contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

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Margaret ; Rose
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Donatien

Eizenija ; Solveig
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bébé modo

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AraatanForum RPG Mono no Aware
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Vincent Hoai-Minh TranMilicien (Institut Graham)
Dim 28 Fév - 20:47
INTRODUCTION✎ ft. le BG et l'Aveugle

Vincent se rendit en sifflotant jusqu’au Bunker, un peu d’herbe dans la poche, et son chien à ses côtés. Depuis qu’il avait rencontré Aeden, il s’était découvert deux nouveaux clients au Bunker : ledit Aeden et une dénommée Béatrice qu’il avait déjà vue auparavant mais qu’il ne connaissait que de loin. Il savait à quoi elle ressemblait et ce qu’elle voulait, c’était déjà ça.

Faisant attention à ne pas se faire voir, il traversa la frontière et se rendit jusqu’aux plantations de leur planque, profitant du code des grilles que lui avait donné Béryl. Il siffla dans ses doigts pour s’annoncer, restant caché derrière un arbre. Il l’aperçut alors : cheveux bouclés, yeux gris, avec une canne, comme il s’en rappelait. Mais la Béatrice dont il se souvenait était plus…souriante. Moins renfermée.

Vincent haussa les épaules. Tant qu’elle achetait, il s’en foutait.

Quand Béatrice fut assez proche, il lui tendit deux sachets d’herbe.

-Pour toi et pour Aeden, comme convenu, lui dit-il avec un clin d’œil.

Il aimait faire la conversation, mais le regard de Béatrice l’en dissuada, et de toute façon, il ne pouvait pas trainer dans le coin (se faire voir par Elpida ? NON MERCI). Il procédèrent à l’échange, avec quelques mots polis (enfin, Vincent la complimenta au passage sur ses cheveux, mais il n’eut pas droit à un long discours en échange, ça valait le coup d’essayer), et Vincent repartit procéder à ses autres échanges sur les terres neutres.

De tout ça, il avait gagné un bonnet chat appartenant à Béatrice, qu’elle aurait apparemment reçu au secret santa. Pour un premier échange, ça lui suffisait !

Juste avant de quitter les lieux, il se retourna. Il aurait juré avoir vu…Bobby lui lécha la main. Vincent sourit, lui gratta le menton, puis s’en alla.

Vincent Hoai-Minh Tran
Image : Bobby, le chien plus intelligent que son maîtreFiche personnage : Ma vie est une fêteEspace personnel : Mon carnet de ventesGroupe : Institut GrahamAge : 28

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 1 Mar - 12:23

Les fleurs renaissent au printemps

La chaleur du printemps arrivait de plus en plus sur l’île. Quelques animaux commençaient à sortir de leur cachette, les oiseaux revenaient, le lac n’était plus gelé. Le ciel bleu rendait les cheveux de l’écossais plus rouge qu’ils ne l’étaient déjà et il dû trouver des vestes à capuche afin de les dissimuler lorsqu’il sortait du territoire de Graham. Les miliciens se fichaient bien du temps libre du « gendre » de leur chef, mais il fallait mieux pour lui qu’on ne le surprenne pas de trop à trainer chez les électrons libres. Non pas allaient lui faire du mal, ils n’étaient ni armés ni méfiant à son égard, mais les partisans de Graham … Nevrabriel ne faisait confiance en personne.
Après avoir visité Lucy, le jeune homme allait rentrer mais la milice était plus présente sur la frontière des électrons libres, il ne pouvait pas passer par là. S’il voulait qu’on ne lui pose pas de questions il devait arriver par le lac, le territoire neutre.

Tranquillement, habitué à présent à ses escapades clandestines chez « l’ennemi », Nevrabriel alla vers le lac mais une silhouette reconnaissable entre mille attira son attention. Vincent se baladait avec son chien. L’écossais s’arrêta, dissimulé près d’un arbre, et le regarda passer. Le quotidien du vietnamien n’appartenait qu’à lui, Nevrabriel n’était pas curieux de savoir où aimait se balader le milicien mais quelque chose était étrange, il semblait se rendre au bunker. Du moins, si ce n’était pas volontaire, il prenait la direction du bunker.
Le jeune homme fronça légèrement les sourcils, intrigué par cette démarche. Il voulut suivre le milicien mais Bobby allait sans nul doute l’alerter. Nevrabriel utilisa sa connaissance parfaite de l’île pour faire le tour du chemin et se rendre au bunker pour rejoindre Vincent sans que Bobby ou lui ne le voient.
Là un spectacle des plus étranges ; Vincent avait tapé le code et était entré comme une fleur. C’était quoi ce délire ? Est-ce qu’il était allié au bunker et dormait au chaud à l’Institut ? Qui lui a donné le code ? Pourquoi ? Les questions fusaient dans l’esprit de Nevrabril qui fit le tour du grillage, suivant Vincent de près. Il ne rentrait pas dans le bunker, il allait vers les cultures. Il allait vers … Béatrice ? C’était elle qui lui avait donné le code ? Béatrice ?! À ne rien comprendre… Est-ce qu’il devait en parler avec Aeden ? Si Béatrice donnait le code à n’importe qui, Aeden n’était pas en sureté dans ces murs, lui et tous les autres.

_Pour toi et pour Aeden, comme convenu.

Nevrabriel cligna plusieurs fois des yeux de sa cachette. Avait-il bien entendu ? Etait-ce une immonde blague ? Ils allaient se tourner vers lui et lui rire au nez en disant que c’était faux, n’est-ce pas ? L’écossais ne voulait pas croire ce qu’il entendait ; Béatrice et Aeden ? Qui se droguent ?!
Le jeune homme d’adossa à l’arbre qui le cachait des deux autres avant de poser une main sur son visage.
Comment tout cela a pu se passer ? Comment en étaient-ils arrivés jusque-là ? Aeden avait déjà sombré dans la dépendance après la mort de Loreleï, mais avec les autres ils avaient réussis à lui faire lâcher prise. Pourquoi est-ce qu’il recommençait ?

Ce Vincent … Mais quel tocard !

Nevrabriel se fichait bien des magouilles du vietnamien, mais pour Aeden ? Pourquoi Aeden voulait se défoncer, n’était-il pas heureux auprès de sa bien-aimée et sa fille ? Pourquoi ?! Et Béatrice aussi ? Même si la jeune femme et l’écossais n’ont jamais eu l’occasion de s’entendre, il n’avait pas vraiment de haine envers cette personne, mais elle a été l’amie de Lucy et la protégée de Donatien. Elle ne pouvait pas lui être indifférente malgré lui. Si elle participait au bonheur des quelques personnes à qui il tenait alors il ne pouvait pas juste ignorer son existence.

Le jeune homme attendit que Vincent quitte le bunker pour regarder Béatrice et sa cam.
Il ne savait pas quoi faire. Lui parler ne servirait surement à rien, elle a toujours eu beaucoup d’animosité à son égard, il était partie et il était au courant de la fausse mort de Lucy, il avait aidé à l’organiser. Elle le détestait surement. Alors, devait-il juste faire demi-tour et la laisser se détruire lentement, devenir dépendance ? Croire que sa vie ne sera belle que si elle avait ce bâtonnet entre les lèvres ? Vivre dans l’illusion d’une vie meilleure ? Cela faisait peur à l’écossais. Il connaissait le pouvoir des illusions, ces chimères qui l’ont détruit, qui ont détruite sa famille, qui l’ont doucement poussé à vouloir mettre fin à sa vie.
Nevrabriel voulait croire que ce n’était pas si grave, que le cannabis n’était pas si dangereux, mais si c’était une drogue alors c’était forcement dangereux…

Le jeune homme s’approcha lentement du grillage et croisa les bras. Elle l’avait entendu arriver, elle était malvoyante, pas sourde.
Il resta un instant ainsi à la fixer, le visage fermé, la laissant reconnaitre sa présence dans son monde de brumes.

_Tu penses que ça va résoudre tes problèmes ?

En soit ce n’était pas ses affaires, mais cela révélait sans nulle doute l’état des personnes à l’intérieur. Si Aeden et elle se sont mis à se droguer, comment allait Donatien ? Comment allait Béryl ? Qu’était devenue cette soi-disant famille auquel il avait cru pendant des mois ?

_Ou c’est ce qu’il te laisse croire ?






Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Jeu 4 Mar - 22:09

Les fleurs se fanent sans hiver

Béatrice attendait le dealer près des plantations. Ce lieu avait autrefois été son havre de paix, mais il était souillé du souvenir de Lucy. A la culpabilité et au deuil s’était substitué la Colère : le simple fait de penser à Lucy emplissait Béatrice d’une rage profonde et d’un sentiment insidieux de trahison. Elle l’avait tant pleurée qu’elle n’avait plus de larmes pour se recueillir sur celle qui, autrefois, aurait célébré le retour de son amie. Béa était morte avec Lucy.

Et contrairement à cette dernière, elle ne reviendrait pas.

Il ne restait plus que Myo.

Et Myo avait besoin d’oublier, de se lâcher, de se laisser aller. Elle n’avait quasiment plus d’alcool, et la sensation de chaleur lui manquait terriblement. Mais Aeden lui avait parlé d’un homme, un certain Vincent, qui vendait « de la poudre de bonheur » d’après ses propres mots. Béa en avait besoin. Elle n’avait jamais essayé ce genre de produits, auparavant, mais elle n’avait jamais été dans un tel état de détresse et de colère. Elle ne savait plus qui elle était. Et s’il existait un moyen, même aussi dépravé, d’échapper à sa triste réalité, alors elle le saisirait sans l’ombre d’une hésitation. Aeden le comprenait. Donatien ne devrait jamais le savoir. Le pauvre homme aussi n’était plus le même, surtout depuis l’arrivée de cette Aimee…Béatrice ne voulait même pas approcher cette femme. Elle éprouvait une certaine animosité amère à son égard, quelque chose qu’elle ne comprenait pas mais qu’elle savait lié au fait de craindre la perte de son propre lien avec le Docteur Elpida. Mais d’un autre côté, elle ne voulait pas priver ce dernier du peu de compagnie qu’il pouvait avoir.

Alors elle gardait ses distances. Et elle prenait contact avec un dealer.

Ce dernier finit par arriver, cheveux roses et dégaine décontractée. Il était très avenant, Béa en fut presque déconcertée. Elle ignorait comment il avait pu pénétrer les grilles du Bunker, peut-être Aeden lui avait-il donné les codes, mais ce détail la chiffonnait. Elle respectait l’intimité et la privacité des lieux que souhaitait le Docteur Elpida.

Elle aimait la sécurité qu’elles induisaient.

Dans ses mains, elle tenait le bonnet qu’elle avait reçu au précédent noël. Cette époque lui semblait si lointaine…mais elle ne pouvait plus s’en souvenir avec la même nostalgie qu’elle l’aurait souhaité. Car durant ce noël, c’était à Lucy et à Jessy qu’elle avait parlé.

Et elle ne voulait plus rien qui la rattachait à ces deux vipères. Ils empoisonnaient déjà bien assez ses rêves et ses cauchemars.

Elle échangea le bonnet contre les deux sachets qu’elle garda en main comme s’il s’agissait de diamants. Vincent repartit, emportant son énorme chien avec lui. Béa tendit la main vers ce dernier et sourit affectueusement lorsque le chien la lui lécha avant de repartir. Elle se rendit compte ô combien ce contact lui était agréable, elle qui ne pouvait toucher un autre être humain.

Son cœur se serra. Elle se promit, si elle repartait un jour de ce Bunker, d’adopter un chien. Ou un chat. N’importe quel animal qu’elle puisse aimer et être aimée en retour, sans craindre d’être trahie ou blessée.

Son regard se reporta sur l’herbe.

-Tu penses que ça va résoudre tes problèmes ?

Béa sursauta et se tourna vers le grillage. Perdue dans ses pensées, elle ne l’avait pas entendu arriver, mais elle reconnut sa voix.

Nevrabriel.

Béatrice le toisa, de l’autre côté du grillage. Malgré sa très mauvaise vision, elle distinguait sa chevelure rouge, comme une tulipe au milieu de la brume. Ou comme un pavot, peut-être.

-Ou c’est ce qu’il te laisse croire ? reprit Nevrabriel.

-Si j’ai envie de le croire, c’est mon problème et non le tien, l’interrompit Béatrice.

Elle l’observait d’un air sombre. De sa douceur d’antan, il ne restait que sa manière posée de s’exprimer, mais son ton lui-même était rauque et abimé. La vue de Nevrabriel l’emplissait d’une très profonde amertume. Elle lui avait reproché son indifférence à la mort de Lucy, mais elle en comprenait désormais la raison. Nevrabriel n’était pas indifférent : il était simplement aussi félon que l’Edelweiss. Elle ne le haïssait pas, pourtant. Elle méprisait ses choix et sa manière de traiter le Docteur Elpida. Mais une partie d’elle, pourtant, avait fini par comprendre les raisons qui avaient poussé le géant à devenir tyrannique et violent, à l’aube du bunker.

Béatrice ne pouvait plus les lui reprocher quand elle-même avait changé au point de n’être que l’ombre de celle qu’elle avait été.

-Tu as du culot de revenir ici, surtout pour prêcher la bonne parole, l'invectiva-t-elle. Quelle hypocrisie. Je suis au courant pour Lucy. J’imagine que toi, tu l’as toujours été.

Béatrice rangea les sachets dans sa poche. Elle ne mâchait pas ses mots, toujours aussi concise dans ses phrases. C’était une des rares choses qui n’avaient pas changé.

-Tu n’es pas le bienvenu, pavot. Va-t’en, s’il-te-plait.

Cette fois, c'était de la lassitude que son ton trahissait. Béa n'avait pas envie de se battre. Elle voulait juste oublier.
Codage par Libella sur Graphiorum


Dernière édition par Béatrice Dagmar le Dim 21 Mar - 21:11, édité 1 fois
Béatrice Dagmar
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 10 Mar - 18:37

Les fleurs renaissent au printemps

_Si j’ai envie de le croire, c’est mon problème et non le tien.

Béatrice était sèche.
Le jeune homme plissa légèrement les yeux le temps d’un battement de cil alors que le reste de son visage demeurait d’un calme olympien. Donatien s’était arrangée pour que la demoiselle freine sa dépendance à l’alcool jusqu’à la faire disparaitre. Des vains efforts. Il fallait croire que pour Aeden également, c’était de vains efforts.
Maintenant que l’écossais avait Béatrice devant lui, bien qu’ils étaient séparés d’un grillage, il se rendait compte du mal-être de la jeune femme. Avant la révolution, il était trop occupé à se chercher, et chercher Adèlys, pour aller à la voir et apprendre à la connaitre. Après la révolution, il était aveuglé par le fait de réduire la noirceur dans le cœur de Donatien et de protéger Lucy après avoir cru qu’elle allait mourir de ce poignard dans l’œil. Il n’avait jamais fais attention à Béatrice, à ses yeux elle était comme … une plante. Elle était là mais il n’en avait que faire. Elle était là pour faire plaisir aux autres, parfois elle le dérangeait, parfois il s’en moquait bien.
Maintenant que son âme avait essuyé un peu de sa noirceur, il pouvait voir à présent l’être humain derrière le nom de Myosotis.
C’était surement trop tard pour cela, mais maintenant qu’il était là …

_Tu as du culot de revenir ici, surtout pour prêcher la bonne parole. Quelle hypocrisie. Je suis au courant pour Lucy. J’imagine que toi, tu l’as toujours été.

Nevrabriel oublia la faible vue de la jeune femme et hocha doucement la tête de haut en bas. Il n’allait pas nié à présent que tout avait été exposé au grand jour.
Béatrice autrefois avait affirmé que Lucy devait faire ses propres choix, quitte à se mettre en danger, mais une fois fait, l’albinos avait tout perdu. L’écossais n’allait pas accabler la brune de reproches, cela ne servait à rien, il ne pouvait pas comprendre leur douleur d’avoir dû faire le deuil d’une personne qui était revenue à eux. Mais il savait aussi sa faiblesse face à sa lorialet, certainement aurait-il trouvé la force de la comprendre, mais cela, il ne pouvait l’exiger de personne, même si la peine de Lucy nourrissait en lui de l’injustice.
Qu’auraient-ils fait à la place de la jeune albinos ? Auraient-ils mis fin à leur jour comme Lys ? Se seraient-ils laisser sombrer dans un monde encore plus obscur comme Nevrabriel ? Ou alors se seraient-ils enfuit et fait en sorte que personne n’essaie de la retrouver comme Lucy l’avait fait ?
Aimer Donatien avait un prix, mais aucune de ses fleurs ne voulaient le payer, sauf Béatrice, puisqu’elle était encore là.

_Tu n’es pas le bienvenu, pavot. Va-t’en, s’il-te-plait.

Non, maintenant qu’il était là, qu’il avait entendu ce qui a été dis, vu ce qui a été fait, il ne pouvait pas partir ainsi, si simplement.


La rose est le gage de l’amour
Le lys est le symbole de la virginité, de la pureté absolue
L’edelweiss représente la notoriété
Le myosotis exprime la fidélité et l'amour éternel
Le pavot symbolise le repos éternel.


Donatien avait parfaitement choisi le nom de ses fleurs. Nevrabriel n’a pas connu Rose, mais Adèlys est partie, triste, seule, mais pure, Lucy, de par sa gentillesse et son cœur, sait se frayer un chemin même parmi les démons, Béatrice était toujours là, fidèle à Donatien, elle restait, elle ne partait pas. Et lui …

Eh bien lui …

_Cela fait longtemps que je ne suis plus un pavot.

Le pavot de Donatien a fané le jour e la mort de la petite Loreleï. C’était précisément ce jour là que l’écossais a commencé à mourir. Mourir puis refleurir pour mourir de nouveau. C’était cela aux cotés de l’ancien médecin, Nevrabriel ne faisait que mourir et refleurir. Puis, il a cessé de fleurir. Le jour où il a quitté le bunker, son pollen s’est envolé, quittant le jardin de Donatien, ne laissant derrière lui le vert de ses feuilles, mais plus jamais il n’y aura de rouge dans cette serre. Maintenant, il germe doucement là où se trouve un papillon aux grands ailes bleus comme le ciel.

Montrant qu’il ne partirait pas de si tôt, le jeune homme se rapprocha du grillage et s’accroupit, regardant demoiselle à travers les mailles grisâtres.

_N’en veut pas à Lucy. C’est ma faute ce faux-suicide.

Il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, mais puisque Béatrice avait parlé de Lucy, autant remettre les lignes dans le bon ordre.

_Crois le ou non, mais elle tenait énormément à vous tous, si ce n’était pas pour moi, elle ne serait jamais partie. Je ne dis pas ça pour que tu ailles courir dans ses bras et faire comme si rien ne s’était passé. Mais j’espère qu’un jour ta colère diminuera et tu ne penseras plus à Lucy comme une fille qui a fait semblant de mourir par égoïsme, mais qui a accepter de donner sa vie pour qu’un être en qui elle tient puisse être libre.

Nevrabriel se doutait que Béatrice n’allait pas changer d’avis aussi facilement, mais si elle a été l’amie de Lucy, elle pourrait comprendre ces mots. Peut-être qu’elle pourra y réfléchir, voir la chance qu’elle a d’avoir retrouvé une amie alors que certains étaient vraiment parties à jamais. Peut-être qu’elle finira par comprendre le geste de Lucy, dépasser sa tristesse pour l’accepter, et retrouver son amie qu’elle a cru perdue à jamais.

Il n’embêterait pas Béatrice trop longtemps si elle ne voulait vraiment pas lui parler, mais il devait absolument savoir quelque chose ;

_Aeden en prend aussi ?







Nevrabriel
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Béatrice DagmarMembre de la Famille
Dim 21 Mar - 21:05

Les fleurs se fanent sans hiver

Le silence de Nevrabriel était un signe suffisant dans son implication. Quelle bêtise avait été celle de Béatrice de penser qu’il aurait laissé Lucy si facilement lui échapper. Elle avait compris, au fil du temps où elle l’avait côtoyé, qu’il avait un besoin pathologique de la protéger. L’aurait-il pleuré, si elle était véritablement morte ?

« Véritablement mort »…cette simple pensée lui donnait la nausée. Béatrice n’avait aucune envie de repenser au discours de Lucy, à son retour au Bunker. Cela ne lui évoquait qu’un profond sentiment de trahison aux allures de Colère et de dégoût. Elle serra l’herbe plus fort au creux de sa main. Elle n’aspirait qu’à en user pour s’évader loin de ces terres et de ses démons.

-Cela fait longtemps que je ne suis plus un pavot, déclara alors Nevrabriel.

Béa ne répondit pas, le fixant sans réellement le voir. Elle approuvait pourtant. Il n’était plus Pavot, elle n’était plus Myosotis. Jessy avait arraché les fleurs du jardinier.

Nevrabriel se rapprocha du grillage, et Béatrice eut un mouvement de recul incontrôlable. Elle ne le voulait pas près de lui, elle craignait sans s’expliquer pourquoi sa proximité. Peut-être parce qu’elle avait toujours craint la partie de lui qui ressemblait à Jessy. Ou peut-être parce qu’elle ne voulait plus avoir près d’elle quoique ce soit qui la rattachait à Lucy. Hormis Donatien.

Sa gorge se serra comme étranglée une nouvelle fois, et cette peur inexplicable ne fit que renforcer sa Colère.

Nevrabriel reprit, doucement, comme s’il s’adressait à un animal blessé :

-N’en veut pas à Lucy. C’est ma faute ce faux-suicide.

Béatrice ne chercha pas à retenir un sourire amer, un rictus douloureux. Ce n’était pas quelque chose qu’elle voulait entendre. Elle ne voulait pas d’excuse ou d’explication. Elle avait besoin d’oublier, de tourner la page. Mais Nevrabriel n’avait pas cette pitié.

-Crois le ou non, mais elle tenait énormément à vous tous, si ce n’était pas pour moi, elle ne serait jamais partie. Je ne dis pas ça pour que tu ailles courir dans ses bras et faire comme si rien ne s’était passé. Mais j’espère qu’un jour ta colère diminuera et tu ne penseras plus à Lucy comme une fille qui a fait semblant de mourir par égoïsme, mais qui a accepter de donner sa vie pour qu’un être en qui elle tient puisse être libre.

La jeune nordique le toisa. Elle n’en croyait pas un mot. Lucy avait choisi de sauver Nevrabriel, mais contre quoi ? Donatien ne lui aurait jamais fait de mal. Et même si c’était vrai, même s’il avait eu besoin d’être sauvé, Lucy avait tout de même fait le choix de sacrifier Béatrice et Donatien pour sauver Nevrabriel. Ce n’était pas sa vie qu’elle avait donnée : c’était celle des autres. Et ce n’était pas un choix qu’elle aurait dû prendre seule. Ce n’était pas ELLE qui avait dû vivre avec le poids de la culpabilité, du remords, et du chagrin. Pour qui se prenait-elle ? De quel droit pouvait-elle se montrer si cruelle ?

Inconscient des tourments enténébrés qu’il avait remué en son cœur, Nevrabriel reprit :

- Aeden en prend aussi ?

Cette fois, Béatrice éclata d’un petit rire amer. Elle ne s’était pas aperçue que des larmes étaient venues briller au coin de ses yeux.

-Va te faire foutre, Nevrabriel, siffla-t-elle en sa direction, laissant libre court à sa colère et à cette vulgarité qu’elle ne se connaissait pas. Tu te fous bien de ce que je ressens, alors arrête de prétendre vouloir calmer ma colère ou mon ressentiment. Tu n’étais pas là. Tu ne sais pas ce que ça a été, pour le Docteur Elpida et moi. Tu ne sais RIEN, et tu t’en moques. Mais ne prétends pas le contraire.

Elle essuya rageusement ses larmes.

-C’est donc Aeden qui a mérité ton intérêt ? Voilà donc l’explication. Tu n’es pas son père, que je sache. Peut-être qu’il en prend. Peut-être pas.

Elle se rapprocha légèrement du grillage, restant toutefois à distance suffisante, craignant peut-être qu’il ne l’agresse.

-Mais tu sais quoi ? Je répondrais à ta question si tu réponds à la mienne, et après tu partiras et nous ne nous reverrons plus jamais. Dis-moi : Lucy est-elle avec…Jessy ?

Prononcer leurs deux noms était une torture. Les imaginer conjointement l’était davantage. La réponse de Nevrabriel, prévisible mais nécessaire, serait le dernier clou du cercueil d’une relation d’antan, entre un myosotis et une edelweiss.

Codage par Libella sur Graphiorum
Béatrice Dagmar
Image : Les fleurs renaissent au printemps (Nevrabriel & Béatrice) XzfrFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Date d'arrivée à l'Institut : 26/05/2019Age : 24

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 22 Mar - 12:16

Les fleurs renaissent au printemps

_Aeden en prend aussi ?

_Va te faire foutre, Nevrabriel.

L’écossais se doutait que cela ne serait pas bien accueillis, mais pas au point de faire sortir des injures à sa cadette. Au moins il connaissait la température de cette conversation et toute l’animosité de cette jeune personne envers lui. De toute manière il préférait qu’elle concentre sa haine sur lui que sur Lucy, eux n’avaient rien partagé contrairement aux filles.

_Tu te fous bien de ce que je ressens, alors arrête de prétendre vouloir calmer ma colère ou mon ressentiment. Tu n’étais pas là. Tu ne sais pas ce que ça a été, pour le Docteur Elpida et moi. Tu ne sais RIEN, et tu t’en moques. Mais ne prétends pas le contraire.

Béatrice essuya ses larmes. Nevrabriel regarda le sol un instant. Il n’a jamais été à l’aise lorsque quelqu’un pleurait, qu’il apprécie la personne ou non, qu’il la connaisse ou non et quelque soit l’âge des détenteurs de ces larmes ou même leur nature, peine ou joie.

Mais Béatrice avait tout faux.

Du moins, presque tout.

S’il n’avait pas cru en la mort de Lucy, il a cru la perdre dans le bunker. Lorsqu’il a vu ce couteau planté dans son œil, il a cru la perdre pour toujours. Lorsque Graham lui avait demandé de la tenir pour qu’il puisse l’opérer dans la douleur, il avait cru que tous ses entrailles allaient le lâcher mais il était prêt à le faire pour la sauver. Il était resté à son chevet jusqu’à son réveil, maudissant la révolution et l’humanité en général. Si Katerina n’était pas restée un peu avec lui pour l’apaiser, peut-être aurait-il laissé la naissance de cette noirceur en lui prendre toute la place et Dieu seul sait ce qu’il aurait pu faire cette nuit-là. C’était la peur de perdre Lucy qui l’avait changé. Alors oui il n’était pas là, il n’était pas là pour les voir pleurer la perte de Lucy, mais il connaissait la douleur de la perte, car des êtres chers, il en avait perdu tout au long de sa vie …

Et non il ne s’en moquait pas. Du moins pour Donatien, Béatrice, elle … Il ne savait pas. S’il avait pris le temps de la connaitre, peut-être que les choses aurait été différente. Il essaya de se souvenir de pourquoi il n’avait jamais pris le temps de lui parler, lui qui, autrefois, était de ces personnes qui s’intéressait aux autres.
Il essayait de se dire que c’était à cause de la révolution, que le fait de les aider lui avait pris tout son temps mais c’était faux. La seule raison pour laquelle il n’avait jamais pris le temps de connaitre Béatrice était Adèlys … Et il le savait.
Pour le jeune homme perdu qu’il était, le fait que Donatien avait pris la jeune aveugle sous son aile était un gage de remplacement envers Adèlys. Comme si le médecin avait tourné la page aussi facilement qu’on changeait de chemise. Sa fleur préférée, celle qu’il a connu depuis toujours, celle pour qui il aurait fait n’importe quoi, il l’a remplacé tout simplement. Mais l’écossais, lui, n’avait pas tourné la page. Adèlys était sa plus vieille connaissance à l’Institut, la seule qui n’était pas partie. Tous les patients finissaient par partir mais pas elle. Elle … était toujours là, dans son fauteuil roulant à arpenter l’île et rêver de marcher, rêver de rentrer chez elle, retrouver sa sœur et ses parents. Ils se sont vus grandir et pendant des années il n’y avait eu qu’eux auprès de Donatien. Alors, l’écossais ne pouvait pas tourner la page aussi facilement et laisser cette place à qui que ce soit, aussi « pure » que soit Béatrice. Il s’était entêté à chercher Adèlys partout sur l’île jusqu’à la révolution, jusqu’à aller fouiller le bureau de son médecin et défier les surveillants, jusqu’à ce la mort officielle de sa camarade, et tristement, ce qui lui semblait être une amie.
Comme Nevrabriel ne pouvait pas détester Donatien, alors il avait ignoré Béatrice. C’était injuste mais plus facile. C’était plus facile de se dire que Béatrice était simplement ce qu’Adèlys ne sera jamais malgré tout ce qu’elle pouvait faire, faire comme si elle n’était pas là, ou simplement là mais ne resterait jamais. Au final, c’était celle qui était restée.

Alors, dans le fond, peut-être que oui, il se moquait bien de ce que pouvait devenir Béatrice, peut-être que oui, dans le fond, elle pouvait se tuer à petit feu que ça ne lui ferait absolument rien. Ou peut-être que ça le touchait. Il ne le savait pas lui-même. Si ça ne le touchait pas alors pourquoi est-ce qu’il avait de la peine pour Béatrice ? De la pitié ou de la peine ? Une question entraina une autre. Il prenait juste conscience de ce qu’il avait refoulé au fond de lui au sujet d’Adèlys. Il n’avait pas terminé son deuil. Il lui avait posé une décoration de Noël de sa couleur préférée sur sa tombe. Il allait souvent au cimetière. Et il se rendait compte petit à petit qu’il ne pourrait pas apprendre à apprécier Béatrice tant qu’il n’aurait pas complètement achevé le deuil d’Adèlys.
Le reste était encore flou.

_C’est donc Aeden qui a mérité ton intérêt ? Voilà donc l’explication. Tu n’es pas son père, que je sache. Peut-être qu’il en prend. Peut-être pas.

Son regard retourna vers la jeune femme alors que celle-ci revenait vers lui. Elle semblait craintive alors qu’un amas de mailles les séparait et que le jeune homme s’était assis, n’imposant pas sa grande taille. Il n’a jamais compris pourquoi elle avait si peur de lui alors qu’il n’avait jamais haussé la voix à son égard et que leur distance respective vis-à-vis de l’un et l’autre avait empêché tout contact agressif ou passif.

Aeden n’était certes pas de sa famille, mais c’était tout comme, pour eux ils étaient comme des frères. Malgré leurs changements respectifs que ce soit leur situation ou leur mentalité, ils étaient toujours loyal et présent l’un pour l’autre. Et ils se comprenaient, surtout dans leurs erreurs et leurs remords. Ils avaient les mêmes remords, les mêmes erreurs, les mêmes regrets, les mêmes peurs. Ils étaient comme les deux faces d’une même pièce.
Béatrice ne pouvait pas savoir ce lien qui liait les deux jeunes hommes, mais si elle avait un frère ou une soeur, alors pourrait-elle comprendre l’inquiétude de Nevrabriel pour le brun. Peut-être pourrait-elle avoir pitié et simplement répondre à sa question ?

Mais l’écossais ne voulait pas de la pitié des autres.

Cette idée l’exacerbait. Et ne comptait pas révéler son lien avec Aeden.
Tous ceux qui n’aimaient pas le roux savaient que Lucy et Katerina étaient ses faiblesses, il était inutile de rajouter un nom à cette liste. Si personne n’était au courant de l’importance de sa relation avec Aeden alors il aurait au moins la sérénité d’être épargné.

_Mais tu sais quoi ? Je répondrais à ta question si tu réponds à la mienne, et après tu partiras et nous ne nous reverrons plus jamais. Dis-moi : Lucy est-elle avec…Jessy ?

Nevrabriel plissa légèrement les yeux. Cette vérité le tuait également. Tout comme Béatrice, il ne comprenait pas comment Lucy pouvait aimer un tel monstre qui a failli les tuer toutes les deux. Qui a voulu les tuer toutes les deux de sang-froid. Le nabot avait beau dire à Nevrabriel que c’était « un accident », qu’elles étaient au mauvais endroit, au mauvais moment, qu’il voulait se venger de Donatien mais que ça a dérapé, l’écossais ne voyait qu’en cet acte de la monstruosité indéfendable.
Et Lucy … Elle avait raison, on ne choisit pas de tomber amoureux, mais comment a-t-elle pu tomber amoureuse d’une personne qui a failli la tuer, faillit tuer Béatrice, qui a failli le tuer lui, et s’il avait pu, aurait tenté de tuer Donatien ? Cela lui échappait encore, mais il ne pouvait pas nier que cet avorton lui offrait le sourire qu’il n’a jamais pu lui offrir. Si Nevrabriel avait su aimer Lucy de la manière dont elle a aimé l’écossais, rien de tout cela ne serait arrivé.

Au final, si elle aimait Jessy, c’était surement en partie la faute de Nevrabriel.

_Tu connais la réponse.

Pourquoi lui demander à lui ? Parce que Béatrice savait qu’il ne mentirait pas ? Il pourrait le faire, ça serait facile de mentir. Il pourrait tenter, une dernière fois, de sauver l’amitié des deux patientes de Donatien. Il pourrait … mais si Béatrice n’a pas su trouver de place dans le cœur de Nevrabriel, elle méritait au moins son respect, et donc la vérité.
Mais pourquoi lui faisait-elle confiance pour lui dire ces mots qui la blesseront à coup sûr ? Surement était-ce plus facile, pour mieux le haïr par la suite.
Il accepterait qu’elle le déteste, si telle était son souhait, mais il acceptait moins le fait qu’elle utilise ce prétexte pour se détruire … est-ce qu’il s’en moquait réellement, dans le fond ?

_Pourquoi veux-tu l’entendre de ma bouche ?

Cette vérité les déchire tous les deux et c'est bien pour cela que Lucy a fait la promesse silencieuse de ne pas lui parler de Jessy lorsqu'il venait la visiter.
Peut-être que cette question était simplement pour le torturer, finalement ?








Nevrabriel
Image : Les fleurs renaissent au printemps (Nevrabriel & Béatrice) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Mer 7 Avr - 1:07

Les fleurs se fanent sans hiver

-Tu connais la réponse.

La réponse froide de Nevrabriel, quoique honnête, renfrogna davantage Béatrice. Elle n’aimait pas son ton indifférent, mais elle savait aussi qu’il avait raison. Elle ne s’en cachait pas. Béa continua de l’observer, acquiesçant imperceptiblement.

-Pourquoi veux-tu l’entendre de ma bouche ? insista le rouquin.

Béatrice se détourna pour regarder les plants. Quelques mauvaises herbes y poussaient, elle n’en prenait plus aussi soin qu’autrefois. Elle n’y trouvait pas le même plaisir. Elle se souvenait avoir construit les abris aux côtés de Lucy, et ce souvenir était doux-amer : Béa ne parvenait pas à se départager entre son animosité pour son ancienne amie, et ses souvenirs tendres à son égard. Mais ce n’était que cela, des souvenirs. Désormais, la jeune nordique les noyait sous une couche d’amertume et de colère.

-Tu connais la réponse, finit-elle par répondre.

Elle ne le regardait plus, mais son sarcasme était tangible. C’était un sarcasme doux et douloureux, une petite pique autant destinée à lui qu’elle ne l’était à elle-même. Béa essuya la larme qui avait déjà entrepris de sécher sur sa joue. Elle avait noté, dans un coin de sa tête, que Nevrabriel n’avait pas pris la peine de confirmer ou non les accusations qu’elle avait fait à son égard, et cela suffisait pour en établir sa culpabilité. Désormais, il n’y avait plus de doute : l’ancien bras droit de Donatien ne se souciait pas de Béatrice et ne s’était jamais soucié d’elle. Elle ne lui en voulait pas, mais ce constat n’en était pas moins désagréable.

Béatrice respira profondément pour retrouver son calme, mais ses mains tremblaient sous l’effet de l’émotion. Elle les enfouit dans ses poches et elles allèrent rejoindre le sachet d’herbe qui n’attendait que de l’aider à se perdre dans les méandres de son oubli. La présence de Nevrabriel animait toutes les émotions néfastes de la jeune nordique, elle la ramenait à ses plus douloureux souvenirs. Il était intrinsèquement lié à eux : il n’avait jamais quitté les côtés de Lucy, et en cela, il n’avait jamais quitté l’esprit de Béatrice. Il était une ombre parmi les ténèbres, invisible, mais indispensable à leur noirceur. Béa n’aimait pas ce qu’il faisait ressortir en elle, ces mêmes démons qu’elle intentait pourtant d’intoxiquer sous la fumée du chanvre et de la décadence. Mais elle ne voulait pas tourner les talons sans avoir sa réponse. Elle avait terriblement besoin de l’entendre dire. Sceller cette partie de sa vie. Tourner la page, peut-être ?

Elle ignorait si elle avait droit à un tel privilège.

-Tu n’as pas répondu à ma question, fit-elle alors remarquer. Une vraie réponse, j'entends.

Béatrice reporta son attention vers Nevrabriel. Elle s’était calmée, bien qu’elle n’ait plus rien de sa sérénité d’antan. Autrefois, elle était plus douce et plus calme qu’une brise de printemps. Désormais, elle n’avait d’apaisant que le gris de ses yeux abimés.

Et Béatrice ne comptait pas céder à Nevrabriel. Il n’aurait ses réponses que lorsqu’il aurait répondu à la sienne. Ce n’était pourtant pas grand-chose…Ne pouvait-il pas le comprendre ? Ne pouvait-il pas voir les supplications tues sur ses lèvres scellées ? Ne lisait-il pas sa souffrance derrière sa Colère ?

Était-il plus aveugle qu’elle ne l’était ?


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Béatrice Dagmar
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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 18 Avr - 21:15

Les fleurs renaissent au printemps

_Pourquoi veux-tu l’entendre de ma bouche ?

Nevrabriel n’aimait pas cette situation. Si cela s’apparentait à une information contre une autre, il avait l’impression que Béatrice lui demandait de choisir entre son amitié avec Lucy et celle d’Aeden. Vendre la relation de Lucy contre la santé d’Aeden.
Etait-ce un test de la part de la brune ?
L’écossais réfléchit rapidement à cette situation. Mais ça ne lui plaisait toujours pas.

_Tu connais la réponse.

C’était navrant d’en arriver ainsi.

Assit en tailleur, le jeune homme se redressa pour avoir le dos droit et posa ses mains sur ses genoux afin de mieux respirer. Il avait besoin de contrôler sa respiration afin de contrôler ses humeurs montantes. Béatrice semblait apprécier jouer avec ses nerfs. Malgré ses larmes, son sarcasme n’était pas apprécié, elle le savait et de cette conscience, elle savait donc qu’elle jouait avec les sentiments du jeune homme. Que cherchait-elle à faire ? Quel était son but ? Beaucoup de questions auxquels l’écossais savait qu’il n’obtiendrait aucune réponse.
Mais a quoi s’attendait-il de la part de cette fille ?

C’était bien cela, elle voulait lui faire payer, bien qu’il n’avait aucun compte à lui rendre. Mais lui faire payer quoi ? Que pensait-elle qu’il lui devait ?
Le fait qu’il ne lui ait que très peu parlé depuis son arrivé ? Ou bien peut-être le fait qu’il n’a pas été là pour empêcher Jessy de tenter de la tuer ? Peut-être était-ce pour se venger de Lucy, tout simplement.
Le sentiment de vengeance était si salé.
Amer aussi.
Nevrabriel connaissait bien des sentiments mais pas la vengeance. La colère, le chagrin, la haine, la mélancolie, la peur, l’abandon, l’angoisse, le dégout, et bien d’autre. Bien d’autre sentiments, une palette infini, toute sauf une, la vengeance. Il faillit tomber dans ce piège qui entrainait un cycle sans fin, avec Jessy par ailleurs. Il avait été tenté de l’étouffer dans son sommeil, lui couper un doigt comme il l’avait fait à Béatrice, lui crever un œil comme il l’avait ait à Lucy, ou lui ôter la vie comme il l’avait fait pour de multiples personnes. Ça a été tentant. Mais il ne l’a pas fait, au contraire, il avait même libéré ce nuisible. Nevrabriel le regrettait souvent, mais cela a permis à son âme de ne pas être taché de cette substance sombre qu’était la vengeance.
A quel point l’âme de Béatrice était-elle tachée ? Et à quel point celle de Nevrabriel l’était-elle ?

_Tu n’as pas répondu à ma question. Une vraie réponse, j'entends.

Silencieux, le jeune homme prit le temps de sortir de sa poche ce qui semblait être un lacet pour s’attacher les cheveux, dégageant son visage et ses oreilles de ses longues mèches rougeâtres. Si Béatrice voulait des réponses, il était dans son droit de prendre son temps. Seulement, bien qu’il était très réticent à lui offrir l’occasion de cracher plus de venin sur sa meilleure amie, le jeune homme n’allait tout de même pas ignorer ses paroles.

_En vérité, tu as posé deux questions.

Nevrabriel savait que sa manie de ne répondre que par parcimonie pouvait être agaçante, mais ses lèvres étaient devenues bien avares en paroles depuis la révolution. Si autrefois il ne pouvait s’empêcher de faire des tirades à cause de sa timidité qu’il masquait par un débit de paroles assez impressionnant, aujourd’hui parler lui semblait presque futile pour communiquer avec autrui. Mais ce n’était pas parce qu’il parlait beaucoup moins qu’il n’écoutait pas. Il écoutait même davantage, mais pour des raisons peu louables.

_Ça ne t’aidera surement pas à aller mieux, mais je vais répondre.

Mentir ou dire la vérité ?
Pourquoi voulait-elle l’entendre de sa bouche ? Pourquoi voulait-elle l’entendre tout court ?

Elle voulait une raison de plus pour fumer.

Mais quoi qu’il dise, mensonge ou vérité, elle allait se détruire et continuer à détester Lucy. Dans tout les cas, rien ne pouvait être sauvée. Et si cela lui permettait qu’elle réponde à sa question alors …

_Oui.

L’écossais serra doucement ses points.

Pardon Lucy.

Il n’aimait pas être prit entre deux feux, devoir choisir entre deux personnes qui comptaient énormément pour lui. Choisir entre son frère ou sa sœur.

Béatrice était injuste.

_Il est avec Lucy.

Il n’osait même pas dire son nom, ça lui donnait presque la nausée. Lucy disait qu’il avait changé, qu’il changeait doucement à ses cotés, mais lorsque l’écossais l’a vu, la seule chose qui avait vraiment changé était le fait qu’il n’ait pas essayé de le tuer. Oui ça changeait, pour une fois. Mais le reste … son regard, ses paroles, sa façon de marcher, de sourire, il n’avait pas changé, il ressemblait toujours a un serpent.

Le jeune homme respira profondément pour chasser le visage sournois de ce crétin de son esprit avant de dire à son tour :

_A toi de me répondre.









Nevrabriel
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