contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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Ruhiel WofriteNewbie
Ven 24 Sep - 0:02
L'avenir est ailleurs.
Avec les habitants les plus lucides de l'île "Espoir",
en bas de la falaise, XX Novembre 2021...
Un papier sur les arbres.
Un appel à l’aide.
Une tentative infructueuse.

A ma plus grande déception, tout être civilisé sur cette îlot perdu semble être corrompu par des idées, certaines pourtant communes. De la fausse bienveillance dans les yeux, avec le temps, j’arrive à sentir une étrange aura sur certaines personnes. Ces dernières me sourient, mais je sais qu’elles ont un couteau aiguisé dans le dos, prêt à trahir la personne qui leur ouvre pourtant grand les bras.

C’est avec un cœur lourd que je décide de quitter l’île Espoir. Je fais le choix assuré de prendre les enfants les plus jeunes, ceux qui auront sans l’ombre d’un doute un avenir plus long que la majorité des habitants de ce bout de terre : Erevan et Annie, nés tous deux le mois d’octobre dernier. J’ai juré solennellement à Graham que j’irai sur la terre ferme et je me battrai pour trouver de l’aide pour revenir ici dans le but de sauver les autres enfants. Insultez-moi de traître, d’égoïste. Insultez-moi de faire du favoritisme. Ça ne m’atteint pas. Car les adultes m’exaspèrent. Je ne suis qu’un simple animateur. Et ma parole n’a malheureusement ici pas une très grande valeur face à celle d’un médecin, ou d’une institutrice. La colombe du lac est morte, rongée par la haine grandissante dans ce lieu. Cette même malveillance qui a tué l’espoir. Le nom de l’île n’est qu’une façade depuis le début. Les mots de certains ne sont qu’illusions. Mensonges. Mais maintenant, le mot « Espoir » semble ne plus avoir de signification. Ma vie n’a également plus de signification ici. Je ne vis plus. Je survis. De même pour les enfants innocents. Tant de jeunes âmes sont parties alors qu’elles ne méritaient pas ce sort, créé par les adultes, censés être raisonnés. Je ne veux pas dire que je suis une personne pure. Loin de là. Mais au moins, je ne pense pas à me procurer une place pour me glorifier, être un héros aux yeux de tous. Je ne pense pas à être cruel pour monter sur un trône. Je réfléchis à des solutions pratiques qui pourraient aider tout le monde à s’en sortir de manière définitive. Je me méfie de tous les habitants de cette île. Cependant, je peux me fier à mon instinct. Je parle donc à Nevrabriel. Deux cerveaux, quatre bras. C’est parfait pour penser à un plan et enfin réussir à construire un petit bateau capable de porter trois personnes et des vivres. C’est tout.

Le jour du départ, je m’assure de n’avoir rien oublié. Aujourd’hui, je ne pense pas à moi. Je songe aux enfants. L’avenir est mort sur l’Île Espoir. Nous devons aller le chercher ailleurs.
(c)SuperRuhiel !


Dernière édition par Ruhiel Wofrite le Lun 27 Sep - 19:03, édité 3 fois (Raison : /!\ Ce RP n'est pas un RP libre /!\ Merci de passer par Ruhiel WOFRITE avant d'envoyer un post ici. Merci d'avance pour votre compréhension.)
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Image : Chaque humain est un livre.Fiche personnage : Ma fiche pour me connaître :DEspace personnel : Mon désordre intergalactique vaguement rangéGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Age : 30

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Sam 25 Sep - 16:24

L'avenir est ailleurs

A l’aube, Nevrabriel regarda le soleil faire rougir le ciel, son visage se colorait au fur et à mesure de l’arrivée de cette étoile brulante. Un nouveau jour. Peut-être le dernier.
Ruhiel lui avait proposé d’unir leurs efforts pour quitter l’ile puisque personne ne voulait le faire. Tout le monde semblait se plaire ici, certaines personnes essayaient le prendre du pouvoir, d’autres les suivaient, mais qui faisait réellement quelque chose pour partir ? Ils se tiraient mutuellement dans les pattes lorsque quelqu’un tentait une approche pour quitter l'île, comme les électrons lorsque Graham et lui avaient tenté de remettre le courant. Et les bateaux d’Ophelia qui n’arrivaient pas … Nevrabriel commençait à croire que tous se plaisaient ici, à se faire la guerre pour un bout de caillou perdu dans l’océan, loin de leur proche, loin des soins, loin d’un quelconque avenir. Lui, ça ne lui plaisait pas, et Ruhiel non plus. Alors, après réflexion, Nevrabriel accepta. L’arrivé de son fils lui avait ouvert les yeux sur une chose importante ; partir devenait vitale. Certes, Wendy se développait bien, mais Nevrabriel ne voulait pas enfermer son enfant … ses enfants, et les laisser sans avenir. Bien qu’Annie n’était pas sa fille, il l’aimait comme telle et voulait également lui offrir un avenir, seulement, seule sa mère était décisionnaire d’un quelconque départ et du père de la petite. Si elle choisissait de rester pour élever sa fille ici avec Jessy, il comprendrait parfaitement.

Pendant des semaines les deux roux et quelques personnes manuels de l’Institut ont construit un petit bateau. C’était peut-être pour ça qu’Ophelia n’a jamais pu terminer les siens, avait-elle pensé trop grand ? Eux, avaient planifiés la construction pour trois adultes seulement, en plus d’environ une semaine de vivre, les bébés pesant un poids plumes n’allaient pas faire couler leur plan d’escapade.
L'écossais avait longtemps hésiter à faire un bateau plus grand pour emmener Aeden, Donatien ou bien Solveig. Mais s'il emmenait Aeden il devrait emmener Elizabeth, s'il emmenait Donatien il devrait emmener cette femme étrange qui le suivait comme son ombre. Des personnes ne cessait de se rajouter et le bateau pour trois se changeaient en bateau pour tout l'île.
Non.
Ils chercheraient de l'aide une fois sur le continent et tout le monde serait sauvé.

Ruhiel et Nevrabriel avaient une détermination de fer pour sauver les nouveau-nés et étaient prêts à pagayer jour et nuit s’il le fallait pour atteindre n’importe quel pays. S’ils atteignaient la France, Ruhiel pouvait aisément parler, s’ils atterrissaient en Angleterre il n’y avait aucuns soucis et pour l’Irlande, Nevrabriel savait parler le gaélique. Il ne fallait juste pas dériver vers l’Est, vers l’Amérique, auquel cas ils allaient mourir en mer. Mais pas de panique, Nevrabriel savait se répéter avec les étoiles, il fallait simplement garder le cap en journée puisqu’ils étaient privés de boussole.

Pendant la construction de ca bateau, l’écossais avait proposé à Katerina de venir avec lui, de commencer une nouvelle vie loin de cette île de malheur. Il avait promis de ne pas l’abandonner mais Katerina choisissait éternellement Graham, alors, il ne l’abandonnait pas, elle faisait le choix de ne pas le suivre. Il lui laissa son adresse en Ecosse, si elle était toutefois tenter de retrouver sa famille … mais si son bonheur se trouvait auprès de Graham il n’y pouvait plus rien, si son mari et son fils passait après cet homme, c’était son choix.

Nevrabriel prit toute la journée pour vérifier une dernière fois l’état du bateau, des rames et rassembler ses affaires. Il laissa à sa femme leur contrat de mariage, lui offrant la liberté de choisir son destin, après tout, ce mariage n'était pas officiel, gardant tout de même le nœud qui les a liés en janvier de cette année. Il laissa également son violon à Katerina, mais prit toute les affaires d’Erevan.
Le jeune père mit son fils dans sa grenouillère, lui souriant alors qu’il ne savait pas de quoi était fait l’avenir. S’il laissait le choix à sa femme de le suivre ou rester ici, il était catégorique sur le fait qu’il emmenait son enfant avec lui. Il était hors de question de quitter ce bout de caillou sans l'être qui lui avait redonner le véritable Espoir. C’était pour ce petit bout qu’il avait construit ce bateau, qu’il partait pour se faire soigner et vivre le plus longtemps possible pour voir grandir son fils, et Annie, si Lucy décidait de prendre le bateau avec eux.

Les deux compagnons avaient décidés de partir au crépuscule, pour que Nevrabriel les guide grâce aux astres. L’hiver allait venir en ce douloureux novembre, alors l’écossais était un radiateur ambulant et gardait son fils contre lui, sous une veste bien chaude. Ils avaient des couvertures et du feu dans une casserole qui n’allait surement pas durer plus de trois jours, ayant préférés une grande quantité de provision plutôt que de quoi cuir de poisson.

_Tout est prêt ? demanda le jeune papa à son comparse

Après la réponse de Ruhiel, l’écossais regarda derrière lui, espérant de tout son cœur Katerina change d’avis … Mais ça, il savait à présent que c’était impossible. Il espérait alors que Lucy vienne. Qu’elle décide de partir avec eux, qu’elle décide de se tourner vers le véritable espoir et un véritable avenir …

Nevrabriel soupira avant de se tourner vers Ruhiel et avancer vers le bateau, caressant doucement les cheveux de son fils dormant dans son porte-bébé fait de très longs tissus.

_Ruhiel, je voulais te dire … merci … Même si on a une malchance de mourir en mer, je pense qu’on a plus de chance de trouver une terre ferme ou un bateau de pêche qui pourra nous emmener à un port… J’ai fais confiance aux mauvaises personnes. Nombreuses ont mutilé mon cœur, mon âme, ma confiance et mon envie de vivre. J’ai été bordé d’illusions mais après la naissance d’Erevan et ta proposition j’ai finalement ouvert les yeux. J’ai besoin d’un nouveau départ, de tourner la page, de vivre et de donner un avenir à mon fils. Alors … merci de me permettre de faire tout cela.

Nevrabriel tendit la main vers Ruhiel solennellement. Ils allaient réussir, il n'y avait pas d'autre alternative.









Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26

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Ruhiel WofriteNewbie
Sam 25 Sep - 22:36
Pour Erevan, pour Annie, je n’ai pas le droit à l’erreur. Mais la vie est imprévisible, tout le monde le sait, c’est bien cliché. Une tempête peut bien vite arriver, les vagues peuvent nous conduire au milieu de l’Océan Atlantique. Je m’en voudrai tellement si on n’arrive pas sur la terre ferme. Je m’en voudrai réellement à vie si on perdait l’un des deux enfants pendant le périple…

Je salue mon frère de voyage d’un hochement de tête sec. L’animateur joyeux n’est plus là. Il a fait trop d’efforts pendant trop longtemps, il agonise. C’est avec un visage un peu vide que je réponds à Nevrabriel :

- Je viens de terminer la vérification. On n’a normalement rien oublié. J’ai fait en sorte d’avoir une liste la plus exhaustive possible. Tu m’as aidé à la rendre complète, je te fais confiance. Donc techniquement, tout est prêt. Le bateau est prêt à partir.

« Il ne manque plus que les voyageurs. » je termine dans ma tête.

Je suis son regard. Je ne sais pas si quelqu’un va se montrer dans les minutes à suivre. Lucy et sa petite Annie ? Cette dernière et son père ? Miss Reano ? Le vioc Graham ? Béryl ? Hoai ?..
J’ai prévenu mes plus proches amis de soirée de mon départ. Je leur ai même renseigné la date. J’ai pris le soin de dire à quel point ils étaient très chers à mon cœur. J’ai par contre caché mes sentiments sincères envers Hoai. L’amour que je lui porte est très possiblement à sens unique. Je le connais assez bien. Je sais qu’il va être un peu mal si je lui demande de rester avec moi, seulement moi, et de ne pas voir ailleurs. Peut-être qu’il peut changer d’avis si je lui en touche deux mots. Mais quelque chose me dit que je devrais me taire, pour le laisser vivre sa vie. C’est l’une des choses qui me torturent bien actuellement. J’en ai un pincement aiguë au cœur. C’est une des choses que je garderai avec moi, sans doute jusqu’à ma tombe.

Le jeune père tourne la tête vers moi et me remercie. Je l’écoute calmement. L’ombre d’un sourire naît au coin de mes lèvres alors que je lui réponds, prenant fermement sa main dans les miennes :

- On va réussir, Nevrabriel. Il n’y a pas de raisons qu’on n’y arrive pas. On y va malgré les risques. Tu me fais confiance ? Je te fais confiance. Un bateau de pêche, un bateau de touriste, un yacht, peu m’importe. Comme toi, ce qui me concerne, c’est l’avenir des petits. C’est tout.

Ce que je ne précise pas, c’est que je compte me sacrifier si le bateau ne tient pas à cause du poids des humains et des provisions après un potentiel accident causé par la nature. Dans mon petit pendentif métallique autour de mon cou, j’ai roulé deux petites feuilles, avec une adresse, celle de ma mère, et une lettre qui lui est adressée. Un pendentif que je donnerai à Nev si je perris. J’espère qu’il pourra aller la voir, et lui dire que j’ai pensé à elle, que j’ai fait de bonnes actions parmi mes coups bas, que j’ai essayé de sauver des enfants, jusqu’à ma mort.

- Je dois te remercier aussi. Si tu n’étais pas là, le bateau n’aurait jamais été construit. Et si Erevan et Annie n’étaient pas là, je pense que je m’aurais laissé doucement pourrir sur cette île de merde.

Je libère ma main gauche pour faire une tape amicale sur son épaule. Je la serre, pour montrer la force de ma motivation. On doit se serrer les coudes.
Je l’invite à me suivre, pour désamarrer ensemble notre bateau avant de le pousser dans l’eau.

Je ne monte pas encore à bord. J’attends encore un peu, voir s’il y a quelqu’un qui se montre pour nous dire quelques mots avant notre départ. C’est maintenant, car je ne sais pas quand est-ce que je vais revenir. Je ne sais même pas si je vais revenir. Donc si une personne veut nous dire un truc, qu’il se dépêche.
(c)SuperRuhiel !


Dernière édition par Ruhiel Wofrite le Lun 27 Sep - 18:58, édité 1 fois
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Image : Chaque humain est un livre.Fiche personnage : Ma fiche pour me connaître :DEspace personnel : Mon désordre intergalactique vaguement rangéGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Age : 30
Lucy VincentÉlectron libre
Dim 26 Sep - 20:34
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Pour eux




Je caresse le fin duvet de la petite tête blottie contre ma poitrine. Un soupir satisfait s’échappe de sa petite bouche. Elle bascule doucement vers le sommeil. Mon cœur se serre, je dois me décider. J’y ai pensé toutes les heures depuis que Nev est venu me proposé de partir avec lui. Son fils est né et mon enfant n’a pas tardé à voir le jour quelques jours plus tard. Il veut un avenir pour lui… je le comprend, mais cet étendu d’eau me terrifie. J’ai essayé de choisir, mon sac est fait pour les suivre. Des lettres ont été écrites, si je pars aujourd’hui je reviendrais chercher ce qui reste de ma famille ici. Si je pars… mon trésor risque de mourir… si je reste..? Survivra t’elle à l’hiver ici? Je sais que Jessy n’a plus d’avenir en dehors de cette île. Il a fait trop de mal, et tout mon amour ne le protègera jamais de la justice.

Je vérifie la pile de lettres, non, si je pars cette fois je ferais bien les choses.

Je ne sais plus où j’en suis, bien que remise je me sens encore faible de la venue au monde d’Annie. Elle est si petite, si douce, si fragile. Comme Erevan, je secoue la tête. Comment sa mère peut-elle s’en séparer? Pourquoi Nev n’attend pas le calme, pourquoi partir alors que l’hiver nous talonne ? Alors que son petit est aussi fragile que le mien. L’attente est-elle si insurmontable?

Annie s’est endormie, ses petits poings fermés. Je l’enroule dans sa couverture avant de l’installer pour la porter. Le changement de température qui nous accueille à la sortie de l’entrepôt ne la fait même pas frémir. Elle dort pour un moment.

Je marche d’un pas décidé alors que moi-même je ne le suis pas.

Ils sont là tous les deux… ou plutôt tous les trois. Mon cœur se serre en devinant la petite forme blottie contre Nev. Trop petit pour ce voyage.

Nev…

Je ne peux détacher mon regard de son fils endormi.

Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire. J’attend une solution divine pour réussir à faire le bon choix. Elle ne vient pas.

Puis des mots sortent sans mon accord.

Tu ne peux pas emmener le petit sur le bateau Nev… ils sont trop petits.

Une larme perle puis glisse le long de ma joue.

Mais on ne peut pas rester ici non plus…

Je lève une main pour la poser sur sa joue. Ce geste si familier, si naturel.

Tu dois trouver de l’aide je le sais…laisse moi Erevan. Ne tente pas le diable… je vais le protéger. Je vais le protéger, pour toi. Jusqu’à ce que tu reviennes nous chercher.



Lucy Vincent
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Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 27 Sep - 1:53

L'avenir est ailleurs

_Nev…

A l’appelle de son surnom, l’écossais se retourna pour découvrir sa vieille amie portant sa fille comme lui portait son fils. Ils avaient vraiment tout fait ensemble …

Mais si le visage de l’écossais s’était illuminé en voyant Lucy, il s’assombrit doucement en voyant l’inquiétude dans le regard de sa lorialet.

_Tu ne peux pas emmener le petit sur le bateau Nev… ils sont trop petits.

Ils sont trop petits …
Ces mots résonnent dans l’entièreté de l’âme de l’écossais.
Ils le savaient qu’ils étaient trop petits. Trop innocents pour ce monde si sombre, trop jeune pour passer l’hiver, trop fragiles pour un si grand voyage. Ils étaient le plus grand trésor de leur parent mais également leur plus grande faiblesse. Lucy avait les yeux larmoyants, en détresses, Nevrabriel la laissait venir à lui, lui parler, lui expliquer, elle savait qu’elle ne pouvait pas simplement sortir cela sans explications.

_Mais on ne peut pas rester ici non plus…

Tendrement, la main blanche de la lorialet se lova contre sa joue. Nevrabriel ressentait la fraicheur de l’automne par cette main froide, mais il s’en moquait et posa sa main sur la sienne pour la réchauffer tout en acceptant sa chaleur et sa tendresse.

_Tu dois trouver de l’aide je le sais…laisse moi Erevan. Ne tente pas le diable… je vais le protéger. Je vais le protéger, pour toi. Jusqu’à ce que tu reviennes nous chercher.

Protéger Erevan, Nevrabriel ne rêvait que de cela. Il ne rêvait que de pouvoir protéger son fils jusqu’à sa mort, car même lorsque ce petit être innocent aura 40 ans, Nevrabriel sera toujours son père et cherchera toujours à le protéger et le chérir de toute ses forces. Il comprenait Lucy, il comprenait cette inquiétude dans ses yeux, le fait de vouloir l’impossible pour sa progéniture, le fait d’accepter vents et marrés si cela pouvait leur permettre de respirer sur cette Terre.

_Lucy … de toute les personnes encore vivantes sur l’île, je peux compter sur les doigts d’une seule main les personnes qui ont encore ma confiance, sur deux mains celles qui l’ont perdu et plus encore sur les personnes qui me déteste. Si je te laisse Erevan, je suis certain que tu en prendras soin comme si c’était ton fils mais …

Nevrabriel jeta un regard entendu à Ruhiel avant de prendre doucement le bras de Lucy pour s’éloigner du bateau. Il avait besoin de lui parler en priver. Seul. Il profita de ces quelques pas pour admirer le ciel qui changeait peu à peu de couleur. Le départ était proche, cela était excitant et terrifiant à la fois. Personne n’avait prit la mer parce que tout le monde avait peur de finir noyer dans une tempête ou se perdre au milieu de cette étendue d’eau. L’écossais n’était pas météorologue, il ne pouvait pas prédire l’avenir mais en cette soirée tout était merveilleusement calme, comme si la mer les encourageait dans leur voyage.
Une fois éloigné pour que leur conversation ne soit pas entendu de Ruhiel, Nevrabriel se tourna vers Lucy, ayant gardé la main de celle-ci dans la sienne.

_Il ne sera jamais plus en sécurité qu’avec moi. Tu es seule face à toute l’île, si quelqu’un, Jessy, Graham, sa catin, ou une tierce personne décidait de prendre mon enfant, de me faire chanter, de le kidnapper,  s’enfuir avec, ou pire, de le tuer, tu ne pourrais rien faire. Et là je te parte de quelque chose qui pourrait arriver. Regarde autour de toi … Les gens ici se battent pour un caillou perdu au milieu de nul part. Ophelia n’a pas construit ses bateaux, Sheila et ses électrons nous ont empêché Graham et moi de remettre le courant, Donatien croit qu’on peut vivre ici et Graham cherche à écraser les autres mais personnes ne s’occupe de quitter cette île. Les chefs se sont fais une réunion au sommet pour se narguer dans un combat de coq et non collaborer pour partir … Lucy …Tout le monde s’en moque. Et s’ils sont prêts à se battre pour un rocher, que crois-tu qu’ils seraient prêts à faire pour nuire à une personne qu’ils n’aiment pas ? Ils refusent de partager de la nourriture, des soins, ils se feront la guerre jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un clan et là et seulement là ils penseront à partir, lorsqu’il n’y aura plus rien à manger, plus rien pour se soigner, lorsqu’une autre tempête aura ravagé toute les cultures … combien de temps cela prendra avant de s’entretuer comme des sauvages ? Un an ? quelques mois ? Il y a pas si longtemps on n’aurait jamais pensé vivre comme des Robinsons, regarde nous aujourd’hui, ne crois-tu pas que la mort nous attend demain ? Ce n’est pas ce que je veux pour Erevan, ni pour Annie…

Nevrabriel savait que ces propos étaient lourds, mais il savait que Lucy avait grandi, que maintenant qu’elle avait vécu, elle savait. Elle savait que ce qu’il lui disait était vrai. Si Katerina avait offert ses soins à Lucy c’était en cachette, les clans se pillaient entre eux pour survivre, l’Institut avait volé toutes les plantes médicinales, ce qui revenait à laisser les autres clans manquer de soin et donc périr. Ils étaient prêts à laisser les autres mourir par égoïsme et cupidité. Nevrabriel devait voir Lucy en secret lorsqu’elle était électrons pour ne pas se faire chasser violement, une des règles au Village était de capturer les intrus, et ensuite quoi, les tuer ? Personne ne s’entraidaient pour partir et personne ne le ferait jamais tant qu’il y aura des dirigeants, ce qui était pire avec les électrons libres qui avaient un chef à présent, davantage de dirigeants emmenaient plus de conflits, c’était un cercle vicieux.

_Un bateau à moteur met quelques heures, peut-être maximum une demi-journée, à aller vers le continent, en se relayant jour et nuit avec Ruhiel on peut le faire en moins de trois jours. Il faut profiter qu’il ne fasse pas encore totalement froid mais que la nuit devient plus longue que le jour pour que je me repaire grâce aux astres. Eux ne mentent jamais et j’ai totalement confiance en mes capacités à lire les étoiles. Si j’ai pu me forger et dormir 3h par nuit pour vous protéger au bunker l’an dernier, je serais capable de ramer jusqu’à être certain que mon fils soit en sureté.

Le jeune homme lâcha la main de Lucy. Son air était à la hauteur de ses propos : confiant. Il n’avait jamais eu autant confiance en lui pour quelque chose. Il n’aurait jamais cru que sa passion pour les étoiles l’aiderait à sauver sa vie et celle de son fils. Si la situation n’était pas inquiétante on pourrait dire que cet air grave lui donnait un certain charisme en plus d’une beauté froide. Mais pour l’heure il était juste un père prêt à tout pour son enfant.
Nevrabriel regarda la tête brune d’Erevan un instant avant de se tourner vers l’horizon, offrant son dos à Lucy.

_Crois-tu réellement que sur les 250 personnes de l’ile, aucune famille, aucun ami ne s’inquiète ? Il y a forcement quelque chose ou quelqu’un qui empêche une centaine de personnes de venir nous chercher. Si c’est le cas, cela voudra dire qu’une fois sur la terre ferme, il est possible que personne ne vienne vous chercher par la suite… Peut-être que nous allons périr en mer, mais nous avons bien plus de malchance que nos enfants meurt ici et que je meurs par manque de soin si on ne traverse pas ensemble l’océan.

L’écossais savait que ces accusations étaient graves, mais il n’était pas idiot, en parlant avec les habitants de l’ile, les jumelles, Solveig, Ophelia, les enfants et même Ruhiel, il avait compris que quelque chose n’allait pas. Parmi eux il n’y avait pas que des laissés pour compte, même lui, il ne comprenait pas pourquoi sa sœur n’avait pas essayé de venir le chercher alors qu’ils s’étaient quitté en bon terme. Il avait essayé de comprendre durant des mois mais il ne voyant qu’une seule explication : aucune force secouriste ne voulait venir les chercher. Ayant était le second de Donatien et son patient pendant des années, Nevrabriel savait que le père de son ancien médecin était un mafieux de première, sans pitié, inflexible, rancunier et, après tout, il a été chassé de sa propre île. Il avait toute les raisons du monde de punir ceux qui lui ont fait du tord, mais cela au prix de son fils ? C’était ce qui faisait douter l’écossais. Mais, encore une fois, il ne voyait pas d’autre explication.

L’écossais laissa planer quelques instants de silence pour que Lucy digère ses propos avant de se tourner vers elle, le regard rempli de sincérité.

_J’ai confiance en toi. Et moi aussi j’ai peur qu’une tempête nous emporte et surtout emporte Erevan, mais je sens au fond de moi que si je pars sans mon fils je ne le reverrai plus jamais.  

Il avait peur de tout, confiance en si peu … Il avait peur que Jessy ne décide de tuer son fils pour tout ce que lui avait fait Nevrabriel. Il avait peur que Katerina ne soit prise de folie et étouffe Erevan avec un oreiller. Il avait peur que Graham ne décide de prendre son fils et faire jouer ses relations pour faire en sorte que Nevrabriel ne le retrouve jamais. Il avait peur que la catin de ce dernier ne décide de l’envoyer dans un orphelinat pour que Nevrabriel vienne ramper à ses pieds pour le retrouver. Il avait peur que toutes ces personnes ne battent Lucy pour lui prendre Erevan. Laisser Erevan ici était plus dangereux que l’emmener en mer.

_Tu as toute ma confiance, je serais prêt à te confier mon fils, mais je n’ai pas confiance en eux… Lucy … Viens avec moi.

Pour appuyer ses propos, Nevrabriel effaça les mètres qui les séparaient pour lui prendre la main avec toute l’affection qu’il lui portait.

_Si tu viens avec moi, je te promets d’être un bon père pour Annie. Je ne suis peut-être pas un bon mari, pas un bon ami, certainement pas un bon fils ou un bon frère, peut-être pas une bonne personne mais ça je peux le faire, je peux être ce qu’il y a de meilleur pour ta fille. Je ferais en sorte qu'elle ne manque jamais de rien, qu'elle soit heureuse, en sécurité, épanouie. Je la considérerais comme mon propre enfant au même titre qu'Erevan et je ferais en sorte que tu trouves un certain bonheur à mes cotés…

Etre une bonne personne et un bon père pour Erevan et Annie, il en était capable. Il ne se posait pas la question de savoir si Jessy ferait un bon père, mais une chose était sûre et certaine, si les secours venaient et que Lucy décidait de suivre Jessy, elle vivrait en cavale car le frère de Donatien ne se rendrait certainement jamais. Nevrabriel avait accepté de rester lorsqu’elle le lui avait demandé, Jessy était parti. Etait-ce donc là sa limite à l’amour qu’il portait à la mère de son enfant ? Nevrabriel, lui, ne laisserait jamais Lucy pleurer sans bras pour la consoler.

_J’ai aimé peu de femmes dans ma vie, en amour, maternellement ou de manière singulière. Et de toutes celles que j’ai aimées tu es la seule que j’aimerais voir embarquer sur ce bateau avec moi.

Nevrabriel avait les yeux brillants d’émotions. Lui qui ne s’ouvrait pas tant qu’il n’était pas poussé à bout, il savait que c’était peut-être la dernière fois qu’il voyait Lucy, alors il devait être transparent avec elle. Evidemment il aimait Katerina, mais celle-ci choisissait Graham. Elle savait où le retrouver lorsqu’elle décidera que son mari et son fils auront une place plus, ou du moins aussi importante que son mentor. Il s’était fait à l’idée que sa femme ne monterait pas sur ce bateau et que peut-être il ne la reverrait plus jamais…
L’écossais leva doucement la tête pour que ses larmes ne coulent pas. Il ne voulait pas que ce soit la dernière chose que Lucy voit de lui, bien que ce n’était pas des larmes de tristesses. Il respira profondément avant de continuer, la voix calme malgré l’émotion dans son regard.

_Lorsque tu es venue à l’Institut Graham, je nous ai imaginé élever nos enfants ensemble. C’est … je sais que c’est étrange et que mes propos n’ont certainement pas de sens, tout comme l’amour que j’ai pour toi, personne ne peut le comprendre mais … J’aimerais vraiment que ce rêve se réalise, que nos enfants grandissent ensemble mais en jouant dans un grand jardin, en allant à l’école, en rencontrant d’autres enfants, en parcourant le monde, en faisant leur étude et tout ce qu’on nous a privé ici qu’ils auront une fois dehors. Et j’aimerais vivre le plus longtemps que je peux pour voir cela… Lucy … Tu es mon âme-sœur, je ne peux pas vivre sans toi, mais je ne serais davantage malheureux si toi tu n’es pas heureuse.

Le jeune père offrit un sourire rempli de tendresse pour son amie, puis, il embrassa tendrement le sommet de la tête de la petite Annie endormit, suivis du front de la jeune maman. Peut-être un baiser d’adieu ?

_Je suis désolé, je ne pars pas sans mon fils… mais je te laisse le choix de ton propre avenir et celle de ton enfant.










Nevrabriel
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entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Lucy VincentÉlectron libre
Lun 27 Sep - 4:22
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pour eux




_Lucy …

Sa douce façon de prononcer mon prénom, mon cœur se sert, je sais tous cela. Et avant même qu’il ne le dise je sais qu’un « mais » m’attend au détour de ses mots

de toute les personnes encore vivantes sur l’île, je peux compter sur les doigts d’une seule main les personnes qui ont encore ma confiance, sur deux mains celles qui l’ont perdu et plus encore sur les personnes qui me déteste. Si je te laisse Erevan, je suis certain que tu en prendras soin comme si c’était ton fils mais …

Je me laisse entraîner loin de son compagnon. Indifférente au lieu, seulement  angoissée par la suite des choses.

J’écoute sans broncher les mots de mon ami. La vérité m’écorche les oreilles un peu plus à chaque secondes. Je ne déteste personne, mais la haine et l’intolérance ont bel et bien souillé les survivants de cette île.

Je  l’écoute parler du ciel, de ce qui nous attend si nous prenons cette embarcation. J’ai la pensée égoïste que si nous n’avions jamais quitté le bunker… si nous étions resté entre nous seulement… oui peut-être que cela se serait passé différemment. Puis je ressens la chaleur de mon enfant, et je sais que la vie est là où elle doit être.

Puis il énonce ce que tous pensent… ou plutôt ce que l’on sait, personne ne viendra nous sauver… et s’il avait raison, si même une fois arrivée sur un continent il ne pouvait pas venir nous sauver?  Et si moi-même j’arrivais à me sauver… pourrais-je vivre en pensant à ceux que j’ai laissé derrière?

J’ai confiance en toi. Et moi aussi j’ai peur qu’une tempête nous emporte et surtout emporte Erevan, mais je sens au fond de moi que si je pars sans mon fils je ne le reverrai plus jamais.  

Je comprend ce pressentiment, mais je ne sais que dire. Il sait déjà que si je reste ici je serais prête à mourir pour le bien de nos enfants, mais cela ne suffit pas.

Tu as toute ma confiance, je serais prêt à te confier mon fils, mais je n’ai pas confiance en eux… Lucy … Viens avec moi.

S’il m’avait d’abord tourné le dos pour s’exprimer il revint enfin vers moi. Une invitation, une demande ou bien un souhait…

Je laisse sa main toucher la mienne, j’écoute ses paroles glisser en moi. Elles se diluent dans le bouillonnement de mes pensées. Des mots qu’il n’a pas besoin de prononcer, des mots que je ressens, notre lien si particulier. Un souvenir d’une autre occasion, il y a bien longtemps où il m’a demandé de prendre sa main et de tout quitter et partir avec lui. Cette fois j’ai le sentiment qu’il ne reviendrait pas.

Il signa ses mots d’un baiser sur la tête de ma douce enfant.

Je suis désolé, je ne pars pas sans mon fils… mais je te laisse le choix de ton propre avenir et celle de ton enfant.

La gorge serrée, peu importe ma décision aujourd’hui je perdrais une partie de mon cœur. Abandonner Donatien, Jessy, Béatrice ou bien Nev et Erevan…

Je me décide enfin à relever le regard vers mon ami. Je ne vois aucun reproche dans ses yeux, de la détermination rien de plus. Il se bat pour un petit garçon endormi contre lui… son petit garçon qu’un jour sa mémoire effacera. Et alors qui se rappellera de ce qu’il a fait pour ceux qu’il aimait? Qui racontera à son enfant quel homme il était? L’amour qu’il y avait en lui.

Je recule d’un pas sous le coup de la tristesse. Un avenir, un père pour Annie. Qui sera là pour lui quand sa mémoire l’abandonnera, qui sera là pour eux…

Je recule d’un autre pas. Mon choix écrase mes poumons, je ne peux pas parler. Je recule encore, je retourne d’où je suis venue avant de changer d’idée. A l’abris des regards je récupère se sac qui contient les seuls choses qu’il me reste de ceux que je vais abandonner. Non, je ne dirais pas adieu, il n’y aura pas d’embrassade, ni plus de larmes. Je quitterais ceux que j’aime et que j’ai aimé en silence. Je ne laisserais que des lettres en preuve de mon amour. Pour ma fille, pour son avenir. Je hisse mes maigres possessions sur mon épaule, une mèche de cheveux roux nouée et cachée au fond d’une enveloppe. Une relique de celui que j’aime. Une relique du père de mon enfant.

Mes larmes se sont taries quand je me redresse et rejoins Nev. Je regarde enfin Ruhiel, d’un signe de tête je le remercie. Puis je glisse mes doigts entre ceux de Nev. Je ne regarde pas en arrière, mon père… mon amour, ma famille, un jour je les sauverais… oui un jour.



Lucy Vincent
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Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Alexander HexeÉlectron libre
Lun 27 Sep - 14:05
La récolte n’était pas bonne aujourd’hui. Son petit sac plastique entre les mains était plus rempli de cailloux qu’Al avait trouvé beaux plutôt que de choses comestibles. Quelques algues au goût atroce mais nourrissantes, deux coquillages bien trop petits pour en tirer des nutriments intéressants et un crabe malingre, encore frémissant, qu’il hésitait à relâcher dans l’espoir de le retrouver quelques jours plus tard un peu plus gros. Alexander soupira. Lui qui avait maintes fois rêvé plus jeune de faire une aventure comme Koh Lanta déchantait. Il avait certes atteint l’allure famélique des joueurs de cette émission mais il n’avait ni trouvé l’union dans l’effort ni la satisfaction du dépassement de soi dans des conditions extrêmes. Il n’y avait que l’isolement et ce qui ressemblait plus à une agonie sans fin qu’à un frisson de vie.
L’écosystème même l’île dépérissait. Si au départ la survie avait été compliquée, il avait vite pris le coup et parvenait à se nourrir et à se chauffer de façon décente. Mais ces derniers mois, la situation se dégradait au fur et à mesure que les ressources s’épuisaient. Il fallait se rendre à l’évidence. Cette île était trop petite pour rester un habitat vivable pour la population qu’elle abritait.
Pourtant le nombre d’entre eux ne cessait de se réduire. Une fois qu’il fouinait du côté de la tyrannie de Graham, il avait aperçu deux types sortir le cadavre d’une blonde pour l’enterrer. Il était à peu près sûr que c’était la starlette de l’île qui avait fini par clamser, faute de soin pour son cancer. Il ne pouvait pas en être certain, certes, mais c’était la conclusion qui s’était imposée à lui. C’était triste, mais plus triste encore étaient les rumeurs qu’ils avaient pu entendre, glaner lors de ses rares contacts avec d’autres personnes. Agnès Dessanges était morte. Apparemment, elle se serait noyée dans le lac après avoir constaté que les fleurs dont elle prenait soin n’avaient pas survécu à la dernière sécheresse. Personne ne l’avait vraiment évoqué mais de son point de vue, ça ressemblait beaucoup à un suicide. Son regard, trouble, se porta vers l’horizon. Si une si belle personne que mademoiselle Dessanges, de l’avis presque unanime de tous, avait fini ses jours comme ça, quel espoir restait-il pour eux ? Tout le monde savait pour les croyances profondes de la secrétaire. Avait-elle renoncé même à sa foi dans ces circonstances ?
Ses pieds se dirigèrent d’eux-mêmes vers l’eau. Il ne voulait plus rester ici. Entrer dans l’eau, laisser celle-ci remplir ses poumons, lentement, dans une étreinte qui lui permettrait d’en finir. Ou peut-être tenter quelque chose, nager jusqu’à ne plus avoir de force. Avoir au moins tenter de se barrer d’ici.
L’eau submergea ses baskets déjà bien amochées. Un pas, puis un autre. Il s’arrêta en entendant des éclats de voix portés par le vent.
Sans bien savoir pourquoi, il se dirigea vers la source du son. Nevrabriel. Lucy. Il eut un sourire triste en ayant un flash d’un dîner passé sous une table. Un dîner qui aurait pu donner lieu à une belle amitié dans d’autres circonstances. Deux petits paquets remuant mollement dans leurs bras lui indiquaient la triste vérité. Ils n’étaient plus des enfants mais pas franchement des adultes. Juste des êtres humains beaucoup trop abîmés par la vie et qui pourtant essayaient encore de voir le bout du tunnel. Il suivit du regard la direction que la gestuelle de Nevrabriel montrait. Un autre type, qu’il ne connaissait que de vue sans en connaître le nom. Un bateau, ou plutôt une coquille de noix, qui attendait d’être poussé comme une bouteille à la mer.
Il s’approcha.

- Vous partez ?

Il n’attendait pas vraiment de réponse. Sa question était idiote. Pourquoi avoir construit un bateau autrement ? Il sentait la réprobation du Génie dans un coin de son esprit qui jugeait nulles les chances de réussite d’une telle expédition. De son côté, Al s’enthousiasmait d’une virée en mer. Les deux émotions contradictoires, bien que n’étant pas les siennes, s’affichèrent sur son visage.
Partir. Au moins essayer. Il porta un regard sur la taille du bateau et les personnes qui s’apprêtaient à embarquer. Pas besoin d’être le Génie pour constater qu’il n’y avait pas de place pour un voyageur supplémentaire. Une partie égoïste de lui-même aurait voulu se précipiter et jouer des coudes pour en obtenir une. Mais il y avait les deux enfants, les deux petits auxquels il ne pouvait pas infliger la perte ou la séparation de leurs parents. Il connaissait trop bien cette douleur que de perdre sa famille. L’autre par contre… Après tout il ne le connaissait pas lui. Il ne lui devait rien. Et puis il pouvait être bon rameur et…
« Et rien, Cap. Ils n’ont aucune chance de s’en sortir, ne te mêle pas de ça. »
« Mais au moins ils essaient eux et… »
« Et s’ils réussissent, ils ramèneront des secours. »
Cap se mordilla la lèvre inférieure.

- Si vous atteignez le continent… Vous reviendrez nous chercher… N’est-ce pas ?
Alexander Hexe
Image : L'avenir est ailleurs. [avec Nev, Lucy, Alex] Cy0uFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 21/05/2016Age : 22

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Ruhiel WofriteNewbie
Lun 27 Sep - 18:57
Les dernières passagères arrivent enfin. Nous pouvons partir. Mais je vois ensuite de l’hésitation dans le regard de la jeune mère. Lucy nous rappelle le danger de la mer pour les nourrissons. Je ne dis rien, mais une rage m’envahit alors qu’elle demande à Nevrabriel de lui laisser son garçon, prendre soin de lui jusqu’au retour du père. Ce n’est pas dirigé vers la femme. Au contraire, je lui fais confiance. Mais les médicaments commencent à manquer, de même pour la nourriture, l’hiver approche. J’ai peur pour la santé de la jeune femme, j’ai peur pour les enfants. Ils seront seuls face à tous les habitants de l’île qui ne regardent que leur nombril. Les paroles de Nev résument bien mes pensées. On ne peut faire confiance à personne ici, à part nous…
Je laisse Nev s’éloigner avec Lucy. J’imagine que ça me laisse un temps pour faire mon deuil quelque part. Faire une lettre mentale à chaque personne chère, me rappeler des noms de tous les enfants qui voient leur jauge de vie diminuer à une vitesse hallucinante. Les yeux tournés sur l’océan, je me laisse apaiser par les vagues qui s’écrasent sur le bord de l’île. Ce n’est pas le son de l’eau qui va me manquer...

« Si un Dieu, ou des dieux existent, s’il vous plaît, entendez mes prières. Aidez-nous à sauver les enfants. Ayez pitié d’eux. Ils n’ont rien fait. Et je veux, au moins dans un dernier geste, les aider à sortir de cet enfer. »

Je ne suis pas croyant de base, encore moins pratiquant. Mais au point où j’en suis, je ne peux compter que sur nous, et cette force divine qui voudrait bien nous aider à réussir notre mission. Les autres humains ne feraient que mettre des bâtons dans les roues, nous balancer des malédictions, modeler la réalité pour nous faire passer pour des traîtres, des lâches, des déserteurs. Il y a un an et demi, je n'aurais jamais pensé qu’on serait dans cette situation foireuse. Je me serais certainement dit qu’il faut vraiment être totalement fou pour arriver à un tel chaos.

La discussion semble avoir porté ses fruits, je vois Nevrabriel et Lucy marcher vers moi. Un léger sourire sur les lèvres, je lui retourne le léger hochement de tête. Mon expression se fait plus dure une petite seconde avant de s’adoucir. Je ne m’attendais absolument pas à l’arrivée d’Alexander. Je ne l’ai pas beaucoup vu, ce patient étant déjà majeur quand je suis arrivé. Mais j’avais tout de même parcouru son dossier médical, comme tous les autres patients d’ailleurs. Il nous demande si on part. La réponse de la question, même évidente, est difficile à formuler. L’interrogation d’après allume une flamme de détermination dans mes yeux. D’une voix plus forte et le visage sérieux, je lui réponds spontanément :

- On viendra vous chercher, c’est une promesse, Alexander, dis-je, la main sur le cœur.

Avec ce ton, avec ce geste, je veux qu’il garde encore un peu d'optimisme. Encore quelques jours. Je ne précise pas qui va venir les chercher. Ni quand. Mais je me fais le serment de faire tout en mon pouvoir pour y arriver.
(c)SuperRuhiel !
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Image : Chaque humain est un livre.Fiche personnage : Ma fiche pour me connaître :DEspace personnel : Mon désordre intergalactique vaguement rangéGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 29/06/2020Age : 30

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 12 Oct - 14:33

L'avenir est ailleurs

_Vous partez ?

Nevrabriel se retourna à la question qui s’était élevée dans les airs, tel un supplice. C’était Alexander Hexe … Alexander … La vision de ce frère meurtri touchait l’écossais, ce frère qui a vu sa sœur mourir, ce frère qui demande une justice qui ne sera jamais rendu, que lui reste-t-il lorsque même l’espoir s’est envolé ?
Malgré le changement des électrons libres, le fait qu’ils se soient unifiés pour porter un chef, s’alliant au Village, Nevrabriel devinait sans peine que ce jeune homme n’a jamais pu faire partie de ce changement, son état prouvait cela. Mais sans l’avouer, Nevrabriel admirait son courage d’avoir avancé malgré son vécu et de ne pas avoir hôté la vie de celui qui avait pris celle de son plus précieux trésor.

_ Si vous atteignez le continent… Vous reviendrez nous chercher… N’est-ce pas ?

Nevrabriel voulait répondre mais aucun son ne sortait de a bouche, rien qu’un souffle de compassion. Heureusement, Ruhiel prit la parole presque aussitôt :

_On viendra vous chercher, c’est une promesse, Alexander

On reviendra …
Nevrabriel se contenta d’acquiescer sans autre mouvement. Il serra malgré lui la main de Lucy.
Il avait perdu la femme qu’il voyait comme une mère. Avec le temps il s’était rendu compte qu’il ne lui restait plus que peu de personne, seulement peu l’aimait réellement, et ce peu se tenait près de lui à cet instant précis, dans ses bras, dans sa main … il ne manquerait pas au reste, c’était certain, c’était fini.

Il ne reviendrait pas, lui.

Il essaiera d’envoyer de l’aide mais lui ne reviendra pas, il en avait marre de penser aux autres tout le temps, s’il ne l’avait pas fait il serait partie avec Ulysse ou bien il n’aurait pas participé à la Révolution, il ne serait pas entré dans un bâtiment en feu en risquant sa vie, il ne serait pas revenu sur l’île après le décès d’Adèlys … Risquer sa vie et sa liberté pour les autres ne lui a rien apporté de bon, ni même de la reconnaissance. A présent il ne penserait qu’à sa famille, à ses enfants et pour cette raison il irait en Ecosse et ne reviendrait jamais sur cette île. Si les autorités refusaient de venir, il ne viendrait pas non plus, cette île est maudite et fondée sur des cadavres que tous oublierons rapidement une fois partie.

Mais ses pensées, Nevrabriel les garda pour lui. Alexander avait le regard d’un homme qui n’avait plus aucunes branches à laquelle s’accrocher, il ne lui restait qu’une seule, l’espoir qu’un bateau revienne dans les jours à venir.

Mais si les autorités revenaient, si finalement Nevrabriel avait tord et que tout cela n’était pas un complot, si tous pouvaient retrouver leur foyer et leur famille, alors, pour Agnès, Nevrabriel ferait en sorte qu’elle ait une magnifique tombe en Ecosse ou en France, une tombe remplis de fleurs, des fleurs colorés et sans épines, des fleurs qui lui ressemblent. Et sur cette tombe il se promit de lui présenter son fils qu’elle n’a jamais pu rencontrer. Nevrabriel n’a jamais eu de mère à part elle et il n’en aura jamais d’autre.

Donatien saurait le retrouver, il avait son adresse dans son dossier médical. Aeden saurait le retrouver également, il lui avait tant parlé de son village qu’il était impossible que l’irlandais l’ait oublié. Nevrabriel les attendrait sans les attendre, si un jour ils veulent venir à lui, si un jour ils veulent partager sa vie, faire partie de sa famille, s’ils le veulent, ils pourront l’être.

L’écossais lâcha la main de Lucy pour s’avancer vers le jeune homme et poser une main ferme mais amical sur son épaule. Erevan se tortilla, ouvrit un œil à l’attention d’Alexander avant de le refermer pour se rendormir contre le cœur de son père. Nevrabriel voulait qu’Alexander tienne jusqu’à ce que Ruhiel tienne sa promesse, il se doutait que ce dernier reviendrait lui-même si les autorités ne voulaient pas s’y risquer. Mais est-ce qu’Alexander aurait la patiente d’attendre encore ? Ou ce regard résigné signait une fin proche et sans saveur ?

_J’ai connu une petite fille, intrépide et aventureuse, qui voulait devenir une légende… Une légende qui voulait rentrer chez elle. Pour elle, tient le coup, rentre chez toi et faisons d’elle une légende.

C’était ce que lui avait dit Lorelei la première fois qu’il l’avait rencontré, il y a 5 ans. Elle l’avait marqué par ses mots forts et sa ressemblance avec sa propre petite sœur. Il voyait en Alexander un réel grand-frère qui aurait remué ciel et terre pour sa cadette, alors, pour cette même cadette, il serait capable d’attendre encore un peu, un tout petit peu …
Nevrabriel lâcha son camarade pour aller vers le bateau, affichant un air et un ton déterminé :

_Il faut y aller.

Mais l’écossais s’arrêta, avant de se retourner et s’adresser à ses compagnons de voyages :

_Si vous avez d’autres personnes à aller voir, c’est maintenant. Mais lorsque les étoiles seront lisibles il faudra en profiter le plus possible pour que je puisse nous diriger.

Il pensait à Lucy en disant cela. Puisqu’elle semblait être venue pour prendre Erevan, elle n’a sans doute pas fait ses au revoir ni Jessy, ni à Donatien. Mais peut-être que Ruhiel avait également des personnes à saluer avant de faire ce dangereux périple qui pourrait le conduire à leur perte.
Nevrabriel alla vers la barque, il installa son fils près de la place de Lucy, le couvrant de son gilet qui ne lui servait pas à grand-chose. Souriant, il murmura à son bébé :

_Ne t’en fais pas mon fils, tu grandiras libre et entouré d’amour.

Tout ce qu’un père pouvait offrir, il l’offrirait. Il ne fera pas les mêmes erreurs que ses parents, il se l’était promis à la naissance d’Erevan. Nevrabriel fit les derniers préparatifs  en attendant les autres passagers.

Après presque 10 ans dans cette prison, dans cet enfer, il allait enfin rentrer chez lui …









Nevrabriel
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Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Amalia ReanoBras-droit de Victor
Mar 12 Oct - 15:43
L'avenir est ailleurs



Âme errante dans un monde au bord du précipice. Le fragile équilibre de l'île s'effondrait à nouveau et il n'avait pas tenu bien longtemps. Amalia n'était pas la plus à plaindre, privilège des têtes dirigeantes mais son existence perdait encore une fois son sens. N'en avait-elle jamais eu ? Lancinante, cette question revenait alors que les habitants d'Espoir disparaissaient, fuyant une froide réalité. Elle était évidemment au courant du souffle du désespoir qui courrait dans les factions, des vaines tentatives d'évasion. Comme à la Révolution, elle observait, là, statue de porcelaine et d'ébène, son environnement se déliter. Tout ce qui l'avait rendue vivante n'était plus qu'une ombre : son Némésis n'en avait plus le panache, les divergences n'avaient plus de sens, même le Marquis semblait affecté.

Comme lorsqu'elle était patiente, l'Italienne déambulait sur ce bout de caillou à la recherche d'une occupation. Alors qu'elle approchait de la mer, le froid de l'hiver se faisait mordant et le vent salé faisait claquer sa longue chevelure. Ses yeux dépareillés étaient happés par l'écume des vagues qui se brisaient à ses pieds. Elle releva la tête vers l'horizon, le défiant presque de venir la chercher. Non, elle ne céderait pas à l'appel. Elle valait mieux que cela. Heureusement que personne ne la voyait cacher ses fissures derrière son éternel masque distant, tandis que ses pas sur le sable l'éloignait de la berge.

Remontant vers les falaises de l'Institut, elle se retourna une dernière fois pour contempler la jetée. Elle aurait pu être surprise de voir une embarcation légère flotter devant un attroupement. Elle aurait pu l'être encore davantage en y reconnaissant une chevelure rouge. Mais non. Elle avait su avant même qu'on vienne lui proposer une place, certainement à contrecœur par ailleurs. Elle avait refusé, pensant que sa place était sur ce monde fermé et en perdition. Elle ne connaissait plus rien de la vie au-delà de cet océan et n'était même plus certaine d'y retrouver une place.

La brune ne voulait pas participer à ces adieux, ils n'étaient personne pour elle et elle n'était personne, sinon leur ennemie, pour eux. Pourtant, comme un pantin, elle était redescendue des falaises. Silencieusement, esprit sombre de futures ruines, elle s'approcha. L'équipe faisait peine à voir, encore plus ceux qui montaient sur ce bateau de fortune. Deux jeunes parents, aussi épuisés l'un que l'autre, deux enfants beaucoup trop jeunes pour être entre deux univers et un animateur dont la volonté n'avait pas suffi à changer les choses.

-Bonne chance pour la traversée, leur souhaita-t-elle finalement.

Elle refusait de l'admettre mais elle enviait cette solidarité qui liait toutes ces personnes, les maudissait pour leur fuite et à la fois comprenait leur décision. Non, Amalia non plus n'appartenait à aucun membre mais, contrairement aux deux bambins endormis, elle en avait fait le choix. Elle voulut tendre une main hésitante vers Nevrabriel et Ruhiel mais elle se ravisa, gardant les bras croisés sous sa longue cape. Un remerciement ne franchit pas ses lèvres pâles et bleuies par le froid, ils avaient déjà eu ce qui s'en rapprochait le plus.

Codage par Libella sur Graphiorum
Amalia Reano
Image : L'avenir est ailleurs. [avec Nev, Lucy, Alex] ScmvFiche personnage : Qui est-ce ?Espace personnel : Dossiers et rapportsGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 13/07/2015Age : 26

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NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 9 Fév - 23:14

L'avenir est ailleurs

Une surprise fit irruption à travers la nuit ; Amélia Reano. Bien qu’elle était une inconnue pour l’écossais, il se sentait tout de même heureux de la voir une dernière fois. Il ne l’avait jamais fréquenté avant d’avoir rejoint l’Institut Graham et bien qu’il la savait remplie de malice et de vice dont il n’était guère accoutumé, il avait tout de même beaucoup de respect à son égard et avait une sorte d’affection pour elle qui, contrairement à bien du monde, ne l’a pas mal traité durant son séjour.

_Bonne chance pour la traversée.

C’était simple, c’était bref, comme son passage dans la vie de l’écossais. Le jeune père sourit faiblement. Il tendit une main ferme à la jeune femme et attendit qu’elle la serre, ancrant son regarda vairon dans celui tout aussi bicolore de la jeune femme.

_Bonne continuation… Amélia Reano.

La voix de Nevrabriel était posée, il l’avait dis avec tout le respect qu’il avait envers la bras-droit de Grahams. Elle était passée de patiente à apprentie, d’apprentie à bras-droit, elle avait tout accomplis par elle-même, ne se reposant pas sur autrui, bien que parfois cela fut par fourberie, elle a su créer elle-même son chemin. L’écossais ne s’inquiétait pas pour cette jeune femme, elle avait un avenir au-delà de la mer ou même ici, si tout devait disparaitre il savait qu’elle ferait en sorte de s’en sortir. Amalia avait des défauts qui ne plaisaient pas au jeune homme mais ses qualités étaient admirables, il ne pouvait que l’admettre.
Peut-être auraient-ils pu bien s’entendre, ou devenir ami dans une autre vie, qui sait ?


Finalement les étoiles devinrent claires dans le ciel et le voyage commença.

Les deux hommes ramaient à tour de rôle, profitant au maximum que le temps soit clément pour s’approcher du continent pendant que Lucy s’occupait des enfants. Nevrabriel ne déviait pas de leur trajectoire, les yeux rivés sur les étoiles qui ne pouvaient le tromper. La nuit était longue en novembre, et froide, mais le jeune père ne ressentait que peu la basse température lui rappelant son pays natal. Il se sentait même plus serein à chaque mètre qui les séparait de l’île de l’Enfer.
La nuit était calme mais le petit jour allait rapidement pointer son nez, les étoiles commençaient peu à peu à disparaitre. Bien que l’écossais connaissait la course du soleil il trouvait que cet astre était moins fiable que les étoiles immobiles de la nuit.

Et ils ramèrent.

Encore.

Encore.

Encore...

Les garçons étaient épuisés, les enfants pleuraient, les vagues les faisaient dévier de leur trajectoire. Peut-être qu’ils avaient tous raison, ils allaient mourir en mer… Nevrabriel les avaient tous condamnés… Ils allaient tous mourir …

C’était ce qu’il pensait, jusqu’à ce que Ruhiel aperçoive un chalutier au loin. Le groupe de jeunes gens s’époumonèrent à hurler tout en donnant leur dernière force pour ramer jusqu’au bateau de pêche.
Les marins récupérèrent les aventuriers, ces derniers parlaient français et le jeune père laissa ses comparses s'exprimer pour lui alors qu’un sentiment étrange envahissait tout son être. Un sentiment si fort et profond que des larmes silencieuses commencèrent à perler ses joues : il était libre.

Le bateau quitta la mer pour les emmener tout droit en France, Lucy et Ruhiel ont pu communiquer avec les autorités afin d’expliquer ce qu’il s’était passé après la tempête. Ils furent emmenés à l’hôpital pour voir s’ils allaient bien après cette traversée et cette année passée à vivre par leur propre moyen. Les bébés allaient très bien, nouveaux nés n’ayant besoin que de lait pour survivre. On fit à l’écossais une série d’examen à cause d'une crise qu'il a fais devant les médecins.
Ce qui avait été prit pour un début d’Alzheimer était en fait plusieurs kystes au cerveau qui causaient des étourdissements, vomissements et saignement de nez en plus d’accentuer son ecmnésie. Il n’a jamais eu d’Alzheimer ! Les médecins affirmèrent que c’était bon signe car s’ils arrivaient à retirer tout les kystes, sans rechute, le jeune père allait vivre très longtemps et en bonne santé car malgré ses rapports non protégés il n’avait pas le SIDA et Erevan était également en parfaite santé, ce qui relevait du miracle.
Les médecins étaient très compétents et retirèrent tout les kystes du jeune père sans abîmer son cerveau. Pendant s’il se faisait opérer, Merywen, sa sœur, fut informée de son retour parmi les vivants et prit le premier vol pour le retrouver. Des retrouvailles plus qu’émouvant eurent place entre eux. Ce dernier présenta sa sœur à Lucy, Ruhiel mais également Annie et Erevan. Merywen, devenue infirmière depuis le temps, avait une joie sans nom. Ils restèrent un moment en France à cause de la convalescence de Nevrabriel après l’opération, ce qui permit au jeune écossais de régler moult papiers et passer énormément d’appels, demandant à Ruhiel et Lucy de traduire pour lui, afin que la dépouille d’Agnès soit transportée en Ecosse avec l’accord de la famille de celle-ci.

Lorsqu’il fut apte à sortir de l’hôpital, Nevrabriel retourna en Ecosse, dans la maison où il avait grandit et que sa sœur avait prit domicile. Elle lui avoua que leur grand-mère n’avait pas légué ce bien à leur mère mais bien à eux, et après la « mort de Nevrabriel », Heather et Killian voulaient rapidement faire des funérailles même si le corps de Nevrabriel n’a jamais été retrouvé, Merywen a refusé pendant des mois, elle était même en train de passer un permis bateau pour se rendre sur cette île et chercher le corps de son frère elle-même. Cela l’a totalement séparé de leurs parents et depuis elle ne les a plus vu ni parler.
Nevrabriel s’en moquait bien, pour lui Heather et Killian n’étaient personne depuis longtemps, Agnès était sa mère et Donatien était, quelque part, son père. L'écossais fit en sorte qu’Agnès ait une tombe magnifique, toujours propre et fleurit, l’imaginant souvent allongée sur un lit rempli de ces fleurs qu’il déposait et faisait pousser autour de la tombe.

Lucy décida de suivre l’écossais dans son pays natal et comme promis il fit en sorte qu’elle soit heureuse et éleva Annie comme sa propre fille, lui apportant amour, tendresse, sécurité mais également éducation et finance. Il ne faisait aucune différence entre elle et Erevan, pour lui, ils étaient tous deux ses enfants. Il décida de suivre Lucy, si cette dernière décidait de révéler à Annie qui était son véritable père ou faire passer Nevrabriel pour son géniteur, dans tout les cas, son amour pour Annie ne changeait pas.

N’ayant aucun diplôme, Nevrabriel pensa travailler comme charpentier ou maçon, mais sa sœur le poussa à faire ses études, il était encore jeune, il pouvait le faire. Alors, Nevrabriel entreprit des études d’astrophysique. Passionné et motivé par sa famille, il obtient facilement son diplôme et s’y consacra longtemps, donnant également des conférences et des cours dans les universités. Il n’était pas le meilleur dans son domaine mais il était très bon, passionné et étrangement, toujours heureux. Un bonheur qui faisait de lui une personne qu’on aimait fréquenter et qu’on aimait récompenser pour son travail. Malgré son amour pour son travail, Nevrabriel privilégiait toujours sa famille et faisait tout pour être un bon père, un bon frère, un bon compagnon.

Avec son traitement et le suivit quotidien de sa soeur, Nevrabriel ne souffrait quasiment plus de sa maladie, il avait de longs et beaux jours devant lui. Il pu voir son fils grandir, aller à l’école, se faire des amis, des amours, il pu lui apprendre à conduire, à sculpter, à jouer du violon, il pu être là à son diplôme, à son mariage, et même prendre dans ses bras ses petits-enfants. Il ne se lassait jamais de raconter des histoires aux petits, que ce soit les légendes de son pays ou son histoire personnelle.

Même si son passage à l’Institut fut une longue période triste et difficile pour lui, il n’échangerait cela pour rien au monde, l’Institut lui avait prit énormément mais il y avait rencontré les personnes qui faisaient son bonheur à présent.


***


Se balançant sur son rocking-chair, la barbe grisonnante, les yeux fatigués, les rides saillantes sur son front, il regarda la lune lui sourire. Il avait soufflé ses 62 bougies aujourd’hui et caressait à présent un vieux carnet, abimé par le temps, sur ses genoux. Le journal intime qu’il avait confié à Ulysse pour le donner à sa sœur. Il le relisait par moment, pour se souvenir, se souvenir du rire d’Agnès, se souvenir des cheveux d’Astrid, se souvenir du regard de Donatien, de la maladresse d’Aeden, mais également les jumelles Kheidra, du petit Kan, de l’énigmatique Béatrice, du bienveillant Naito, de l’indescriptible Ophelia, du surprenant Vincent, du soleil de Solveig, de sa comparse Artémis. Et même si ces personnes lui ont fait du mal, il se plaisait à se souvenir de ce vieux Victor, la charmante Amalia qui a du devenir une grande personne à ses cotés. Parfois il se demandait ce qu’était devenu Jessy et Einija, Elizabeth et la petite Wendy. Parfois il se souvenait d’une fille aux cheveux rouge qui avait un père vigil, une autre aux cheveux roses, muette, qui avait le nom d’une fleur ou de Ryota. Puis des petites filles comme Anacha, Judith, Alysson. Il était heureux que Swann et les médecins comme Roy et Hans aient pu échapper à la tempête mais également Yuki et Willow qui avaient quitté l’île avant le drame.
Il ne su jamais ce qu’était devenu Alexander Hexe, mais il espérait qu’il avait pu trouver le repos après avoir offert à sa sœur des funérailles digne d’elle et avoir retrouvé sa famille. Il ne su jamais non plus ce qu’était devenu Béryl, Léna et la dépouille d’Adèlys.
Il avait des nouvelles de Ruhiel, aussi vieux que lui, se moquant de qui allait partir le premier. Il avait retrouvé Ulysse et Atsuka qu'il voyait au moins une fois par ans. Il avait vieillis avec Lucy, toujours là l’un pour l’autre jusqu’au bout.
Elles étaient là ce soir, Lucy et Annie, à fêter avec lui ses 62 ans, avec Merywen et sa propre famille, avec la famille d’Erevan, avec Ruhiel et son homme, Ulysse et Atsuka.

Une voix aimante l’appela à quitté sa terrasse car il faisait frais en ce mois d’avril. Nevrabriel termina de caresser la couverture de son précieux journal, souriant, il se leva pour retrouver ses proches. Depuis qu'il avait quitté l'île il n'a connu qu'un immense bonheur, et il le savait à travers ces regards aimants autour de lui qu'il sera heureux jusqu’à son dernier souffle.



Fin









Nevrabriel
Image : L'avenir est ailleurs. [avec Nev, Lucy, Alex] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 9 Avr - 20:38
Donatien regarda le bateau partir.

Silhouette ectoplasmique au milieu des arbres d'une île isolée et meurtrie, il avait l'air à la fois abandonné et d'être maître des lieux. Les mains dans les poches de son pantalon blanc, les coudes relâchés, adoptant l'attitude de celui qui était dans son salon ; il contemplait le départ comme il contemplerait le feu de sa cheminée.
Eloigné des navires, il était à peine visible, étonnement.

Le vent souffla dans ses cheveux.
Il aurait pu partir, lui aussi. Avec Lilith et Ange. Il aurait été étrangement lié à cette petite famille.
Il aurait pu partir et enfin gagner le jeu contre Nemesis, mais de toute évidence le but du jeu était de le faire perdurer. Tant que l'égo était là, ils n'auraient jamais su y mettre un terme.
Il aurait pu partir avec sa belle rouquine, et peut-être aurait-il eu lui aussi, sa vie de famille. Peut-être aurait-il su être père. Peut-être que les dimanches midi auraient rimés avec Jessy et sa Lucy.
Il aurait pu partir, et alors de temps en temps prendre des nouvelles de Nevrabriel. Mais aussi de tout ceux qu'il avait connu. Agnès, sa première amie. La seule, avec Ange, qui savait se montrer authentique en sa présence. Cette dirigeante blonde aussi, avec qui Ange avait eu une liaison. Cette blonde qui, avec le petit brun, avait poussé une porte qui aurait dû être verrouillée. Cette demoiselle qui avait eu son premier souffle ici, et qui avait donné naissance à son tour dans une cafeteria.
Et Béatrice, qu'allait-elle devenir ?
Même ses ennemis, Victor par exemple, aurait pu être agréables en dehors d'Espoir.

Mais il ne pouvait s'en aller. Cette île était la sienne. Ils étaient l'extension de l'un et de l'autre.

Il passa devant la tombe d'Adèlys, et de cette Loreleï.
Leur mort auront fait battre des cœurs.

Donatien contourna le bunker et retourna sur les ruines de là où avait été son bureau. La forêt qui avait brûlé à deux reprises, les bals masqués où journalistes avaient manqué de découvrir les vraies raisons de l'asile, cette drôle de révolution qui avait chamboulé les vies de chacun. L'île avait ses cicatrices, marquées par ces évènements. Elle avait été le personnage principal, finalement.
Elle avait accueillie des premiers baisers, des angoisses profondes et rires. Elle avait lié des personnes qui n'avaient rien à voir, transporté dans son vent des secrets qui avaient brisé les plus complices. Elle avait construit, et on l'avait détruite. Elle avait accueillie, mais ceux qu'elle avait abrité ont tenté de la dompter. Elle avait voulu guérir, mais la gangrène avait noircie des cœurs. Et ces cœurs-là s'étaient divisés, exclus, haï. Ces cœurs, liés par les même battements, avaient tué ce rythme qui les tenait tous. Les battements étaient devenus cacophoniques. Et l'île avait été détruite par sa propre construction.

Donatien leva les yeux vers le ciel, seul et isolé. Il avait toujours eu un besoin maladif de contrôle. Mais il en était persuadé : ses mauvaises actions avaient été étonnement faites de bonnes intentions.

Etant l'extension de l'île, de l'Espoir, Donatien se sentit comme celle-ci. Il avait lui aussi les mauvais moments dans la poitrine, rendus douloureux par la nostalgie des bons.
Il jeta un dernier regard en arrière, vers ceux qui s'en allaient. Il se demanda, un sourire triste sur les lèvres, pourquoi ces personnes qu'il avait accueilli dans son Institut, qu'il avait soit cherché à soigner, soit à qui il avait offert un travail ... Pourquoi de toutes ces personnes à qui il avait ouvert les bras, pourquoi aucun ne lui avait proposé de montrer dans un bateau ?

Il fit demi-tour et s'enfonça dans la forêt.

Ses pieds nus laissèrent derrière lui des traces de pas.
Docteur Elpida
Image : L'avenir est ailleurs. [avec Nev, Lucy, Alex] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
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