contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Margaret ; Rose
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Donatien

Eizenija ; Solveig
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 9 Avr - 20:05


Pour ceux qui restent

Fin mars. Presque un mois que Lys était officiellement partie.
Donatien avait exceptionnellement réuni ses deux patients restants : Pavot et Edelweiss.
Il avait pris une des salles de thérapie. Elle paraissait chaleureuse aux premiers abords : peinture orange et jaune sur les murs, comme si on avait voulu mettre le soleil contre ces briques ; tableaux avec des slogans "bateaux" pour donner envie de vivre, comme celui où été écrit "pour réussir, votre désir de réussite doit être plus grand que votre peur de l'échec" ou encore "le mieux n'est pas de ne jamais chuter à cheval, mais de remonter en selle à chaque fois que tu tombes" ; et un long canapé en velours rouge face à deux fauteuils dépareillés bien cosy.
Donatien arriva le dernier : pour une fois, il était en retard. Il avait fait convoqué ses patients dès le réveil, leur demandant d'être présents le plus tôt possible. Dès leur réveil, les adolescents avaient sûrement était secoués. Peut-être que, pressés, ils seraient encore en pyjama quand Donatien les saluerait. Lui, en tout cas, n'avait pas changé de tenue depuis la veille. Sa chemise était froissée et seul un pan était rentré sans son pantalon qui descendait ; l'autre tombait négligemment contre sa hanche osseuse. Il avait le teint gris et les joues creusées, la peau si enfoncée dans sa mâchoire qu'on devinait ses os saillants.
Il n'y aurait pas de thérapeute pour cette séance. Rien. Ce serait juste entre eux trois.
Donatien poussa la porte et s'installa sur le canapé rouge. Il lui fallut tellement de temps pour marcher jusque là qu'on aurait pu se demander s'il faisait exprès. Seule chose qui n'avait pas changé par rapport à d'habitude : il était pieds nus. Pieds usés, ongles cassés, et on aurait pu croire voir une tâche de sang séchée sur sa plante.
Il laissa un long silence. Il savait qu'Edelweiss était certainement éreintée, abandonnant de plus en plus sa santé mentale. Elle écoutait si bien son médecin. Elle était si douce. Si attentionnée.
Et Pavot ... Qu'en était-il de lui ? Depuis qu'il s'était laissé allé ? Depuis que Donatien avait voulu prendre soin de lui dans sa chambre ? Il semblait de plus en plus ... résigné.
Personne n'allait bien.
Un bruit alerta l'inerte homme qu'il était. Il leva la tête : c'était quelques premières gouttes de pluie sur la fenêtre.
Gouttes de pluie qui coulaient sur la vitre.
Gouttes de pluie qui coulaient sur les joues de Donatien.


Docteur Elpida
Image : Pour ceux qui restent (ft. Pavot et Edelweiss) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 16 Avr - 17:08
Nevrabriel se frotta légèrement les bras. Bien que le printemps arrivait doucement, il ne faisait pas très chaud, surtout au saut du lit. Il aurait du prendre le temps de prendre un pull mais ça avait l’air très urgent et il connaissait assez bien son médecin pour savoir qu’il ne fallait pas le faire patienter. D’ailleurs, il ne savait pas pourquoi il était convoqué. Est-ce que Donatien avait appris pour sa petite fouille chez la sorcière ? Impossible, c’était il y a quelques mois déjà, c’était impossible qu’il s’en aperçoit maintenant.

Sur la route, le jeune homme regarda les fenêtres le long du corridor, le ciel était encore assez sombre, les premiers rayons du soleil n’étaient toujours pas arrivé à l’horizon, les oiseaux ne commençaient pas à chanter. Tous dormaient encore à l’extérieur de ces murs. Nevrabriel s’arrêta un instant avant de s’avancer vers la fenêtre, ses mèches rouges tombants sur ses yeux. Il n’avait pas prit le temps de s’apprêter, seulement enfiler le haut de son uniforme et des chaussures en plus de son pantalon pour aller voir son médecin. Il pouvait entrevoir son reflet sur la vitre. Il avait grandit, non ? Il voyait que son visage avait quelque chose de plus mature, ou peut-être était-ce sa coupe de cheveux qui donnaient cette impression ? Il ne savait pas. Mais il savait qu’il avait prit presque cinq centimètres depuis l’année dernière, et qu’il n’avait pas fini de grandir. Du moins, c’était ce qu’avait dis Donatien, avec un visage mécontent.

Il allait avoir vingt et un ans dans quelques jours.
Il était là depuis six ans.
Il avait passé quasiment un quart de sa vie ici. Et pourquoi au final ? …

Nevrabriel émit un soupire avant de tourner les talons pour se rendre dans la salle de soin. Il arriva le premier. La salle était vide. Et malgré la décoration qui voulait la rendre acceuillante, elle était froide. Le roux n’y trouvait pas de chaleur ou de bienveillance. Elle était comme les autres. Elle était comme toutes les pièces de ce bâtiment. Froide. Morte.
Le jeune homme posa sa main au niveau de son coeur et chercher la couture de son uniforme.

Pavot.


C’est vrai, il n’était plus X36 à présent. Etait-ce mieux ? Etait-ce pire ? Ce changement l’avait éloigné des autres patients, comme une fleur dans un pot au milieu de la table.
Seul.
Seul ? Pas vraiment en fait puisque Lucy était encore là et Adèlys … Ils disent qu’elle est partie. Nevrabriel aimerait y croire, il aimerait croire qu’elle soit partie retrouver sa famille comme elle l’a toujours voulu depuis des années. Quitter l’Institut et ne jamais revenir. Mais il n’y croyait pas. Adèlys était la préférée de Donatien. Ce dernier a très bien fait comprendre à Nevrabriel qu’il ne pouvait pas partir ce soir là, lorsqu’il était venu dans sa chambre, comme un fantôme. Si Nevrabriel ne pouvait pas partir, alors, il était impossible que Donatien ait accepté de laisser Adèlys le quitter … C’était bien trop étrange. Mais à jusqu’où sa possessivité allait ? Est-ce qu’il avait assassiné la brune pour la « garder » toujours auprès de lui ? L’avait-il enfermé quelque part sur l’île ? … Est-ce que Donatien l’avait convoqué pour se confesser ?

Qu’était réellement devenue Adèlys ?

Nevrabriel finit par s’asseoir sur un des fauteuils et regarda le vide, sa main jouant toujours avec le relief du fil sur son uniforme. Le froid commençait à l’engourdir et on pouvait voir sur ses bras ses fins poils roux se dresser avec la chair de poule.
Il ne fallut pas longtemps pour que la porte s’ouvre de nouveau pour laisser entrer Lucy.
Lucy ? Que faisait-elle là ? C’était une sorte de consultation en groupe ? … Qu’est-ce que faisait Donatien ?

Nevrabriel regarda la demoiselle s’approcher, mais elle fut rapidement suivit de Donatien. Il était … négligé. Le roux eut presque du mal à reconnaitre son médecin. Qu’est-ce que tout cela voulait dire ? Nevrabriel le suivit du regard. Il avait une allure fantomatique. Il semblait ne pas être présent, seul son corps avançait de lui-même. Il était si maigre … Il avait l’air si triste …
Nevrabriel ne bougea pas, se contentant de regarder son médecin, même lorsque celui-ci arriva finalement sur le canapé.
Les yeux vairons de l’écossais descendirent doucement sur les pieds de Donatien. Ils étaient sales. Lui. Donatien. Qui était certainement le plus grand maniaque de l’univers, avait les pieds sales. Sales et écorchés, usés, abimés.

Etait-ce vraiment Donatien Elpida que Nevrabriel avait en face de lui ?

Autrefois, le roux se serait certainement levé pour se mettre à coté de son médecin et tenter de le consoler, de savoir ce qui n’allait pas, d’être là pour lui. Mais aujourd’hui, il n’en avait plus envie. A quoi bon ?
Il ne pouvait pas partir.
Il ne voulait pas rester.
Il allait finir ses jours ici.
A quoi bon lutter et chercher à comprendre cette larme perlant la joue de son médecin ?
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Lucy VincentÉlectron libre
Mar 16 Avr - 18:05
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Pour ceux qui restent
feat
Donatien Elpida & Nevrabriel



Une main sur mon épaule me sort de mon sommeil une fois de plus. Combien de fois m’a-t-on réveillé cette nuit? Mes yeux sont secs, je les frotte. Le surveillant parle vite précis. Il ne s’agit pas d’un de mes réveils, je suis attendue en salle de soins. Je me penche pour trouver mon uniforme. On me dit que ce n’est pas la peine. C’est en robe de nuit que l’on m’escorte jusqu’à la salle, puis avant même que je n’entre le surveillant repart. J’ouvre la porte, mes yeux passent sur une chevelure qui se camoufle dans cette pièce un poil trop chaleureuse. Nev… NEV! Je souris, j’ai envie de passer ma main dans sa chevelure. Mais je vais plutôt m’assoir en entendant la porte s’ouvrir à nouveau. J’ai causé tellement de problème dernièrement.

Le Docteur entre dans la pièce, il semble éteint. Il se déplace même plus lentement que moi. Je baille, frotte une fois de plus mes yeux, pourquoi je suis ici?

Mon fauteuil me semble confortable… le divan rouge aussi ah je pourrais même dormir sur le carrelage.

Le bruit de la pluie contre la fenêtre me ramène, Monsieur Donatien s’est assis. Il semble si fatigué, est-ce à cause de la dernière nuit? Il pourrait dormir s’il ne devait pas venir me voir en pleine nuit, si je n’étais pas comme je le suis.

Coupable je vais baisser les yeux quand je l’aperçois, cette larme qui perle sur sa peau si blanche. Je me lève d’un coup sans y penser. Trop vite sans doute, des petits points noirs me le confirment. Je les chasse rapidement, puis doucement je m’approche du divan rouge. J’hésite un instant. Puis je glisse ma peau sur sa peau froide pour essuyer cette larme. Je passe ensuite une main sur ses cheveux, puis doucement je l’enlace, posant sa tête sur mon coeur. J’attends un peu, je n’aurais sans doute pas dû le toucher sans permission, mais je ne bouge pas. Je finis par libérer mon bras en direction de Nev, je l’invite.  






Lucy Vincent
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Ven 19 Avr - 18:53


Pour ceux qui restent

Une main sur sa joue. On le touchait. Le contact n'est pourtant pas désagréable.
Cette main remonta jusqu'à son crâne, s'asseyant sur sa chevelure. Cheveux qui, pourtant, n'étaient pas dans leur meilleur état.
Et soudain, des battements de cœur. Qu'elle était cette position ? Lui, contre le torse de sa patiente. Il se laissait faire sans vraiment s'en rendre compte. Il subissait l’événement, spectateur de son propre corps. De l'extérieur, cela devait ressembler à une étreinte, non ? Pourtant, on agissait ainsi uniquement pour montrer une marque d'affection. Il ne comprenait pas. Pourquoi Edelweiss ? Pourquoi ...?
Pendant ce temps, la pluie continuait sa mélodie contre le carreau. Elle s'unissait avec le rythme cardiaque d'Edelweiss. A croire que l'averse avait sa propre personnalité, et ses propres battements de cœur. Peut-être qu'en se concentrant, Donatien entendrait le sien. Peut-être que la pluie remplaçait l'organe vital de Lys, juste le temps de cette séance.
Dire qu'elle n'était plus là.
Une dizaine d'années, envolées. On pensait avoir quelqu'un avec nous pour toujours, et finalement, on se retrouvait seul.
Sa mère qui lui avait promis que le divorce ne les éloignerait pas ne l'avait pas appelé en deux ans. Son père qui, depuis janvier, s'était effacé de sa vie et promettait peut-être, ou non, de revenir. Ce type au lycée qui lui avait :"t'inquiète je t'appelle", alors qu'il n'avait pas son numéro. Agnès Dessanges qui l'avait trahi, ou non, et qui n'était plus qu'une secrétaire au lieu d'être ce qui se rapprochait le plus d'une amie. Ange qui n'était plus le même depuis la mort de Z01. Et Lys.
Au final, on était seul.
Après un temps, Donatien repoussa doucement Edelweiss. C'était la première fois en quinze ans qu'on l'étreignait. Il était à deux doigts de perdre connaissance, incapable de réagir ou même de comprendre quelle folie avait poussé sa patiente à agir.
Il laissa sa main levée, la paume ouverte vers ses patients, tel un stop. Il devait reprendre les fils ... La raison pour laquelle ...
Comprendre ... Respirer.

- Je vous ai convoqué parce que...

Sa voix était rouillée. Il se racla la gorge à plusieurs reprises. Puis il baissa sa main.
Il ne regardait personne. Juste la pluie dehors. Si c'était Lys cette pluie ? Si c'était ses battements de cœur qu'il entendait... Il voulait l'inviter ...
Alors il se leva lentement, ses os craquèrent, et il ouvrit la fenêtre.


Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 20 Avr - 1:15
Nevrabriel eut un bond au cœur en voyant Lucy lui tendre la main pour l’entrainer dans cette accolade. Le roux regardait la main de son amie. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas venir vers eux. Lucy n’était plus la même. Donatien n’était plus le même. Et lui-même n’était plus ce qu’il était. En un an tout avais changé. Le regard de Nevrabriel remonta doucement jusqu’au visage de Lucy. Il ne reconnaissait plus vraiment sa lorialet, celle qui voulait se rendre au pied d’un arc-en-ciel pour prendre ses couleurs. Il y voyait seulement une jeune femme affaiblit, le regard fatigué et ternit qui semblait s’accrocher au monde éveillé malgré les bras de Morphée.
Tout avait changé …

Donatien finit par repousser sa patiente et leva une main pour faire signe de le laisser, ce qui soulagea le roux d’un poids. Il n’aurait pas à choisir entre suivre le mouvement ou ne rien faire. Cependant, lorsque son médecin se leva pour se rendre à la fenêtre, Nevrabriel le suivit du regard, interloqué. Il ne s’attendait pas du tout à ce que le médecin ouvre la fenêtre. Surpris, Nevrabriel se leva d’un bond, prêt à empêcher un éventuel saut du premier étage. Mais rien. Donatien ne faisait que regarder la pluie. Il l’admirait même, comme si elle était salvatrice.

Nevrabriel resta muet, observant la scène. Le roux s’avança vers son médecin sans le quitter du regard. Donatien était totalement perdu. Comment un fou pouvait soigner des fous ? Il fallait qu’il se reprenne. Mais au-delà de ça, Nevrabriel avait de la peine pour Donatien. Oui il avait été abominable. Oui, il lui faisait peur. Oui il était possessif au danger. Mais ça restait un être humain. Donatien restait un être humain avec des sentiments, des envies, des rêves. Et dans ses envies, son dernier souhait était certainement de dire adieu à Adèlys.

Nevrabriel tendit doucement la main vers Donatien et agrippa un pan de la chemise de ce dernier. Il était plus grand que son médecin à présent. Des centimètres continuaient de les séparaient. Bientôt dix. Mais il tirait doucement sur le tissu comme un enfant voulant l’attention de son parent.

_Docteur … Vous vous souvenez lorsque vous êtes venus me voir pour me dire de me réveiller ?

Donatien cette nuit là … Nevrabriel lui avait envoyé des appels de déteste. Il avait pleuré, il avait vidé son saoul, il lui avait dis tout ce qu’il avait sur le cœur. Tout. Donatien l’a ignoré.
Oui, il l’a ignoré. Nevrabriel lui avait dis qu’il voulait rentrer chez lui, guérir, retrouver sa famille. Il lui a dis qu’il avait perdu sa grand-mère, que sa sœur le détestait, que tous ses amis partaient de l’île, qu’il avait perdu une personne qu’il aimait en plus de son frère. Il lui avait hurlé son désespoir que tout s’écroulait autour de lui.

« Rien ne s'écroule, Pavot. Regarde autour de toi. »



Pourquoi est-ce qu’il devrait écouter Donatien après ça ?

« Sinon cette personne chère est morte, si ta sœur ne te pardonne pas ... Ce n'est pas pour rien. C'est un signe. Ta vie est ici, sur cette île. »



Pourquoi est-ce qu’il l’aiderait à revenir vers eux après ces mots ?

« Tu dis que tous les patients partent, sauf toi. Tu le pourrais. Mais tu restes là. Parce que ta place est ici. »



Maintenant que Donatien savait ce qu’avait pu ressentir l’écossais … Est-ce que Nevrabriel devrait imiter son médecin et ignorer ses cris de détresse ? …
Oui mais …
Mais …
Mais … il ne pouvait pas … Nevrabriel n’était pas capable de le laisser ainsi, perdu à regarder la pluie, perdu en ayant un trou béant dans le cœur, les yeux perlant de larmes. Même si le roux s’est senti abandonné mille fois, il ne pouvait pas abandonner les autres. Il savait que cette facette de lui allait certainement causer sa perte. En tout cas, cela le maintenait en vie malgré lui. La seule raison qui le retenait dans ce monde était simplement parce qu’il ne voulait abandonner personne malgré toute les cicatrices que portait son cœur.

_C’est à votre tour de vous réveiller docteur … On ne vous abandonnera jamais …

Nevrabriel se mordit légèrement la lèvre. Une partie de lui voulait aider Donatien mais une autre voulait le laisser tomber. Le laisser sombrer. Une partie de lui voulait que Donatien ressente la véritable peine de la perte et de l’abandon. Le roux se détestait à penser ça mais il avait bien trop mal et la douleur le rendait plus amer, il le sentait au fond de lui, son âme avait une tache noir qui se répandait de jour en jour depuis la fin de sa convalescence. La vie ne lui paraissait plus si belle, il n’y trouvait plus de lumière ni de chaleur dans le monde qu’il voyait et arpentait chaque jour.
Mais malgré tout, Nevrabriel ne laisserait pas les autres voir ce monde-ci. C’était fini pour lui, mais pas pour eux, pas pour Donatien.

_Revenez vers nous, s’il vous plait …
Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Lun 29 Avr - 12:50


Pour ceux qui restent

La fenêtre était ouverte mais rien ne rentrait dans la pièce. L'air à l'extérieur était étouffant. Le macadam avait une odeur de pluie depuis que l'averse s'était manifestée. C'était comme s'il y avait un mur invisible entre ici et dehors, que ni les gouttes ni le vent ne voulaient entrer. Comme si Lys voulait rester dehors malgré l'invitation de Donatien.

- Docteur … Vous vous souvenez lorsque vous êtes venus me voir pour me dire de me réveiller ?

Oh, on l'interpellait.
C'était un petit garçon avec des cheveux rouges et des yeux vairons. Il avait l'air si innocent. Et contrairement à Lys, il était là, avec lui. Il lui attrapait le pan de son haut pour avoir son attention. C'était la seule façon qu'avait les enfants d'interpeller les adultes.
Enfin non, il n'était pas si petit que ça. Il avait plutôt quinze ans. Un adolescent, tout jeune. Dans la fleur de l'âge, comme ils disaient tous. C'était le moment idéal pour l'éviter de basculer vers les mauvais chemins de cette période de la vie. Le moment parfait pour conserver la pureté de son enfance. Il était grand, ce Pavot, pour son jeune âge.
Et derrière lui, une jeune femme. Elle était pieds nus et vêtue de blanc. Elle ressemblait au médecin. Il avait l'impression de se voir dans un miroir.
Et s'il tournait à nouveau le visage vers la pluie, alors il pouvait apercevoir en contrebas une petite fille. Elle n'avait pas plus de cinq ou six ans, et un nœud blanc nouait ses cheveux corbeau. Assise dans sa chaise roulante, elle tendait la main vers le médecin. Elle était enchantée de faire sa connaissance.

- C’est à votre tour de vous réveiller docteur … On ne vous abandonnera jamais …

Qui lui parlait ?
Ha oui, encore cet adolescent.
On ne l'abandonnera ... jamais ? Quelle bonne nouvelle ! Alors cette petite fille qui lui faisait signe, et qui avait besoin qu'on soigne ses jambes paralysées pour aller gambader entre les pâquerettes resterait auprès de lui ?
Ce rouquin qu'il fallait empêcher de prendre les mauvaises décisions, comme Donatien avait pu le faire pendant sa propre adolescence, allait rester ?
Et cette belle blanche, identique à lui, allait l'accompagner au quotidien également ?

- Revenez vers nous, s’il vous plait …

Un éclair gronda au loin, et alors la jeune fille aux cheveux d'albâtre qui semblait perdue n'était plus pieds nus et en uniforme ; mais en robe de chambre et elle semblait le connaître. Lucy. Edelweiss.
Celui qui l'interpellait depuis tout à l'heure avait pris quelques centimètres, et de l'âge. Nevrabriel. Pavot.
La petite fille en bas avait disparue. Adèlys. Lys.
Donatien déglutit. Jamais il n'avait été aussi faible.
Il revint vers le divan. Il lui fallut un moment pour calmer ses tremblements. Il était venu dans cette salle avec un but. Ce n'était pas pour rien qu'ils étaient dans un bureau de thérapie, et non dans une salle de soins ou une chambre.
Il avait le visage caché dans ses paumes de mains. On ne devait pas voir ses yeux rouges. On ne devait pas voir sa fatigue. On ne devait pas voir ...
Il leva la tête après avoir reniflé et observa ses deux patients. D'une voix grave, il s'exprima enfin :

- Je suis régulièrement votre suivi. Je suis au courant de tout ce qui se passe dans votre vie. Mais vous ne savez rien de la mienne. Pour que vous soyez parfaitement à votre aise, et pour que nous ayons une relation solide, je vous propose ce matin une séance de thérapie. Juste entre nous. Si vous avez des choses à dire et dont vous sentez le besoin d'exprimer, c'est le moment.

Il aurait pu commencer à parler en premier. Mais ça aurait été comme se jeter dans le vide. Pour l'instant, il ne savait pas s'il pouvait assez compter sur lui-même pour se lancer ainsi. Exposer ses peurs. Mettre en avant sa profonde tristesse. Il n'était pas prêt. Et seul, il n'y arriverait encore moins. Il y avait des psychologues pour des patients et des soins pour eux, mais il n'y en avait aucun pour les médecins. Normal, un médecin, ça soigne. Ça n'est pas soigné en retour.

Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 30 Avr - 6:44
_Revenez vers nous, s’il vous plait …

Nevrabriel eut un soupire de soulagement à peine audible lorsque Donatien fit demi-tour pour s’asseoir. Il avait eut peur que son médecin fasse une bêtise, même si cela ne lui ressemblait pas, mais le fait de pleurer ne lui ressemblait pas non plus. Nevrabriel ne reconnaissait pas ce Donatien.
Le patient resta un moment le dos tourné au divan. Donatien était retourné s’asseoir sans un mot, sans un regard. L’écossais ne savait pas si c’était par ses paroles qui l’avaient aidé ou bien le médecin avait repris ses esprits de lui-même. Est-ce que Donatien l’écoutait ou bien entendait seulement ce qu’il voulait entendre ?
Le pan de sa chemise … Depuis quand est-ce qu’il n’avait pas eut ce geste pour son médecin ?  Des années surement. Mais avant, il était un enfant.
Ce ne fut que lorsque la voix grave du médecin se fit entendre que Nevrabriel se retourna vers lui et Lucy, laissant son corps basculer légèrement en arrière pour poser ses fesses sur le cadre de la fenêtre et laisser l’air frais de l’extérieur envahir son dos. Il pouvait sentir l’humidité parcourir sa nuque et ses cheveux.

_  Je suis régulièrement votre suivi. Je suis au courant de tout ce qui se passe dans votre vie. Mais vous ne savez rien de la mienne. Pour que vous soyez parfaitement à votre aise, et pour que nous ayons une relation solide, je vous propose ce matin une séance de thérapie. Juste entre nous. Si vous avez des choses à dire et dont vous sentez le besoin d'exprimer, c'est le moment.

Nevrabriel se tut un long moment. Il avait beaucoup de choses à dire. Beaucoup de choses à reprocher en fait. Beaucoup de choses à demander également. Mais rien n’en valait réellement la peine, mise à part peut-être deux question :
Qu’est-ce qu’il faisait subir à Lucy exactement ?
Et, Adèlys avait-elle réellement quitté l’île ?

Mais, il était évident que le roux ne pouvait pas les poser. Il était évident qu’il allait se taire. Du moins, devant Lucy. Nevrabriel n’aimait pas que son amie se fourvoyait sur leur médecin et sur l’Institut, qu’elle vivait dans un autre monde, le monde que Nevrabriel a quitté après la Grande Sanction, celui des illusions. Il avait choisit d’ouvrir les yeux, de rester éveillé, de rester dans la réalité, mais pas elle. Et bien que cela l’attristait, ça le soulageait également. Elle ne pouvait pas être malheureuse dans le monde où elle était, même si elle s’éloignait de lui, elle ne serait pas malheureuse dans ce monde. Le roux avait l’impression que tout ça remontait à loin, les sortis nocturnes, les promesses colorés et les rires complices. Il avait changé. Mais pas elle.

Nevrabriel se tourna vers Donatien. Il voulait dire quelque chose en effet, une chose que Lucy devrait surement savoir également. Surement qu’elle serait triste de l’apprendre mais  tout ses amis qui resteront encore un moment à l’Institut devront être mis au courant tôt ou tard. Alors, Nevrabriel exprima d’une voix claire :

_J’ai vu mes résultats d’IRM.

Oui, il les avait vus et il les avait compris. Il avait compris que cette tache blanche sur la radio n’était pas un défaut de l’impression mais bien le début d’une maladie qui allait le ronger comme le cancer et le détruire comme la drogue détruit à petit feu sa victime. Il allait oublier come un ivrogne complètement saoul. Il ne reconnaitrait plus les personnes qu’il a vues récemment comme un bébé qui ne reconnait que ses parents. Il chercherait sa maison comme un chaton perdu. Il chercherait ses proches décédés, sa sœur qui le haït, il ferra des promesses qu’il ne pourra pas tenir. Il se répètera, oubliera, partira.
Mais dans combien de temps ? Combien de temps pouvait-il rester ainsi avant de devenir un légume, juste un être dénuer de sens, de n’être ni un numéro, ni une fleur ni même Nevrabriel ? Car oui, en oubliant les autres et ce qu’il a vécu, il finirait par s’oublier lui-même et ne serait plus le même. Il ne sera personne. Il ne sera même pas vivant à l’intérieur.
Et Donatien ne lui a rien dis … Pourquoi ? Il avait eut cette IRM depuis novembre et il ne lui avait rien dis … Nevrabriel était dégouté. Il avait perdu la bataille contre sa maladie et ce n’était même pas son médecin qui lui annonçait sa défaite.
Mais en disant cela, le roux ne savait pas s’il s’attendait à des explications de la part de son médecin, s’il voulait des excuses de n’avoir pas été guéri ou bien seulement du réconfort face à cet aveu …

_Et …

Nevrabriel voulait demander une permission d’une demi-journée. Rien qu’une demi-journée. Il voulait voir sa sœur. Il voulait s’offrir une dernière chance de se réconcilier avec sa précieuse et unique sœur, faire en sorte que seul les mauvais souvenirs s’envolent de sa mémoire. Et au-delà de cela, il voulait voir Astrid. Il ne lui dirait pas ce qu’il ressent pour elle mais juste la voir une dernière fois, graver son visage dans sa mémoire pour ne jamais l’oublier. Pour que, même si cette tache se répandait, il arriverait à distinguer son visage dans l’obscurité, être guidé par son sourire.
Peut-être que, pour espérer la revoir un jour, il ferait en sorte de survivre à sa maladie …

_J’aimerais revoir des personnes qui me sont chers avant qu’il ne soit trop tard pour moi ...
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Lucy VincentÉlectron libre
Lun 6 Mai - 18:43
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Pour ceux qui restent
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Donatien Elpida & Nevrabriel



Repousser doucement, Nev n’avait finalement pas rejoint notre étreinte. J’étais quelque peu perdue, j’avais amorcé pour l’une des premières fois le contact avec monsieur Elpida. Serais-je grondée?
Sa main finit par se baisser et l’homme prit parole.

- Je vous ai convoqué parce que...

Parce que ? J’attendais la suite, il se racla la gorge et s’éloignait. Perdu dans le salon coloré je ne savais plus trop pourquoi je restais debout. Alors qu’absente j’observais la scène, je regardais sans dire mot Nevrabriel rejoindre notre médecin. Lui parler tout bas. Je n’entendais pas, je fixais un moment les deux hommes puis retournais docilement à mon assise. La tête baissée.
Donatien reprit place abandonnant Nev à la fenêtre.

Je suis régulièrement votre suivi. Je suis au courant de tout ce qui se passe dans votre vie. Mais vous ne savez rien de la mienne. Pour que vous soyez parfaitement à votre aise, et pour que nous ayons une relation solide, je vous propose ce matin une séance de thérapie. Juste entre nous. Si vous avez des choses à dire et dont vous sentez le besoin d'exprimer, c'est le moment.


Des questions? Avais-je des choses à dire? Je ne voulais que dormir, me sentir bien, voir le soleil, rien de possible je gardais le silence. Mais Nev lui Non… Nev avait quelque chose à dire.

J’ai vu mes résultats d’IRM. Et …J’aimerais revoir des personnes qui me sont chers avant qu’il ne soit trop tard pour moi ...

… des résultats, je ne les connaissais pas, je ne savais pas ce que cela signifiait. Au fond de moi je le sentais, ce n’était rien de bon. Mon coeur se resserrait en l’écoutant, j’avais l’impression de ne plus faire partie des gens qui lui étaient chers. Mais en avais-je déjà fais partie? Je n’étais plus rien, il semblait si loin. Son coeur contenait déjà trop de visages, la fadeur n’y avait pas sa place. Mon premier compagnon, mon premier amour? Tout cela était vain, les gens étaient toujours si loin de moi. Le coeur de Nev déjà habité, le petit garçon-fille si gentil qui c’était envolé loin de l’ile. Mademoiselle Astrid qui était partie elle aussi et même monsieur Ange qui avait clairement exprimé la ligne qui nous séparait. Alors avais-je quelque chose à dire? Je ne souhaitais qu’avoir une personne à aimer, une personne qui m’accepterait, une personne qui ne s’éclipserait pas. Mais j’étais celle que j’étais, une ombre blanche vivant dans les éclipses, la chaleur appartenait non pas à la lune, mais bien au soleil. Je n’avais rien à dire.









Lucy Vincent
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 9 Mai - 20:59


Pour ceux qui restent

- J’ai vu mes résultats d’IRM.

Le temps se figea. Les gouttes de pluies étaient suspendues à l'extérieur, dans l'attente d'une prochaine chute. Edelweiss était assise dans le fauteuil sans ciller, innocente et délicieuse. Cette pause dans l'espace-temps permettait de mettre en avant un détail chez Pavot auquel Donatien aurait dû prêter attention plus tôt : son regard avait changé. Il avait la lueur folle de la connaissance. Il était aussi dément qu'Eve lorsqu'elle croqua la pomme.
Donatien eut soudainement la sensation de revenir quelques mois auparavant. Il avait eu une discussion sérieuse avec un radiologue à la chevelure indescriptible concernant son patient et cette tâche. Mais il n'avait pas voulu voir la condamnation. Il pensait trop à Edelweiss qu'il devait garder à ce moment-là. Il n'avait pas voulu réfléchir à ce qu'il ne pourrait jamais empêcher. Il pouvait rendre Lucy cinglée pour qu'elle trouve sa place à ses côtés, il pouvait ... Lys ...
Mais Pavot, il n'y avait rien à faire. Il avait vu l'échec avant même qu'il ne se produise. Or, il ne perdait jamais.
D'ordinaire, Donatien se serait énervé contre le farfelu au mauvais caractère qui avait dévoilé à son patient une information qu'il voulait garder secrète. Il fallait se concerter avant d'agir ainsi !
Mais il ne pouvait pas. Plus. Il n'avait plus la force de trouver des ressources vitales dans son ventre. Il ne pouvait pas tous les retenir. Il ne pouvait pas tout contrôler.

- Et j’aimerais revoir des personnes qui me sont chers avant qu’il ne soit trop tard pour moi ...

Violent retour à la réalité.
L'averse tombait à nouveau. Edelweiss était figée mais on entendait clairement ses pensées s'agiter. Et Nevrabriel avait des pulsions. Des envies. Des besoins.
Donatien chercha du secours chez sa patiente, mais elle lui répondit par un silence.
Lentement il leva sa main, et un peu son corps, puis pris celle de ses deux patients. Ainsi, leur trois mains étaient superposées les unes aux autres. Il en manquait une quatrième.
Puis, Donatien affronta le regard de son patient. Il était si grand. Pourquoi ?

- Toutes les personnes qui te sont chères ... sont déjà ici.

Il croyait profondément en ce qu'il disait. Et aussi en la chose suivante :

- Et il ne sera jamais trop tard. Cela n'arrivera pas. Je t'en fais la pro...

Il s'interrompit. Il n'était pas sûr de pouvoir tenir ce genre de niaiserie qu'était une promesse.





Docteur Elpida
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Ven 21 Juin - 11:09
_J’aimerais revoir des personnes qui me sont chers avant qu’il ne soit trop tard pour moi ...

Donatien prit une main de ses patients pour les joindre aux siens. Nevrabriel se laissa faire, regardant douloureusement les mains si blanches collées aux siennes. La peau de l’écossais était de nature pâle, mais ceux de Lucy et Donatien étaient blanchâtres à coté des siennes. Ce n’était pourtant que des couleurs, mais il avait l’impression que ça en disait beaucoup plus sur cette situation. Il n’était plus tant lié à Donatien que par le passé, ni même à Lucy malheureusement.

_Toutes les personnes qui te sont chères ... sont déjà ici.


Non … pas toute …
Evidemment, le roux aimait Lucy de tout son cœur. Et Donatien également, malgré tout ce que le médecin a pu faire, il lui pardonnait mais n’oubliait pas, il restait fidèle mais se libérait de la laisse. Mais au-delà de ces mains il y en avait d’autres qui lui tenaient à cœur … Ulysse, Aeden, Kan, Agnès, Naito, mais aussi Willow, Swann, Yuki, Merywen, Astrid.
Il avait à cœur beaucoup de mains, et savait que d’autres allaient finir par compter, comme la jeune Ophélia ou bien les petites jumelles qui jouaient de la musique.
Donatien n’avait rien compris …

_ Et il ne sera jamais trop tard. Cela n'arrivera pas. Je t'en fais la pro...

Il y a un an, Nevrabriel n’aurait jamais insisté, il n’aurait jamais osé demander à partir, il n’aurait jamais osé demander quoique ce soit qui dépasse l’entendement, qui risquait de blesser, d’attrister ou de mettre en colère son médecin. Mais maintenant il était grand. Maintenant il était un jeune homme, il n’était plus un enfant, et il allait continuer à grandir malgré que son cerveau périssait et se dégradait de jours en jours jusqu’à s’éteindre.
Maintenant, plus que jamais, il avait une chance de voir le monde extérieur, une dernière fois, et lui dire adieux avant qu’il ne soit trop tard.
Il ne voulait pas mourir avec des regrets. Et il allait mourir ici, c’était une certitude.

_J’ai besoin d’y aller. Ça sera certainement la dernière fois. Des adieux. S’il vous plait … Donatien … Je reviendrais … Je reviendrais …


Nevrabriel posa un genou à terre pour que Donatien soit plus grand que lui, et plus proche, pour qu’il puisse le regarder. Il posa son autre main sur celle de son médecin qui était au sommet de cette pile. La main de Donatien était gelée comparé à la sienne et cela ne dérangeait pas le roux qui aimait réchauffer les autres.
Nevrabriel ne souriait pas, il était déterminé à se faire entendre de son médecin, pour une fois, une seule fois.

Laisse-moi partir …

* Tu dis que tous les patients partent, sauf toi. Tu le pourrais. Mais tu restes là. Parce que ta place est ici.*


_Je reviendrais là où est ma place …

Nevrabriel pensait ce qu’il disait. D’un coté, il savait « où était sa lace », il savait que le monde en dehors de cette île n’était plus son monde, il appartenait « au vivant ». Lui était comme mort. Sur le chemin de la mort, sur un fil tendu et imprévisible d’un funambule. Il était de ces fleurs qui ne fleurissaient qu’un jour, comme un papillon de nuit, sa vie était destinée à être courte, il fallait se faire une raison. Pour que le soleil se lève, la nuit doit tomber, pour que la lune disparaisse, il faut que l’aube éclaircisse le ciel. Pour que Nevrabriel soit libre, il doit mourir.

_S’il vous plait …
Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 4 Juil - 20:03


Pour ceux qui restent

- J’ai besoin d’y aller. Ça sera certainement la dernière fois. Des adieux. S’il vous plait … Donatien … Je reviendrais … Je reviendrais …


Les doigts de Donatien se crispèrent autour de ceux des deux patients. Qui aurait cru qu'avec ses mains osseuses et fragiles il aurait eu la force nécessaire d'exploser des phalanges ? S'ils fallait serrer à en laisser une marque rouge sur la chair pour qu'ils restent, Donatien était prêt. Prêt à les blesser pour qu'on ne le laisse pas seul.
La main d'Edelweiss était froide sous la sienne. Ce n'était pas surprenant : elle manquait de sommeil, et donc de vie. Elle ne pouvait pas avoir le coeur chaud dans des pareilles conditions. Contrairement à Pavot dont la paume était un vrai four. Donatien se sentait à sa place et bien accueilli en contact avec cette température.

- Je reviendrais là où est ma place …

Donatien ferma les yeux. C'était faux. Lys était supposée rester à sa place aussi... Et pourtant...
Le médecin croyait en la sincérité de son patient. Ou alors, il voulait y croire. Mais il avait si peur. Il ne pouvait imaginer, surtout en ce moment, être un âme solitaire pendant un certain temps. Il devait être soutenu.
Il ouvrit les yeux pour éviter ceux de Nevrabriel. Il les plongea plutôt dans ceux d'Edelweiss. Et elle ? Se raccrocherait-elle à lui ?
Nevrabriel savait-il au moins où était sa place ?

- S’il vous plait …

Ce n'était pas le genre de Donatien de laisser une ouverture à son patient. De réfléchir à leur proposition. Donatien était ferme sur ses positions. Jamais il ne laissait planer de doutes.
Mais aujourd'hui, il étais las. Il lâcha les mains de ses patients et s'enfonça dans son fauteuil. Une main sous le menton, il regardait ailleurs, donnant à voir son profil creusé. Il matait le mur sûrement.

- Fais ce que tu veux, Nevrabriel.

Il avait lâché doucement, d'une voix détachée. Il ne voulait plus les voir. Il voulait que cette matinée soit thérapeutique. Il voulait voir qu'il pouvait compter sur eux comme eux pouvaient compter sur lui. Mais au final, il avait affaire au Silence et la Rébellion. Qu'avait-il raté pour en arriver là ? Pavot avait toujours eu une intelligence à part. Il avait attendu que son maître soit vulnérable pour tirer de lui ce qu'il désirait. Bien joué, pauvre con.

Lys, bordel.

- Toi aussi, Lucy, fais ce que tu veux. Désormais, je m'en fiche.

Il resta dans cette position, immobile. Pour lui, il venait de dire au revoir. Pour lui, il signait une autorisation de partir. Désormais, il n'accorderait de l'importance qu'à ceux qui restent.




Docteur Elpida
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Lucy VincentÉlectron libre
Sam 6 Juil - 20:54
img_rp
Pour ceux qui restent
feat
Donatien Elpida & Nevrabriel



Ma main tenue par celle osseuse du médecin. J’écoutais Nev puis monsieur Elpida, Nev voulait partir.

J’ai besoin d’y aller. Ça sera certainement la dernière fois. Des adieux. S’il vous plait … Donatien … Je reviendrais … Je reviendrais …

Les doigts osseux s’étaient resserrés autour de ma main. L’homme ne croyait-il pas « l’adolescent »?

Je reviendrais là où est ma place …

Il insistait, le médecin ferma les yeux, si j’avais été moins étourdie j’aurais fait signe à Nev d’arrêter, un mauvais pressentiment gagnait mon estomac.

S’il vous plait …

Fais ce que tu veux, Nevrabriel.

Ma bouche s’entrouvrit, pas de surnom, des syllabes brisées, la main me relâchant. Nev… pourquoi tout semblait-il si difficile ? Donatien regardait ailleurs, son regard impossible à attraper.

Toi aussi, Lucy, fais ce que tu veux. Désormais, je m'en fiche.

Je perdis le peu de couleurs qui me composaient, qu’avais-je fait pour encore décevoir? Je n'avais rien fais, rien!

Rien…

Était-ce là ma faute? Il m’avait pourtant dit que j’avais été parfaite…
J’avais faits tout ce qu’il m’avait demandé, m’en voulait-il au final d’avoir échoué?

Son regard toujours fixé sur le mur, je ne comptais vraiment plus pour personne? Ma fatigue des derniers mois revint me claquer le visage d’un coup. Il n’avait pas le droit, j’avais faits de mon mieux, pourquoi refusait-il de nous regarder maintenant?

Désarticulée je me levais, j’observais un moment ce visage fatigué qui continuait de regarder ailleurs. Puis Nev, aux cheveux si chauds. D’une voix blanche et tout doucement je regardais Le Roux, mon ami.

Va-t’en.

Rien de plus rien de moins, il partirait, il le devait. Surement…. Sans doute.

Mais Donatien, pourquoi?  Les mêmes questions retournaient dans ma tête, un fragment de colère traversa ma chaire. Je regardais une fois de plus mon médecin, réveille toi, réveille toi…

Clac,

Sans me retenir, sans le vouloir vraiment, j’avais giflée en plein visage mon propre Docteur.

Je regardais sidérée ma main devenir rouge, mes yeux s’agrandir d’horreur, je ne voulais pas, j’avais faits mal à quelqu’un, je ne voulais pas. Ma main brûlante me rappelait mon geste, je me recroquevillais sur moi-même, me laissant tomber à quelques centimètres de ses pieds nus.

Il n’en avait plus rien à faire et moi je l’avais frappé, pourquoi je n’étais-je pas assez bonne, pourquoi n’étais-je pas suffisante. Je voulais demander pardon, mais comment? Pardon, pardon pardon! Je ne voulais pas…

Des larmes perlaient sur mes joues, je m’étouffais dans mes sanglots. Je me faisais maintenant le plus petite possible, j’avais honte et j'avais mal.



Lucy Vincent
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Jeu 11 Juil - 19:49
_S’il vous plait …

Plus l’écossais parlait, plus il voyait les yeux de Donatien se perdre. Mais c’était un autre vide que celui de tantôt. Il y a quelque instant il était réellement triste, maintenant il était simplement las. Las. Certainement parce qu’il avait compris que son emprise sur le roux avait amoindrit.
Le médecin alla rencontrer le fond de son siège avant de tourner la tête, délaissant les mains de ses patients.

_Fais ce que tu veux, Nevrabriel.


Nevrabriel n’en revenait pas : il avait réussit.
Il avait réussit.
Il allait partir.
Il allait revoir sa maison.
Il allait revoir son pays.
Il allait revoir sa sœur.
Il allait revoir Astrid.

_Toi aussi, Lucy, fais ce que tu veux. Désormais, je m'en fiche.

Nevrabriel se figea un instant avant que son regard ne se tourne vers Lucy.

Ce n’était pas juste.
Lucy n’avait rien dis, rien fais.
Pourquoi ce mépris ?

Pour la première fois depuis un moment, Lucy réagit, elle bougea, elle se leva. Nevrabriel avait le regard triste en observant les mouvements de son amie. Il avait de la peine pour elle. C’était injuste ce qui lui arrivait. Elle a été la plus douce et la plus fidèle des trois patients de Donatien. Elle a toujours été si gentille, si attentionnée, alors pourquoi ? Pourquoi Donatien lui faisait payer le prix de la rébellion du roux ?

_ Va-t’en.

Et pourquoi … est-ce qu’elle ne lui en voulait pas ?
Pourquoi est-ce qu’elle n’en voulait pas à Nevrabriel de partir ? De ne pas lui avoir dis pour sa radio ? Pourquoi est-ce qu’elle ne lui en voulait pas d’avoir le cœur ailleurs ? Pourquoi est-ce qu’elle ne lui en a jamais voulu ?

La suite fut si rapide. Une gifle.

Des larmes.

Lucy en boule sur le sol.

Nevrabriel regarda un instant son amie. Il était troublé, voir choqué. Elle avait giflé Donatien … Elle avait montré un signe de rébellion pour la toute première fois. Elle ne niait pas la réalité et ça lui faisait mal. Ça lui faisait mal mais elle ouvrait doucement les yeux. Nevrabriel était partagé entre tant de sentiment après le geste de son amie. Il était admiratif de son courage pour avoir osé gifler leur médecin, confus par ce même geste, satisfait qu’elle ait enfin ouvert les yeux, triste de voir que la réalité lui faisait aussi mal.
Sa petite Lorialet … La fille de la lune … ce petit être perdue dans les couloirs qui voulait qu’il l’emmène à l’aventure … Lucy … Lucy …

_Lucy … vient avec moi …

Nevrabriel se pencha doucement au dessus de son amie avant de la prendre dans les bras, ne s’occupant nullement de Donatien ni même de la réaction qu’il a pu avoir face à cette gifle. Le roux prit la demoiselle dans ses bras avec une douceur infinie, comme si le moindre geste pouvait la briser en mille morceaux. Il lui souffla doucement près du visage, espérant qu’elle l’entende malgré ses sanglots :

_Je ne peux pas t’emmener au pied de l’arc en ciel mais je peux te montrer un monde au milles couleurs rien qu’une fois.


Maintenant qu’ils avaient grandit, et que Lucy avait ouvert les yeux, ils savaient tout deux qu’il était impossible d’aller au pied de l’arc-en-ciel. Mais il pouvait lui montrer son pays, là il avait grandit, le piano dans son salon, les lacs, les prairies, les forets, le soleil se reflétant sur les pierres de son village. Il pouvait lui montrer un autre monde que l’hôpital durant un instant, aussi court soit-il.
Le roux releva la tête vers Donatien pour dire à voir haute :

_Rien qu’une fois.


Une seul fois … avant d’être enfermé sur cette île à jamais … avant de périr doucement dans ce jardin de l’enfer …
Donatien savait qu’ils allaient revenir. Ils n’avaient pas le choix. Dehors, ils allaient mourir. Ici ils allaient survivre. Et Nevrabriel s’était promis d’aider Ophélia. C’était certainement la dernière chose qu’il pourrait faire avant de perdre la tête et de quitter ce monde.

L’écossais se tourna de nouveau vers Lucy et passa une main dans les cheveux de cette dernière avant de soulever son menton pour l’obliger à le regarder. Il lui offrit un sourire très tendre et triste. Il parla tout en caressant ses longs cheveux d’un blanc de cristal :

_Je t’emmène faire la plus grande aventure de notre vie, puis on reviendra ici.

Pour toujours … La dernière aventure de leur vie …


_Je t’ai promis que je ne t’abandonnerai pas, tu te souviens ?
Nevrabriel
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Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 20 Juil - 15:30


Pour ceux qui restent

- Va-t-en.

On entendait enfin la voix de Lucy, et c'était un ordre. Un ordre pour Nevrabriel. Donatien était soulagé : elle comprenait la décision de son médecin. Elle entendait son mal-être et elle sentait que Pavot pouvait être douloureux pour Donatien actuellement. Elle était parfaite. Finalement, Donatien n'avait plus qu'elle. Il ne pouvait compter que sur elle. Il n'y avait que Edelweiss.
Clac.
Une gifle. Puissante et étonnement piquante. Et Edelweiss qui tombe aux pieds du médecin, comme soumise à ses propres émotions. La claque lui avait échappé. Et elle pleurait si fort que ses sanglots résonnaient en vibrations dans le thorax de Donatien. Il jura même qu'il sentit une larme sur ses pieds.
Sous le choc, il ne savait pas comment réagir.
Et Nevrabriel qui ne regardait même plus son médecin, qui se concentrait sur sa camarade. Il lui promettait de partir, il avait l'air de vouloir de belles choses. Mais rien n'est beau. Plus rien n'en valait la peine.
Donatien ne reconnaissait plus sa vie. En une nuit, tout avait changé.
D'abord Lys.
Puis Nevrabriel qui désire s'échapper de Donatien.
Et Edelweiss, dépossédée d'elle-même.

- Je t’emmène faire la plus grande aventure de notre vie, puis on reviendra ici.

Comme si l'Institut était un moulin. Comme si tout allait être si simple. Vivre une aventure dangereuse et futile et revenir se faire soigner. Nevrabriel devenait fou. Il parlait de partir alors que tout était dangereux dehors. Et il voulait que Edelweiss sombre avec lui dans la démence. Il profitait de sa vulnérabilité. En fait, peut-être que Nevrabriel n'était pas si innocent.
Donatien finit par se lever. Il posa un regard mi-tendre, mi-affligé sur sa patiente ; puis toisa durement le rouquin.

- Faites ce que vous voulez. Mais il faudra ramper à mes pieds pour revenir.

C'était faux. Donatien avait énoncé cela d'une voix dure, avec le regard le plus froid qu'il put donner. Mais il puait le mensonge. Nev et Edelweiss n'avaient qu'à battre des cils et gémir un "s'il vous plaît" pour que Donatien les prenne sous son aile. Il n'était rien sans eux.
Il finit par partir sans rien dire. Comment seraient les séances de soins désormais ? Où irait Nevrabriel ? Edelweiss allait-elle le suivre ou lui serait-elle fidèle ?
Lys était partie.
Nevrabriel partirait.
Edelweiss allait peut-être s'en aller.
De toute façon, Donatien se fichait de la réponse à ces questions. Lui, il ne donnerait de l'intérêt qu'à ceux qui restent.


Docteur Elpida
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