contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 4 Mar - 0:11
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia

Tic. Tac. Tic. Tac.

L'horloge au mur s'impatientait, tout comme Victor, assis à son bureau. Le dossier de sa nouvelle patiente était posé devant lui avec une précision frôlant la manie, seul morceau de papier sur l'immense surface brillante qu'un unique pot de crayon ornait. C'était un bureau austère qui n'était pas vraiment celui de Victor, puisque d'ordinaire il travaillait dans l'aile X où se trouvait son laboratoire, mais qu'il s'était naturellement approprié en arrivant dans l'aile Y. De toute manière, même s'il s'était s'agit du bureau de Victor, il n'aurait guère été plus décoré : le marquis ne voulait aucune distraction, pas même une petite photo de lui-même ou de sa fille. Un grand portrait aurait pu toutefois égayer les murs, il était vrai, mais malheureusement les autres médecins s'étaient montrés réticents à l'idée d'être jaugés continuellement par le regard peint du Docteur Graham.

Tic. Tac. Tic. Tac.

Pourquoi était-elle en retard ?? Victor n'avait-il pas été clair avec l'infirmier ? Quelle bande d'incapables, on ne peut vraiment se fier qu'à soi-même ! Si cette bande d'empotés avait un cinquième de la jugeote du marquis, ils auraient amené la gamine avec cinq minutes d'avance, mais non ! Ils avaient 10 MINUTES de retard ! Le temps de Victor était précieux. Il n'avait pas 10 minutes à perdre !!
Rageusement, le marquis se releva et fit quelques pas dans son bureau, passant une main agacée sur sa barbe. Ses sourcils étaient froncés en une expression de pure agacement.

Amalia Reano. En d'autres circonstances, Victor aurait refusé de prendre un nouveau patient même si son dernier en liste avait très récemment quitté l'Institut. Mais Amalia...C'était différent. Sa pathologie était si remarquable que le marquis était effaré de ne pas être tombé sur son dossier auparavant. Rien qu'imaginer le regard de la gamine excitait ses rêves et ses connaissances scientifiques. Des yeux vairons, il en avait vu, ah ça oui ! Mais qu'un de ces yeux là provoque une douleur aigue par simple contact visuel ? Il y avait forcément de l'exagération dans la description de cette pathologie, ou même de l'auto-persuasion - dans le doute, Victor avait orné son gracieux nez d'une paire de lunette aux verres dénués de protections particulières, on n'est jamais trop prudent ! Dans tous les cas, il allait falloir avoir recours à quelques expériences. Un sourire étira les lèvres du médecin, le regard rendu vague par le train infernal de ses pensées.

On toqua à la porte.

Le marquis releva la tête, et poussa un grognement désapprobateur. Rattachant nonchalamment ses boutons de manchettes dissimulées sous sa blouse, il vint ouvrir la porte, et tomba nez à nez avec l'infirmier qui avait amené la patiente à son nouveau médecin. C'était un homme insignifiant, un Inutile, comme Victor appelait toute personne indigne de son intérêt. L'homme sursauta devant le regard sévère que lui lançait celui qui le dépassait de deux bonnes têtes.

-Vous êtes en retard, siffla froidement Victor.

Il s'écarta pour laisser passer Amalia, l'invitant à entrer d'un geste courtois. Il ne prit pas le temps de la détailler, trop occupé à fustiger du regard l'infirmier très mal à l'aise qui se confondait en excuses.

-Veillez à mieux remplir votre poste avant que je ne le vous fasse perdre, l'interrompit sèchement le médecin avant de claquer la porte sans un dernier regard vers lui.

Reportant son attention sur la patiente, Victor poussa un soupir ennuyé, puis lui désigna le lit d'examen.

-Bonjour, Y66. Assieds-toi, nous n'avons pas de temps à perdre.

Maintenant qu'il pouvait l'observer à sa guise de son œil valide, il pouvait apercevoir une petite femme maigrichonne qu'il aurait pu trouver jolie s'il n'avait pas eu d'yeux que pour ses...Yeux. Une prunelle d'un bleu métallique, aussi glaciale qu'un matériel chirurgical stérilisé, et une prunelle...Dissimulée. Derrière un cache-œil apparemment. Victor leva les yeux au ciel.

-Qui a eu l'idée d'ainsi dissimuler ton œil ? soupira-t-il. Retire-moi ça, je veux voir ce regard que l'on dit si particuliers.

Lui laissant le temps d'obtempérer, il se détourna pour se saisir du dossier qu'il passa rapidement en revue. Il l'avait déjà mémorisé, bien sûr, mais il y cherchait la mention d'un imbécile de cache-oeil. Pendant cette brève recherche, il déclara d'un ton indolent :

-Je suis le marquis de Graham, mais pour toi ce sera Docteur Graham, ophtalmologue de métier. Je suis ton nouveau médecin attitré.

Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Mer 6 Mar - 17:07
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
Pour qui se prenait-on, à vouloir l'accompagner dans une aile qu'elle connaissait par coeur ? Amalia avait aujourd'hui la première séance avec son nouveau médecin et, sous prétexte que ce n'était pas la salle habituelle, on avait dépêché un infirmier pour l'y emmener. Cependant, elle l'avait pris comme une insulte, à sa mémoire et à son libre-arbitre, aussi avait-elle décidé de jouer la princesse. Cinq minutes avant l'heure, le sous-fifre était venu la chercher et, avec un regard dédaigneux de haut en bas, elle lui avait claqué la porte au nez, prenant le temps de se coiffer et se maquiller à son habitude. Dix minutes plus tard, le battant de bois se rouvrit et elle dépassa l'infirmier, qui n'avait rien demandé, d'un pas assuré. Tout le long du trajet, elle passa son temps à ralentir, s'arrêter puis accélérer soudainement. Surtout vers la fin, pour atteindre sa nouvelle salle en première et toquer bien avant que le pauvre souffre-douleur du jour arrive. Avant que son médecin n'ouvre, elle darda son oeil glacial sur l'infirmier.

-J'espère que cela ne se reproduira plus, je ne suis pas une gamine que l'on doit escorter. Capischi ?

Se recomposant un air neutre, elle retint un ricanement en entendant un ton sec réprimander l'infirmier, qui n'eut même pas le temps de se défendre et se liquéfia dans une litanie d'excuses, balayée par le claquement de la porte. D'un pas léger et calme, elle se dirigea vers le lit d'examen et l'abaissa légèrement pour s'asseoir dessus sans s'infliger un saut ridiculement enfantin. Son unique oeil visible détailla son nouveau médecin : un port altier voire noble renforcé par sa grande taille, des cheveux ramenés en arrière parsemés de teintes plus ou moins claires, un regard dur et assuré. D'apparence, il promettait d'être beaucoup plus intéressants que tous ses médecins précédents réunis. A cette pensée, ses lèvres carmin s'étirèrent légèrement. Sourire accentué quand il lui demanda de retirer son affreux cache-oeil. Enfin un qui reconnaissait son don à sa juste valeur.

-Qui a eu l'idée d'ainsi dissimuler ton œil ? Retire-moi ça, je veux voir ce regard que l'on dit si particulier.
-Le premier incapable qui m'a suivie a décidé de cette mesure ridicule.

Tout en se relevant, Amalia fit passer le bout de tissu au-dessus de sa lourde chevelure d'un geste mesuré et le jeta dédaigneusement dans la poubelle, avant de retourner s'asseoir comme précédemment. Ses paupières papillonnèrent pour habituer son oeil rouge à recevoir la lumière de la salle de soins, assez criarde et violente pour sa rétine d'ordinaire cachée et donc plus sensible. Elle dégagea sa vue de sa mèche noire habituelle et fixa du regard son interlocuteur. Plus elle le regardait, plus il lui disait quelque chose, hors de l'Institut et de ses mornes couloirs.

-Je suis le marquis de Graham, mais pour toi ce sera Docteur Graham, ophtalmologue de métier. Je suis ton nouveau médecin attitré.


Voilà. Le nom de Graham lui rappelait effectivement des souvenirs, l'italienne avait déjà entendu ses parents en parler, quand elle habitait encore à Florence. Décidément, cet homme gagnait de plus en plus d'intérêt à ses yeux.

-Enchantée docteur Graham, je suis Amalia Reano mais vous devez déjà l'avoir lu. Vos travaux font grand bruit à l'extérieur, c'est un honneur de vous rencontrer.
Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 7 Mar - 9:49
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia

Victor réprima son impatience tandis qu'Amalia s'exécutait avec une satisfaction parfaitement compréhensible : on ne pouvait décemment demander à une dame dotée d'un tel oeil de le cacher aux yeux du monde.

Et surtout aux yeux de Victor Graham.

-Le premier incapable qui m'a suivie a décidé de cette mesure ridicule, avait-elle d'ailleurs répondu d'une voix nonchalante tout en s'obtempérant.

Le marquis leva les yeux au ciel en grognant avec désapprobation. Les médecins incapables, voilà bien une des plus grandes tares du monde. Comment pouvait-on espérer étudier une pathologie aussi rare si l'on choisissait de sans cesse couvrir ledit oeil ? D'autant qu'Amalia ne semblait pas vraiment affectionner ce genre de fardeau. Si elle le portait toutefois, peut-être cela révélait-il une forme de docilité de la jeune femme ? Elle semblait effectivement obéissante pour le moment, mais sans être soumise, ce qui retirait une grosse épine du pied de Victor : Ce n'était donc pas une de ces chouineuses terrifiées à l'idée de subir un quelconque examen, ni une de ces insolentes de première décidées à braver l'autorité médicale dès le premier ordre. Le marquis aimait que ses patients soient calmes, mais pas ennuyeux. Il distinguait trois sortes de personnes dans ce monde : les Inutiles, les Nuisibles, et les POI, ces derniers méritant seuls l'attention de Victor.

A voir à quelle catégorie Amalia faisait partie.

Alors que le Docteur Graham s'apprêtait à énoncer quelques menaces contre celui qui avait pris de telles mesures sur Y66, ses paroles moururent au bord de ses lèvres tandis qu'il avisait l'oeil nouvellement libéré.

Sa prunelle était d'un rouge si intense qu'il en semblait presque surnaturel. Même chez les albinos Victor n'avait pu observer que des teintes rougeâtres, au mieux tournant sur le pourpre mais tirant souvent sur le marron. Or, l'oeil d'Amalia était d'un carmin aussi profond que le sang fraichement versé, aussi vif que les dernières lueurs de l'aube, aux reflets froids et métalliques semblables au gris de son autre oeil - bien plus terne en comparaison.

C'était une couleur impossible.

C'était une prunelle magnifique.

-Enchantée docteur Graham, reprit Amalia sur le même ton. Je suis Amalia Reano mais vous devez déjà l'avoir lu. Vos travaux font grand bruit à l'extérieur, c'est un honneur de vous rencontrer.

Ces flatteries ramenèrent Victor à la réalité alors qu'il s'était inconsciemment penché vers la jeune femme, un sourire émerveillé aux lèvres. Il se reprit, appréciant le compliment mais l'envoyant balader d'un geste de main : évidemment que c'était un "honneur" de le rencontrer, n'importe qui avec un minimum d'intelligence devrait s'en rendre compte. Cela dit, il était rare que les patients le reconnaissent, ils n'étaient généralement pas assez cultivés. Son sourire se fit plus amusé, son regard plus intrigué.

-Tiens tiens...dit-il. Une patiente avec un oeil aussi magnifique et un minimum de culture ophtalmologique ? J'ose donc espérer que tu as conscience de l'importance de cette pupille si particulière, malgré les contre-indications de tes précédents et incapables de médecins.

S'il y avait une pointe d'ironie, voire d'amusement, dans sa voix, le mépris de ses derniers mots étaient quant à lui tangible : s'il y avait bien une chose que le marquis ne supportait pas, c'était la médiocrité ce ses collègues.
Même si Victor avait très envie de s'intéresser à ce qu'Amalia savait exactement de son travail et de l'entendre davantage chanter ses louanges, il savait qu'il manquait malheureusement de temps - ce serait pour une autre fois, assurément. Il prit donc un tabouret qu'il plaça en face d'Amalia pour ne pas être trop surélevé par rapport à elle, et tout en s'asseyant il se saisit de sa lampe de diagnostic qu'il alluma avant de la passer sur l’œil de la patiente. La pupille se contracta sans effort, le noir cédant au rouge comme pour pudiquement en dévoiler la grandeur.

Magnifique.

-Je n'ai malheureusement pas tout mon matériel ophtalmologique avec moi, déclara Victor à regret, rangeant sa lampe dans la poche de sa blouse et en sortant un petit calepin déjà bien entamé par les notes. Pour cette première séance nous nous contenterons donc de questions simples.

Il prit quelques notes sur ses premières impressions et observations, puis reporta son attention sur Amalia. Le rouge de son oeil allait à merveille avec son expression confiante et nonchalamment assurée. Peut-être bien qu'il avait affaire à une POI, pour une fois. Mais quel dommage qu'elle gâche la beauté de son regard avec une couche de maquillage.

Il reprit de son ton impérieux :

-Dis-moi donc : comment exactement t'y prends-tu pour créer cette fameuse "illusion de douleur" chez les autres ? Y-a-t-il un processus mental préalable ? Te concentres-tu sur un point particuliers de ton interlocuteur ? Et cela diminue-t-il ta vision périphérique ?

L'ophtalmologue s'aperçut qu'il avait accéléré le ton sous l'effet de la passion qui échauffait son esprit profondément intrigué par cet œil carmin. Il passa une main pensive dans ses cheveux, fronçant les sourcils d'un air à la fois pensif et frustré.

-Peut-être vaudrait-il mieux que tu me fasses une démonstration. Nous irons chercher un cobaye après ces quelques questions.

Il avait énoncé ces mots d'un ton froid, presque badin, comme si c'était la plus naturelle des choses - ce qui, à ses yeux, l'était. Il était évidemment hors de question qu'elle lui fasse expérimenter la douleur sur lui...Quoique cela pourrait lui permettre de recueillir davantage d'informations. A voir.

Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Jeu 7 Mar - 14:26
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
Amalia décidait de la jouer docilement sans pour autant être intimidée. Si Victor Graham semblait lui accorder une certaine attention, seulement pour sa pathologie ou non, elle n'avait pas l'envie de perdre ce début de considération.  Il avait en plus paru d'accord avec son affirmation plus tôt, il gagnait décidément des points aux yeux de la jeune femme. Une moue de fierté s'installa sur ses lèvres tandis que celles du marquis laissaient s'échouer des syllabes à l'agonie. Qui aurait cru qu'un simple iris, certes d'une couleur extraordinaire, puisse avoir tant d'effet sur une autre personne ? Surtout sur quelqu'un de très compétent dans le domaine ophtalmologique, qui devait déjà avoir vu d'autres affaires plus ou moins étranges. Elle ne se recula pas quand le visage du médecin s'approcha du sien, comme pour mieux observer les nuances écarlates de son oeil, le dos bien droit et les jambes élégamment croisées. Le coin droit de sa bouche s'étira légèrement quand il sortit des brumes de son observation silencieuse, presque sacrée. Elle ne put s'empêcher de remarquer qu'ils avaient le même geste de la main, pour balayer l'ennui et l'évidence ou passer à autre chose. A voir dans quelle catégorie il plaçait les mots d'Amalia, mais elle penchait plutôt pour l'évidence. Ses compliments étaient si précieux, comment pouvait-il ne pas les prendre en compte ? Elle fit pourtant mine de rien, suivant silencieusement ses mouvements du regard.

-Tiens tiens... Une patiente avec un oeil aussi magnifique et un minimum de culture ophtalmologique ? J'ose donc espérer que tu as conscience de l'importance de cette pupille si particulière, malgré les contre-indications de tes précédents et incapables de médecins.


L'Italienne releva légèrement le menton. Il montait dans son estime, à la reconnaître à sa juste valeur et à lui dire. Il reconnaissait même la beauté de son oeil, ce que trop peu de personnes faisaient, même sans connaître la faculté presque magique qu'il possédait. Elle haussa un sourcil mi-intrigué, mi-amusé.

-Comment ignorer une telle valeur, à moins d'être foncièrement idiot ?

Cette dernière pique s'adressait évidemment aux précédents docteurs qui avaient essayé de la prendre en charge mais qui avait finalement abandonné devant l'ego d'Amalia, et en même temps était dirigée vers les patients de l'Institut, pour la majorité aussi dignes d'intérêt que des moutons de poussière sur des vieux meubles faussement précieux. Elle se retint de clore sa paupière sous les coups de l'agression lumineuse, attendant de pouvoir remettre sa tête dans sa position habituelle avant de répondre au flot de questions du docteur Graham.

-Je n'ai rien à faire, juste à regarder la personne de mon choix directement, l'illusion se crée que je le veuille ou non. Par expérience, la douleur peut surgir n'importe où, je n'ai pas encore trouvé le mécanisme ni le moyen de choisir où précisément et selon ma volonté. Ma vision périphérique est aussi réduite que lorsqu'on fixe un point particulier. Par contre, cela est assez fatiguant, en fonction de la durée de l'illusion.
-Peut-être vaudrait-il mieux que tu me fasses une démonstration. Nous irons chercher un cobaye après ces quelques questions.

A cette proposition, le visage de la demoiselle s'illumina et un grand sourire se dessina, dévoilant légèrement la pointe de ses canines, dans une expression à la fois ravie et sadique. Elle ressassa les différentes expériences qu'elle avait pu faire, mais aucune ne semblait suffisamment intéressante pour Amalia ou le marquis de Graham. A part peut-être Ange Barrabil, mais est-ce que son médecin accepterait, même pour la science ? Il valait mieux se contenter d'un patient, bien qu'aucun ne soit estimable.

-J'ai déjà eu quelques... sujets d'expérience, mais rien de brillant. Je peux cependant vous les décrire si vous le souhaitez.


Un frisson d'excitation remonta le long de sa colonne vertébrale. Allait-elle avoir l'autorisation officielle de continuer à traumatiser des cobayes dans tout l'Institut ? Cette simple supposition l'emplissait de joie et son médecin entrait dans la catégorie de personnes qu'elle estimait, au même titre que Donatien Elpida ou Dante.
Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 7 Mar - 17:50
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Amalia avait l'air d'aller dans le sens de Victor, du moins c'est ce que ses paroles laissaient entendre. Le Docteur Graham était satisfait de voir la jeune femme consciente, voire fière, de son œil. Comme elle le disait elle-même, il fallait être idiot pour penser différemment : elle lui ôtait les mots de la bouche.

Le flot de question du marquis ne sembla pas déranger la patiente, qui y répondit posément :

-Je n'ai rien à faire, juste à regarder la personne de mon choix directement, l'illusion se crée que je le veuille ou non. Par expérience, la douleur peut surgir n'importe où, je n'ai pas encore trouvé le mécanisme ni le moyen de choisir où précisément et selon ma volonté. Ma vision périphérique est aussi réduite que lorsqu'on fixe un point particulier. Par contre, cela est assez fatiguant, en fonction de la durée de l'illusion.

Victor prit en note ses remarques, son écriture rapide laissant entrevoir des lettres d'une précision exemplaire. Une moue naquit toutefois sur son visage tandis qu'il réfléchissait : par quel biais ce procédé mental reposait-il ? Comment l'iris de Y66 pouvait-il provoquer un message nerveux de cette intensité ? Cela avait-il un rapport avec la longueur d'onde particulière qu'était ce rouge intense ? Ou bien y avait-il un processus hormonal ? Cela ne pouvait être qu'un seul de ces choix, puisque d'après les dires de la patiente, l’œil en lui-même ne réalisait aucun effort conscient. Décidemment, sa réponse créait encore plus de questions qu'elle n'y répondait, alors même que le marquis avait déjà réfléchi à cette pathologie au moment où il avait lu le dossier. Mais malgré la légère frustration que cela faisait naître dans sa poitrine, le challenge n'en était que plus élevé et ne l'excitait que davantage. Bon sang, comme il aurait aimé pouvoir réaliser des tests plus précis sur le champs ! Il lui fallait échantillonner cet œil, mais il n'avait pas les outils nécessaires pour le moment. Victor poussa un léger soupir, mais déjà Amalia continuait, un sourire pernicieux relevant délicatement ses lèvres écarlates :

-J'ai déjà eu quelques... sujets d'expérience, mais rien de brillant. Je peux cependant vous les décrire si vous le souhaitez.

L'intérêt de Victor fut ravivé et il porta sur elle un regard où brillait une lueur passionnée. Des expériences ? Eh bien, la gamine était bel et bien pleine de surprise ! Elle lui mâchait le travail, voilà qui était plaisant. Pourquoi fallait-il que tous les patients ne soient pas comme elle ? Elle ne s'encombrait pas d'éthique inutile, au profit d'un intérêt presque scientifique pour sa pathologie. Si Victor n'était pas aussi imbu de lui-même, il aurait été admiratif. A défaut, il se contenta d'un sourire appréciatif.

Oui. C'était bien une POI.

-Voilà qui est intéressant, annonça-t-il. Dis-moi tout, et ne te rationne pas sur les détails, en particuliers sur la condition physique préalable des sujets et sur leur réaction.

Douleur ? Oui. Mais à quelle intensité ? Quelle durée ? C'était le genre de détails qu'il attendait. Victor se demandait si c'était également les informations qu'avait essayé de recueillir la jeune femme. En vue du sourire qui avait teinté son jeune visage, le grand médecin se doutait que ces expériences n'avaient pas été soumise qu'à l'objectivité d'Amalia, mais il ne pouvait pas la blâmer : elle n'avait pas encore le "détachement" de Victor, elle ne l'aurait peut-être jamais. Et puis il n'en avait rien à fichtre qu'elle prenne du plaisir à réaliser ses expériences tant qu'elle les réalisait scrupuleusement. Victor avait toujours considéré l'empathie comme une marque de faiblesse, de toute façon.

Et s'il y avait un Dieu autre que Victor, lui seul savait à quel point il exécrait la faiblesse.

Plus il y pensait, plus il lui semblait important qu'il puisse la voir en direct utiliser son illusion. Avant qu'elle ne puisse lui répondre, il lui fit un signe de main pour lui indiquer de patienter, puis il se leva et entreprit d'aller chercher ses clés dans la poche de son long manteau noir, discrètement accroché sur un porte-manteau. Le marquis revint alors s'asseoir, ses clés dans la même main que celle qui tenait son carnet. Il eut alors un regard extrêmement attentif alors qu'il se tenait prêt à écouter les paroles de sa patiente et à les noter.

-Tu peux poursuivre, lui indiqua-t-il, le vert intense de son regard plongé dans les yeux impossibles de celle qui lui faisait face.

L'éclat de la carte électronique dans sa main, réfléchissant la lumière pâle du néon, était une promesse : quand Victor aurait obtenu assez d'informations sur la théorie, il allait être temps de lui montrer la pratique.


Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Sam 9 Mar - 13:30
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
Ses réponses ne semblaient pas avoir éclairé la lanterne du docteur Graham, bien au contraire, et elle riait intérieurement de cette confusion. Toute trace de frustration disparut du visage de l'homme quand elle évoqua les expériences qu'elle menait sur les autres résidents de l'Institut.

-Voilà qui est intéressant. Dis-moi tout, et ne te rationne pas sur les détails, en particuliers sur la condition physique préalable des sujets et sur leur réaction.

Evidemment que les résultats qu'elle avait récolté étaient importants. Cependant, elle ne se rappelait pas de tous ses cobayes. Pourquoi prendre le temps de se souvenir d'insectes rampant dans leurs gémissements incessants, absolument indignes de toute considération ? En quatre ans, nombre de victimes étaient passées sous son iris rubis, et les quelques dignes d'intérêt ne dataient que que deux ans maximum. La tête légèrement penchée sur le côté, Amalia prenait du temps pour trier les test intéressants et les autres, cherchant les informations demandées par son médecin : identité et conditions physiques, temps, résultats. Heureusement qu'elle avait eu la présence d'esprit de demander à ses proies leur ressenti, quand elles étaient encore conscientes... Cependant, elle n'avait pas sur elle le carnet où elle notait ces détails, ce qui lui arracha une légère grimace. Au geste de Victor, elle rassembla ses pensées et commença son récit, factuel et dénué de toute émotion ou empathie. Elle n'était pas là pour les sentiments, mais pour satisfaire sa soif de curiosité et de souffrance.

-Je ne me rappelle pas pas de tous mes cobayes, la majorité ayant à peine supporté une seconde ou deux avant de s'évanouir, certainement à cause d'une faible constitution et ce quelque soit l'âge. J'ai testé Sheila McElroy, patiente X assez sportive, ça a duré assez longtemps, facilement quatre ou cinq minutes, avant qu'elle ne soit inconsciente. Je ne sais pas où la douleur a surgi, je pense aux poumons ou à la gorge car elle avait du mal à respirer. Nadia Snavely, patiente Y et relativement faible, m'a dit qu'elle avait d'abord eu une douleur physique puis "mentale" en quelque sorte, car elle a repensé à des souvenirs particulièrement désagréables. Cela a duré une ou deux minutes. Le dernier patient qui m'a marquée est Dante Becchino, patient Y lui aussi, assez grand et en très bonne condition physique, ça a été très rapide et il n'a ressenti aucune douleur, certainement grâce à sa pathologie, même si je soupçonne que cela a affecté ses muscles, j'ai senti son bras trembler.

Venaient ensuite les médecins qui avait subi son illusion sensorielle, cependant elle ne savait pas dans quel ordre en parler. Par intérêt pour sa curiosité et par chronologie, ou par hiérarchie ? D'autant que terminer par le médecin en chef, maintenant directeur suffect, avait un poids considérable et elle ne pourrait qu'en être fière. Mais Donatien n'avait pas eu une réaction très intéressante. Non, il ne méritait pas d'apparaître en dernier dans ses explications.

-Pour les médecins, il y a eu Donatien Elpida, j'étais particulièrement en colère contre lui, aussi cela n'a pas duré longtemps, une minute tout au plus, pourtant il était à deux doigts de tomber dans les vapes. Cela peut aussi être dû à la chaleur, nous étions en août. Assez peu intéressant finalement. Enfin, Ange Barrabil m'a demandé volontairement d'utiliser mon oeil contre lui, ça n'a duré que quelques secondes. Son ressenti est le plus complet jusqu'à maintenant : il a d'abord eu une sensation de puissance avant de souffrir, d'abord à l'estomac puis globalement dans tout son corps. Il estime que la douleur surgit là où la personne a déjà eu mal auparavant.

L'italienne ne s'était pas sentie obligée de préciser la forme physique des deux docteurs, après tout ils étaient des collègues du marquis, qui devait très certainement les avoir déjà croisés. Donc pourquoi s'embarrasser de détails inutiles ? Le regard vairon passa des yeux vert émeraude, encerclés par des verres relativement fins, au reflet métallique de la carte dans la lumière blafarde. La clé qui lui jurait de l'emmener au-dehors pour trouver un cobaye suffisamment intéressant pour les deux fauves, médecin et patiente.

-Il se peut que quelques détails soient manquants, je ramènerais le carnet où je consigne mes résultats la prochaine fois si vous le souhaitez.
Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Dim 10 Mar - 0:31
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Pendant que Victor était allé chercher sa carte, il avait remarqué que sa patiente prenait le temps de réfléchir, ce qui explique probablement la réponse fournie qu'elle lui donna :

-Je ne me rappelle pas de tous mes cobayes, la majorité ayant à peine supporté une seconde ou deux avant de s'évanouir, certainement à cause d'une faible constitution et ce quelque soit l'âge. J'ai testé Sheila McElroy, patiente X assez sportive, ça a duré assez longtemps, facilement quatre ou cinq minutes, avant qu'elle ne soit inconsciente. Je ne sais pas où la douleur a surgi, je pense aux poumons ou à la gorge car elle avait du mal à respirer. Nadia Snavely, patiente Y et relativement faible, m'a dit qu'elle avait d'abord eu une douleur physique puis "mentale" en quelque sorte, car elle a repensé à des souvenirs particulièrement désagréables. Cela a duré une ou deux minutes. Le dernier patient qui m'a marquée est Dante Becchino, patient Y lui aussi, assez grand et en très bonne condition physique, ça a été très rapide et il n'a ressenti aucune douleur, certainement grâce à sa pathologie, même si je soupçonne que cela a affecté ses muscles, j'ai senti son bras trembler.

Victor ne connaissait aucun des noms qu'elle lui donna - il ne retenait pas l'identité des Inutiles - mais il prit soin de les marquer pour peut-être un jour aller corroborer ces informations. Il fronça toutefois les sourcils d'un air ennuyé : ces expériences manquaient de rigueur et de comparatifs. Néanmoins, Amalia restait une patiente, pas une scientifique, donc ce n'était pas surprenant. Il était appréciable qu'elle ait demandé leur ressenti à ses sujets d'expériences, mais la différence entre chacun de ces témoignages était réellement fascinante : cela signifiait que la douleur ressentie différait non seulement en intensité mais également en spécificité pour chacun. Donc, cette douleur était bel et bien propre à chacun, et résultait bien d'un processus mental plus que physique - sauf si la condition physique préalable de chaque patient intervenait ? Fascinant. Vraiment fascinant.

Tandis qu'il gribouillait ses notes sur son calepin, un léger sourire passionné aux lèvres, Y66 continuait son rapport, mais quittant cette fois le registre des patients à la surprise du marquis.

-Pour les médecins, il y a eu Donatien Elpida, disait-elle d'un ton toujours aussi froid et détaché. J'étais particulièrement en colère contre lui, aussi cela n'a pas duré longtemps, une minute tout au plus, pourtant il était à deux doigts de tomber dans les vapes. Cela peut aussi être dû à la chaleur, nous étions en août. Assez peu intéressant finalement. Enfin, Ange Barrabil m'a demandé volontairement d'utiliser mon oeil contre lui, ça n'a duré que quelques secondes. Son ressenti est le plus complet jusqu'à maintenant : il a d'abord eu une sensation de puissance avant de souffrir, d'abord à l'estomac puis globalement dans tout son corps. Il estime que la douleur surgit là où la personne a déjà eu mal auparavant.

Cette fois, évidemment, les noms étaient familiers à Victor qui redressa la tête, ayant arqué un sourcil. Tiens donc, elle expérimentait aussi sur les médecins ? Et le Docteur Barrabil s'était prêté volontairement au jeu ? C'était osé : si un Inutile avait un jour osé commettre ce genre d'erreur sur le marquis lui-même, il aurait probablement pris un malin plaisir à lui arracher les yeux pour les enfermer dans une boîte. Cela dit, ce n'était pas le cas, et Victor avait aussi peu d'états d'âmes à l'égard de ses confrères qu'il en avait pour ses patients.

-Expérimenter sur les médecins, c'est osé, reconnut-il, désinvolte. A l'avenir, je préférerais que tu me préviennes avant de réaliser ce genre d'expériences sur mes confrères : il me sera plus simple de te couvrir si l'un d'entre eux décide de se venger. Par ailleurs, je serais horrifié si ton précieux oeil devait payer le prix des informations que tu récoltes.

Il pensait en particuliers à Donatien qui n'était pas du genre à pardonner facilement. Il inscrivit ses dernières notes sur son calepin avant de conclure :

-Cela ne s'applique évidemment pas aux médecins volontaires, ni aux patients.

Et par cette simple phrase,  Victor donnait son assentiment pour qu'Amalia officialise ses expériences en toute impunité. Après tout, elle n'avait pas besoin de sa permission pour de vulgaires patients : son autorisation était déjà acquise, puisque c'était pour la "science".

-Il se peut que quelques détails soient manquants, je ramènerais le carnet où je consigne mes résultats la prochaine fois si vous le souhaitez, ajouta alors Amalia.

Le regard de Victor brilla d'avidité.

-Pourquoi attendre la prochaine fois ? Je passerai le chercher dès la fin de notre séance. Il serait également appréciable que tu y distingues une échelle d'intensité de douleur commune à chaque sujet, si ce n'est déjà fait, plutôt que tu me décrives empiriquement leur ressenti.

Le grand médecin consulta brièvement ses notes, puis rangea son calepin et son stylo dans sa poche avant de se relever, jouant de la clé dans sa main. Son regard était distrait, mais il était évident en vue de son expression qu'il était impatient à l'idée d'aller s'essayer à la pratique, comme convenu. Ses yeux passèrent sur le magnifique carmin de l'oeil d'Amalia tandis qu'il l'invitait d'un mouvement de la tête à le suivre.

-Mais assez discuté, acheva-t-il en s'avançant impérieusement vers la porte. Allons plutôt te trouver un cobaye pour que tu puisses me faire une démonstration. N'importe qui fera l'affaire pour le moment, je veux juste assister à ce remarquable phénomène.

Il ouvrit la porte, et en bon gentleman qu'il était, le marquis laissa passer avant lui sa patiente. Il était beaucoup plus grand qu'elle, ce qui rendait la frêle stature de la jeune femme encore plus fragile aux yeux du médecin. Il avait l'impression que s'il la secouait trop fort, ses os allaient se briser entre ses doigts. C'était incroyable qu'elle ait hérité d'une pathologie aussi destructrice tout en étant dotée d'un corps si faible. Peut-être que c'était justement une adaptation évolutive ? La théorie était intéressante, mais Victor soupçonnait plutôt la jeune femme d'être semblable à une de ces silènes grecques : physiquement rendue disgracieuse par sa faiblesse - même si évidemment elle n'était pas désagréable à regarder -, mais intérieurement riche par sa pathologie et son insensibilité.

Le marquis, sans plus attendre, ferma la porte à clé et s'engouffra dans le couloir, scrutant les patients d'un œil strict. Victor attendait, presque nonchalamment, qu'Amalia choisisse sa victime.



Dernière édition par Victor Graham le Mer 13 Mar - 20:08, édité 1 fois
Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Lun 11 Mar - 13:02
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
Alors qu'elle décrivait ses expériences, Amalia observait le visage du marquis, bien plus expressif qu'au tout début de leur séance. Rien qu'en le regardant, elle pouvait presque entendre les questions tourner dans son esprit et ne pouvait s'empêcher de sourire en remarquant l'excitation qui étincelait dans son regard. Elle était intriguée par ce médecin qui partageait son intérêt pour l'empirique, avec un tel manque d'empathie et d'éthique ; jamais elle n'avait croisé quelqu'un qui lui ressemblait autant, même à l'Institut. Et surtout, qui paraissait presque plus passionné qu'elle-même pour sa pupille rouge. Un rire cristallin secoua ses épaules en lisant la surprise sur les traits de son interlocuteur. Il n'était certes pas commun de soumettre d'autres médecins à l'épreuve, mais un statut ne les protégerait jamais de la curiosité, elle n'en avait que faire de leurs représailles.

-Expérimenter sur les médecins, c'est osé. A l'avenir, je préférerais que tu me préviennes avant de réaliser ce genre d'expériences sur mes confrères : il me sera plus simple de te couvrir si l'un d'entre eux décide de se venger. Par ailleurs, je serais horrifié si ton précieux oeil devait payer le prix des informations que tu récoltes. Cela ne s'applique évidemment pas aux médecins volontaires, ni aux patients.

Une moue boudeuse, presque enfantine, se dessina sur le visage de la jeune femme. Elle aimait trop son libre arbitre pour prévenir avant même d'expérimenter. Surtout que cela venait inconsciemment, en fonction de la situation : si elle devait d'abord aller voir Victor Graham pour s'occuper du cas d'un médecin, il aurait largement le temps d'échapper à ses griffes, elle serait plus frustrée qu'autre chose. Les derniers mots lui rendirent cependant le sourire, au moins elle aurait toujours l'opportunité de se défouler sur les patients sans qu'ils ne lui disent rien, de par la peur qu'elle leur instaurait et l'autorisation du docteur Graham, qui lui non plus ne leur semblait pas rassurant. L'évocation du carnet éveilla encore son intérêt, d'après ses yeux brillants.

-Pourquoi attendre la prochaine fois ? Je passerai le chercher dès la fin de notre séance. Il serait également appréciable que tu y distingues une échelle d'intensité de douleur commune à chaque sujet, si ce n'est déjà fait, plutôt que tu me décrives empiriquement leur ressenti.
-Je préfère vous le laisser une fois que j'aurais rajouté cette échelle d'intensité.

Elle ne lui donnerait donc lors de la prochaine séance, pour se laisser le temps de réfléchir à une échelle pertinente. De un à dix ? Dans quel sens ? A quelle type de douleur correspond quel chiffre ? Ces questions prendraient certainement tout son temps jusqu'au lendemain. Amalia n'en démordrait pas : il n'aura pas son carnet sans cette précision.

-Mais assez discuté. Allons plutôt te trouver un cobaye pour que tu puisses me faire une démonstration. N'importe qui fera l'affaire pour le moment, je veux juste assister à ce remarquable phénomène.

Avec enthousiasme, Amalia quitta le lit d'examen et suivit le médecin. Sentant un poids sur ses épaules alors qu'elle passait devant lui, elle tourna légèrement la tête et planta son regard bicolore dans celui du docteur, essayant de percer ses pensées à jour, sans succès. Cet échec la frustrait, son nez se retroussa légèrement et elle se détourna pour reporter son attention sur les patients qui arpentaient le couloir.

-Un patient un minimum résistant serait plus intéressant, sinon ça sera trop court.


A ces mots, elle se dirigea vers un jeune homme qui la dépassait d'une tête, qui semblait en bonne condition physique sans être trop musclé, à l'air plutôt docile et niais. Facile à manipuler. Entortillant une longue mèche noire autour de son doigt, elle lui demanda de le suivre en minaudant légèrement. Alors qu'il acceptait, elle tourna les talons vers le docteur avec un sourire malsain.

-Celui-ci est parfait.

Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mar 12 Mar - 20:40
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Amalia prit quelques secondes pour observer les badauds qui circulaient dans le couloir, mais c'était quelques secondes de trop. Victor attendait, impatient malgré son pas posé, les bras joints dans le dos par ses mains nouées. Le vert de ses yeux passait sur chacun des patients que la jeune femme laissait filer, s'assombrissant davantage à chaque fois. Le marquis n'aimait pas qu'on le fasse attendre, encore moins quand il était aussi intrigué par une pathologie. Après une éternité de quelques secondes, alors qu'il s'apprêtait à témoigner oralement de son impatience, Amalia déclara :

-Un patient un minimum résistant serait plus intéressant, sinon ça sera trop court.

Et sur ces mots, elle partit rejoindre d'un pas léger un adolescent que Victor avait dédaigneusement ignoré. Pendant qu'elle lui glissait quelques mots, le marquis observa ce nouveau protagoniste avec un intérêt mitigé. Assez grand pour son âge, un visage bouffi et dénué d'intelligence, rien ne le distinguait du reste des Inutiles, même ses yeux étaient d'un marron on ne peut plus banal. Il ne semblait pas à Victor particulièrement résistant, mais Y66 sembla s'en satisfaire et rejoignit son médecin avec un sourire carnassier qui éclairait son visage d'une sombre lueur. Son nouveau cobaye la suivit docilement, abordant un léger sourire niais qui s'effaça rapidement quand il se rendit compte que la jeune femme se dirigeait vers un docteur. Commençait-il à comprendre qu'il n'était qu'un bête mouton plongeant droit dans la gueule des loups ? Probablement pas. Les Inutiles ne se rendaient généralement jamais compte de leur infériorité.

-Celui-ci est parfait, reprit alors Amalia.

Victor lui jeta un bref regard. La patiente semblait grandement apprécier le moment à venir, ou peut-être était-elle impatiente de pouvoir impressionner son nouveau médecin ? Le marquis ne pouvait pas la blâmer : il était tout aussi pressé d'assister à la suite des événements.

Se départissant de l'intérêt visible qui le faisait luire, son regard se tourna à nouveau vers l'adolescent qui tressaillit sous la sévérité de son expression. Il semblait désormais nettement moins rassuré et cherchait de manière visible à fuir la confrontation.

-Nom, âge, pathologie , requit alors Victor d'un ton strict en reprenant son calepin en main.

Le Docteur Graham ne perdait pas de temps en politesse ou explications inutiles, il n'en voyait pas le besoin. Baissant les yeux vers son papier, il inscrivit sans attendre le matricule du patient, qui était sans surprise un Y.

-Je...Euh...Benjamin Mollock, 16 ans...s-schizophrène,  bredouilla le patient, visiblement mal à l'aise.

Griffonnant sa réponse sur son calepin, Victor commença à regagner le calme de sa salle d'examen, l'adolescent le suivant sans protester. Une fois dans son antre, le Docteur Graham se pencha pour mieux observer ses insipides yeux. Il ne nota pas d'anomalies particulières, sa sclérotique étant simplement légèrement rougie par ce qui semblait être un manque de sommeil. Notant toutefois ce détail, l'ophtalmologue passa ensuite sa lampe de diagnostic devant le regard du patient qui cilla sous l'agression lumineuse. Les contractions de l'iris étaient normales. Rien ne sortait du commun dans les yeux de ce patient a priori.

C'était effectivement un bon témoin d'expérience. Amalia l'avait bien choisi, finalement.

Satisfait, le marquis rangea sa lampe. Un léger sourire vint orner ses lèvres, vierge de toute sympathie. C'était un sourire avide et froid, un sourire d'un intérêt brûlant et impitoyable.

-Excusez-moi, mais qu'est-ce qu-...commença à demander l'Inutile.

-Il est tout à toi, Amalia, l'interrompit alors Victor.

Il n'avait pas utilisé son matricule : c'était une humiliation qu'il réservait aux Nuisibles et aux Inutiles. Calepin en main, le Docteur Graham se recula pour mieux pouvoir observer les deux protagonistes. Dans un coin du train infernal de sa pensée, il regretta de ne pas pouvoir assister à la scène dans un endroit plus approprié, plus équipé, mais il ne voulait pas perdre davantage de temps.

Le spectacle allait commencer.



Dernière édition par Victor Graham le Mer 13 Mar - 20:14, édité 1 fois
Victor Graham
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Amalia ReanoBras-droit de Victor
Mer 13 Mar - 12:54
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Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
Amalia avait senti le médecin bouillir d'impatience dans son dos, ce qui l'avait fait doucement sourire. Cependant, ce n'était pas pour combler cette attente qu'elle s'était dirigée vers le grand niais, si personne n'avait été intéressant elle n'aurait pas fait un pas. Suffisamment résistant pour pouvoir observer d'éventuels résultats mais pas assez intelligent pour flairer le piège et se débattre dans la toile d'araignée tissée par la patiente et le docteur. Ses yeux en amande étaient légèrement plissés et ses lèvres se tordaient sordidement, tandis qu'ils rentraient dans la salle de soins pour examiner le regard du cobaye du jour. On lui avait autorisé à avoir autant de jouets qu'elle le souhaitait, c'était certainement la meilleure nouvelle de tout son séjour à l'Institut.

Alors que le docteur Graham vérifiait les yeux du patient Y, un certain Benjamin Mollock, la jeune femme, légèrement en retrait, tapotait ses ongles contre son avant-bras. Un schizophrène, si peu original. Sauf si sa pathologie se manifestait pendant l'expérience, qui prendrait alors un tournant beaucoup plus intéressant. Par contre, si jamais il essayait de lui lever la main dessus, il n'était pas du tout certain qu'elle sache se contenir. Elle guetta la réaction du marquis qui, s'il avait paru sceptique au départ, était visiblement satisfait de celui qu'elle avait choisi. C'était évident, son choix n'était pas critiquable, elle désignait toujours les personnes les plus intéressantes possible. L'inquiétude et la panique du jeune homme la firent légèrement ricaner.

-Il est tout à toi, Amalia.

L'utilisation de son nom au lieu de son matricule la galvanisa et son sourire morbide s'agrandit encore, le bout pointu de ses canines étant légèrement dévoilé et lui donnant un air de fauve ou de loup se préparant à sauter sur sa proie, pour se repaître de sa chair. Ou de sa souffrance ici, le sadisme des prédateurs n'était plus à démontrer. D'une démarche souple, elle s'approcha du lit d'examen. Rajoutant une couche de manipulation, elle se pencha à l'oreille du cobaye et murmura sournoisement :

-Si tu coopères, tu seras éventuellement récompensé. Surtout, ne bouge pas.

C'était un mensonge éhonté, mais elle n'en avait que faire. Pour être sûre de son immobilité, elle le força à s'allonger et s'assit sur son ventre, les deux jambes du même côté. Si ses mouvements avaient été mesurés jusqu'à maintenant, ils se précipitèrent : elle rejeta ses cheveux derrière son épaule et, su'appuyant sur sa main gauche, l'autre s'assurait que le schizophrène ne ferme pas les yeux, étirant la peau de ses paupières entre deux doigts, ses ongles pénétrant légèrement la chair. Elle planta son oeil rouge sang dans le regard effrayé de Benjamin, se délectant de la souffrance qui apparaissait déjà. Est-ce qu'il crierait ? Où aurait-il mal ? Dans quelle mesure était-il résistant ? Tant de questions et pas encore de réponses...

Amalia le sentait tressauter et essayer de se libérer de son étau sous ses cuisses, mais elle resta fermement en place, faisant même exprès de peser de tout son poids. Elle avait envie de tourner le regard vers le marquis, pour observer sa réaction, mais cela mettrait fin à l'expérience, aussi elle se contint.
Amalia Reano
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Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mer 13 Mar - 22:09
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Le sourire d'Y66 ne semblait pas s'arrêter de croître tandis qu'elle guidait le sujet d'expérience vers le lit d'examen, sous le regard attentif de Victor. L'adolescent s'y coucha après que la jeune femme lui a murmuré quelques mots, et elle s'assit sur lui avec un flegme à toute épreuve. Le marquis ne comprenait pas l'intérêt de ce petit manège : n'aurait-elle pas pu utiliser son oeil alors que le patient était debout ? Ne voyait-elle pas que son médecin attendait ? Et si elle cherchait à l'immobiliser, pourquoi diable n'avait-elle pas prévenu Victor avant ! Cela le frustra, mais il resta impassible, trop occupé à observer chaque mouvement des pupilles d'Amalia et de l'Inutile pour s'en formaliser. Il s'en occuperait plus tard.

S'assurant que son cobaye ne puisse pas bouger, Y66 écarta ses paupières et obligea le pathétique adolescent à la regarder droit dans les yeux. Victor se figea, dans l'attente, son stylo crispé dans sa main gauche.

Et alors le spectacle commença.

La pupille d'Amalia sembla se rétrécir tandis que celle du patient se dilatait très fortement. Toute l'attention de l'adolescent semblait être focalisée sur cette prunelle carmine qui le fixait avec une intensité sanguine, et sa respiration s'accéléra brutalement. Ses lèvres se serrèrent tandis qu'il tentait de retenir un gémissement de douleur, et ses paupières tentèrent en vain de se clore, mais les griffes de la jeune femme étaient presque plantées dans la fine peau qui entourait ses yeux. Pourtant, malgré ces vains efforts pour vaincre la poigne de la patiente, l'adolescent ne semblait pas capable de vaincre l'attrait que la prunelle rouge exerçait sur son propre regard : ses pupilles, désormais si larges qu'elles dissimulaient presque le marron rébarbatif de ses iris, restaient fixées dans le rouge de celle qui lui faisait face avec une immobilité que partageaient celles d'Amalia. Le Docteur Graham, sans quitter des yeux la scène, prit autant de notes qu'il pouvait de ces observations tandis que le patient commençait à être agité de spasme de souffrances, la douleur déformant ses traits en une expression infiniment laide. A l'inverse, le marquis abordait un regard rendu ardent par la fascination que cette scène exerçait sur lui, et son visage paraissait bien plus jeune sous la lueur verte flamboyante de ses yeux. Ses pensées allaient si vite qu'il peinait à en noter la moitié, ses connaissances scientifiques se bousculant pour tenter de donner un nom à chacune de ses observations et de les lier entre elles. Victor était si absorbé qu'il en oubliait de sourire, un trait pensif barrant simplement ses lèvres.

Le patient finit par gémir, un bruit lancinant et plaintif qui s'éleva dans le silence glacial de la pièce.

-A-Arrête...supplia-t-il entre ses dents serrées, un sanglot refoulé faisant rouler ses syllabes.

Peut-être, malgré son cerveau d'Inutile désormais aveuglé par la souffrance, comprit-il qu'il ne trouverait aucun soutien dans cette pièce car s'il tendit rapidement la main vers Victor, il la laissa retomber tout aussi vite, son autre main serrant le tissu du lit d'examen comme s'il empoignait une bouée. Ses sursauts se firent plus violents, et le marquis fut surpris que la frêle patiente parvienne à rester en place. Mais, ultimement, la souffrance sembla décupler la force de l'adolescent, qui commença à se débattre avec l'énergie du désespoir. Des gémissements de plus en plus nombreux lui échappaient, comme si la torture ne faisait que se renforcer.

-Où as-tu mal ? demanda Victor tandis qu'il marquait ce détail, craignant que le patient ne finisse par s'évanouir tant il semblait en souffrance.

Le marquis n'était pas sadique. Il n'éprouvait aucun plaisir à observer les autres souffrir, à moins que ces derniers n'aient cherché à l'humilier. Cela ne le rendait pas empathique pour autant, bien au contraire : observer l'adolescent gesticuler ne provoquait chez lui qu'une froide indifférence. En revanche, savoir que la raison de cette souffrance était d'origine oculaire et qu'il faisait face à une pathologie aussi puissante provoquait en lui une délectation incroyable. Comment un simple regard pouvait-il provoquer de tels stimuli nerveux ? Il fallait absolument qu'il en découvre le secret.

Il. Le. Fallait.

A cette pensée, il observa plus attentivement Y66. Quelque chose de sombre semblait irradier d'elle, et il sembla à Victor que la teinte de son oeil était plus vive, comme embrasée.

-M-Ma tête...pleurnicha l'Inutile. M-M-Ma...

Un cri rauque, semblable au râle d'un animal blessé, lui échappa, lui coupant la parole. Victor n'en tint pas compte.

-Décris moi tes sensations, ordonna-t-il simplement d'un ton pressé, souhaitant recueillir autant d'informations que possible tant que son sujet d'expérience était dans le cœur du sujet.

L'adolescent n'eut pas le temps à répondre et il eut soudain un sursaut si brutal qu'il désarçonna à moitié son bourreau - qui était après tout bien plus chétive que lui. Ce mouvement dut mettre fin au contact visuel, ou simplement redonner espoir à l'adolescent, car il empoigna soudain le poignet d'Amalia avec une férocité nouvelle. Victor nota alors avec intérêt que ses yeux étaient exorbités, les pupilles dilatées laissant apercevoir une sclérotique encore plus rouge qu'à son arrivée.

-L-LACHE-MOI ! hurla-t-il en repoussant avec violence la jeune femme.

Le regard de Victor se durcit devant les vaines tentatives de fuir du sujet, mais il resta pourtant immobile. Si la situation dégénérait, il interviendrait, mais en attendant, il était curieux de savoir si Y66 parviendrait à reprendre le dessus à l'aide de sa pathologie.

C'était après tout autant une expérience sur l'Inutile que sur Amalia.

Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Mer 13 Mar - 23:15
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
L'adrénaline réchauffait le corps d'Amalia, elle en avait presque des frissons d'excitation. Ses ongles étaient recourbés comme des griffes sur le crâne et la joue de son cobaye et elle observait le spectacle de sa souffrance avec un délice à peine dissimulé. Son propre bras tremblait presque sous son poids mais elle bloqua son coude en avant pour se stabiliser, donnant un angle assez peu commun à son membre. Ses oreilles étaient à l'affût du moindre gémissement, du moindre mot de supplication prononcé. Sa vision était certes focalisée sur le regard du patient mais elle voyait ses traits se déformer sous la douleur en une horrible grimace, qu'elle se plaisait à contempler. Si la respiration de la victime était erratique, celle de son bourreau était lente, bien qu'elle ait dû entrouvrir la bouche pour prendre l'air plus profondément. Ses lèvres étaient toujours étirées par un sourire malsain, lui donnant un air de poupée de porcelaine cassée. Voire démoniaque, si l'on croyait au paranormal.

Il était parfait. Jamais elle n'avait eu quelqu'un d'aussi résistant face à elle, hormis Dante mais il était particulier. Il était même capable de prononcer des syllabes, certes balbutiantes, mais c'était plus que ce qu'elle n'avait jamais vu. Cette expérience était mémorable. Le bassin d'Amalia suivait les sursauts du patient, lui permettant de rester en place malgré tout. Elle accentua tout de même la pression exercée par ses cuisses et appuya son bras libre sur l'épaule moite pour le maintenir en place. Elle entendait les mots sans les comprendre, toute son attention passant dans son iris rouge. Même son oeil argenté ne voyait plus aussi bien : les rares couleurs étaient fades, les contours étaient flous. Cependant, cet effet était contrebalancé par l'autre oeil, qui voyait parfaitement et peut-être même avec plus de précision. Elle savait qu'elle devait faire attention, que c'était le signe d'un début de fatigue, mais elle voulait continuer le test coûte que coûte.

L'italienne fut surprise de sentir un contact sur sa peau, elle en perdit toute sa concentration et regarda par réflexe la main qui s'était accrochée à son poignet avec curiosité. Avant qu'elle n'ait le temps de comprendre, elle se sentit basculer au pied du lit d'examen, son épaule heurtant le sol. Sonnée, à la fois par le choc, la surprise et la fatigue, elle mit un peu de temps à se relever. Elle eut de la chance que ses jambes ne cèdent pas sous son poids. Tête baissée, ses longs cheveux cachant son visage et son regard, elle réfléchissait. Il avait osé la toucher ? Il avait osé la renverser ? Elle, reine de cet Institut, mise à terre par lui, un misérable vermisseau ? Une colère sourde bouillonnait en elle, prête à jaillir sur le patient Y qui tentait de reprendre son souffle avant de s'enfuir. Il ne s'en sortirait pas ainsi. Si ses forces étaient maigres, elles étaient quand même décuplées par la fureur, elle s'en sortirait face à quelqu'un qui avait subi sa torture. Alors qu'il allait se relever, elle plaqua sa main sur sa gorge.

-Non ho finito, gronda-t-elle.

Sans aucun état d'âme, Amalia le fit lui aussi tomber au sol et reprit sa position, cette fois-ci à califourchon sur le torse du jeune homme. Une flamme courroucée faisait brûler son oeil rouge d'une lueur nouvelle. Elle avait soif de souffrance et de violence, et elle comptait bien lui faire payer son affront. Elle appuya davantage sa main sur la trachée de sa proie et se pencha vers son visage, prenant garde à ne pas cacher la vue à son médecin à cause de sa chevelure corbeau. Un extérieur aurait pu croire qu'elle allait l'embrasser, mais seule la douleur répondrait au baiser du jeune homme. Elle le força une nouvelle fois à la regarder dans les yeux, collant presque sa pupille rubis à celle, marron presque noire de son jouet. La partie pouvait reprendre. Mais elle serait moins longue, un début de migraine commençait à la lancer.
Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 14 Mar - 22:16
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Le Docteur Graham laissa lentement son regard couler vers Amalia qui s'était lourdement écroulée au sol. Elle ne semblait pas blessée, mais légèrement confuse, sentiment que le dénommé Benjamin - si c'était bien son nom, Victor avait tendance à oublier ce genre de détails inutiles - semblait également partager. Il avait cillé quelques instants, le souffle court mais un rictus hésitant entre la terreur et la férocité sur le visage. Décidément, ce gamin était bien plus solide que son regard benêt n'avait laissé entendre. Mais il n'était pas fait de la même matière qu'Y66, et encore moins que Victor : il n'avait pas l'essence des POI.

L’œil rouge d'Amalia se perdit dans l'ombre de sa chevelure corbeau, au grand dam de son médecin, mais ce dernier eut le temps d'y capter les affres d'une fureur glaciale. Victor n'avait pas encore assisté à une telle effervescence d'émotions chez sa patiente, hésitant jusque là sans cesse entre froide élégance et sourires sournois. Cela captiva le marquis, qui observait tranquillement et avec attention la scène comme s'il regardait un film au cinéma . Cela dit, il préférait mille fois les notes qui obscurcissaient les pages de son carnet à un de ces pop-corns que les adolescents affectionnaient.
L'Inutile eut alors un mouvement en avant alors qu'il cherchait à fuir le regard terrifiant d'Y66 et celui dénué de réconfort de Victor, mais Amalia se releva brutalement, ses muscles tendus en une danse prédatrice. Elle saisit l'adolescent impuissant à la gorge et le plaqua contre le sol dans un bruit sourd, ses muscles tendus en une danse prédatrice tandis qu'elle marmonnait quelques mots en italien. L'adolescent, encore groggy par la torture précédente, ne parvint qu'à lâcher un râle étranglé tandis qu'il tombait à nouveau sous le joug de la jeune femme. Victor s'inquiéta tout d'abord que cette nouvelle position ne gêne ses observations, mais Amalia se révéla en réalité sous un angle qui mettait parfaitement en valeur son œil au rouge rendu flamboyant par la colère. La lumière froide du néon et la fureur ardente se réfléchissaient dans ce carmin impossible, soudain bien plus vif qu'il ne l'avait été auparavant. Subjugué, Victor se pencha pour mieux assister à la scène, prêtant peu attention aux larmes qui baignaient à présent les joues du cobaye ou à sa respiration rendue sifflante par l'étranglement de la jeune femme. Plus que jamais, le marquis ressemblait à un immense oiseau de proie en survol au dessus de sa proie. Mais en l'occurrence, un autre carnassier, bien que plus petit, y était déjà affairé.

Le contact visuel recommença entre les deux sujets d'expérience du Docteur Graham, mais avec une intensité bien plus forte cette fois-ci. Le corps tout entier de l'adolescent se mit à trembler, ses gémissements se firent plus faibles. Sa main, pourtant, tenta à nouveau de se porter vers le bras de son bourreau, mais sans avoir le temps de le toucher elle retomba mollement au sol. Son teint se fit blême et ses pupilles commencèrent à s'effacer, se perdant sous ses paupières soudainement tombantes tandis que ses convulsions se faisaient plus erratiques. L'expression de l'Inutile était soudain dénuée de sa combativité précédente, au profit d'une autre émotion que Victor avait déjà vu.

C'était celle qu'abordait celui qui cède à la torture.

-Ça suffit, Amalia, ordonna-t-il alors.

L'expression du marquis affichait une profonde contradiction, car si sa bouche était désormais pincée en un pli sévère, et que son visage était aussi implacable que précédemment, son regard démentait une envie fulgurante d'en voir plus, d'en savoir plus, d'en connaitre plus.

Mais Victor était un homme de contrôle, que ce soit des autres ou de soi - quoique ce dernier point n'était pas foncièrement vrai même s'il ne l'aurait jamais reconnu. Il pouvait presque entendre l'esprit du patient se briser tandis qu'il s'évanouissait lentement, et si le premier point n'était pas vraiment gênant, le second l'était davantage si Victor voulait des réponses. Alors, même s'il était réticent à l'idée de mettre fin à l'expérience, il s'y contraignit néanmoins. Trouvant la jeune femme trop lente à son goût, il lui attrapa le poignet pour lui indiquer de relâcher sa poigne sur l'adolescent qui se mit alors à tousser faiblement. La main du médecin était ferme, dévoilant la force contrôlée qui imprégnait son corps tout entier. S'il n'y avait pas de douceur dans son geste, il y avait une certaine délicatesse, comme si le marquis craignait de briser le nouveau bijou de sa passion scientifique.
Tout aussi précautionneusement qu'il avait saisi le poignet, Victor le lâcha et laissa la jeune femme s'écarter. Il prit néanmoins le temps de croiser son regard, et son expression dure laissa place à un indéchiffrable sourire, hésitant entre l'arrogance, la passion, et une certaine...Approbation ?

Mais quand son regard se tourna à nouveau vers l'Inutile, toute trace de ce sourire avait disparu.

-Il me semble t'avoir donné un ordre, fit-il remarquer d'un ton sec.

L'autre dodelinait de la tête, à deux doigts de perdre connaissance. L'empreinte des doigts de son bourreau était ancrée dans sa peau en une trace rougeâtre dénuée d'élégance.

Victor grogna avec exaspération et d'un seul bras remit l'adolescent debout pour l'asseoir sur le lit. Il avait l'impression de tenir au creux de sa main une poupée de chiffon tant le patient se laissait mollement faire. Il lui agrippa alors l'épaule et lui asséna une petite gifle - enfin, "petite" de son point de vue, mais le claquement retentit bruyamment dans la salle d'examen. Le patient papillonna des yeux, et sembla reprendre un peu de couleurs.

Puisqu'il était manifeste qu'il était trop faible pour répondre, Victor le laissa récupérer quelques forces, et tout en observant l'état de ses yeux il déclara d'une voix claire à l'intention d'Amalia :

-J'espérais que le maintenir conscient me permettrait d'obtenir des réponses plus rapidement, mais il s'avère que son esprit est plus faible que je ne le pensais. Ton œil conduit-il toujours ses victimes à l'évanouissement ? Ou n'est-ce qu'une conséquence de la douleur ?

Son ton était songeur, quoique contrarié par le retard que lui faisait prendre le pathétique adolescent.

Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Ven 15 Mar - 14:11
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
Si les râles de souffrance et autres plaintes baissaient en intensité, les spasmes avaient repris de plus belle mais il n'y avait aucun risque qu'Amalia soit désarçonnée cette fois-ci, son assise était bien plus solide et la victime trop faible pour se libérer de sa douloureuse étreinte. La torture semblait renforcée par sa fureur, qui rendait l’atmosphère plus pesante encore. De légers tremblements agitaient son corps, à cause des mouvements de Benjamin bien sûr mais aussi engendrés par sa colère, l'adrénaline et un début de fatigue, bien qu'elle refusât de l'admettre. Sa cage thoracique se soulevait à un rythme effréné, l'air roulant contre ses lèvres ouvertes, alors que la respiration de son cobaye ralentissait, la poigne sur sa gorge le privant petit à petit d'oxygène. Trop faiblement pour que le marquis l'entende, le patient murmura un "arrête" qui parvint aux oreilles de la jeune femme sans qu'elle n'y prête réellement attention ou même sans que son esprit engourdi n'en comprenne le sens, tant elle était concentrée sur sa vision.

-Ça suffit, Amalia.

L'ordre avait claqué sèchement, la faisant légèrement sursauter mais pas suffisamment pour qu'elle rompe le contact visuel. Son esprit, en roue libre, cherchait à comprendre les mots qui avaient été prononcés. Suffisant ? Non, il n'avait pas été suffisamment puni pour l'affront qu'il lui avait fait. Ses traits, qui s'étaient adoucis, se renfrognèrent quand elle regarda plus attentivement le visage mouillé, déformé par la douleur et presque inconscient de Benjamin, sa colère refaisant surface. Non, ça ne serait jamais suffisant pour assouvir sa rancune. Sentant une prise se refermer sur son poignet, elle voulut porter un coup sur cette nouvelle entrave par réflexe, mais sa main s'arrêta heureusement avant de frapper le bras de Victor Graham. Son regard toujours aussi furieux croisa les yeux verts, dont elle n'arrivait pas à déchiffrer l'expression. Fierté, passion, surprise, accord ? Elle ne savait pas et, pour le moment, elle n'en avait que faire, pas plus que de l'expérience originelle. Sa seule envie était de faire sombrer son cobaye dans le gouffre noir de l'inconscience. Elle finit par se relever, libérant l'ennuyeux patient de son poids, certes plume, et se recula dédaigneusement du corps allongé, du lit d'examen et du docteur.

Une fois dans l'angle mort des deux autres individus, Amalia porta une main à son front pour masser ses tempes, yeux fermés et appuyée contre le mur. Elle ne portait aucun intérêt au malaise de Benjamin, ni à l'impatience de Victor, malgré la claque qui avait résonné dans la salle de soins.Elle lui avait cependant arraché un sourire, avant qu'elle ne se concentrât à nouveau sur sa respiration, s'appliquant à calmer les battements effrénés de son coeur et à refouler sa colère. Elle exploserait plus tard, hors de la séance et sur une autre proie. Ou la même, si elle en avait la possibilité.

-J'espérais que le maintenir conscient me permettrait d'obtenir des réponses plus rapidement, mais il s'avère que son esprit est plus faible que je ne le pensais. Ton œil conduit-il toujours ses victimes à l'évanouissement ? Ou n'est-ce qu'une conséquence de la douleur ?
-Ce n'est qu'une conséquence de la douleur, répondit-elle en reprenant les mots du médecin. Une sorte de mécanisme du corps face à l'agression je suppose, puisque la perte de conscience ne survient jamais au même moment, probablement en lien avec la résistance du cobaye.

S'étant remise pour le moment de son début de migraine, l'italienne se rapprocha de nouveau du lit d'examen, se postant à côté du docteur Graham dans le dos de l'adolescent à moitié perdu dans les vapes.

-A la fin de notre séance, j'aimerais terminé ce que nous avons commencé.

C'était une phrase purement préventive, que l'ophtalmologue soit d'accord ou non, elle le dévorerait de douleur. Sa punition n'était pas finie, bien loin de là. Ses lèvres s'étirèrent légèrement en voyant Benjamin tenter de réprimer un frisson. Presque inconscient mais pas encore assez pour être totalement perdu, il y avait encore du travail à faire.
Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Lun 18 Mar - 20:23
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Tandis que le gamin reprenait ses esprits , bien trop lentement au goût de Victor, ce dernier s'aperçut qu'Amalia s'était placée hors de son champs de vision, du côté de son oeil factice. Evidemment, elle ne pouvait pas être consciente de cette particularité du docteur, mais avoir quelqu'un dans son angle mort avait toujours le don de l'agacer.

-Ce n'est qu'une conséquence de la douleur, répondit finalement la patiente d'un ton monocorde. Une sorte de mécanisme du corps face à l'agression je suppose, puisque la perte de conscience ne survient jamais au même moment, probablement en lien avec la résistance du cobaye.

Victor ne répondit pas, pensif. Cette réponse ne l'avançait donc pas, c'était déjà un évidence qu'il avait statué dès les premiers descriptifs d'expérience de la jeune femme. Son regard croisa celui de l'adolescent qui lui faisait face, déjà plus vif que quelques minutes plus tôt, et il y lut une impuissance et une peur viscérale.

Les bruits de pas de sa patiente à sa gauche lui firent tourner la tête : il ne l'avait pas vu arriver. Le marquis n'était pas très physionomiste, puisqu'il n'accordait de l'importance qu'à sa personne, mais il lui sembla qu'Y66 était encore plus pâle qu'à son arrivée. Son expression était dure, voire agacée, ce qui reflétait presque celle de son médecin à la différence prêt que la glace rouge était remplacée par des flammes vertes dans leurs regards respectifs.

-A la fin de notre séance, j'aimerais terminé ce que nous avons commencé, déclara-t-elle froidement.

Victor arqua un sourcil. Le ton de la patiente était étrangement impérieux, comme si elle pensait qu'elle avait la moindre autorité sur lui, ce qui était parfaitement ironique. Le Docteur Graham ne releva même pas, il n'en avait pas besoin pour établir son autorité naturelle. Néanmoins, sa réponse fut abrupte, n'attendant aucune répartie :

-Ce que tu fais de ton temps libre ne me regarde pas, alors peu me chaut ce que tu décides d'en faire. Mais la séance n'est pas encore terminée.

"Même si je l'aurais souhaitée plus longue..." songea-t-il à regret.

Il sentit un très léger frisson parcourir l'Inutile qu'il tenait encore par l'épaule. Reportant son attention vers lui, Victor remarqua qu'il semblait bien plus alerte, même s'il maintenait son regard loin de celui de la jeune femme, les yeux encore dans le vague.

-Comment te sens-tu ? lui demanda alors le marquis.

Ce n'était pas une question de sympathie, mais bien une demande scientifique. Toutes informations pouvaient être intéressantes. Néanmoins, le dénommé Benjamin dut y voir une marque d'empathie car il leva doucement les yeux vers le marquis, qui les découvrit embués.

-...Mal...souffla-t-il d'une voix rauque et abîmée.

Victor leva les yeux au ciel. Quelle réponse imbécile : bien sûr qu'il se sentait mal ! Mais le marquis voulait des détails, pas des plaintes.

Réprimant son impatience de plus en plus fort, Victor débuta un dialogue avec le patient pour obtenir autant d'informations que possibles, mais l'autre demeurait évasif, vague, et  peu précis. Plus il lui parlait et plus le marquis se rendait compte à quel point il était rare de faire face à un patient capable de rigueur scientifique : même pour décrire les sensations qu'il avait éprouvé, son vocabulaire était absolument imprécis. Il évoquait ainsi avoir eu l'impression que sa tête allait exploser sans parvenir à définir exactement d'où provenait la douleur - sans compter qu'il ponctuait chacune de ses phrases par un regard craintif vers Amalia. Le mécontentement commença à grandir dans la poitrine du grand médecin, jusqu'au moment fatidique où l'Inutile répondit mollement le mot de trop. Alors, ne pouvant davantage se contenir, Victor fit brutalement claquer sa main sur son calepin qu'il refermait sèchement. Sa voix cingla alors, d'une froideur et d'une violent qui faisait passer sa gifle précédente pour une caresse :

-Tu es Inutile.

Les yeux de l'adolescent s'écarquillèrent et sa gorge sembla se nouer. Le marquis se détourna avec mépris, dédaignant les sanglots silencieux qui échappèrent à l'adolescent, et dissimula ses mains dans ses poches pour éviter que les deux gamins ne voient qu'elles étaient crispées dans un mouvement de violence contenue. Son regard fixa avec déception l'horloge suspendue au mur qui indiquait qu'une petite heure était déjà passée. Bon sang, comme le temps passait vite...

-La séance est bientôt terminée, asséna-t-il.

Il avisa alors le cache-œil qu'Amalia avait nonchalamment laissé tomber et s'en saisit. Ses yeux verts fixèrent avec d'un air pensif qui adoucit ses traits exaspérés le morceau de tissu qu'il avait tant méprisé au premier abord, mais qui désormais pouvait présenter une certaine utilité. Cependant au lieu de le donner à la jeune femme, il le plaça sur l'un des yeux en larmes de l'adolescent, qui le regarda d'un air confus.

"Un seul oeil..." songea Victor.

Il pensa à son propre unique oeil valide. Se pourrait-il...?
Victor glissa un nouveau regard scrutateur vers sa patiente.

-Tu m'as l'air pâle, Amalia. Si tu présentes des douleurs particulières, tu dois me les énoncer. Je ne veux en aucun cas t'épuiser dès la première séance.

Et tout en prononçant ces mots d'un ton sérieux, le marquis s'écarta pour laisser place à la jeune femme face au patient, qui eut une brusque expression d'horreur. Avant qu'il ne puisse oser réagir, le médecin posa une main ferme sur son épaule pour le contraindre à l'immobilité et reprit d'un ton plus nonchalant :

-Mais avant cela, dis-moi simplement : ta pathologie conserve-t-elle de son efficacité sur les autres lorsque l'un de ses yeux est incapacité ?

Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Ven 19 Avr - 14:19
ft.
Victor
Graham
MONTRE MOI TON ŒIL, JE TE DIRAI QUI TU ES
-Ce que tu fais de ton temps libre ne me regarde pas, alors peu me chaut ce que tu décides d'en faire. Mais la séance n'est pas encore terminée.

Parfait, Amalia n'attendait pas d'autre réponse. De toute façon, elle n'avait pas demandé l'accord de son médecin : elle faisait toujours ce qu'elle souhaitait en ce qui concernait ses victimes, potentielles ou réelles. Elle avait d'ailleurs une nouvelle expérience en tête, celle de retourner voir ses précédentes proies. Malheureusement, elle n'avait plus le droit de toucher à Aeden ni à Donatien, mais Sheila était toujours disponible, de même pour les autres poussières qui l'avaient occupée. Peut-être même que Dante accepterait de se prêter au jeu, vu qu'il ne ressentait pas la douleur c'était un des sujets de test les plus prometteurs.

La jeune femme ignora le dialogue qui s'installait entre Victor et le second patient, qui répondait trop mollement et sans informations intéressantes pour qu'elle daigne suivre l'échange verbal qui se déroulait. Elle en profita pour retrouver son acuité visuelle, en détaillant le bureau du docteur. Un homme particulièrement ordonné, de ce qu'elle voyait, peu enclin aux distractions. Au peu de décorations, n'importe qui aurait du mal à croire que l'homme était un marquis. Le bureau était presque nu en réalité. Même ses notes, du peu qu'elle avait pu voir, étaient ordonnées et propres.
Elle s'amusait à répondre aux coups d'oeils apeurés du cobaye par un large sourire sadique, éclairant son iris rouge d'une lueur morbide, digne d'une psychopathe. La réaction était encore plus divertissante : il tournait très rapidement le regard, mouillé et effrayé, incapable de soutenir l'expression d'Amalia.

-Tu es Inutile.

Deux claquements secs. La voix et le calepin. Elle reporta son attention sur la scène qui avait lieu sous ses yeux, dans l'attente d'une nouvelle explosion de colère. L'autre se soumit à sa peur et commença à pleurer sous la pression violente de Victor et celle, plus insidieuse, d'Amalia. Du coin de l'oeil, elle vit le docteur se tendre, mains enfoncées dans ses poches. Elle le comprenait parfaitement : difficile de se contenir face à la bêtise et à l'incompétence des patients. Cependant, pour une fois, elle n'était pas plus agacée que d'ordinaire, ressassant seulement l'affront qu'il avait osé lui porter en la renversant. Cet énervement était contrebalancé par l'amusement qu'elle retirait à voir son médecin mépriser le sujet d'expérience. Ses sourcils se froncèrent pourtant quand il lui enfila son cache-oeil. Certes, elle haïssait cet objet de tout son être, mais le patient Y ne méritait pas de porter ce qu'elle avait touché. A moins qu'il ne veuille encore l'éprouver ?

-Tu m'as l'air pâle, Amalia. Si tu présentes des douleurs particulières, tu dois me les énoncer. Je ne veux en aucun cas t'épuiser dès la première séance.
-Une migraine passagère, j'ai mal dormi cette nuit, répondit-elle en balayant cette considération de la main.

Jamais elle n'avouerait sa faiblesse, celle de l'épuisement lié à l'utilisation importante de son oeil. Elle était persuadée que cela disparaîtrait tout seul te que forcer sur sa pathologie permettrait de développer son endurance par rapport à son usage. L'italienne se plaça à nouveau face à son cobaye, qui voulut reculer d'effroi mais la poigne du marquis l'en empêcha. Il ne tiendrait pas longtemps contre un nouvel assaut, elle pourrait presque parier sur son évanouissement dans les cinq minutes suivantes si elle recommençait.

-Mais avant cela, dis-moi simplement : ta pathologie conserve-t-elle de son efficacité sur les autres lorsque l'un de ses yeux est incapacité ?
-Je dirais que oui, l'autre oeil n'étant pas protégé, mais autant vérifier avec ce que nous avons sous la main.

Sans attendre une quelconque réponse, elle monta sur le lit et se pencha vers le patient tremblotant de peur et de sanglots, demandant l'approbation d'un regard, prêt à s'abaisser vers l'oeil de Benjamin au moindre signe.
Amalia Reano
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Sam 4 Mai - 11:29
Montre moi ton œil, je te dirai qui tu esft. Amalia


Amalia écarta la question de Victor par quelques mots, ce qui fit froncer les épais sourcils de ce dernier. Une migraine ? Voilà qui ne semblait nullement insignifiant. Il griffonna quelques mots dans son carnet avant de déclarer :

-Si tu es sujette aux migraines, préviens-moi : cela pourrait signifier que ta pathologie va au delà du chiasma optique.

Victor entoura distraitement le mot "IRM ?" qu'il venait d'inscrire sur son papier, avant de reporter son attention sur la patiente qui s'approchait de l'Inutile, lequel semblait sur le point de défaillir à cause du stress.

-Je dirais que oui, l'autre oeil n'étant pas protégé, mais autant vérifier avec ce que nous avons sous la main.

Elle monta alors sur le lit, soumettant une nouvelle fois le patient à son propre poids. Il se mit à trembler, mais le Docteur Graham prit soin de raffermir sa poigne sur lui, le contraignant à l'immobilité. Les morceaux d'émeraude qui lui servaient d'yeux croisèrent alors l'insipide regard empli de supplications silencieuses de l'Inutile, mais aucune pitié ne répondit à ces yeux là. Au contraire, quand Amalia se tourna vers lui en quête de son assentiment, Victor eut un très léger sourire satisfait et hocha sèchement la tête, avide de nouveaux résultats avant que la séance ne se termine.

Alors l'enfer se déchaîna une ultime fois sur le dénommé Benjamin. Mais cette fois, l'enfer fut moins ardent : l'épuisement mental du jeune garçon le privait de toute combativité. Il succomba à la douleur en quelques minutes, sans parvenir à davantage se défendre. Son corps s'affaissa mollement, son teint prit une pâleur extrême et ses yeux roulèrent avant qu'il ne perde connaissance sans un mot. A vrai dire, la rapidité d'exécution fut même décevante aux yeux du marquis de Graham, mais ce dernier nota tout de même avec intérêt qu'il lui sembla que l'intensité de la pathologie d'Y66 était moins forte maintenant qu'un des yeux avait été couvert. Néanmoins, la fatigue d'Amalia n'était pas à exclure de l'équation : outre ses migraines, il semblait à Victor que son teint était encore plus blanc qu'à son arrivée, ce qu'il n'imaginait pas réellement possible : la jeune fille était après tout une poupée de porcelaine plus qu'une véritable humaine.

Curieusement, Victor lui trouvait davantage de charme maintenant que son corps laissait transparaitre sa vulnérabilité.

-Cela suffit pour aujourd'hui, Amalia, déclara-t-il d'un ton impérieux après avoir inscrit quelques notes.

Il relut brièvement ce qu'il avait écrit, son unique oeil valide parcourant ses notes tandis qu'il passait une main dans sa barbe, habitude qu'il avait lorsqu'il était concentré. Le Docteur Graham était satisfait de ses quelques avancements, mais très frustré de ne pas avoir pu aller plus loin, faute de matériel.

-Nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui. Notre prochaine séance aura lieu au laboratoire d'ophtalmologie, afin que je puisses commencer les véritables tests.

Victor releva les yeux vers sa patiente tandis qu'il posait son calepin sur la chaise. Il croisa son regard, mais les lunettes dont il s'était pourvu le protégèrent de la capacité dévastatrice d'Amalia ; pourtant, il eut l'impression de ressentir un léger picotement...Du côté de son oeil borgne. Simple jeu de l'esprit ? Probablement, mais perdu dans le rouge sanguin de cet iris hors du commun, le médecin Graham se demanda impatiemment ce que l'étude attentive de cet oeil allait lui apporter. Il se demanda également s'il ne fallait pas qu'il teste sur le champs l'intensité de la douleur sur sa propre personne, mais il arrêta le train infernal de sa pensée sur ces mots : Victor ne voulait finalement pas expérimenter cette sensation avant d'en avoir appris davantage, et sans avoir cadrer l'expérience dans un premier temps.

Il détestait se précipiter.

Le marquis tendit galamment la main pour aider sa patiente à descendre du lit, puis s'approcha de la porte pour l'ouvrir. Il jeta un regard ennuyé au patient Y encore étendu sur le lit d'examen, songeant qu'il allait falloir qu'il le réveille pour le renvoyer.

-N'oublie pas de compléter ton carnet, déclara-t-il, baissant la tête pour parler à sa patiente alors qu'elle approchait. Et à demain.

Sur ces mots, il lui tendit la main pour lui permettre de la serrer cordialement - après tout, malgré tout son ego, le marquis restait un homme ayant reçu une éducation noble et militaire. Si son ton était aussi froid et sec qu'à l'ordinaire, son regard n'avait pas perdu l'ardeur qui lui était également coutumier. Victor s'autorisa même, sur ses derniers mots, un mince sourire.

Il avait hâte de se mettre au travail, et cette simple pensée faisait briller ses yeux de la fièvre  de la passion.

Victor Graham
Image : Montre-moi ton œil, je te dirai qui tu es...(Amalia) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
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