Une fois sa première mission du jour accomplis, il décida de se rendre à la cuisine en sifflotant joyeusement. Avec l’hiver, les réserves s’étaient amenuisées mais restait bien fournie vu le peu de personnes qui composaient le bunker. Ils avaient encore une tonne de boites, mais plus grand-chose de frais. De temps en temps, le jeune homme allait pêcher du poisson, mais aujourd’hui se serait menu végétarien parce que la lessive n’avait pas pu attendre. Et c’est là qu’il tombe nez à nez avec… Aimée ?!
« ▬ Béryl ! Je savais pas que tu étais au bunker avec le Dr. Elpida ! Comment tu vas ? »
Il n’en croyait pas ces yeux. Un large sourire illumina son visage. Il était trop content. Aimée était arrivée à l’institut bien avant Béryl mais ils s’étaient tout de suite très bien entendus. La jeune infirmière avait toujours des tas d’histoires à raconter surtout sur sa trépidante vie sentimentale et le jeune homme avait toujours été une oreille attentive. Puis même si leurs spécialités étaient très différentes, ils leur étaient arrivés de se retrouver de garde ensemble, le soir, dans l’infirmerie.
Béryl trouvait toujours le moyen de faire le pitre quand ils s’embêtaient et qu’aucuns patients ne montraient le bout de son nez, il se souvenait entre autres de cette fois où il avait réaménagé la salle en salon de pouponnage… Puis aussi le savon que l’infirmier en chef du service leurs avait passé. Mais ils s’étaient super bien amusés. Habitués avec sa sœur à gérer le vernis à ongle, il en avait mis à la jeune femme et elle lui en avait mis aussi. Une vrai soirée girly entre infirmier.
Avec un accent anglais à couper au couteau, il accueillit donc la nouvelle venue enthousiasmée de sa présence :
- Aimééééée !! Oh c’est génial de te voir ! Ca va, comment tu vas toi ?
Il se rapprocha davantage, l’examinant avec plus d’attention. Prenant une mine presque sérieuse. Il déclara finalement, son sourire s’élargissant davantage :
- T’aurais pas un peu maigri ? Faut AB-SO-LUMENT faire quelque chose ! Je vais te remplumer, tu vas voir ça ! Tu veux un thé pendant que je prépare le repas ? C’est génial que Donatien t’ai invité à nous rejoindre, ça va faire du bien à tout le monde c’est sûr ! Bon en ce moment l’ambiance est pas au top du top, mais t’inquiète pas, c’est pas tout les jours aussi morose ici, on a vécu de belles périodes et c’est sur qu’avec toi, ça va être encore plus sympa !
Béryl ne pouvait plus s’arrêter de parler tellement il était content de retrouver l’infirmière qu’il considérait pour ainsi dire comme une petite sœur. Elle lui faisait toujours penser à Ruby, et il était clair qu’il adorait choyer Ruby.
« ▬ Normal que j’ai maigri… J’étais dehors jusqu’à maintenant. Je n’ai pas vraiment pu manger à ma faim… Mais c’est fini maintenant ! Je vais rester avec vous !! Le plus longtemps possible !! Et ne t’inquiètes pas… »
Oui… La position des électrons libres avait été très difficile, surtout avec l’hiver. Pas grand-chose à manger, le froid terrible. Pourtant, il n’avait jamais croisé Aimée du côté de la grotte. Il ne savait pas s’il l’avait loupé ou quoi, il avait toujours pensé qu’elle avait rejoint le Village ou l’Institut. Il devait bien avouer que dans la précipitation des évènements qui s’étaient produits des mois plus tôt, il avait été complètement largué. Il avait toujours un peu de mal à savoir qui était chez qui. Parfois, sans nouvelles de ces collègues, il avait juste espéré que tout aille bien pour eux. S’il avait su qu’Aimée était dehors tout ce temps, il aurait cherché à la trouver, il aurait pu l’aider à tenir le coup avec le froid. Mais bon, il n’était pas devin, et Aimée s’était débrouillée toute seule. Le principal était qu’elle aille bien désormais. Il la couva du regard.
« ▬ J’ai bien l’intention d’égayer un peu ce lieu ! Tu veux bien m’aider ? »
Elle n’avait rien perdu de sa positive attitude en tout cas. Après autant de temps dans le froid, n’importe qui aurait perdu en énergie, mais cela ne semblait pas être son cas. Il pose une main amicale sur l’épaule de sa jeune collègue, contact qui lui indique combien il est content de la voir en chair et en os, un sourire aux lèvres et face à lui. Il hoche ensuite la tête avec enthousiasme :
- Avec plaisir Aimée ! Tu sais bien que tu pourras toujours compter sur moi.
Il lui adressa un clin d’œil qui rendait l’instant moins solennel mais ces paroles avaient une certaine importance. Si Aimée devait un jour se retrouver dehors ou quoi que ce soit, il serait là pour lui venir en aide. Il était toujours là quand elle en avait besoin. Après tout, elle avait tout d’une petite sœur et dieu sait à quel point ces sœurs manquaient à l’infirmier.
Il mit de l’eau à bouillir pour préparer un thé à la jeune femme puis observa les boites à la recherche d’une idée de menu pour faire varier les plaisirs. La nourriture en boite n’était pas l’idéal pour le moral des troupes mais ce qu’il avait cultiver était pratiquement épuisé et il faudrait attendre encore un peu avant de pouvoir récolter de nouvelle chose, le soleil commençait à peine à repointer le bout de son nez. Mais Béryl avait encore un peu de thym dans sa réserve d’herbes séchées, idéale pour ajouter un peu de gout à ce qu’il mangerait. Et puis, l’arrivée d’Aimée méritait bien un petit twist à leur repas à défaut d’avoir du poisson à ramener. Alors que l’eau pour le thé chauffait et après avoir sélectionner les fameuses boites qui composerait leur petit-déjeuner, il se recentra sur Aimée.
– Je pensais trouver des plants de lavande cet été, ça serait top pour la lessive. Ça nous mettrait un super boost au moral c’est sûr.
En tout cas, sur lui, ça aurait de très bon effet. La lavande, c’était une odeur qu’il affectionnait. Une odeur d’enfance et de douceur. Bon c’était pas l’idée du siècle mais Béryl s’était creusé la tête pour ça. Oh ! Mais sinon, il y avait autre chose… Il y avait pas mal pensé, mais finalement après les évènements qui avait entrainé la disparition de Lucy, il avait un peu perdu l’idée de vue :
– Et je pense qu’il nous reste de la peinture, je m’étais dit que ça serait top d’essayer de peindre une fresque sur un des murs, pour mettre un peu de couleurs. En plus, ça serait une activité amusante… Enfin j’espère en tout cas ! Si tu as d’autres idées, je suis preneur !
Même la petite Wendy pourrait participer, c’était sur qu’elle adorerait mettre de la peinture partout sur les murs. Ça ne donnerait peut-être pas une œuvre d’art, mais ça serait mignon. Il avait hâte d’entendre les idées d’Aimée. A deux, c’était sur qu’ils seraient une team de fou pour remonter un peu le moral des troupes.
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