrive toujours en retard... Je suis arrivée en retard pour Numa. Je suis arrivée en retard pour Kinou. Et je ne suis même pas arrivée pour Edan... Aujourd'hui aussi je..  
Je baisse la tête un instant avant de déposer doucement la petite fille sur le sol. Puis je me relève avant de regarder Amalia. Pour le moment je n'ai pas le temps de me morfondre. Je dois me ressaisir. Je ne peux pas me laisser avoir par cette fille. Alors je me raccroche au peu de colère qui est restée malgré le pique qu'elle m'a lancé pour m'approcher et la saisir par le col.

- T'es malade?! C'était une enfant! Elle ne t'avait rien fait!

J'essaye d'échapper à son regard en braquant le mien pile entre ses deux yeux. Je sais qu'à tout moment je risque de le rencontrer mais tant pis. Je ne peux pas me permettre de baisser les yeux. Pas devant elle. Elle gagne trop souvent, ça commence à bien faire.

- Si tu penses que t'as tout les droits et que ton œil te rends toute puissante tu te trompes!

J'aurai bien aimé lui dire qu'elle se fourrait le doigt dans l’œil mais ma colère est remontée. Je suis trop énervée pour faire de l'humour. Là, j'ai tellement envie de la frapper! Je ne sais vraiment pas ce qui me retient de... Même si je suis en train d'être envahie par ma colère il y a quelque chose au fond de moi qui m'empêche de céder à la violence. Mes valeurs? J'en sais rien. Et peu importe ce que c'est, ça doit être drôlement fort pour que je me retienne. Elle a osé s'en prendre à une gamine sans défense. Elle a osé me rappeler de très mauvais souvenirs. Elle a osé me traiter d'incapable. Je fais toujours ce que je peux pour aider les gens, elle n'a pas le droit de me juger là-dessus.
Mes poings sont tellement serrés sur son vêtement que je peux presque sentir mes ongles contre mes paumes. Et ils tremblent de plus à plus alors que l'énervement monte. J'ai envie de la frapper. J'ai envie de la frapper. J'ai vraiment envie de la frapper!

- Donnes-moi une seule bonne raison de ne pas balancer mon poing dans ton nez!

Je ne sais pas pourquoi j'ai dis ça. Peut-être qu'au contraire, j'attends qu'elle m'énerve un peu plus pour mieux légitimer mon coup. Allez, vas-y, énerve-moi un peu plus.
J'ai tellement envie de te frapper!

Elle baille. Elle baille. Je rêve. Je suis sûre que je rêve. Non. Sa réplique me ramène assez vite à la réalité. Elle se fiche ouvertement de moi! Mon sang bouillonne. J'arrive à peine à le contenir et éviter qu'il n'explose. J'ai envie de la frapper. Elle me donne beaucoup trop matière à le faire. Je sens que le coup va partir d'une seconde à l'autre. Mais elle détache mes mains de son col doigt par doigt ce qui me "calme" un peu. Non en fait ça m'énerve encore plus! Je crois que je ne m'y attendais juste pas et que la surprise m'a bloqué dans mon emportement. Amalia finit par se relever et me bouscule pour passer.
Je. Vais. La. Frapper.
Et ça a l'air de la faire rire en plus!

-Tu as toi-même évité mon regard, tu sais très bien ce qui t'en empêche. En tout cas, mon œil ne me rend peut-être pas toute puissante, mais toujours davantage qu'une pseudo-héroïne. Si j'en crois ta crise, ce n'est pas la première fois que tu échoues non ? Qui t'en veut maintenant, ton petit lapin, ta famille ?

...

J'ai besoin d'un instant. Elle a dit quoi là? "Pseudo-héroïne"? "Pas la première fois que j'échoue"? Je t'emmerde, connasse! Moi au moins j'essaye de faire quelque chose de bien dans ma vie! De ce que je vois ce n'est pas ton cas alors je ne te permets pas de me faire des reproches ou te moquer de moi!
J'ai serré poings et mâchoires en lui lançant un regard noir. J'ai l'impression qu'une flamme de colère me consume la poitrine. Elle me tourne le dos. Me regarde à peine. Continue de sourire avec son petit air insupportable. En à peine deux enjambées, je suis à sa hauteur et j'attrape son épaule pour la faire se tourner vers moi. Je t'avais prévenu. Tu devais le sentir arriver si fort. Tu ne pourras t'en prendre qu'à toi même. Maintenant, je ne réponds plus de rien.
Le coup est parti. Je ne sais pas trop où j'ai visé. Je sais juste que mon poing a heurté son visage. J'espère qu'elle a mal. Que mes satanés cours de box avec Gwen servent à quelque chose. Que le fait de grimper partout renforce les muscles de mes bras. Peu importe, je m'en fous du moment que je lui ai fais mal!
Ma respiration est plus forte sous le coup de l'adrénaline et de l'énervement. J'ai encore envie de frapper. Un coup n'est pas suffisant. J'ai pu la soulever sans problèmes au bal d'Halloween. Je dois pouvoir la mettre à terre facilement. Mais je me recule d'un pas. Les doigts toujours autant resserrés et le corps tendu. Au fond de moi je ne veux pas la tabasser alors je mets une petite distance pour éviter ça. Mais je reste quand même sur mes gardes parce que je sais que cette fille est imprévisible. Et si elle veut se battre, je lui collerai une raclée. Mais pas tout de suite. Elle ne m'a pas encore fait quelque chose de trop grave pour justifier une grosse bagarre. Pourtant j'en ai envie.

Calme-toi Sheila, ça ne te ressemble pas. Utilise tes mots. Pas tes poings. Non, elle retourne beaucoup trop ce que je dis contre moi. Je préfère me taire cette fois. Mais si elle rouvre la bouche pour m'insulter ou se moquer de moi, je la lui refermerai à coup de poings!

Elle s'est pliée sous mon coup de poing. C'est pas grand chose mais c'est déjà un peu satisfaisant. Pas assez mais satisfaisant. Je ne pensais pas être un jour autant en colère. Pas même contre Nolan qui pouvait franchement être con des fois. Pas même contre ma mère qui avait le super pouvoir de m'agacer au plus haut point. Pas même le fait d'être coincée ici sans pouvoir voir ma chérie. Alors comment ça se fait que cette fille me fasse autant perdre mon sang froid. Comment ça se fait? Où est-ce qu'elle a trouvée cette rage que je sens en moi. Comment elle la fait montée à ce point dans ma poitrine? Ou bien elle la créé de toute pièce? J'ai l'impression de lui donner ce qu'elle veut. D'être sa petite marionnette. Et ça m'énerve encore plus. Et je sens que c'est ce qu'elle veut. Cercle vicieux de merde...

Elle passe une main sur sa joue. Je lui ai fais mal, c'est sûr, ce geste me le prouve. Mais quand elle se tourne vers moi, du sang coulant de sa pommette, je déglutis avec une petite difficulté. Elle essuie ses doigts contre mon haut et je baisse les yeux, sans bouger. Puis je recule en fixant l'uniforme tâché de rouge. C'est.. Pas ce que je voulais. Je voulais qu'elle ait mal. Qu'elle sente comme elle peut être insupportable. Pas la blesser comme ça... Enfin, y a des médecins dans le coin mais... même. Question de principe.

-C'est tout ce dont tu es capable ? Même dans le laisser aller, tu es médiocre ? Je t'en prie, essaie encore. Si tu l'oses.

Je. Rêve. Elle me provoque encore. Elle le fait avec tant de facilité. Pourquoi ça a autant d'impact sur moi? Parce qu'elle ne dit et fait que des choses qui pourraient me toucher. Pourquoi elle agit comme ça? Qu'est-ce qu'elle cherche? Je comprends pas. Je comprends vraiment pas.
Quand elle ouvre légèrement les bras en me fixant avec son éternel petit sourire, j'ai envie de la frapper encore. Mon sang chauffe si fort dans mes veines que j'en ai mal à la tête. J'arrive plus à réfléchir correctement. J'arrive même pas à savoir ce que je pourrai faire sous le coup de cette colère.
Je sens mes ongles s'enfoncer dans la paume de ma main tellement elles sont serrées. J'avance un peu et puis... Non je dois pas. Le sang qui coule sur sa joue m'empêche de la frapper à nouveau. A la place je lui fais un croche-pied. Pose mes mains contre ses épaules pour la pousser et la faire tomber. J'accompagne le mouvement pour la plaquer au sol et me retrouver au dessus d'elle. Un parallèle presque amusant comparé à notre première rencontre. Mais je suis trop à fleur de peau pour apprécier cette situation.

C'est pas assez. J'ai toujours envie de la taper. Je lève le poing. J'ai la main qui tremble. A cause de la colère? De l'hésitation que me provoque la vue du sang? Je sais pas. Je reste un petit moment sans bouger avant de lancer mon coup. Je frappe le sol juste à côté de sa tête. Mes phalanges râlent. Mais ça fait du bien de se défouler un peu.  

Le poing contre le sol, je la fixe entre les deux yeux. Plus l'adrénaline "redescend", plus je sens une douleur dans ma main. J'ai dû frapper beaucoup plus fort que je ne le pensais et la terre est assez solide... Cette satanée fille! Elle arrive à me blesser sans même me toucher! Ça me rend dingue! Je suis vraiment stupide! Pourquoi est-ce que je tombe aussi facilement dans ses filets? La sensation est atroce. J'ai l'impression de m'être prise dans une toile d'araignée. De me débattre comme une folle mais de ne pas pouvoir en sortir alors que je vois bien quel est le problème. Pourquoi je n'en sors pas? Pourquoi je n'arrive pas à me calmer? Pourquoi je suis autant en colère?!

Elle m'a insulté. Ses paroles ont osé toucher au sujet d'Edan. Et tout ça pour me dire que je n'ai pas pu le protéger. Je croyais que je pouvais tout accepter. Tout encaisser et faire face. Mais.. Tout mon corps refuse ce qu'elle dit. Mon cœur souffre par ce point sur lequel elle a appuyé. Et mon esprit ne peut pas se laisser faire. Ne peut pas la laisser faire. Et ce sourire narquois qu'elle affiche est absolument détestable. Arrête de sourire! Bon sang!

-Tu sais frapper, c'est bien. Pense à revoir l'immobilisation.

Je serre les dents pour éviter qu'un "je t'emmerde" ne sorte. Même si j'ai très envie de lui cracher ces mots à la figure, quelque chose au fond de moi sait que ce n'est pas une bonne idée. Qu'elle le retournerait encore contre moi.

Je sens à peine sa main attraper mon poignet et sa jambe se glisser autour de moi. La colère masque beaucoup trop de chose. Elle me rend à la fois plus combative mais plus vulnérable. Et, en un mouvement sec, je sens ma tête cogner contre le sol. Quand j'ouvre un œil, je vois Amalia au dessus de moi et en essayant de bouger, je me rends compte qu'elle tient mon poignet, que son genoux appuie contre mon bassin. Mais tant pis. Il me reste une main.
Elle se penche vers moi, faufile ses lèvres jusqu'à mon oreille pour me murmurer d'un petit ton bien trop satisfait:

- Si tu m'obliges à recommencer, je ne serai pas aussi clémente qu'à notre première rencontre.

Mon ventre se noue presque d'un coup. Le simple fait de l'évoquer me rappelle presque la douleur dans mes poumons. Et.. mon corps m'intime de partir. Parce qu'il sait qu'elle est dangereuse et que je ne fais sûrement pas le poids.
Mais ma rage veut la voir à terre et incapable d'ouvrir encore une fois la bouche. Ma respiration s'alourdit à cause de l'irritation dans mes veines. Cela dit, je reste immobile un instant. Figée entre la colère et l’inquiétude. Je ne veux pas recroiser le pouvoir de son œil. Je ne peux pas la laisser me maltraiter sans riposter. La dernière fois, je ne l'ai pas fais et j'ai finis dans un état lamentable. Pas cette fois.
Je pose ma main de libre contre son front pour la repousser. Qu'elle s'éloigne de mon oreille! Puis je la plaque contre son œil rouge. Son cache est quelque part par terre depuis qu'elle a utilisé son emprise sur la petite, je ne vais pas la laisser m'atteindre sans au moins résister. Tu ne m'auras pas deux fois! Jamais!

- Moi non plus!  

Elle sourit avec son rictus mauvais et un frisson me parcourt l'échine. Je.. ne peux pas m'en empêcher. Je commence à avoir peur. Elle avait la même expression quand elle a utilisé son œil la dernière fois. Et au delà de ma volonté et de mon esprit, mon corps lui, appréhende. Il a peur de revivre la même chose. Après tout... même si la douleur était irréelle, mon esprit a fini en miette. Et c'est mademoiselle Dessanges qui m'a récupéré à la petite cuillère. J'ai pas envie que ça fasse pareil cette fois là. C'est pour ça que j'ai posé ma main sur son œil pour me protéger de son emprise. Pour ne pas la laisser me regarder avec son pouvoir assassin.

-Qui a parlé de l’œil ?

Comment... ça..?
Je n'ai pas le temps de m'inquiéter plus que ça que je sens son genoux s'enfoncer sous ma poitrine. Mes mâchoires se crispent alors que je serre les paupières sous la douleur. Putain! Mais qu'est-ce qu'elle... J'ouvre un œil pour essayer de chercher une réponse. Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu fais ça, bon sang?!
Mais ses doigts se resserrent sur ma gorge et j'échappe une gémissement. Ah.. Arrête ça..! Arrête ça tout de suite! J'ouvre la bouche pour chercher mon air. C'est différent cette fois ci... Mais ça me fait aussi mal. Ses mains sur mon cou m'empêchent de respirer et c'est encore pire avec son genoux. J'ai l'impression de ne pouvoir trouver de l'air nul part.
J'attrape ses poignets dans mes mains pour essayer de la faire lâcher. Dégage! Lâche-moi! J'enfonce mes ongles dans sa peau. Il faut qu'elle relâche sa prise. Là c'est.. c'est pas une fausse douleur. Elle m'étrangle. Pour de vrai. Et mon instinct de survit me hurle de la repousser. De l'éloigner de moi. Mais dès que je fais un mouvement, j'ai l'impression qu'elle appuie un peu plus son genou dans mon ventre. Que ses mains se resserrent. Et je perds un peu mes forces.

Tu... cherches à me tuer..?

Non, jamais! Je me laisserai pas faire! Je me laisserai pas faire..
J'ouvre à peine un œil pour la voir à travers le flou provoqué par le manque d'air. Je lâche ses poignets pour aller glisser mes mains dans ses cheveux et resserrer mes doigts dessus, le plus fort que je peux. Puis je tire un coup que je veux sec vers l'arrière. Je me battrais malgré la douleur. Tant que j'ai encore un peu de force pour le faire, je vais pas abandonner ma vie comme ça! Vite avant que je ne puisse plus rien faire.. Vite...

Lâche.
Moi.