contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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Margaret ; Rose
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Donatien

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Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 21 Nov - 11:51
Here Comes the Rain Again



Il pleuvait si fort qu'on ne voyait pas devant soi.
Mais Donatien était devenu aveugle depuis la veille, funeste nuit du 14 novembre. Depuis hier matin, il ne faisait que revoir cette nuit, en boucle. Son regard s'était voilé pour le laisser repasser le film encore et encore. Il ne se couchait jamais avant d'avoir la certitude que tout le monde dormait paisiblement. Il était lui-même un habitué aux troubles de l'endormissement, et il savait au combien ça pouvait rendre dingue.
Il avait pris une douche, cette nuit là, et en vérifiant que tout le monde était bien dans sa chambre, avait remarqué qu'il manquait Edelweiss. Il avait, sur le moment, soupçonné un nouveau problème menstruel, propre aux femmes. La pauvre avait son horloge interne déréglée depuis plusieurs jours. Puis il avait froncé les sourcils, se rendant compte que son raisonnement présentait un défaut : si Edelweiss était souillée, elle aurait été se laver. Hors, Donatien avait été seul aux douches.
Puis il avait vu les nombreux papiers sur la table de la cuisine. Il avait lu celui qui lui était adressé. Il n'avait pas compris. Il n'avait pas voulu comprendre. Mais Eldeweiss n'avait pas été là, et il devait la rechercher.
Il était sorti en trombe du bunker, hurlant son nom comme il ne l'avait jamais fait. Un mauvais pressentiment lui compressait la poitrine. Il avait essayé de le réprimer, mais plus il repoussait cette impression, plus il étouffait.
Il avait parcouru la nuit à sa recherche, la cherchant dans les bois. Elle était peut-être repartie en expédition. Quelqu'un l'avait peut-être kidnappé.
C'est les pieds en sang qu'il avait découvert enfin ses cheveux. Elle avait laissé ses cheveux. Il avait suivi la piste, la peau hérissée par le froid et les lèvres gercées. Jusqu'à voir son châle blanc.

Donatien n'avait pas voulu l'enterrer au cimetière commun. Il lui avait fait construire par Brambasi une sépulture près de la falaise. Mais on ne la voyait pas dans ce rideau de pluie.
Donatien avait déposé une gerbe de fleurs devant son nom. On pouvait lire "Lucy Vincent".
Il n'exprimait rien. Il n'était plus rien. Il n'avait ni dormi ni mangé depuis la veille. Il était piteusement debout, devant le nom d'une défunte. Il était entouré de son groupe, mais il sentait plus seul que jamais. Il portait les mêmes vêtements que lors de la nuit du 14 novembre, comme figé dans le passé. Il ne parlait plus également. Il était vide, creux.
Il restait debout sans rien dire, sans bouger, restant trempé par la pluie. Il était tellement triste que l'émotion l'avait dépassé, le vidant de toute énergie, de tout signe de vie.
Il avait bâti un planning, un mode de vie, pour Béatrice et Edelweiss. Il les avait éloigné des personnes dangereuses comme Victor Graham, ou toxique comme Ange Barrabil. Il avait cherché à les écouter, même quand elles voulaient toutes les deux aller travailler dans le champ, ou sortir pour pêcher. Pour une fois, il avait cessé de penser pour elles, leur laissant la liberté de penser et de s'exprimer. Le Donatien de l'Institut leur aurait interdit toute activité, toute sortie. Il aurait dû rester ce Donatien. Il n'aurait pas dû essayer de changer les choses. Il les protégeait parfaitement à l'Institut.
D'abord Rose ...
Puis Lys ...
Et Edelweiss...
Elles mouraient toutes de la même façon. Qu'était-ce ? De la démence ?
Ou alors elles le quittaient volontairement. Peut-être qu'elles ne voulaient plus de lui. Peut-être qu'elles le détestaient. Peut-être qu'elles ne l'avait jamais aimé. Et que jamais personne ne pourra le faire.
Béatrice allait-elle échapper à ce destin, ou y succomberait-elle ? S'il la perdait, il n'aurait plus aucune raison de vivre.
Après avoir été abandonné par sa mère, puis son père, il avait pensé retrouver une famille. Il avait été bien trop naïf. Il était seul, comme il l'avait toujours été, et comme il le serait toujours.

Docteur Elpida
Image : Here Comes the Rain Again (ft. La Famille) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Sam 21 Nov - 12:53
Jessy s’en était fichu dans un premier temps. De l’agitation du bunker. Des réveils hébétés de ces habitants. De ces histoires de morts, de ces mensonges. Quoi qu’il arrive à cette bande de dégénérés, cela ne le concernait que très peu.
Sauf que cela le concernait pour une fois.

Quand il apprit la nouvelle, il ne la crut d’abord pas. Ils essayaient de le déstabiliser… Donatien avait pensé à un plan stupide pour le piéger. Ils l’avaient tous piégés. La famille de dégénéré au complet qui essayait de le faire craquer. Peut-être même Lucy. Ils se moquaient de lui depuis le début… Mais la mauvaise blague dura trop longtemps...

Était-ce ça qu’il devait lui pardonner ?

Il s’était renfrogné et s’était appuyé contre ces barreaux, comme si cela ne le touchait pas plus que ça. Elle disait au revoir à tout le monde. Sauf lui. C’était couru d’avance. Une histoire qui se répétait. Il était vide. Une coquille vide. Accroché à la seule sensation qu’il connaissait. Colère. Il vibrait de colère. Elle lui avait dit qu’elle l’attendrait si le monde la décevait trop… Qu’ils pourraient l’arranger à deux. Il l’avait cru. Quel imbécile. Putain.

Il avait demandé pour aller la voir. Son demi-frère l’avait ignoré. Son putain de bras droit le lui avait refusé. Cela l’avait rendu fou. Il avait martelé ces barreaux pour qu’on lui ouvre. Il voulait la voir. Il voulait la retrouver. Cette bande de connard se trompait. Ce n’était pas possible. Il avait essayé de forcer sa cellule de toutes ces forces. Ces mains rougies par les coups répétés. Il avait poussé des hurlements de colère comme un animal en cage. C’était ce qu’il était putain. Un putain d’animal en cage.

Ils étaient partis sans lui… Il était seul dans ce putain de bunker. Il poussa des cris de rage, se jetant plus fort sur ces barreaux. Mais il était moins solide que ces putains de barres de fer. Il finit par se fatiguer. Ses yeux tombèrent sur les bouts de tissus que Lucy lui avait donnés. Pour qu’il ne blesse plus ces poignets sur ces chaines.  Alors il eut un rire de déments. Attrapa le premier. Il le tira de toutes ces forces, entre ces deux mains. Le tissu se déchira. Il le transforma en lambeaux. Autant qu’il ne fut possible de le déchirer.

Attrapa le deuxième. Mais alors qu’il s’apprêtait à lui faire subir le même sort, ses gestes se firent hésitants. Il referma finalement ces mains dessus, son corps se pliant sur ces jambes. On aurait dit une prière. Mais Jessy ne priait pas. Il aurait cru avoir des larmes à versés. Mais toujours pas. Jamais elle ne coulerait.  

De Lucy il ne lui restait que ce bout de tissu. Et cette rage au creux du ventre. C’était de leurs fautes… L’histoire se répétait. Et c’était de leur faute…
Jessy Frey
Image : Here Comes the Rain Again (ft. La Famille) Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Sam 21 Nov - 13:53
Ce n’était pas ce qu’il avait voulu exprimer. Il lui parlait de vivre une vie heureuse. Pas de ça…

Béryl avait vécu la nouvelle en décalage. Tout en décalage.

Il avait déjà vu des patients mourir. Cela faisait partie du métier. Des jeunes, des moins jeunes. Dans des conditions plus ou moins terrible. Mais un suicide… C’était une première. Une effroyable première.

Comment ne l’avait-il pas vu ? C’était son rôle. C’était son boulot. Il avait fait de son mieux pour essayer de maintenir cette famille distendue à flot. Il avait essayé de leurs donner des pistes pour mieux vivre ensemble… Que c’était-il passé ? Qu’avait-il mal fait ?
Il avait construit une sépulture. Il avait passé la nuit dessus. Son prénom gravé, cette croix de fortune. Cela n’était pas suffisant, mais c’était tout ce qu’il pouvait encore faire. Il avait probablement plus d’échardes dans les doigts que jamais. Il n’était déjà pas d’une adresse exemplaire, mais l’humidité dans ces yeux lui avaient brouillés la vue. Il avait profité de la nuit pour se laisser aller à la tristesse. Par pudeur. Ou juste parce qu'il avait besoin de rester fort pour aider les membres du bunker de son mieux.

Et ils étaient là. Devant la falaise. Ils n’avaient même pas de corps sur lequel pleurer. Béryl devrait être là pour les aider à traverser ça. Le docteur Elpida ressemblait à un fantôme, il se disait que ce dernier serait capable de marcher jusqu’au bout de la falaise et s’y laisser tomber à son tour. Il ferait de son mieux pour le soutenir. Béatrice. Nevrabriel. Elizabeth. Wendy. Même Jessy qu’ils avaient été forcés de laisser derrière. Il devait les aider dans le deuil. Il devait continuer ce qu’il essayait de faire, même s’il n’était pas le plus doué pour ça. Même s’il n’arrivait pas aux résultats qu’il aurait espéré.

La pluie battait les rochers. Béryl avait toujours trouvé beaucoup de poésie dans la pluie. Même lors de ces longs treks où elle inondait ces chaussures. Ce n’était pas l’heure des grands discours. Les mots ne guérissaient pas tous les maux.
L’infirmier s’approcha de Donatien Elpida et posa une main sur son épaule. Lorsqu’il avait perdu Agathe, c’était la main de sa grande sœur sur son épaule dont il se souvenait le plus clairement. Une main. Une présence. Il savait qu’il n’était pas très apprécié de son collègue, mais il voulait lui montrer qu’il n’était pas seul. Ce qui s’était passé, Béryl ne voulait plus que cela arrive.
Béryl Brambasi
Image : Here Comes the Rain Again (ft. La Famille) Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 21 Nov - 14:38


Adieu Lucy
La pluie était froide. Elle battait fort. L’air n’était pas clément, en novembre. Les visages étaient tristes. Du moins, la brume les rendait tristes. Elle rendait leurs silhouettes fantomatiques. Ils ne pouvaient pas réellement se distinguer les uns et les autres. Si quelqu’un pleurait, les autres ne pourraient pas le voir. Si quelqu’un hurlait, les autres ne pourraient pas l’entendre.

16 novembre.

Lucy était officiellement enterrée.

Nevrabriel ne disait rien. Il ne disait plus rien depuis son coma de toute façon, mise à part à Lucy. Mais Lucy n’était plus là. Aux réunions il ne faisait que répondre aux questions de manière monosyllabes, si on l’appelait il venait sans répondre et dès qu’il le pouvait il quittait le bunker ou s’isolait avec la défunte.
Mais maintenant, la solitude.
Il était pâle, il avait l’air fatigué. Son visage était inexpressif, essayant de distinguer la tombe malgré la pluie.

Jessy avait demandé à venir, il avait refusé. Il était trop fatigué pour surveiller le prisonnier. Il était trop fatigué pour accepter le moindre effort.

La fatigue.

Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas ressenti, mais il avait l’impression que la vie le rattrapait, lui rappelait qu’il n’était qu’un être humain, que dormir 3h par nuit, tomber sur des rochers, se fouler la cheville, se battre psychologiquement avec le reste du monde, c’étaient fatiguant. Le soleil semblait loin. Le printemps où les arcs-en-ciel resplendissaient étaient loin. Le rire dans les couloirs étaient loin.
Il n’y avait que la pluie.
Le froid.
La tristesse.

Et peut-être, la liberté.
Nevrabriel
Image : Here Comes the Rain Again (ft. La Famille) Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Lun 23 Nov - 18:30

Après la Pluie viendra l'Orage

La culpabilité. L'impuissance. Le traumatisme.

Voilà ce qui avait tué Lucy.

Elle s'était tuée pour les fuir, fuir un souvenir douloureux, fuir une fêlure invisible. Et si Béatrice n'avait pas été là, si elle ne lui avait pas imposé par sa simple survie de se jeter dans les bras d'un monstres pour la secourir, alors Lucy serait encore plus blanche que neige. Plus douce que la brise.

Vivante.

Culpabilité. Impuissance. Traumatisme.

Voilà que ce ressentait Béatrice face à la tombe de celle qui avait été son amie.

Elle se sentait profondément responsable de cette perte. Peut-être que, si elle avait été plus présente, moins réservée, plus conciliante, peut-être alors qu'elle aurait pu sentir le mal-être de Lucy. Si elle avait été plus observatrice, elle aurait pu déceler une note de tristesse dans son regard, à leur dernière discussion. Si elle avait cessé de s'apitoyer sur son propre sort, à craindre des spectres et à se méfier des hommes, alors peut-être aurait-elle pu la sauver. Si Lucy reposait désormais sous terre, c'était de la faute de Béatrice. Jamais elle n'aurait dû sauver cette dernière des griffes de Jessy.

C'était de sa faute.

La pluie qui s'abattait sur elle dissimulait ses larmes, mais ces dernières étaient abondantes. Béa sanglotait sans honte, elle se fichait bien d'être vue, de toute manière elle ne voyait rien elle-même. Elle savait juste qu'autour d'elle, personne ne pleurait. Même pas Nevrabriel, lui qui était pourtant si fier de protéger l'Edelweiss contre le moindre coup de vent. Quel hypocrite inutile, incapable de respecter sa parole.

Encore sa colère. Sa satanée colère.

C'était ainsi, désormais, qu'évoluaient les émotions de Béatrice. D'abord les tourments, puis la colère. Colère contre Nevrabriel qui avait été incapable de préserver son amie. Colère contre les membres du bunker qui préféraient entretenir une dignité factice plutôt que de témoigner leur deuil.

Colère contre Lucy, parce qu'elle avait abandonnée Béatrice.

Désormais, elle était seule. Sans amis. Sans famille. Sans cœur. Juste une coquille vide, pourrissant sous la pluie, comblée par une noirceur grandissante. D'elle, il ne resterait bientôt que le souvenir du Docteur Elpida, s'agrippant désespérément à ce navire de fortune qu'il appelait "Famille" mais dont la coque était percée depuis sa création. Mal assemblé. Mal conçu. Et quand le Docteur Elpida se rendrait compte de cela, réalisant qu'il n'avait pas juste perdu son Edelweiss mais que son Myosotis se nécrosait à son tour, alors il quitterait le navire.

Ou il coulerait avec lui.

Béatrice leva la tête pour observer le ciel qui l'accompagnait seul dans ses pleurs. Elle serra le poing, où le petit papier froissé de Lucy se trempait en silence. Ce petit mot qui demandait pardon à Béatrice. Cet ultime aveu de la responsabilité de cette dernière dans la mort de son auteur. Un mot plein de regrets non dits, à jamais tus.

La gorge de Béatrice se serra si fort qu'elle eut l'impression que les mains de Jessy s'y étaient refermées à nouveau. Ce souvenir douloureux lui semblait à présent pathétique. Avait-elle le droit de se lamenter sur son propre sort quand Lucy avait succombé au sien ?

Elle songea alors qu'elle ne la reverrait plus jamais, souriante, aux champs.

Elle l'avait abandonnée.

Ce fut trop. Les mains tremblantes, Béa jeta le morceau de papier au sol et fit volte face, quittant les lieux et cette tombe maudite avant de suffoquer sous le poids de sa culpabilité et de sa colère. Aveuglée par ses larmes, elle se reposait totalement sur le poids de sa canne, elle qui pourtant ne l'accompagnait plus depuis son arrivée au bunker.

Cette canne supportait désormais bien plus que le simple poids d'une existence.

Codage par Libella sur Graphiorum
Béatrice Dagmar
Image : Here Comes the Rain Again (ft. La Famille) XzfrFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Date d'arrivée à l'Institut : 26/05/2019Age : 24
Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 29 Nov - 1:14
Here Comes the Rain Again



Une main sur son épaule, ou alors était-ce la force de la pluie ?
Donatien ne distinguait plus rien. Il ne pouvait plus comprendre la relation entre le fictif et le réel. Il n'y avait que ses yeux fixés sur le nom gravé sur la sépulture. Il n'y avait que ce nom et cette situation.
Le geste de Béatrice dans son champs de vision l'interpella un moment. Il la suivit du regard, elle qui peinait à s'appuyer sur sa canne dans une pluie aussi intense que celle-ci. En voyant sa silhouette lui échapper, son coeur se serra. Il comprit qu'il n'avait plus qu'elle. Même la main sur son épaule - si elle existait vraiment - ne l'aidait pas à se sentir moins seul. Et même à cet instant, Béatrice trouvait le moyen de s'éloigner de lui.

- Prenez soin d'elle, ordonna-t-il d'une voix décharnée à celui qui était sûrement le psychologue Brambasi.

Il quitta la tombe, marchant lentement pour ne pas tomber, les yeux fixés sur une silhouette qui s'était déjà réfugiée à l'intérieur.
Béatrice devait avoir froid. Devait avoir mal. Il devait s'occuper des vivants plutôt que de s'inquiéter des morts.
Pourtant, même avec cette pensée en tête, une larme se confondit avec les gouttes de pluie sur sa joue. Il avait besoin de s'effondrer mais n'en avait pas la force. Pas devant tout le monde. Pas comme ça.
Il retourna à l'intérieur sans une adresse à personne. Parce que malgré les ombres, malgré les respirations, Donatien ne voyait personne.


Docteur Elpida
Image : Here Comes the Rain Again (ft. La Famille) VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Dim 29 Nov - 16:37


Adieu Lucy
Nevrabriel regardait les personnes partir les uns après les autres. Le petit comité devenait encore plus petit.
Ils allaient tous attraper froid avec cette pluie battante. Mais, étrangement, l’écossais ne se sentait pas affaiblit par le froid. Il s’approcha doucement de la tombe que Béryl avait faite. Donatien n’avait pas demandé à Nevrabriel de le faire. Cela reflétait surement leur nouvelle relation. Lucy avait raison, l’écossais n’aurait pas pu être heureux ici. Elle lui donnait une raison de partir, de chercher le bonheur, arrêté de s’accrocher à un homme qui ne le verra jamais plus que comme un pion sur un échiquier.
Mourir était donc le seul moyen d’ouvrir les yeux et d’être libre ?

Nevrabriel attendit que tout le monde parte pour se retrouver seul avec cet édifice en bois. Il était trempé. Seul.
Ironique.

L’écossais termina les derniers mètres qui le séparaient de la croix et s’accroupit devant la structure rudimentaire. Béryl y avait mis du cœur. Ironique. Mais logique. Si Nevrabriel n’avait pas sa place ici, Lucy était aimée de tous, elle n’aurait jamais du partir de cette façon, mais y avait-il une autre solution ? Elle n’en a pas trouvé.

Nevrabriel tendit la main pour passer ses doigts sur les lettres gravées.

Oui tout le monde l’aimait … Elle avait ce don de se faire aimer de tous.

Ils auraient du échanger leur rôle, il y aurait certainement eu moins de larmes. Ou aucune larme. Un petit tas de pierres à la place de la croix et seulement une personne pour se soucier de ce tas de pierres.
Oui, ça aurait été mieux.

Ça le peinait. Non pas d’être seul sous la pluie ou de savoir que leur rôle aurait du être inversé, non, étrangement, Nevrabriel avait de la peine pour les autres. Ils étaient si effondrés que l’écossais voulait remonter le temps et proposer à Lucy d’échanger leur place, pour que personne n’ait de peine. Il aurait du y penser avant. Il était trop tard à présent.

Après de longues minutes à regarder la croix, ne sentant plus ses pieds tant la pluie avait inondé l’entièreté de ses vêtements, l’écossais se leva et rentra.

Bientôt, ça serait à son tour de partir …

Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
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