Elle avait pris le temps de donner du volume à ses boucles blondes. Le rebondi de ces dernières aurait presque fait penser à celui de sa poitrine. Tout devenait des courbes : sa crinière, la pulpe de ses lèvres, ses seins, ses fesses, le galbe de ses jambes, l'arrondi de ses mollets, tout. Et elle comptait les mettre en valeur.
Venue plus tôt, elle était déjà assise dans sa salle de soins. Ange n'était son médecin officiel que depuis très peu de temps (merci l'ancien, parti en retraite) et c'était encore un peu bizarre que son amant s'occupe de sa complexe santé.
Bref, elle était sur le tabouret, face à la porte à laquelle elle tournait le dos.
Elle avait une idée derrière la tête : comprendre pourquoi la veille son amant avait fouillé sa chambre. Et le disputer sur ce discours de type bourré. Il avait failli les griller ! C'était bien la première fois en plusieurs années qu'elle était remontée contre cette personne qu'elle, pourtant, adorait.
Alors quand la porte s'ouvrit, tel le parrain, elle fit tourner le tabouret (à défaut d'avoir un large fauteuil en cuir et un chat à serrer contre elle pour plus d'effets), et se retrouva face à son interlocuteur.
Une jambe croisée sur l'autre afin de mieux les montrer, se cambrant légèrement en avant pour dévoiler la naissance d'un décolleté, et un regard affûté. Elle n'allait pas le laisser partir aussi facilement.
« Salut, mon chou. Assieds-toi, on doit parler. »
Et quand une femme comme Ophelia voulait parler, on était clairement pas sorti de l'auberge. Ange avait intérêt à avoir de bon arguments pour sa défense (arguments qui n'incluaient pas de nudité).