contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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AngeCo-dirigeant
Dim 26 Jan - 14:19
Bon sang... J'espère rêver parce que cette pièce dans laquelle Donatien m'a interdit d'entrer est absolument terrifiante. Des murs ensanglantés viennent contredire l'image idyllique de cette chambre. Un lit magnifique, un bureau avec des outils de calligraphie et d'art, tout a l'air chaleureux et pourtant...
Ca me donne froid dans le dos. J'ai demandé aux gardes de refermer la porte et de ne parler à personne de cette pièce au risque de se faire renvoyer le temps que je sache quoi faire de cette chambre... Mais aussi d'en parler à Donatien. Qu'as-tu fait, Donatien? C'est pour ça que tu ne semblais pas aller bien ces dernières semaines?

En revenant dans ma chambre, j'y retrouve Ophelia. Je les avais laissé partir, mais j'ai rattrapé Ophelia pour qu'elle m'explique ce qu'elle venait faire à une heure pareille, en train de fuir les gardes avec un garçon et en ayant découvert une pièce qui, de base, était fermée.

Je ferme la porte derrière moi, des millions de questions me traversant l'esprit. A propos de Donatien, de Agnès aussi. Etait-elle au courant de cet endroit? Si oui, pourquoi n'a-t-elle rien dit? Est-elle devenue ma secrétaire pour être certaine que jamais je ne serais au courant de cette chambre? Je ne serais qu'un "Yes man" une nouvelle fois manipulé? Et serais-je aussi manipuler par Ophelia...?

Je la regarde, restant loin d'elle. Je ne sais pas quoi penser, ni même quoi dire. Je pensais qu'on était honnêtes l'un envers l'autre, qu'on se disait tout. Et là, je ne sais même plus si je la connais véritablement. J'ai l'impression de m'être fait trahi. Comment aurait-elle pu connaître l'existence de cette pièce alors que même moi je l'ignorais jusqu'à aujourd'hui?

- Ophelia... Explique-moi tout de suite ce qu'il se passe.

Je viens de me prendre un gros coup de poignard dans le dos, et depuis je n'arrive plus à respirer. J'ai besoin d'air. J'ai besoin de me sentir, pour une fois, maître de mes propres actions. Est-ce que je me croyais manipulateur depuis Solène alors qu'en fait, je n'ai toujours été qu'un être manipulé par tous? Je suis quoi au juste? Une marionnette dont on se sert jusqu'à avoir épuisé tout son suc?

J'inspire un gros coup. Putain de merde... Dire que je devais passer une bonne nuit, je doute que ça en soit une.
Ange
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
La CannibaleCo-dirigeante
Lun 10 Fév - 10:52
L'heure aux révélations
Ophelia & Ange



Etre accueillie par Ange était à la fois un soulagement et la source d'une monstrueuse pression. Ophelia a à la fois des papillons et du plombs dans l'estomac. Deux sentiments contraires se mélangent dans son esprit, et dans ce chaos elle essaie de rester droite. Elle dévisage Aeden, tripotant une mèche blonde comme elle le fait lorsqu'elle est nerveuse. Il n'a pas l'air très présent lui non plus. Ils sont arrivés main dans la main, l'air affolé et sans savoir expliquer la raison de leur brusque débarquement nocturne.
Heureusement, Ange les avait fait partir. Ophelia avait amorcé un mouvement, essayant d'anticiper comment elle allait expliquer telle ou telle chose aux deux garçons. Elle serrait le poing,, énervée contre elle. Elle a toujours été honnête, mais les seuls mensonges qu'elle garde pour elle viennent lui pourrir la vie.
La journée et la nuit avaient été longues, elle se sentait défaillir. Heureusement, elle arriverait sûrement à dormir cette nuit.
Puis, Ange l'avait rattrapé. Seule.
Et la voilà de nouveau dans la chambre du directeur. Assise sur le lit, tentant de reprendre ses esprits, elle laisse Ange aller à la découverte de la pièce. Elle, elle profite du silence pour revenir sur Terre. Des images de la macabre chambre, comme si la pièce avait été un puzzle, la saisisse. Elle voit le sang devenu noir. Elle voit ce qui est cassé. Elle voit les papiers. Les papiers.
Aeden lui en a glissé un tout à l'heure, et elle l'avait dissimulé dans l’élastique de sa culotte. Quitte à tout savoir, autant aller jusqu'au bout. Après tout, elle est plongée dans l'eau jusqu'au cou, elle n'est pas à une noyade près. Adèlys ... Qu'es-tu devenue ? Es-tu en vie ? Es-tu encore de ce monde ? Si oui, où es-tu ? Pitié Adélys, j'espère qu'où que tu sois tu ne souffres pas. Pitié Adélys, tiens bon, on arrive.
Elle glisse d'une main encore tremblante vers sa culotte mais c'est à ce moment qu'Ange revient de son exploration. La blonde remet aussitôt sa main en place. Elle plonge ses yeux coupables et en quête d'aide dans ceux de son amant. Amant qu'elle a brisé. Elle aurait dû se laisser faire prendre par les gardes. Mais tu fais quoi d'Aeden ? Et dans tous les cas, ils vous aurait foutu dans l'asile, Ange aurait été mis au courant. Tu voulais un sacrifice au prix de la vérité ? Alors, t'es satisfaite ?
Elle a eu l'habitude d'être plus attrayante lorsqu'elle vient ici. Sa crinière sauvage n'est plus qu'un ramassis de boucles ternes, vaguement attachés. La nuisette s'est fait la malle, remplacée par un pyjama des plus confortables mais des plus banal. Une vraie patiente, une vraie malade.

« Ophelia... Explique-moi tout de suite ce qu'il se passe. »

Elle ouvre la bouche et reste ainsi suspendue. Comment lui expliquer ? Par où commencer ? Même elle est encore frileuse de ce qu'elle vient de découvrir. Il y a trop de pression. Un savoir trop puissant pèse sur ses épaules. Elle ne voulait pas en savoir tant. Elle ne voulait pas être au courant du pire. Elle voulait juste donner un coup de main. Elle voulait juste retrouver la liberté que tous ont perdu dans cet établissement.
Son visage est figé mais son corps entier est encore en vibrations sous le choc. Le tremblement de ses mains ne se calme que lorsqu'elle les pose à plat sur le lit et son cœur bat si fort qu'il va finir par la rendre sourde.

« Eh bien, commence-t'elle d'une voix cassée. Elle se racle la gorge pour reprendre contenance. Je plains la personne qui a habité cette chambre. »

Puis c'est de trop. Elle se mord la lèvre si fort qu'un goût de rouille lui coule sur la langue. Ce n'est pas le moment de pleurer devant lui. Mais putain, elle a tellement peur de le perdre. Une vie sans Ange ? Est-ce possible ? Une vie sans cet homme qui la rassure, cet homme qui la connaît par cœur, cet homme qui la fait rire quand elle angoisse et qui écoute ses peurs, même les plus stupides ? Une vie sans ses étreintes qui la réchauffe ? C'était possible, une vie sans lui, mais elle serait dénuée de sens.

« Je ne t'ai jamais trahi, je te le promets, arrive-t'elle à dire d'une voix claire mais faible. J'avais remarqué cette pièce, je voulais la visiter et avec Aeden on a voulu ... »

Comment pourrait-il croire qu'elle a fait ça en toute innocence ? Comment pourrait-il croire qu'elle agit avec naïveté ? Si elle a du respect pour lui, alors qu'elle ne le prenne pas pour un con. Elle le tient en estime, et lui dire la vérité pourra le prouver.
Alors elle se lève d'un bond, avec l'allure d'une fausse calme. Son souffle rapide et cette griffe à sa lèvre témoignent de l'état émotionnel dans lequel se perd Ophelia en ce moment.

« Réfléchis Ange, tu as entendu parler du Journal Clandestin, argumente-t'elle en le regardant dans les yeux. Et il n'y pas qu'un journal, c'est évident. Sinon, vous ne vous en donnerez pas les moyens pour le débusquer. Vous vous fichez bien de ce qui est dit, c'est plutôt ce qui a derrière qui vous terrifie. Je suis dans le camp de la liberté, Ange. »

Plongée dans ses yeux clairs, elle espère être assez transparente pour lui. Elle espère qu'il lit en elle sa sincérité, ses peurs qui lui font prendre racine sur le sol, et sa tentative de confidence quelques semaines auparavant, tentative annulée par une crise d'angoisse. Elle espère qu'il lit en ses battements de cils qu'elle l'a toujours protégé, qu'elle l'a toujours défendu, qu'elle a toujours et sera toujours là pour lui. Il l'a sauvé tant de fois, c'est à son tour de lui rendre la pareille. Comment peut-il être heureux ici ? Oui Ange, tu as le pouvoir. Oui Ange, tu as les femmes. Oui Ange, tu as l'argent. Mais Ange, est-ce que tu es heureux ? Dans cet environnement qui te contrôle, dans cette institution qui te manipules (n'oublie pas Loreleï), dans ce monde où on te fais croire que tu es le roi, est-ce que tu es heureux ?
S'il te plaît, ne me hais pas.




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La Cannibale
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
AngeCo-dirigeant
Mar 18 Fév - 18:46
Directeur de l'Institut et pourtant je suis le moins au courant de ce qu'il se passe en son sein. Médecin titulaire d'Ophelia Lilith Rosedbury, je suis même son ami et pourtant incapable de dire quand elle me ment ou quand elle me dit la vérité. Si je la connais si bien, je dirais qu'elle tenterait de désamorcer la situation avec une blague, même si elle est cynique. Mais au fond, est-ce que je la connais vraiment? Est-ce que je me suis pas fait prendre pour un con depuis le début? Et même dans sa fébrilité actuelle ne m'enlève pas ce sentiment de... D'avoir été pris pour le plus gros des cons.

« Eh bien, je plains la personne qui a habité cette chambre. »

Je connais au moins une chose sur elle, ça me rassure. Mais ce n'est pas sa petite vanne déplacée qui va me dérider. Au contraire, je sais qu'elle va tourner autour du pot. Quand elle n'a pas envie de parler de quelque chose, normalement elle fait tout pour éviter d'en parler. Et en général, je laisse tomber. Mais là, je suis devant la porte, bras croisés, prêt à tout entendre et surtout la vérité.
Alors je reste silencieux et je la regarde.

« Je ne t'ai jamais trahi, je te le promets. J'avais remarqué cette pièce, je voulais la visiter et avec Aeden on a voulu ... »

Honnêtement, je suis à deux doigts de chialer comme une merde. Mais en même temps, je tiens à elle. Je voudrais tellement qu'elle ne m'ait jamais trahi, comme elle le dit si bien. Mais ce ne sont que ceux qui disent qu'ils ne vous trahissent pas qui sont les premiers à le faire. Ophelia, tu m'as planté un couteau dans le dos, et il doit être là depuis longtemps parce qu'il fait super mal.

« Réfléchis Ange, tu as entendu parler du Journal Clandestin. Et il n'y pas qu'un journal, c'est évident. Sinon, vous ne vous en donnerez pas les moyens pour le débusquer. Vous vous fichez bien de ce qui est dit, c'est plutôt ce qui a derrière qui vous terrifie. Je suis dans le camp de la liberté, Ange. »

Je suis dans l'incrédulité la plus totale. Non seulement elle me regarde dans les yeux en affirmant qu'elle ne m'a jamais trahi, ensuite elle tente un mensonge pour me dire de réfléchir...? Où est Ophelia dans cette personne qui se tient face à moi?
Dans une voix presque brisée, je dis :

- "Dans le camp de la liberté"? Oui, c'est vrai, tu as raison. Je t'ai toujours mal traitée, d'ailleurs je pense que je suis vraiment la plus grosse enflure de tous les médecins, t'as raison de joindre des patients gravement malades et qui se permettent de faire des caprices comme un "Journal Clandestin". Ces pauvres sont soignés, nourris, logés, continuent leurs études, font des activités, mais oui ils sont en prisons ici!

J'enrage. Je suis parfaitement conscient qu'il y a des médecins, comme la fameuse Cruella ou même, très probablement, Donatien qui ne traitent pas très bien leurs patients. Mais, sur la totalité des médecins, ça représente rien. Et elle... Faire partie du camp de la Liberté? Où elle pense qu'elle est? Sur une île nazie où il faut tuer Hitler? Et jusqu'ici, j'ai toujours été un bon médecin, non? En tout cas, envers elle, j'ai été irréprochable.
Et elle me dit de réfléchir...?

- Tu veux partir d'ici et ne plus jamais revenir? Soit. Dans le mois qui suit, je te fais une transplantation d'un coeur bionique, je te laisse une semaine pour la convalescence et tu pourras quitter cet hôpital où tu as tant souffert. Tu l'auras, ta liberté. C'est vrai, des centaines de personnes guéries sont sorties de cet Enfer, alors pourquoi pas toi, hein? Les pauvres, leur vie maintenant en bonne santé doit être vraiment terrible. L'Institut a été leur pire expérience.

Les larmes de rage qui montent, je me décale de la porte d'entrée et fait un geste vers elle, l'invitant à sortir :

- Je t'en prie, pars. Je ne voudrais pas que tu restes une seule seconde de plus avec ce médecin qui risque de te torturer.
Ange
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
La CannibaleCo-dirigeante
Mar 18 Fév - 19:34
L'heure aux révélations
Ophelia & Ange



Ce moment paraît à la fois en dehors de toute réalité et, paradoxalement, jamais Ophelia ne s'est sentie aussi présente physiquement et psychiquement. Son corps et son âme sont mobilisés dans leur entièreté. Ses battements de cœur, dans une cadence cacophonique, accélèrent le tempo. Sa peau noyée dans la sueur semble créer avec celle-ci un énième épiderme, une couche de transpiration l'enserre, une enveloppe lui rend son corps prisonnier. Et dans sa tête c'est la panique la plus totale. C'est le moment. C'est celui-là. Le pire de ta vie. Celui qui, dans quelques années, te feras encore cauchemarder. La chambre que tu viens de voir ce n'est que l'introduction à ce film d'horreur.
La chambre. Le sang noir. Les secrets. Tout est oublié pour le plus important, pour ce qui compte vraiment. Non, pour celui qui compte vraiment.

« Dans le camp de la liberté? Oui, c'est vrai, tu as raison. »

Un espoir la saisit tant qu'un début de sourire émerge sur son visage. Ange la comprendrait ? Aussi facilement ?

« Je t'ai toujours mal traitée, d'ailleurs je pense que je suis vraiment la plus grosse enflure de tous les médecins, t'as raison de joindre des patients gravement malades et qui se permettent de faire des caprices comme un "Journal Clandestin". Ces pauvres sont soignés, nourris, logés, continuent leurs études, font des activités, mais oui ils sont en prisons ici! »

Elle ferme les yeux pour ne pas affronter la réalité. La réalité de l'expression détruite d'Ange. Si sa voix brisée, elle, c'est son cœur qui l'est.
Il n'était pas prêt. Il ne l'aurait jamais été. Bien sûr que des patients sont heureux de leurs conditions, et c'est en cela que La Cannibale ne cherche pas à libérer les patients, mais plutôt ceux qui souffrent. Ange compris. Il est une des âmes les plus fracturées qu'il lui a été donné de rencontrer.
Peut-être qu'elle s'est trompée. Peut-être que leur quête de liberté n'est qu'une utopie. Peut-être que le monde est vraiment fait ainsi, de fillettes assassinées, de meurtriers manipulés, de sanctions sanguinaires. Les bons repas, le confort de la chambre, ne sont que des masques.
Elle veut le couper dans son discours mais il a besoin d'évacuer. Même si ça lui brûler les lèvres de l'interrompre, elle doit le laisser finir son discours. Et encaisser. Encore.

« Tu veux partir d'ici et ne plus jamais revenir? Soit. Dans le mois qui suit, je te fais une transplantation d'un coeur bionique, je te laisse une semaine pour la convalescence et tu pourras quitter cet hôpital où tu as tant souffert. Tu l'auras, ta liberté. C'est vrai, des centaines de personnes guéries sont sorties de cet Enfer, alors pourquoi pas toi, hein? Les pauvres, leur vie maintenant en bonne santé doit être vraiment terrible. L'Institut a été leur pire expérience. »

Elle ne peut pas lui en vouloir de réagir ainsi. Après tout, présentée de cette façon, on dirait une révolutionnaire cachée qui agit seule dans son coin. Elle n'est pas la malheureuse, elle le sait. Ce n'est pas elle qu'elle veut sauver. Ange doit penser qu'il est le pire médecin du monde en ce moment.

« Je t'en prie, pars. Je ne voudrais pas que tu restes une seule seconde de plus avec ce médecin qui risque de te torturer. »

Elle ouvre les yeux et le découvre désignant la porte. Un étau lui serre le cœur et des billes de plombs enflent dans ses artères. Elle ne sait pas comment elle fait pour tenir encore. Pour être debout. Pour résister. Pour encaisser. Peut-être parce qu'elle a quelque chose à défendre ? Peut-être parce que son corps comprend que ce qui se joue actuellement a de la valeur et mérite d'être sauvé. Ce n'est pas en flanchant qu'Ophelia pourra défendre son morceau de pain.
Alors dans un calme olympien, sans bouger, elle prend une profonde respiration. D'abord, le rassurer.

« Ange, je ne pourrais jamais te remercier assez. Tu es la personne que je préfère le plus sur cette Terre. Tu m'as sauvé alors que je n'avais rien à te vendre. Dans ta grande générosité, toi qu'on voyait d'ailleurs comme un rapiat, tu m'as tendu la main et on ne se l'est jamais lâché. Si je suis aussi forte aujourd'hui c'est parce qu'en plus de me soigner, tu m'as aidé à me construire une armure. »

Elle cherche son regard, veut s'y ancrer, y prendre racine. Elle veut amorcer un mouvement, le toucher, lui montrer qu'elle n'a jamais été différente. Mais en même temps, elle craint de la casser entièrement en l'effleurant. Déjà un regard lui brise la voix, alors qu'en serait-il d'un contact ?
Elle se pince une mèche de cheveux puis, sans s'en rendre compte, se met nerveusement à tirer dessus. Elle ne sent même pas la douleur. La vraie souffrance est menaçante, au fond de son ventre. Le reste de son corps respire calmement.

« Mais la tienne d'armure, est-ce qu'elle est vraiment solide ? »

Il pourrait lui répondre derechef alors elle enchaîne assez vite.

« Tu me parles de la nourriture, tu me parles du confort, tu me parles des études et de l'avenir. Tu me parles des patients. Tu me parles de moi. Mais moi, c'est de tout le monde que je veux discuter. »
Elle laisse une pause, prenant de l'assurance. « Tu trouves ça normal qu'on t'aies forcé à tuer une enfant, et que le meurtre n'ai jamais été évoqué malgré les médias régulièrement présents ?Les parents auraient tout de même crié au scandale, surtout que leur fils est encore ici. Tu trouves ça normal une estrade pour punir publiquement et sadiquement une adolescente ? Tu trouves ça normal un asile pour sanctionner ceux qui parlent trop fort, comme ce fut le cas pour Alexander ? Quand la petite Loreleï, également, a été enfermée dans l'asile, tu penses vraiment que c'était pour une psychologie psychique ? Ce n'est pas le but d'un asile, pourtant, d'enfermer les fous ? Tu trouves ça normal cette chambre dans le fond du couloir ? Regarde-moi dans les yeux, et dis-moi que nous sommes tous en sécurité ici. »

Adèlys. Le gout de rouille dans sa bouche lui fait revoir cette trace sur le mur. Adèlys. Est-ce qu'elle va bien ?
Elle fait un pas vers lui, priant pour qu'il ne recule pas.

« Ange, je te raconte tout mais je veux être sûre que tu m'écouteras. »



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La Cannibale
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
AngeCo-dirigeant
Dim 23 Fév - 18:57
De toutes les réactions qu'elle aurait pu avoir, elle préfère rester calme. Je ne sais pas comment elle fait, surtout après avoir ouvert une porte vers une chambre ensanglantée. Bon sang, c'est vrai ça. A quelques mètres de ma chambre se trouve une autre avec des traces noires sur les murs, comme figée dans le temps. Quand je décide d'ignorer le sang qu'il y a sur mes mains, on m'envoie une scène digne d'un roman policier ou horrifique.
Tout ce que j'espère, au plus profond de moi, c'est que Donatien n'ait rien à voir avec ça. Mais comment puis-je espérer une telle chose quand en face de moi se trouve la personne en qui je plaçais une confiance aveugle et que c'est elle qui m'apprend l'existence de cette chambre qui est juste à côté de la mienne?
C'est comme si le monde se dérobe à nouveau sous mes pieds et que cette fois-ci, il n'y a personne pour me rattraper puisque celle qui le faisait auparavant est celle qui me fait chuter.

« Ange, je ne pourrais jamais te remercier assez. Tu es la personne que je préfère le plus sur cette Terre. Tu m'as sauvé alors que je n'avais rien à te vendre. Dans ta grande générosité, toi qu'on voyait d'ailleurs comme un rapiat, tu m'as tendu la main et on ne se l'est jamais lâché. Si je suis aussi forte aujourd'hui c'est parce qu'en plus de me soigner, tu m'as aidé à me construire une armure.  »

Ses paroles sonnent comme un adieu à mes oreilles. Je croise les bras, l'air sévère et froid. "Dans ma grande générosité", oui. Si grande que je ne sais même pas si elle n'en aurait pas profité pour fouiller dans mes affaires. Qu'est-ce qu'elle me cache encore, finalement?
J'ai envie de croire à son regard. Il me dit qu'elle est sincère, qu'elle est reconnaissante, qu'elle a toujours été amicale à mon encontre sans jamais se montrer avare. Et pourtant, Ophélia, pourrais-tu me dire pourquoi tu es là, dans ce bâtiment, à une heure pareille? Si tu n'avais pas frappé à ma porte, aurais-je su ce que tu faisais à deux pas de ma chambre, pendant que je dormais paisiblement en pensant que le monde tourne de la bonne façon?

« Mais la tienne d'armure, est-ce qu'elle est vraiment solide ? »

C'est mon dos qui réagit en premier. Il se raidit, comme si ma fierté tenait à ce que je me tienne droit pour lui montrer que mon armure est la plus solide de toute. Puis mes bras reçoivent cette rigidité qui arrivent jusqu'à mes phalanges. Enfin, ce sont mes pieds qui s'ancrent dans le sol, tel une statue figée impossible à mouvoir.
Mais mon visage, lui, montre ma perplexité. Je fronce les sourcils.
Finalement, je me demande si on parle de la même chose, elle et moi.
Je m'apprête à l'interrompre mais elle reprend trop rapidement pour me laisser le temps d'ouvrir la bouche :

«  Tu me parles de la nourriture, tu me parles du confort, tu me parles des études et de l'avenir. Tu me parles des patients. Tu me parles de moi. Mais moi, c'est de tout le monde que je veux discuter. »

Elle n'est pas une candidate aux présidentielles voulant obtenir les votes du peuple pour arborer le titre de Chef du Gouvernement, alors à quoi est-ce qu'elle joue? "C'est de tout le monde que je veux discuter"? Elle veut tellement la liberté qu'elle pense même aux médecins et employés ici maltraités? A quel point cet endroit est pourri, c'est ça?
Je fais un pas en arrière.

« Tu trouves ça normal qu'on t'aies forcé à tuer une enfant, et que le meurtre n'ai jamais été évoqué malgré les médias régulièrement présents ?Les parents auraient tout de même crié au scandale, surtout que leur fils est encore ici. Tu trouves ça normal une estrade pour punir publiquement et sadiquement une adolescente ? Tu trouves ça normal un asile pour sanctionner ceux qui parlent trop fort, comme ce fut le cas pour Alexander ? Quand la petite Loreleï, également, a été enfermée dans l'asile, tu penses vraiment que c'était pour une psychologie psychique ? Ce n'est pas le but d'un asile, pourtant, d'enfermer les fous ? Tu trouves ça normal cette chambre dans le fond du couloir ? Regarde-moi dans les yeux, et dis-moi que nous sommes tous en sécurité ici. »

J'entends ce qu'elle dit. Mais j'ai du mal à assimiler les informations. Et surtout, elle me montre qu'elle est très mal renseignée. Et honnêtement, ça me peine.
Elle fait un pas en avant.

« Ange, je te raconte tout mais je veux être sûre que tu m'écouteras. »

Inspiration, expiration. Je regarde le sol, je regarde mes pieds. Il fait nuit, je devrais être en train de dormir. D'ailleurs, j'aimerais croire être en train de rêver, enfin de cauchemarder. Mais mes pieds sont si ancrés dans le sol qu'un rêve n'est même plus permis dans cette réalité.
Je relève mon regard vers elle et je secoue doucement la tête, presque désolé pour elle.

- Personne ne m'a forcé à appuyer sur la détente. D'ailleurs, Donatien a été très clair, si je devais tirer, ce devait être dans le ciel, pas sur elle. Et si c'était parvenu jusqu'aux média, je serai en prison à l'heure qu'il est. Donatien m'a sauvé de mon impulsivité. Il a sauvé les centaines de patients ayant besoin de soins. Et à cause de ma bêtise, ils auraient tous du rentrer chez eux car les services militaires auraient fermé cet endroit. A cause de moi.

Je tente d'être aussi calme que possible. Mais ma gorge serrée me prouve que je ne le suis pas autant que je le voudrais.
Je m'humidifie les lèvres :

- Pour l'estrade, non je ne trouve pas ça normal. D'ailleurs j'ai puni Donatien par rapport à ça. Il est démis de ses fonctions tant que son thérapeute ne le juge pas apte à reprendre du service. D'ailleurs, Amalia s'en est mieux sortie que Loreleï si je ne m'abuse. Quand à Alexander, il a enfreint le règlement comme sa médecin, et il est resté une semaine à l'Asile. Le pauvre, ça a du être horrible une semaine hors de son petit confort. Et si Loreleï a été enfermé, c'est parce que je l'ai demandé.

Je soupire, me souvenant de cette discussion dans le bureau de Donatien. Où j'ai tiré une balle dans la jambe de Maya McKenzie. Où j'ai failli violer Loreleï d'ailleurs.
Je ferme les yeux, chassant cette image de mon esprit. Puis je les rouvre, la regardant une nouvelle fois. En face de moi, c'est une toute autre personne. Mais ce n'est pas Ophélia.

-On ne fait pas toujours les bonnes décisions, et quand c'est le cas, on essaie de faire en sorte de faire le moins de casse possible. Et c'est se comporter en adulte. Tu veux discuter de tout le monde? Qu'as-tu à dire dans ce cas quant aux employés? Tu vas également prétendre qu'ils sont mal loti ici? Quant à la chambre....

Je fronce les sourcils. Je ne sais pas quoi dire quant à la chambre. Mais je sais quoi lui demander à son sujet.

- J'aimerai savoir comment tu étais au courant de cette chambre. J'aimerais savoir si tu m'utilises comme excuse pour te rendre ici illégalement, sans que je ne t'ai donné mon aval. J'aimerais savoir combien de fois tu m'as utilisé, ou combien de fois tu m'as menti. J'aimerais savoir si je peux te faire confiance.
Ange
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
La CannibaleCo-dirigeante
Mer 4 Mar - 11:38
L'heure aux révélations
Ophelia & Ange



Il ne m'écoutera pas.
A le voir ainsi baisser la tête, Ophelia comprend petit à petit qu'Ange n'est pas dans les bonnes dispositions. Après tout, il vient lui aussi d'ouvrir la porte du fond du couloir. Il pense, à tort, qu'elle est une traîtresse. Elle ignore quel chemin de déduction il s'est fait pour penser cela d'elle...
Le goût du sang dans sa bouche s'intensifie alors qu'Ophelia se mord de plus belle. Pourquoi a-t'elle voulu lui dire la vérité ? Elle aurait dû lui mentir, lui faire croire qu'elle voulait lui rendre visite mais que ce débile d'Aeden l'avait suivi, et que forcément ils ont été repéré. Elle aurait justifié son teint blafard et ses yeux exorbités par sa pathologie, espérant qu'une crise d'angoisse lui coupe la parole.
Mais elle ne sait pas lui mentir.

« Personne ne m'a forcé à appuyer sur la détente. D'ailleurs, Donatien a été très clair, si je devais tirer, ce devait être dans le ciel, pas sur elle. Et si c'était parvenu jusqu'aux média, je serai en prison à l'heure qu'il est. Donatien m'a sauvé de mon impulsivité. Il a sauvé les centaines de patients ayant besoin de soins. Et à cause de ma bêtise, ils auraient tous du rentrer chez eux car les services militaires auraient fermé cet endroit. A cause de moi. »

Tant mieux ! Ange ne voit pas qu'il faut fermer cet endroit, ou le reconstruire de l'intérieur. Il est le directeur, il a toutes les clés en mains, mais il ne sait pas quelle porte ouvrir.
Il ne l'écoutera pas. Pas ce soir. Elle va devoir le laisser là, comme une garce, avec la plaie béante qu'elle vient de lui causer ? Après tout, que va-t'il bien pouvoir dire, pour la mettre à l'asile ? Quelle preuve a-t'il de sa trahison ?

« Pour l'estrade, non je ne trouve pas ça normal. D'ailleurs j'ai puni Donatien par rapport à ça. Il est démis de ses fonctions tant que son thérapeute ne le juge pas apte à reprendre du service. D'ailleurs, Amalia s'en est mieux sortie que Loreleï si je ne m'abuse. Quand à Alexander, il a enfreint le règlement comme sa médecin, et il est resté une semaine à l'Asile. Le pauvre, ça a du être horrible une semaine hors de son petit confort. Et si Loreleï a été enfermé, c'est parce que je l'ai demandé. »
« Tu as déjà fais un tour à l'asile ? Tu trouves ça pédagogique comme sanction ? Et un asile c'est pour les fous, par définition. Alexander n'a pas été fou, ni été traité pour démence là-bas. »

Par contre, si Ange trouve ça normal de mettre les patients à l'asile... Elle sert le poing. Il ne voit rien. C'est aberrant d'être aussi aveugle. Il n'a pas tort sur sa réaction par rapport à monsieur Elpida, mais le reste de son discours sonne si cruel. Ophelia a du mal à imaginer que c'est Ange, son Ange, qui s'adresse à elle. Quand elle pense qu'elle a été là pour lui, qu'elle a bien dû être la seule à être là pour lui, lorsque tout le monde lui tournait le dos en le traitant d'assassin. Toutes ses nuits à rire avec lui, à l'écouter se confier et à lui ouvrir son cœur aussi. Pourquoi dans ces six ans, Ange ne retient qu'un négatif qu'il s'imagine ? Pourquoi il ne voit pas le positif qui a vraiment existé ?
Pourquoi est-ce que elle aussi elle n'a pas le droit de craquer ?

« On ne fait pas toujours les bonnes décisions, et quand c'est le cas, on essaie de faire en sorte de faire le moins de casse possible. Et c'est se comporter en adulte. Tu veux discuter de tout le monde? Qu'as-tu à dire dans ce cas quant aux employés? Tu vas également prétendre qu'ils sont mal loti ici? Quant à la chambre.... »

Pourquoi est-ce qu'elle aussi n'a pas le droit de craquer ?

« J'aimerai savoir comment tu étais au courant de cette chambre. J'aimerais savoir si tu m'utilises comme excuse pour te rendre ici illégalement, sans que je ne t'ai donné mon aval. J'aimerais savoir combien de fois tu m'as utilisé, ou combien de fois tu m'as menti. J'aimerais savoir si je peux te faire confiance. »

Il tourne autour du sujet sans aborder ce qui compte vraiment. Ophelia avait oublié l'égo de cet homme. Voilà pourquoi elle n'a jamais pu tomber amoureuse de lui : il est trop imbu de lui-même, trop enfermé dans son monde qu'il croit juste, il joue les durs mais au final il est manipulé par tout le monde, et sa vision de l'institut ne corrèle pas avec celle d'Ophelia.
Alors elle qui était restée droite, enracinée au sol pour ne pas perdre pied, elle qui avait voulu calmer les choses, elle qui tentait d'atteindre Ange mais lui qui lui renvoyait tout au visage ne pensant qu'à une trahison qui n'a pas existé ... Bordel, si leur relation était vraiment solide il aurait voulu l'écouter, il lui aurait dit Ophelia, je suis perdu... Normalement je te fais confiance mais là ... S'il te plaît explique-moi, dis-moi que j'ai tort.. Qu'elle idée d'avoir voulu protéger ce roi qui ne pense qu'à son trône et si sa couronne brille assez.
Alors, contenant de son mieux l'explosion, Ophelia sort de sa position de statue, se fichant bien maintenant de réveiller ceux qui dorment.

« Putain Ange, tu ne comprends pas qu'Adèlys a sûrement assassinée dans cette pièce et tout ce qui compte pour toi, là, maintenant, c'est si je t'ai trahi alors que ça fait six ans qu'on se connaît toi et moi ! Tu me connais mieux que moi-même, tu as déjà les réponses à tes questions ! »

C'est lui qui a écrasé le nom de la Cannibale pour faire naître Ophelia. C'est lui qui lui a façonné cette personnalité de guerrière puisque, lorsqu'il l'a recueilli, elle n'était qu'une fleur fragile et pleurnicharde.
Les larmes aux bords des yeux après avoir dit à voix haute la peur qu'Adèlys ait été tué, Ophelia renifle bruyamment.

« C'est pour ça que tu te fais marcher dessus Ange, parce que ton sens des priorités te fais des défauts. Tu ne crois pas que là, il y a plus important ? Il y a certainement un putain de meurtrier ici, et si on y réfléchit bien, il est sûrement en train de dormir juste à côté. Et c'est ce même mec qui t'as donné le flingue. Ce même mec qui t'as laissé quand Loreleï est morte. Ce même mec qui est un des dirigeants de l'Institut depuis des années. »

Est-ce qu'un chemin de pensées se fait dans l'esprit d'Ange ? Est-ce qu'il pourrait comprendre ?
Ophelia n'arrive même plus à s'en soucier. Elle a l'image d'Adèlys certainement torturée dans cette pièce. Cette fille a vécu quasiment toute sa vie ici, et quand elle a enfin eu l'espoir de repartir, quand elle allait enfin être libre, elle a finalement ...
Des larmes roulent le long de ses joues. Et personne n'aurait été au courant de sa mort ? Personne n'a enterré Adèlys ? Personne n'a rendu hommage à la vie qu'elle a vécu ? Comme si elle n'avait jamais existé ?
Dites-moi qu'Adèlys est encore vivante, pitié.

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La Cannibale
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
AngeCo-dirigeant
Dim 8 Mar - 12:39
Moi qui me demandait comment elle faisait pour rester calme, la voilà qui commence à exploser. Elle hausse le ton, à deux doigts de hurler. Je fronce les sourcils et recule encore d'un pas. C'est rare de la voir s'énerver, alors je ne sais pas trop si elle est du genre violente ou non. J'imagine qu'elle ne l'est pas, mais il faut toujours prendre des précautions.

« Putain Ange, tu ne comprends pas qu'Adèlys a sûrement assassinée dans cette pièce et tout ce qui compte pour toi, là, maintenant, c'est si je t'ai trahi alors que ça fait six ans qu'on se connaît toi et moi ! Tu me connais mieux que moi-même, tu as déjà les réponses à tes questions ! »

Mon sang commence doucement à bouillonner. Elle pense vraiment que la chambre d'à côté ne me préoccupe pas?! Que je ne suis pas au courant de son existence depuis des jours, peut-être des semaines, et que je vis comme une fleur alors que quelqu'un a sûrement vécu ses derniers instants dans cette pièce, à deux pas de là où je dors comme un bébé?
Si cette personne a vraiment été tué, et qui est très probablement Adèlys Valcourt, alors je préfère me concentrer sur les personnes qui sont encore en vie. Si elle est morte, c'est déjà trop tard pour elle.

« C'est pour ça que tu te fais marcher dessus Ange, parce que ton sens des priorités te fais des défauts. Tu ne crois pas que là, il y a plus important ? Il y a certainement un putain de meurtrier ici, et si on y réfléchit bien, il est sûrement en train de dormir juste à côté. Et c'est ce même mec qui t'as donné le flingue. Ce même mec qui t'as laissé quand Loreleï est morte. Ce même mec qui est un des dirigeants de l'Institut depuis des années. »

Je ferme les yeux. Parce qu'on ne peut pas être deux à exploser en même temps. Alors je tente de me calmer. Je prends une inspiration, puis observe Ophélia. Putain. Quelle situation de merde. J'ai juste envie de tout bazarder, limite de me dénoncer à la police pour avoir des vacances en prison, ne plus parler à qui que ce soit. Dès que quelque chose va bien dans ma vie, je me rends compte que c'est encore plus la merde qu'auparavant. Je n'ai pas un instant de répit.
J'essaie de contenir toutes les mauvaises émotions qui grouillent en moi, tels des insectes me dévorant de l'intérieur.
Gérer Donatien, gérer Amalia, gérer Victor, gérer l'Institut, gérer cette chambre, gérer mes patients, me gérer, tout gérer. Et finalement, je ne gère absolument rien.

- Parce que tu crois que je n'y ai pas pensé? Donatien, un de mes amis les plus chers, est un malade mental qui installe des estrades pour torturer des gens en public et a probablement causé la mort de sa patiente. Une personne en qui j'avais placé ma confiance, et je me rends compte de quoi, hein? Qu'il vit à deux pas de moi, qu'une putain de chambre où quelqu'un est mort depuis longtemps est à côté de la mienne, là où je dors. Tu penses sérieusement que je me sens comment ?!

J'essaie vraiment, je le jure. Rester calme, respirer, prendre le temps d'assimiler les informations, accepter et analyser ce qu'il se passe, réagir de la meilleure des façons. Mais en face de moi, on me dit que je suis faible, que je me fais marcher dessus, et c'est cette même personne qui, il y a un an, me réconfortait.
J'en peux plus.

- Tu as toutes les responsabilités que j'ai actuellement? Tu as du gérer Donatien et son estrade? Non. Tu as du gérer Victor et ses élans de diva? Non. Tu as à gérer un Institut tout entier? Tu as à gérer cette chambre? Non plus, parce que c'est à moi de le faire. Et toi, ce ne sera jamais ton rôle. Adèlys est probablement morte dans cette chambre, et tu sais quoi? Tu n'aurais jamais du le découvrir, tu n'as pas à t'en soucier parce que c'est mon problème et pas le tien. Tu veux savoir quelles sont mes priorités? Tout. Absolument tout. Tu es aussi importante que l'Institut si ce n'est plus. Et si Donatien est capable de ce genre de trucs de psychopathe, ça veut dire que je ne le connaissais pas tant que ça. Tu penses que je me sens comment? Si mon meilleur ami est finalement pas la personne que je croyais, qui me dit que tu es la personne que je crois aussi? Alors putain Ophélia, là c'est à toi que je cause, à minuit passé, donc c'est toi ma priorité oui. Qu'est-ce que tu branlais dans cette chambre alors que t'es putain de sensé de dormir merde !

Je frappe dans le mur, inconsciemment. J'ai besoin de quelque chose sur lequel me rattraper, parce que tout s'effondre. Je n'ai jamais rien gérer, je tente de faire de bonnes choses pour l'Institut et on me file une morte, un psychopathe, un médecin qui kidnappe sa patiente, et je dois faire en sorte que tout se passe bien. On dirait que Donatien m'a refilé toutes les vieilles merdes possible et me dit :"Débrouille-toi avec".
Mon meilleur pote va peut-être me tuer dans mon sommeil. Adèlys c'était limite son Soleil, et elle est morte. Alors qu'elle devrait être chez elle. Le pire, c'est que c'est moi qui devra avoir une conversation avec lui pour savoir où il a mis le putain de corps d'Adèlys.

Et c'est là que ça me frappe. S'il avait l'air si déprimé, c'était peut-être à cause de ça. Peut-être parce qu'elle est partie, que c'est de sa faute et qu'il se sent coupable.

Putain. Putain.

C'est aussi pour ça qu'il ne voulait pas m'en parler?
Oh putain. Mon pote est un meurtrier. On fait une belle brochette de connards qui tuent des gamines...
Ange
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
La CannibaleCo-dirigeante
Ven 20 Mar - 12:13
L'heure aux révélations
Ophelia & Ange



Alors qu'elle tente de contenir ses tremblements, Ange ferme les yeux. A croire qu'ils se synchronisent : quand l'un monte, l'autre descend. Et si l'un ressent le besoin d'exploser, alors l'autre saura intérioriser ses émotions. Au fond, ils ne veulent pas se blesser. Et là, maintenant, Ophelia ferait tout pour revenir en arrière, choisir d'autres mots, tenter une nouvelle approche. Mais elle a raté. Elle na pas su protéger Ange, et elle n'a pas su protéger leur relation. Elle l'a perdu, et peut-être pour toujours.
Les larmes lui montent aux yeux en y pensant. Elle a du mal à imaginer qu'ils sont vraiment face à face, à se déchirer mutuellement. Si seulement elle avait agi autrement, si seulement elle n'avait pas été égoïste, si seulement elle aussi avait revu ses priorités... Elle avait voulu jouer au sacrifice au prix de la vérité, elle récolte ce qu'elle a semé.

« Parce que tu crois que je n'y ai pas pensé? Donatien, un de mes amis les plus chers, est un malade mental qui installe des estrades pour torturer des gens en public et a probablement causé la mort de sa patiente. Une personne en qui j'avais placé ma confiance, et je me rends compte de quoi, hein? Qu'il vit à deux pas de moi, qu'une putain de chambre où quelqu'un est mort depuis longtemps est à côté de la mienne, là où je dors. Tu penses sérieusement que je me sens comment ?! »

Elle aurait pu se taper le front. Il revient encore à lui et à ses relations alors qu'elle lui supplie d'agir là maintenant pour Adèlys. De plus, il est en train de cracher combien il est manipulé, ce qu'Ophelia cherche à lui faire comprendre depuis le début de la conversation, mais il semble l'accepter quand même. Comme si être une victime ne le dérangeait pas, au final.

« Tu as toutes les responsabilités que j'ai actuellement? Tu as du gérer Donatien et son estrade? Non. Tu as du gérer Victor et ses élans de diva? Non. Tu as à gérer un Institut tout entier? Tu as à gérer cette chambre? Non plus, parce que c'est à moi de le faire. Et toi, ce ne sera jamais ton rôle. »

Son nez lui pique, alors elle le ressuie grossièrement avec sa manche. Bien sûr qu'elle sait le poids qui pèse sur ses épaules, bien sûr qu'elle a conscience du monstrueux travail qu'on lui a imposé du jour au lendemain, du piège qu'on lui a tendu. Et c'est pour cela qu'elle a toujours été là, qu'elle venait encore la nuit, qu'elle lui prenait la main quand elle le sentait trop tendu, qu'elle faisait le pitre pour lui faire changer les idées. C'est parce qu'elle sait qu'il a du mal à se décharger de la pression constante qu'elle a voulu solidifier leur relation plus que jamais.
Et elle sait aussi que ce n'est pas son rôle de gérer l'Institut. Mais au fond, en gérant Ange, n'a-t-elle pas eu sa part de responsabilité ? Si elle n'avait pas été là, comment serait Ange aujourd'hui ? Si elle n'avait pas été là lorsqu'il a tiré sur Loreleï, où en serait-il ?
Il serait plus heureux. Regarde, c'est parce que tu as été trop présente que vous en êtes là.
Si elle n'avait pas voulu égoïstement garder Ange à ses côtés, est-ce qu'il serait heureux aujourd'hui ? Il n'est qu'un connard égocentrique, mais il n'en reste pas moins la personne la plus attentionnée qu'Ophelia n'ait jamais rencontré. Il a été son héros quand elle cherchait un prince, et elle est restée la demoiselle en détresse. Leur relation est asymétrique, et c'est pour cela qu'elle explose aujourd'hui. Le héros est en détresse et la demoiselle a voulu revêtir une cape.

« Adèlys est probablement morte dans cette chambre, et tu sais quoi? Tu n'aurais jamais du le découvrir, tu n'as pas à t'en soucier parce que c'est mon problème et pas le tien. »
« Comment oses-tu ? Adèlys était-»
« Tu veux savoir quelles sont mes priorités? Tout. Absolument tout. », la coupe-t-il.

Elle renifle bruyamment, encaissant le coup comme si c'était une lame plantée dans le cœur. Ça lui chatouille dans la poitrine et gronde dans sa tête. Adèlys était ... une bonne camarade. Au final, elles adoraient se détester. Comment peut-il oser lui balancer que la potentielle mort d'Adèlys n'est pas son problème ? N'a-t-elle pas un deuil à faire ? Doit-elle effacer Adèlys de sa vie comme si elle n'avait jamais existé ? Alors qu'elle a été une des premières personnes avec qui Ophelia discutait de façon régulière... Si elles avaient attendues encore un peu, peut-être auraient-elles été amies.
C'est la phrase de trop. Elle en veut à Ange de l'éloigner d'Adèlys aussi facilement. Elle tourne la tête et tire sur une mèche blonde, essayant de retenir la tempête qui balaie ses émotions. Après tout, Ange n'a pas fini de lui faire mal.

« Tu veux savoir quelles sont mes priorités? Tout. Absolument tout. Tu es aussi importante que l'Institut si ce n'est plus. Et si Donatien est capable de ce genre de trucs de psychopathe, ça veut dire que je ne le connaissais pas tant que ça. Tu penses que je me sens comment? Si mon meilleur ami est finalement pas la personne que je croyais, qui me dit que tu es la personne que je crois aussi? Alors putain Ophélia, là c'est à toi que je cause, à minuit passé, donc c'est toi ma priorité oui. Qu'est-ce que tu branlais dans cette chambre alors que t'es putain de sensé de dormir merde ! »

Le pire c'est qu'elle comprend maintenant pourquoi il est aussi atteint, elle comprend pourquoi il saigne à son tour, et elle comprend pourquoi il a tant besoin de la vérité. Elle refuse de lui dire, surtout dans ces conditions, surtout quand lui ne la comprend pas, surtout quand lui se donne toutes les responsabilités et la rabaisse à son rang de demoiselle en détresse. A croire qu'il veut prendre toutes les responsabilités, même celles qui vont contre lui. Putain de complexe du héros.
Elle tourne le regard vers lui, les globes oculaires lacérés de lignes rouges tant elle se retient de fondre en larmes. Il a besoin d'elle autant qu'elle a besoin de lui. Leur relation a changé en cinq ans et elle ne veut plus pleurer jusqu'à se déshydrater comme elle le faisait avant.

« Si c'est ce dont tu as besoin, alors soit. »

De toute façon, il se fiche bien de ce qu'elle ressent maintenant. Il veut juste sa putain de précieuse vérité. Ophelia est si confuse qu'elle n'arrive plus à penser. D'un côté, elle a l'impression qu'il l'adore et a juste besoin d'être rassuré, de l'autre on dirait qu'il veut juste pouvoir faire son job de directeur à responsabilités correctement en n'en ayant rien à foutre des émotions d'Ophelia.
Amère et distante, elle prend une profonde respiration.

« A force de venir ici, j'ai été intriguée par cette porte. De la curiosité, rien de plus. Et ce gars, Aeden, il m'a dit qu'il connaissait bien Adèlys et qu'il avait trouvé un mot qu'elle avait laissé, comme une énigme. Pour la faire courte, il a voulu aller dans sa chambre pour résoudre l'enquête mais il n'a jamais su entrer. Il m'a demandé de l'aide et je lui ai parlé de cette porte sans vraiment y croire. Insouciante, je me suis simplement faufilée du mieux que je pouvais avec lui. Et là ... »

Elle marque une pause, essayant d'ignorer les visions qui lui reviennent.

« J'en reviens pas que tu aies si peu confiance en moi. Je n'ai pas besoin de toi pour faire ce genre de choses, je sais me débrouiller toute seule. »

Elle sous-entend qu'elle n'a pas à l'utiliser comme il l'en accuse pour pouvoir entrer la nuit ici, mais l'entendra-t-il ? Après tout, ce soir il n'écoute que ce qu'il veut. Elle traverse la chambre, se retrouvant près d'Ange, franchissant le seuil et se trouvant dans le couloir. Il veut qu'elle parte une fois qu'il a entendu sa vérité ? Bien, la patiente se pliera aux ordres du directeur.
Face à lui, bien plus proche que depuis le début de leur joute, elle est déboussolée. Ses lèvres tremblent et la mèche qu'elle torture depuis tout à l'heure finit par perdre des cheveux.

« Tu as eu ce que tu voulais : la vérité. Pour autant, ça ne nous sauve pas. »

Elle amorce un mouvement pour partir. Faire le deuil d'Adèlys n'allait pas être simple, mais faire le deuil d'Ange s'avérera impossible.
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La Cannibale
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
AngeCo-dirigeant
Sam 28 Mar - 12:51
En parlant de connards qui tuent des gamines, peut-être que je me fourvoie. Je veux dire... Je n'ai pas voulu tuer Loreleï Hexe, jamais. C'était un accident, totalement involontaire. Alors, si c'était le cas pour Donatien? Peut-être que ça a simplement dérapé, puis que c'est devenu incontrôlable jusqu'au point de non retour.
Mais ça n'explique pas ce qu'elle faisait encore là. Adèlys Valcourt aurait du partir à sa majorité, c'était ce qu'elle voulait. Enfin, je suppose? Donatien ne m'a jamais rien dit de plus à ce sujet.

J'ai le cerveau à surchauffe. J'arrive plus à réfléchir, à faire en sorte que mes pensées soient cohérentes entre elles. J'essaie de tout gérer en même temps, et j'échoue lamentablement. Je veux juste retourner à une vie simple putain, où j'ai pas à gérer des gamines mortes chaque année.

« Si c'est ce dont tu as besoin, alors soit. »

Je ne sais même plus ce dont j'ai besoin en réalité. Il est une heure du matin passée, je suis fatigué, je passe mes journées à remplir de la paperasse, à examiner des patients, à gérer les ex-Directeurs et médecins mégalomanes, à essayer de m'occuper de ma vie sociale aussi, et là je dois gérer ça. Si je fais pas un burn-out à la fin du mois c'est un putain de miracle.
Je me passe les mains sur mes yeux pour tenter de me réveiller, de voir qu'en face de moi c'est Ophelia, et que potentiellement elle aussi a des problèmes.

J'essaie de me repasser cette discussion dans ma tête, et ignorer ce que j'ai vu plus tôt qui m'a plus ou moins fait requestionner toute ma vie. Je pense au fait qu'Ophelia n'est qu'une jeune fille qui peut faire des conneries, surtout à cet âge. Qu'elle a été bouffé par sa maladie depuis qu'elle est née et qu'elle a commencé à vivre il y a seulement quelques années.
Finalement qui suis-je pour lui en vouloir pour mettre un peu de piment dans sa vie?
Mais là, c'est Ange qui parle.

« A force de venir ici, j'ai été intriguée par cette porte. De la curiosité, rien de plus. Et ce gars, Aeden, il m'a dit qu'il connaissait bien Adèlys et qu'il avait trouvé un mot qu'elle avait laissé, comme une énigme. Pour la faire courte, il a voulu aller dans sa chambre pour résoudre l'enquête mais il n'a jamais su entrer. Il m'a demandé de l'aide et je lui ai parlé de cette porte sans vraiment y croire. Insouciante, je me suis simplement faufilée du mieux que je pouvais avec lui. Et là ... »

Et pour le Directeur, ça c'est une information importante. Pourquoi les patients voudraient entrer dans une chambre fermée et qui accueillera bientôt un nouveau patient? "Résoudre une enquête"? Et Ophelia l'y a aidé, à briser le règlement?
Combien de patients tentent d'entrer dans la chambre d'autres? Combien de patients ne respectent pas le règlement? Si moi et Ophelia avons une relation, qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas le cas d'autres? Beaucoup de patients sont proches de leur médecin, et l'écart d'âge n'est pas forcément énorme. A force de côtoyer les mêmes personnes, on peut finir à...
Et puis, si Ophelia m'utilise pour entrer dans le Bâtiment du personnel qui lui est strictement réservé, alors qui me dit que d'autres n'utilisent pas leur médecin ou un prétexte de santé pour y entrer?

D'un côté, il y a moi, qui veut juste préserver ma relation avec Ophelia parce que c'est l'une des plus belles si ce n'est la plus belle que j'ai eu dans ma vie. De l'autre, il y a le Directeur, qui doit faire en sorte de punir ce qui doit l'être et qui doit faire régner l'ordre et la discipline. Ce n'est pas le rôle des patients de faire des cabrioles pour découvrir si une patiente est oui ou non morte. Ce n'est pas leur rôle de créer "la liberté". S'ils sont enchaînés ici, c'est pour qu'ils puissent voler de leurs propres ailes plus tard.

« J'en reviens pas que tu aies si peu confiance en moi. Je n'ai pas besoin de toi pour faire ce genre de choses, je sais me débrouiller toute seule. »

Non, justement. Et c'est parce qu'elle peut mourir à chaque instant qu'elle ne peut pas se débrouiller seule. C'est parce que sa vie est en danger qu'elle devrait être interdite de sortir de sa chambre. C'est parce que son coeur peut lâcher à tout moment que se faire subir des traumatismes n'est pas une bonne idée.

J'ai envie de chialer, fait chier. Je sais pas quoi faire ni qui écouter.

« Tu as eu ce que tu voulais : la vérité. Pour autant, ça ne nous sauve pas. »
- Ophelia.

En fait, je sais exactement ce que je dois faire. Pour me sauver moi-même. Ce que j'aurais du faire depuis longtemps. Et dire que je viens seulement de percuter, c'est affolant. C'était une solution qui m'était inenvisageable, et là ça me saute aux yeux.

J'inspire un coup, parce que même pour moi c'est difficile à imaginer.

- Il n'y a rien à sauver puisqu'il n'y a rien en péril, Ophelia. Si à chaque conversation compliquée tu termines une relation, c'est ta vie sociale qui risque d'en pâtir.

Je retarde le moment où je dois le dire parce que ça deviendra réel. Et honnêtement, je n'en ai aucune envie.
Je regarde le sol, l'air déboussolé et attristé.

J'inspire une seconde fois, puis je la regarde.

- Finalement, t'as peut-être raison sur un point. La semaine prochaine, je te fais la transplantation, je reste un mois pour ton suivi et ensuite, je partirai de l'Institut définitivement.
Ange
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 5 Avr - 16:23
L'heure aux révélations
Ophelia & Ange



Ange et Ophelia c'est fini.
Cette relation n'existe plus. Du moins, plus dans sa forme initiale. Ils ne sont plus des amants interdits dont le quotidien se résume à des nuits torrides, des fous rires incontrôlables et des confidences qui soignent. Désormais ce sont deux êtres qui s'aiment sans savoir quoi faire de leur attachement. C'est pour cela qu'Ophelia veut partir. Elle ne s'attarde plus, ne s'attache plus. Ce qui compte, c'est la Révolution. Ce qui compte, ce sont les autres.

« Ophelia. »

Elle s'arrête dans son élan, le dos tourné à Ange. Sa parole était comme un lasso l'ayant capturée. Elle ne bouge plus, prise au piège par son putain de médecin. Elle ne veut plus le blesser, elle ne veut plus qu'être sa patiente, qu'il la sauve comme est censée être leur relation. Mais elle ne sait pas lui résister. Elle ne sait pas l'effacer.

« Il n'y a rien à sauver puisqu'il n'y a rien en péril, Ophelia. Si à chaque conversation compliquée tu termines une relation, c'est ta vie sociale qui risque d'en pâtir. »

Une conversation compliquée ? Pour lui ce n'est rien d'autre qu'une conversation compliquée ? Alors qu'elle a l'impression que son monde s'effondre, qu'il ne veut plus d'elle. N'a-t-il pas saisi les enjeux ?
Elle finit par se retourner lentement vers lui, suspicieuse. La tempête s'est calmée, les vagues sont retombées. L'ambiance est à la fois pesante et légère. Pesante parce qu'il y a encore les fantômes de leurs émotions tourmentées qui hantent la pièce, et légère parce que l'espoir revient. La vérité, celle de la sincérité de leurs sentiments, prend plus de place que la peur. Ange a désormais toute l'attention d'Ophelia.

« Finalement, t'as peut-être raison sur un point. Dès que je peux, je te fais la transplantation, je resterai un mois pour ton suivi et ensuite, je partirai de l'Institut définitivement. »

Elle ferme les yeux, accusant le coup. Tout tourne au ralenti. Ses sens diminuent. Elle entend un sifflement strident dans ses oreilles qui l'empêche de penser.
C'est la meilleure chose qu'il puisse faire. Ange doit partir pour être heureux, c'est ce qu'elle lui a toujours souhaité. Et sans Ange ici, la Révolution sera moins compliquée. Ophelia pourra s'épanouir avec le Génie sans se soucier de sa relation avec son médecin. Elle pourra avancer dans la bataille sans craindre que quelqu'un s'en prenne au meurtrier de Loreleï. C'est de loin la meilleure décision qu'il ait prise.
Mais Ophelia tombe sur les genoux, ses jambes ne supportant plus le poids qui l'écrase depuis qu'elle a ouvert la porte de la chambre. Elle enfouit son visage entre ses mains et pleure enfin. Les sanglots sont bruyants, les larmes coulent à flot et la morve étouffe dans ses narines. Sa voix est brisée tandis que ses gémissement envahissent le couloir. Comment pourra-t-elle vivre sans Ange ? Comment peut-il la laisser seule ? Elle est perdue sans lui. Elle ne peut rien faire. Elle veut son bonheur mais elle refuse catégoriquement qu'il l'abandonne.
Elle sort sa tête du puits formé par les paumes de ses mains et la lève vers son médecin. Ses joues sont rouges, ses mèches sont collées à son visage, et les larmes ont rendu le bleu de ses yeux plus brillants. Entre deux hoquets, elle arrive à s'exprimer.

« Je suis ... heureuse pour toi. C'est ... une bonne ... décision ... »

Avant de fondre en larmes à nouveau.
Il partira après l'avoir sauvé de son horrible pathologie. Il partira après lui avoir insufflé une nouvelle vie. Et il ira se trouver une femme charmante. Il l'épousera, ils feront trois enfants, il sera un père idéal. Il sera reconnu dans son travail comme le meilleur chirurgien. Plus personne ne pourra le manipuler. Plus rien ne l'atteindra. Il va s'endurcir. Il sera le meilleur dans son domaine.
Mais il l'oubliera. Il oubliera la chouineuse d'Ophelia. Il n'aura pas le temps de l'appeler, de lui rendre visite. Il devra s'occuper de ses enfants, de sa femme, de sa vie. Vie dont elle ne fera plus partie. Il n'aura plus besoin d'elle. Mais elle, elle aura toujours besoin de lui.

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La Cannibale
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
AngeCo-dirigeant
Dim 5 Avr - 17:19
Je ne sais absolument pas à quelle réaction je dois m'attendre. Elle a l'air de rester calme, ce qui  n'est franchement pas plus mal. Après tout ce qu'il se passe, avec tous nos états d'âme, j'aspire à un peu de tranquillité.
Mais j'aurais du m'en douter. Je viens de dire à ma meilleure amie, ma sœur, que j'allais partir, et la voir s'effondrer comme ça me paraît on ne peut plus logique.
Je déglutis et je laisse couler des larmes moi aussi. Parce qu'elle va me manquer, mais vraiment. Ne plus pouvoir la voir tous les jours, lui parler tous les jours, l'écouter reprendre goût à la vie, la voir s'épanouir, tomber amoureuse...
Et il n'y a pas qu'elle qui va me manquer. Donatien (oui, même ce malade mental), Hyppolite, Agnès, Jemma, Kheidra (mes deux petites chipies préférées)... Tant de personnes à qui je tiens et que je ne verrais plus jamais... Enfin, pas plus jamais...
Non. Pas plus jamais. Je les reverrai.

Je passe mes mains sur mon visage pour le sécher, tenter de m'apaiser parce que même pour moi c'est nouveau. Ce sont mes rêves initiaux que je laisse de côté, et honnêtement c'est presque pas plus mal. Mes objectifs c'était de devenir riche et d'avoir le pouvoir. Je pense valoir mieux que ça.

Quand je retire mes mains, c'est le visage rougi et humide d'Oph que je vois. Et d'une voix tremblante que j'ai très rarement entendue, elle me dit :

« Je suis ... heureuse pour toi. C'est ... une bonne ... décision ... »

Et c'est quand elle se remet à sangloter que je m'accroupis avec elle et que je la prends dans mes bras. Oph, je sais que ça va complètement changer ta vie autant que ça va changer la mienne, mais c'est la meilleure décision que je puisse prendre en l'état.
Il m'est impossible de rester, même moi je le sais. Mon salaire et ma position ne réussiront pas à me faire changer d'avis.

Je serre Ophelia autant que je le peux, lui faisant comprendre que je serai dans tous les cas avec elle, qu'elle est l'une des personnes qui compte le plus pour moi. Je l'entends sangloter, et ça me brise de savoir que c'est de ma faute.
Peut-être qu'elle ne pleure pas juste à cause de moi mais aussi à cause de cette chambre, et qu'elle se libère juste d'un poids mais... Je ne peux pas m'empêcher que c'est aussi de ma faute.

Et c'est seulement maintenant que je comprends. Elle a toujours été là pour moi, et à toujours tenter d'être sincère. Me dire qu'elle était de mèche avec le Journal Clandestin c'était comme se tirer une balle dans le pied. En revanche, je reste persuadé que ce n'est pas de son ressort. Elle n'a pas à jouer les héroïnes pour tout le monde. L'Institut n'est pas si pourri, c'est certain. Et le temps que je reste, j'en ferai ressortir les bons côtés.

Je me détache un peu d'elle, et la regarde dans les yeux. Et c'est en la voyant comme ça que ça me frappe. Pourquoi se séparer?

- Viens avec moi.

Je me laisse le temps de comprendre ce que je viens de dire, parce que ce sera probablement considéré comme une fuite amoureuse si on part ensemble. Mais en même temps... C'est impossible de partir sans Ophelia Lilith Rosedbury.

Alors, comme pour appuyer ma proposition :

- Quand tu seras guérie, tu partiras de l'Institut aussi et avec moi. C'est ce que tu veux, non?
Ange
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] Goh3Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2015Age : 30
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 12 Avr - 13:33
L'heure aux révélations
Ophelia & Ange



Ange prend Ophelia dans ses bras, et soudainement tout va mieux. Elle se laisser aller contre lui, reniflant bruyamment. Au fur et à mesure, les sanglots se tarissent. Elle s'essuie les joues humides avec ses mains. Elle se sent plus légère, comme si pleurer autant l'avait vidée temporairement de son fardeau. D'un côté, elle est rassurée que sa relation avec Ange ne soit pas brisée, mais de l'autre elle se sent désespérée de le savoir loin d'elle.
Puis, alors qu'ils sont blottis l'un contre l'autre dans un silence reposant, il finit par la regarder dans les yeux.

« Viens avec moi. »

Elle ouvre la bouche, surprise. D'abord elle se met à penser que c'est impossible. Qu'elle se bat trop pour la Révolution pour abandonner maintenant.
Puis, petit à petit, elle se dit à quoi bon ? Elle n'a plus Zyra, elle n'a plus Adèlys et avec Alexander c'est devenu trop compliqué. Peut-être qu'elle se trompe depuis le début. Peut-être qu'il est là son destin, avec Ange.

« Quand tu seras guérie, tu partiras de l'Institut aussi et avec moi. C'est ce que tu veux, non? »

Je ne sais pas.
Et puis quoi ? Elle devra aussi l'épouser peut-être ? Ce qu'elle veut c'est partir d'ici tout simplement, profiter de sa liberté, découvrir qui elle est en dehors de son numéro de patiente ou de son sobriquet de Cannibale. Et si elle part avec Ange, abandonnant tous ses efforts derrière elle, est-ce qu'elle lui sera redevable ? Ce serait encore l'utiliser ... Après lui avoir sauvé la vie, après lui avoir rendu sa liberté ... Elle ne peut pas lui demander autant même si c'est tentant.
Elle secoue alors la tête, perdue.

« J'en sais rien Ange. Je ne peux pas abandonner mes amis non plus ... »

Quels amis?, lui souffle sa conscience.
Elle ferait mieux de ne pas prendre de décisions précipitées. Elle reste alors contre lui, la fatigue l'emportant petit à petit sur tout. Elle a besoin de repos. Elle a besoin de se recentrer sur elle-même. Les grandes décisions viendront plus tard...



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La Cannibale
Image : L'heure aux révélations ? [ft. Ophelia] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
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