Je pose ma main sur mon front en fermant les yeux et entrouvrant la bouche.
....
Je reste un instant sans bouger en hésitant un peu sur la marche à suivre. Ça fait un bout de temps que je suis fatiguée, c'est vrai. Entre les distributions de nourriture, les patrouilles, les cours de langue avec Solveig, les réunions avec Jérémiah, la récolte de poissons, certains travaux et l'aide à la conservation je suppose que c'est un peu normal. Mais là je n'arrive pas trop à déterminer si c'est de la fièvre que j'ai ou pas. C'est vrai que j'ai un peu chaud... Mais c'est sûrement la température extérieur qui augmente petit à petit. Et puis on est sorti de l'hiver, je ne vois pas pourquoi je serai malade maintenant.
J'inspire. J'expire. Puis je finis par me lever. Virgil m'attend déjà à la porte de la grotte pour la patrouille matinale. Je sors pour lui emboîter le pas, armée de ma batte de baseball. On sillonne le territoire tout en discutant un peu de tout et de rien. Il me relance sur le sujet des bambous qu'il a trouvé il y a quelques temps. Il a l'air de l'aimer ce petit bosquet ! J'ai l'impression qu'il aimerait s'en occuper personnellement pour qu'il soit tout beau tout bien. Et si ça lui fait plaisir je ne vais pas l'en empêcher. Enfin bref. C'est vrai que j'ai un peu moins d'énergie que d'habitude mais étrangement, je n'ai pas envie qu'il s'en rende compte. Alors je continue avec mon entrain habituel pour ne pas l'inquiéter. C'est sûrement rien. Ça va passer.
La patrouille touche à sa fin et je me sépare de Virgil pour aller du côté de la conservation de nourriture. Je prends un peu des nouvelles pour vérifier que tout vas bien et que ces fichues belettes n'ont pas réussi à voler de la viande. Apparemment non. Ah, on dirait bien que Dieu est clément cette semaine ! Je blague un peu avec la personne qui étend les filets de poisson sur le trépied avant de rejoindre le groupe volontaire pour la distribution de nourriture. On échange quelques politesses, on se raconte un peu notre début de journée avant de définir les zones dont on se charge.
Je vais donc récupérer un panier remplie de filet de poissons. Oh on dirait qu'il y a des fruits secs et des noix aussi cette fois. Et puisque je distribue dans la forêt, c'est Solveig qui va être contente. Un petit sourire étire mes lèvres mais est très vite arrêter par un frisson glacé dans mon dos. Je ferme les yeux en mettant ma main sur mes paupières. C'est pas vrai... Je secoue vivement la tête comme pour essayer de me faire partir le mal de tête qui commence à s'accrocher à mon crâne.
Aller Sheila, courage. La journée ne fait que commencer, tu as encore pleins de choses à faire. J'inspire un grand coup, faisant abstraction des sensations désagréables qui deviennent de plus en plus présentes et commence ma marche.
Je traverse la forêt, donne les portions de nourriture aux électrons que je croise en leur souhaitant une bonne journée. Lors de mon trajet, il y en a un qui me tient la jambe beaucoup plus longtemps que les autres. Il me raconte un peu sa vie, la façon dont il a pêché ses poissons et couru après un lapin. Je fais un peu la conversation avec lui en essayant de m'échapper le plus rapidement possible mais il est vachement bavard... Et j'ose pas juste lui dire "Ok super, salut !" Il a l'air tellement content de participer au bon fonctionnement des électrons... Je veux pas lui couper son enthousiasme... Alors je me contente de lui sourire gentiment même si j'ai l'impression que ma tête va exploser et que mon corps m'envoie des frissons parfois brûlants, parfois glacés.
Quand j'arrive enfin à me libérer, je reprends ma route avant de m'arrêter près d'un arbre. Je pose ma main sur son tronc pour me soutenir. Ma respiration commence à devenir lourde. C'est pas vrai, c'est pas le moment ! Je pose le panier au sol pour passer ma main sur mon visage, essayant de chasser l'impression du feu sous ma peau. Je grimace un peu en touchant mon front. Ma température a augmenté par rapport à ce matin. Merde...
Je reste une petite minute là, sans bouger pour récupérer un peu de forces. J'ai pas encore vu Solveig et il est hors de question que je ne lui apporte pas ses portions quotidiennes. La connaissant, elle est capable de donner sa nourriture aux lapins et écureuils qu'elle croise. Alors autant dire que c'est un peu important de renouveler son stock.
J'inspire un grand coup en attrapant le panier puis me redresse. Aller, c'est pas si loin, tu peux le faire. C'est dans la tête tout ça !
Un pas.
Deux pas.
Trois mètres.
Bientôt dix.
La petite cabane en vue.
Je m'arrête. J'ai un vertige. La tête qui tourne. Je pose ma main sur ma tempe en essayant de reprendre une respiration normale. juste quelques mètres Sheila. Juste... Quelques mètres...
Je sais pas. Je vois flou. Je vois des tâches noires qui brouillent ma vision. J'entends une sorte de bourdonnement. Et après je sais plus. Je crois que j'ai vu le paysage tourner...
![Burn out and burning in [ft. Solveig] F18y](https://www.zupimages.net/up/20/44/f18y.png)
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Solveig donnait sa nourriture aux lapins et écureuils qu'elle croisait, lançant ses petits carrés de patate telle Blanche-Neige qui sèmerait aux animaux de la forêt des graines et des fleurs. Sauf que c'était Solveig, pas une princesse parfaite. Elle avait essayé de se faire deux chignons hauts, comme Nev avait pu lui faire mais l'un était plus bas que l'autre, et sa racine était un entremêlement de mèches blondes. Cependant, si on pouvait commenter son attitude négligée - sweat trop large et troué sur la poche ventrale, jean devenu trop grand qui, dès qu'elle se penchait un peu, laissait voir une culotte d'un blanc usé -, on ne pouvait lui reprocher son hygiène. Sa peau, par on ne savait quel miracle injuste, était aussi lisse que celle d'un nourrisson. Ses joues, légèrement rosies, arrondissait les traits de son visage, lui peignant un air innocent.
Elle vagabondait autour de sa cabane en chantonnant des morceaux de Métal dont elle se souvenait. Elle repéra, d'ailleurs, affalé contre un arbre, un animal blessé.
La blondinette s'en approcha, se frotta les yeux avant de reconnaître Sheila qui avait l'air de profiter de la meilleure des siestes. Solveig s'agenouilla en face d'elle, amusée de voir son amie dormir. D'habitude, Sheila s'activait à droite, à gauche, s'agitant tant et si bien que Solveig avait parfois peur d'être un poids dans son planning - mais elle était trop heureuse de sa compagnie pour se séparer de ces moments ensemble. Elle contempla son visage fermé, se demandant quel rêve pouvait bien l'accompagner dans son sommeil. Elle avait l'air si différente de d'habitude. Ses paupières, clauses, avait éteint les couleurs particulières de ses yeux. Mais ainsi, son visage avait une expression que Solveig n'avait jamais vu. Elle leva d'ailleurs la main et posa doucement le bout de ses doigts sur son front pour dégager une mèche. Elle prit le temps de la glisser le long de l'oreille de son amie en faisant attention à ne pas la réveiller. En lui posant son panier de pomme de terre à côté d'elle - au cas où si elle avait faim en se réveillant -, elle se fit la réflexion qu'elle avait le visage bien rouge, Sheila, quand elle était assoupie. Bien que le soleil était à son Zénith, Solveig se demanda si son amie n'avait pas froid. Elle retira son sweat, se retrouvant les seins à l'air au milieu de la nature. Elle posa son pull tout contre la poitrine de Sheila afin qu'elle se réchauffe et la laissa dormir.
Pas pudique pour un sou, elle retourna dans sa cabane. Elle enfila un nouveau pull, un vieux en laine verte qu'elle n'aimait pas trop en se demandant comment elle allait occuper sa journée. Elle se dit qu'elle pouvait peut-être amener un coussin à Sheila pour qu'elle n'ait pas mal. Elle prit le sien et retourna auprès de l'arbre - après s'être perdue un bon vingt minutes. Elle dût soulever la nuque de son amie pour y caler son coussin et remarqua qu'elle était atrocement chaude. Soucieuse, elle posa le dos de sa main sur le front de Sheila et fronça les sourcils. Etait-ce le pull qui ... ?
Puis elle fit plus attention aux détails de son visage. La façon dont ses sourcils étaient froncés de douleur, sa bouche entre-ouverte qui cherchait de l'air, le son que produisait son nez en respirant. Etait-il possible que Sheila soit ... malade ? Mais pourquoi dormir sous un arbre si on était malade ?
Solveig se remonta les manches, déterminée. Elle passa un bras sous les genoux de Sheila, un autre sous ses aisselles et la souleva ... au bout du troisième essai - pas très fortiche la blondinette. Heureusement sa cabane n'était pas trop loin, si on ne se perdait pas. Elle porta Sheila tout le long, faisant en sorte que sa tête repose contre la poitrine de la blonde au lieu de tomber dans le vide. Elle avait l'impression que sa peau, sous le tissu de son pull, brûlait au contact du front de son amie assoupie. Elle avait mal aux épaules à la porter, mais sur son visage irradiait une expression déterminée et inquiète. Le monde avait besoin de Sheila, elle ne pouvait pas l'abandonner !
Il était difficile de la monter dans la cabane, alors Solveig posa le corps inerte de son amie à même le sol. Elle se pressa de tremper un tee-shirt - sale, oups -, dans son sceau d'eau et le posa sur le front de son amie pour que sa température baisse. Bon, elle avait oublié d'essorer le tissu, alors des gouttes ne cessaient de tomber le long des tempes de la rouquine. Solveig, ne comprenant pas son erreur, était obligée de toutes les lui essuyer à chaque nouvelle minute.
Elle la couva aussi de son sac de couchage, se souvenant des gestes de ses parents à son égards quand elle avait été malade. Assise sur les genoux à côté d'elle, elle la veillait consciencieusement. Elle se fit la réfexion que si Solveig n'était pas Blanche-Neige, Sheila pouvait se vanter d'être la Belle au Bois Dormant.
![Burn out and burning in [ft. Solveig] Mm8b](https://zupimages.net/up/20/43/mm8b.jpg)
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020- Grande sœur ! Regarde, regarde !
Je tourne la tête avec un sourire alors que mon petit frère déboule dans ma chambre. Il agite une feuille dans sa main droite et quelques crayons de couleur dans l’autre. Je pousse un peu ma chaise pour m’écarter du bureau en me tournant vers lui, accoudant l’un de mes bras à un bout de la table. Mon sourire s’élargit alors qu’Edan trottine jusqu’à moi avant de braquer sa feuille sous mes yeux, une lueur de fierté dans le regard. Je prends son dessin entre mes doigts pour le voir de plus près. Je suppose que c’est encore moi étant donné la couleur rousse des cheveux de son bonhomme. Et puis il a l’air de bouger. J’ai l’habitude qu’il me dessine en train de danser donc maintenant mes hypothèses se vérifient presque toujours.
- C’est super Edan !
Il vient pour grimper sur mes genoux et je passe presque inconsciemment un bras autour de son ventre pour m’assurer qu’il ne tombe pas. Il est plus léger que dans mes souvenirs... en même temps je suis sacrément plus grande que lui et vue ma petite taille c’est dire. Ah la la, ma p’tite crevette. Il commence à me pointer des éléments de décors de son dessin en m’énumérant tout ce qu’il a représenté.
- Et ça tu vois, c’est les fleurs du jardin ! Et ça c’est moi et là c’est Eden et sa batte.
Je tique un peu au nom d’Eden. C’est bizarre j’ai la sensation que c’est quelqu’un d’important mais ma tête est un peu embrumée. Mon visage commence progressivement à devenir soucieux alors que je fixe le personnage tenant un bâton -enfin sa batte-, essayant de me rappeler de quelque chose mais rien ne me vient. C’est bizarre... J’ai soudainement l’impression de ne pas appartenir à cette réalité. Je pose une seconde les yeux sur mon petit frère qui est toujours aussi jeune que dans mes souvenirs. Il doit avoir dans les 5-6 ans alors que moi je suis déjà une jeune adulte. Cette constatation sonne faux dans ma tête mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi.
- Et là, là, là regarde j’ai même fais papa avec sa corde.
... Papa avec sa corde ? Ok une minute, de quoi il parle...? Je ne vois pas ce qu’il me désigne. Pourquoi il parle de papa avec une corde ? Mon cœur se met à accélérer alors que je ne vois même plus correctement son dessin, comme s’il s’effaçait.
Edan se tourne vers moi, tout sourire et prend mon visage entre ses mains d’enfant.
- Grande sœur ? Tu fais une tête bizarre ! Tu aimes pas quand je te dessine ?
- Hein ?
De nouveau, je pose mes yeux sur la feuille et revois la silhouette qui me représente dans la même position qu’au début entourée d’un jardin et rien d’autre.
...
...
Ok. C’est pas normal. J’ai rêvé ce qu’il a dit ou quoi ? C’est pas possible, y a trop de chose qui m’échappent. Et y a trop de choses qui sonnent faux. Qu’est-ce qui se passe encore ?
Malgré les incompréhensions, j’adresse un sourire à mon petit frère en le rassurant et en lui ébouriffant les cheveux.
Et puis j’ai l’impression de ressentir un petit frisson dans mes cheveux. De la chaleur aussi. Je regarde un peu autour de moi sans trop savoir ce qui a provoqué ces sensations. A part ma chambre, il n’y a rien. Puis Edan stoppe une nouvelle fois mes pensées en enroulant vivement ses bras autour de mon cou pour réclamer un câlin. Un petit sourire vient étirer mes lèvres alors que je ferme les yeux et lui rends son étreinte.
Et je me retrouve encore une fois dans le noir.
J’ai chaud... Pourquoi j’ai aussi chaud ? Qu’est-ce qui se passe encore ? J’ai l’impression d’avoir la tête dans un aquarium. J’arrive pas à ouvrir les yeux. J’arrive pas à bouger non plus. Mais j’ai la sensation étrange d’être déplacée. Je sens quelque chose me toucher. Et puis je ressens le sol plat sous mon dos. Je sens l’arrière de ma tête se reposer sur quelque chose que je n’arrive pas à définir. Il se passe quoi...?
Plus je reviens à moi, plus j’ai l’impression que mes sensations reviennent et la première a réellement me parvenir est un frisson glacé. Puis la chaleur étouffante. J’ouvre un peu plus la bouche pour essayer de récupérer plus d’air.
Il y a quelque chose qui coule le long de mes tempes. Et des petites caresses à ce même endroit, de temps en temps. Quand j’arrive enfin à ouvrir les yeux, mon premier réflexe est de les refermer en grimaçant. Trop de lumière... J’attends un petit instant avant de regarder vaguement autour de moi. Je suis où ? Il y a des arbres au dessus de moi. Et un début de construction en bois entre dans mon champ de vision.
...
Quand je tourne la tête sur ma gauche, je distingue une personne blonde. Je reste un instant fixée dessus pour faire la mise au point avant de reconnaître Solveig. Qu’est-ce qu’elle fait là ? J’ai vraiment du mal à me souvenir... Ah si ! Je devais distribuer la nourriture dans le secteur de la forêt. Et je me sentais pas bien... J’ai fais un malaise ? Est-ce qu’elle est en train de veiller sur moi ? J’inspire doucement pour essayer de chasser la sensation de brûlure dans mes poumons. J’ai mal à la tête... Mais le truc humide sur mon front me fait un peu de bien.
- Solveig...?
Je suis vraiment embrumée, c’est frustrant... J’ai pas finis ce que je faisais à la base. J’essaye de bouger pour me redresser mais j’ai l’impression d’avoir des courbatures partout. Je me laisse retomber sur le sol en fermant les yeux, agacée. Sérieusement... Ça tombe mal. J’entends ma respiration un peu sifflante et ça m’embête. Je peux plus trop rester dans le déni à ce stade...
A nouveau je tourne les yeux vers Solveig et la regarde un instant.
...
Un goût de miel mélangé à une sorte d’épice me parvient alors que je détaille sa couleur en silence. Elle est toujours dorée. Mais un peu différemment de d’habitude. Il y a des petites tâches bleutés dedans. Je n’arrive pas bien à comprendre ce qu’elle veulent dire mais je n’aime pas ce genre de bleu.
- Ta couleur...
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Solveig était très appliquée dans sa tâche. Elle épongeait l'averse qui ruisselait le long des temps de Sheila comme si sa propre vie était en jeu. Bien qu'inquiète sur le fait que son amie ait tendance à faire des siestes au milieu de nulle part avec une fièvre de cheval, Solveig était également fière d'elle-même. Même son petit frère elle n'avait jamais eu le droit de s'occuper de lui, jugée comme trop maladroite. La dernière fois qu'elle avait voulu prendre un médicament contre une migraine, elle avait pris un laxatif. Elle avait passé sa journée aux toilettes en se disant que c'était sûrement un effet secondaire du médicament contre les migraines - même si son mal de tête était resté. Elle se souvint aussi de cette fois où elle avait mis de la crème solaire sur sa brosse à dents en vacances, assez surprise de la texture et du goût. A y réfléchir, elle comprenait pourquoi on ne lui confiait aucune tâche ... C'était pour cela qu'aujourd'hui, elle voulait s'appliquer pour la santé de Sheila !
- Solveig...?, entendit-elle.
Elle vit Sheila papillonner des yeux. Ses paupières avaient l'air lourdes, comme faites de plombs. Même sa voix était éraillée, abîmée par la fièvre. Comme d'habitude, Solveig ne savait pas lequel des yeux de Sheila elle devait fixer. Elle était encore hypnotisée par ces deux couleurs. Tiens, elle lui faisait penser à Nev, avec son regard dépareillé, sa chevelure aux tons roux et sa gentillesse débordante.
- Ta couleur...
Solveig fronça les sourcils. Sa couleur ?
Elle se toucha le visage. Est-ce qu'elle s'était mise de la peinture quelque part ? Est-ce que, dans un délire brûlant, Sheila hallucinait. Que voyait-elle que Solveig ne pouvait percevoir. La blondinette jeta un coup d'œil derrière elle pour s'assurer qu'elles étaient bien seules. Mais rien. Elles étaient à deux, devant l'entrée de sa cabane. Pas même un écureuil venait les épier, curieux.
Solveig versa de l'eau dans une gourde. Elle glissa son bras sous la nuque de Sheila, qui était trempée. Pourtant, elle en était certaine, l'eau du front ne pouvait s'écouler jusque derrière son cou. Même ses racines étaient humides.
Elle releva doucement son amie pour qu'elle puisse accéder à la gourde.
- Tu dois boire Sheila, tu es malade et l'eau ça aide toujours à ...
Elle réfléchit à ses leçons avec sa professeur et se souvint d'un terme qu'elle lui avait appris.
- ... lutter contre les maladies.
Elle aurait pu lui poser plein de questions - comment tu te sens ? Pourquoi tu t'es forcée ? Comment as-tu pu t'endormir au milieu de nulle part ? - ou la sermonner sur le fait qu'elle se fatigue dans cet état. Mais Solveig n'était ni du genre curieux, ni à s'énerver. Elle avait le sentiment que Sheila avait un démon dans son ventre, et il crachait du feu qui sort qu'il atteignait l'extérieur par ses pores. Le combat de Sheila contre ce dragon était si éprouvant qu'elle en perdait connaissance. Alors Solveig, tout ce qu'elle voulait faire, c'était lui prêter un peu de son armure pour qu'elle ait de quoi de se défendre, et lui donner un peu de force pour qu'elle ait assez pour vaincre le monstre. Et l'eau, c'était efficace contre le feu ! - c'était avec cette histoire de dragon que ses parents avaient réussi à faire boire Solveig lorsqu'elle était malade. Elle buvait tellement d'eau pour éteindre le feu du dragon qu'elle s'en donnait mal au ventre.
La blondinette laissa la tête de Sheila reposer sur ses cuisses, se disant que ça lui ferait un meilleur oreiller que ses vêtements sales roulés en boule. Elle releva ses mèches rousses d'ailleurs, afin d'aérer sa nuque. Maintenant, c'était notre gameuse de bas étage qui avait la peau humide. Mais Solveig n'avait jamais été très axée sur le confort.
- Tu dois boire de l'eau pour vaincre le dragon, lui expliqua-t-elle, sa main sur sa joue pour lui témoigner de sa présence. Prends ma couleur !
Cette histoire de couleur, vraiment, elle ne savait pas comment l'interpréter. Mais si Sheila en parlait, alors ça devait être important.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Je n'arrive pas à savoir quoi penser... J'ai mal à la tête. J'ai les paupières qui me brûlent tellement que je ne sais même pas si je préfère garder les yeux fermés ou bien ouverts. J'ai du travail... Je n'ai pas fini de distribuer mes portions de nourriture... Si personne n'est mis au courant, certains n'auront pas à manger... Je dois me lever... Je dois vraiment me lever...
Je ferme les yeux. Je revois mon petit frère. Je revois son dessin. Je réentends ses paroles. Et... même si je sais que c'était seulement un rêve... Mon cœur se serre. J'ai l'impression qu'il est lourd. J'ai l'impression qu'il va exploser. Je ne devrais pas avoir aussi mal...
Ce n'est pas réel.
Ce n'est pas réel.
Ce n'est pas réel.
Et pourtant... Pourtant je revois mon père dans son salon, avachit sur le canapé en train de zapper inlassablement les chaînes de télé. Je me rappelle à quel point il était déconnecté de la réalité depuis l'accident d'Edan et toutes les peurs qui se sont accumulées à cause de son comportement. Je ne lui en veux pas d'être triste et mal... Mais à chaque fois, quand je pense à lui, je suis inquiète... Et je n'arrive pas à me départir de cette sensation qui alourdie mon cœur...
Je suis un peu fatiguée... J'ai horreur de cette sensation d'impuissance. Il faut que je finisse mon boulot... Il faut que je prenne des nouvelles de mon père aussi.. Ah non, je peux pas ça.
Pourquoi ma tête est autant chaotique ? Mes pensées font aucun sens... Et ça me fait mal de réfléchir... J'ai juste chaud. J'ai juste beaucoup trop de feu sous ma peau. J'aime pas la sensation d'être trempée... C'est désagréable...
Un sursaut me fait rouvrir les yeux alors que je sens le bras de Solveig se glisser sous ma nuque pour m'aider à me redresser. Et je grimace un peu. Ce n'est pas moi qui bouge et pourtant, mon corps me fait mal. J'ai l'impression d'être beaucoup trop courbaturée...
- Tu dois boire Sheila, tu es malade et l'eau ça aide toujours à ...
Je pose mes yeux sur la gourde pendant qu'elle cherche ses mots.
- ... lutter contre les maladies.
... Je lui adresse un regard avant de retourner mon attention sur la gourde. J'ai la gorge sèche... C'est vrai que j'ai soif. Et en même temps l'idée d'avaler quelque chose me noue le ventre. Je suis vraiment malade à ce point ? Mais je finis par l'écouter et bois un peu. C'est normal que ça me pique quand j'avale ? J'ai froid. Ah non, j'ai chaud. C'est normal ? J'ai toujours eu une santé solide... Je ne pensais pas me sentir aussi mal un jour... Est-ce que c'est rien de grave ? Est-ce que je dois m'inquiéter ? Je ferme les yeux pour essayer de calmer le sang qui tambourine dans mes tempes. J'ai l'impression que ma tête va exploser... Comment on arrête ça ?
Doucement, je sens mon crâne se reposer sur quelque chose de moelleux. Mes cheveux s'écartent de ma nuque, me donnant un peu moins chaud, et je rouvre lentement les yeux. Solveig m'a reposée sur ses jambes ? Je la fixe sans savoir quoi dire. J'ai pleins de choses qui me passent dans la tête. Je n'arrive même pas à trier mes pensées.
Elle pose sa main contre ma joue et soudainement, le silence. Le tourbillon qui cognait contre les parrois de mon crâne se tait.
- Tu dois boire de l'eau pour vaincre le dragon.
Vaincre le dragon... C'est mignon dit comme ça. J'arrive à esquisser un petit sourire. Je crois que mon cœur se calme un peu.
- Prends ma couleur !
Je me fige de surprise. Mes yeux s'écarquillant légèrement tandis que j'entrouvre les lèvres. Elle a dit quoi ? J'ai bien entendu ?
Lentement, je viens poser ma main sur celle qu'elle a gardé contre ma joue. Et je...
Je... pleure ?
Ma gorge se noue. Une bouffée d'émotion remonte d'un coup jusqu'à mes poumons. Une larme coule sur ma joue. Je...
Je n'arrive pas à savoir pourquoi je pleure. Je ne pleure plus normalement. J'ai arrêté de pleurer le jour où Katerina m'a rappelé la responsabilité que j'ai eu en faisant la Révolution. La responsabilité de cette transformation de l'île, de la division des gens et du résultat. La responsabilité dans la mort d'Eden. Je n'ai pas le droit de pleurer, si ? J'ai recruté les révolutionnaires. Je suis autant responsable que ceux à la tête de notre révolte. Et maintenant... Les malades ne peuvent presque plus se soigner convenablement. Les électrons s'exposent à la faim, au froid, aux pénuries. Je suis responsable... Je ne dois pas pleurer... Je dois trouver des solutions. Je dois tout faire pour empêcher tout le monde de souffrir de cette situation. Et là, tout ce que j'arrive à faire c'est tomber malade ! Sans être capable de savoir ce qui provoque mes larmes.
Pourquoi tu me souris, Solveig ? Je fais tout de travers... Je rate beaucoup trop de choses dans ma vie. Je ne pourrais jamais continuer à être grande sœur. Ma carrière de danse est foutue après toute cette absence depuis que je suis à l'institut. Je n'arrive même pas à aider correctement mon père. Je ne sais pas comment parler à Katerina. J'ai lâcher la main d'Eden.
Et pourtant... Pourtant tu t'occupes quand même de moi... Avec cette jolie couleur dorée...
Ma main se resserre sur la sienne alors que je cherche son regard.
- Reste... Reste avec moi, Solveig.
S'il te plaît. Je sais que je suis égoïste à vouloir t'empêcher de partir. Je sais que tu ne m'appartiens pas et que je n'ai pas le droit de te demander de rester près de moi envers et contre tout.
Mais tu es mon seul rayon de lumière...
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Solveig ne comprenait pas les larmes de Sheila. Elle ne comprenait pas cette main sur qui serrait la sienne, et ce torrent qui longeait le long de son visage. On pleure parce qu'on est triste, ou parce qu'on a mal mais Solveig n'arrivait pas à savoir pour laquelle de ces raisons Sheila pleurait contre elle. La blondinette était là, bras ballants, incapable d'agir. On ne s'était jamais reposé sur elle, on n'avait jamais - en dehors de sa famille - porté un geste aussi étrange que cette main sur la sienne, on ne s'était jamais laissé aller à la fièvre et la douleur contre elle. Elle n'était pas la personne qui réconfortait, elle n'était pas la personne qui soignait, elle n'était pas une personne responsable. Elle en était même l'opposé, incapable de réfléchir convenablement par elle-même, elle était toujours dépendante des personnes comme Sheila, qui était plus autonome. Les Solveig de ce monde, maladroites et paumées, avaient besoin des Sheila de ce monde, lumineuses et indépendantes. Comment faire quand la tendance s'inversait ? Solveig devait-elle se conforter dans le rôle qu'elle s'était attribuée malgré elle, ou devait-elle bousculer un peu les choses, quitte à mal les faire ?
Pour la première fois, le visage de la blondinette se calma dans une expression placide. Elle ne savait pas quoi faire. Elle avait l'impression qu'avec ses larmes, Sheila lui demandait bien plus que simplement mettre de l'eau sur son front. Mais Solveig ne ferait que faire du mal à Sheila si elle essayait de sortir de sa zone de confort...
- Reste...
Une pression sur sa main se fit. Le visage de l'ermite blonde s'ouvrit tout doucement.
- Reste avoir moi, Solveig.
Elle n'arrivait pas à soutenir le regard de Sheila, emplit d'une émotion si puissante qu'elle transperçait Solveig. Mais elle sentait que son amie en avait besoin, alors elle resta. Silencieuse, elle laissa son amie se reposer. Puis quand elle sentit que la fièvre avait de nouveau eu raison de Sheila, elle lâcha sa main. Langue tirée, tic qu'elle avait quand elle se concentrait, elle passa ses bras sous les aisselles de la rousse ainsi que sous ses genoux. Elle prit de la force dans ses jambes pour porter son amie jusqu'à l'entrée de la cabane. Elle prit une profonde inspiration. Elle pouvait le faire. Elle pouvait prendre soin d'elle sans la blesser. Cette entrée était étroite, mais Sheila serait mieux à l'abri du soleil. Alors tout doucement, elle la fit glisser sur le sol de sa cabane en hauteur - en chevauchant au passage des vêtements sales. Puis elle monta à son tour dans sa cabane et posa Sheila sur son matelas. Elle descendit pour prendre son sceau lorsque sa mémoire eut un flash. Sheila était venue avec des vivres. C'était pour elle, non ?
Elle repensa à tout le travail de Sheila, se disant qu'elle devait peut-être finir de donner de la nourriture aux autres. Solveig hésita un instant à le faire, mais se pétrifia sur place. Elle ne savait pas qui devait manger quoi, ni où aller. Elle ne connaissait rien des habitants ou du territoire. Elle ne ferait pire que mieux. Et puis, Sheila voulait qu'elle reste.
Alors elle grimpa à nouveau au chevet de son amie et posa sous ses yeux une étoile souriante qu'elle s'était amusée à peindre durant l'hiver.
Puis, à la vitesse de l'éclair elle courut chercher le panier. Il lui fallut du temps pour retrouver le tronc. Quelques animaux avaient déjà commencé à grignoter dedans mais Solveig se dépêcha de le reprendre puis le déposa à l'entrée de la grotte en griffonnant sur un post-il "Cervez-vous !". Puis elle fit demi-tour et revint près de son amie en souriant : elles étaient deux à être en sueur, mais pas pour les mêmes raisons. Elle espéra que Sheila ne s'était pas réveillée entre-temps. En remontant sa couverture sur la rousse, elle se dit que ses vêtements étaient trempés et qu'il faudra la changer à un moment ...
- Je suis là, Sheila, dit-elle sans savoir si elle l'entendait. Tu peux pleurer quand tu es avec moi.
Puis elle toucha son front pour vérifier si sa fièvre avait baissé - la vérité, elle n'en savait rien.
- Les Sheila doivent se reposer, tu sais. C'est pas interdit.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Je ne sais pas pourquoi l’émotion qui monte dans ma gorge me fait si mal. Tout ce que je sais, c’est que je ne veux pas qu’elle parte. Eden m’a promis qu’elle resterait avec moi mais je n’arrive pas à voir son fantôme. Celui de mon petit frère est de moins en moins présent aussi. C’est sûrement ma tête qui imagine des choses mais c’est tout ce que j’ai pour être encore un peu avec eux. Pourtant ils s’en vont progressivement. Même si Katerina s’est excusée, je ne la voix presque plus non plus. Kat m’a quitté. Et Aeden est parti. Combien de temps avant que Jeremiah ne fasse pareil ? J’en ai assez de voir tout le monde s’éloigner... J’aimerai juste... j’aimerai juste qu’on reste avec moi longtemps. J’aimerai juste pouvoir m’endormir sans avoir peur de perdre encore quelqu’un.
S’il te plaît Solveig, sois cette personne. De tous les gens sur cette île, c’est toi que je veux près de moi.
Elle ne dit rien. Je vois son regard fuir le mien et un doute commence à serrer mes poumons. Elle va me rejeter ? Pourtant je ne vois rien de malveillant dans sa couleur... Et là je réalise un peu plus le poid de mes mots. Je lui ai fait peur, c’est ça ? J’aurai dû me taire. Pourquoi je parle tout le temps, moi...? Je ferme les yeux pour essayer de me calmer mais j’ai du mal. J’ouvre un peu plus la bouche pour inspirer. J’ai besoin d’air. J’ai beaucoup trop chaud...
J’ai l’impression de me sentir assommée par un marteau immense. J’ai mal partout... Ou c’est encore moi qui délire et imagine des choses... C’est pénible... Plus les secondes passent, plus je sens l’obscurité m’engloutir. Et je resserre ma main sur celle de Solveig. Je ne veux pas m’endormir. Je ne veux pas encore tomber dans un cauchemar ! Je veux pas... J’en ai marre de rêver...
Mais je n’arrive pas à lutter contre le mal de crâne et les frissons que me mordent le dos. Je sens ma conscience se faire engloutir lentement mais sûrement. La dernière chose dont je me souviens c’est le contact de sa main dans la mienne. Et puis plus rien.
J’entends ma respiration un peu siflante. Et je sens mon coeur battre tellement fort qu’il m’en donne mal au ventre. J’ai dormi c’est ça ? J’ai un vague souvenir de mettre faite emportée par l’obscurité. J’ai des petits flash aussi. J’ai rêvé ? Je ne sais pas trop... J’ai juste l’image d’une forêt en feu et d’une fleure en train de fâner.
...
J’ai dormi et pourtant j’ai l’impression d’être épuisée au point de ne pas pouvoir ouvrir les yeux. Il y a le bruit de bois comme si le vent caressaient des planches et les faisait légèrement bouger. Je sens quelque chose de lourd recouvrir mon corps et... Oh... C’est marrant... J’ai l’impression que le sol est mou comme un matelas. J’ai tant que ça envie de dormir dans un vrai lit que je l’imagine ? Ca commence à être un peu grave...
- Je suis là, Sheila.
Une voix me parvient. On dirait un peu le timbre de Solveig... Je rêve encore ou c’est la réalité ? Hm... Ah oui c’est vrai... J’étais avec elle avant de m’endormir. Je lui ai demander de rester avec moi et je me sens un peu plus légère de l’entendre. Elle est restée donc...
- Tu peux pleurer quand tu es avec moi.
Pleurer ? De quoi elle parle... Je me souviens pas trop d’avoir pleuré. Je sais juste que je me sentais malade et que je lui ai demandé de rester près de moi. Ou bien il y a des choses qui m’échappe ? Ma tête est vraiment en bouillie, c’est pas possible...
Un petit contact sur me front me fait à peine sursauter.
- Les Sheila doivent se reposer, tu sais. C'est pas interdit.
Je dois me reposer. C’est pas interdit. C’est vrai que là, ça serait mieux que je me tienne un peu tranquille. De toute façon je crois que j’ai pas trop le choix. J’arrive même pas à bouger...
- Hm...
J’essaye de faire un petit mouvement de tête. J’acquièsce positivement pour lui faire comprendre que je compte pas m’en aller en courant. De toute façon j’ai pas la force.
Doucement, je finis par ouvrir les yeux et fixe la petite étoile qui me sourit. J’analyse un moment. J’ai l’impression que mon cerveau tourne au ralenti. Oh... Oh ! On dirait celle que Solveig m’a offert à Noël ! C’est mignon. J’aime bien me réveiller avec ça. Un petit sourire étire mes lèvres alors que je continue d’observer la petite étoile. Puis je tourne un peu la tête pour chercher mon amie des yeux. On dirait que je suis dans sa cabane.
- Solveig... Je suis chez toi ? je demande en murmurant. J’ai pas envie de parler trop fort, j’ai un peu mal à la gorge.
Et puis un flash me traverse l’esprit. La distribution ! J’étais en train de faire ça avant de m’écrouler ! Il y a encore des gens qui attendent leurs portions de nourriture. J’inspire un grand coup en fermant les yeux et essaye de me redresser. J’ai aucune idée du temps et des efforts qu’il m’a fallu pour m’asseoir mais on dirait que j’ai réussi. Bon par contre j’ai la tête qui tourne maintenant... Je porte une main à mon front pour essayer de calmer mon tournis. Calme Sheila, calme. Ca va aller. Souffle.
J’ai quand même une sacrée fièvre...
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Assise en tailleur, Solveig essorait une énième fois le tissu qui rafraîchissait le front de Sheila. Elle se rendit compte qu'elle était assez mauvaise pour aider les autres, finalement. Certes, au début elle avait l'impression d'avoir les idées du siècle - allonger la personne, l'eau à boire pour lutter contre le dragon - mais finalement elle ne faisait que répéter ces mêmes actions. Elle voulait innover un peu mais elle Sheila lui avait demandé de rester. Elle avait désobéi une fois, elle ne pouvait pas recommencer.
Heureusement, Sheila émergea après un nouveau combat contre le monstre cracheur de feu. Solveig lui sourit aussi pour l'accueillir. Après une telle remontée des ténèbres jusqu'à la lumière, il fallait la récompenser d'une jolie risette !
- Hm...
Elle avait l'air dans le flou mais son teint prit quelque couleurs quand elle remarqua l'étoile. Solveig était soulagée, elle semblait la repérer pour la première fois, cela voulait dire qu'elle ne devait pas s'être rendue compte de ton absence. Elle s'essuya le front de soulagement.
- Solveig... Je suis chez toi ? demanda-t-elle d'une voix éraillée.
Solveig fit signe que oui en hochant vigoureusement de la tête. Remarquant que son amie parlait bizarrement, elle s'empressa de lui servir un verre d'eau. Mais alors qu'elle allait lui tendre, Sheila, dans une mauvaise coordination avec Solveig, se releva subitement en position assise. La blondinette renversa la moitié du la boisson sur la couverture. Elle posa le verre et s'apprêta à intimer doucement à Sheila de se reposer mais se restreignit aussitôt en voyant son expression. Elle avait sa tête de vainqueur, de héros, qui s'en va combattre le Mal. Notre suédoise nippone plissa des paupières, suspicieuse.
- Alors là, non !, gronda-t-elle avec le timbre de voix d'une enfant persuadé d'être autoritaire.
Elle avança à quatre pattes jusqu'à Sheila pour être à sa hauteur, fonçant vers elle avec les sourcils froncés puis plaqua son front contre le sien. A cette distance, son regard noisette, légèrement bridé par ses origines asiatiques, s'ouvrit en grand. Sa bouche était pliée de façon à gonfler ses joues de colère.
- Tu sens comme ton front est chaud ?
Elle regarda Sheila dans les yeux, toujours perdue parce qu'elle ne savait jamais lequel regarder. Elle mit dans ce regard toute la détermination qu'elle avait en réserve. Elle laissa à son amie le temps de digérer la différence de température entre sa tête et celle de Solveig. D'ailleurs, notre ermite bûcheronne commençait à être contaminée par la chaleur que dégageait sa chef. Mais elle tint bon et ne recula pas.
- Tu es chaude Sheila, formula-t-elle maladroitement. Aujourd'hui c'est moi qui décide pour toi, et je te te décisionne de rester allongée jusqu'à ce que tu ailles mieux !
Elle plaqua ses mains sur les épaules de Sheila pour la forcer à s'allonger avant d'aller vers sa fenêtre pour fermer les rideaux. Non mais oh, si elle laissait Sheila partir, cette idiote allait se tuer !
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020J'ai encore beaucoup trop de choses à faire, je peux pas juste rester là à regarder le plafond ! Mais j'ai la tête qui tourne... C'est pénible... J'ai jamais était autant mal de ma vie à cause d'une fièvre. Ou bien c'est nos conditions de vie un peu bancales qui l'aggravent ? J'en sais rien. Ça m'agace... J'espère juste que c'est pas trop grave. Bref. Mon panier. Il est sûrement quelque part dans les alentours. Je me souviens être tombée près de la cabane de Solveig donc si je fais le tour, je devrais le retrouver avant que quelqu'un le vole. Fichues belettes. Je retire ma main de mon front pour la poser sur le matelas et commencer à pousser sur mes bras pour me lever quand soudainement la voix de mon amie retentit dans la pièce.
- Alors là, non !
Son ton à la fois enfantin et "autoritaire" me fait sursauter alors que je la regarde venir vers moi à quatre pattes. Quand elle est face à moi j'ai un petit mouvement de recule de la tête mais ça ne l'empêche pas de coller son front au mien. O-Ok... J'avoue que je m'attendais pas à ce qu'elle vienne si près tout à coup. Je cligne plusieurs fois des yeux en la regardant ouvrir grand les siens. Elle a les sourcils froncés et les joues gonflées et j'hésite à la trouver mignonne ou juste déstabilisante. En plus avec ma migraine, j'ai pas vraiment les idées très claires. C'est normal que j'ai plus chaud tout d'un coup ? Satanée fièvre...
- Tu sens comme ton front est chaud ?
- H-heum.. Je..
Je baragouine quelques mots -ne me demandez pas quoi- alors que je la regarde, surprise. Mais la détermination dans les yeux de Solveig me fait me taire. Elle... Elle est en train de me gronder...? Je sais pas comment réagir. Je reste juste immobile sans oser parler. J'arrive pas à savoir si c'est la proximité ou son "autorité" qui m'intimide mais j'ai pas trop la force de me battre contre elle. Et puis, petit à petit, je commence à me rendre compte de la différence de température. Ah... Ah oui, quand même... Mes épaules se détendent doucement alors que je ferme les yeux comme pour profiter de la fraîcheur de la peau de Solveig. C'est agréable...
- Tu es chaude Sheila.
...
Hein... ?
Ah oui, la fièvre. Sérieusement Sheila, faut vraiment que tu te calmes. Si tu commences à mal interpréter ce qu'on te dit, ça va pas trop le faire... J'inspire doucement en rouvrant les yeux pour la regarder.
- Aujourd'hui c'est moi qui décide pour toi, et je te te décisionne de rester allongée jusqu'à ce que tu ailles mieux !
"Je te décisionne", hm ? Sa petite faute me tire un sourire alors que je détaille d'un peu plus près son visage. Et je sens petit à petit l'énergie d'adrénaline qui m'avait aider à m'asseoir redescendre. Je me sens un peu plus fatiguée... Je finis par hocher positivement de la tête pour accepter que ce soit elle qui me décisionne pour aujourd'hui. Elle pose ses mains sur mes épaules et je sens mon front se décoller du sien. Je la laisse me guider jusqu'au matelas sans broncher et je crois que c'est à ce moment là que je réalise véritablement la texture de l'objet. C'est mou. Oh mon dieu... J'avais oublié ce que ça faisait d'être allongée dans un lit...! C'est tellement agréable pour le dos ! Faut vraiment que je réfléchisse à une façon de fabriquer des matelas ou bien des trucs qui y ressemblent parce que je me rends compte comme ça me manque. Par contre la transpiration a totalement trempé mes vêtements... C'est pas ultra confortable mais je suis dans un lit donc c'est pas si grave.
Je suis Solveig des yeux alors qu'elle va fermer les rideaux pour éviter que la lumière me frappe le visage ce qui me provoque un nouveau sourire. Elle est trop gentille...
- Solveig ? Tu veux bien venir à côté de moi ?
Lorsqu'elle s'approche et qu'elle est à mon niveau, j'élargis un peu mon sourire. Je suis fatiguée mais je n'ai étrangement pas trop envie de dormir. Pour le moment, il y a autre chose que je veux faire. Je porte mon index à mes lèvres et y dépose un baiser puis je lève doucement la main pour aller poser mon doigt sur le bout de son nez. J'ai pas la force de me relever -et vu sa réaction de tout à l'heure, je pense pas qu'elle me laisserait faire- alors je me débrouille autrement pour lui faire un bisou.
- Merci de t'occuper de moi...
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Solveig se complaisait, finalement, dans son rôle de superviseur des soins ! Elle avait prit progressivement confiance en elle. Plus Sheila reconnaissait apprécier son aide, plus Solveig se persuadait qu'elle était capable de prendre soin des autres. Si seulement son père pouvait être là pour le constater de ses propres yeux, il arrêterait de chercher la petite bête la concernant. Il verrait que sa fille n'était pas une incapable.
- Solveig ? Tu veux bien venir à côté de moi ?
La blondinette se tourna vers Sheila. Elle était quand même bien pâle, son amie. Et en même temps, la fièvre avait rendu ses joues plus rouges, son front plus coloré. Si Sheila lui parlait de couleur tout à l'heure, c'était peut-être par rapport à ça ? La teinte que prenait notre peau sous l'émotion, la maladie, la température. Solveig se toucha le visage, comme si cela allait l'aider à se rendre compte de sa pigmentation, en se demandant quelle couleur Sheila avait bien pu voir tout à l'heure sur sa frimousse.
Alors qu'elle commençait à s'asseoir poliment près de Sheila, celle-ci déposa un baiser sur ses doigts, avant de le glisser contre le nez de Solveig qui l'accueillit avec un sourire. L'affection, elle en était friande. Elle eut un petit rire gêné.
- Merci de t'occuper de moi...
- Mais c'est normal Sheila, c'est ce que font les amies !
Elle avait beau avoir les paupières qui tombaient, Sheila avait l'air d'avoir l'esprit éveillé. Solveig souleva alors sa couverture avant de venir s'allonger près de sa chef. Elle se mit sur le côté, partageant son coussin. Son visage était tourné vers celui de la rousse, alors elle lui fit un grand sourire. Elle lova ses mains sous l'oreiller pour soutenir son visage. Elle avait l'impression de retrouver la même sensation qu'avec Rose, lors de leur première pyjama partie. C'était sympa, quand même, les apocalypses de ce genre, ça permettait de se faire des amies. Sans cette île, Solveig aurait continué à être une grande solitaire.
- En plus, tu t'es beaucoup, toi, occupée de moi. Et de tout les monde. En fait, tu t'occupes de tout le monde sauf de toi.
Cette phrase ouvrit le visage de Solveig dans un regard soudain illuminé. Elle comprit que, contrairement à Sheila, elle tout le monde s'était occupée d'elle, à l'exception d'elle-même. Plus on lui disait ce qu'elle devait faire, plus on lui disait comment agir, plus on prenait soin d'elle ; moins Solveig avait envie d'entretenir ses cheveux, ses vêtements, son alimentation. On l'avait tellement couvée qu'elle avait fini par ne plus rien faire d'elle-même. C'était un cercle vicieux puisque moins elle faisait, plus on faisait pour elle, etc.
Non vraiment, c'était radical, mais la venue sur cette île était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
- C'est quoi qui te manque le plus de ton chez toi ?
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Je crois que... Je crois que depuis mon arrivée sur l’île c’est la première fois que quelqu’un s’occupe réellement de moi en dehors des médecins. Je n’ai jamais été malade ou dans cet état alors c’est un peu normal. Ça me fait un bizarre. Je n’ai pas l’habitude... Je n’arrive pas à savoir si ça m’agace d’être faible comme ça ou si ça me rassure d’avoir une personne qui prend soin de moi.
- Mais c'est normal Sheila, c'est ce que font les amies !
C’est ce que font les amies... C’est vrai, c’est évident. J’aurai fais la même chose pour Solveig. D’ailleurs je me demande... Est-ce que Katou aurait fait la même chose pour moi ? Malgré nos accrochages, malgré nos factions différentes, est-ce qu’elle se serait occupée de moi comme ça, si je m’étais effondrée à côté d’elle ? C’est tellement étrange... J’ai l’impression de ne plus être sûre de rien avec elle, pourtant je ne peux pas m’empêcher de continuer à apprécier chaque moment avec elle. Je suis sûrement un peu bizarre, ha ha.
C’est en soulevant la couverture pour se glisser sur le matelas que Solveig me tire hors de mes pensées. Elle ne risque pas d’attraper mes microbes si elle vient si près ? On dirait que ça ne l’inquiète pas trop... Elle pose sa tête sur l’oreiller, réduisant encore plus la proximité de nos visages et je détourne les yeux. La vache... Ok c’est pas normal que mon cœur se mette à battre plus vite là. Soit c’est la fièvre, soit c’est... Calme-toi Sheila, c’est la fièvre. T’es juste plus habituée à une telle proximité avec une fille du coup ça te fait juste un peu bizarre. Je respire doucement en fermant les yeux une seconde. Histoire de remettre un peu ma tête en place...
- En plus, tu t'es beaucoup, toi, occupée de moi. Et de tout les monde. En fait, tu t'occupes de tout le monde sauf de toi.
Surprise, je rouvre les yeux pour tourner la tête vers elle et la regarder. Non je... Je m’occupe de moi aussi. Je crois ? Je veux juste aider les autres, c’est tout... C’est normal, non ? J’ai une grande part de responsabilité dans l’histoire, c’est logique de vouloir réparer les bêtises que j’ai pu engendrer. Mais ça ne veut pas dire que je m’oublie totalement... si ?
J’avoue je suis un peu perdue. Je n’ai pas envie de le croire et en même temps vu l’état dans lequel je suis, je ne peux pas trop la contredire.
- Je...
Son visage s’illumine d’un coup. Hm ? Je me tais et me contente de la regarder un peu. Puis, progressivement, un sourire revient se poser sur mon visage. Sa couleur revient. C’est normal que... en voyant ce joli doré émaner d’elle, j’ai envie de me rapprocher encore un peu ? De ressentir un peu plus de cette couleur si agréable et réconfortante à la fois ? J’ai envie de la toucher alors que je sais que ce n’est pas vraiment réel. Que c’est juste une vision anormale que j’ai des gens. Que c’est juste mes sens qui sont en vrac. Mais en même temps ce goût de miel et de lumière m’attire tellement...
C’est seulement quand je remarque l’une de ses mèches de cheveux bouger que je réaliser que j’ai approché ma main de son visage. Que je l’ai laissé frôler sa joue pour dégager doucement l’une de ses mèches blondes. Je crois que je souris un peu plus. J’avoue que plus je la regarde, moins je n’arrive à me détacher de l’or qui irradie autour d’elle. C’est vraiment la première fois que je vois une couleur aussi pure... Est-ce que tu te rends compte comme tu es spéciale, Solveig ? Parfois j’ai l’impression que tu n’as même pas idée de la valeur que tu as. Parfois j’ai l’impression que tu ne sais même pas à quel point l’énergie que tu émane est magnifique.
Je divague totalement... Elle m’a posé une question, non ? Je crois qu’elle m’a demandé ce qu’il me manquait le plus de chez moi. J’arrive pas à me concentrer... Je devrais commencer par retirer ma main, non ? Je la dérange peut-être... Doucement, je laisse mes doigts glisser jusqu’à sa frange pour l’ébouriffée un peu faiblement mais gentiment. Puis je finis par retirer ma main pour la poser sur le coussin. Mes yeux se ferment un instant.
- Mon rêve. C’est ce qui me manque le plus.
Je souffle doucement pour essayer de faire passer la sensation de chaleur qui m’agrippe la peau alors que ma voix devient moins forte.
- Je voulais être danseuse. Mais ce n’est plus trop possible...
Même si mon visage ne traduit pas d’émotion particulière, j’ai une sensation désagréable qui me noue la gorge. Même si je suis encore jeune, je sais que mon corps n’est plus celui qu’il était avant ma venue sur l’île. J’ai perdu en souplesse. Je dois avoir des micro-entorces par-ci par-là. Je sais qu’au fond, mon épaule est bien plus fragile depuis que j’ai essayé de remonter Eden sur cette falaise. Je n’ai plus pratiqué depuis des mois et des mois. Et pour retrouver toutes mes facultés, je sais qu’il me faudra du temps, beaucoup de temps. Peut-être que je ne pourrai jamais refaire certains mouvements à cause des blessures qui se sont mal guéries depuis la division de l’île. Dans ces conditions, je ne serais jamais réellement une grande danseuse. Peut-être une professeure. Enfin... Tant pis. Je n’ai plus trop le temps de penser à ça. Et en même temps j’aimerai continuer d’en parler… Je ne sais pas si c’est la fièvre qui me donne envie de dire un peu ce que j’ai sur le cœur.
- Quand j’étais petite… mon petit frère s’amusait à dire qu’il deviendrait un grand artiste connu et moi une grande danseuse.
J’ai un petit rire en fermant les yeux. Je peux encore le revoir avec tous ses dessins éparpillés sur le sol, au milieu de ses crayons de couleur, un sourire éclatant sur le visage.
- Finalement, je ne peux pas poursuivre son souhait. Mais j’espère qu’il reste fier de moi là où il est.
J’arrête de parler. D’habitude j’ai moins de mal à parler d’Edan. C’est derrière moi normalement… Peut-être que c’est seulement la maladie qui me rend plus vulnérable. Peut-être que c’est ce rêve que j’ai fais plus tôt. Mais je n’arrive pas à dire un mot de plus, pas même à lui retourner la question. Si je parle, j’ai l’impression que je risque de pleurer et je ne veux pas. Je l’ai déjà fais tout à l’heure.
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Solveig cessa de respirer quand Sheila monta sa main le long de sa joue pour y dégager une mèche blonde. Quel était l'intérêt de ce geste ? Qui s'embêtait à retirer les cheveux des autres comme ça ? Est-ce que ses cheveux dérangeaient Sheila ? Quelle était l'émotion impliquée dans cet acte des plus étranges ? Si seulement Solveig pouvait les lire, les émotions, elle comprendrait tellement plus de choses...
- Mon rêve. C’est ce qui me manque le plus.
Attentive, Solveig arrêta de se questionner bêtement pour prêter une oreille à son amie. Son rêve ? Mais un rêve, c'était par définition immatériel, cela ne pouvait pas nous manquer. Les rêves, c'étaient dans la tête. On ne peut pas manquer ce qui est dans notre tête.
- Je voulais être danseuse. Mais ce n’est plus trop possible...
La blondinette fronça les sourcils, pressentant, pour une fois, que parler serait de trop. Elle n'écoutait jamais les autres, parce que les autres n'avaient jamais rien à lui dire. Par contre, on lui posait souvent un tas de questions - comment elle allait, si elle ne s'était pas fait mal, si elle avait besoin d'aide - et elle était souvent celle qui racontait des choses. C'était étrange et agréable de se laisser porter par l'autre, pour une fois.
- Quand j’étais petite… mon petit frère s’amusait à dire qu’il deviendrait un grand artiste connu et moi une grande danseuse. Finalement, je ne peux pas poursuivre son souhait. Mais j’espère qu’il reste fier de moi là où il est.
Sentant une détresse, ou du moins une douleur, dans le coeur de Sheila, Solveig lui attrapa la main en signe de compassion. Elle avait l'air de beaucoup tenir à son frère, et sa dernière phrase était empreinte d'une mélodie que Solveig ne connaissait pas encore, et espérait ne pas connaître avant longtemps. Alors elle essaya de passer un peu d'énergie par ce contact entre leurs doigts.
- Là où il est, ton frère, il ne peut pas te voir. Je ne sais pas vraiment où vous habitez, mais je suis sûre que la nuit, avant de dormir, il fait de beaux rêves. Et dans ses rêves, tu danses.
Elle sourit doucement.
- En tout cas, moi, quand j'irais dormir maintenant, je rêverai de toi. Et toutes les nuits, Sheila, tu danseras.
C'était si triste de ne plus rêver. Il fallait s'accrocher à ses choses-là. C'était les rêves de Solveig qui la faisait avancer. Mais en attendant, c'était Sheila qui avait besoin de s'envoler dans un monde onirique. Alors Solveig prit soin de remonter la couverture sur ses épaules pour l'aider à s'endormir en se promettant de la veiller toute la nuit. Tiens, qu'est-ce qu'elle pourrait lui servir au petit-déjeuner ?
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Je sais que si je parle, je ne pourrai pas m'empêcher de pleurer. Je sens déjà l’émotion monter alors que je garde le silence. Mes yeux se ferment un instant, sentant ma tête tourner. J’ai tellement chaud… C’est vraiment insupportable. J’ai horreur de ça. J’ai horreur de cet état là. J’aurai préféré ne jamais le découvrir… Pas maintenant. Pas comme ça… Mais bon… Au moins je passe un petit moment avec Solveig. Un moment un peu plus... privilégié ? Je crois ? Est-ce que Solveig me voit comme une amie comme les autres ? Ou bien est-ce que je peux espérer plus ? J’ai envie d’espérer plus… Et en même temps j’ai juste l’impression que mes pensées partent dans tous les sens… Pourquoi je me pose ses questions ? Je parlais de mon petit frère… Je parlais de mon rêve brisé par ma venue sur l’île… Je n’arrive pas à savoir comment j’arrive autant à m’emmêler les pinceaux…
Je suis un peu fatiguée. C’est épuisant d’avoir les émotions au bord du cœur…
Un contact sur ma main me fait rouvrir les yeux. Doux. Compatissant.
- Là où il est, ton frère, il ne peut pas te voir. Je ne sais pas vraiment où vous habitez, mais je suis sûre que la nuit, avant de dormir, il fait de beaux rêves. Et dans ses rêves, tu danses.
…
Je force un petit sourire pour essayer de l’imiter. Ça me touche qu’elle essaye de me réconforter et j’aimerai pouvoir réellement prendre la totalité de ces mots. J’aimerais pouvoir m’y raccrocher et me dire qu’elle a raison, que je suis dans les rêves de mon petit frère chaque soir. Mais je sais que c’est plutôt l’inverse. Lui dans les miens. Et… Je ne peux pas lui dire qu’Edan s’est endormi pour un rêve qui ne prendra jamais fin. Qu’il n’en sortira pas.
Je me contente de serrer simplement sa main. Seulement un peu plus. J’ai besoin de ça pour ne pas craquer. J’ai envie de pleurer. J’ai un peu mal au cœur. Mais je ne veux pas ternir sa couleur avec mes soucis... Ou du moins pas tout de suite. Peut-être qu’un jour j’en parlerai. Peut-être qu’un jour j’arriverai à lui dire tout ce que j’ai sur le cœur mais là, maintenant, ce n’est pas le bon moment...
- En tout cas, moi, quand j'irais dormir maintenant, je rêverai de toi. Et toutes les nuits, Sheila, tu danseras.
Je…
Je crois que mon cerveau a totalement fondu. Je n’arrive plus à penser. Je n’arrive plus à aligner deux réflexions à la suite. J’ai tellement chaud que j’ai l’impression que mon cœur et ma tête vont exploser. Je ne suis pas bien sûre de ce que je fais. J’ai l’impression de perdre le contrôle. Tout ce que je sais, c’est que sa dernière phrase a réveiller en moi une petite étincelle éteinte. Tout ce que je vois, c’est cette lumière dorée qui l’enveloppe avec autant de bienveillance. J’aimerai ressentir un peu plus cette couleur. J’aimerai que moi aussi, elle m’emmitoufle dans un petit cocon de miel et de douceur.
Je ne me rends pas bien compte de ce que je fais. Je sens à peine ma main repartir trouver sa joue. Je capte à peine la proximité de nos visages qui diminue. J’ai chaud. Mon cœur bat trop vite. Je vois un peu flou. Petit à petit, j’ai la sensation que ses traits deviennent indistincts. Mais je n’arrive pas à m’arrêter de m’approcher de Solveig, attirée par cette lumière qu’elle dégage. Attirée par tout ce qu’elle est du plus profond de son cœur et de son âme.
Je ferme les yeux. Un contact caresse mes lèvres. Doux. Un peu timide. Et mon cœur ralenti. J’ai l’impression que les secondes s’arrêtent le temps d’un… baiser ? Je... l’embrasse ? Je l’embrasse… Je sais pas ce qui m’a prit… Je sais juste que je n’ai pas pu résister. Que je la voulais plus proche de moi. Que je voulais me sentir importante pour quelqu’un. Je ne veux pas qu’elle s’éloigne de moi… Je veux qu’elle reste. Je veux être plus qu’une amie. J’ai besoin d’être plus qu’une amie. Je veux être quelque chose d’autre que la fille qui se démène pour les électrons. Je veux juste être une fille normale, de temps en temps, aux côtés de quelqu’un…
Fiche personnage : One upon a timeEspace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 01/07/2018Age : 24Burn out and Burning in
Sheila ne disait rien. En même temps, que pouvait-elle bien formuler ? D'ailleurs, Solveig préférait qu'elle se taise parce qu'à force de consumer sa voix, elle allait se déshydrater. Il était important qu'elle repose chaque parcelle de son corps.
Sentant alors qu'il était temps de dormir, Solveig ferma les yeux. Son corps à elle aussi était lourd, difficile à porter. Elle avait les pieds usés, du plombs dans les cuisses et un poids sur la poitrine. A force de couper du bois, de bâtir, et là de s'être inquiétée pour Sheila, Solveig avait besoin de sommeil. Elle était bien, sur son matelas, sous la couette, à partager son lit avec quelqu'un. Elle n'avait jamais aimé dormir seule, et surtout elle détestait se réveiller seule. Souvent, le matin, elle se parlait à elle-même pour combler le vide. Même si Sheila était amorphe, c'était toujours une présence au matin !
Et alors qu'elle glissait doucement dans les bras de Morphée, un contact, nouveau, inattendu, surprenant, lui fit ouvrir subitement les yeux. Non, elle ne rêvait pas. Les lèvres de Sheila étaient bloquées sur les siennes. Solveig, figée, n'arriva pas à se connecter à la réalité. Tout en elle se bouscula. Est-ce qu'on pouvait considérer cette approche comme un baiser, même si elles étaient deux filles ?
Puis l'évidence même fit relâcher la tension chez Solveig. Sheila était brûlante de fièvre, ses lèvres en témoignaient.
Solveig recula doucement, son visage ayant prit la couleur du sang. Elle aurait pu s'évanouir de gêne. Mais il fallait que l'une d'entre elle garde les pieds sur Terre, et ce rôle incombait à notre blonde internationale.
Elle ne dit rien à Sheila, parce qu'il n'y avait rien à dire. Mais elle ne voulait pas avoir l'air brusque, alors elle prit soin de l'entourer de ses bras afin qu'elle se blottisse contre elle. Solveig caressa alors son dos, d'un geste mécanique mais non sans douceur. Elle chercha à l'apaiser, à l'aider à dormir. Et elle aussi, d'ailleurs, posa sa tête contre la sienne, plongeant dans le sommeil avec elle.
Fiche personnage : La biographie de SolTrooperEspace personnel : L'IRL de SosoGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020
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