contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

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Margaret ; Rose
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Donatien

Eizenija ; Solveig
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Aeden

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AraatanForum RPG Mono no Aware
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Jessy FreyÉlectron libre
Mar 19 Nov - 11:17
Jessy aurait pu se réjouir parce qu’on était mercredi. Et le mercredi, il n’avait pas cours l’après-midi. Mais ces idiots de l’institut c’était dit que le meilleur moyen de calmer la flamme qui semblait animer les patients, c’était de les faire bosser ensemble, dans la forêt. Il faudrait lui expliquer en quoi faire bosser des jeunes ensembles pouvaient les empêcher de comploter. C’était idiot. Mais cela ne l’étonnait que dans une moindre mesure. Il s’était révéler que beaucoup de choses n’étaient qu’à moitié penser ici.

La preuve, il avait mis un « accidentel » coup de pelle à son voisin, qui commençait sérieusement à le gaver à force de se plaindre et avait eu la permission de le conduire à l’infirmerie. Du coup, il était maintenant libre de ces mouvements, et pourrait sécher l’activité rebutante de la forêt, éviter la pluie et se promener comme bon lui semble dans l’Institut. S’il voulait trouver de l’emploi à sa sortie de l’institut, il lui aurait suffi de postuler ici comme chef de la sécurité, pour que les choses soient un peu moins bancales.

Mais il allait retourner bosser avec les autres, tout simplement parce qu’il aimait les ragots qu’il entendait là-bas, et aussi parce que cela lui faisait du bien de se dépenser, même dans une activité aussi ridicule que celle-là. En tout cas, c’était le plan de départ, avant qu’il n’aperçoive une longue silhouette près du lac. Si c’était un patient qui séchait, ça pouvait être intéressant. La curiosité le poussa à quitter le chemin pour se diriger vers la personne en question. Il espérait juste que ce n’était pas un vigile, auquel cas on lui passerait déjà un savon, et il avait mieux à faire de son temps.

En se rapprochant, il n’eut que très peu de mal à le reconnaitre, et pourtant il ne l’avait jamais vu qu’en photo. Jessy était heureux de constater que le médecin faisait, certes une vingtaine de centimètres en plus que lui, mais pas beaucoup plus que ça. Il n’aimait pas avoir à se dévisser la tête lorsqu’il discutait. Il s’approcha tranquillement, suivant le regard de Donatien Elpida, qui semblait perdu dans les eaux froides qui s’étendaient devant lui.

Il avait l’air fatigué. Dépité. Il était là, sous la pluie, comme l’ombre d’un homme qui jadis avait eu la place d’honneur de l’institut. Les cheveux mal peignés, le regard vide, il semblait presque qu’il allait se mettre à marmonner tout seul comme un vieil homme sénile. Ces yeux dorés manquaient de vigueur, et le tableau était particulièrement… décevant. Si Jessy avait eu accès à pareil empire, il ne l’aurait pas laissé tomber si facilement. Mais le garçon n’avait même pas pu hériter du nom de famille de son père, alors il devrait se trouver un empire tout seul.

- Je suis là depuis deux semaines, j’espère que si tu n’es pas venu me voir, c’était parce que tu étais occupé, et pas parce que tu admirais ton pittoresque reflet dans l’eau.


Il n’allait pas l’épargner sous prétexte qu’il n’était pas dans son assiette. Jessy n'était pas ce genre de personne. Alors que le silence s'étirait, il continua :

- J'ai été particulièrement déçu à mon arrivée ici, c'est beaucoup plus laxiste que je ne le pensais. Enfin, moi, ça arrange mes affaires.


Et il haussa les épaules. Effectivement, n'importe quel patient véhément de l'institut aurait vite fait de tout renverser par terre. Lui-même comptait s'y atteler dans les prochains mois. Mais sans challenge, ça n'allait vraiment pas être amusant. Il avait déjà l'impression d'avoir gagné, alors qu'il n'avait même pas encore levé le petit doigt.
Jessy Frey
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 7 Déc - 13:04
Je suis sincèrement désolé de t'avoir traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà.



Son attelle le gênait. Donatien ne pouvait plus rien faire de sa main. Il supportait déjà peu le tissu de ses habits, alors quelque chose d'aussi solide qu'une attelle, et sur sa main dominante qui plus est ...
Il n'éprouva, cependant, pas de rage envers celui qui lui avait commis ce méfait. Il ne ressentait plus rien. Il avait cru, pourtant, après le départ de Lys, qu'il avait encore quelque chose qui brûlait au fond de son ventre. Il avait cru pouvoir rebâtir son empire, reconstruire ses fondations bombardées par les sentiments, mais il s'était menti. Il avait été, et serait toujours, une coquille vide. Pourquoi un type aussi squelettique aurait-il de la place dans son corps pour les vagues à l'âme et les sursauts de joie ? Il n'avait que la peau sur les os, et pas assez d'espace donc pour ce qui faisait vivre.
Il jeta un galet dans l'eau du lac, et cette dernière l'aspira gouluement. Il imagina Lys, un instant ... A chaque fois qu'il venait ici, c'était pour elle. Son psychothérapeute lui avait dit de faire attention et un tas d'autres conneries auxquelles Donatien ne faisait pas attention. Une bêtise comme quoi il présentait désormais un trouble de l'attention et un retrait social, caractéristiques d'un trauma. N'importe quoi. Il n'était pas distrait, et il n'était pas sélectif sur son entourage.
Puis une goutte vint glisser sur son visage. Et une seconde. Avant que ça ne devienne un véritable déluge. Cela n'affecta pas l'homme qui resta de marbre, contemplatif de l'effet de la météo sur l'onde aquatique. Puis une voix, nasillarde et insupportable, l'interpella.

- Je suis là depuis deux semaines, j’espère que si tu n’es pas venu me voir, c’était parce que tu étais occupé, et pas parce que tu admirais ton pittoresque reflet dans l’eau.

C'était fou comme la génétique faisait bien les choses : Donatien n'avait pas à faire volte-face pour regarder le gamin, il le percevait déjà aussi désagréable que sa génitrice. Le peu de fois où il avait accepté de rencontrer ce morveux, il eu l'impression que discuter avec lui c'était comme marcher sur des épines. Exactement la même sensation que lorsque sa mère lui faisait la conversation :"et alors, ton travail ?" " et ton père ?" " sinon avec mon mari on est allé aux Seychelles récemment." Il savait qu'elle s'inventait une vie, qu'elle aimait embellir son image. Sûrement pour que Donatien l'idolâtre ?
Comme lorsqu'il discutait avec cette femme, Donatien ne vit pas l'intérêt de gaspiller sa salive pour répondre au mioche.

- J'ai été particulièrement déçu à mon arrivée ici, c'est beaucoup plus laxiste que je ne le pensais. Enfin, moi, ça arrange mes affaires.

Il eut un sourire. Qu'il dise ça au nouveau directeur, Donatien n'était plus responsable de ce qui arrivait à l'Institut.
Il eut alors un électrochoc. Il. n'était. plus. responsable.
Pas même de ses patients.
Certes, ils lui manquaient énormément mais ... il n'avait plus rien à faire, à préparer. Il était ... quoi ? Libre ? Même le Journal Clandestin et les diverses révoltes souterraines ... il s'en fichait. Ce n'était plus de son ressort.
Tournant le dos au rouquin, ne daignant pas de lui adresser un regard, il dit d'une voix claire au lac - bien que tout soit adressé au chiard près de lui :

- Ça arrange tes affaires, mais tout ce qui concerne l'Institut ne m'intéresse plus désormais.

Là, il tourna le visage vers Jessy. Très lentement, dans une économie de mouvements qui traduisaient de la volonté qu'il voulait mettre dans sa relation avec le gamin, et de son état d'esprit actuel.

- Donc, tu ne m'intéresse plus.

Il passa une main au dessus de ses cheveux blancs, les plaquant en arrière. Avec la pluie, c'était facile de se recoiffer. Ainsi, son teint cireux et sa peau creusée par les eaux étaient encore plus flagrants. Son regard, presque doré, lui brillait encore à travers l'averse.

- Si tu penses rattraper le temps perdu en essayant de me raconter ta vie, saches que ça m'ennuie profondément. Donc si tu n'as rien à dire, tu peux partir.

Bon, il était plus bavard avec lui qu'avec la génitrice, mais d'habitude il était coincé avec elle dans un lieu où on ne pouvait partir - chez lui, par exemple. Alors que là, il souhaitait rester au lac, seul. Plus ou moins, Lys serait toujours là.

Docteur Elpida
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Dim 8 Déc - 16:25
Il semblait au moins avoir gardé l’amour propre de snober Jessy en évitant soigneusement de se tourner vers lui. Ce dernier eu un sourire agacé. Si le docteur pensait que cela l’énerverait, il avait raison, il aimait sincèrement être le centre d’attention. Mais il prit sur lui d’écouter ces paroles malgré tout :

- Ça arrange tes affaires, mais tout ce qui concerne l'Institut ne m'intéresse plus désormais.


Enfin il lui fit face. Jessy ne prit pas la peine de masquer son agacement pour autant. Ça ne valait pas vraiment la peine. Pas face à un déchet comme celui-là. Il se contenta d’observer silencieusement les traits de Donatien. Il ne lui manquait que la volonté pour avoir l’air d’un homme impressionnant et respecté, c’était dommage. Jessy lui savait que de par sa taille, il n’aurait jamais l’air de quoi que ce soit. Mais il y avait d’autres moyens de monter dans la hiérarchie.

- Donc, tu ne m'intéresse plus.


Jessy haussa les épaules. Franchement, si c’était ce que décidait le médecin, cela lui était égal. Lui s’intéressait à l’institut, alors, un potentiel directeur en moins, cela pouvait très bien devenir une nouvelle sorte d’opportunité. Il saisirait ce qui serait le plus avantageux pour lui. Quoi que ce soit. Il jeta un coup d’œil aux alentours, décidant à son tour d’ignorer la présence de Donatien. Le lac sous la pluie donnait vraiment un peu le cafard. Toutes ces nuances de gris ne contrastaient vraiment pas avec le docteur. Pittoresque scène à laquelle Jessy assistait. Il était pour ainsi dire la seule note de couleur dans ce cadre sordide.

- Si tu penses rattraper le temps perdu en essayant de me raconter ta vie, saches que ça m'ennuie profondément. Donc si tu n'as rien à dire, tu peux partir.


Le rire cristallin du garçon résonna dans l’air tandis qu’il tournait à nouveau les yeux vers le médecin. Il ne put s’en empêcher. Donatien Elpida, le terrible fils du directeur qui aurait soit disant semer la terreur à l’institut ? Franchement difficile à croire quand on le voyait pleurnicher de la sorte. Effectivement, tout cela commençait à devenir des plus ennuyeux.
- Rattraper le temps perdu… sincèrement ? C’est mignon mais on a tous les deux mieux à faire de notre temps tu ne crois pas ? L’avenir n’appartient pas à ceux qui vivent dans le passé.


Il fit la moue, tandis qu’il pensait que parfois, c’était pas si mal le passé. Alors, il ajouta :

- Sauf quand c’est pour se venger. Là le passé c’est pas si mal.


Il n’aimait pas qu’on essaye de le congédier de la sorte. Mais de plus, le vrai Donatien n’existait plus alors il avait plus qu’envie de saper ce qui lui restait d’autorité. Jessy aimait penser qu’il pourrait être le coucou de la famille. Jeter les autres œufs du nid, prendre leurs places et leurs biens. C’était alléchant. S’il fallait que sa venue sonne la fin des Elpida, il en serait ainsi. Il pouvait être fataliste quand cela l’arrangeait. Quoi qu’il arrive, il ne comptait pas perdre de plumes dans cette histoire. Et il n’allait pas plaindre cet idiot d’Elpida, il prit la peine de lui dire, d’une voixvolontairement agaçante :

- Oh, le pauvre petit Dodo qui a perdu son job ! Le pauvre petit Dodo qui s’est fait voler son institut ! Le pauvre petit Dodo qui n’a pas d’amis ! Tu vas pleurer chez ton papounet ? Tu veux que je te fasse un calinou pour te consoler ?

Dodo. Voilà un sobriquet qui lui allait mieux en ce moment. Il n’avait pas l’habitude de la fraternité, n’ayant jamais eu à se soucier que de lui-même, et n’était pas une personne connue pour sa compassion. Parfois un peu piquant, le garçon détestait avant tout les gens faibles comme son cher demi-frère et aimait perdre son temps à le leur faire savoir. Il continua, plus sérieusement :

- Si tu n’es pas capable d’arrêter de geindre et de reprendre ce qui t’appartient, je me ferai un plaisir de détruire cet endroit pierre après pierre pour pouvoir y bâtir ce dont j’ai envie. Je ne compte pas perdre mon temps avec un idiot qui se complait dans une écœurante dépression.


Il eut un adorable sourire, de ceux qui font chavirer les cœurs. Il était sincère, conscient qu’il serait gagnant quel que soit la tournure des évènements. Il était peut-être patient ici, mais il saurait tourner la situation à son avantage. C’était sa force. Et le nouveau directeur en carton de l’institut était de loin bien moins qu’une épine dans le pied.
Jessy Frey
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mer 11 Déc - 12:03
Je suis sincèrement désolé de t'avoir traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà.



- Rattraper le temps perdu… sincèrement ? C’est mignon mais on a tous les deux mieux à faire de notre temps tu ne crois pas ? L’avenir n’appartient pas à ceux qui vivent dans le passé.

Donatien eut un froncement de sourcils, plissant l'ensemble de son front. En quoi sa phrase avait quelque chose de "mignon" ? L'homme ignorait la profondeur adorable de ses propos, et c'était bien la première fois qu'on lui faisait une pareille remarque. Avait-il tant faibli depuis que son poste était en pause ? Non, pas son poste ; sa vie.
Quoiqu'il en soit, la pseudo-réflexion philosophique, et par conséquent subjective, de Jessy eut le mérite d'attirer l'intérêt de Donatien. Etait-il un homme du passé ? Lui qui était devant ce lac comme un fantôme se promènerait sur le lieu de sa mort pouvait-il vraiment aspirer à l'avenir ? N'était-il pas bloqué dans un moment antérieur, et c'était pour cela qu'il ne pouvait avancer ?
Pourtant, il avait Myosotis maintenant. Petit à petit, il arrivait à distiller ce passage de sa vie dans lequel il était gelé. Il n'était pas un spectre. Il était autre chose ... Une entité qui naviguait entre deux espaces spacio-temporelles, impossible à se poser. Au final, il n'était pas un funambule entre l'équilibre et la folie, mais plutôt entre le passé et le présent.

- Sauf quand c’est pour se venger. Là le passé c’est pas si mal.

Un sourire moqueur dérida Donatien. Jessy était bel et bien immature. Ce gamin avait visiblement de la place dans son coeur pour la haine. Il n'irait pas bien loin, monsieur Avenir, s'il laissait le passé ronger sa raison. La vengeance c'est bon pour les criminels, les impurs, ceux qui ne savent gérer une frustration. On gagnerait tant à méditer, à accepter, au lieu de chercher à se venger. Trop d'énergie, bénéfique ailleurs, est mise souvent dans des plans de vengeance et de haine.

- Oh, le pauvre petit Dodo qui a perdu son job ! Le pauvre petit Dodo qui s’est fait voler son institut ! Le pauvre petit Dodo qui n’a pas d’amis ! Tu vas pleurer chez ton papounet ? Tu veux que je te fasse un calinou pour te consoler ?

"Dodo" ? Comme Ange l'appelait ?
En tout cas, "Dodo" ne saisissait pas pourquoi le chiard prenait soudainement une voix si irritante, et geignait ainsi. La crise d'adolescence était un grand mystère. Les hormones poussaient Jessy à passer du coq à l'âne. Donatien lui pardonna son écart. De toute façon, il considérait le rouquin comme un être faible, qui se laisse dominer par ses pulsions. Il n'y avait alors pas d'intérêt à lui répondre, déjà qu'il n'en avait pas beaucoup à juste converser avec lui.
Jessy, lui, malheureusement ne voyait pas cela sous cet ange. Il avait beau dire ne pas vouloir rattraper le temps perdu, n'empêche qu'il était encore là, à s'épancher sur leur relation.

- Si tu n’es pas capable d’arrêter de geindre et de reprendre ce qui t’appartient, je me ferai un plaisir de détruire cet endroit pierre après pierre pour pouvoir y bâtir ce dont j’ai envie. Je ne compte pas perdre mon temps avec un idiot qui se complait dans une écœurante dépression, délira-t-il dans un sourire mièvre.

Donatien daigna de le regarder en silence, le surplombant d'une tête. Qu'avaient-ils en commun, ces deux hommes ? L'un transparent et maigre, l'autre plus petit et lumineux. Quatre orbes dorées luisaient alors dans la brume et l'averse, indécis. Allaient-ils s'attaquer ? Se tournaient-ils autour ?
Le plus grand de ces deux hommes, et le plus âgé, des deux plongea une main dans sa poche. Tout en en sortant un jeu de clés il se demanda bien ce que Jessy appelait "ce dont j'ai envie". De quoi rêvent les jeunes aujourd'hui ? Avec leurs danses étranges et leurs rituels sectaires qu'ils font tourner sur la toile - Donatien avait été intrigué par le défi qui consistait à se recouvrir de glaçons -, les envies des adolescents sont éphémères. Sûrement à cause de leur taux de concentration alarmant bas.
Il jeta les clés au rouquin, affichant toujours un imperceptible rictus dédaigneux. A vrai dire, il n'y avait que de quoi ouvrir sa chambre et celle de Lys. Le badge qui permettait de tout déverrouiller était obsolète.

- Je t'en prie. Détruis tout pierre par pierre, articula-t-il, répétant son discours. Bâtis ce dont tu as envie.

On est rebelles à l'âge adolescent, n'est-ce pas ? Si Donatien pouvait faire une pierre deux coups et laisser Jessy détruire le règne intenable d'Ange ...
Ce morveux allait-il accepter le défi ? Comment détruirait-il ? Avec quels outils ? Et avec quelle aide et quel argent reconstruirait-il l'ensemble de l'île ? Au fond, Donatien n'était pas contre. Il y avait une tumeur cachée dans l'institut qui gangrénisait chaque cellule - patient -, et pour l'éradiquer, il fallait peut-être employer une méthode forte. Parfois, pour sauver une vie, il fallait une tuerie de masse. Et la vie de Donatien méritait un carnage.
A la tête de ce carnage : Jessy.

- Je suis curieux, dis-moi comment tu comptes d'y prendre.

Finalement, on ne pouvait plus rien dire sur l'équilibriste qui hésitait entre passé et présent. Désormais, il y avait un avenir.

Docteur Elpida
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Ven 13 Déc - 18:08
Alors qu’il s’affrontait du regard en face à face, Jessy sentait que la puissance du regard doré de Donatien cachait quelque chose. Il avait du mal à imposer sa supériorité et son emprise sur cet homme, alors que ce dernier était supposément brisé. C’était comme se battre contre le vent, agaçant.
Il s’attendait à plus de compétitions, aussi lorsqu’il attrapa le trousseau de clés que Donatien lui jetait, il masqua cela derrière un sourire satisfait. Heureusement, Jessy n’était pas impulsif, sinon il aurait probablement pu crier de frustration. Il se contenta d’un haussement d’épaule tout au plus déçu du manque de résistance d’Elpida. Tout ça pour ça ? C’était à se demander ce qu’il faisait à l’institut.

- Je t'en prie. Détruis tout pierre par pierre. Bâtis ce dont tu as envie.

Eh bien, Jessy n’allait pas se gêner. Il contempla les clés qu’il tenait en main, une lueur s’allumant dans son regard alors qu’il imaginait tout ce qu’il allait accomplir. Il n’était là que depuis deux semaines, et il tenait déjà l’institut entre ces doigts. Un sentiment électrisant parcourut le corps du rouquin. Il joua un peu avec son nouveau jouet, le faisant glisser entre ces doigts avec satisfaction. Il devait faire ces preuves auprès de la révolution pour y avoir une place, mais il avait déjà un atout de taille.
Il releva les yeux vers Donatien, habitué à devoir lever la tête pour pouvoir se confronter aux autres, toujours aussi désabusé de devoir le faire. Il était terrible de mettre autant de potentiel dans un si petit homme, et il aurait souhaité que sa taille soit à la hauteur de son talent, même si cela aurait fait de lui un homme immense.

- Je suis curieux, dis-moi comment tu comptes d'y prendre.


Il eut un nouveau sourire. Ainsi donc, Donatien était curieux. Il se sentait moins transparent, et c’était normal. Il voulait qu’on le voie, qu’on l’aime, qu’on le déteste. Il voulait être le centre de l’attention, celui que tu regardes parce que tu l’admire, que tu le crains, que tu l’envie. Son génie ne devait pas rester dans l’ombre. Il était un être de lumière, et bientôt, sa lumière embraserait tout l’institut. Il n’y manquerait pas. Il embraserait l’homme calme qui se tenait face à lui, et il découvrirait son vrai visage.

- En deux semaines j’ai déjà sympathisé avec pas mal de patients, et entendu pas mal de rumeur… Ils sont en colères. Et ils ne m’ont pas attendu pour te faire tomber de ton piédestal.


Pique immature mais tellement satisfaisante qu’il aurait été impossible pour le rouquin de ne pas le mentionner. Il s’avança plus près du lac, contemplant une vision trouble de lui dans les eaux calmes, satisfait de ce qu’il voyait.

- Il suffit de les guider dans la bonne direction…. Et une fois que je serai débarrassé de tout ce qui pourrait incarner une forme d’autorité de près ou de loin… cela ne sera plus qu’une question de gestion administrative ennuyeuse.


Il ne voulait pas juste se débarrasser de l’autorité, il voulait pouvoir l’incarner. Il sentait que les choses se dessinaient peu à peu dans son esprit. Il voyait l’avenir. Et l’avenir n’était autre que lui. Il pouvait le sentir au plus profond de ces tripes. Il se tourna à nouveau vers Elpida, glissant les clés de ce dernier dans sa poche, lui adressant un regard condescendant.

- Mais je ne vais pas tout te révéler maintenant. Il faut que je te garde un peu la surprise. Quel genre de petit frère je ferais sinon.

Jessy Frey
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Docteur ElpidaChef de la Famille
Mar 31 Déc - 12:23
Je suis sincèrement désolé de t'avoir traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà.



Le morveux n'avait pas hésité à s'emparer des clés - en même temps Donatien ne lui avait pas laissé le choix en les lui jetant. Cependant, il les gardait en mains avec une satisfaction non dissimulée. Donatien n'était pas le plus habile pour reconnaître les émotions chez ses pairs, bien trop premier degré pour saisir les différentes nuances et la complexité de l'âme humaine ; mais l'expression d'avidité qui dévorait le regard doré du roux lui était trop familière pour qu'il feigne de ne pas la reconnaître. Il avait, lui aussi, eut ce visage là par le passé. Et voilà où il en était aujourd'hui. Etait-il alors le reflet de Jessy dans quelques années, ou alors arrivera-t-il à ses objectifs - et ceux de Donatien ?

- En deux semaines j’ai déjà sympathisé avec pas mal de patients, et entendu pas mal de rumeur… Ils sont en colères. Et ils ne m’ont pas attendu pour te faire tomber de ton piédestal.

Donatien eut un rictus énigmatique. Bien évidemment qu'ils n'ont pas attendu un adolescent aussi égocentriste et impétueux que Jessy. L'homme voyait déjà en lui ses défauts et les raisons pour lesquelles le roux échouerait. Devait-il les lui dire ou donner ce rôle à quelqu'un d'autre ? L'écouterait-il si Donatien le mettait en garde ? Bien sûr que non, Jessy n'était pas dans l'âge où on écoutait les autres.
Mais les propos de celui-ci rendait Donatien curieux. Quels patients ? Quelles rumeurs ? Pour une fois qu'il acceptait de l'entendre bavarder, il n'en disait pas assez.
Aussi théâtral que son demi-frère, le patient fit face au lac. L'averse avait rendu ses vêtements collants et sa chevelure de feu était plaquée sur son visage. Heureusement que ce n'était pas le même roux que Pavot ...
Lui aussi, était bien abîmé par la pluie, mais il ne s'en rendait pas compte.

- Il suffit de les guider dans la bonne direction…. Et une fois que je serai débarrassé de tout ce qui pourrait incarner une forme d’autorité de près ou de loin… cela ne sera plus qu’une question de gestion administrative ennuyeuse.

Cette fois le rictus de Donatien devint un discret ricanement moqueur. Jessy pensait vraiment pouvoir se débarrasser si aisément des formes d'autorité ? C'était impossible, les humains étaient une boucle, tout le monde exerçait une forme d'autorité sur tout le monde. On ne pouvait pas éradiquer les différences de chacun, on ne pouvait pas uniformiser les humains. La preuve, Donatien eut bien essayé avec ses patients, il y avait quand même une certaine forme de supériorité entre les différents groupes. Les Y, par exemple, on toujours été le groupe le plus autoritaire des quatre, de par leur mystère qu'il inspirait.
Et l'administration ? Pourquoi Jessy croyait-il qu'il y avait tant de personnes dans les bureaux ? Parce que "l'administration ennuyeuse" ne se faisait pas en un claquement de doigts. Dire que Donatien venait de lui confier les clés de la chambre de Lys. Il était hors de question qu'un type aussi précipité et maladroit découvre son plus grand secret.

- Mais je ne vais pas tout te révéler maintenant. Il faut que je te garde un peu la surprise. Quel genre de petit frère je ferais sinon.
- Un idiot. Les surprises c'est bon pour les histoires à suspens. Déjà ton plan est voué à l'échec, surtout avec ta personnalité. Mais si en plus tu ne me dis pas tout, je ne pourrais pas t'appuyer, et tu anéantis tes dernières chances de réussite.

Donatien tendit la main. Il y avait une si grande différence tout de même entre ces deux-là : entre Jessy dont le débit de parole était pressé et Donatien qui articulait si lentement que ça en devenait exaspérant.

- La preuve que tu réagis trop sans réfléchir, les clés que tu tiens sont celles de ma chambre. Tu n'arriveras à rien en allant dans ma chambre. Par contre, si tu vas dans le bureau de notre nouvelle concierge, tu pourras trouver un double des clés de l'ensemble de l'établissement. Ainsi que du bureau de notre nouveau directeur.

Il en disait beaucoup. Beaucoup trop. Mais il préférait voir le rouquin se débrouiller pour trouver ce qui pourrait l'intéresser plutôt que de tout lui offrir sur un plateau d'argent. Surtout qu'il avait le tempérament d'une tête brûlée. A cette allure, il allait soit se faire démasquer, soit se griller tout seul. Et visiblement, c'était à Donatien de le former. Cela l'embêter d'avoir ce gamin dans les pattes mais, il devait l'avouer, il lui était sa seule chance, pour le moment, d'exécuter ce qu'il voulait.
Détruire l'Institut bâti par son grand-père pierre par pierre. Tout reprendre à zéro. Créer non pas l'Institut Espoir, mais l'Institut Donatien Elpida.
Docteur Elpida
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Ven 3 Jan - 13:40
- Un idiot. Les surprises c'est bon pour les histoires à suspens. Déjà ton plan est voué à l'échec, surtout avec ta personnalité. Mais si en plus tu ne me dis pas tout, je ne pourrais pas t'appuyer, et tu anéantis tes dernières chances de réussite.

Il ne dissimula pas son agacement, serrant les dents sous le coup de la frustration. Donatien se permettait déjà de considérer qu’il échouerait alors qu’il ne connaissait pour ainsi dire rien de lui. Il ferma le poing, agacé. L’homme qui se tenait face à lui était comme leur mère, incapable de voir à quel point il était doué. A quel point ces qualités lui permettraient d’avancer loin. A quel point sa passion pourrait tout transformer. Une goutte tomba sur son nez, dégoulinant de ces cheveux trempés. Il leur prouverait à tous, qu’il méritait plus que cet homme face à lui qui avait eu droit à tout mais qui n’avait pas su saisir sa chance.

Il dévisagea Donatien de ces yeux dorés, empreint de fougue, plus vif que le vent froid qui les transperçait. Difficile d’être plus différent. Son calme olympien et son détachement tranchait avec le jeune homme. Il était comme les eaux du lac, pas étonnant qu’il passe tout son temps ici. Ce paysage l’avait peut-être même envouté. Cette idée l’amusa, mais ce fut de courte durée avant que son ainé ne continue, terminant d’user sa patience :

- La preuve que tu réagis trop sans réfléchir, les clés que tu tiens sont celles de ma chambre. Tu n'arriveras à rien en allant dans ma chambre. Par contre, si tu vas dans le bureau de notre nouvelle concierge, tu pourras trouver un double des clés de l'ensemble de l'établissement. Ainsi que du bureau de notre nouveau directeur.


Il était en colère contre Donatien, qui lui avait donné ces clés comme s’il s’agissait de celle de l’institut. En colère que ce dernier le prenne à ce point de haut. En colère mais terriblement déterminé aussi. Il n’avait rien à lui prouver, pourtant il se sentait prêt à lui montrer de quoi il était capable. Et ce que ce dernier lui disait ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd pour autant. La conciergerie. Le nouveau directeur. C’était ça. Il devait se débarrasser du nouveau directeur. C’était lui l’obstacle principal à sa croisade. S’il faisait parvenir les clés de sa chambre à la révolution… il n’aurait probablement même pas à se salir les mains lui-même.

Il allait tenir à l’œil cette nouvelle concierge aussi, et voir quel secret elle cachait. Quel moyen de pression il pourrait utiliser sur elle. S’il ne se trompait pas et qu’il s’agissait de l’ex-patiente qui avait accouché, il ne serait pas dur de la tromper cela dit, il avait ouïe dire des rumeurs comme quoi W133 serait le père du bébé… il allait creuser un peu. Réfléchir à tout ça l’avait un peu apaisé. Alors que les minutes s’égrainaient dans le silence, il apprécia ce calme environnant. Ne disait-on pas le calme avant la tempête ? Il relâcha doucement les doigts de sa main, rougit par la pression qu’il lui avait infligée, tandis qu’il se disait que tout ceci lui tenait trop à cœur. Il devait garder du recul sur la situation.

- Ange Barrabil… Il t’a bien eu.

Comment cet homme était parvenu à tromper Donatien ? Cela n’avait pas dû être difficile vu le caractère faiblard et incohérent de l’ex directeur. Le rouquin observa à nouveau les eaux calmes du lac. Il se décida alors à sortir la feuille de papier qui était glissé entre ses chaussettes et ses bottines et la tendit à Donatien.

- N’oublie pas que ce n’est pas toi qui m’appuie.


Jessy n’allait pas se laisser faire comme ça. Il ne laisserait personne le traiter d’assister. Surtout pas Donatien.
Jessy Frey
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 18 Jan - 21:10
Je suis sincèrement désolé de t'avoir traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà.



Le temps, bien que lourd et poisseux, était calme. On pouvait le constater aux ondulations timides sur le lac. Ce dernier n'avait jamais été un grand bavard, même au coeur d'une tempête, il ne débordait jamais. Il n'était pas surprenant qu'aujourd'hui aussi il se manifestât par une onde discrète. Donatien comprenait pourquoi Lys était si souvent ici, c'était son endroit de prédilection. A croire que ce n'est pas elle qui avait trouvé le lac, mais que le lac l'avait trouvé. C'était elle qui lui avait apporté sa sérénité, et non l'inverse. Le lac s'était ressourcé de la présence de Lys, et aujourd'hui, le Lac et Donatien étaient deux entités en peine d'avoir perdue leur point d'ancrage.

- Ange Barrabil… Il t’a bien eu.

Ce petit con avait du talent pour être insupportable. L'arrachant de ses pensées tranquilles, le morveux lui avait balancé cette phrase sans aucun sens. Comment ça Ange l'avait bien eu ?
Il sortit une feuille de son pied et la tendit à Donatien, ce dernier l'accepta du bout des doigts, peu satisfait de mettre sa main là où avait été le pied de la nuisance.

- N’oublie pas que ce n’est pas toi qui m’appuie.

Décidément, le morveux aimait bien les discours mystérieux que seul lui peut comprendre. S'il voulait communiquer, il allait devoir développer ses idées. Ange l'avait bien eu ? Eu à quoi ? Eu où ? Eu comment ? Et qui appuyait Jessy si ce n'était pas Donatien ? Autant tout arrêter si Jessy voyait quelqu'un d'autre en dehors de Donatien.
Il ne déplia pas la feuille et la glissa dans la poche de son pantalon. Il étudierait au calme cette note transmise. Ici, avec l'interférence que représentait le rouquin, il n'était pas en bonne condition de lecture.

- Je ne sais pas comment tu peux t'en sortir avec un tel charabia. Mais soit.

Sa main toujours dans sa poche, il toucha quelque chose de métallique. La clé de la salle de musique. Il comptait y aller après. C'était devenu son petit rituel, de se retrouver dans les lieux de ses patients. D'abord le lac, pour Lys ; puis la salle de musique, pour Pavot ; et le lit d'Edelweiss quand elle n'était pas là. A quoi bon ? Pavot était un traître. Donatien pouvait le rayer de sa vie.
Il sortit la clé de sa poche et la tendit au morveux. Si quelqu'un les observait de loin, il n'aurait rien comprit à cette situation. Ces deux qui n'avaient en commun qui se font un commerce de clés et de papiers sans un mot.

- Trouves-toi même ce qu'elles ouvrent. Et rends les miennes, j'aimerai dormir dans ma chambre cette nuit.

Docteur Elpida
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Ven 24 Jan - 14:04
Jessy sentait qu’il était temps pour lui de retourner planter des trucs. Il continuerait sa conversation avec ce gars très bavard qui lui racontait des potins croustillants sur l’institut. Il en saurait peut-être plus sur la concierge d’ailleurs… il lui en toucherait un mot en tout cas. S’il savait quelque chose, il serait trop heureux de le lui raconter, ce gars était une vraie gourde.

- Je ne sais pas comment tu peux t'en sortir avec un tel charabia. Mais soit.


Il n’y avait rien à faire, ces deux-là n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Jessy grinça des dents. Impossible de se faire comprendre avec cet idiot. Heureusement qu’il avait été clair sur le papier. Il poussa un soupir, histoire de faire comprendre à Donatien son agacement.

Le calme de Donatien avait du bon cependant, car s’il ne cessait d’énerver le rouquin, il sentait aussi que cela ne servait à rien de s’exciter sur un crétin comme lui. Cela lui faisait un drôle d’oscillation entre la colère et le calme. Il s’était rarement sentit tiraillé entre deux émotions de la sorte. Jessy était habituellement un gars entier, qui savait exactement ce qu’il voulait. Il n’était pas évident pour lui de comprendre ce qui le poussait à converser avec Donatien. Rien ne l’y obligeait après tout.

Ce dernier lui tendit une nouvelle clé. Etait-ce la journée de la clé ? Parce que là, ça commençait à faire beaucoup. N’aurait-il pas pu toutes les donner en une fois ? Histoire de couper court à toutes ces histoires ? Il ne tarda pas à avoir sa réponse :

- Trouves-toi même ce qu'elles ouvrent. Et rends les miennes, j'aimerai dormir dans ma chambre cette nuit.


Le rouquin attrapa la clé, peu satisfait de la proposition de Donatien. D’ici là que ce soit la clé d’un cagibi où il aurait trouvé des balais, rien ne l’aurait moins étonné. Il n’allait pas se faire avoir deux fois de suite. L’ex directeur avait intérêt à lui révéler ce que cachait cette clé. Par contre, il ne pouvait s’empêcher de souligner le fait que l’ex-directeur avait été assez stupide pour lui filer les clés de sa chambre sur un coup de tête alors qu’il n’en avait pas le double. Que pouvait-il donc se passer dans son cerveau ? Etait-il complètement stupide ? Il semblait marcher un peu trop sur les coups de tête, Jessy devrait fortement s’en méfier à l’avenir.

- Dit moi ce qu’elle ouvre et tu dormiras dans ta chambre cette nuit.

Jessy n’était pas un pigeon. Et il n’était pas là pour tester une putain de clés sur toutes les serrures de l’institut. Il ne rendrait les clés de la chambre de Donatien que lorsqu’il aurait une réponse. Sinon, il les balancerait peut-être dans le lac pour voir si cela donnerait envie à Elpida de s’y jeter. L’idée était follement amusante.

Toujours dans la provocation, il décida de soulever le dernier sujet sensible de Donatien. Après tout, il avait la rencontre d’une de ces patientes très récemment. Cela clôturerait merveilleusement bien leur conversation :

- Oh, je voulais aussi te féliciter sur le choix de tes patients avant de te laisser à tes contemplations. Lucy est vraiment une fille adorable. Le courant passe bien entre nous.


Jessy Frey
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 9 Fév - 13:10
Je suis sincèrement désolé de t'avoir traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà.



Donatien se fichait bien, au fond, de dormir dans sa chambre cette nuit. De toute évidence, il n'y dormirait pas, lui qui était sensible aux insomnies ces derniers temps. Mais la clé de Lys ... Il ne pouvait pas. C'était son sanctuaire, son refuge. Le lac l'apaisait mais cette pièce l'amenait ailleurs, tirait son esprit hors de son enveloppe charnelle pour l'emmener loin. C'était son ecstasy à lui. Drogue qui ne lui souillait pas le corps, simplement l'âme.

- Dit moi ce qu’elle ouvre et tu dormiras dans ta chambre cette nuit.

Etait-ce du chantage ? C'était bien le fils de sa mère pour avoir recours à une telle solution. Donatien le lui aurait dit de toute façon, c'était l'intérêt de cette conversation. Pour que le morveux puisse détruire Ange et l'institut, il lui fallait bien les informations nécessaires. L'aîné pouvait-il vraiment compter sur son cadet ? Avec des méthodes aussi simples, il n'irait pas bien loin.

- Tu n'as même pas l'ambition de le découvrir toi-même ? C'est la salle de musique. Mon patient, Pavot, a cette salle dans son coeur.

Donatien espérait que le mioche décèle les enjeux dans cette phrase. Pavot était un patient clé, un ancien, avec un lourd bagage. Un traître. Si le morveux voulait commencer sa destruction, il pouvait débuter par-là. Donatien n'avait que faire des traîtres.

- Oh, je voulais aussi te féliciter sur le choix de tes patients avant de te laisser à tes contemplations. Lucy est vraiment une fille adorable. Le courant passe bien entre nous.

Donatien resta de marbre. Puis un petit sourire vint éclaircir son visage.

- Tu m'en vois ravi.

Il voyait où l'idiot voulait en venir. Le chantage et la provocation ? Vraiment ? Etait-ce là ses seules armes ? Il allait devoir se construire une véritable armure et des outils efficaces pour atteindre son but. Cela aurait pu être efficace pourtant, sur Donatien. Lucy occupait une grande place dans son coeur. Il était conscient de la surprotéger, de peur de la perdre. Mais depuis qu'elle avait été la seule à le tenir dans ses bras quand tout le monde le regardait de haut, même Agnès, même Ange, elle était devenue la personne en qui il avait le plus confiance.
Et maintenant, il savait qu'il allait devoir la faire surveiller. Il verrait pour engager des vigiles pour relater les faits et gestes du petit con envers son Edelweiss.

- J'attends tes résultats, conclut-il.

Il attendait un démantèlement. Il attendait de retrouver une place convenable. Il attendait la chute d'Ange. Il attendait la destruction pour le renouveau. Il renommera l'Institut à ce moment-là. On passera de l'Espoir au Phoenix.

Docteur Elpida
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Ven 14 Fév - 17:45
- Tu n'as même pas l'ambition de le découvrir toi-même ? C'est la salle de musique. Mon patient, Pavot, a cette salle dans son coeur.

Jessy leva les yeux au ciel. L’ambition de découvrir ce qu’ouvrait une porte ? Franchement ? Il avait d’autres ambitions, et ne comptait pas perdre son temps à jouer à cache-cache. Il finit par tendre les clés de son ainé, presque à regret. Donatien lui avait déjà parlé de ce fameux « Pavot », il avait une petite idée de ce qu’il allait faire de cette clé. Il avait toujours de bonne idée.

- Oh, je voulais aussi te féliciter sur le choix de tes patients avant de te laisser à tes contemplations. Lucy est vraiment une fille adorable. Le courant passe bien entre nous.

A sa surprise, sa petite pique ne sembla pas spécialement touché Donatien. Mais il n’était pas dupe, il savait que la petite W100 comptait pour lui. Et de toute manière, s’il aimait la provocation, il se fichait pas mal des résultats qu’elle pouvait donner sur ces interlocuteurs. Il était plus fin que ça. Manipulation. Il avait des années d’expérience. Maintenant que Donatien avait des raisons de ne plus lui faire confiance, il serait certainement mieux surveillé. Une raison de plus pour que la révolution lui fasse confiance. Il en avait besoin. Sinon tout allait lui prendre trop de temps. Il devrait juste se méfier que cette surveillance ne le freine pas dans son ascension au sein de l’institut.

- Tu m'en vois ravi.

Tu parles. Il n’en croyait pas un mot. Il se contenta de croiser les bras sur son torse. Il se les gelait à force de discuter dehors comme un idiot. Au moins, lorsqu’il bêchait, il se réchauffait un peu. Même s’il se sentait dégradé de devoir accomplir ce genre de basse besogne. Il était prêt à s’abaisser à ça, si c’était nécessaire. Bientôt, il serait enfin à sa place. Celle qu’il allait mériter. Son regard sonda celui de son ainé, il sentait naitre quelque chose qui lui avait manqué au début de leurs conversations. Une petite flamme un peu plus vive. Il sentait que Donatien avait le potentiel de se réveillé, et ça valait mieux pour lui.

- J'attends tes résultats.


Il quitta la silhouette blanche presque insipide de Donatien pour retourner à l’horizon. Il savait exactement ce qu’il faisait. Ou il allait. Il allait faire un massacre ici. Il le sentait.

- Les meilleures choses ont besoin de patience.


Ce n’était pas une promesse. Il n’avait pas besoin de promettre. Il restait factuel. Vu l’état de Donatien, et même si son frère était un faiblard, il ne sous estimerait pas la gangrène de l’institut. Petit à petit. Il saurait se faire passer pour une cellule malade. Puis, comme un remède, il n’aurait plus qu’à les faire disparaitre. Il laissa Donatien au bord du lac et rejoignit les autres. Que la chasse commence.
Jessy Frey
Image : Je suis sincèrement désolé si je t'ai traité de perdant, j'étais persuadé que tu le savais déjà||Dodo|| Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
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