Je me tiens dans le fond de la grotte en cette journée comme une autre que pourtant l'on appelle Noël. Io Saturnalia, ancienne fête païenne, la voilà revenue et suciter de l'attention parmis les autres électrons libres. Moi je me tiens tranquillement dans mon antre sur une chaise que j'ai confectioné en taillant à même la pière de ma demeure. En effet, l'on a beaucoup de temps à sa disposition lorsque le soleil n'est qu'un ennemi et que l'obscuritée est seule amie. Je lis tranquillement ma copie de Dracula, simple ouvrage que j'avais sauvé il y a plusieurs mois pendant l'incident. Certes, ce n'est pas le seul, mais c'est celui avec lequel je suis venu dans cette grotte, et c'est celui qui d'une certaine façon finit par symboliser ma survie continue. Mon lecteur de vinyls embrûme l'antre du doux son de Sonate en G mineur de Tartini. Son nom plus familier et que je trouve fort amusant est celui de "Sonate du Diable" car Tartini disait qu'en rêve il avait rencontré le Diable lui-même et offert son âme pour une sonate parfaite. Le diable lui sourit, sort un violon et joue la plus belle sonate du monde, une sonate remplie d'émotion, de perfection et d'imperfections parfaites... Tartini se réveilla dans une fureur folle, cherchant à tout pris à mettre sur papier cette oeuvre avant qu'elle ne lui échappe. Il prends son encre et écrit et écrit et écrit... Mais la sonate n'est pas parfaite, elle n'est jamais parfaite, elle ne sera jamais aussi parfaite que ce que Tartini avait entendu, car voilà là qu'était le piège du Diable... La sonate était bien celle qu'il avait entendu, c'était la même, mais Tartini était maudit à se contenter de musiciens mortels sans les doigts angéliques du Diable en personne... Il en devenait fou.

Je ferme mon ouvrage avant de le poser sur une table basse en partie brûlée que j'ai réparé par mes soins avec sueur et temps.

Elle arrive. Elle arrive.

Qui d'autre que la lueur pour guider dans la lumière?

Solveig arrive à la grotte. Elle avait déjà insisté pour m'ammener à cette "fête" dédiée en l'honneur de la festivitée et d'une trève entre nous et la Res Publica. Je lui avait dit que je ne pouvais marcher le jour qu'elle s'est entêtée à confectioner une combinaison. Pour n'importe qui d'autre, j'aurais refusé et c'en aurait été la fin... Mais il y a un quelquechose chez cette enfant qui me compelle à la suivre malgrès mes reluctances. Elle tente maladroitement de se déplacer, habillée avec un accoutrement ridicule imitant, je présume, une simple boite décorée. Il y a un air disbobulant à son personage qui semble à la fois attachant et limbusant. Je n'ai guère le temps de lui souhaiter le bonjour qu'elle me tend la combinaison en sacs poubelle confectioné par ses mains. Les pans de plastique sont reliés par des coutures et du scotch épais, fermant bien et rendant hermétique l'accoutrement. Je prends le temps de l'examiner avant de retourner mon regard sur elle. Elle semble toute excitée, pleine d'énergie. Je soupire avant de commencer à enfiler la combinaison et de la finir avec des lunnêtes de ski que j'ai pu piller autrepart afin de protéger mes yeux. Elle me prends immédiatement par la main pour m'emporter dehors, me laissant même pas le temps de protester, d'au moins prendre mon temps et des précautions. C'est après tout ma première fois dans le soleil ainsi! Je ferme les yeux et me prépare au pire...


J'ouvre lentement mes oculaires pour observer devant moi un monde blanc crystalin comme je n'en avait jamais vu. La lumière m'éblouis presque. Il y en a ... tellement.
Je reste immobile, admiratif. Quelle beautée. Quel tableau magnifique. Je... J'en ai les larmes aux yeux...

Je commence à bouger doucement, à regarder mes mains engantés dans le plastique noir de sacs. Aucune douleur ne me frappe, aucun péril... C'est si étrange... Je... Je ne trouve pas les mots pour exprimer cette expérience... C'est aederesque, elyssian et ... et une touche de paradisiaque. Une valse me vient en tête qui décrit au mieux la sensation que je vit avec chaque pas à travers ce nouveau domaine qu'est celui de Sol. Je pense à la Valse de la tempête de neige de Georgy Sviridov... Avec ses mouvements, son sautillement, ses brasses... Ah.... Je l'entends presque jouer....

Nous continuons de traverser cet environement avant que Solveig ne m'interroge au sujet de Noël. Je ralentis avant de détourner le regard vers le soleil si... brillant...

Noël? C'est une journée comme les autres... C'est tout que ça n'ait été pour moi. La seule différence était les sapins qui emplissait les salles obscures et le personnel qui nétoyait les déchets laissés par les festivitées journalières. Mais pour moi, mon Noël était silencieux et sans grâces... Un certain vide...

Je retourne mon regard vers elle et vient la rejoindre.

Mais tu vas donc me présenter ton Noël, non? Le Noël de ceux qui marchent le jour et n'ont pas à craindre le soleil? Alors émerveille moi Solveig, montre moi toutes ces choses qu'il se passent sous le regard de Sol Invicta.

Je continue de la suivre alors que nous reprennons notre chemin. Nous arrivons près de l'emplacement et je vois une nuée de personnes. Autant de gens? En un endroit? C'est.... disconcertant. Je... Je n'ai jamais vu autant de personnes en une fois. Est-ce donc normal ou exceptionel? Je... Et puis toutes ces décorations... C'est si étrange de les voir disposées ainsi et pas sous la forme abimée et usée que je voyais auparavant...

Est-ce... ordinaire qu'il y ait autant de personnes en un seul lieu? Je n'ai jamais vu autant de visages, je me sens un peu désorienté...

Codage par Libella sur Graphiorum