_Je suis vraiment désolée Emily que tu ne puisse pas comprendre l’art, mais c’est le cas pour beaucoup de gens, se n’est pas si grave. Il faut une certaine ouverture pour une bonne compréhension. Heureusement c’est possible d’apprendre. Mais enfin, personnellement je ne suis pas dans l’abstrait, mais je ne vais pas t’embêter avec ça.

Dès que Lucy tourna le dos, le sourire de la londonienne disparut, sauf que cette fois, Nevrabriel le remarqua. Il avait l’impression que … il y avait une tension avec les deux étudiantes mais pourquoi ? En général Emily était accueillante et conviviale mais là elle ne semblait pas apprécier la compagnie de Lucy.
Il devait profiter que la canadienne soit plus loin pour demander des explications. Peut-être qu’il se faisait des films après tout, il n’a jamais été douté pour comprendre la gente féminine.

_Emily, tout va bien ? Tu as l’air un peu tendu ce soir.

La brune tourna immédiatement son regard vers l’écossais comme gênée d’avoir été prise sur le fait. Ses yeux ronds fuyaient légèrement alors qu’elle semblait ne pas savoir quoi répondre.

(Emily)_Oh … peut-être un peu.

_Ah ? Tu veux m’en parler ?

(Emily)_... Hm … oui … mais seule à seul, disons demain soir ?

Ah … demain soir ce n’était pas le bon moment et il était vrai qu’ils n’avaient pas vraiment de moment de solitude pour avoir des conversations privés. Après le bar ils iraient se balader et après la balade tout le monde chez soi ! Demain ils étaient en groupe toute la journée, là encore, pas vraiment de moyen d’être intime, surtout avec Sarah et Richard qui mettent leurs nez partout et John qui répète tout à tout le monde. Dur de garder des secrets avec ce groupe …

_J’aurais aimé mais demain soir je suis pris, ça te va si je t’appelle ce soir avant de dormir.

(Emily)_... Non ça … Je préfèrerais qu’on se parle face à face, c’est toujours plus agréable d’avoir une présence. Tu ne peux vraiment pas demain ?

_...

Nevrabriel hésita un moment avant de tourner la tête vers Lucy qui papotait avec Jody. Il esquissa un sourire. Il n’aimait pas devoir choisir, est-ce qu’il devait repousser un rendez-vous avec une très charmante inconnue ou une conversation avec une amie ? L’une sera forcément déçue … Il avait mille raison de repousser son diner avec Lucy mais … mais …

_Non désolé. Je ne peux pas.

Emily se détacha de Nevrabriel pour lui faire face, elle semblait avoir beaucoup de sentiments qui la traversaient.

(Emily)_Tu fais quoi demain soir pour qu’on ne puisse pas se voir ? Qu’as-tu de si urgent ? De plus important ?

Nevrabriel regarda Emily et se sentit un peu mal pour elle. Elle le faisait culpabiliser et il ne savait pas si c’était à cause de son humeur ou parce qu’elle avait réellement envie de parler avec lui. Pourtant elle s’entendait bien avec tout le monde, ne préférerait-elle pas se confier à Madi ou Jody ? Elles étaient de bonnes oreilles attentives. Même Justin, bien qu’il soit peu bavard, était très bien pour apaiser les autres. Elle semblait vouloir lui parler, à lui. Il ouvrit la bouche, ne sachant pas vraiment quoi répondre mais elle lui faisait de la peine.
Matthew arriva pile à ce moment-là, sauvant le roux d’une réponse qu’il ne voulait pas donner.

(Matthew)_On bouge ?

_Oui oui, si on les attendant se tuer sur la table de billard, on ne sera pas coucher.

Sarah et Dylan se disputaient encore en mettant leur veste. Difficile à dire si c’était de l’amour ou de la haine … Nevrabriel remit sa veste tout en terminant sa conversation avec la brune.

_On en reparlera plus tard Emily, et si vraiment tu as besoin de parler, appelle moi, sinon après demain on ira se balader et tu me raconteras ce qui te travaille.

(Emily)_... Promis ?

_Oui, dit-il en souriant, promis.

Emily sourit à son tour avant de venir se blottir contre le grand roux qui lui tapota gentiment le dos. Lorsqu’elle se détacha de lui, il alla vers Lucy et Jody. Elles semblaient former une bonne paire toute les deux.

_Alors les filles, ça a parié entre temps ?

Elle avait rougis légèrement quand je m’étais approchée, oups, l’espace vitale Lucy l’espace... je ne voulais pas me transformer en John!

Elle me rassura en me parlant de la scène de ménage qui se déroulait devant nous. Apparemment c’était dans leurs habitudes. Je lui demandais finalement si elle avait fait exprès de perdre, elle garda le silence, mais ses oreilles devinrent rouges.
Je ris et lui souris, elle nous avait tous sauvé. Je fini par lancer un regard vers Nev, regard que je regrettais aussitôt. Puis je me concentrais sur Jody. Elle était vraiment des plus agréables, si Nev m’avait affirmé ne pas être en couple cela ne paraissait vraiment pas, je préférais donc rester près de ma nouvelle connaissance.

_Alors les filles, ça a parié entre temps ?

Je fis un sourire en coin, en secouant la tête de gauche à droite.

(Jody)...on ne faisait que discuter. Je pense que tout le monde est prêt à partir.

Elle me sourit gentiment, la vie serait plus douce avec simplement des Jody.

Passe devant, je te rejoins je vais chercher ma veste.

J’attendis qu’elle s’éloigne un peu avant de me tourner vers l’écossais.

Je vais rester avec Jody je crois... ta copine enfin... ton amie, elle ne m’aime pas et comme elle semble ne pas pouvoir exister sans fusionner à toi... enfin, je vais marcher avec Jody.

Je me retournais et fis quelques pas pour prendre ma veste que j’avais laissé sur un fauteuil. Oui au moins c’était dis, Jody au moins elle ne semblait pas considérer les études artistiques comme un manque flagrant d’intelligence. J’avais ma dose de sournoiserie pour la soirée.

_Je vais rester avec Jody je crois... ta copine enfin... ton amie, elle ne m’aime pas et comme elle semble ne pas pouvoir exister sans fusionner à toi... enfin, je vais marcher avec Jody.

…
Hein ?

Nevrabriel resta fixé devant la phrase de la demoiselle. Il ne bougea pas lorsqu’elle s’en alla plus loin pour prendre sa veste. Il ne savait pas quoi faire de ce qu’elle venait de lui dire. Pourquoi les filles étaient étranges ce soir ? Il regrettait presque d’être venu, sa soirée était bien meilleur dans l’appartement de Lucy … même s’il ne comprenait pas pourquoi elle semblait ne plus vouloir de sa compagnie.
En relevant les yeux, l’écossais vit Sarah qui le regardait, bras croisés, un sourire fourbe et taquin sur le visage. Elle semblait aux anges et très intéressée de ce qu’elle venait de voir et t’entendre. Nevrabriel la regarda sans rien dire, attendant qu’elle manifeste ses pensées, ce qui ne tarda pas une fois que les autres étaient trop loin pour les entendre.

(Sarah)_C’est bête.

Bête ? Elle élargit son sourire.

_De quoi ?

(Sarah)_D’être aveugle.

Sarah tira la langue de manière enfantine avant de filer dehors avant que l’écossais ne l’attrape pour lui demander de s’expliquer.
Le petit groupe migrait doucement dehors et ce fut Madi qui l’appela pour qu’il ne prenne pas racine de sa place. Il ne comprenait pas le problème entre Emily et Lucy? Pourquoi étaient-elles tendues comme ça toute les deux ? Il s’est passé quelque chose ? Le jeune homme resta en queue de groupe avec Justin, appréciant son calme. Il regardait de loin successivement Emily qui parlait avec Madison et Lucy qui était avec Jody. A aucun moment elles ne se lançaient des regards ou cherchaient à se parler.

Sarah entraina le groupe dans un parc à peine éclairé à cette heure de la soirée et se rua sur une balançoire en appelant Jody pour la pousser. Madison proposa une photo de groupe pour garder des souvenirs de leur soirée et de leur séjour.

(Madison)_Nev c’est toi le plus grand, tu tends le bras !

_Je vais en prendre une de loin avant, ça sera plus jolie ?

(Emily)_Prends mon téléphone, il prend bien les photos.

L’écossais s’éloigna un peu pour prendre une « vraie photo ». Jody tira doucement Lucy vers elle pour qu’elle fasse partie du cadre et le flash fit son apparition. Puis, sous les indications de Madi, il fit plusieurs selfies, utilisant l’élan de son bras pour avoir un cadre plus étroit.

(Madison)_Lucy, tu veux bien nous prendre tous ensemble ? Et ça vous dis un cache-cache dans le parc après ?

(Sarah)_Oh ouais ! Une occasion en or que je sorte des buissons pour vous faire peur !

(Dylan)_C’est pour les gamins ce jeu !

(Sarah)_T’as peur de te pisser dessus hein ?

(Dylan)_Pff, là toi dans le noir ça me fait pas peur, ce qui me terrifiera c’est ta gueule sans maquillage.

_Aller on se calme, si vous vous entretuez, on ne nous emmènera pas à l’hôpital.

(Sarah)_Jody m’emmènera, elle.

(Dylan)_Richard m’aidera à cacher son corps.

(Jody et Richard)_Non.

Le petit groupe se mit à rire avant de se mettre en place pour la photo. Sans rater une occasion, Emily se mit devant l’écossais, le dos collé contre lui en prétextant « Je suis la plus petite, je me mets devant. ».

(Sujet sensible)



Il ne chercha pas à me rattraper ni à ajouter quoi que ce soit. Tant pis, je marcherais avec Jody, elle au moins semblait contente que j’existe! Elle me parlait un peu du groupe, de Sarah, de ses études en général. Elle avait jeté quelques regards à Sarah et je souris comme si je n’avais rien vue.

L’arrivée au parc se passa relativement dans le calme, chacun bavardait tranquillement. Puis il fut décider de faire une photo de groupe. Nev fut désigner comme perche humaine et j’attendais un peu en retrait. Mais Jody m’invita en me tirant tout doucement à venir partager le moment. Je souris sous le flash.

(Madison)_Lucy, tu veux bien nous prendre tous ensemble ? Et ça vous dis un cache-cache dans le parc après ?

Je récupéra le téléphone d’Emily pour leur photo de groupe.

Je pensais qu’on était venue ici pour jouer aux cartes et faire connaissance, pas pour aller courir dans les buissons. Je n’avais aucune, mais vraiment aucune envie de me cacher. J’imaginais parfaitement me cacher et qu’ils oublient de venir me chercher. Peu importe, ils semblaient tous d’accord pour jouer. Si je restais avec Nev peut-être après tout que se serait amusant.

Ils s’étaient tous regroupé plus ou moins au hasard, promis Emily évidement.

Jody... heu approche toi un peu de Sarah... oui voilà comme ça c’est parfait.

Je pris finalement quelques photos pour être certaine d’en avoir au moins une de bonne.

Sarah bondit rapidement pour regarder les photos, cela semblait lui convenir car elle me souris et remit le téléphone à sa propriétaire avant de déclarer que Justin serait lui qui chercherait. Il haussa les épaules sans grande conviction, le duel Sarah Dylan round 2 pouvait commencer.

Je fis un pas en direction de Nev, mais Emily qui était à côté pour la photo me prit de cours et l’emmena dans une direction. Charmant... Matthew se mit à compter et je dû me résoudre à trouver une cachette. Je ne savais pas où était passer Nev ni Jody je me dirigeais donc au hasard vers des buissons. Justin avait presque fini de compter. Et par malheurs j’étais tombée sur le buisson de...John.

(John)_Salut ma belle, la place est déjà prise, mais je veux bien partager avec toi.

Je, c’est très gentil, mais je vais allez voir plus loins.

Il me rattrapa par la main pour que je m’installe sur l’herbe près de lui.

(John)_Trop tard pour changer.

En effet, Justin venait d’annoncer le début des recherches.

J’étais donc assise inconfortablement contre l’idiot du village pour toute une partie...super.
Je sentis une main se poser sur ma cuisse et je la chassais d’une petite claque. Peut-être était-il charmant sobre, mais ce soir je le trouvais parfaitement casse-pieds.
Il passa une mèche derrière mon oreille se croyant sans doute au comble de la galanterie.

Je vais partir.

(John)_Mais non, tu vas nous griller si tu sors maintenant.

On entendit les bruits de pas du chercheur tout près. John me déposa un index sur les lèvres pour me faire signe de garder le silence. J’eu envie de lui mordre le doigt pour lui apprendre à les garder pour lui, j’aurais dû lui mordre le doigt... de mes lèvres sa main descendit pour se poser sur mon sein. Les yeux écarquillés je lui intimais sèchement à voix basse de me lâcher immédiatement.

(John)_ Soit pas comme ça, on passe un bon moment faut juste que tu relaxes.

Je lui fis un nom de la tête.

(John)_ Tu es toute tendue, ah je sais!

J’essayais de m’éloigner, mais il passa sa main libre sur ma nuque pour m’embrasser.
Sur le coup je figeais, sa main sur moi pressant un peu plus ma poitrine. Puis je fini par réussir à sortir de ma transe et je sentis une bouffé de colère monter. Je lui mordu sa stupide lèvre inférieure et je profitais de sa surprise pour me libérer et lui foutre la claque de sa vie.

Je n’avais pas dû être très discrète car au moment où je me relevais je me butais contre Justin.

(Justin)_ Qu’est-ce qui se...

J’étouffais encore de colère tellement que je n’en même pas conscience de sa présence.

Non, c’est non! Tu-Ne-Me-Touche-Plus-Jamais!Jamais!

Je n’avais pas crié, mais ma voix ne laissait aucun doute sur ce que je voulais transmettre. Je pris soudain conscience, un peu en retard, que j’avais buté sur Justin. J’ouvris la bouche, puis je la refermais. J’avais envie de pleurer et de rentrer chez moi.

Je...pardon, je...continuez sans moi, je...rentre chez moi, bye.

Je m’éloigna d’abord en marchant, puis je courus hors du parc. Je dû cesser ma course à bout de souffle. J’avais pris le chemin de mon appartement instinctivement. Je marchais en essayant de me calmer. J’étais terriblement en colère et... et je ne savais pas quoi exactement. Je m’en voulais d’avoir figé, j’en voulais au buisson, j’en voulais à John d’être un imbécile quand il avait bu et j’en voulais à Nev de m’avoir laissé seule. Je passa finalement la porte de l’appartement que je verrouillais derrière moi. Je me dirigeais à la douche et je pleura sur la soirée de merde que je venais de vivre.

Emily commençait à emmener Nevrabriel se cacher avant de dire que finalement, à deux, ils y avaient plus de risque de se faire prendre, elle était toute existée à l’idée de gagner une simple partie de cache-cache que l’écossais ne pouvait pas du tout lui en vouloir. Il aurait aimé se cacher avec Lucy pour dire vrai, et en profiter pour lui poser des questions sur ce qu’elle lui avait dit plus tôt. Mais tant pis, ils allaient certainement rentrer ensemble, il aurait l’occasion de lui parler sur la route.
Lorsque Justin commença à chercher, il entendit des petits rires venir non loin de lui. Il se doutait que Madison ne pourrait pas tenir en place avec ce qu’elle avait bu et l’étudiant la trouva en première. Nevrabriel pensait qu’il se ferait prendre mais Justin passa à coté de lui alors que Madison continua de rire sans quitter sa cachette malgré le fait qu’elle avait perdu.

Puis, des cris, des bruits nouveaux. Madison se redressa aussitôt comme réveillée de son fou rire.

(Madi)_C’était quoi ?

Tous commençaient à sortir peu à peu de leur cachette, sauf Emily qui voulait définitivement gagner, pour se rassembler vers Justin alors que la silhouette de Lucy commençait à disparaitre au loin. Elle était bien trop loin pour lui courir après.

(Justin)_Euh … je … euh … je crois que …

Le jeune homme était troublé au plus haut point alors que John sortait du buisson un peu déboussolé également.
Tous les regardaient, pendu à leurs lèvres dans l’espoir que l’un des deux déballe tout le plus rapidement possible.

(Justin)_Je crois qu’il l’a ploté …

Un « pardon ? » général se fit entendre. Les filles étaient prêtes à lui hurler dessus, même Jody si discrète, mais Nevrabriel fut le plus rapide, il effaça la distance entre John et lui pour le prendre par le col de sa veste et le faire reculer jusqu’à la structure d’une cabane avec toboggan pour les enfants. Le choc était assez brutal pour émettre un bruit de fracas, mais pas assez pour blesser le londonien.

_T’as fais quoi, sale porc ?!

(Jody & Matthew & Madison)_Nev !

(Sarah)_Nev, calme toi !

Dylan et Richard prirent chacun un bras de l’écossais pour défaire la prise mais le roux était bien trop en colère pour lâcher si facilement tant et si bien que Sarah et Justin sont venus se mettre entre la victime et l’agresseur pour pousser Nevrabriel et obliger à le lâcher, tout ça dans des exclamations qui auraient pu réveiller toute la ville. Emily arriva, confuse, s’inquiétant des bruits. Dylan et Richard emmenèrent Nevrabriel plus loin et ne le lâchèrent que lorsqu’il ne voulait plus défigurer le blond. Ils furent rejoints par Justin alors que les filles sermonnaient John et expliquaient la situation à Emily, qui se mit à le sermonner aussi. Même si elle voulait évincer la concurrence, elle était contre les agressions sexuelles.

(Dylan)_Tranquille ? T’es calmé, on peut parler ?

_Parler de quoi ? T’as entendu comme moi ce qu’il a fait ?!

(Dylan)_Mec c’est pas ta copine, pourquoi t’es vénère comme ça ? On la reverra plus jamais quand on repartira, t’as pas à la défendre corps et âme.

Nevrabriel fit des grands yeux à Dylan avant de froncer les sourcils. Il espérait avoir mal compris et que Dylan ne cautionnait pas ça.

(Richard)_Ce que veut dire Dylan … c’est que c’est pas cool ce qu’à fait John mais je t’ai jamais vu aussi énervé pour une nana que tu connais que depuis 2 jours. Mec, elle est grave sympa Lucy mais faut l’avouer, on la verra 1 semaine et demi et John c’est ton pote. Ok il est con et parfois super lourd mais c’est ton pote ! Donc à part te faire plaisir avec une inconnue, tu peux pas voir plus loin.

_Je ne-

(Dylan)_A d’autre, soit tu te l’es faite soit tu veux te la faire. John on sait qu’il est con mais toi on te pensait plus intelligent que ça. On a plein de nana à Londres et toi tu veux t’attacher à une canadienne que tu verras 2 semaines dans ta vie, franchement, arrêtes de mater le jardin du voisin.

Justin resta silencieux. De toute façon il valait mieux pour lui, grand romantique comme il était, il dirait certainement à Nevrabriel de foncer avec Lucy et entretenir une relation à distance, mais il savait que le commun des mortels ne verra pas cela d’un bon œil, il préféra laisser parler les autres garçons.

(Matthew)_Ouais bon … après John a pas été cool, mais comme dit Richard, il est juste con, très con, pas méchant, il s’excusera et laissera Lucy tranquille, pas besoin d’en venir aux mains.

L’écossais ouvrit la bouche, puis la referma. Justin lui posa une main amicale sur l’épaule en l’invitant à marcher. Dylan alla prévenir les filles, et John, qu’ils allaient emmener Nevrabriel jusqu’à mi-chemin et que le groupe se retrouverait demain matin.
Jody rattrapa les garçons en affirmant au roux :

(Jody)_J’aime bien Lucy … J’aurais préféré qu’elle passe une meilleure soirée … Si elle veut bien nous laisser une chance, on lui montrera qu’on est des gens bien.

(Dylan)_Si elle veut bien nous reparler d’ici là. Aller les gars, on bouge.

Jody baissa les yeux, honteuse d’avoir pu penser qu’il y aurait une prochaine fois. Nevrabriel avait les même pensées et ne pouvaient donc pas la rassurer, il espérait que Sarah pourrait consoler Jody à ce sujet.

Les garçons, hormis Justin, essayait de parler à leur camarade des bienfaits d’accorder plus de crédits aux personnes qu’ils connaissaient depuis longtemps qu’à une nana qui connaissait à peine. Le roux les écoutaient à moitié, se disant qu’ils avaient raison, et pourtant il n’avait pas envi, il voulait arrêter le temps pour passer cette seconde éternelle avec la canadienne.
A l’autre moitié du trajet, Nevrabriel essaya d’appeler Lucy plusieurs fois, sans succès. Elle lui en voulait, c’était normal, il aurait du être là pour que ça n’arrive jamais. Il tenta de la joindre jusqu’à rentrer dans la maison de sa mère. Il ferma à clé derrière lui comme convenu et alla directement dans sa chambre de la semaine, sans chercher à saluer qui que se soit de réveillé, espérant que tout le monde dormait à point.
Il écrivit un message. L’effaça. Un paragraphe. L’effaça. Deux pages. L’effaça. Finalement, un seul mot : « Pardon. ». L’envoya.
Il avait demandé une seconde chance à Lucy, il avait tout raté. Les mecs avaient raison, il ne devait pas s’acharner comme ça, ça lui ferait plus de mal que de bien …

La douche me dit du bien et me calma. Je ne savais pas ce qui était arrivé après mon départ. Je ne savais pas ce que John ou Justin avaient pus raconter. Je devrais avoir une bonne discussion avec cet imbécile de John. Il devait apprendre à contrôler ses ardeurs même imbibé d’alcool. Peut-être ma gifle lui avait fait reprendre des pensées plus acceptables. Je séchais mes cheveux assise sur mon lit puis je fini par jeter un œil à mon téléphone. Nev avait essayé de m’appeler pendant ma douche. Je ne savais pas si je devais rappeler, je dirais quoi? Je ne savais même pas ce qu’il savait...

Je glissais dans mes contacts puis je décidais d’envoyer un message à Jody, elle m’avait donné son numéro plus tôt.

« Je suis désolée d’être partie sans prévenir. »

J’avais aussi un message de ma mère qui datait de quelques heures et les appels manqués de Nev.  J’avais été en colère contre lui pour son absence et son ami idiot, mais j’avais tout de même envie de lui parler. Je m’écrasais dans mon lit et me réfugia sous la couette. Savait-il? Penserait-il que je l’avais encouragé ? Que j’étais ce genre de fille... Je m’endormis finalement épuisée. Au milieu de la nuit, réveillée par une envie de pipi je me traîna à la salle de bain puis revins à mon lit. Je regarda rapidement mon téléphone pour vérifier l’heure. J’avais un nouveau message de Nev... « pardon »

Je regardais le petit mot sans trop savoir quoi répondre. Ma colère contre lui était stupide. Je n’avais besoin d’aucun homme pour me protéger des cons. Je n’en avais jamais eu besoin. Je ne savais pas si je devais lui dire que je lui pardonnais, si je devais l’appeler... non il devait dormir. Lui dire que j’avais manqué ses appels, car je me faisais rôtir sous la douche peut-être ? Est-ce que j’aurais préféré qu’il rentre ici plutôt qu’à la maison?
Je tapais ma réponse sans trop savoir si elle était la bonne.

« Ça va. Je suis partie sans prévenir, désolée. »

Je me recouchais sur le côté hésitant avant de laisser mon téléphone.

« On soupe encore ensemble demain soir? »

J’avais demandé avant de changer d’idée, je ne devais pas lui en vouloir. Ce qui s’était passé ce soir ne le concernait pas, je devrais le régler avec John...

— Lendemain —

J’avais la tête sous l’oreiller fuyant le matin quand Thomas cogna à ma porte d’une façon bien trop enjouée... le message de ma mère! Elle voulait que j’aide avec les petits,  si j’avais bien compris Hugo mon petit frère de cinq ans devait aller chez le dentiste et ma mère étant occupée à l’université, la tâche nous revenait.

Le rendez-vous c’était plutôt bien déroulé. On avait réussi à convaincre Hugo que le dentiste n’allait pas lui voler toutes ses dents, mais seulement les nettoyer. Nous n’avions pas prévue de dîner particulier et Thomas et moi cherchions une idée quand son téléphone sonna. Je calais Léo sur ma hanche plus confortablement. Elle n’avait qu’une courte pause dîner et demanda si nous pouvions venir lui porter un truc rapide de la cafétéria.
Sans doute une excuse pour s’assurer que personne n’avait péri lors de la visite au dentiste. J’avais un travail à aller récupérer au pavillon des arts cela ne me posait pas vraiment de problème. Et puis, il y avait longtemps que je n’avais pas passé une petite journée avec mes frères. Thomas lui était enchanté de pouvoir partager la responsabilité des gamins et je le soupçonnais de vouloir taper la discussion aux étudiantes.

—

Un sandwich pour notre mère acheté, et mon travail récupéré et glisser dans un coins du sac à couche on se dirigea vers le pavillon scientifique.

Son assistante de cours était à son bureau, mais pas elle. Je recalais une fois de plus Léo sur ma hanche.

Ah Lucy, bonjour!

On est venu porter le lunch à notre mère. Thomas est là aussi.

L’assistante vira rouge brique et Hugo éclata de rire se méritant un regard agacé de Thomas qui venait de passer le cadre de la porte.

Euh... votre mère, elle a bientôt fini, elle donnait une capsule théorique dans son cours avec un prof étranger. Je dois y aller...

Elle se faufila sans un regard pour Thomas qui souriait.

-

Sans doute nous étions arrivés un peu trop tôt, ma mère était encore dans son cours et nous nous baladions pas trop loin de son bureau depuis une demi heure. Je m’éclipsais pour aller changer une couche en laissant Hugo sous la bonne garde de Thomas.

Une soirée désastreuse, tout le monde s’était barrée, on a bien engeulé John qui s’est senti comme une serpière après ça. Même si je n’aimais pas la mégère qui voulait me piquer mon crush, je ne lui souhaitais pas ça, entre pécho et agresser il y avait une différence !
J’aurais aimé appeler Nev avant de dormir mais Madi me l’a déconseillé, tout le monde avait besoin de se calmer de son coté, lui comme moi. C’était donc à tête reposée que j’avais réfléchis à la situation. Je n’avais rien à craindre de l’albinos, après tout, on partait dans très exactement 9 jours, au mieux il y aurait que des regards d’adolescents entre eux, aux pire … En fait c’était le pire qui me dérangeait ! Je ne voulais même pas imaginer ce qu’ils ont fait tous les deux ! Ou ce qu’ils ont envie de faire ! Ça me rendait folle de l’imaginer avec une autre et ça me donnait envie de la détruire férocement !

Heureusement pour moi, en journée tout allait bien, même si mon crush semblait ailleurs, je n’avais pas à le partager à des concurrentes, je savais pertinemment qu’aucune fille du groupe ne s’intéressait à lui. Si Jody aurait pu montrer des signes contradictoires, j’avais fini par comprendre qu’elle le voyait plus comme un grand frère, un rôle qui lui allait très bien avec toute la bande et j’aurais aimé qu’il me voit autrement que comme une petite sœur …

Avec Dylan et Sarah ont se moquaient – gentiment - des canadiens, la majorité de leur classes avaient un niveau inférieur à nous. Mais on avait intérêt, on faisait partie du meilleur observatoire de Londres, notre professeur nous aurait tué autrement. D’ailleurs, il semblait bien apprécier sa collègue et le cours était souple et agréable, moins militaire que ce que nous avions l’habitude d’avoir à Londres. Cela nous détendit tous par rapport à hier soir et redonna le sourire à Nev et Jody.

Je profitais de la pause pour me rendre aux toilettes, abandonnant le mélange de notre groupe et de la classe, Madi parlant aisément le français avec tout le monde. Quel ne fut pas ma surprise lorsque je tombai nez à nez avec l’albinos, tenant un enfant dans les bras. Vu qu’il n’y avait aucune ressemblance entre eux, j’en déduisais que ce n’était pas le sien. Elle était nounou à ses temps perdus ?

(Emily)_Oh …

Oui, je n’avais rien trouvé de mieux à dire. Et je ne savais pas si je devais l’ignorer royalement ou lui parler. Finalement, mon visage se ferma entre noirceur et inexpression. Le bébé semblait trop petit pour comprendre l’anglais à la perfection alors je me permis de parler dans ma langue natale :

(Emily)_Désolée pour hier, c’est pas cool ce qu’à fait John. C’est pas une mauvaise personne mais il est con … enfin, ça n’excuse rien, à toi de voir si tu veux pardonner.

Je contournai l’étudiante pour me laver les mains. Cette rencontre avait complètement bloqué ma vessie, je n’avais plus du tout envie d’y aller, j’en profiterais pour me refaire une beauté certainement, autant bénéficier des miroirs. D’ailleurs, je profitais également pour voir s’il y avait quelqu’un d’autre dans les toilettes ou si nous étions seules. Aucunes portes n’étaient fermées, je pouvais donc utiliser de ce moment pour lever tous mes troubles et poser cartes sur table.

(Emily)_Bon, vu que les autres t’apprécie, je serais peut-être amené à te revoir alors je vais pas passer par quatre chemins.

Je tirai une serviette et me retournai vers elle tout en m’essuyant les mains. Mon regard était hardent, je m’en rendais compte, mais je ne pouvais pas montrer autre chose face à une inconnue qui piquait mon mec sous mes yeux.

(Emily)_C’est quoi ta relation avec Nev ?

Vu qu’il avait failli défigurer John, elle n’était clairement pas une banale inconnue. Elle n’avait pas intérêt à me prendre pour une conne, je savais très bien être méchante.

Léo était tout propre maintenant et avait cessé de geindre. Je le tenais toujours en équilibre et me l’avais les mains tranquillement, aucun hurlement dans le couloir Thomas avait la situation sous contrôle. Je venais de me sécher les mains quand quelqu’un entra dans les toilettes, j’allais me décaler pour ne pas bloquer le chemin quand je me figeais face à Emily. Je remontais un peu le bambin contre moi, pourquoi je devais tomber sur elle?

(Emily)_Oh …

Je la regardais incertaine attendant la suite. Nev n’était pas là, que me voulait-elle encore?

Bonjour Emily.

(Emily)_Désolée pour hier, c’est pas cool ce qu’à fait John. C’est pas une mauvaise personne mais il est con … enfin, ça n’excuse rien, à toi de voir si tu veux pardonner.

Ah? Je ne m’attendais pas à cela, mais pourquoi tout l’univers semblait être au courant de cet incident? Je me raidis, oui super vraiment super...

Je sais.

Elle me contournait enfin, je pouvais partir? Je me tournais vers le sac à couche pour finir de ranger les lingettes et le fermer. Mais Emily semblait ne pas avoir tout dit. De son côté Léo semblait n’en avoir absolument rien à faire de notre conversation, il ne faisait que me baver un peu sur l’épaule en mordillant son jouet dentaire.

(Emily)_Bon, vu que les autres t’apprécie, je serais peut-être amené à te revoir alors je vais pas passer par quatre chemins.

Ah! Voilà! Elle semblait prête à partir en guerre d’un moment à l’autre.

(Emily)_C’est quoi ta relation avec Nev ?

Je m’en doutais que cela allait le concerner, nous n’avions que lui en commun après tout, pourtant mon visage vira au rouge malgré ma préparation. Qu’est-ce que je pouvais lui dire?

Euh... il vit chez ma mère et hum... nous avons... enfin, mais je ne crois pas que se soit à moi de le dire, peut-être qu’il préfère comme ça... tu devrais lui demander directement.

Allait-il être en colère si j’avouais à son amie que nous avions couché ensemble?

Mais il m’a assuré ne pas être en couple, je... je ne sais pas qu’elle est notre relation en fait. Je devrais sans doute lui demander ce soir au souper... je ne sais pas, vraiment, je ne sais pas

Je commençais à reprendre pied, après tout il n’y avait aucune raison d’avoir honte ou d’être gêné, nous étions deux adultes Nev et moi. Je repris d’une voix plus assurée.

Je suis désolée Emily, je vois que tu ne m’aimes clairement pas, mais ce qui s’est passé entre Nev et moi... enfin cela nous concerne, si tu veux des réponses il faudrait demander à ton ami. Il te dira ce qu’il a envie de te partager.

Un "tss" remplis de dédain sortis de mes lèvres alors que mon visage exprimait un mélange de dégoût et de mépris. Si je lui posai la question a elle, c'était pour l'entendre de sa bouche a elle. Mais elle n'allait pas me renseigner. Je devais parler a Nev, même si le courage me manquait lorsque je le voyais.

(Emily)_De toute manière, dans moins de 10 jours ça sera terminé.

Voilà. C'était ma dernière carte. Qu'elle profite tant qu'elle le pouvait car dans 9 jours nous partirons, elle ne le reverra jamais alors que moi j'avais encore deux ans avec lui, nous avions des études en commun, un groupe en commun, j'avais tout mon temps pour lui ouvrir les yeux et gagner son coeur en plus de son corps.
Oui, voilà, je gagnerais tout, elle, elle ne pourrait juste avoir que des ... Non ... Je ne veux pas y penser, ça me dégoute et ce dégoût se lisait sur mon visage.

(Emily)_Profite bien mais ne joue pas trop.

Je me doutais. Tout le monde se doutait mais personne n'était certain. Nev n'était pas du genre a avoir des femmes de passages, il cherchait l'amour mais son comportement avec elle ... Il se comportait trop étrangement, il la regardait trop tendrement. Il n'avait pas besoin de lui prendre la main ou de ... Enfin ... Ça se voyait qu'elle lui plaisait plus que de raison. Mais j'espérais que ça s'arrêtait la et qu'ils n'avaient rien fais.

(Emily)_Si tu l'apprécie vraiment, laisse le. S'attacher à toi lui fais plus de mal que de bien, vous ne vous reverrez plus jamais après ce séjour.

Je décroissai les bras pour me rendre à la porte et l'ouvrir. Je m'arrêtai un instant avant de me tourner. J'aurais pu en rester la, après avoir posé mes dernières cartes, planté mon dernier couteau, mais je ne pouvais m'en empêcher, j'étais trop dégoutée que Nev la préfère à moi.

(Emily)_S'il continue comme ça, il va se mettre les mecs à dos. C'est dans son intérêt.

Puis je partis. Finalement sans me remaquiller. Si je ne gagnais pas la bataille, je gagnerai la guerre, je gagnerai Nev.


~~~~~~~~

Le cours reprit, Nevrabriel écoutait à moitié à cause de son niveau de français. Il n'arrivait pas a suivre un cours qu'il ne comprenait pas. Seul les chiffres et les formules de mathématiques lui parlaient et ça lui permettait de ne pas perdre la face a côté de ses camarades mais également des canadiens.
Mais lorsque, quelques minutes avant la fin du cours, un élève demanda a ce que les anglais présentent leur étude rapidement, ca a été très compliqué. Heureusement pour l'Écossais, Justin voulait faire exactement la même chose que lui et ils purent expliquer ensemble ce qu'était l'étude des étoiles, Nevrabriel dessinant au tableau des schémas de comportement d'une étoile. Sarah et Madi parlèrent de la physique quantique et l'étude des trous noirs. Madi était si passionnée et tellement bilingue que tout le monde était pendu a ses lèvres, comprenait certainement un mot sur trois lorsqu'elle s'enthousiasmait sur l'antimatière. Madi voulait devenir maître de conférence sur la physique quantique et était plus au heureuse de pouvoir exercer cette fonction sur une classe d'étranger. Leur professeur était fier comme un paon avant de conclusion que l'astrophysique était trop vaste et complexe pour être résumé en fin de cours et invitait les élèves a poser des questions en dehors des cours.

La mère de Lucy quitta la pièce et les fumeurs s'en allèrent pour se charger en nicotine.

Nevrabriel regarda le dernier message de Lucy sur leur dîner. Il n'avait toujours pas répondu ... Il ne savait pas quoi faire ... Tout le monde lui conseillait d'arrêter mais ... Rah ...
Le jeune homme quitta la pièce et alla regarder à travers la fenêtre du couloir, posant ses coudes sur le cadre.
Jody vint doucement s'installer a ses côtés dans un silence assez calme. Des secondes passèrent avant qu'elle ne prenne la parole :

(Jody)_A quoi tu penses ?

_... Je pense que je suis assez perdu.

Ils continuaient a regarder de monde extérieur, régulant leur silence.

(Jody)_Tu te souviens quand tu nous a invité chez toi en Écosse ? C'était génial.

Nevrabriel eut un sourire en y repensant.

_Oui, c'était super.

(Jody)_Ta grand-mère est de bons conseils. Et ... Quand il a fallut partir elle a dis quelque chose qui ne m'a jamais quitté "la vie est éphémère, c'est ce qui la rend magnifique. Il faut toujours profiter des rencontres et des moments, pour ne jamais regretter."

_... Ça lui ressemble.

(Jody)_Tu préfères avoir d'agréable souvenirs ou te souvenir de ce voyage par tout ces tourments que tu t'infliges ? Tu auras bien le temps d'oublier, mais tu n'auras pas de regret.

Nevrabriel tourna la tête vers Jody, elle en fit de même et lui sourit timidement. Il cligna doucement des yeux avant de sourire. Elle avait raison.
Nevrabriel prit son téléphone et envoya un SMS a Lucy "Je viens te chercher a 19h ?"
Jody haussa les épaules avant de tendre les bras, encouragent son ami par une agréable étreinte.

(Emily)_De toute manière, dans moins de 10 jours ça sera terminé. Profite bien mais ne joue pas trop.

Je soupirais, elle s’échinait à me faire fuir. Pourtant plus elle devenait venimeuse moins j’avais envie de l’écouter.

Je ne suis pas une enfant, Emily je ne joue pas, ou du moins pas à ça.

(Emily)_Si tu l'apprécie vraiment, laisse le. S'attacher à toi lui fais plus de mal que de bien, vous ne vous reverrez plus jamais après ce séjour.

Si je n’en avais pas aussi marre d’elle peut-être j’aurais tout remis en question. Ce qui me frappait plutôt en ce moment c’est qu’elle se fichait bien du bien être de son ami. Est-ce qu’elle l’aimait vraiment d’ailleurs ou se n’était que pure esprit de compétition?

(Emily)_S'il continue comme ça, il va se mettre les mecs à dos. C'est dans son intérêt.

Je lui souris, elle commençait à m’ennuyer, j’étais maintenant certaine qu’il n’y avait jamais rien eu entre eux, elle était bien trop acide quand elle parlait de tout cela.

Si les amis de Nev lui tourne le dos, car il couche avec moi ou entretient une relation sentimentale avec moi... se ne sont pas des amis. Je pense avoir de la patience en général, mais puisque tu sembles déterminer à me détester peu importe ce que je dis ou faits je ne vais pas tourner autour du pot. J’ai demandé à Nev s’il voulait encore sortir ce soir, s’il accepte je ne vais pas refuser pour toi. Ton attitude alors que tu ne me connais pas est atroce et heureusement pour toi Nev te voit tellement comme une petite sœur qu’il ne s’en rend pas compte. Je ne vais pas me plaindre de toi, ni essayé de te faire baisser dans son estime, mais je ne vais pas non plus me retenir d’exister. Si Nev veut sortir encore ce soir on sortira, s’il souhaite rentrer dormir à mon appartement il le fera. Pour le reste, que se soit que pour neuf jours, que se soit une relation à distance ou simplement une histoire de vacance. Peu importe cela ne te concerne en aucun cas. Si tu aimes Nev dis lui. S’il ne souhaite jamais me revoir après votre départ je comprendrais, mais cela ne changera pas le fait que j’aurais aimé ce qui se passe entre nous. Maintenant, je suis ici pour voir ma famille et je n’ai plus envie d’entendre tes remarques venimeuses. Passe une belle fin de journée.

Je pris le sac à couche et ressortis sans lui porter plus attention.

—— Pendant ce temps dans le couloir ——

Hugo était fatigué d’attendre, il voulait montrer ses petites dents toute propre à sa maman, mais on lui avait expliqué qu’elle était occupé. Des étudiantes sortirent d’un cours et Hugo boudait sur un banc. Thomas lui vit une étudiante, une connaissance sans doute ou une future connaissance. Il avait été lui parler, se présenter et était tellement concentré qu’il n’avait pas aperçu celle qu’il attendait et encore moins l’écossais géant qui vivait chez lui. Hugo lui n’avait pas manqué de voir sa mère. Il voulu la suivre, mais il se souvenait des consignes. On reste avec Thomas ou Lucy, on ne se balade pas seul dans la grande école. Il vit sa mère disparaître au coin d’un couloir et n’en pouvant plus il sauta sur ses pieds pour la suivre. Il bouscula un professeur qui venait de sortir de la classe et lança un « ésoleeee » sans arrêter sa course.

— de retour avec Lucy —

La journée commençait à être longue décidément, à peine sortie de la salle de bain que je vis Hugo cinq ans bousculer un homme et continuer sa course... où était Thomas!?
Instinctivement je tendis la main quand le petit garçon fut à ma hauteur et l’attrapais le stoppant dans sa cavalcade. Il me regardait avec de grand yeux avant de se rendre compte qu’il avait désobéi. Comme si cela expliquait tout il pointait vers le couloir.

(Hugo)_J’ai vue maman!

Je me baissais à sa hauteur, bon bon bon.

Hugo, tu ne peux pas courir partout comme ça. Tu as fais mal au monsieur là-bas regarde.

Concentrée sur la situation actuelle je ne vis pas Nev ni Jody en passant devant eux. J’emmenais Hugo par la main vers l’homme qu’il avait bousculé. Le bébé sous le bras et la main de Hugo dans la mienne. Il regardait partout sauf vers le professeur.

Bonjour Monsieur, je suis vraiment désolée que mon frère vous ai bousculé.

Je me tournais vers le petit coupable.

Hugo tu sais ce que tu dois faire.

Je le tirais de derrière moi gentiment pour l’encourager.

(Hugo)_. pardon... je ne voulais pas vous pousser...

Nevrabriel et Jody regardèrent la scène qui avait attiré leur attention, le petit frère de Lucy présentait ses excuses à leur professeur. Ses allures de lords auraient pu pétrifier l’enfant, pétrifier Lucy également, mais c’est avec une grande politesse que le petit s’excusa. L’écossais esquissa un sourire de sa place alors que Jody lui proposa de le laisser seul avec Lucy pour qu’ils discutent un peu. Nevrabriel ne comprit pas comment, vu que la canadienne était occupée par ses deux petits frères, mais Jody lui fit un clin d’œil, elle comprenait mieux le français que lui, donc la situation, et savait où était la mère des enfants.
Lorsque leur professeur quitta Lucy, Jody alla vers elle et tendit les bras pour que l’albinos lui confit l’enfant dans ses bras.

(Jody)_Salut Lucy, ça va ? Je vais les emmener à ta mère, j’ai besoin de lui poser une question sur le cours qu’elle nous a donné. Et … je crois qu’il y a un jeune homme qui veut te parler.

Jody désigna Nevrabriel du menton, toujours près de sa fenêtre, n’osant pas s’approcher.

(Jody)_Et je ne sais pas pour toi, mais il adore la limonade.

La londonienne eut un autre sourire avant de prendre le moins jeune par la main et lui dire dans un français compréhensible qu’elle allait l’emmener voir sa maman.
Nevrabriel la regarda passer à coté de lui, elle lui offrit un autre sourire avant de s’enfoncer dans le couloir avec les frères de Lucy. Le jeune homme reporta son attention sur Lucy avait de se redresser, se pinçant les lèvres, il regarda une dernière fois l’extérieur avant de venir vers la jeune femme fuyant son regard, mal assuré.

_Salut …

Il ne savait pas vraiment quoi dire, elle n’a pas du lire son message et ne savait pas si elle lui en voulait de ne pas lui avoir répondu depuis hier soir. Peut-être qu’elle lui en voulait de l’avoir laissé aux mains indélicates de John ? Peut-être que … il ne savait pas vraiment … Il y avait beaucoup de peut-être.

_Tu as … un peu de temps ?

Le professeur accepta les excuses d’Hugo au grand soulagement de ce dernier. Puis il prit congé de nous deux. Je me préparais à aller rejoindre ma mère avant de partir à la recherche de Thomas le déserteur quand Jody arriva dans mon champ de vision.

J’en peu pas le temps de la saluer qu’elle me tendait les bras pour s’occuper de Léo. Mon premier reflex fut de le serrer un peu contre moi un peu trop protectrice envers mes petits poussins. Puis je compris son idée et je lui souris avant de lui confier le bambin et d’expliquer à Hugo qu’il pouvait suivre Jody et qu’il devait être très sage.

(Jody)_Et je ne sais pas pour toi, mais il adore la limonade.

Je rougis un peu avant de hocher la tête et de la remercier.

_Salut …

Nev semblait hésiter à venir me parler, croyait-il que j’avais tout inventé hier? Que j’avais encouragé John?

_Tu as … un peu de temps ?

Bon au moins il avait parlé en premier, c’était déjà ça et il ne semblait pas vouloir m’ignorer. Il fuyait toujours mon regard.

Je vais prendre euh... une limonade tu peux m’accompagner si tu veux...

J’avais rien trouvé de mieux et je ne souhaitais pas rester planter au milieu du couloir comme une idiote. Et je ne souhaitais pas retomber sur Emily. Je devrais remercier Jody si cette excuse de limonade fonctionnait.

_Je vais prendre euh... une limonade tu peux m’accompagner si tu veux...

Le jeune homme eut un très large sourire. Gagner le coeur d'un homme par son estomac était une chose, lui proposer sa boisson préférée en était une autre. Son regard vairon se reposa doucement sur la jeune femme.

_C'est une idée qui me plait beaucoup.

L'écossais l'invita à ouvrir la marche et il la suivit. Les étudiants ne les dévisageaient pas malgré leur duo assez hors normes, entre une demoiselles toute blanche mais haut en couleur, et un homme coloré mais vêtu sobrement, il y avait de quoi tourner la tête. A Londres, Nevrabriel était souvent l'objet d'intrigue de ses pairs. A l'écosse c'était moins le cas vu que les roux étaient beaucoup plus présent, et étrangement, au Canada, il était observé mais sans pour autant se faire déshabiller du regard. Des gens charmants. c'était plaisant et moins stressant.

La marche était lente et silencieuse. Le jeune homme devait briser ce silence, mais il ne savait pas comment, il n'a jamais été doué pour les mots, du moins, les mots d'une conversation ... Il aurait mieux communiqué si la vie était une comédie musicale, des paroles remplis de sens, noyées dans l'air d'une musique qui donne le ton, pas obligé de se regarder, pas obligé de se toucher, seulement écouter et s'imprégner ...

_Ta mère est un bon professeur.

Ce n'était pas parfait comme début de conversation, mais au moins ça avait le don d'être là.

_C'est une idée qui me plait beaucoup.

Je souris et je pris le chemin de la limonade. On marchait en silence pendant un moment. Il m’avait demandé si j’avais un moment, il avait sans doute quelque chose à me dire... alors j’attendais en marchant silencieusement. C’était étrange, sans doute était ce normal après tout nous étions des inconnus, la veille avait été particulière et très peu planifié. Puis il y avait eu cette stupide soirée... je ne savais pas ce qui nous attendait. Que pouvait-il bien vouloir, penser?

_Ta mère est un bon professeur.

Ah... oui elle est douée.

Que faire que faire... je ne savais pas par où commencer ni même si je le souhaitais. J’eu une idée, mais je ne voulais pas paraître me plaindre. La question était légitime, mais bon...

Je... Emily m’a conseillé de te laisser tranquille, car selon elle à cause de moi tu te met tes amis à dos...

_Je... Emily m’a conseillé de te laisser tranquille, car selon elle à cause de moi tu te met tes amis à dos...

Emily a raconté ça ? Décidément … Quelque chose n’allait pas avec la londonienne mais heureusement demain soir il allait enfin savoir quel était le souci, après tout, elle semblait enclin à lui parler, non ? Dans tout les cas Nevrabriel soupira. Il pensait que c’était seulement les garçons qui étaient « contre » cette relation, mais Emily semblait le voir également d’un mauvais œil. Heureusement il avait le soutient de Jody, autrement il ne savait pas s’il aurait pu avoir le courage de continuer à s’opposer à son groupe.

_Si c’est le cas, alors ce ne sont pas de vrais amis.

Voilà comment il devait penser. Il savait que Justin ne pensait pas du tout à ça, c’était plus Dylan et Richard qui était vraiment réticent à cette relation en voyant l’ambiance que cela créait. Mais ce n’était pas la faute de Lucy si John avait le béguin pour elle et ce n’était pas non plus la faute de Lucy si l’écossais avait également une grande attirance pour la canadienne. Elle était seulement prit entre deux feux qu’elle n’avait pas demandé. Du moins un feu, il osait espérer qu’elle ne faisait pas semblant avec lui.

_Les garçons n’ont pas aimé que je sois prêt à cogner sur John. C’est vrai que je ne suis jamais violent mais je n’ai pas supporté lorsque Justin a avoué ce qu’il t’a fais.

Il se doutait que Lucy n’était pas au courant que tout le groupe savait ce que ce connard avait fait. Mais elle avait le droit de savoir qui était dans la confidence. Nevrabriel savait que cela était resté dans leur cercle, personne ne voulait de problème et personne ne voulait dénoncer John non plus, il était con mais pas méchant et il s’en voulait beaucoup une fois sobre.

_Pour dire la vérité … Ils pensent que toi et moi c’est juste une histoire sans lendemain et que ça ne vaut pas la peine de se battre … et … même si on n’a pas d’avenir ensemble, je ne suis pas d’accord.

Il aurait préféré dire cela autour du diner romantique mais le couloir serait suffisant. Il devait être honnête s’il ne voulait pas qu’elle s’enfuit. Ou peut-être qu’elle allait s’enfuir ? Après tout, il ne se connaissait que peu et peut-être penserait-elle comme les autres ? Que ça ne servait à rien de commencer quelque chose pour le terminer dans moins de dix jours …

_Je ne tolère pas qu’on te fasse du mal. Et si j’ai envie d’être avec toi, même si ce n’est que pour deux semaines, ils n’ont pas leur mot à dire. A eux de voir s’ils peuvent m’en vouloir pour ça ou non.

Nevrabriel avait dit cela sans regarder Lucy, il avait besoin e fixer un point imaginaire devant lui pour se donner le courage d’avouer tout ça.

J’avais si peur qu’il me prenne pour une fouteuse de merde, j’avais dis à Emily ce que je pensais de son affirmation, mais face à Nev je ne me sentais plus aussi sereine.

_Si c’est le cas, alors ce ne sont pas de vrais amis.

Il ne semblait toujours pas vouloir me regarder malgré ce qu’il disait.

_Les garçons n’ont pas aimé que je sois prêt à cogner sur John. C’est vrai que je ne suis jamais violent mais je n’ai pas supporté lorsque Justin a avoué ce qu’il t’a fais.

Quoi!? Je stoppais un instant il avait voulu taper John? Et Justin avait bel et bien dis ce qu’il avait vue... Je m’en doutais avec les paroles d’Emily, mais si je comprenais bien tous étaient au courant.

_Pour dire la vérité … Ils pensent que toi et moi c’est juste une histoire sans lendemain et que ça ne vaut pas la peine de se battre … et … même si on n’a pas d’avenir ensemble, je ne suis pas d’accord. Je ne tolère pas qu’on te fasse du mal. Et si j’ai envie d’être avec toi, même si ce n’est que pour deux semaines, ils n’ont pas leur mot à dire. A eux de voir s’ils peuvent m’en vouloir pour ça ou non.

Je savais que je pouvais compter sur lui, mais je ne voulais sous aucun cas qu’il fasse preuve de violence à cause de moi. Puis, il abordait la question fâcheuse du temps. Mais il n’était pas dégoûtée de moi, il ne me disait pas de me tenir loins. Je tentais de capter son regard qui me fuyait. Je continuais un instant de marcher avant de lui prendre la main et de l’attirer hors du chemin de potentiel étudiants en l’attirant dans un recoin désert.

Je... tu ne dois pas te battre à cause de moi... avec la gifle que je lui ai donné je ne crois pas qu’il y aura une prochaine fois.

Je ne pouvais quand même pas lui dire que je l’avais aussi mordu... J’avais d’ailleurs reçu un message de John qui voulait s’excuser, oui je devrais lui parler sans impliquer Nev.

Les autres... tes amis, ils me détestent d’avoir gâché leur fin de soirée..?

Je n’étais pas certaine de vouloir le savoir j’enchaînais donc.

C’est peut-être idiot pour deux semaines... je posais mon front contre son torse, je comprenais mieux son regard fuyant, c’était plus facile de s’exprimer ainsi.  Mais je sens que je vais le regretter si je n’en profite pas... c’est deux semaines, c’est mieux que rien...non?

Si Lucy n’avait pas prit la main de l’écossais il aurait continuer à marcher tout droit, ne sachant pas trop où aller pour trouver la fameuse limonade, mais marcher semblait être une bonne idée sur le coup. Lucy les entraina dans un recoin où personne ne semblait circuler et où personne ne semblait vouloir circuler. Le fait de se retrouver seuls de nouveau était mieux pour communiquer mais cela le rendait un peu nerveux également, tant que Lucy ne dirait pas ce qu’elle pense également, le jeune homme était totalement dans le flou.

_Je... tu ne dois pas te battre à cause de moi... avec la gifle que je lui ai donné je ne crois pas qu’il y aura une prochaine fois.

Le jeune homme regardait Lucy mais il était difficile de soutenir son regard. Il voulait lui répondre que seul un fou ne voudrais pas se battre pour elle mais d’un autre coté il savait que la violence n’était pas une solution. Il n’était pas violent en temps normal, il a du se battre … une fois ? Deux fois ? Il ne savait pas lui-même mais il savait que sa maitrise du combat était loin d’être légendaire.

_Les autres... tes amis, ils me détestent d’avoir gâché leur fin de soirée..?

Le jeune homme ouvrit la bouche, mais aucun son ne sorti. Il ne savait pas lui-même ce que pensaient les autres de la demoiselle à part Jody qui avait affirmé beaucoup apprécier la canadienne. Heureusement pour lui Lucy ne lui laissa pas le temps de réponse et vint se loger contre lui. Ce geste le raidit légèrement d’anxiété, lui faisant rater un battement de cœur.

_C’est peut-être idiot pour deux semaines... Mais je sens que je vais le regretter si je n’en profite pas... c’est deux semaines, c’est mieux que rien...non?

Deux semaines c’est mieux que rien … S’il n’était pas toute la journée avec son groupe il aurait certainement mieux profité de ce séjour avec Lucy, mais c’était mieux que rien en effet. Lui non plus ne voulait pas regretter.
Le jeune homme regarda un instant autour d’eux, vérifiant leur intimité, avant de prendre le visage de Lucy en coupe pour la tourner vers lui et déposer ses lèvres sur les siennes.
Les lèvres de la demoiselle avaient un gout de nouveauté, leur dernier baiser remontait à trop loin pour lui et pourtant il n’a jamais provoqué le moment. Il était plus facile pour lui socialement, un garçon, d’avoir des relations éphémères. C’était toujours plus simple d’être un homme dans ce genre de circonstance ; coucher avec plein de filles n’avaient pas de conséquences, avoir une relation courte, éphémère, n’avait pas de conséquences, même tromper sa compagne semblait être moins horrible venant d’un homme que d’une femme dans cette société patriarcale. Mais les femmes … L’écossais ne voulait pas que des bruits de couloirs viennent ternir la réputation de la canadienne, surtout qu’elle était la fille d’un professeur et donc l’anonymat était bien moins évident. Il devait s’en soucier, leur relation devait être leur secret même si le groupe du jeune homme s’en doutait, il maintiendrait le trouble.
Malgré ses envies de protéger l’intégrité de  Lucy, Nevrabriel ne pouvait s’empêcher ne prolonger ce baiser qui l’enivrait, de la tendresse il sentit la passion montrer lentement et du arrêter cet échange avant de vouloir balader ses mains un peu partout. Il sourit à la demoiselle, gardant le visage de celle-ci dans ses mains.

_Alors, je viens te chercher à 19h ?

J’attendais une réaction un signe n’importe quoi. Il semblait s’être raidit un instant, pourtant il ne m’avait pas repoussé. Il regardait un instant autour de nous avant de relever ma tête de ses mains. Puis ses lèvres se posèrent sur les miennes. Mon malaise semblait s’être envoler, mon corps reconnaissait le doux contact et me replongeait dans nos caresses de la veille. Il reprit ses esprits avant moi détachant ses lèvres des miennes. Je me retins à son chandail, pour reprendre à mon tour mes esprits.

_Alors, je viens te chercher à 19h ?

Je dû me dresser sur la pointe des pieds pour lui poser un baiser sur la joue.

19h c’est parfait.

Je n’avais pas particulièrement envie de le laisser retourner en cours ni d’aller chercher une limonade. Mais je ne pouvais quand même pas être capricieuse à ce point. Je ne me détachais pas encore pour autant. Il fallut que je me résonne un peu, je le verrais ce soir. Comme tout cela était étrange, je le connaissais si peu pourtant le malaise que l’on ressentait semblait s’évanouir.

Je lui reprenais la main, pour aller chercher la limonade.


——

Après notre achat de limonade j’étais allée récupérer les gamins auprès de ma mère et j’avais aussi récupéré Thomas par les oreilles. Puis je les avais tous laissé à la maison pour retourner à mon appartement.

Nevrabriel se sentait idiot d'avoir proposé 19h, il avait à peine le temps de se préparer et repartir pour chercher son rencard. Malheureusement pour lui, comme lors de la fête, il n'avait pas jugé bon de prendre des vêtements "classes" et devait se contenter de ce qu'il avait. Une chemise, un jean sombre qui faisait habillé et ... et c'est tout en fait ... Bon, ça ira comme ça. Il essaya de faire quelque chose de ses cheveux, sans succès ; trop court pour être attaché, trop long pour dégager son visage. Le jeune homme essaya tout de même d'envoyer ses mèches rebelles en arrière mais sans gel cela était vain. C'était clairement la pire préparation pour un rendez-vous. Nevrabriel prit rapidement son manteau dans une main et de l'autre agrippa ses affaires pour les mettre dans ses poches avant de quitter la maison rapidement. Il avait plus ou moins expliquer à la mère qu'il partait et rentrerait tard, la pauvre, elle ne le voyait jamais. Il espérait qu'elle n'avait pas une mauvaise image de lui vu qu'il était tout le temps en vadrouille. Il n'osait pas non plus avouer qu'il sortait avec sa fille, autrement, il n'osait imaginer sa réaction.

Le jeune homme prépara le trajet de l'appartement de Lucy jusqu'au restaurant qu'il avait choisi et réservé. Etre forcé de parler une langue aidait beaucoup à l'apprendre. C'est seulement à mis chemin qu'il se rendit compte qu'il n'avait pas eut le temps de passer à la pharmacie ... Ah ... il n'osait pas demander à Lucy de le faire ... Bon, bon, bon, il en restait toujours une ... ou alors ils seraient sages ? Cela certainement impossible si elle l'invitait à entrer chez elle ...
le jeune homme chassa ses pensées pour se concentrer sur les arrêts de bus, ne voulant pas manquer le sien. Il frappa à 19h08 devant la porte de la canadienne, n'appréciant pas lui même ses 8 minutes de retard.

Je pris une bonne douche, j’avais passé la journée à trimballer des bébés après tout j’avais eu chaud et j’avais couru. Je figeais devant ma commode, je n’avais rien de très classe, j’optais donc pour des pantalons foncés à taille haute avec un chandail simple à manqué longue. Je fouillais dans mon bordel pour me trouver des bottines qui ne faisaient pas trop moches. Pour mes cheveux je dégageais simplement mon visage. Je devais me résigner à ne pas savoir comment bien me préparer pour certaines occasions. Il était bientôt 19h, j’avais fais le lit et rangé à gauche et à droite, voulait-il revenir ici un peu après le souper? Je j’étais un regard vers le lit en rougissant. Merde! La pharmacie...

Je n’avais pas vraiment le temps d’y aller avant son arrivé et surtout je ne saurais pas quelle taille choisir.

Je regardais l’horloge du four, il était 19h03, avait-il changé d’idée ? Non non. Je ne devais pas penser comme cela, je marchais de gauche à droite faisant des longueurs d’appartement. Puis enfin 19h08 des coups frappés à la porte. Je me fis violence pour ne pas sauter sur la porte, un peu de retenue gamine. Je pris mon manteau et mon sac, puis j’allais ouvrir.

Il était là. Je le regardais un peu idiote plantée là dans mon entrée. Il était vraiment beau, je ne pensa pas à l’inviter à entrer, je le rejoins simplement à l’extérieur de l’appartement avant d’enfiler mon manteau.

Bonsoir...

Je ne savais pas quoi faire, une bise, un câlin, une poignée de main? J’optais pour un baiser sur la joue, c’était pas trop entreprenant ni envahissant non?

Je... je me sentis devenir encore rouge, merde! Il faudrait arrêter à... enfin à la pharmacie... mais juste si tu veux...

_Bonsoir...

_Bonsoir …

Lucy semblait aussi nerveuse que le jeune homme. Après tout, il avait planifié un rendez-vous, même si la finalité semblait être quasiment acquise pour les deux étudiants, cela avait tout de même un enjeu, apprendre à mieux se connaitre, parler, seul à seule, tranquillement, autour d’un bon repas.

La demoiselle finit par se hisser pour embrasser sa joue en guise de salue. Cela dérouta un peu le jeune homme, en Angleterre il était rare de faire la bise, c’était un geste réserver aux plus proches. Il avait la même sensation que la veille lorsqu’elle avait posé ses lèvres sur sa joue avant de s’habiller. Par réflexe, il effleura l’endroit où la bouche de la jeune femme s’était posée, se demandant s’il devait faire la même chose avec Lucy.
Il devait s’y habituer, certainement, alors, très maladroitement, il se pencha pour à peine poser ses lèvres sur la joue de la demoiselle et se redresser aussitôt, assez embarrassé.

_Je...  Il faudrait arrêter à... enfin à la pharmacie... mais juste si tu veux...

Nevrabriel esquissa un sourire. Voir Lucy toute gênée le rassurait un peu et lui donnait de l’audace. Il vint doucement prendre sa main avant de la regarder dans les yeux.

_C’est une très bonne idée.

Souriant, il invita la canadienne à avancer, la laissant les guider jusqu’à la pharmacie. Il l’invita à attendre dehors ou à entrer, à sa convenance, mais voulait-elle vraiment que la pharmacienne en bas de chez elle sache qu’elle avait des relations intimes avec un étranger ?
Le jeune homme fit un peu le tour des étagères. Ce n’était pas organisé comme dans son pays mais heureusement toutes les boites de préservatifs se ressemblaient et les tailles étaient bien indiquées. Il ne se rendait pas compte qu’acheter une boite de capotes était sujet à réflexion mais en voyant toute ces marques et ces tailles … un vrai business. Il attrapa une marque qu’il connaissait, avec sa taille, et alla payer. Il ne comprenait jamais non plus pourquoi les pharmaciennes avaient un léger sourire à chaque fois qu’il prenait de quoi se protéger. Ce n’était pas un sourire moqueur … un peu … envieux, peut-être ?

En sortant, il tendit la boite à son invitée.

_Je n’ai pas de place dans mes poches, tu en as dans ton sac ?

Il m’avait rendu ma bise, bon sans doute c’était la bonne chose à faire.

_C’est une très bonne idée.

J’ouvris le chemin vers la pharmacie, heureusement se n’était pas du tout un détour. Arrivée à la pharmacie je ne savais pas si je devais entrer ou pas? Mes peu de partenaires fournissaient en général leur préservatifs, est-ce que c’était intime pour eux de faire le choix? Est-ce que je devais proposer de payer moitié-moitié ? Je ne savais pas du tout ce que je devais faire. Finalement je le laissais entrer seul. J’attendais patiemment qu’il revienne. Après quelques que minutes sa grande silhouette se dessina devant moi.

_Je n’ai pas de place dans mes poches, tu en as dans ton sac ?

Heu oui, oui je crois.

Je pris l’achat et le glissais dans mon sac. C’était sans doute très banal, je n’étais plus une adolescente et c’était responsable d’acheter ce genre de chose, rien de gênant vraiment.

Je ne suis jamais allée au restaurant italien, je vais te suivre... si tu sais le chemin.

Sinon je pouvais toujours mettre la carte sur mon téléphone, mais Nev semblait savoir puisqu’il me guida jusqu’au lieu de notre rendez-vous.

_Je ne suis jamais allée au restaurant italien, je vais te suivre... si tu sais le chemin.

Le jeune homme acquiesça avant de prendre de nouveau la main de la demoiselle et l’entrainer tranquillement à sa suite. Sur le chemin, il entama la conversation sur un peu tout et rien, est-ce que Lucy faisait du sport, ce qu’elle aimait faire à part dessiner et peindre, ses amis, ses passions. Il essayait de la faire rire entre deux coups d’yeux sur google map. Il ne savait pas si elle arrivait à se détendre ou si ses rires étaient forcés mais ils finirent par arriver à destination. Le jeune homme avait entrainé quelques phrases de survis pour ce moment et dit au serveur qu’il avait réservé une table au nom d’Erskine. S’il avait donné son prénom, il était certain que la personne au bout du fil n’aurait rien compris.
Le serveur les emmena dans un petit coin charmant près de la fenêtre où il y avait une bougie et des verres à vins. Vraiment très Italiens …

Nevrabriel demanda à Lucy de choisir sa chaise, l’une donnant une vue imprenable sur le mur et l’autre sur l’entré, puis, gentleman, il lui dira sa chaise avant de s’asseoir à son tour.
Le jeune homme regarda un peu le restaurant et la vue à travers la fenêtre. Il était assez satisfait de son choix. Le serveur revint avec les cartes, l’écossais le remercia, l’ouvrit et …

Problème.

La carte n’était pas en anglais, seulement en français et italien …

Ah …

Mince …

Il jeta un œil à Lucy avant de se pincer les lèvres et jouer nerveusement avec le coin de la carte. Il avait entrainé des phrases de survis, pas vraiment prêt pour lire la carte. Il ne voulait pas demandé à Lucy de lui traduire toute la liste des plats et ne voulait pas non plus faire une traduction électronique qui n’allait pas finir …
Le jeune homme finit par refermer la carte avec un sourire et posa ses coudes sur la table.

_Eum … Je prendrais comme toi. Choisis ce que tu veux.

La discussion avec Nev avait réussi à me détendre, je lui avais expliqué que je faisais un peu de ski l’hiver et de la planche à pagaie l’été. Je ne savais pas trop quoi répondre sans me lancer dans des explications passionnées sur mes passions. Je répondis donc sobrement en riant à certains de ses commentaires. Puis nous arrivâmes à destination. J’avais déjà vue ce restaurant sans lui porter grande attention, aujourd’hui pour la première fois j’allais y entrer. J’allais me proposer pour aider avec le serveur, mais l’écossais était venu préparé et réussi à se faire comprendre en butant un peu sur « une réservation » qui dans sa bouche était devenue « un réservation » cela avait quelque chose d’adorable. Je me retins toutefois de le corriger.

Je choisis de regarder vers le mur lorsqu’il me proposa de choisir ma place et je me retins de rire quand il tira ma chaise tél un gentleman. Je n’étais pas habituée à cela et j’avais un peu l’impression de jouer dans une pièce de théâtre.

Le serveur nous confia les menus, puis le visage de Nev sembla se fermer un instant. Ses doigts jouants avec le menu, s’était-il rappelé qu’il détestait les plats italiens? Je j’étais un œil à la carte, ah ! Je pensais avoir compris. Il n’avait pas réussi à lire ma liste de défis la dernière fois... le menu devait aussi lui poser problème.

_Eum … Je prendrais comme toi. Choisis ce que tu veux.

... oui je devais avoir deviné. Je ne connaissais en rien ses goûts et je ne voulais pas qu’un simple problème de traduction l’empêche de choisir un plat qu’il aimait. Serait-il vexé si je lui proposais de lui traduire le menu? Pourquoi ne me l’avait-il pas demandé? Oui sans doute que cela le froissait.

Je ne connais pas grand chose aux plats italiens...

Je passais les yeux sur les différents choix, je ne pouvais pas les nommer un à un il comprendrait que j’avais compris... j’avais peut-être une idée.

Il y a les carbonara qui sont intéressante, sinon voyons voir, il y a des raviolis au bœuf braisés... ou bien un spaghetti rosée-arrabiata.

J’avais essayé de prendre trois plats plutôt différents en espérant qu’il en aime au moins un.

Tu as une préférence ?

Je lui souris, j’espérais que ma blague ne le vexerait pas...

Sinon on se fit au nom en italien seulement et advienne que pourra.

Nevrabriel eut un léger rire entre les dents. Il lui demandait de choisir mais il fallait croire qu’elle insistait pour qu’il ne se laisse pas porter par le vent.

_Sinon on se fit au nom en italien seulement et advienne que pourra.

Le jeune homme regarda une mèche de cheveux qui venait chatouiller le nez de la demoiselle. Il ne savait pas pourquoi il fixait cette mèche en particulier vu que la canadienne avait une frange, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il trouvait que Lucy était belle dans sa simplicité. A la fois particulière de part sa condition d’albinos, à la fois charmante dans son attitude et à la fois simple dans ses goûts. Ses yeux vairons finirent par quitter cette mèche rebelle pour se poser sur le regard de la demoiselle. Il lui sourit avec affection avant d’affirmer :

_Je ne sais pas ce que « rosée-arrabiata » signifie.

Les yeux de Nevrabriel se mirent à se balader, incapable de tenir en place. Il observait Lucy comme si c’était la première fois qu’ils se voyaient. Il avait l’impression d’avoir sauté trop d’étapes et oublier l’essentiel. Elle avait un buste charmant, ses points lacrymaux étaient tirés vers le bas comme ceux des félins et ses lèvres charnues n’appelaient qu’à être embrassé. Elle était vraiment jolie, il n’était pas étonnant que les garçons lui courent après. En avait-elle connu beaucoup, des hommes ? Etait-ce pour cela qu’une relation courte ne la dérangeait pas ?

Le jeune homme tendit doucement la main et effleura délicatement l’avant bras de la demoiselle de son indexe. La peau de Lucy était blanche comme la neige et aussi douce que du coton. Son regard suivit le mouvement de ses doigts qui dessinait un chemin invisible sur la chair immaculée de Lucy. Son doigt remonta doucement vers le fin poignet de la jeune femme, le dos délicat de sa main, passa sur une phalange, le bout de son annuaire et quitta ce contact.
Lorsque leurs peaux se détachèrent, le regard du jeune homme remonta doucement à celui de Lucy avant de poser son menton dans la paume de sa main, à la fois admiratif et charmé par ce moment.

_On le découvre ensemble ?