_Allez Nev, lâche ce violon et vient danser. Je chante pour compenser si tu veux !
Pour accompagner ses dires, Aeden se met à faire la sérénade à la lune, chantant fort pour qu’elle l’entende.
Et il chantait bien, même s’il hurlait, mais comment lui en vouloir ?
Ophelia, quant à elle, posa son indexe entre les yeux du jeune homme, l’air faussement autoritaire.
_Sacrée ride du lion ici. C'est quoi cette tête déconfite ? Ce n'est pas comme ça qu'on t'as éduqué avec Aeden !
C’était les cadets qui éduquaient les ainés à présent ? Remarque… il apprenait la vie à Katerina qui était plus âgé que lui, cette pensée aurait été hypocrite s’il l’avait songé sérieusement.
La première réaction de l’écossais fut de froncer davantage les sourcils. Elle l’infantilisait là, non ? Puis son regard vairon alla vers Aeden qui semblait heureux comme un enfant le soir de Noël, puis Ophelia qui avait le même sourire.
Leur joie était communicative et le jeune homme baissa les yeux alors que ses lèvres montèrent naturellement tant et si bien que ses dents parfaitement alignées firent apparition ainsi que des fossettes très discrètes tirant sur ses pommettes qui remontèrent légèrement. Étrangement, lorsque le jeune marié était sérieux, il paraissait beaucoup plus mature que son âgé, mais lorsqu’il souriait, il avait simplement l’air d’un grand adolescent avec le corps d’un jeune homme.
Il prit doucement le poignet de la chef du Village pour qu’elle lâche son front et répondit, évitant de pouffer de rire malgré son amusement plus que voyant :
_D’accord, maman, j’arrête de bouder.
L’écossais alla poser son violon avant de se laisser entrainer par les anciens révolutionnaires. Mêmes ils avaient tous bien changé depuis ce temps, le marié avait l’impression que ce moment aurait dû se faire autrefois. Nevrabriel n’avait pas été dans leur trio de leader, il avait eu son petit monde à part, les appréciant tous les deux à sa façon, plus fraternelle avec Aeden et plus chaotique avec Ophelia, mais dans ce chaos, il y avait bien plus de lumière que de ténèbres.
Nevrabriel souriait, appréciant la chaleur humaine, les mains affectives, la voix d’Aeden qui allait se casser à la fin de la soirée, le rire d’Ophelia qui ne cesser d’enjoliver la soirée. Il en oublia un peu l’étrange relation de Katerina et son amie ainsi que Lucy qui dormait près du feu, il profitait simplement du présent, et c’était une sensation légère et très agréable. Apprécier le présent.
Finalement fatigué de se trémousser follement et de rire aux éclats, le jeune homme demanda une pause pour aller boire un peu, rajoutant du bois au feu et vérifiant que la belle endormit semblait paisible. Sa narcolepsie était handicapante, il espérait qu’elle ne regretterait pas d’avoir raté une partie de la soirée. Puis son regard se posa sur Ophelia. Il devait lui parler de leur échange sur les falaises du Village, mais il se rendait compte que ça n’avait finalement aucune importance. Il n’avait pas envie de se prendre la tête alors qu’était réunis les personnes qui comptaient le plus pour lui sur cette île.
L’écossais posa une dernière fois son regard sur Lucy qui dormait avant de sourire. Il borda le plaid qui lui servait de couverture, s’écarta du feu pour ne pas réveiller Lucy et éleva la voix pour se faire entendre du reste du groupe :
_Lucy a ramené des patins, ça vous dit d’en faire ? Autant profiter que la glace soit encore solide avant les beaux jours.
Ophelia n’a pas été comprise dans le programme, mais vu que la jeune canadienne avait le sommeil lourd, elle pourrait prendre les siennes. Cependant, la londonienne était un peu plus grande que l’endormit, il fallait espérer que ça irait.
entourageGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
_Sacrée ride du lion ici. C'est quoi cette tête déconfite ? Ce n'est pas comme ça qu'on t'as éduqué avec Aeden !
Aeden glousse à ces propos, hochant la tête pour soutenir les propos de la jeune femme. S’il fallut quelques secondes à Nevrabriel pour se laisser embobiner par les joyeux visages de ces comparses, son sourire valait l’attente. Il ressemblait déjà plus à l’adolescent qu’il était sensé être. Et s’il y avait bien un soir où il pouvait se le permettre, c’était ce soir non ?
_D’accord, maman, j’arrête de bouder.
Et c’était gagné ! Nev se joignit aux deux jeunes pour une danse pas très coordonnée mais ils s’en fichaient bien pour ce soir. Il suffisait qu’ils chantent à tue-tête, qu’ils rigolent et qu’ils se tortillent même si cela ne ressemblait à rien pour être heureux.
Aeden avait la gorge en feu, encore plus sèche que d’habitude mais il se sentait aussi bien plus euphorique que d’habitude. C’était comme si, pour une fois, il se libérait un peu. Pendant l’espace de quelques heures, il ne souhaitait que cela. Oublier les soucis, les horreurs de l’institut. Il voulait juste être le gamin qu’il avait toujours aspirer à être. Ce type random qui chante à s’en bruler les poumons en fin de soirée et qui à mal aux côtes tellement il rigole. Il n’aurait su dire quand était la dernière fois qu’il s’était sentit aussi léger.
Et voir Ophélia et Nev rirent aux éclats et danser aussi mal lui procurait un sentiment d’accomplissement dont il avait presque oublié l’existence même. Ce dernier fut le premier à demander une pause. Aeden la lui accorda avec plaisir. A vrai dire, il n’avait pratiquement plus de voix, et il se sentait épuisé. Ils allèrent se servir un verre d’eau. Aeden le but d’une traite. Il avait toujours très soif, mais ce soir, il avait encore plus que d’habitude besoin de se désaltérer.
Il observait tranquillement Nev qui prenait soin de Lucy du coin de l’œil. Ils étaient mignons ces deux-là.
_Lucy a ramené des patins, ça vous dit d’en faire ? Autant profiter que la glace soit encore solide avant les beaux jours.
Aeden joua le type qui se la racontait, même si son sourire prouvait qu’il ne se prenait pas au sérieux :
- Alors là ! Je suis sûr que je patine plus vite que vous tous réunit !
Ce qui n’était pas vrai du tout. A vrai dire, il n’avait patiné qu’une seule et unique fois dans sa vie. Le nouvel an précédent l’évasion échouée de Lorelei. Il se souvenait que c’était là qu’il avait rencontré Cap pour la première fois. C’était le dernier bon souvenir qu’il avait de Lorelei au fond, et l’une des dernières fois où elle avait pu parler avec son frère. Quelques jours plus tard ils échouaient à la sauver. Et puis…Le début de la fin. Il termina rapidement son verre d’eau. Le froid du liquide lui brulait la poitrine mais il s’en fichait.
Je ne sais pas trop sur quel pied danser. J’ai posé la question qui me brûle depuis un moment. J’aurai pu hésiter, avoir peur de sa réponse mais, même si elle me demande de partir, au moins on se sera dit au revoir correctement. Même si ça fait mal et que je la vois plus, maintenant je sais qu’elle pourra être heureuse. Nos soirées chocolat chaud vont me manquer. Sa façon de rire aux éclats aussi. Mais si elle pense que notre amitié à fait son temps, je laisserai la place. Tout ce que je veux, c’est qu’elle soit heureuse.
Alors pour le moment, j’attends. J’attends sa réponse et sens mon cœur se serrer plus le silence se prolonge.
- Je ne suis pas certaine… Nous venons de deux factions différentes…
J’avoue que j’anticipais cette réponse. J’ai bien compris comme cette histoire de faction lui pèse. J’ai bien compris la dernière fois avec ses paroles qu’elle mettait énormément d’importance en ces séparations de territoire. Mais la voir hésiter, incertaine, me donne comme une sorte d’espoir. La dernière fois, elle semblait totalement fermée, là si elle se questionne, peut-être qu’on pourra continuer à être amie ?
Je ne dis rien, la laissant tranquillement réfléchir même si ma tête bouillonne encore plus.
- Et puis après ce que j’ai dit la dernière fois…
J’entrouvre les lèvres avant de détourner un peu le regard. J’ai beau dire ou faire ce que je veux, c’est vrai que ses paroles me hantent encore. C’est vrai qu’en aidant les électrons, je ne peux pas m’empêcher d’entendre en boucles certains de ses mots. « Ce n’est pas en jouant les chevaliers au grand cœur qu’Eden va revenir… Finalement, je cherche peut-être à me punir pour ce qui lui ait arrivé. » Peut-être que Katerina a raison, c’est tellement égoïste ce que je fais… Essayer de trouver la rédemption en m’occupant de tout le monde pour ne plus penser au mal que j’ai pu faire… Mais pour le moment, je ne sais pas comment faire autrement. Je ne peux pas faire autrement. Et c’est pour ça que je ne pourrai jamais quitter le territoire des électrons. Alors… Peut-être qu’on ne se verra plus ?
- Peut-être que je…
Je sens une pression sur mes mains et laisse tomber mon regard dessus. Les doigts de Katerina sont un peu crispés sur les miens et je...
- Je pourrais m’excuser pour commencer ?
J’écarquille légèrement les yeux avant de les remonter vers son visage. Ses iris sont braqués sur le sol. Elle a l’air mal à l’aise. J’entrouvre un peu la bouche pourtant je ne sais pas quoi dire. Je ne m’attendais pas trop à ce qu’elle s’excuse mais… j’ai l’impression qu’un poids immense s’envole de mes épaules. J’ai l’impression que le poignard qui était planté dans mon dos se fait retirer doucement. Et c’est comme si… Comme si quelqu’un venait poser sa main contre la plaie pour l’empêcher de saigner.
Elle s’excuse…
Je…
Une émotion monte jusqu’au bord de mes yeux alors que j’inspire profondément. Même si ça n’efface pas ce qu’elle a dit, même si la culpabilité qu’elle a réveillé en moi restera encore longtemps pour marquer mes pensées, je me sens un peu soulagée. Je n’ai jamais voulu faire du mal ou causer du tord et en s’excusant, c’est comme si elle le voyait enfin.
Je ne pleure pas. L’émotion rend sûrement mes yeux plus brillant mais je ne pleure pas. Un sourire vient se poser sur mon visage alors que je la regarder et serre à mon tour ses mains.
- C’est… C’est un bon début, je lance en rigolant doucement.
Je ne sais pas trop quoi dire. Est-ce que c’est une preuve qu’elle veut revenir vers moi ? Qu’elle veut regagner l’amitié qui semble si lointaine pourtant ? Avec tendresse, je caresser ses mains du bout de mes pouces. Même si elle m’a blessée, je sais que je ne pourrai jamais la détester. Même si elle pense et dit le contraire, moi je continuerai de l’aimer. C’est mon amie après tout et il y aura toujours une place pour elle dans mon cœur. Ce n’est pas grave si on ne se voit plus. Maintenant, je sais que moi aussi j’ai une petite place dans son cœur. Sinon elle ne se serait pas excusée pour tenter de réparer ce qu’elle a cassé, pas vrai ?
- Et je te pardonne, Katerina.
- hrp:
- Désolée pour l'attente, j'étais un peu perdue dans l'ordre des posts et ne savais plus trop si c'était à moi ou pas ^^' si jamais je suis pas de le bon ordre, dite-moi et je retirerai mon post pour le remettre plus tard !