contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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AraatanForum RPG Mono no Aware
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Aeden ZetharÉlectron libre
Ven 24 Jan - 16:10
Aeden regardait par la fenêtre le jour se lever, avec une certaine nervosité. Il mordillait nerveusement l’intérieur de sa joue. Après les évènements de Noël, il avait passé un mois complet à l’écart des autres patients, de la cafeteria, du jardinage ou de toute source potentielle de danger pour lui. Certains médecins l’auraient probablement envoyé à l’asile, heureusement, la docteur Nozomi avait une vraie conscience professionnelle et elle ne l’avait pas lâché.

Il avait subi un traumatisme cervical, très douloureux, qui avait nécessité la prise d’analgésiques et d’anti-inflammatoires ainsi que le port bref d’une minerve. Son bras droit s’était retrouvé immobile pendant une bonne semaine. Après quelques bilans et radio, il avait échappé à une chirurgie, et depuis, il faisait de la rééducation et musculation au niveau de la nuque et du cou. Il avait encore souvent des fourmis dans le bras, mais ce phénomène continuerait de s’estomper dans les semaines qui venaient. Il avait eu de la chance, comme le disait son médecin, même s’il devait tenir à l’œil son bras, pour s’assurer que le scanner que lui avait fait faire Nozomi ne cache pas quelques chose de plus grave.

La docteur Nozomi lui avait prescrit des antidépresseurs et d’autres médocs, et il devait la voir plus régulièrement pour des séances de psychothérapies, en plus des séances de kiné. Il s’était exécuté sans discuter. Un tas d’objet dans sa chambre avait été confisqué afin d’éviter une quelconque rechute. Mais la docteur Nozomi lui avait aussi permis de lire un livre intitulé « Univers surdoué », qui pouvait lui permettre de se comprendre un peu plus et il se sentait extrêmement reconnaissant envers elle pour cela.

Aujourd’hui, il allait à nouveau se mêler aux autres patients. La docteur Nozomi pensait qu’il était prêt, bien qu’il ait essayé de l’en dissuader. Il lui avait demandé s’il pouvait avoir un foulard pour cacher les marques brunâtre-bleutés qui n’avaient pas encore totalement disparus de son cou, mais elle avait refusé. Pour tenter de faire illusion, il avait passé un sweat-shirt à capuche par-dessous sa tenue de patient, et avait avancé au mieux la capuche au niveau du cou, pour rendre plus discret ces marques. Il avait vraiment l’air d’un idiot comme ça, mais il se sentait un peu moins exposé.

Alors que l’heure du déjeuner approchait, le garçon sentit la panique le submerger. Il avait la trouille de quitter sa chambre. De croiser le regard d’autres patients, de leur parler. Il voulait juste rester enfermer là, et qu’on lui fiche la paix. Il posa son front sur la vitre, profitant de la fraicheur de cette dernière. Il respira un grand coup. Peut-être que s’il arrivait pile à l’heure ou débutait le service, il saurait s’échapper avant que la cafeteria ne soit remplie de monde. Il tenta deux, trois sourires un peu tremblants à son reflet dans la vitre. C’était pas si mal. Ça ferait l’affaire.

C’est donc les jambes en coton et l’estomac noué qu’il se rendit là-bas. Il n’avait vraiment pas très faim. Bien que quelques regards curieux se posèrent sur lui, il fut soulager de constater qu’il avait raison. Il était encore tôt. Et il ne reconnaissait pas grand monde. En tout cas, il n’y avait pas de traces d’Alexander, Elizabeth, Nevabriel ou Ophélia. Le regard désespérément planté par terre, il récupéra un jus de fruit, une banane et une tartine au hasard, qui semblait être à la confiture d’un truc orange, probablement d’abricot. Il se sentait bizarre. D’être là. Il se sentait idiot de stresser, mais cela ne l’empêchait pas de se mordiller nerveusement le bout de la langue.

Alors qu’il allait se trouver un coin à l’écart, prêt de la porte comme si cela pouvait lui permettre de partir plus vite, il croisa finalement le regard de quelqu’un qu’il connaissait. Ophélia. Elle était installée seule à une table, un peu à l’écart d’un groupe de gars bruyants. Il détourna aussitôt les yeux, mais c’était trop tard. Elle l’avait vu. Il l’avait vu. Mais surtout, elle savait qu’il l’avait vu. Il resta quelques secondes au milieu du chemin avec son plateau, planté comme une bête prise dans les phares d’une voiture, avant de se décider. Il s’avança d’un pas mal assuré, manquant de trébucher, les jambes et les bras lourds. Il avait l’impression que son plateau pesait milles tonnes. Son regard balaya les chaussures de la jeune femme, incapable de remonter jusqu’à ces yeux, incapable d’affronter ce qui pourrait s’y trouver.

- Heu… salut. Jeeeuh peux m’asseoir là ?


Il déposa son plateau, un peu brusquement, renversant une partie de son verre de jus d’orange sur sa tartine à la confiture. Génial… il releva fébrilement le verre, faisant comme si la majorité de son contenu n’avait pas été absorbé par le reste de son assiette et s’assit, tentant de son mieux pour faire comme si de rien n’était alors que ce n’était pas du tout le cas. Alors que sa tartine baignait dans son jus, alors que ces doigts collaient désormais après avoir voulu relever le verre. Alors qu’il était incapable de relever les yeux. Alors qu’il se sentait con au possible. Alors qu’il avait essayé de se suicider quand des personnes comme Ophélia devaient se battre pour rester en vie.

Alors qu’il y avait toujours cette douleur en lui qu’il n’avait pas su faire taire, celle qui lui murmurait qu’il n’arriverait jamais à rien, celle qui devenait chaque jour un peu plus insupportable. Il avait essayé de se jeter à corps perdu dans la révolution pour qu’elle passe au second plan. Il avait essayé de la faire disparaitre en allant voir chaque jour la petite Wendy, en rigolant avec d’autres patients, en prenant au sérieux le travail forcé à l’extérieur. Il avait presque réussi. Des journées tellement remplies qu’il s’endormait aussitôt dans sa chambre. Il avait presque réussi à endormir la douleur. Presque. Mais leurs découvertes avec Ophélia, c’était trop.

Il se décida finalement à relever le regard, conscient qu’il devait avoir l’air ridicule, et adressa un sourire qu’il voulait dégager à Ophélia, même s’il était en réalité un peu hésitant. Il n’avait qu’à faire comme si de rien n’était. Il n’avait qu’à faire comme il faisait avant. Faire comme si tout allait bien. Après tout, Ophélia n'était peut-être même pas au courant, il arrivait régulièrement que les deux jeunes ne se voient pas pendant un très long moment, et elle avait certainement eux d'autres chats à fouetter.

- Alors comment ça va ? La forme ?
Aeden Zethar
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 26 Jan - 14:54
Faire comme si de rien n'était
Ophelia & Aeden



A force de vouloir se rincer l’œil, elle s'était noyée. Elle a voulu percer des secrets, et aujourd'hui elle doit assumer ses découvertes. Elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même pour toutes les conséquences qui la submerge ces dernières semaines. Les crises d'angoisses s'enchaînent dans ses journées, à un tel point que passer un jour sans que son corps ne la lâche devient rare. Sa santé faiblit et elle vit en équilibre entre grippe et rhume. Aujourd'hui, c'est avec frissons et courbatures qu'elle s'est levée. Elle aurait pu rester au lit, mais elle s'efforce chaque jour d'en sortir. Ange le lui a déjà expliqué que sa santé prime sur le reste, qu'elle n'a pas à se surmener. Mais elle refuse, encore une fois, de laisser sa pathologie l'empêcher de vivre. Alors comme chaque matin, c'est avec un corps fragile qu'elle prend son petit déjeuner.
Il n'y a personne dans la caféteria, ce qui arrange ses affaires. Ce n'est pas avec son allure actuelle qu'on sera impressionné par la Cannibale. Emmitouflée dans un peignoir rose, serré à sa taille amaigrie, elle tient dans ses mains la seule chose que tolère son estomac cette semaine, c'est-à-dire un bon thé chaud avec trois cuillères de miel. Un kiwi posé devant elle, source de vitamines qui la supplie de la manger. La blonde regarde le fruit avec un air de défi. Ce n'est pas un petit fruit poilu qui va la forcer à se nourrir.
Dans le fond de la cantine, elle voit son reflet dans la grande vitre. Ses boucles sont ternes et plates, malgré la tentative de queue-de-cheval pour redonner du volume. La mine grise, elle se pince les joues pour se redonner de la couleur.
Dans ce silence tranquille et réflexif, elle se lance dans une introspection improvisée parce qu'elle ne reconnait plus la blonde que lui renvoie son reflet. Elle pense à tout ce qu'elle sait, à ce poids lourd qui lui écrase les épaules. Et à ses relations fragmentées. Elle qui cherchait la simplicité, elle se rend compte qu'aucune de ses relations n'est lisse. Elles sont toutes cabossées. D'abord le Génie, qui ne devait être qu'un premier amour et qui est, aujourd'hui, l'homme qui brouille ses pensées en un sourire. Puis Adèlys, qui n'était qu'une pimbêche, puis peut-être une bonne personne et aujourd'hui ...
Un haut-le-cœur secoue Ophelia qui pose sa tasse sur la table. N'y pense pas. Ou, si tu y penses, fais quelque chose. Au secours. Je suis démunie, qu'on vienne m'aider.
Ange. Putain, Ange. Son médecin, son plan cul, son confident, celui qu'elle a trahi malgré elle. Il est bien une de ses relations les plus complexes. Elle a détruit son sauveur, elle lui a manqué de respect. Il a toujours été là, héros du quotidien, et elle s'est éloignée de lui.
Elle tourne les yeux vers son thé, prête à en prendre une nouvelle gorgée mais, dans le mouvement, elle croise un regard familier. Lui aussi, il a un lien des plus fêlé avec elle. Un ami ? Un ennemi ? Un partageur de fardeau ? Comment vont ses épaules à lui ?
Elle est surprise de le voir parce qu'elle connaît les rumeurs. Elle les avait longtemps ignoré parce qu'elle est bien la première à savoir qu'il ne faut jamais se fier aux on-dits. Mais Ophelia n'avait pas revu W133 pendant des semaines. Elle avait même été à la forêt, lors d'une forte fièvre, pour voir s'il y travaillait. Puis, poussant l'enquête jusqu'au bout, elle avait voulu lui rendre visite dans sa chambre. On le lui avait interdit, répondant à ses questions par un vulgaire «il a besoin de repos ». Et le lien fragile qui la liait à W133 s'est paradoxalement renforcé.
Elle l'avait longtemps méprisé, jalousé, détesté. Et elle croyait que c'était encore la dynamique de leur relation. Jusqu'à ce que la vérité tombe. Elle avait eu envie de pleurer. Elle ignorait que W133 était à ce point brisé de l'intérieur. Elle ignorait que derrière ses sourires béats, il y avait un garçon détruit. Qu'elle idiote qu'elle avait été en se concentrant sur ses propres problèmes. Elle se la joue altruiste en voulant aider les autres, en bâtissant la Révolution, mais au fond elle n'est qu'une petite nombriliste. C'est pour son propre égo qu'elle fait ça. Loreleï Hexe, elle ne s'est pas sacrifiée pour la gloire ; alors que elle, elle veut qu'on parle d'elle. Sinon, pourquoi insisterait-elle autant sur son pseudonyme ? Pourquoi donnerait-elle de l'épaisseur à la Cannibale ? Elle avait tout donné à la Cannibale, tant et si bien qu'elle avait oublié ce que c'était que d'être Ophelia.
Mais à croiser le regard de W133, à comprendre qu'ils ne peuvent s'éviter désormais, elle sait que lui aussi a été un bel idiot. Alexander était-il au courant du mal-être de son ami ? S'était-il confié cet abruti ? Lui aussi, la Révolution l'avait aidé à cacher le plus important.
Il s'approche, tête baissée. Elle n'essaie même pas de relever son dos, de cacher ses chaussons licornes sur lesquelles sont fixés les yeux de son camarade. Il n'y a que eux, un thé, et ce putain de kiwi qui les juge. A quoi bon faire semblant maintenant qu'ils savent tous les deux ce qu'il y a de pire chez l'autre ? Il a vu en elle ses secrets et elle a vu en lui ses failles.

« Heu… salut. Jeeeuh peux m’asseoir là ? »

Elle hoche la tête, la voix bloquée dans le cœur.
Il pose son plateau avec tant de maladresse que sa tartine prend un bain dans le jus d'orange. Ophelia ne l'aide même pas, spectatrice du théâtre de W133. Elle l'observe faire semblant, incapable de le rejoindre sur scène. Elle ne peut pas, elle, feindre un sourire et tenter une blague.
Il a un sweat mis bizarrement. Les rumeurs disent qu'il s'est pendu, d'autres qu'il s'est strié les bras. Ce sweat cache une blessure physique. Laquelle ? Elle repense aux cicatrices sur les bras d'Alexander. Elle repense à celle qu'elle aurait bientôt sur la poitrine. Institut Cicatrices.

« Alors comment ça va ? La forme ? »

Il est fébrile. Même son sourire tremble. Il est un piètre comédien.
Elle glisse son bras sur la table, trempant sa manche dans le jus d'orange et bousculant le kiwi qui roule jusqu'à la tartine de W133. Là, sa main rencontre celle de son camarade et ses doigts s'accrochent aux siens, comme pour le rattraper. Elle plonge ses yeux dans les siens. Il doit arrêter de balader son regard n'importe où, il doit le poser, il doit se poser. Il doit être vrai. Elle ne lâche pas, ne cille pas. Elle reste plongée dans ses yeux, laisse sa main moite dans la sienne.

« Salut, Aeden. »

Et, lentement, un réel sourire naît sur ses lèvres. Un sourire parce qu'elle est heureuse qu'il soit là, en vie. Parce qu'il ne l'ignore pas. Parce qu'il a encore la force de faire semblant. Parce qu'en fait, finalement, Aeden était devenu son ami le plus proche. Comment aurait-elle pu avancer sans celui qui partageait ses secrets ? Sans celui qui l'aide à porter ses fardeaux ? Comment aurait-elle pu vivre sans cet idiot qui lui donne envie de lui montrer le chemin ? Sans ses airs abrutis ? Sans sa générosité sans limites ? Elle a besoin d'Aeden dans sa vie et plus que jamais, elle est reconnaissante qu'il soit là pour bavarder avec elle dans un cadre aussi banal qu'un petit-déjeuner. C'est ce qu'il veut dire, le sourire d'Ophelia.

« C'est le moment, dit-elle tout bas, il n'y a personne. S'il y quelque chose que tu veux dire, tu peux. N'importe quoi, tout ce qui te passe par la tête. »

Son sourire laisse place à un air pensif.

« Je commence, si tu veux. » Un temps d'hésitation. « J'ai peur. Je me sens comme si on m'avait élue pour une mission par erreur, et je dois quand même remplir cette mission. Je ne suis pas à ma place, je ne suis pas bien dans mes godasses. Je ne sais pas ce que je fiches ici, ce que je dois faire... Je crois que je ne sais même plus ce que je suis. »

Puis elle lui adresse une expression, l'air de dire à ton tour.



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La Cannibale
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Ven 14 Fév - 15:25
Lorsqu’elle fit un mouvement vers l’avant, Aeden manqua de reculer. C’était idiot. Elle n’allait pas le taper. En réalité, il ne savait juste pas trop sur quel pied danser. Le retour à la réalité lui donnait le vertige et lorsque la main d’Ophélia enserra la sienne, il ne put s’empêcher de se rappeler de la première fois où c’était arrivé. Se souvenir de leur macabre découverte. Il savait qu’elle en avait souffert aussi, qu’elle en souffrait encore. Puis, il tiqua parce qu’elle avait la manche du peignoir qui trempait dans le jus. Elle allait certainement devoir le mettre en machine pour le récupérer. Est-ce qu’elle avait un peignoir de rechange ? Sinon elle allait avoir froid à cause de lui. Puis il croisa son regard et son cerveau refit la reconnexion vers l’essentiel.

L’essentiel. Ses yeux qui le fixaient avec une telle intensité qu’il était forcé de les soutenir. De s’y plonger. Sa main froide qui se réchauffait au contact de celle de son amie. Son amie, parce qu’il pouvait le lire dans ses yeux. Peut-être que c’était vers elle qu’il aurait dû se tourner lorsqu’il avait perdu le fil. Cette main dans la sienne signifiait beaucoup pour lui. Même si, d’un autre côté, il se sentait coupable, comme s’il s’agissait là d’une amitié qu’il n’avait rien fait pour mériter. Elle savait ce qu’il avait fait, c’était inscrit dans ces gestes. Et pourtant, elle ne le lâchait pas, lui permettant comme une connexion avec un monde auquel il avait pensé ne plus appartenir.

« Salut, Aeden. »


Son sourire acheva de déstabiliser le garçon. Les deux jeunes ne se souriaient pas. Pas comme ça. Ils se cherchaient, ils s’asticotaient, ils se mesuraient, mais ils ne se souriaient pas. Et pourtant, ce sourire-là avait une vraie valeur. Pas comme celui, laconique, du garçon. Qui n’avait plus aucun sens et ce depuis trop longtemps. Qu’il s’efforçait de ressortir en toute circonstance. Ce sourire à qui il avait appris à dire tout va bien à sa place.

« C'est le moment, il n'y a personne. S'il y quelque chose que tu veux dire, tu peux. N'importe quoi, tout ce qui te passe par la tête. »


Elle lui demandait l’impossible. Qu’était-il sensé dire ? Tout était bloqué dans sa tête, enfermé à double tour. Tout n’était qu’un mélange de sensation et de mots qui n’avaient ni queue ni tête. Il n’avait jamais été fait pour s’exprimer à l’oral, il n’avait pas le temps de savoir quoi dire, comment le dire, pourquoi le dire.

« Je commence, si tu veux. » Un temps d'hésitation. « J'ai peur. Je me sens comme si on m'avait élue pour une mission par erreur, et je dois quand même remplir cette mission. Je ne suis pas à ma place, je ne suis pas bien dans mes godasses. Je ne sais pas ce que je fiches ici, ce que je dois faire... Je crois que je ne sais même plus ce que je suis. »


Ils se ressemblent. Alors qu’ils pensaient être si différents, ils ne sont pas juste deux opposés. Est-ce qu’il fallait vraiment en arriver là pour qu’Aeden s’en rende compte ? Pour qu’ils s’arrêtent de se battre l’un contre l’autre alors qu’il voulait exactement la même chose ? Était-ce leurs égos respectifs qui s’étaient dictés de montrer à l’autre à quel point ils étaient différents quant autant de chose les liaient ?

Le fait qu’elle sorte tout ça comme ça, c’était un nouveau choc. Il pensait qu’Ophélia était forte, qu’elle n’avait peur de rien. L’entendre dire qu’elle aussi avait peur, c’était inattendu. Qu’elle lui ouvre son cœur comme ça, qu’elle se confie, cela le laissait sans voix. Et en même temps, c’était tout elle. En parvenant à parler de ce genre de chose à haute voix, elle montrait une nouvelle fois qu’elle avait une volonté et une force résistantes à toute épreuve. Même malade ou fatiguée, même affaiblie, elle était Ophélia. Il l’admirait pour ça. Il la jalousait pour ça, et c’est peut-être de là que provenait leurs rixes.

Il poussa un soupir un peu saccadé, de ceux qui annoncent un long discours mais rien ne semblait vouloir sortir après ça. C’était difficile. Il y avait un tas de trucs qui lui passaient par la tête mais ça allaient trop vite pour qu’il sache lesquels sélectionner, lesquels dire. Puis ces pensées s’opposaient, se mélangeaient, s’emmêlaient dans une valse brouillonne et désordonnée. Il allait forcément sortir tout un ramassis de connerie s’il l’ouvrait. Comment on pouvait penser autant et être autant incapable de sortir quoi que ce soit oralement ? Il fallait vraiment être une clinche pour ça.

Mais il voulait vraiment lui montrer, à Ophélia, que ce qu’elle avait dit comptait. Et que malgré tous leurs différents, elle était en réalité une amie. Une véritable amie. Il essaya de profiter de sa force à elle pour se lancer lui. Alors il fit l’effort de chercher des mots, d’essayer de les poser au mieux sur ce qu’il ressentait, même si ce n’était probablement pas folichon, le principal, c’était qu’ils se comprennent :

- J’ai peur de ne pas être à la hauteur. J’ai peur que ça se reproduise encore. Encore et encore. Décevoir les gens que j’aime. Les abandonner parce que je n’ai pas la force suffisante pour les aider. J’avais l’impression que je pouvais être quelqu’un d’autre que celui que je suis. Mais je suis juste moi. Et juste moi, ça ne suffit pas. Vous vous débrouilleriez aussi bien sans.

Plus les mots sortaient, plus ils lui venaient naturellement, bien que confus, il était capable d’exprimer une partie de son mal-être :

- J’ai peur de faire plus de mal que de bien. Que ce que je fais, je ne le fais pas pour les bonnes raisons. Que je ne fais qu’être poussé par la peur, que je ne cherche qu’à exister dans les yeux des autres. Je me sens hypocrite. Et faible. Et franchement, de quoi je me plaints ? Par rapport aux patients qui ont des médecins qui expérimentent sur eux, ceux qui sont regardés comme des monstres à cause d’handicap physique ou ceux qui ont des maladies qui pourraient les tuer…

Il cilla, ne pouvant s’empêcher de penser « comme Ophélia ».

- … je me sens horrible. Je me sens nul. Un vrai nul.


Il se tut quelques secondes. Dire tout ça lui avait demandé un effort colossal, qui avait participé à rendre ces mains moites à son tour.

- Alors… Quand… Je voulais juste que ça s’arrête. J’en peux plus de décevoir. J’en peux plus de me sentir vidé en permanence et pourtant si lourd.
Aeden Zethar
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 23 Fév - 15:27
Faire comme si de rien n'était
Ophelia & Aeden



Nerveuse après s'être ainsi livrée, elle lâche sa pauvre mèche abîmée pour ruminer sur son kiwi. Elle commence à l'éplucher, la pelure lui irritant le dessous d'ongle et le jus rendant sa main collante, avant de se souvenir comment un kiwi est censé être mangé. Elle rougit d'embarras puis s'empare d'un couteau à bout rond pour couper son fruit déshabillé. C'est à ce moment qu'elle se rend compte que la manche de son peignoir trempe dans son jus d'orange. Elle n'a jamais été aussi maladroite. Même face au Génie quand il la fait balbutier, même face à Ange quand il l'a prise sur le fait, même face à la pièce macabre d'Adèlys.
Le silence imposé par Aeden ne va pas en sa faveur. Elle s'est mise à nue pour lui, espérant un retour de balle mais rien ne vient. Elle a le droit à une expiration profonde, puis le vide. Aeden la regarde se débrouiller avec sa maladresse. Elle n'arrive même plus à soutenir son regard, trop gênée. Elle ne s'est jamais confiée sur ses peurs, du moins celles-ci. Elle avait déjà raconté à Ange ses angoisses par rapport à la mort subite, par rapport à une possible solitude, mais rien de ce qu'elle vient d'évoquer. Même le Génie l'ignore ... En même temps, elle veut être parfaite pour lui. On ne peut pas être parfaite et être vulnérable. Alors que face à Aeden, maintenant elle s'en fiche éperdument d'avoir l'air forte, d'avoir l'air d'une lionne ou d'une Cannibale, elle s'en fout qu'il voit ses défauts et son teint terne. Mais si elle lui montre cette facette de lui, pourquoi ne le fait-il pas en retour ?
Il ne peut pas, parce qu'il est toujours la pire facette de lui-même. Et c'était en cela qu'Ophelia le détestait. Il n'avait pas de pathologie aussi mortelle que celle d'Ophelia, mais il se permettait de geindre et de crier au sacrifice, alors que elle se surmenait chaque jour. Et pourtant, il avait une place essentielle dans la vie du Génie.
Mais aujourd'hui il n'est plus question d'être le plus beau, le plus fort, le plus intelligent. Aujourd'hui ils sont juste deux adolescents blessés qui prennent leur petit-déjeuner dans une cantine vide. Le soleil finit de se lever en les berçant de ses doux rayons. Et Aeden commence à parler.

« J’ai peur de ne pas être à la hauteur. J’ai peur que ça se reproduise encore. Encore et encore. Décevoir les gens que j’aime. Les abandonner parce que je n’ai pas la force suffisante pour les aider. J’avais l’impression que je pouvais être quelqu’un d’autre que celui que je suis. Mais je suis juste moi. Et juste moi, ça ne suffit pas. Vous vous débrouilleriez aussi bien sans. »

Elle se pince les lèvres entre elle. Cette première phrase. J'ai peur de ne pas être à la hauteur entre en résonance avec elle. Depuis qu'elle a découvert les lourds secrets de l'Institut, elle pense constamment à quel point elle n'est pas à la hauteur.
Elle triture la peau velue de son kiwi et se force à garder le regard dans celui d'Aeden. Ne pas lâcher. Etre présente.

« J’ai peur de faire plus de mal que de bien. Que ce que je fais, je ne le fais pas pour les bonnes raisons. Que je ne fais qu’être poussé par la peur, que je ne cherche qu’à exister dans les yeux des autres. Je me sens hypocrite. Et faible. Et franchement, de quoi je me plaints ? Par rapport aux patients qui ont des médecins qui expérimentent sur eux, ceux qui sont regardés comme des monstres à cause d’handicap physique ou ceux qui ont des maladies qui pourraient les tuer… »

... comme moi...

« … je me sens horrible. Je me sens nul. Un vrai nul. Alors… Quand… Je voulais juste que ça s’arrête. J’en peux plus de décevoir. J’en peux plus de me sentir vidé en permanence et pourtant si lourd. »

A force de manipuler nerveusement son fruit sans le voir, elle finit par l'écraser dans sa paume de main. La pulpe explose autour de ses doigts et sur son plateau, et le jus s'écoule le long de son poignet, rivière verte qui suit les veines affreusement bleues de la jeune femme.
C'est elle qui lui a demandé de parler, mais elle ne sait pas quoi lui dire. Elle ne sait pas réconforter les autres. Elle pourrait bien lui dire qu'il n'est pas nul, qu'il est plus intelligent qu'il ne le pense, mais cela ne modifierait pas sa façon de penser de lui. Encore une fois, elle n'est pas à la hauteur. Pas à la hauteur pour garder des secrets. Pas à la hauteur pour les supporter. Pas à la hauteur pour réconforter les autres. Mais c'est à elle de l'accepter. Accepter ce qu'elle est, et surtout qu'elle a le droit de ne pas être à la hauteur. Aeden peut-il faire ce travail sur lui-même ? Peut-il accepter les autres ?
Le silence s'éternise. Dans leur bulle, entourés par des rayons bienveillants d'un soleil encore endormi, Ophelia ne lâche pas Aeden du regard.
Puis, le liquide froid et collant du kiwi glissant le long de son bras sembl guider ce qu'elle devait faire. Elle dévoile alors lentement la manche de son peignoir. On peut maintenant apercevoir sur son avant-bras droit une longue ligne blanche et verticale. La cicatrice est légèrement boursouflée et plus pâle que la couleur de peau naturelle de la jeune femme.

« J'ai toujours vécu dans des hôpitaux. Mes parents ont dépensé des milles et des cents pour moi, en plus de l'énergie supplémentaire que cela leur coûtait de me garder en vie. J'ai toujours été un poids pour eux. C'est ce que je pensais à 14 ans, quand j'ai voulu leur ôter le fardeau que je représentais. »

Son regard se voile. Si sa sœur n'était pas entrée dans sa chambre ce jour-là ... Elle n'aurait jamais pu rencontrer Ange, Aeden, Alex, Zyra, Adèlys ... Elle n'aurait jamais pu être cette personne qu'elle est aujourd'hui et dont elle est fière.

« Mais en fait, je suis qui pour décider ce que je représente pour les autres ? C'est à eux de juger s'ils ont envie de tant dépenser pour moi. »

Elle amorce un mouvement pour descendre sa manche mais n'accomplit pas le geste. Maintenant que c'est montré, il n'y a plus besoin de rester dans le secret. Elle nettoie avec une serviette son bras tâché puis revient à nouveau poser ses yeux sur Aeden.

« C'est donc à moi, à nous, de choisir si tu nous déçois. »

Elle marque une pause, puis sourit tendrement.

« Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi, tu m'embêtes, tu es trop dans mes pattes ... tu m'as fais très peur. Mais tu ne m'as jamais déçu. »

Là, prise d'un élan incontrôlé, elle se lève et prend Aeden dans ses bras. Sa tête brune sous sa nuque, elle pose son menton sur son crâne. Ses bras, dont l'un qui sent le jus d'orange, entoure la nuque du garçon, et le sert très fort contre le peignoir rose de la jeune femme. Et sans rien dire, elle le laisse comme ça contre elle, à lui faire écouter ses battements de cœurs, à lui faire sentir la vie qui passe dans ses poumons... Et là, le silence n'est plus si inconfortable.

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Hors rp:
La Cannibale
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Mar 17 Mar - 15:58
Il ne comprenait pas. Comment un gars comme lui, un gars lambda, pouvait se sentir tellement blesser. Pouvait en arriver à tenter de se suicider. C’était peut-être parce qu’il était lambda justement. Il n’avait ni la force de caractère d’Alexander, ni le cœur vaillant d’Ophélia. Il n’était pas le héros d’un livre. Celui qui ne se décourage jamais, celui qui reste toujours debout.

Un silence inconfortable s’installa, lié à la lourdeur de la conversation des deux jeunes. Et après avoir observer Ophélia torturer son kiwi, il regarda son propre plateau, sans trop savoir par où commencer. Il n’avait pas le cœur à manger. Il se contenta d’émietter sa tartine.

Jamais il n’aurait pensé discuter de tout ça avec Ophélia. Pourtant, tout se passait de manière si naturelle que ça en était étrange. La chaleur du soleil sur la peau du garçon avait quelque chose d’apaisant. Les yeux pâles d’Ophélia continuaient de scruter ceux du garçon. Elle releva les manches de son peignoir, et une longue ligne blanche qui ne laissait aucuns doutes sur son origine lui fut dévoiler. Combien était-il ici a déjà avoir franchi le pas ? Cap, lui et maintenant elle ? Cette ligne, il ne parvenait pas à la faire appartenir à ce bras.

« J'ai toujours vécu dans des hôpitaux. Mes parents ont dépensé des milles et des cents pour moi, en plus de l'énergie supplémentaire que cela leur coûtait de me garder en vie. J'ai toujours été un poids pour eux. C'est ce que je pensais à 14 ans, quand j'ai voulu leur ôter le fardeau que je représentais. »


Aeden ne peut s’empêcher de détourner les yeux quelques secondes avant de revenir à ces cicatrices. Il est comme tout le monde. Il a peur de ce que cela représentait. Par réflexe d’empathie, la main du garçon quitta son assiette pour attraper son propre bras. Mais c’est idiot. Il n’a rien au bras lui. Plus la conversation allait, et plus il se sentait coupable, malgré que la jeune femme de face qu’essayer de lui remonter le moral. Il se souvenait encore s’être dit un jour qu’Ophélia n’était qu’une espèce de bimbo, provocatrice qui ne faisait que chercher à attirer l’attention. Une image bien réductrice, qu’il aurait dû effacer bien plus tôt. Mais la jalousie qu’il avait pu ressentir à son égard avait été plus forte. Cela l’avait rendu mesquin. Jamais il n’avait pris Ophélia pour ce qu’elle était vraiment. Dans son entièreté, avec ces mille et une nuances. Maintenant, cela lui éclatait au visage.

« Mais en fait, je suis qui pour décider ce que je représente pour les autres ? C'est à eux de juger s'ils ont envie de tant dépenser pour moi. »


Etait-ce si simple ? Suffisait-il que quelqu’un veuille de lui pour le forcer à rester ? C’était justement sa lâcheté, celle qui l’avait toujours poussé à accomplir ce que les autres désiraient, qu’il avait voulu fuir. Qu’il avait fini par se dire que le seul moyen d’échapper aux désirs des autres étaient de disparaitre. Peut-être que finalement, se plier aux autres pouvaient être une façon de vivre. Était-ce si grave de manquer de liberté de penser ?

Il avait eu du temps pour réfléchir depuis cet incident. Pourtant, les choses n’étaient pas plus claires. C’était d’ailleurs souvent lorsqu’il avait du temps pour penser que tout s’emmêlait toujours plus.

« C'est donc à moi, à nous, de choisir si tu nous déçois. »


Il recentra ces pensées sur Ophélia. Et elle alors, est-ce qu’il l’avait déçue ? Il se doutait de la réponse pourtant, mais il avait besoin de l’entendre.

« Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi, tu m'embêtes, tu es trop dans mes pattes ... tu m'as fais très peur. Mais tu ne m'as jamais déçu. »


Aeden sentit les larmes lui monter aux yeux. Putain. Elle allait le faire pleurer. C’est là qu’elle se leva, et décida d’enlacer Aeden et ses bras qui le saisissent terminèrent de le ramener sur terre. Une douce odeur de salade de fruit régnait dans l’air. Il entendait son cœur… ses cœurs battre dans la poitrine de la jeune femme, et il avait l’impression qu’elle essayait de lui rappeler que la vie c’est ça. Pas forcément quelque chose qui a du sens, mais quelque chose qui est. Cet instant hors du temps, était reposant.

Il aurait voulu s’excuser de ne pas l’avoir vu tel qu’elle était vraiment. Mais c’était trop facile. De dire ça alors qu’elle le consolait, alors qu’il l’avait verrouillé dans une case sans jamais se poser la question de la personne derrière le prénom jusqu’à ce qu’elle ne le lui montre. Il faudrait plus que des mots, il devrait entamer des actions.

Il avait la chance d’être entouré de personnes inspirantes tel qu’Ophélia, Alexander ou Loreleï. Il ne savait pas pourquoi, il ne savait pas s’il le méritait, mais c’était indéniable et c’est ce qu’il avait oublié. S’en souvenir pouvait suffire à le maintenir sur un fil ? C’est ce qu’on verrait.

Ils finirent par rompre le contact, après un temps relativement long. C’est Aeden qui se dégagea, lui qui n’avait jamais été un garçon tactile avait atteint sa limite. Il garda cependant la main de la jeune femme dans la sienne, comme cette fois où ils avaient eu besoin de ce contact, alors qu’il découvrait le mystère de la pièce situé près de la chambre du directeur. Parce que cela lui donnait de la force. Parce qu’Ophélia lui donnait de la force.

Il ne la lâcha que lorsqu’il sentit un petit courant d’air autour de son cou. En effet, en l’enlaçant, la jeune femme avait repoussé sa capuche en arrière, dévoilant ce qu’il n’était pas encore prêt à montrer. Il rajusta ces vêtements avec fébrilité. C’était encore trop frais. Cela lui faisait encore peur. Il n’avait pas oublié le sentiment qui l’avait saisi lorsqu’il s’était sentit partir. Il avait gouté à quelque chose, et ne savait pas encore s’il était prêt à l’oublier. Il avait besoin de temps. Beaucoup de temps.

Il ne savait pas trop quoi répondre. Il n’avait jamais été doué pour les discours, et après avoir dit ce qu’il avait sur le cœur, il se sentait fatigué. Alors, il se contenta d’une blague que d’autres auraient pu qualifier de promesse. Mais lui ne promettait plus :

- Je vais rester encore un peu dans tes pattes alors.


Loin de ressembler à un remerciement, Aeden n’en pensait pas moins. Mais il n’était pas évident de s’épandre sur ces sentiments lorsqu’on avait la cervelle qui chauffait en permanence. Il eut un demi-sourire, de ceux qui faisait partie de ces habitudes. Assez parlé de ça, c’était lourd.

- Comment ça se passe pour toi ?


Pas forcément un sujet moins lourd, mais il avait besoin de savoir où en était l’état de santé d’Ophélia. Il avait besoin de savoir s’il pouvait la soutenir elle aussi. C’était égoïste mais il voulait pouvoir être là pour elle, sans vraiment savoir s’il le voulait parce qu’il était amis, où parce qu’il avait besoin de se sentir utile.
Aeden Zethar
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Ven 20 Mar - 12:39
Faire comme si de rien n'était
Ophelia & Aeden



Ce n'est pas vraiment la trame qu'elle espérait. A la base, c'est le Génie qu'elle devrait ainsi serrer dans ses bras. Au final, Aeden aura été LE plus pressé. Tous les deux dans leur tenue du dimanche, avec leur tête et leur âme amochées, à flotter dans une bulle qui ne contient qu'eux ... Ophelia ne l'aurait jamais imaginé. Pourtant, ce moment hors du temps, avec ce soleil paisible pour les bercer, existe bel et bien. Elle ferme les yeux pour profiter. Des rares moments d'honnêteté comme celui-ci, elle n'en aurait plus avant longtemps.
C'est Aeden qui prend l'initiative de rompre le contact, et il fait bien, elle aurait pu s'endormir contre lui. Elle s'assied à nouveau, et quand il lui fait le demi-sourire qui maquille habituellement son visage, elle sourit à son tour, avec toutes ses dents.
C'est alors qu'elle remarque la capuche tombée, des tâches de couleur attirent l’œil d'Ophelia. Son inconscient assimile l'information, cette dernière se fraie un chemin jusqu'à son cerveau, cerveau qui, en analysant, comprend la raison de ce pull ré-ajusté aussitôt et la présence de ces marques. Mais l'information reste au fond, dans l'inconscient, et elle se réveillera quand Ophelia sera prête à l'accepter.
Voyant Aeden émietter sa tartine, elle pouffe doucement. Ils sont des jolis déchiqueteur d'aliments.

« Je vais rester encore un peu dans tes pattes alors. »
« Seulement un peu ? »

Elle lui adresse un clin d’œil taquin. C'est drôle, on dirait que ça a toujours été comme ça entre eux, finalement. La conversation est naturelle et la proximité paraît avoir toujours été. Ophelia ne se pose même plus de questions. Elle est juste là, en train de prendre un petit-déjeuner avec Aeden. Comme ça aurait pu être tous les jours.

« Comment ça se passe pour toi ? »
« Il va falloir élargir ta question, petit chou, parce que ça se bouscule à tous les étages pour moi. »

Le soleil commence à l'aveugler, alors elle se décale un peu. Elle pourrait raconter un tas de choses à Aeden, elle s'en rend compte. Tout ce qu'elle ne peut plus dire à Ange, tout ce qu'elle ne veut pas montrer au Génie ... Elle pourrait tout lui raconter, elle s'en fiche. Elle a même l'impression qu'il saurait l'écouter, qu'il saurait prendre soin de ses confidences. Adèlys n'est plus, Zyra non plus ... Sinon, elle se serait bien trouver une meilleure amie, mais aucune fille ne sait rester auprès d'elle. Et Aeden est là, face à elle, comme une évidence. Alors malgré le soleil, elle se penche en avant. De toute façon il y avait quelque chose dont elle voulait parler avec lui.

« Mais sinon la santé fait le yo-yo, comme d'habitude. On me prépare une opération pour m'ôter mes deux cœurs et m'en implanter un bionique. J'essaie de ne pas trop y penser, parce que ça me fait bien flipper. »

Elle rit nerveusement et pique un bout de miette dans le plateau d'Aeden, puis se racle la gorge.

« Et on s'est salement engueulé avec Ange depuis ... bah, tu sais. Entre le Génie que je veux protéger, Ange qui ne fait plus partie de ma vie ... Je me sens un peu ... seule. »

Aeden avait posé la question pour détendre l'atmosphère, et au final elle la plombe de nouveau. Son ton était quand même léger parce que le fait de pouvoir se confier alléger sa peine, elle ne le prenait pas si mal. Surtout que la dispute avec Ange remonte à plusieurs semaines, elle a fini par encaisser.

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La Cannibale
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Sam 28 Mar - 11:08
« Il va falloir élargir ta question, petit chou, parce que ça se bouscule à tous les étages pour moi. »

Il resta silencieux. Il lui aurait bien demander, comme se passe tes soucis de santé ? Ou comment ça se passe avec Alexander ? Ou avec ce secret qu’ils doivent encore apprivoiser. Comment se passe les missions, la révolution… Il ne saurait pas par où commencer. Et d’ailleurs, il ne veut pas juste pointer un sujet et la force à sortir quelque chose. Il préférait que cela vienne d’elle. Qu’elle lui dise ce qu’elle à envie de dire point barre. Sans se forcer, sans se retenir.

« Mais sinon la santé fait le yo-yo, comme d'habitude. On me prépare une opération pour m'ôter mes deux cœurs et m'en implanter un bionique. J'essaie de ne pas trop y penser, parce que ça me fait bien flipper. »


Tu m’étonnes. C’était une opération lourde. Et les risques de plantage étaient certainement élevé. Aeden savait à quel point Ophélia était forte de garder une certaine assurance vis-à-vis de tout ça, alors que clairement, il y avait de quoi se pisser dessus. Il avait le sentiment que ce par quoi était passé certains patients de l’institut les avait rendu bien plus fort mentalement que la moyenne.

- Tu vas devenir la nouvelle Iron Woman.

Voilà une réplique qui était digne du garçon. Il lui adressa un sourire. Il l’imaginait bien dans une armure en ferraille volante, à protéger ceux qui ne peuvent pas le faire eux même.

« Et on s'est salement engueulé avec Ange depuis ... bah, tu sais. Entre le Génie que je veux protéger, Ange qui ne fait plus partie de ma vie ... Je me sens un peu ... seule. »


Bah tu sais… ce bah tu sais qui voulait dire, depuis qu’ils avaient découverts une chambre sordide où Adèlys avait été enfermée et où elle était peut-être morte. Il avait pu deviner, sans jamais en avoir reparler à Ophélia la nature de sa relation avec Ange. Il aurait difficilement pu la juger. Surtout que lui-même continuait de tomber amoureux de W05 qui faisait officiellement partie des membres de l’institut qui n’était clairement pas pro-révolution. Alors même si lui en voulait toujours au directeur pour ce qui c’était passé avec Lore, il comprenait. Il comprenait aussi que tout cela pouvait très mal tourner. Parce que clairement, le Génie attendait son heure pour se venger du meurtrier de sa sœur. Ce jour-là, Ophélia risquait de se sentir encore plus seule…

- Tu n’es pas seule. On va le protéger le Génie, et on va trouver une solution pour l’institut… pour tout ça.


Etait-ce pour ça qu’il s’était raté ? Pour pouvoir dire à Ophélia qu’il était là pour elle ? Son esprit logique ne croyait pas au destin pourtant. Mais est-ce que cela avait vraiment de l’importance ? Plus il pensait à cette équation comprenant Ophélia, Ange et le Génie, plus il sentait qu’il faudrait tenir tout ça à l’œil pour éviter une tragédie Shakespearienne. Tous avaient déjà suffisamment souffert. Pas la peine d'en rajouter.

- Et… je suis sûr que ton opération va bien se passer. Ange est un excellent praticien, et toi, tu es la fille la plus solide que je connaisse. Jamais je ne pourrai me débarrasser de toi.

Tout cela était objectivement vrai. Il le pensait sincèrement. Ophélia était une guerrière, c’était pas une petite opération qui allait lui faire peur. En tout cas, Aeden tenterait de son mieux de l’encourager à le croire.
Aeden Zethar
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 5 Avr - 15:36
Faire comme si de rien n'était
Ophelia & Aeden



« Tu vas devenir la nouvelle Iron Woman. »

Il lui fait décrocher un sourire ce con. Elle fera en sorte d'y repenser sur le brancard. Lorsqu'elle sera allongée sur la table d'opération, que l'anesthésiste lui dira de compter jusqu'à dix. Elle ne comptera pas. Elle se répétera qu'elle est Iron Woman. Ce super-héros n'existe pas encore, n'est-ce pas ? Pourrait-elle en devenir un ?
Mais devenir une héroïne ne changera en rien sa situation actuelle. Que faire, mais que faire ? Chacune de ses décisions blessera quelqu'un. Si elle suit Ange en quittant l'île, elle fera du mal à ses amis. Mais si elle reste ici auprès d'eux, Ange souffrira de ce choix. Et si elle convainc Ange de rester mais que le Soulèvement se fait, Ange aura toujours mal. Quoiqu'il arrive Ange doit partir mais sans lui, sans son confident, sans son meilleur ami, comment pourra-t-elle avancer ? On l'abandonne. On l'abandonnera. Aeden qui essaie d'en finir. Ange qui veut partir. Cap qui la fuit. Adèlys qui ... Ophelia est seule. Si seule.

« Tu n’es pas seule. On va le protéger le Génie, et on va trouver une solution pour l’institut… pour tout ça. »

Elle plonge ses yeux embués dans les siens. Elle attrape alors sa main et la serre dans la sienne, sans lâcher le regard. Quel drôle de trio ils font tous les trois. Aeden le torturé, Alexander le frère de Lore la tragique, et elle, la malade au prénom d'une folle. Avec, ce vide qui les suit, ce vide laisser par Adèlys.
Lorsque tout sera fini, lorsqu'ils rentreront chez eux, est-ce qu'ils resteront en contact ? Peut-elle rêver d'une vie idyllique avec Alexander ? Peut-elle se marier avec lui, et avoir pour témoin Aeden ? Ce tableau parfait existera-t-il un jour ? Elle ignore ce qu'elle veut devenir, elle ignore ce qu'est la vie en dehors des hôpitaux et elle oserait prétendre à un avenir ? Et si tout cela est une mauvaise idée ?

« Et… je suis sûr que ton opération va bien se passer. Ange est un excellent praticien, et toi, tu es la fille la plus solide que je connaisse. Jamais je ne pourrai me débarrasser de toi. »

Et merde, il vient encore de la faire sourire, cet imbécile.
Elle hoche timidement la tête, ne sachant plus quoi dire pour le remercier. Pourquoi est-ce qu'elle l'a autant jalousé ? Pourquoi est-ce qu'elle l'a tant haï ? Il est si gentil, si attentionné, si brave. Il mérite sa place aux côtés du Génie. Il mérite cette amitié plus que n'importe qui.

« Dis tu ... tu pourrais venir me voir, avant l'opération tu sais ...? »

Elle rougit jusqu'aux oreilles mais ne lâche pas le regard. Elle aurait aimé que sa soeur soit là, ou ses parents. Ils sont bien sûr au courant de l'opération et vont dans ce sens. De plus, ils ont une grande confiance envers Ange. Au début, ils n'aimaient pas le fait qu'il soit si jeune pour être chirurgien puis, avec le temps, il a su les convaincre de son professionnalisme. Elle sait qu'ils vont se ronger les ongles jusqu'au sang. Ange sera tenir la communication avec eux. Elle le sait.

« Et pour tout le truc avec Ange ... Est-ce que tu peux garder le secret, s'il te plaît ? Je suis foutue si ça se sait. »









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La Cannibale
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Jeu 9 Avr - 0:45
Il est soulagé d’être parvenu à la faire sourire à deux reprises. Il remarque pour la première fois la vraie beauté d’Ophélia. Pas celle un peu provocatrice de la jeune femme mais celle douce et sensible qui accompagne ces timides sourires. Ses yeux à la fois fort et fragile, qui élèvent et on besoin d’être élevés.

Ils se tiennent la main, et on de loin on pourrait croire à un couple. Mais ce n’est pas ça. C’est tellement différent, c’est tellement autre chose. C’est comme une promesse que se ferait deux amis de ne jamais se perdre de vue. De ne jamais se lâcher. De rester tous les deux dans le même monde, ce monde vivant et difficile, mais celui où ils se trouvaient et pourraient toujours se retrouver.

Aeden n’est pas un garçon qui a du caractère. Alors c’est à se demander comment il a fait pour avoir une dent contre elle. Juste pure jalousie ? A cause de sa relation avec le Génie ? Mais elle le méritait. Elle méritait le Génie parce qu’elle était là pour lui. Et il n’y avait pas de raisons pour qu’Aeden ne puisse pas être là, dans le tableau lui aussi. Il avait été bien bête. Il avait des choses à se faire pardonner. Il était temps qu’il ouvre les yeux sur le monde et qu’il se rende vraiment compte de ceux qui l’entouraient.

« Dis tu ... tu pourrais venir me voir, avant l'opération tu sais ...? »


Cela le touche en plein cœur. Il sent toute la fragilité d’Ophélia. Quand ce sont-ils rapprochés de la sorte ? Un si brusque changement, qui prenait soudain beaucoup de place dans le cœur du garçon. Il sait à quel point on peut se sentir seul à l’institut. Même s’il n’est pas sûr que lui se sentirait moins seul en dehors. Il hoche vivement la tête, répond de vive voix parce que ça mérite qu’elle l’entende :

- Oui. Je vais pas te lâcher.


Il presse sa seconde main sur celle d’Ophélia comme pour appuyer ces paroles. Il ne va pas la lâcher. Ils ne vont pas se lâcher. Et ils vont régler tout ça. Il y a forcément un happy ending quelque part pour eux. Il faut que le surdoué y croit. Il faut qu’il y croit pour qu’Ophélia puisse y croire aussi, pour qu’ils s’en sortent.

« Et pour tout le truc avec Ange ... Est-ce que tu peux garder le secret, s'il te plaît ? Je suis foutue si ça se sait. »


Il hocha une nouvelle fois la tête. Evidemment. C’était un secret qu’il devait garder pour lui. Quand il se souvenait que quelques semaines auparavant, alors qu’il pénétrait dans le bureau du directeur, il avait pensé qu’il pourrait se servir de cette connaissance pour faire chanter Ange et s’en tirer en cas de pépins. Mais quel idiot ! Heureusement qu’il n’en avait rien fait.

- Bien sûr. Et quoi qu’il se passe dans le futur… je ferai de mon mieux pour ne pas laisser Alexander et Ange se faire du mal.


Il s’arrangerait pour être un rempart entre ces deux là s’il le fallait. Aeden voulait venger la mort de Lore. Mais venger la mort de Lore ne voulait pas dire tuer Ange. Et il n’était pas certain que le Génie soit de son avis où voit les choses à sa manière. S’ils devaient parvenir à mettre l’institut à genoux, Alexander saurait il s’arrêter à ça ? Ou lui faudrait-il aller plus loin ? Il eu un léger frisson. Il n’avait pas su préserver Lore. Il n’avait pas su honorer sa promesse. Là il ne promettait rien mais ne faillirait pas. Il ne laisserait pas souffrir Ophélia. Elle ne serait pas seule entre ces deux-là. Il l’accompagnerait.

C’est la fin de l’heure du déjeuner. Les patients commencent à affluer vers la sortie. Mais il y a ces deux jeunes. Ils se tiennent par la main et se regarde dans les yeux. Ils se voient enfin.
Aeden Zethar
Image : Faire comme si de rien n'était ||feat Ophélia|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
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