contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Eizenija VitolsInfirmière
Dim 29 Sep - 16:38
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Mercure et Vénus sont alignés cette nuit pour que vous puissiez enfin saisir des opportunités. Ne gâchez pas tout.

Je me lance.
Il est bientôt minuit et, seule dans ma chambre après une rude journée, je débouchonne une bouteille de champagne. Du rock en fond sonore dans ma bulle, je remplis une coupe. Dans mon plus simple appareil, je me pavane avec ma flûte ; roulant des hanches et secouant les cheveux. Je m’arrête devant mon miroir en pied, feintant la surprise de me voir. Puis je me penche en avant, les bras pressés sur ma poitrine pour me dessiner un décolleté. Mordillement de lèvres, regard langoureux, frange en bataille ; j’étudie mon potentiel de séduction. Je suis franchement convaincue et envoie un clin d’oeil à mon reflet. Je finis ma coupe et le visage d’Angie m’apparaît. Et ça m’agace de ressentir une once de culpabilité. Honnêtement, j’aime Angie. Pour de vrai. Mais être en couple, et surtout depuis si longtemps, ça m’épuise. Si on n’avait pas été à distance elle et moi, si on s’était marché dessus dans un appart dans la Capitale, on aurait fini par se faire la guerre. Sérieusement, j’aurais adoré avoir de l’énergie à dépenser dans des études longues, faire une thèse sur le corps humain. A défaut de l’avoir étudié entre des livres, j’ai l’occasion d’apprendre par la pratique - une pratique plutôt agréable - et non, je devrais me contenter uniquement de deux corps : le sien et le mien. Sauf que le mien, je le connais par coeur, je l’ai assez exploré. Et le sien, bien que je le désire chaque minute de ma vie, il est pour moi comme un livre que j’aurai appris par coeur, un film que j’aurai vu chaque jour de ma vie. Il finit, paradoxalement, par m’ennuyer. Et je déteste l’ennui.
Je veux saisir l’occasion que m’a offert Victor, et si je pouvais j’irais bien sauter sur Agnès aussi. Ce baiser, après tout, n’était pas désagréable …
Je veux respirer d’autres humains, découvrir d’autres personnalités, passer du temps avec une autre façon d’être.
Si j’évoque la polygamie avec elle, elle ne me jettera pas, n’est-ce pas ?
Bref, je me lance. J’enfile des bas d’un noir si fin qu’une simple caresse peut effiler, l’élastique ceinture ma cuisse qui paraît alors plus galbée. Je m’habille de ma nuisette préférée - je te fais cet honneur Victor - d’un noir simple, sans transparence, qui laisse juste deviner les formes.
Escarpins et chignon emmêlé, liner noir, bouche rouge, ongles bleus, je suis presque prête. La touche finale est mon Trench-Coat couleur océan nocturne que je ferme sur ma taille. Les deux coupes dans une main, la bouteille de champagne dans l’autre, j’inspire profondément. Ma seule peur est d’être déçue, parce que honnêtement, cet idiot de Magnuss ne m’a pas particulièrement donné envie de renouveler l’expérience. C’était pratique, je m’ennuyais tellement avec lui, que pendant qu’il croyait me faire monter au septième ciel, je prenais le temps de réviser ce qu’on avait appris en cours. J’ai eu des super notes à l'école grâce à lui.
Je ferme la porte et me faufile dans le couloir, drapée dans le secret de la nuit. J’arrive à la porte de sa chambre - j’avoue je l’ai suivi un jour pour savoir où il dormait. Allez ma grande, il est temps.
Je frappe une première fois, m’accoude nonchalamment au rebord de la porte, courbe mon corps. Et lorsqu’il ouvre, je défais lentement la ceinture de mon imper’, laissant entrevoir des bouts de ma tenue.

- On sera bien mieux ici qu'au réfectoire.

La bouteille de champagne est clairement un accessoire, je n'ai pas envie de boire. Je n'ai pas envie d'éterniser ce moment. Je m'en fiche si ça ne dure que cinq minutes, tant que ça arrive.
J'aurai pu le saluer également, mais ça aussi ce n'est que superflus. Je n'ai pas envie de me perdre dans des longs discours et autres banalités.

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Dernière édition par Eizenija Vitols le Mar 14 Avr - 17:48, édité 3 fois
Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mer 2 Oct - 22:35
Eizenija


Minuit, heure du crime.

Pour Victor Graham, minuit avait un tout autre sens. Ce n'était pas l'heure du sommeil, c'était l'heure où son cerveau s'échauffait, où sa si haute pensée s'acérait au point de lui faire oublier toute notion du temps, toute allure d'humanité. A minuit, Victor n'était plus un marquis, il était un Docteur, un médecin d'une finesse et d'une intelligence inégalable, doublé d'une persévérance à toute épreuve. Mille fois Victor avait buté sur une erreur alors qu'il tâchait de concevoir son prototype d'oeil bionique fonctionnel, mais mille fois il en avait tiré une avancée encore plus grande. Deux pas en arrière, trois pas en avant, il n'y avait pas d'autres chemins possibles : Victor était un scientifique redoutable, et il le savait.

Minuit, c'était son heure. Celle du progrès.

Mais ces jours-ci, l'esprit de Victor était ailleurs, et la nuit n'y faisait pas exception. Lui, qui sous couvert de la nuit aimait tant travailler sur son projet et les multiples thèses qui l'accompagnaient, n'arrivait pas à se concentrer en cette heure qu'il affectionnait tant et où les idées profitaient du silence nocturne pour se distinguer. Face à lui, son bureau était recouvert d'une multitude de notes écrites dans une élégante écriture - la sienne, évidemment - et de larges livres précautionneusement posés sur le côté de la surface boisé, chacun recouvert d'un dossier qui énumérait tous les points d'intérêts de ses pages. Avec tous ces supports, issus de la littérature autant que des expériences et observations du marquis, ce dernier avait conscience qu'il arrivait à un point sensible de son étude : passé ce point là, il n'y aurait plus d'obstacle à la confection de son oeil bionique. Avec cette motivation, Victor aurait dû être plongé dans ses écrits et dans le plan schématique qui ornait son bureau, couvert de légendes. Mais il y avait son divorce qui prenait des allures agaçantes. Il y avait Amalia, toujours enfermée à l'asile.

Il y avait Donatien qui avait choisi un incapable en guise de remplaçant.

Oui, c'était bien cela qui l'agaçait - non, qui l'enrageait. Un gamin était désormais Directeur, un gamin d'à peine 20 ans ! Victor avait cru respecter, pendant un temps, ce Donatien Elpida. Mais il se souvenait désormais qu'il n'y avait personne digne de son respect. Il s'était fourvoyé en cet enfant-roi.

Un soupir irrité monta à sa gorge et il lâcha ses notes pour se masser les tempes. Son oeil factice le démangea, symptôme de son agacement, et Victor le retira d'un tour de main. Il fixa quelques instants cette prothèse splendide, si proche d'un oeil réel que tous tombaient dans l'illusion de ce regard factice. Les épais sourcils du marquis se arquèrent avec arrogance au dessus de ses yeux qu'un trou béant ornait désormais, puis sans un mot il sortit de son bureau une petite boîte lustrée contenant un nécessaire d'entretien. Il nettoya consciencieusement son oeil, puis le remit à sa place pour qu'en quelques secondes seulement, il ne reste aucune preuve du mensonge qu'était son regard.

Victor était très doué en mensonges, surtout ceux le concernant. Lui-même s'y perdait parfois, ou du moins, il s'y était perdu depuis très longtemps.

Le marquis finit par rassembler ses notes et par se relever. L'agacement et la fomentation commençaient à le lasser, il n'aimait pas perdre son temps, alors il choisit de pour une fois le consacrer à son sommeil. Lorsqu'il eût fini de ranger ses papiers avec minutie, il prit donc prestement le chemin de ses appartements, ceux qu'il n'usait heureusement pas systématiquement - il les trouvait trop petits pour un homme de son rang. Plusieurs fois par semaines, il retournait à la villa secondaire qu'il s'était achetée sur la côte la plus proche de l'Institut pour y souper et dormir, avant de revenir tôt dans la matinée. Mais pour les autres nuits, celles où il travaillait si tard qu'il se contentait de quelques heures de sommeil voire d'une nuit blanche, le Docteur Graham daignait rester dans ses appartements de l'Institut.

Il était donc rare qu'il aille s'y coucher aussi tôt dans la nuit.

Son humeur n'était pas aussi noire qu'on pourrait pourtant le penser. Alors qu'il s'avançait dans les couloirs sombres du Bâtiment, Victor était aussi droit et strict qu'à l'ordinaire. Malgré sa frustration, ce temps de réflexion malvenu lui avait laissé l'occasion de réfléchir à un plan d'action concernant l'état actuel de l'Institut. Il avait une idée et il aimait cela. Il l'agitait dans tous les sens quand il arriva dans sa chambre et y pénétra sans discrétion. La pièce était bien moins sobre que son bureau, mais bien plus épurée qu'on pourrait le suggérer. Un portrait de lui-même était fixé au dessus de son lit, tandis que quelques photos encadrées, côtoyant de précieuses reliques issues de voyages du marquis,  se trouvaient sur le grand bureau boisé placé sous la fenêtre. On pouvait y voir le visage de Victor, évidemment, mais également de sa fille ou de sa demeure familiale en Ecosse. Les meubles étaient tous d'un bois de chêne sombre et imposant, finement taillés, tous importés du continent, mais les couleurs générales des tissus qui ornaient l'immense lit ou les rideaux étaient pour leur part dans des teintes de bleu et de crème - aux couleurs des armoiries des Graham.

Cette chambre dégageait un mélange de sévérité, de richesse, d'élégance et de mégalomanie : c'était comme observer une mise à nue de Victor.

Le marquis retira la veste de son costume, puis le veston bleu foncé surplombant sa chemise blanche. Il desserra son nœud de cravate tandis qu'il se servait distraitement un verre de cognac premier cru. Ainsi dans cet accoutrement plus décontracté, Victor paraissait bien plus jeune. Ses larges épaules tiraient sur le fin tissus de la chemise pour ainsi dévoiler les courbes d'un corps musclé et militarisé malgré les années. La lumière tamisée de la pièce donnait également des teintes plus vives à ses yeux verts, les dotant d'une flamboyance encore plus forte qu'à l'ordinaire. Tout cela, Victor pouvait le voir dans le grand miroir qui ornait le mur à l'entrée de son dressing. Il eut une expression vaniteuse, puis s'accorda une gorgée de cognac qui souffla l'agacement qui le titillait encore.

Il aimait son reflet. Etait-ce un crime ? Pas lorsqu'on s'appelait "Victor Graham".

On toqua à la porte.

Le marquis sortit de ses pensées et son expression vira au déconcertement. Il songea alors qu'une femme de chambre l'avait peut-être vu rentrer dans sa chambre et souhaitait lui communiquer sa surprise - les Inutiles étaient parfois si imbéciles - alors il vint ouvrir la porte en grand.

Quelle ne fut pas sa surprise en reconnaissant les traits de l'infirmière Vitols ! Enfin "surprise"...En y réfléchissant bien, Victor songea que c'était la deuxième fois qu'elle surgissait ainsi dans l'obscurité de la nuit. Peut-être avait-elle des lubies nocturnes...Le médecin s'apprêta à lui faire part sèchement de cette pensée quand il nota la tenue inhabituelle de son interlocutrice. Sa raillerie mourut entre ses lèvres tandis qu'il arquait un sourcil. Sous ses yeux verts se distinguait le fin tissu d'une délicieuse nuisette, si sombre que le teint pâle d'Eugénia en devenait presque opalin. Ses courbes tendancieuses étaient livrées à la merci de tous les regards sous la cachette factice d'un imperméable, relevées par quelques mèches rebelles qui se dérobaient à sa coiffure, tandis qu'un fin collant sombre suivait le reste de la tenue. Parmi tout cela, les yeux d'un bleu insolent de l'infirmière brillaient d'une lueur nouvelle.

L'ensemble était d'une explicite sensualité.

- On sera bien mieux ici qu'au réfectoire, susurra-t-elle langoureusement.

Victor se reprit à ses mots. Son regard ardent s'était attardé sur le corps de la jeune femme avec une impériosité masculine, mais il retrouva bien vite son habituelle retenue malgré la chaleur que cette vision prodiguait au grand médecin. Une partie de lui était encore furieuse contre cette insolente infirmière qui s'était déjà dérobée à lui avec de fausses promesses, une infirmière qui se comportait également comme une vulgaire catin.

Une autre partie de lui était bien plus insidieuse. Savoir qu'Eugénia était venue d'elle même s'offrir au marquis le ramenait à sa vanité et à sa supériorité, ravivant son arrogance naturelle, si bien qu'il avait envie de se prêter à son jeu...Il restait un homme, en plus d'être un dieu vivant.

Victor baissa le regard vers les mains de la jeune femme.

-J'espère que cette mauvaise bouteille n'est pas ton cadeau d'excuse, commenta-t-il sarcastiquement avec une certaine sécheresse. Il m'en faudra plus pour passer outre tes insolences nocturnes.

Il eut un sourire arrogant qui vint contredire son ton tandis qu'il buvait lentement une gorgée de cognac et profitait quelques instants de la vue et de l'opportunité, faussement insensible à la situation. Pourtant il s'écarta courtoisement et laissa l'entrée de ses appartements à Eugénia en une invitation qui ne se voilait pas de faux semblants.

-Mais où sont mes manières...ajouta-t-il finalement, son expression se faisant plus carnassière. Entre donc, très chère.

Et quand l'infirmière entra dans son antre, la silhouette imposante de Victor la frôla tandis qu'il se refermait sur elle comme la mâchoire d'un monstre vorace, scellant la porte derrière elle. Ses yeux brillaient d'une lueur encore plus avide que la flamme qui faisait d'ordinaire vibrer le vert de son regard. Il semblait bien que le marquis ait décidé de concilier les deux parties de son esprit, dans un égocentrisme des plus totals...

Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Eizenija VitolsInfirmière
Ven 11 Oct - 19:05
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Vous avez besoin de liberté ces derniers temps, mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté vos relations.

Je dois le reconnaître, je suis déjà assez surprise qu'il m'ouvre la porte. Cet homme est sûrement un vampire, comme Marga. Je l'imagine mal rejoindre Morphée à vingt-et-une heure et profiter des huit heures de sommeil recommandées. J'ai clairement un problème avec les insomniaques. Je ne comprends pas pourquoi ma meilleure amie le hait - elle l'a quand même gratifiée du digne sobriquet de "Macaque" -, je suis sûre qu'ils s'entendraient bien. En pleine insomnie, ils discuteraient de leur aversion pour l'humanité, elle en buvant son café et lui son ... tiens, qu'est-ce qu'il a dans son verre ? Les larmes de ses patients ? Du jus de licorne ? Pour moi, il est encore un personnage tout droit sorti d'un conte - d'ailleurs, l'indice est déjà dans son titre de Vicomte -, je l'imagine mal se satisfaire d'un simple verre d'eau. Mais de ce fait il tourne mon champagne en ridicule avec son sirop de fruit du Démon. Bah, il m'était déjà bien inutile, il me servait juste à ne pas arriver les mains vides, ça aurait été impoli de ma part.

- J'espère que cette mauvaise bouteille n'est pas ton cadeau d'excuse. Il m'en faudra plus pour passer outre tes insolences nocturnes, articule-t-il non sans une délicieuse rudesse.
- Bonsoir Victor, moi je suis heureuse de te voir, je lui réponds sur un ton sarcastiquement mielleux.

Sa pique ne m'atteint pas. Tout d'abord parce que j'ai bien conscience que ma bouteille ne vaut rien, et ensuite parce que je n'ai rien à me faire pardonner. Et surtout, oui surtout, le long regard dont il a fait cadeau à mon ensemble suffit pour annihiler toute animosité vocale. Le tissu fin de ma nuisette a rougi en sentant la puissance de son regard s'attarder sur les courbes qu'il met en valeur. Il ne s'en est pas caché, et ça me rappelle pourquoi je suis là. J'apprécie tellement le fait qu'il soit lui-même, entier, même si cela demande un soupçon de narcissisme et une bonne pincée d'égocentrisme. Je le laisse profiter du spectacle, et je déguste de mon côté aussi. J'ai le plaisir de le découvrir bien plus décontracté que lorsque je le croise dans un couloir. Quand il est n'est pas étriqué dans sa veste, on apprend que les années à être médecin militaire n'ont pas laissé que des cicatrices. J'ignorais que les médecins là-bas avaient besoin d'avoir la carrure d'un lieutenant, Caporal, ou je ne sais quel autre titre de guerre. Après, la question est de savoir si cette chemise ment sur le potentiel séduction des abdominaux. Si je prends le temps de la déboutonner, vais-je rencontrer un torse dessiné par des efforts, ou aurais-je la mauvaise surprise d'y voir des mamelons velus ?

- Mais où sont mes manières...Entre donc, très chère.

Un sourire nourrit mon expression déjà malicieuse, et, on ne va pas se mentir, ce désir qui est à l'origine de l'affirmation de ma féminité. J'adore quand il m'appelle très chère, j'ai l'impression de faire partie de son conte. Il le dit sûrement à d'autre, parce que les Vicomte et autres titres de noblesse à la con, ils emploient des expressions d'un autre temps. En France, j'entends des "ça va gros ?" et des "tu me manques meuf". Et lui, il fait un gros doigt au langage français avec la beauté anglaise de son "très chère".  Ça me redonne un coup de boost et j'attends à peine qu'il s'écarte pour entrer dans son domaine, jouant doucement des hanches, comme si cette chambre m'appartenait déjà. La relation à distance me donne un avantage dans cette situation : étant donné qu'on ne se voit pas souvent avec Angie, on a ce besoin constant de se re-séduire dès qu'on se voit. J'ai fini par acquérir une certaine expérience là-dedans. Ainsi, je pose les coupes et le champagne sur le premier meuble que je vois, puis lentement, faisant dos à Victor, je fais mine d'observer sa chambre tout en ôtant mon imper. Je le fais glisser précautionneusement, insupportablement lente, dévoilant graduellement mes épaules, mon dos, mes fesses. De nouvelles formes apparaissent, timides et discrètes, mais que je sais sculpter - merci aux footings du dimanche matin. Je les ai préparé, je les ai bichonnées. Même moi je me caresserais les fesses tant elles sont douces. Ce bain aux huiles essentielles laissent une trace sucrée, comme une odeur fleurie, et franchement, c'est vraiment comme ça que ça sent une gonzesse.
Bref, Victor a une main de libre, alors je lui donne mon imper sans lui accorder un regard, parfaitement insolente. Il y a des jours où j'ai l'impression d'avoir quinze ans. Parfois je me dis que j'ai oublié de finir mon adolescence.
Je prends le temps de parcourir sa chambre. Dès que j'avance près d'un meuble, j'en caresse la surface du bout des doigts, les laissant nonchalamment glisser. L'idée est que, quoique je fasse, quelque chose en moi exprime de la sensualité. C'est pour ça que j'effleure le bois, contourne un meuble en le frôlant du bassin, ... Je remarque quand même que l'endroit est propre, rangé. Tant mieux, je suis quelqu'un d'organisé aussi et j'apprécie l'ordre. Le fait que ce soit aussi propre me chatouille le ventre. Si ça avait été en bordel, je me serai contenter de plaquer Victor dans le lit, de pratiquer notre affaire, et fin. Alors que là, je touche ce meuble assez bas pour être soulevée et y être assise, mais assez haut pour prendre de la hauteur, créer quelque chose. J'ignore si Victor sait s'y faire avec les femmes. Il m'avait parlé de ses trophées, je suppose qu'il va bien m'apprendre quelque trucs. Un frisson me hérisse la peau : la liberté a un goût nouveau.
Autre remarque, c'est quand même franchement bleu ici. Ça s'exprime en teintes ici et là, et c'est un bon signe. Le portrait de Victor de lui-même au dessus de son lit me fait pouffer. Moi, au dessus de mon lit, j'ai mis des affiches des concerts de rock où j'ai été, et lui il accroche sa tronche. Est-ce qu'il se touche aussi en pensant à lui-même ? Si je cries son nom est-ce que ça le fera venir plus vite ? Héhé, ça me fait ricaner.
Je suis assez surprise que ce soit assez personnel quand même. Il y a plusieurs photos. Il a beaucoup voyagé. Je suppose que c'est la guerre ? Ou alors il m'a caché une passion. Je suis certaine qu'il a voyagé entre les siècles et qu'il a eu le temps de parcourir le monde à ses différentes époques. Un cliché en particulier m'interpelle. J'y reconnais Victor, bien plus jeune. C'est drôle car, à la base, Victor ne fait pas particulièrement vieux. Il est marqué par le temps, mais il ne ressemble pas à tous les types de son âge. Quoique, je dis ça, mais j'ignore bien s'il a quarante ou soixante ans. Mais bref, ça fait bizarre de le voir plus jeune. Il y a une fille qui pose près de lui. Les connexions se font rapidement. Je pointe du doigt la photo - avec le poignet où se trouve mon tatouage - et tourne enfin le visage vers mon collègue.

- Tu as une fille ?

Ça va le faire parler de lui, son activité préférée. Et ça me laisse du temps. Plus l'électricité montera, plus le moment sera intense. C'est ce que j'ai appris avec Magnuss et avec Angie. Je prends soin de me courber plus qu'à l'accoutumée, ce serait dommage de ne pas mettre en valeur mes efforts.
Je souris donc à Victor, curieuse et jette un coup d’œil à sa boisson.

- Raconte-moi ? Et comme, en effet, tu es un homme avec des manières, tu me proposeras un verre de ce que tu bois. Ce serait dommage que ...

Je m'approche, prend son verre du bout des doigts et y trempe mes lèvres sans lâcher Victor du regard. Je suis déçue, c'est simplement de l'alcool. Avec la même lenteur, sans ciller, je remets son verre dans ses mains, exactement dans la même position que je l'ai trouvé. La provocation, ça aussi c'est un truc typique de l'adolescente qui est en moi. Elle va alors être ravie cette nuit.

:copyright: 2981 12289 0
Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Sam 19 Oct - 0:28
Eizenija


Victor Graham s'écarta pour laisser Eugénia pénétrer son domaine, la suivant ardemment du regard sans tenter d'en cacher l'intensité. Il arqua un sourcil en l'avisant poser son vulgaire champagne sur un de ses précieux meubles, espérant que ce liquide bon marché ne salisse pas son bois de chêne ancien, puis son esprit fut à nouveau captivé par les courbes langoureuses de l'infirmière qui se défaisait de son imperméable, dévoilant le creux musclé de ses reins et les rondeurs lisses de ses fesses. Sa peau de marbre n'était désormais plus recouverte que par sa nuisette obscure, se riant du tendancieux pour frôler la lascivité. Victor sentit à nouveau une chaleur agréable remonter de la source même de sa masculinité tandis qu'il s'imaginait le contact soyeux de cette peau parfaite - du moins, il ne pouvait que l'espérer aussi douce qu'elle était voluptueuse. Il songea avec avidité qu'il préférait la vue qu'Eugénia offrait de dos plutôt que celle qu'elle présentait de face : il pouvait ainsi profiter de la séduisante vue de ses longues jambes galbées et de ses fesses moulées plutôt qu'avoir à supporter son air mutin et ses yeux sans intérêt. Si le premier donnait une certaine personnalité à la jeune femme, les seconds étaient définitivement insatisfaisant pour le Docteur Graham. Mais si l'arrière était plus séduisant que l'avant, Victor pouvait très largement s'en contenter, il n'avait jamais été aussi délicat en chambre qu'il ne l'était en chirurgie...

Son sourire se fit carnassier en plus d'être arrogant.

Tandis que le marquis prenait une nouvelle gorgée de cognac tout en suivant des yeux le manège de son invitée, le goût de ce jeu voluptueux lui donnant des pensées bien moins aristocrates, Eugénia vint lui donner sans un mot son imperméable, s'attirant un regard agacé de Victor qui ne pouvait rester de marbre malgré l'ambiance peu sévère qui régnait désormais. Avec dédain, il laissa l'imperméable tomber au sol et l'enjamba avec tout autant de mépris, un pli contrarié sur ses lèvres fines se muant rapidement en un nouveau rictus vaniteux tandis qu'il laissait gracieusement la jeune femme parcourir son antre. Il en profita pour retirer ses boutons de manchette et les placer dans un coffret prévu à cet effet, se donnant ainsi des allures d'aristocrate imperturbable à la situation. Il aimait se donner un masque distant afin de renforcer sa supériorité inhérente, c'était plus fort que lui. Aussi sensuelle était Eugénia, elle restait aux yeux du marquis semblable à une catin doublée d'une insolente...Avec quelques qualités en plus, certes. Jamais un homme de son rang ne se serait contenté de moins.

Satisfait, Victor se saisit d'un verre à pied cristallin et y versa un champagne Krug qu'il prit soin de débouchonner. Ses deux verres en main, il s'approcha à nouveau de la jeune femme, si proche qu'il put deviner la chaleur de sa peau malgré la fraicheur de l'air. Il la toisa de toute sa hauteur, jouant de cette proximité sans pourtant y sembler sensible, seuls ses yeux verts dévoilant l'ardeur de son regard comme deux émeraudes enflammées. Il les laissa se perdre sur les épaules dénudées de la jeune femme, à portée de main...

-Tu as une fille ?

La question prit Victor au dépourvu. Il redressa le regard et avisa ce qu'observait Eugénia. Une partie de lui eut un violent mouvement de recul à ces mots, qui se traduisit par un pas en arrière, rompant le contact imminent entre les deux êtres. Victor eut une expression dédaigneuse : pourquoi avait-il fallu que l'infirmière ouvre à nouveau la bouche ? Ne pouvait-elle pas l'utiliser pour autre chose ? Cette pensée s'évanouit quand il croisa les yeux de Maggie sur la photo, prise une petite dizaine d'années auparavant. L'enfant paraissait si fière d'être aux côtés de son marquis de père...Victor aimait cette photo.

-Il faut croire, répondit-il sèchement.

Il faut croire surtout qu'Eugénia connaissait mieux Victor qu'il ne le pensait, car elle lui sourit et ajouta, réveillant sa bonne vieille mégalomanie en même temps que son agacement :

- Raconte-moi ? Et comme, en effet, tu es un homme avec des manières, tu me proposeras un verre de ce que tu bois. Ce serait dommage que ...

Sans finir sa phrase, elle se saisit du verre que tenait toujours le marquis et en but une gorgée avec une suffisance digne de l'aristocrate qui lui faisait face. Leurs regards se croisèrent, et l'ophtalmologue reconnut une même ardeur au fond de ces prunelles sans intérêt. Il arqua un sourcil, n'ayant pas eu le temps de réagir avant qu'elle ne lui rende son verre. Il était surpris qu'elle avale sans sourciller un alcool aussi fort, il lui imaginait de plus sobres goûts en alcool.

-Je suis un marquis, très chère, doublé d'un Graham, lui fit-il remarquer d'un ton désapprobateur. Mes manières sont irréprochables, tout comme mes goûts en alcool. Sans surprise, il n'en est pas autant de ta personne.

Victor éloigna son verre de la jeune femme pour lui tendre galamment le verre de champagne qu'il vint glisser entre ses doigts graciles. Ses yeux glissèrent vers la photographie.

-Son nom est Margaret - "Maggie" - Theodora Graham, future marquise de Graham, reprit-il alors. Elle est brillante, comme son père.

Il y eut un moment de silence. Contre toute attente, Victor s'aperçut qu'il n'avait pas envie de parler de cette facette intime de sa vie, il n'en estimait pas Eugénia digne - à vrai dire, il n'avait jamais estimé quelqu'un assez digne d'être son confident - et même son indicible égo ne suffisait pas à dénouer sa langue. La famille qu'il avait laissée dans son passé lui laissait un arrière goût amer à chaque souvenir qu'elle évoquait, et Victor n'était pas amateur de cette sensation. C'était peut-être bien la seule faille dans son armure d'hobereau orgueilleux, et il n'y avait nul plaisir à gratter le cuir de ses vieilles cicatrices, ni à en dévoiler l'épaisseur à la nonchalante impertinente qui le fixait avec tant d'intensité.

Victor leva son verre et en vida le contenu en une fraction de seconde, grimaçant légèrement derrière sa barbe quand le liquide vint brûler son œsophage le long de sa descente. Il dressa son bras d'un geste brusque puis avec une douceur inattendue il vint frôler du dos de sa main la peau tendre de la joue de son interlocutrice...pour passer à côté et venir coucher la photographie, en dissimulant la surface contre le bois du grand bureau. Il s'éloigna ensuite de son pas vif reposer son verre sur un napperon prévu à cet effet. Son regard asymétrique rencontra alors son platine vinyle vintage qui patientait sur sa commode. Quand il reprit enfin la parole, un certain sarcasme venait recouvrir l'habituelle sévérité qui caractérisait sa voix grave :

-Je ne t'ai pas faite entrer pour discuter, ma chère...

D'un mouvement, il mit le platine en route, et du disque qui tournait vint s'échapper une musique qui, contre toute attente, n'était pas classique : c'était du jazz swing moderne, un style contemporain à la croisée des époques sur un rythme dansant et pourtant élégant.

Arab sheiks on the burning sands,
Come into their harems and clap their hands,
Said, "Come on, girls, are you ready to play?
Let's have a little more of that swingin' today.
"

Victor fit volte face et eut une petite révérence des plus avenantes, tendant la main vers la femme qui lui faisait face. Son sourire arrogant avait perdu de son pli contrarié précédant : le marquis n'avait aucune envie de gâcher cette soirée qui s'annonçait si alléchante.

-...Soyons plus "physiques" plutôt, veux-tu ?

Sans lui laisser l'occasion de refuser ou de s'intéresser au tendancieux de sa question, Victor lui attrapa la main et il vint resserrer leurs deux corps en une danse rythmée dont il menait le pas. Le Docteur Graham avait décidé de mener cette soirée comme il guidait cette danse : à sa manière et selon sa volonté. Victor aimait autant qu'Eugénia faire durer le plaisir, ce jeu de séduction pimentait son excitation...Et la danse, il le savait, permettait d'en connaitre bien plus sur le corps de l'autre que ce que l'on pourrait en penser.

La scène qu'il offrait, noble bien habillé valsant avec une belle en tenue courte, était autant incongrue qu'elle était sensuelle. Une main sur les hanches - à quelques doigts de ses reins - et l'autre dans la main de la demoiselle, Victor jouissait de cette proximité charnelle, son regard fixé dans celui de l'infirmière. Il n'était pas doux, il était même brusque et dominateur, mais il était délicat, aussi précis à la danse qu'il l'était en chirurgie.

Gentleman et docteur étaient après tout ses deux métiers.

Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 27 Oct - 19:19
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Vous avez besoin de liberté ces derniers temps, mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté vos relations.

Les aspérités sur ma langue sont encore en éveil. Une seule gorgée du breuvage du Vicomte suffit à tenir en haleine mon palais gustatif. J'ignore ce qu'il y a dans son verre  mais cela vaut bien mieux que ce proposent mes copines françaises. Leur bières aux fruits à deux sous ou leur rosé au pamplemousse pour se donner une allure, accompagner leurs ragots et leurs faux éclats de rire, peuvent prendre leur retraite. Certes, ce nectar ne vaut pas un bon Baume Noir de Riga, mais quel alcool peut-il tenter de rivaliser avec ? Merde, je commence à avoir le mal du pays.

- Je suis un marquis, très chère, doublé d'un Graham.

J'ai la chair de poule, ça m'agace. Il doit se rendre compte de l'effet qu'a sur mon corps et mon égo son "très chère" pour en abuser autant. Faire partie du monde d'un noble, ça a du bon. Je reconnais bien en lui les mêmes capacités que celle de mon ami imaginaire, ça me fait sourire. J'en oublie son narcissisme - de toute façon, j'en suis accommodée désormais.

- Mes manières sont irréprochables, tout comme mes goûts en alcool. Sans surprise, il n'en est pas autant de ta personne.

Je lui ferai bien goûter de mon Baume Noir pur un jour, il m'en dira des nouvelles l'homme aux goûts irréprochable. Je me demande même s'il y résisterait. Ça m’assomme de confirmer un cliché, mais dans les pays froids, on se réchauffe avec ce qu'on a de mieux ; et mes soirées adolescentes n'ont jamais été froides.
Répondant à sa pique, je fais mime de m'éventer de ma main, grossissant l'expression d'une femme émoustillée.

- Cessez donc, cher Baron, vos compliments, je vais finir par rougir.

Je roule des yeux, tire la langue et accepte le deuxième verre avec plaisir. J'y trempe mes lèvres et constate qu'il est bien meilleur que la merde fruitée que j'ai trouvé dans la cuisine et apportée ici.
Nos doigts s'effleurent et s'échappent après qu'il m'ait donné un verre, tout comme son regard se dérobe au mien pour revenir à la photo. Il a l'air d'y tenir.

-Son nom est Margaret - "Maggie" - Theodora Graham, future marquise de Graham. Elle est brillante, comme son père.

Je me pince les lèvres pour éviter de pouffer, sentant que le moment est sérieux. Mais honnêtement, encore une Margaret ? C'est un joli surnom "Maggie" pour une Margaret. Mais la mienne reste une Marg.
Tandis qu'il la présente avec, j'en ai l'impression, une pointe de fierté, je balaie les autres photos d'un coup d’œil. Je me balade en tenant le haut de mon verre du bout de mes doigts peints. J'inspecte les clichés à la recherche de ce qui manque. Où est la mère ? Instinctivement je fouille du regard l'annulaire de l'homme. Une alliance. Pourtant, il n'y a pas de mère ou de femme sur les photos. Qu'en est-il de la mère ? Victor n'a pas pu faire sa fille tout seul. Je suis bien trop curieuse pour lâcher l'affaire. La raison pour laquelle je n'ai pas encore fui face à Victor c'est bien parce qu'il un bagage fascinant. Comme Angie, il sort du commun. Je ne m'ennuie pas avec lui. Le jour où il ne me surprendra plus, le jour où tout aura été creusé, le jour où il ne m'apportera plus aucune satisfaction ; alors je le laisserai. Mais pour l'instant, il a beaucoup trop titillé mon appétence pour que j'abandonne. Une petite fille qui répond au nom de Margaret - encore une fois, je me retiens de rire de cette coïncidence. Dire que Marg le déteste, si elle savait qu'il a une fille qui porte son nom ! -, que fait-elle ? Ce n'est pas trop dur pour elle d'être loin de son père qui travaille d'arrache-pieds à l'Institut ? Ils ne se manquent pas ?
Je reviens vers le seul cliché de sa fille, pose mon verre à côté et m'accoude sur la commode. Je penche mon visage en avant, essayant de trouver sur cet enfant les traits de son père. Elle n'a pas l'air aussi bornée que lui mais semble tout aussi sincère.
Je me retourne pour assaillir Victor de questions mais, dans une brusque douceur, le dos de sa main vient frôler ma joue. Je me pétrifie sur place, ne m'attendant pas à une caresse si délicate... et tout s'éteint tandis qu'il dissimule la photo en la couchant. Je fronce les sourcils tandis que mon corps reprend contenance. Quoi ? Je pensais qu'il était fier de sa fille, pourquoi en cacherait-il le portrait ?

- Je ne t'ai pas faite entrer pour discuter, ma chère...

C'est mignon comme il essaie de se remettre d'aplomb. Cet instant de faiblesse ne m'a pas échappé, et je compte bien retrouver quelques touches de vulnérabilité.
Il fait tourner un vinyle - qu'il est classique ! - et ce dernier crache un morceau contre toutes attentes. Pour me faire la cour j'attendais du sensuel, du collé serré, du tremblant. Pourquoi pas un célèbre Fever de cette bonne Peggy Lee, qui m'aurait rendue impatiemment ardente. Ce morceau-là, rythmé, défie le temps et l'espace.
Le Vicomte, galant et gentleman, se courbe pour m'inviter à danser. Moi qui, assurée jusqu'ici, m'étant promenée telle une lionne sur son territoire, perd de ma superbe. Un rire nerveux m'échappe et je sens le feu me monter au visage - pas le feu que j'espérais, malheureusement pour moi. Je déteste rougir, avec ma peau de lait, ça me fait des taches couleur écrevisse au beau milieu des joues et j'ai l'air bien ridicule. Mon corps, bêtement, pense qu'en me mordant la lèvre, ma gêne s'évaporerait mais ça ne fait qu'accentuer encore un tas d'autres tics d'embarras : jambes croisées, le torse reculé, et ces putains de plaques rouges. C'est le moment où jamais d'éviter la danse. J'ai toujours était maladroite avec mes jambes, je ne savais jamais où les mettre quand on partait en boîte. Et mes bras, mous, ne savaient suivre le mouvement de mes partenaires. Quoi ? Je les mets où ? Sur tes épaules ? Mais j'ai l'air pendue à ton cou ainsi. Sur ta taille ? Pitié, tu as besoin d'une fille pour te guider ?! Dans tes mains ? On est pas amoureux non plus. J'ai toujours évité ces moments embarrassants en proposant directement ce qui intéressait mes cavaliers et cavalières. J'ai l'impression qu'il a va falloir que je recours à nouveau à cette technique, alors que j'avais des questions à poser.

- ...Soyons plus "physiques" plutôt, veux-tu ?

Avec plaisir.
Je fais un pas vers lui, repérant le lit situé juste derrière lui, levant une première main afin de le renverser en arrière mais il la saisit en vol et sans que je n'ai le temps de protester je me retrouve partenaire d'une chanson. Sa grande main sert la mienne, c'est moite et chaud. L'autre est sur mes hanches, tendancieuse, je la sens presque glisser sur mes reins. Le tissu de ma nuisette est si fin qu'il ne vaut rien. Sa peau est chaude contre la mienne et j'ai la tête qui tourne. Cet enfoiré n'est pas dénué de talent et me guide. Je ferme les yeux, me demandant bien comment je vais réussir à suivre une telle cadence, et décide de m'abandonner au rythme et à Victor. Il sait ce qu'il fait, et si je veux qu'il rentre dans mon jeu, je vais devoir jouer au sien.
Lorsqu'il me fait virevolter, assuré et rassurant, je prends ce moment non pas comme un swing mais simplement un instant pour exhaler ma féminité. C'est lui qui tient l'étreinte, mais c'est moi qui me sert contre lui ... et m'amuse à légèrement reculer.
J'approche mon visage du sien - lui aussi a le droit de danser -, ancre mon regard dans le sien, mon nez chatouille le bout du sien avant que je ne m'écarte à nouveau. Je ris un peu, sûrement encore de la nervosité, et lorsque que nos deux corps, deux entités faites de chair collées l'une à l'autre, sont si unis que si l'un déséquilibre l'autre le suit, je profite qu'on soit proche du lit pour nous faire basculer tous les deux. Un souffle plus puissant que les autres m'échappe dans la chute et, manque de pot, on est tous les deux sur le dos.
Le premier morceau touche à sa fin et je profite de l'effet de surprise de cette première cabriole pour venir m'asseoir sur Victor. Là, mes fesses posées sur ses hanches, mes mains sur sa chemise. L'une d'entre elle, déjà bien pernicieuse, défait un premier bouton. Très bien, Victor sait guider une danse, mais je sais guider les miennes.
Pourtant, alors que je suis là, cambrée au dessus de lui, la chevelure en pagaille désormais et les doigts partis en investigation, je laisse le temps se suspendre. La dernière note flotte encore dans l'air et je profite d'enfin avoir le dessus pour revenir là où je veux aller.

- Ça ne te rend pas triste de ne pas trop voir ta fille ? Il me semble que tu es très présent dans les locaux de l'Institut, ce qui est normal pour un ophtalmologue de renom comme toi, mais cela doit entacher vos liens...

Je ne peux pas m'empêcher de le brosser dans le sens du poil, la lueur qu'il a dans les yeux quand son égo est flattée en vaut trop la peine.
Attendant sa réponse, et jouant les fausses ingénues - l'expression de celle qui pose une question comme ça, l'air de rien - je relève les mèches rebelles pour dégager ma nuque et mon visage, essayant à nouveau de leur donner une forme convenable.
Je ne bouge pas de mon piédestal, mes genoux enfoncés dans le matelas comme un arbre prendrait racine dans le sol.

- Je veux dire, je n'ai pas d'enfants, Dieu Merci, mais la distance parfois peut être dévastatrice ...

Oups, la pente devient glissante pour moi aussi.
Les bras levés pour tenir mes cheveux, la poitrine ainsi mise en avant, j'écorche un sourire énigmatique à l'adresse de Victor. Je finis par les lâcher et me penche en avant, féline. On peut parler tout en étant physique. J'ai toujours envie de savoir ce qui se cache sous cette chemise. Je déboutonne tranquillement un deuxième bouton, non sans quitter Victor du regard. Désormais, mon corps est curieux du sien, mais mon esprit n'est pas sans reste non plus. Allez, je ne veux pas m'ennuyer.

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Dernière édition par Eizenija Vitols le Dim 3 Nov - 21:21, édité 1 fois
Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Sam 2 Nov - 20:10
Eizenija


"She said her name was Bella Belle
(Soft and smooth like caramel)
Stop and think 'bout what you got
The girl is trouble, can you tell?
"

La musique continuait de jouer ses notes, la chanteuse s'époumonant sur ce rythme soutenu mais non dénué de douceur. Les jambes de Victor suivaient cette cadence, guidant ainsi celle d'Eugénia surplombée par la stature du marquis. Sous ses doigts, ce dernier pouvait presque sentir la peau nue de la jeune femme, rendue d'une infinie douceur par la nuisette soyeuse qui ondulait au fil de cette valse forcée : la chair pulsait un mélange de chaleur et de fébrilité qui n'était pas sans déplaire à Victor. Il avait apprécié la rougeur du teint de l'insolente infirmière, qui malgré ses airs d'impétueuse dévergondée conservait les faussetés innocentes que son âge lui dotait. Ce n'était pas la première fois qu'elle perdait de sa superbe devant l'assurance arrogante du marquis, mais c'était à chaque fois aussi délicieux aux yeux de ce dernier. Elle semblait si frêle au creux de ses bras, si gauche du haut de ses jambes gracieuses.

Sous ses sensuels atours de confiance exagérée, Eugénia avait encore le tempérament d'une adolescente.

C'était pour cela que Victor avait toujours aimé danser : la danse était le refuge de l'esprit et en même temps sa plus grande geôlière, elle rendait le plus impénétrable des individus aussi vulnérable qu'un nouveau-né. Impossible au corps de taire les murmures de la pensée lorsqu'il s'est engagé à suivre le rythme étouffant d'une musique vivace. Victor lui-même ne pouvait y échapper, et tandis qu'il menait la danse avec une assurance absolue, confiant en chacun de ses pas et chacune de ses initiatives, sa fausse délicatesse aristocrate cédait la place à une allure brusque et autoritaire, le tout avec une souplesse qui contrastait avec sa rigueur militaire coutumière.  L'odeur piquante de son propre parfum venait se mêler au shampoing fruité de la demoiselle qui l'accompagnait, ses mèches bleutées fuyant davantage sa coiffure à chaque pas qu'elle faisait. Cette proximité était enivrante...

...En partie parce qu'elle permettait à Victor de conserver le contrôle de la situation et en partie parce que cela permettait à la jeune femme de cesser de polluer cet instant par ses bavardages invasifs.

Mais Eugénia finit par se reprendre, et sa danse se fit plus joueuse, plus séductrice, moins enfantine. Elle releva la tête, frôla le visage du marquis aussi bien que son regard. Ses yeux bleus, songea Victor, étaient toujours aussi dénués d'intérêt, mais leur éclat les rendait plus tolérable : c'était cette lueur qu'a la glace lorsqu'elle fond sous la chaleur, froideur ardente d'un secret sortant de terre. Les dernières notes de la musique s'élevèrent dans les airs, Victor eut un sourire arrogant, fascinant, et il se pencha à son tour pour compléter cette étreinte charnelle...

...Son corps fut projeté vers l'avant, accompagnant la demoiselle dans sa chute.

Il écarquilla les yeux, surpris, et se retrouva sur son lit allongé sur le dos. Pour une fois, il ne prêta aucune attention aux verres qui déversèrent leurs contenus sur la literie parfumée. La courtepointe brodée lui chatouilla la nuque tandis qu'il se retrouvait dans une situation à laquelle il n'avait jamais été confronté : être dominé en hauteur par un autre être vivant. Là, le somptueux corps de Victor et son merveilleux esprit se retrouvèrent en conflit. Eugénia était assise sur lui, l'empêchant de se lever sans user de la force - ce qui, vu la stature de la jeune femme, ne représentait pas un immense effort musculaire - et le plaçant donc dans une position de vulnérabilité qu'il n'appréciait pas du tout. Victor avait horreur de la faiblesse, en particuliers de la sienne. D'un autre côté, cette position avait pour avantage d'offrir une vue plongeante sur la poitrine de la jeune femme - qui n'était pas aussi généreuse que l'on pourrait le penser, sans être désagréable à regarder - et d'offrir une toute nouvelle proximité aux deux amants qui vint titiller la virilité du marquis, lequel dut faire un grand effort mental pour retrouver son aristocratique sang froid. Confus sur le comportement à adopter vis à vis de ce retournement de situation, Victor arqua un épais sourcil tandis que les mains graciles de sa compagne de danse venaient visiter son torse, retirant un de ses boutons avec une délicatesse extrême.

-Ça ne te rend pas triste de ne pas trop voir ta fille ? demanda alors Eugénia sous l'avalanche de cheveux qui menaçait de déborder sur son visage opalin. Il me semble que tu es très présent dans les locaux de l'Institut, ce qui est normal pour un ophtalmologue de renom comme toi, mais cela doit entacher vos liens...

Le premier bouton sauta, offrant un morceau de la peau subtilement hâlée du marquis à la vue de la jeune femme. Victor eut un rictus agacé à cette déclaration, contrarié que la conversation revienne sur le sujet sensible qu'était sa fille. Il accepta pourtant avec vanité la flatterie comme une compensation obligatoire de ce discours, bien que ce compliment lui semble absolument normal : c'était la vérité après tout. Mais les paroles d'Eugénia avaient tranché le conflit du corps et de l'esprit, et l'esprit avait gagné : Victor commençait à ne pas aimer cette position. Il avait toujours aimé être au dessus.

Poursuivant son séduisant petit manège, l'infirmière poursuivit :

- Je veux dire, je n'ai pas d'enfants, Dieu Merci, mais la distance parfois peut être dévastatrice ...

Son regard s'embruma de quelques pensées à ces mots, cela n'échappa pas au marquis malgré les cheveux qui vinrent dissimuler les traits de la jeune femme. Les doigts fouineurs s'attaquèrent à un deuxième bouton, et les pectoraux du grand ophtalmologue furent ainsi presque visibles, fermement musclés : Victor prenait la dixième satire de Juvénal très au sérieux. Néanmoins, Victor considéra cette seconde intrusion comme suffisante. Gardant un inhabituel silence, il attrapa les poignets de son interlocutrice et les plaqua contre son torse, rapprochant brusquement leurs deux visages pour qu'au bleu vienne s'opposer le vert.

-Ma chère...déclara alors Victor d'une voix légèrement courroucée, quoique démentie par un nouveau sourire.

D'un brusque mouvement de rein, il la désarçonna et se retourna du même coup, inversant alors leurs positions. Il se retrouva à moitié allongé sur elle, ne se retenant de l'écraser que par ses genoux et ses coudes, tandis que sa chemise à moitié ouverte venait découvrir son torse impeccablement épilé - pour Victor, il était contraire à l'hygiène qu'un homme ou qu'une femme ne s'encombre d'un tel vestige simiesque. Seules de minces cicatrices venaient entacher ce tableau.

-...J'ignore quelle relation tu penses que nous ayons, mais tu n'es pas plus ma confidente que je ne suis le tien. Par ailleurs, t'ai-je semblé d'un homme prompt à se laisser aller au sentimentalisme ? Tu te fourvoies.

Ses mots étaient sévères, pourtant c'est avec tendresse que du dos de sa main, il vint caresser la joue de la jeune femme, son geste descendant le long de son menton, de sa gorge, pour s'arrêter aux prémisses de sa poitrine. Victor avait suivi ce mouvement du regard, s'attardant sur les soubresauts respiratoires de cette peau d'ivoire et de son intimité, mais il releva brièvement les yeux pour ajouter avec une assurance arrogante :

-Je ne discuterais pas davantage de ma fille avec toi, mais sache ceci : la distance a parfois du bon. Mais pas ce soir.

Et pour prévenir toute insistance de la demoiselle - et aussi parce qu'il en était avide -, Victor se pencha et embrassa l'infirmière avec une ferveur renouvelée. C'était un baiser bien plus embrasé que celui qu'il lui donnât quelques mois plus tôt dans le réfectoire, pourtant déjà flamboyant, mais toujours marqué par la même audace confiante de l'homme qui se croit tout permis. Sa main droite descendit lentement le long des hanches de la jeune femme pour venir se rapprocher de sa fesse et remonter sans se presser la nuisette fine qui la recouvrait encore. Victor mit alors fin au baiser mais pas à ce tendancieux contact pour ajouter avec une vanité grahamesque :

-Au fait, très chère, je suis un "marquis", pas un "baron".

Il souriait avec avidité et une pointe bien cachée de malice : lui-même s'amusait de cette remarque, aussi sérieuse soit-elle. Voilà qui n'était pas commun.

Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 3 Nov - 22:17
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Vous avez besoin de liberté ces derniers temps, mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté vos relations.

Il ne dit rien, lui qui d'ordinaire est si bavard sur sa personne. Je m'apprête à l'attaquer d'une nouvelle question lorsqu'il saisit brusquement mes poignets et m'amène à lui. Le souffle coupé, je me retrouve nez-à-nez. avec lui. Je tombe dans son regard - qui, de si proche, me met étrangement mal à l'aise -, mais ce n'est pas ce qui m'interpelle principalement. Ce qui m'atteint surtout, c'est son odeur. Il dégage de sa peau une effluve ambrée et chaude, et cette odeur me débloque une sensation, une image. Un feu de cheminée, mais pas ces petites flammes confortables des maisons de famille. Plutôt de longues flammes brûlantes qui, petit à petit, se libèrent de l'âtre. C'est exactement ce parfum-là. Mais quelque chose me gêne : il est minuit passé et cet homme ne sent pas la transpiration. Moi, il est normal que je n'ai pas collée à la peau une pellicule de sueur puisque j'ai eu un temps de préparation dans ma salle de bain, mais lui ... ? C'est définitif : Victor Graham, tu as un pouvoir magique. Ce n'est pas le plus prestigieux - ne pas sentir la sueur à la fin d'une journée de travail - mais il peut se vanter d'être surhumain. Quoique, il n'a pas besoin de pouvoir magique pour se glorifier.

- Ma chère..

J'aime bien le sourire qu'il m'offre tout en prononçant ces mots. Ce n'est pas la singerie arrogante qu'il affiche à l'accoutumée, mais une mimique plus profonde. Je n'arrive pas à savoir ce qu'elle cache... et je n'ai pas le temps de le découvrir puisque je me retrouve renversée. Un petit cri de surprise m'échappe, puis s'ensuit un grognement mécontent. Je n'aime pas ça. J'ai le crâne qui baigne dans le champagne et je me retrouve à me rétracter de mon mieux dans le matelas pour éviter que mon collègue m'écrase. Si Victor m'évoquait un feu de cheminée, je peux vite lui montrer quel brasier je peux devenir.
Je.ne.me.laisse.jamais.dominer.
Au quotidien je me fiche bien d'avoir un patron pour me dire quoi faire, mais dans l'intime je suis celle qui prend possession de l'autre. Encore plus quand je ne connais pas mon partenaire. J'ai bien trop laissé les autres faire leurs petites affaires sur mon corps, et ça n'a jamais été agréable. A vrai dire, c'était plutôt ennuyeux. Si Victor se la joue conquérant, je crains d'être déçue, qu'il rende cet instant barbant. Un narcissique comme lui, qui accroche un portrait de lui-même au dessus de son lit, est sûrement du genre à ne penser qu'à soi et n'en avoir pas grand chose à faire de sa partenaire. Moi aussi j'ai le droit de m'amuser.
Certes, la vue est agréable - monsieur est donc imberbe - et j'ignorais qu'une musculature travaillée peut rendre l'homme attractif. Je glisse mon regard sous cette chemise qui baille pour avoir un meilleur vis-à-vis, et pour chercher des blessures de guerre. Il doit bien y avoir une ou deux cicatrices, vestiges de son ancien métier.

-...J'ignore quelle relation tu penses que nous ayons, mais tu n'es pas plus ma confidente que je ne suis le tien. Par ailleurs, t'ai-je semblé d'un homme prompt à se laisser aller au sentimentalisme ? Tu te fourvoies.

Les lèvres pincées et les yeux égayés, je pouffe. Je me mords la lèvre inférieure pour le cacher un peu, certaine qu'il prendrait ce rire pour une moquerie. Mais je sens que mon visage a du mal à dissimuler son amusement. Monsieur pensait-il vraiment que je le prenais pour mon confident ? Il s'intéresse si peu à ma vie, je me demande s'il sait au moins mon pays natal, mon âge voire ma profession. Merci Victor, mais j'avais bien deviné qu'on n'était pas des confidents. D'ailleurs, je suis bien contente de ne pas avoir à étaler ma vie, ça le rend moins humain, et ajoute de la distance entre nous. Je peux mieux le concevoir ce soir comme un ... cobaye.
Par contre, sans avoir l'étiquette sur le front de confidente, j'aimerai bien en savoir plus sur sa fille, et plus particulièrement sur sa femme. Est-ce qu'elle est encore vivante ? Est-ce que je vais rendre cette dame cocue ? C'est sûrement l'Hôpital qui se moque de la Charité, mais je n'ai pas l'intention d'aider Victor à jouer les infidèles.
Je répondrais bien à son discours austère mais je n'arrive pas à trouver du piquant lorsqu'il fait glisser ses doigts sur ma peau. Dire qu'un simple tissu me sépare du point de non-retour.
Je ne supporte toujours pas ma place, alors pour renforcer ses caresses je cambre légèrement le dos. Le torse touche le dos de la main, et les jambes se croisent. Je presse une cuisse contre son bassin, accentuant le contact. J'attends un moment de fébrilité et le laisse aussi profiter du spectacle. Après tout, j'ai mis le cœur à l'ouvrage. Entre le baume hydratant et l'épilation intégrale, ma peau a rarement été aussi bichonnée. Un autre problème avec mon couple : quand je reste trop longtemps avec Angie, je me laisser aller. Mon corps dépérit à cause de mon attitude qui tend naturellement vers un mode de vie cagnard. Là, non seulement j'ai pris soin de moi, mais j'ai envie de le mettre en avant. Je me sens plus puissante, plus confiante, et j'ai envie d'en jouer.

- Je ne discuterais pas davantage de ma fille avec toi, mais sache ceci : la distance a parfois du bon. Mais pas ce soir.

Et il m'embrasse, et je n'arrive pas à répondre convenablement à sa fougue de suite. Les poils de sa barbe m'irrite le menton et son corps écrase le mien. Et je ne peux pas m'empêcher de visualiser une femme, là, dans le coin de la pièce, qui me regarderait avec dégoût. La femme de Victor. L'hardiesse du baiser - et la main sur mes fesses - finit cependant par l'emporter sur les pans désagréables et je m'abandonne à cet échange. Je lève légèrement la tête pour avoir plus d'emprise sur ses lèvres. Le Sir est assez tranquille lorsqu'il remonte mon étoffe, alors je compense en appuyant l'aspect fiévreux de notre baiser.

- Au fait, très chère, je suis un "marquis", pas un "baron".

Je lève les yeux au ciel avec une insolence exagérée. Enfin ! J'étais presque déçue qu'il ne réagisse pas. J'allais même finir par croire qu'il est vraiment baron, et non marquis.

- C'est la même chose, je lui rétorque avec un sourire culotté.

Le rapport de force me met dans une position délicate, je n'arriverai pas à retrouver ma place initiale. Je prends les devants autrement. Alors que tout à l'heure je prenais le temps de déboutonner sa chemise, cette fois mes mains impatientes finissent le travail avec hâte. J'ai un premier mouvement vers sa bouche mais me stoppe en cours de route. C'est étrange, mais le baiser me semble si intime que je n'ose pas y aller de front. On voit nos parents s'embrasser, nos couples d'amis s'embrasser, des mariés lorsqu'ils se disent oui s'embrasser ; et coller ma bouche à la sienne serait comme un vol. Alors je me contente de rester légèrement relevée, en appui sur les coudes alors que mains sont arrivées au dernier bouton de sa chemise. Elles sont tentées de déboutonner l'ultime, celui qui garde son pantalon fermé, mais je préfère les frustrer. Mes paumes remontent sur les abdominaux de Victor, profitant de l'espace de peau qui leur ait offert. Elles remontent vers la nuque du noble et descendent à nouveau, cette fois dans le dos. Son torse est grand, mes bras petits, alors ce déplacement demande à mon corps entier de bouger. Au fur et à mesure que mes mains descendent, mon visage s'approche de celui de Victor. Je me mords la lèvre, volontairement sensuelle, jouant avec la proximité de nos bouches, effleurant avec impertinence la sienne sans la toucher.
Là, ça m'amuse.
Poitrine, seulement dissimulée par un fin tissu, collée contre son torse nu, je profite de sa chaleur. Et mes mains enfin arrivées à destination s’agrippent aux bien belles fesses de Victor.

- J'aurais encore une dernière question, je susurre.

Mes mains, après avoir tenu le beau p'tit cul de Victor, reviennent vers le bouton principal, celui qui les attire depuis pas même cinq minutes.

- Tu es marié ?

Bouton défait mais pantalon - et chemise - toujours en place. J'ai le souffle court et la raison commence à perdre face à l'envie. La sensation familière de chatouilles dans le ventre prend de l'ampleur, irradie jusque dans ma poitrine tendue et me monte à la tête. Ma question est sérieuse et en fonction de la réponse de Victor, je pourrais encore faire demi-tour.
Ma question est mal tournée puisque l'alliance à son doigt y répond parfaitement, mais plutôt qu'un simple "oui" ou "non", j'attends une explication - la plus brève possible. Quelque chose qui pourrait rassurer ma conscience. Et enfin me laisser m'abandonner à mes pulsions.

:copyright: 2981 12289 0
Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Sam 9 Nov - 13:44
Eizenija


La petite Eugénia remuait fortement sous la masse que représentait Victor Graham, mais ce dernier ne bougeait pas d'un pouce pour autant. Il apprécia toutefois qu'elle ne se laisse pas faire et qu'elle continue son petit jeu malgré la supériorité évidente de son interlocuteur : une fois encore, elle conservait ce "piquant" qui la rendait si intéressante.

- C'est la même chose, rétorqua-t-elle avec un insolent sourire.

L'infirmière était désormais si proche que Victor pouvait sentir son souffle chaud sur sa joue. Il arqua un sourcil arrogant.

-Absolument pas, répliqua-t-il à son tour.

Il envisagea de lui expliquer la différence et ô combien les marquis étaient à la fois hiérarchiquement et historiquement au-dessus des barons, mais il se ravisa en sentant que les mains de la jeune femme reprenaient leur travail sur sa chemise. Elle se pencha dans sa direction puis marqua une hésitation que Victor ne comprit pas. De son côté, le marquis continuait de remonter lentement la nuisette, sa main glissant sur la fesse puis sur la hanche douce de son interlocutrice avec une sensualité extrême. Il continua son chemin sans se presser jusqu'au ventre puis aux côtes de la jeune femme, dénudant toute la partie basse que la nuisette désertait au fil de cet irrésistible mouvement. Son regret fut qu'avec cette position, Victor ne pouvait pas observer ce que son action libérait ainsi, mais cela rajoutait une part de mystère des plus séduisantes.

Lui-même était désormais presque entièrement torse nu. La main de la jeune femme remonta jusqu'à sa nuque sensible où ses poils se dressèrent malgré lui, et Victor se pencha pour embrasser le cou de la demoiselle, la mordant presque dans son ardeur. Lorsqu'il reprit sa position, Eugénia s'amusa à éviter ses lèvres avec l'impertinence joueuse qui la caractérisait. La partie droite de sa nuisette était désormais remontée jusqu'au niveau de sa poitrine, sa peau à nue pourtant toujours dissimulée à Victor. Les mains de l'infirmière redescendirent alors jusqu'aux fesses du marquis qui arqua les sourcils avec un certain amusement surpris, puis son arrogance naturelle revint à la charge. Sa main droite se mit à tendancieusement jouer avec le fin tissus de la nuisette, à quelques centimètres du sein, tandis que tout le poids de son buste était supporté par sa main gauche.

- J'aurais encore une dernière question, murmura alors langoureusement la jeune femme.

Le sourire de Victor se crispa. "Pas encore une question sur ma femme ou ma fille " se sentit-il intérieurement soupirer.

- Tu es marié ?

Les mains étaient désormais sur les boutons qui entravaient son pantalon. Victor fixa Eugénia et plissa les yeux. Un sourire narquois vint alors s'ajouter à son arrogance.

-C'est adorable de t'en préoccuper maintenant, très chère, répondit-il avec sarcasme. Je suis certain que ma femme en serait enchantée.

Il fit semblant de marquer une hésitation, puis ajouta à son oreille :

-Mais Madame la Marquise n'est pas là et Madame la Marquise ne désire plus et ne mérite plus de porter ce titre. Je suis le seul nobliaux auquel tu auras affaire, alors tâche de ne pas le décevoir.

Pour accompagner ses mots, sa main droite était finalement remontée vers la peau fine du sein d'Eugénia qu'il avait commencé à caresser avec précaution, comme s'il craignait de briser ce teint d'ivoire. Puis, lorsqu'il eut terminé ses paroles, sa main redescendit vivement vers celle d'Eugénia, près de l'ouverture de son pantalon, et il lui agrippa le poignet. Ses yeux d'émeraude se plongèrent dans ceux du lac gelé de la jeune femme, et une ombre d'irritation traversa son regard.

-Je comprends désormais la raison de tes indiscrets questionnements, très chère. Il te reste quelques états d'âmes, n'est-ce pas ? Je n'ai rien à cacher : qu'en est-il de toi ?

C'était le moment de non-retour, Victor ne voulait pas s'embarrasser de quelconques remords de la part de la jeune femme. Il lui offrait l'occasion de se débiner, parce qu'il était incroyablement miséricordieux. Si elle avait quelques secrets qui la retenaient, qu'elle le fasse maintenant et cesse d'ainsi interrompre son plaisir. Mais passé ce délai, Victor ne comptait pas s'encombrer de plus de badinages.

C'était déjà bien assez rare qu'il interroge un de ses pairs, d'ordinaire il préférait parler de lui-même et de lui seul.

Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Eizenija VitolsInfirmière
Sam 16 Nov - 12:25
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Vous avez besoin de liberté ces derniers temps, mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté vos relations.

- C'est adorable de t'en préoccuper maintenant, très chère. Je suis certain que ma femme en serait enchantée.

Ha, bordel de merde. Jāšanās. Bordel de couilles.  
J'espère qu'il plaisante. J'espère que je viens de découvrir là sa forme d'humour favorite, aussi médiocre soit-elle.  
Je lui en veux tellement à cet instant. Je suis là, offerte, bientôt entièrement dénudée. Je sens mon sein droit palpiter, impatient que la main de Victor cesse de faire sa timide. Les miennes, de mains, sont proches d'un quelque chose auquel je n'ai pas goûté depuis plusieurs années. Tout mon corps est en tension et Victor, en deux phrases, arrive à éteindre les étincelles. C'est ridicule parce que, de mon côté, je ne joue pas les fidèles non plus.
Soudainement, je le vois sous d'autres traits, Victor. L'aspect fantasmagorique que j'avais de lui s'efface pour faire de lui quelqu'un de plus concret, de plus réel, avec des vrais défauts. Des défauts d'humain. Je ne suis pourtant pas misanthrope, mais je ne peux pas mettre de côté la déception que j'éprouve actuellement.
Il se penche vers mon oreille que je cache un peu brutalement contre mon épaule, comme pour l'empêcher d'embrasser ma nuque. Mais je m'étais trompée sur son intention puisqu'il me susurre :

- Mais Madame la Marquise n'est pas là et Madame la Marquise ne désire plus et ne mérite plus de porter ce titre. Je suis le seul nobliaux auquel tu auras affaire, alors tâche de ne pas le décevoir.
- C'est entendu, cher baron.

Je me mords la lèvre et détourne le regard, le fixant sur les meubles de sa chambre. Je ne sais pas quelle histoire il a avec sa famille, mais c'est un vrai sac de nœuds. La déception fait ses valises puisque la curiosité vient de faire une entrée magistrale dans mon esprit. Mes sens se réveillent : chair de poule comme habit pour ma peau et le bas du ventre qui me chatouille. Il y a cette main gigantesque qui a une totale emprise sur mon sein droit - qui frétillait d'impatience, le voici enfin récompensé pour son attente - et mes questions finissent par ne plus avoir de sens.
Très bien, revenons à nos moutons. Je suis venue ici pour autre chose qu'un interrogatoire. A l'attaque.
Mes doigts qui maintenaient toujours le bouton de la braguette du pantalon de Victor s'apprêtent à passer à l'action mais sont stoppés dans leur élan. Victor me regarde, et ce n'est pas le genre de regard que je désirais avoir. S'il n'est pas content que je mette la main à la pâte, il faudra qu'il s'y fasse, je ne compte pas rester allongée en attendant que monsieur pense pouvoir tout contrôler.

-Je comprends désormais la raison de tes indiscrets questionnements, très chère. Il te reste quelques états d'âmes, n'est-ce pas ? Je n'ai rien à cacher : qu'en est-il de toi ?

Je me suis rarement sentie aussi surprise. Mes sourcils s'envolent sur mon front, le plissant en plusieurs couches, d'étonnement. Vraiment ? Il pose une question sur ma vie ? Est-ce parce que ça l'intéresse ou est-ce parce que, tout comme moi, il a des principes ?
Je n'ai pas envie de mentir, mais ce n'est pas le moment de mettre Angie sur le tapis. Alors j'écarte mes lèvres dans un long sourire espiègle.

- Qu'ais-je donc bien fait pour mériter l'intérêt de Victor Graham ?

Il tient mon poignet, mais mes doigts sont toujours libres. J'arrive à rester relevée sur les coudes, et dans cette position je m'accorde plus de prestance. Je fais glisser le bouton dans sa fente, prête à désencombrer Victor de son surplus de tissus et approche mon visage du sien - quoique, ils n'étaient déjà pas bien éloignés.

- Rassure ta conscience, tu n'as rien à craindre.

Les questions sont enfin finies. L'odeur d'alcool dans mes cheveux commence à m'agacer. Et la position de mon partenaire m'irrite - et m'enjoue -, il est donc temps d'enfin passer à la pratique. La jeune fille de quinze ans qui est au fond de moi me murmure qu'elle a peur, qu'elle ne sait pas comment faire. Mais la femme que je suis la rassure : c'est comme le vélo, une fois qu'on a appris, c'est pour la vie.
Alors j'écrase avec fièvre mes lèvres contre celles de Victor. Il n'y a plus la silhouette d'une femme cocue dans le fond de la pièce pour m'en empêcher. Sa barbe me gratte toujours mais j'arrive à en faire abstraction.
Cassant le rythme langoureux qu'on avait laissé s'installer, je propose un tempo plus brusque en dézippant sa braguette vivement. Il n'y a pas de musique, mais là on va danser sur quelque chose que je maîtrise. Les pouces contre sa peau, le reste de mes mains en dehors de son pantalon, je fais glisser l'ensemble pour enfin libérer Victor et me colle à lui. J'emmêle une jambe autour de la sienne, comme une forme de domination, à défaut de ne pas avoir la force nécessaire pour le bousculer lui. Mes mains, positionnées au bon endroit, attrapent enfin ses fesses nues.
C'est étonnant, je ne suis pas du tout dans la même ambiance que lorsque je suis avec Angie. Je m'interroge : comment va-t-il s'y prendre ? Réussira-t-il à me satisfaire ? Crie-t-il oui ou non son propre nom ?
Dans tous les cas, si je ne me remue pas davantage, je risque de ne pas apprécier. Bien que j'ai les mains sur mes fesses et une certaine emprise sur l'une de ses jambes, mes lèvres contre les siennes, imposant ma danse à moi, je ne suis pas encore conquise. Il me faut plus. Mais pour cela, je veux retourner au dessus.
Je détache ma bouche de la sienne, et lui accorde un regard railleur. J'ai envie de lui lancer une pique, mais je l'ai assez embêter avec mes bavardages, je vais lui laisser un peu de répit. Pour l'instant. Je laisse mes mains où elles sont, mon corps où il est, et en reste au stade de caresses. Caresses de découvertes, qui valsent sur les rondeurs musclées de son postérieur, remontent dans le creux de son dos - il a toujours sa chemise, oups - , redescendent, reviennent. Elles ne sont pas les seules à suivre le rythme car mes jambes ne cessent de frotter doucement, presque timorées, celles de Victor. Le tempo est certes plus soutenu, mais je ne veux pas que mes gestes soient précipités. Je veux prendre le temps de découvrir, d'entreprendre. Et c'est pour cela qu'au milieu de ces cajoleries, je profite de trouver un point d'appui pour faire lentement basculer Victor sur le côté. Si'l attrape mon regard, il y lira mon éternelle impertinence, avec une pointe de détermination. Tu n'auras pas tout ce que tu veux, cher Vicomte.

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Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Mar 10 Déc - 23:53
Eizenija


Victor aimait lire la surprise ou l'embarras sur le visage d'Eugénia. Cela lui donnait une couleur de sincérité et une note de naturel, bien loin de l'insolence qui la qualifiait si bien. Elle devrait essayer de s'y prêter plus souvent.

Malheureusement, elle se reprit bien vite.

- Qu'ai-je donc bien fait pour mériter l'intérêt de Victor Graham ? demanda-t-elle malicieusement. Rassure ta conscience, tu n'as rien à craindre.

En parlant, elle avait entreprit de dégager l'ouverture du pantalon du marquis, et ce dernier retint un frisson en sentant la chaleur de ses doigts à travers le fin tissus de son caleçon.

-Ne te méprends pas, très chère...la corrigea-t-il en se reprenant. Je n'ai plus de conscience depuis longtemps. Simplement de la civilité.

Les lèvres de l'infirmière vinrent se refermer sur celles du marquis et firent taire ses paroles du même coup. Avec fougue, il lui rendit son baiser, se délectant de la sentir davantage complaisante. Elle n'avait pas répondu à sa question, mais cela ne le dérangeait aucunement : comme elle le disait elle-même, il était bien trop rare de s'attirer l'intérêt de Victor Graham, et ce dernier était davantage enclin à se pencher sur les plaisirs charnels qu'à feindre d'écouter ses propos.

Eugénia entreprit de défaire le pantalon de Victor, et ce dernier arqua un sourcil en souriant avec arrogance malgré le baiser dans lequel il était toujours engagé. Elle ne perdait pas de temps, la petite mâtine, et le marquis était légèrement irrité qu'elle ne lui laisse pas conserver les rênes de cette petite entrevue. Qu'à cela ne tienne : si elle voulait se montrer entreprenante, Victor ne voyait point de raisons de s'y soustraire en retour. A son tour, ses mouvements se firent plus fermes et moins délicats. Il lui lâcha les poignets et vint achever de remonter sa nuisette de soie pour libérer son intimité, la laissant elle-même achever de la faire passer par dessus se tête. Sa main libre vint alors caresser le ventre plat de l'infirmière à la peau aussi douce que les pèches de Crau, probablement aussi sucrée également. Il voulut mettre cette théorie en pratique tandis que le mouvement de sa main continuait sa danse sensuelle jusqu'aux hanches dénudées de la jeune femme. Cette dernière acheva de le défroquer - presque aussi bien littéralement que figurativement - et plaqua ses gracieuses mains contre les aristocratiques fesses du marquis, qui se sentit lentement durcir. C'était encore imperceptible, il en fallait bien plus pour roidir un vétéran comme Victor Graham, et ce dernier se détacha des lèvres d'Eugénia pour venir l'embrasser au cou, et se laisser descendre jusqu'au sein dénudé de la jeune femme. Les baisers étaient impétueux, presque douloureux au contact ; la peau était fragrante, un mélange de parfum bon marché et de cire embaumante.

Une valse rythmique commença à se mettre en place entre les deux amants, aussi endiablée que la sarabande sur laquelle ils s'étaient étreints quelques minutes plus tôt. La musique s'était tue, cependant, et seuls les peaux et les souffles osaient rompre le silence d'une nuit licencieuse. Victor était arqué en une position inconfortable pour pouvoir atteindre d'un baiser le sein dressé de la jeune femme, et tout à son déséquilibre il sentit le poids de son amante basculer sur le côté, menaçant de l’entraîner avec lui. De la main qui lui servait d'appui, il arrêta ce mouvement et remonta sur ses coudes pour venir fixer son regard dans celui de pure impertinence d'Eugénia. Il répondit à ce regard par un sourire condescendant qui semblait dire "Non, tu ne m'auras pas cette fois."

Il se redressa pour venir presque s'asseoir entre les jambes de l'infirmière, détachant à regret ses mains de cette dernière. Il acheva alors d'ôter sa chemise, qu'il envoya négligemment valser aux pieds du lit. Ainsi dressé au dessus d'Eugénia, il lui offrait un angle de vue parfait sur son torse musclé et épilé, qui aurait pu être aussi grandiose que l'esprit du marquis s'il n'était pas couturé de minces cicatrices, certaines plus profondes que d'autres, certaines porteuses de souvenirs plus amers que d'autres. Victor avait dépensé de monstrueuses sommes d'argent pour les effacer de son teint exemplaire, mais le passé n'est pas aussi prompt à la déformation que les souvenirs d'un mégalomane.

Victor profita de ce bref instant de répit pour également lorgner le corps de celle qu'il surplombait à présent. Elle était aussi svelte et frêle que la nuisette avait eu l'audace de faire deviner, ses seins ronds pointaient en avant de ses côtes qu'un seul regard suffisait à dénombrer. La lumière chaude de la lampe ne lui seyait point, avec son teint blafard elle ne pouvait rayonner que sous les froids rayons lunaires. Cela la rendait moins belle, au regard critique du marquis, mais pas moins désirable. Il n'avait pas prévu de la laisser lui échapper, cette fois.

Il entreprit alors de changer leur position. Il était évident qu'Eugénia ne souhaitait pas être dominée, alors il préférait d'abord l'exciter suffisamment avant d'imposer la position qu'il souhaitait. Malgré ses avances, Victor n'avait pas pu s'empêcher de remarquer qu'elle semblait faire preuve de quelques réticences : manquerait-elle d'expérience ? Ou avait-elle malgré tout quelques retenues ? Elle n'était pas aussi forte qu'elle voulait le faire croire, c'était une certitude. S'en délectant silencieusement, il lui saisit la main et l'aida à s'asseoir à son tour, déployant ses propres jambes pour qu'elles s'entremêlent avec celles de l'infirmière. Maintenant face à face, leurs corps à nouveau liés par la proximité, Victor reprit ses baisers fougueux tandis que d'une main il retirait ses chaussures et autres tissus encombrants, et qu'il positionnait son autre main contre la fesse charnue de la jeune femme, profitant de cette prise pour la plaquer plus sévèrement contre lui.

Il la privait de toute échappatoire, mais il lui laissait le choix de la direction de ces préliminaires. Victor était, après tout, un amant galant et expérimenté en plus d'être hors pair - évidemment.


Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Eizenija VitolsInfirmière
Lun 30 Déc - 23:46
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Vous avez besoin de liberté ces derniers temps, mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté vos relations.

A mon plus grand plaisir, on bascule. Je pense atteindre ma position idéale mais Victor m'empêche d'obtenir ce privilège en me rattrapant avant. Sa grande et large main sur ma peau se fait oublier lorsque que j'ai le malheur de faire face au sourire de mon partenaire, le genre de rictus d'une tête-à-claques qui se pense plus maligne que les autres, le genre de rictus de gagnant. Mais, si cette tête pouvait m' agacer au détour d'un couloir, dans cette situation elle attise le désir qui chauffe au fond de moi. Il va falloir se décider Victor : est-ce que l'on danse, ou est-ce que l'on joue ? J'ai bien l'impression que la drôle de valse inconfortable de tout à l'heure n'était que l'apéro. Si cet échange est un plat principal, je n'ai pas la patience d'attendre le dessert.
J'ai beau avoir la détermination, ça ne suffit pas face à la force d'un ancien médecin militaire. Il agit comme bon lui semble et me voilà à nouveau la tête dans les effluves d'alcool. Je fronce le nez pour chasser l'odeur et plisse les yeux, mécontente. Cependant, je prends conscience de nos positions respectives et j'oublie bien vite les détails. Je me rends compte que je suis enfin nue, et le fait de me trouver débarrassée des mes artifices fait gonfler ma confiance. Me voici, présentant mon allié de toujours : mon corps. Celui que je connais par cœur mais qui, paradoxalement, m'échappe parfois. Corps que je sais chouchouté ces dernières heures par des baumes et des huiles, enveloppé dans un parfum effacé. Corps opalin qui se présente dans une minceur sculptée par mes nombreux footings, donc je sais les fesses et les jambes fermes - mais les bras plus mous. Corps à la poitrine discrète sous le tissu mais joliment présente une fois dénudée. Corps épilé comme je le veux, pas un poil sur les jambes, sous les bras, au maillot. A part un léger duvet d'un blond invisible sur le pubis, il n'y a pas grand chose pour me tenir chaud. Raison de plus pour que le monsieur face à moi m'entretienne convenablement.
D'ailleurs, le voir se débarrasser de sa chemise lui apporte un quelque chose de suave. J'ai toujours trouvé ça séduisant, ce moment où l'autre achève de se dénuder, laissant enfin voir son corps dans son entièreté. La chemise de Victor, en tout cas, ne mentait pas sur sa carrure. Le bonhomme a sûrement ce point commun avec moi - enfin un ? - d'assumer ce corps qu'il a façonné. Je me relève sur les coudes, curieuse de ces coutures blanches qui sont disséminées ici et là. Je lève et tend un bras, effleurant d'abord du bout des doigts ces anciennes blessures avant que ma paume de main prenne confiance et balaie d'une caresse l'ensemble du torse chaud. Mon regard suit le mouvement, un peu gêné par la lumière tamisée qui ne lui permet pas d'épier complètement la constellation de cicatrices. Mais il faut avouer que ce genre de luminosité lui va bien au teint. Je promène mes yeux vers ses épaules, ses bras, sa mâchoire déguisée d'une barbe ; ma main toujours au milieu de son torse, à se calquer sur ses battements de cœur.
Ma respiration devient plus profonde, plus vive ; c'est alors avec un plaisir non dissimulé que j'accueille l'initiative de Victor lorsqu'il m'assieds. Collée à lui, je sens sa peau, son haleines et nos jambes, se confondre. Les baisers sont chauds et j'y réponds avec plus de hardiesse. Mon bras ballant s'enroule, tel un serpent, autour de sa nuque, et ma main - la tête du serpent - va jusqu'à la définition de sa mâchoire. Cela nous rapproche et me permet d'abandonner mon corps contre le sien sans rendre la position inconfortable. J'ai l'impression de fondre contre lui : d'abord nos lèvres, qui se happent sans se lâcher ; puis nos bras qui se capturent mutuellement ; et nos torses qui se tiennent chauds ; et nos jambes qui se sont empêtrées. Il a une main contre mes fesses, me soutenant. J'en ai une autour de sa nuque, et l'autre sur son torse. Mais je sens mon buste vouloir éjecter cette partie de trop, alors je retire cette main pour qu'elle grimpe le long du bras de Victor, de son épaule, de sa nuque, et laissent mes doigts plonger dans sa chevelure. Il est toujours impeccable sur lui, je rêve de le voir décoiffer.
Et il y a son intimité mise à nue qui frôle la mienne. Mon dessert. Qui n'est pas imminent. Ma sexualité est brouillée, se demandant comment je peux éprouver du désir pour un homme, elle qui fut tant déçue par ces messieurs. Je vais lui donner un coup de main à mon bas-ventre encore trop sec. J'échappe pour cela aux lèvres Victor et profite de ma position semi-assise pour me relever légèrement, me cambrant pour offrir ma nuque à la bouche de mon partenaire. Mes mains ayant globalement emprise sur la tête de celui-ci, je peux, par une légère pression, l'inciter sans le forcer, à descendre ses baisers plus bas ; car, si le bas ne témoigne pas assez de son excitation, mes mamelons bien roses dressés, eux, ont hâte qu'on s'occupe d'eux. J'ai le sein droit satisfait, il y a encore l'empreinte du passage récent de Victor qui reste imprégnée sur ma peau ; mais le gauche, s'il pouvait parler, se plaindrait bruyamment qu'on ne s'occupe pas de lui.
Et parce que je sais faire deux choses en même temps, tandis que le haut de mon corps est à l'incitation, le bas est plus actif. J'ondule légèrement, mes cuisses caressant celles de Victor, et le reste suivant.
Le feu monte dans mon ventre, s'insuffle jusque dans ma cage thoracique, fait battre plus vite mon rythme cardiaque. Mes pensées m'échappent, seul l'instinct guide. Et ce dit instinct ne fera pas aller la bouche de Victor plus bas que ma poitrine. Il y a certaines choses que les mecs ne savent pas faire aux femmes, et bien que j'ai plus d'estime pour Victor que pour Magnuss, il est évident qu'il ne saura accomplir d'exploits. Autant ne pas perdre de temps. Une de mes deux mains lâche ses activités pour une nouvelle, cascadant lascivement sur la peau de Victor, et touchant l'extrémité de son sexe.

- Si son Seigneur a des préférences ou, à l'inverse, des choses qu'il a en horreur, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais.

Je suis bien consciente d'être celle qui devrait se taire à jamais, mais je suis une bavarde de nature, on pourra difficilement me l'ôter. D'ailleurs, j'ai toujours trouvé cela important de parler pendant ces moments, on n'est pas tout seul pendant cet acte et il serait dommage d'imaginer ce que l'autre pourrait aimer, ou de détester quelque chose que l'on nous fait sans oser l'avouer. Et ici, ce serait dommage de gâcher mon dessert.

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Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 26 Mar - 1:07
Eizenija


L'étreinte des deux amants se refermait. Victor sentit la main d'Eugénia dans ses cheveux et il secoua la tête pour s'en défaire autant que pour chasser les mèches trop ravies d'échapper au joug de sa coiffure. Cela n'empêche pas l'infirmière de continuer à vainement essayer de conserver les rênes de cette joute, et déjà elle guidait les baisers du marquis en direction du sein qu'il avait jusque là délaissé. Tout à sa fougue, l'homme lui concéda cette victoire et entreprit de la satisfaire avec autant de cette ardeur qui le caractérisait. La danse ne perdait rien de son rythme égaré, et leurs corps ondulaient l'un contre l'autre en un concert de souffles et de caresses tandis que leurs intimités respectives se jouaient d'une fausse timidité, d'une retenue espiègle. Les cœurs cherchaient encore la synchronisation, écoutant distraitement les beaux discours et les fausses promesses de deux peaux embrasées. Les lèvres douces du marquis, rendues toutefois aussi piquantes que son intellect par la barbe qui le paraissait, continuaient à charmer le sein dressé de la jeune femme tandis que cette dernière fit pianoter ses doigts jusqu'au membre de son amant qui manqua de s'interrompre, surpris qu'elle soit la première à avoir l'audace de cette intimité. Il en était également contrarié. L'homme n'était-il pas censé faire le premier pas lors d'une danse, quelle qu'elle soit ?

- Si son Seigneur a des préférences ou, à l'inverse, des choses qu'il a en horreur, qu'il parle maintenant ou se taise à jamais.

En entendant sa voix, Victor s'interrompit bel et bien et se redressa pour l'observer. Il était cruel de sa part de s'arrêter alors que ses doigts frôlaient désormais l'extrémité de la masculinité du marquis. Comme pour lui en faire reproche, Victor porta sa main libre sur celle d'Eugénia et il lui répondit, ses yeux d'émeraude croisant les siens :

- J'aime le silence, et j'aime la sujétion. Il est toutefois évident que tu ne m'offriras aucun des deux de ton plein gré, n'est-ce pas ?

Il eut un sourire carnassier.

-Dois-je t'y forcer ?

A ces mots, il lui attrapa violemment la mâchoire d'une main et lui arracha un nouveau baiser, sans aucune douceur. Son autre main lâcha son poignet pour que son bras vienne enserrer plus furieusement la taille fine de sa valseuse, assurant ainsi plus fermement son emprise sur cette joute implacable. Toutefois, il n'alla pas plus loin. Victor n'était pas un amant de première douceur, cela se ressentait dans chacun de ses mouvements : il était précis, avide et dominateur, aussi passionné à l'acte qu'il l'était à celui de la chirurgie. Il menait d'ailleurs ces deux danses avec autant de d'expérience et de savoir-faire, son égo lorgnant les scènes en tiers spectateur et ultime acteur. Cependant, le marquis possédait suffisamment de bon sens pour ne pas se lancer à corps perdu dans sa propre mégalomanie alors que l'étreinte charnelle était à son apogée. Jamais - ô grand jamais - il ne souffrirait de violenter une femme contre sa volonté. Aussi, malgré sa fougue et son intransigeance, Victor préféra attendre l'avis de la jeune femme avant de se laisser aller.

Le marquis se sentait comme un loup que l'on tiendrait en laisse, et il n'aimait pas cela. Sa proie était devant lui, son fumet était à ses naseaux, mais la corde à son cou était tissée dans un sens de l'honneur et un besoin de gloire trop grand pour être involontairement rompue. Mais comme cette chair était douce, comme ses lèvres étaient séduisantes, comme ses promesses étaient enivrantes...

"Je manque quand on me cherche, je crie quand on m'accule,
Je nais du caractère et je meurs par les fers,
Source de libertés car toujours je tribule,
On ne peut m'oublier mais on peut me défaire
."

Cette devinette remonta à sa mémoire sans qu'il ne sache d'où ce souvenir était issu. Victor trouvait le moment peu opportun pour s'y pencher, il préféra continuer d'attiser la passion de son amante en passant sa main sans s'y attarder sur son bouton de chair, titillant ainsi en un va-et-vient léger sa fleur d'amour. Ses caresses se faisaient également plus empressées alors que son impatience grandissait, et sa main laissait des traces rougies dans le dos de la jeune femme sans qu'il ne s'en aperçoive.
Il n'attendait que sa réponse et son accord. Aucun mot n'était nécessaire : un regard suffisait. Victor s'y connaissait en iris, en prunelles, autant que dans les émotions qu'ils pouvaient exprimer. En l’occurrence, tout ce qu'il y cherchait était une preuve de sa...

Ah ! Voilà pourquoi cette devinette lui était venue à l'esprit.

Une preuve de sa volonté.

Etait-elle prête à aller plus loin ? Avait-elle envie d'y aller plus fort ? Accepterait-elle que d'un geste puissant il la retourne, qu'elle lui offre sa croupe jusque là négligée ?
L'imagination de Victor s'embrasait, son regard s'enflammait d'un feu émeraude. Après tout, il restait un homme.


Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
Eizenija VitolsInfirmière
Dim 3 Mai - 18:46
Un, deux, trois, surprise ! ...dimanche 29 SeptembreVerseau : Vous avez besoin de liberté ces derniers temps, mais ce n'est pas une raison pour laisser de côté vos relations.

Au fond, je n'attends pas réellement de réponse. Je parle parce que j'aime prendre de la place, j'aime qu'on me regarde. Quand quelqu'un se met à s'exprimer, il est soudainement le centre d'attention. Je suis venue ici pour moi, et je parle pour moi.
Je m'apprêtais à faire danser mes doigts sur l'appendice tendu de Victor, redécouvrant des techniques que je n'avais pas manipulé depuis des siècles mais mon partenaire m'en empêche en saisissant ma main. Et c'est comme la parole : quand quelqu'un attaque ta peau, c'est automatique, tu lèves les yeux vers lui. Je croise un vert forêt fiévreux, qui me renvoie le reflet de mon propre regard, tout aussi ardent.

- J'aime le silence, et j'aime la sujétion. Il est toutefois évident que tu ne m'offriras aucun des deux de ton plein gré, n'est-ce pas ?

J'éclate de rire, tête rejetée en arrière, cou mit en évidence. La pointe de mes cheveux me chatouille le creux des reins. Est-ce qu'il s'en rend compte maintenant ou est-ce que jouer les innocents fait partie de ses fantasmes? Finalement, il est attachant le roi barbu sous ses airs bougons. Je suis contente d'être venu frapper à cette porte, on s'amuse bien ici. Est-ce que Victor pourrait devenir mon ami ? Jusqu'ici, il n'y a que Marga qui me supporte et je serais si heureuse de pouvoir ficeler une nouvelle amitié.
Je rencontre à nouveau son regard après avoir éteint mon rire, prête à asséner une réponse piquante mais son rictus animal me surprend. L'homme n'est pas si innocent, en fait.

-Dois-je t'y forcer ?

J'étire un sourire amusé et malicieux.

- A tes aises d'essay-

M'embrasser ainsi est efficace pour me faire taire. Bien joué Victor car, si tes baisers fougueux ne suffisaient pas à enfermer la pipelette qui est en moi, ce comportement abrupt se révèle être lui un très bon geôlier. Tandis qu'il me renverse, entrechoquant nos corps, ma poitrine s'écrasant contre un torse irrégulier dû à ses cicatrices, je vois défiler devant moi des années d'ébats avec Angie. Le souvenir de nos débuts remplit ma poitrine d'un tsunami d'émotions tandis que le reste de mon corps est mou, démotivé par la lassitude ces derniers temps. Enfin de l'énergie, enfin du regain, enfin un nouvel angle d'approche! Mon corps n'est plus cet habitué qui se sert toujours la même chose, c'est une entité qui vient de sortir de sa zone de confort. Parfait.
Pour une fois, j'allais le laisser venir à bout de ses idées, le laisser me montrer le dominateur qu'il pourrait être mais je le sens en retrait, comme s'il n'était pas lui-même à fond. Il semble un instant perdu dans ses pensées. Alors que je m'accroche à lui, transpirante et haletante, je le dévisage un sourcil levé. Puis, une électricité familière réveille mon corps. Le rythme est celui d'une découverte puis la cadence s'accélère. Toute vertue s'effondre, déshabillée par un plaisir farouche. Je n'ai pas envie de jouer les comparatifs avec mes dernières relations, je veux juste me laisser aller.
De temps en temps, un ongle vient rencontrer la chair. Le matelas au champagne est un brasier qui m'irradie la conscience. Les pensées prennent feu pour laisser le corps devenir le centre des commandes. Dos courbé, comme pour éviter l'incendie, mes mains s'en vont en réaction sur le corps de Victor, s'y collant d'abord, suivant le rythme de ses caresses pour calquer les miennes, les doigts deviennent des crocs et mordent la peau de ce partenaire d'expérience.
Bien que cette chorégraphie improvisée soit bestiale, transformant cette chambre en jungle et aiguisant notre instinct, je sens ... - que serait Victor ? Un loup ? Un lion ? Un tigre ? Un aigle ? - ... que le prédateur ne s'amuse pas comme il le souhaite avec sa proie. Le petit bouton qu'il agresse avec précision - juste assez pour définir son comportement fauve mais jamais pour me blesser - a soif. J'ai soif.
Je le regarde à nouveau et lit en son regard une interrogation. Pas besoin d'un dire plus, c'est bien dans ce genre de moment qu'on comprend le mieux l'autre. Victor est souvent énigmatique mais là, maintenant, il est ouvert et disponible. Je ne suis pas une gosse de quinze ans qui demande à "ce qu'il y aille doucement", et à y réfléchir, je ne suis pas une proie. Et même lorsque j'étais encore pucelle, je n'étais pas une timorée romantique. Notre corps est jeune si peu de temps, s'épuise à chaque seconde qui passe, et je veux lui donner le plus de sensations possibles jusqu'à ce qu'il soit trop fatigué pour survivre.
Je me relève juste assez pour pouvoir pousser Victor en appuyant ma main sur son torse - juste une impulsion pour lui intimer de me laisser de la place. Cette fois sur les genoux, face à lui, je saisis son visage pour rapprocher nos lèvres avec la même intensité vulgaire et contagieuse afin de sceller un accord. On n'est pas là pour faire semblant.
Je le lâche, coinçant son large visage entre mes deux petites mains et passe ma langue lentement sur ma lèvre supérieure, telle une panthère se léchant les babines. Je les descends ensuite jusqu'à son extrémité pour tester la marchandise, l'attiser. Je le regarde dans les yeux avec appétit tandis que je caresse le bout de peau qui  se présente à moi, sachant que le gland comporte le plus grand nombre de terminaisons nerveuses. Puis je suis retournée pour lui offrir une vue sur mon dos courbé. Ce temps de pause sera peut-être le dernier, alors je laisse ce moment s'étirer pour s'observer, respirer, s'aérer.
Et s'en est fini de ça. Je le laisse entrer mais, je m'accroche à son rythme précédent pour imposer un débit furieux, une cadence effrénée. On augmente le thermostat, on laisse la chaleur casser le thermomètre et je ne m'arrête pas. Le seul inconvénient de cette position est la vulnérabilité à laquelle je suis exposée. Tout ce que je peux attraper c'est un putain de drap humide. Je n'ai que mes organes génitaux pour se montrer performants.
Mais si Victor attendait une approbation de ma part pour enfin se lâcher, ce serait malpoli venant de moi de changer les choses et de les imposer. Il a été assez frustré jusqu'ici et le but c'est qu'on s'amuse tous les deux. C'est notre terrain de jeu, et je dois apprendre à le partager.
Ma conscience essaie quand même de me hurler des choses qui ne sont que des chuchotements à cet instant. Je sais que je ne devrais pas faire ça. Mais de toute façon, je n'ai jamais été une Sainte, je n'ai jamais su avoir les bons comportements, je ne rentre pas dans les cases. Et il fait chaud ici en Enfer, alors soit brûlons.


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Eizenija Vitols
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) Ya38Fiche personnage : Son histoireEspace personnel : Sa p'tite vie persoGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2010Age : 35
Victor GrahamDirecteur de l'Institut Graham
Jeu 2 Juil - 10:50
Eizenija


Les yeux de l'infirmière brillèrent d'une lueur intense, et Victor y reconnut un accord silencieux. Comme pour confirmer cette pensée, la jeune femme l'embrassa, et le marquis manqua de s'abandonner à ce baiser et à ce qu'il signifiait. Son corps prit feu, ravi de se libérer de la contrainte d'un esprit de fer, et seules les mains de l'infirmière sur son torse le rappelèrent à son contrôle.

Les mains d'Eugénia se portèrent au visage du marquis, puis descendirent plus bas, bien plus bas. Un frisson le parcourut, il se sentit vibrer, soumis à un mélange de délectation et de profonde frustration. Inconsciemment ou non, il se recula imperceptiblement pour échapper à ce contact qui lui donnait des impressions de vulnérabilité, mais un instinct animal le tira plus en avant vers cette peau chaude et sensible qui l'appelait. Leurs deux regards étaient toujours croisés, Victor cherchait dans celui de la jeune femme les nuances d'insolence auxquelles il était habitué. Il les trouva, noyées dans une fièvre charnelle, s'en agaça et s'en amusa. Il ne voulait plus se retenir.

Il n'en avait plus la nécessité.

Comme si elle lisait dans ses pensées, Eugénia se retourna, offrant son dos et sa croupe au marquis qui en apprécia la vue d'un regard critique. Deux fesses fermes, mais petites. La jeune femme n'avait pas les plus belles formes qu'il avait été donné de voir à Victor, mais il était trop loin plongé dans les eaux du désir pour s'en détourner. Au contraire, cette proposition lui ouvrit encore davantage l'appétit, sa main passa sur cette chair musclée en une caresse possessive, le coeur palpitant face à ce fantasme réalisé. Dès sa première rencontre avec l'infirmière, Victor avait su qu'il la préférerait de dos, conscient qu'elle ne possédait pas d'assez belles prunelles pour le satisfaire pleinement. Ses instinct dominateurs firent le reste.

Victor s'abandonna à ses pulsions.

La danse commença, brutale, tendre et pernicieuse à la fois. Brutale par son rythme et par les mouvements larges du danseur, tendre par les mains épaisses du bateleur qui se perdaient erratiquement dans les cheveux épars de la valseuse, pernicieuse par ces mêmes mains qui se refermaient parfois sur la gorge de la jeune femme, serrant sans abuser de leurs forces. Pas en avant, pas en arrière, bassin et grand dorsal, torsion des muscles et frémissement de la peau. Victor avait dû apprendre la douceur avec sa femme, mais il n'était pas quelqu'un de doux. C'était un mégalomaniaque, un mâle, un puissant, chacun de ses mouvements semblait le crier, comme s'il hurlait par les muscles ce que la voix ignorait pourtant. Un hurlement aux allures de chant diphonique. C'était un tango de plaisir, une valse primitive, tenue par deux histrions égoïste. Le plaisir se vit aussi seul que la vie, Victor appliquait ce principe à la lettre. Il se délectait de cette chaleur simple qui l'envahissait, il se contrôlait avec le savoir-faire d'un marquis, il s'abandonnait avec l'arrogance d'un amant.

Mais il était évident que seule sa propre personne et ses propres besoins occupaient son démesurément grand esprit. C'est dans la noirceur de la nuit et les flammes de l'instinct, après tout, que la vérité éclate le mieux.

Il la fessa, plusieurs fois, il voulait du répondant, qu'elle montre l'éclat qui l'irritait tant à la lueur du jour. A chaque mouvement, Eugénia glissait plus que nécessaire. Lascif, Victor la redressa brusquement pour la maintenir davantage contre lui. Il grogna, s'exécutant davantage par mécanisme et habitude que par réel souci du bien-être de sa partenaire. Il ne s'y intéressa réellement que lorsqu'il sentit que le morceau touchait à sa fin. Il se retint, se refréna, soudainement à l'écoute de son amante. Sa vanité était plus forte encore que son égoisme. Il ne serait pas dit de lui qu'il atteignait les hauteurs seul. Son - excellente - réputation ne souffrirait pas d'un tel mensonge. Alors, le marquis se retint, et d'un mouvement impromptu, il changea leur position pour redonner un peu de liberté à la jeune femme. Ce faisant, il plongea ses yeux dans les siens, puis se pencha sans abandonner son rythme, et murmura à son oreille :

-Je ne t'attendrais pas longtemps, mon temps est trop précieux, très chère. Montre-moi ce que tu as dans le ventre tant que tu le peux encore.

Victor avait attendu davantage de piquant de sa part, il en était presque déçu. Si elle gardait son attitude, il se laisserait aller sans elle, son corps n'attendait plus que cela de toute façon. Mais peut-être pouvait-elle l'éblouir avant de mettre un terme à cette danse.




Victor Graham
Image : Un, deux, trois, surprends moi ... ! (ft. Vivi) 2ur6Fiche personnage : Biographie du Marquis Victor de GrahamEspace personnel : et son AlmanachGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 05/05/2013Age : 54
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