contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

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Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mer 17 Fév - 18:41
Béryl n’avait pas dormi de la nuit. Il détestait les secrets. Surtout ce genre de secret. Il avait passé l’entièreté de la nuit à réfléchir à la manière dont il allait introduire ça pour que le choc ne soit pas trop dur à encaisser. Ce qu’il redoutait le plus était le fait de ne pas du tout savoir comment les membres du bunker allaient réagir… Mais il n’avait pas le choix. Il ferait de son mieux pour jouer les médiateurs dans cette histoire, et éviter que les choses ne s’enveniment mais il était essentiel que le gros des explications vienne de Lucy elle-même. Pour eux, comme pour elle.

Depuis qu’il était levé, il n’avait pas arrêté d’éviter le regard de Donatien et Béatrice, c’était ceux qui avaient été le plus touchés par la mort de Lucy. Il ne savait plus du tout comment se comporter… Il était content que Lucy décide de révéler la vérité sur son suicide le plus tôt possible. Il avait demandé pour que tous les membres du bunker se réunissent ce matin après le petit-déjeuner pour une réunion un peu spéciale. Donatien n’étant pas encore vraiment rétablit, cela n’avait pas été bien difficile de négocier. Quand on lui avait demandé à quoi cette réunion allait servir, il avait baragouiné que c’était important, détournant un peu la conversation.

Il avait été incapable de déjeuner d’ailleurs, et avait tourné en rond dans tout le bunker, comme un lion en cage. Finalement, alors que les autres débarrassaient la table pour la réunion, il était sorti du bunker retrouver Lucy. Il lui avait expliqué qu’il essayerait d’introduire le sujet brièvement avant qu’elle ne fasse son apparition, histoire que le choc soit un peu moins frontal.

Il était finalement rentré, les mains moites, plus nerveux que jamais. Il resta debout alors que tout le monde s’asseyait, se dandinant nerveusement comme lorsqu’il était au collègue et qu’il devait faire une présentation orale. Comment on annonce qu’un mort n’est pas mort ?

- Bon. Alors, si je vous ai réuni aujourd’hui, c’est pour parler de quelque chose d’assez… compliqué. Enfin, c’est pas vraiment moi qui vais vous parler d’ailleurs. Pour la plupart d’entre vous, vous étiez là en novembre quand… quand Lucy s’est suicidé… Et ça a été un gros choc pour nous tous. Sauf que ce n’est pas tout à fait ce qui s’est produit … Et aujourd’hui, vous êtes ici pour entendre la vérité sur ce qui s’est réellement passé.


Il ne pouvait pas en dire plus sans trahir lui-même ce secret dont il avait hérité la veille au soir. Et aucuns autres mots ne pourraient les préparer à ce qui allait suivre. Ce n’était plus à l’infirmier de parler désormais. Béryl regarda en direction du couloir. C’était le moment. Le très mauvais moment à passer pour Lucyn celui de raconter un lourd secret. Mais ça irait, ce serait un moment qui ne durerait pas.
Béryl Brambasi
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Lucy VincentÉlectron libre
Mer 17 Fév - 22:01
img_rp
Pardon




La veille Béryl m’avait découvert marchant sur la plage, mon secret n’en était plus un. Étrangement il ne m’avait pas rejeté, ni envoyé au diable, il c’était simplement installé à mes côtés sur le sable et il m’avait écouter répondre à ses questions. Puis finalement il m’avait demandé se que que je voulais. Aujourd’hui je regrettais presque de ne pas m’être dégonflée, de ne pas lui avoir demandé de se charger de la sale besogne sans moi.
Non, c’était la mauvaise attitude à avoir.

La nuit avait été étrangement paisible. Comment avais-je réussi à dormir alors que demain j’allais affronter tout cela? Sans doute mon corps sentait qu’il allait avoir besoin de toutes ses forces...

Me facilitant la mâtiné, Jessy était rentré fatigué de sa nuit et avait gagné sa paillasse sans m’interroger sur mon programme du jour. J’en étais désolée, mais je n’avais pas envie de lui en parler. La confrontation avec Béatrice et Donatien serait déjà assez difficile. Il était capable de me convaincre de ne pas y aller et je ne pouvais pas me permettre de perdre le peu de courage que j’avais.

——

J’attendais près de l’entrée du bunker en silence. J’aurais préféré ne pas avoir à faire cela à l’intérieur. Peut-être le sentiment de Jessy pour les endroits clos avait déteint sur moi. Malgré moi, j’espérais que le petit discours de Béryl dur encore quatre heures. Le plus longtemps possible d’ailleurs, histoire que je n’ai pas à entrer.

Mais non, sa voix s’était atténuée, puis plus rien. C’était à moi d’entrer en scène. La seule différence avec un drame théâtral c’était que je n’avais aucun texte, aucune réplique. Et que je ne connaissais pas la fin de la pièce.

Je descendais doucement les marches. Je j’étais un regard par-dessus mon épaule. Était-il trop tard pour changer d’idée? Oui clairement, j’avais déjà atteint le seuil et je voyais Béryl qui me regardait. Un pas de plus et je ne serais plus « morte ».

Je ne souriais pas, je ne savais même pas si mon visage était encore capable de traduire une émotion tellement elles passaient de l’une à l’autre. Je m’arrêtais finalement près de Béryl, n’osant m’approcher davantage de la table. Je regardais un peu tout le monde sans vraiment les voir. Mon cœur battait tellement fort dans mes tempes que je ne réussissais plus à trouver une phrase cohérente. Ma bouche me semblait d’ailleurs particulièrement sèche. Je lâchais donc un simple...

...pardon.



Lucy Vincent
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Jeu 18 Fév - 0:43

Tu devrais être morte

Béatrice n’aimait pas les réunion. Elle les trouvait non seulement vaines, mais douloureuses. La table semblait vide depuis le départ de Nevrabriel et la mort de Lucy, et bien qu’une dénommée Aimee ait rejoint le bunker, ainsi qu’Aeden avec qui Béatrice avait déjà eu l’occasion de sympathiser, ce vide ne semblait pas se combler. Elle savait que Donatien le sentait aussi. Mais depuis l’arrivée d’Aimee, il semblait…un peu moins abimé. Et si Béa aurait aimé être heureuse pour lui, cela l’emplissait d’une profonde amertume. Elle se haïssait pour ça, mais elle ne pouvait pas contrôler l’inimitié naissante qu’elle éprouvait envers cette nouvelle venue qui adoucissait le quotidien d’un homme aux douleurs communes avec la jeune nordique. Et même si cet adoucissement était léger, une mince brise au cœur d’une tempête, c’était déjà bien plus que Béatrice ne possédait.

Mais son mutisme conservait douloureusement ces non-dits en son cœur noircissant.

Béryl avait quelque chose à leur annoncer. Béatrice s’attendait à ce qu’il leur annonce son départ. Il ne serait pas le premier, mais au moins aurait-il le courage de le leur dire en face, contrairement à Nevrabriel. Béa n’avait jamais eu l’occasion de converser avec Béryl, elle ne parlait plus à grand monde de toute façon. Elle savait simplement que c’était un homme gentil, trop bavard peut-être, mais si il décidait de partir alors elle n’avait pas plus d’estime à lui accorder. Les rats continuaient de quitter le navire. Elle ne leur en voulait pas, la coque était déjà inondée.

-Bon. Alors, si je vous ai réuni aujourd’hui, c’est pour parler de quelque chose d’assez… compliqué. Enfin, c’est pas vraiment moi qui vais vous parler d’ailleurs. Pour la plupart d’entre vous, vous étiez là en novembre quand… quand Lucy s’est suicidé… Et ça a été un gros choc pour nous tous. Sauf que ce n’est pas tout à fait ce qui s’est produit … Et aujourd’hui, vous êtes ici pour entendre la vérité sur ce qui s’est réellement passé.

Béatrice s’était raidie à ce nom et s’était légèrement redressé. D’un implicite accord, le Docteur Elpida et elle ne parlaient pas de Lucy, peut-être parce que la douleur était encore trop récente. En entendant ces mots, une crainte insidieuse infusa les organes de Béa : Béryl allait-il leur annoncer…qu’elle avait été tuée ? Non, impossible : elle avait laissé un mot. Et si…Et si Jessy avait tout manipulé ? Joué du Bunker comme d’un pantin désarticulé ? Béa se souvint du corps inerte de Lucy, l’œil crevé, sa peau blanche teintée de rouge, et elle eut envie de vomir. Aurait-il pu la tuer après qu’elle lui ait accordé sa confiance ? Oui. Béatrice en était certaine. C’était un monstre, et les monstres ne changent pas.

Son poing se serra tandis que sa culpabilité flamboyait. C’était de sa faute. Les cauchemars qui la hantaient depuis des mois avaient raison, et plus encore : ils avaient sous-estimé son rôle. Béa aurait dû dénoncer la relation de Jessy et de Lucy au Docteur Elpida avant qu’il ne soit trop tard. L’avait-il faite souffrir, avant de la tuer ? Béatrice se souvint de ses mains sur sa gorge et elle déglutit péniblement en resserrant les poings. Une crise de panique commençait à la saisir, et comme à l’ordinaire, la Colère tentait de l’apaiser de sa douloureuse chaleur. Pourquoi cet imbécile de Béryl ne parlait-il plus ? Qu’attendait-il-…

« …Pardon. »

Le cœur de Béatrice manqua un battement en se posant sur la silhouette blanche que ses yeux presque aveugles devinaient.

Non.

Elle avait la même taille. La même teinte. La même voix. Mais cela ne pouvait pas être elle, n’est-ce pas ? Lucy était morte. Elle s’était jetée de la falaise. Si Jessy ne l’avait pas tué, alors elle s’était jetée de la falaise. Quelques morceaux de papiers, quelques vêtements abandonnés, puis le grand saut vers un néant où personne ne pouvait la rejoindre, où personne ne pouvait l’atteindre. Elle avait sauté, et elle avait abandonné derrière elle Béatrice, au griffe d’un homme désormais son seul repère, dans une cage de pierre, avec ses démons pour seule compagnie. Elle avait sauté, et Béatrice avait perdu le peu de lumière qui illuminait son cœur, elle s’était noyée dans une mer de noirceur, de culpabilité, d’Amertume et de Colère, elle avait embrassé le Silence et tué la Liberté.

Non.

Lucy ne pouvait pas être là.

Parce que si elle était là…

…alors elle n’avait pas juste abandonné Béatrice. Elle n’avait pas juste détruit Donatien.

…alors elle avait fait le choix de vivre au détriment des autres. Sans un regard en arrière.

Béatrice la fixait, tétanisée. Elle avait arrêté de respirer, ses yeux s’étaient écarquillés, sa peau était plus pâle que celle du spectre qui les fixait. La vieille Béa, au fond d’elle, lui disait de rugir sa joie, que le cauchemar était terminé, qu’elle avait l’occasion unique d’embrasser quelqu’un qu’elle avait cru morte, qu’elle pouvait enfin crier sa joie, délaisser son deuil.

Mais la nouvelle Béa, celle qui se faisait désormais appeler Myo, n’était pas du même avis. La Colère faisait vibrer chacun de ses muscles en enflammant sa culpabilité, son deuil, et son chagrin.

Les mains de Béatrice tremblaient incontrôlablement.

Et les mots franchirent ses lèvres sans qu’elles n’aient pu les formuler, de sa voix rauque depuis son étranglement.

-Tu devrais être morte.

C’était un constat. C’était la vérité à laquelle Béa avait fait face chaque jour de sa misérable existence depuis le suicide de Lucy.

Et Béa, tendit qu’elle réalisait enfin que c’était bien Lucy, vivante, qui leur faisait face, comprit également quelque chose.

Elle s’était crue égoïste d’être en colère contre une défunte de l’avoir abandonné. Mais elle faisait à présent face à l’égoïsme brut.

Celui qui ne s’encombre pas des autres pour continuer son chemin.


Codage par Libella sur Graphiorum
Béatrice Dagmar
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| XzfrFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Date d'arrivée à l'Institut : 26/05/2019Age : 24
Docteur ElpidaChef de la Famille
Ven 19 Fév - 17:48
Si la vérité blesse, le mensonge tue



Donatien n'avait pas dormi de la nuit. Vivant dans une réalité qui n'était pas celle des autres, il était resté assis à la table de la cuisine, dans le noir, à boire des thés, encore et encore. Il était restait pensif au dessus de son bol, la fumée de la boisson se détachant de la pénombre. Les volutes étaient grimpés si haut, dans leur danse lente et voluptueuse, qu'ils avaient pu chatouiller le nez de Donatien. Il avait contemplé le slow lent de la fumée avec un regard vide, sans aucune pensée. Son corps s'était de toute façon levé mécaniquement vers minuit, avec l'intention de prendre un petit-déjeuner. Parce que ce corps, encore traumatisé de ces longs mois sans se nourrir, aimait croire à tout moment de la journée qu'il était l'heure d'un repas. Même s'il était minuit et quart, c'était le moment du petit-déjeuner.
Ces derniers temps, Donatien était incapable de le quantifier exactement, il s'était légèrement remplumé. Sa silhouette osseuse était encore cassée et les angles de son corps secs et coupant laissaient transparaître son ossature. Mais sa peau était couleur pâle foncée, plutôt que pâle fantôme. Les joues étaient moins saillantes qu'au début de l'hiver. Il ignorait comment il faisait pour réussir à manger sans trop vomir. Il imaginait qu'une petite fée venait la nuit se glisser dans sa bouche pour déposer des aliments dans son estomac.
Ou alors c'était l'œuvre du Diable. Il était toujours là, dansant lui aussi dans son quotidien. A chaque fois que Donatien le voyait, il était hypnotisée par ses mèches sanglantes qui volaient autour de son visage, et sa démarche cruelle. A chaque fois que le Diable marchait vers lui, il avait l'impression qu'un prédateur s'avançait vers lui pour le dévorer.
Alors quand le soleil se leva, que Béryl annonça une réunion, il prit un deuxième petit-déjeuner - juste un thé-, il n'avait pas dormi de la nuit, déconnecté.
Lorsque tout avait été débarrassé pour une réunion dont il n'était pas au courant, il s'installa auprès de Myo. Il s'asseyait toujours à côté d'elle. Il ne pouvait pas la toucher, mais elle était la seule qui le retenait sur la terre ferme. Elle était son point d'ancrage, son rappel à la réalité, sa porte de sortie. Il était un peu moins en dehors des cases lorsqu'il était près d'elle.
Il testait un peu le contact avec elle, son instinct de médecin prenant le dessus à chaque fois en sa présence. Il ne la touchait pas, mais depuis quelque mois, il s'amusait à rapprocher à chaque fois sa main un peu plus proche de la sienne. En Novembre, lorsque Myo posait sa main sur la table, celle de Donatien était mise parallèlement à la sienne, mais on aurait pu poser un plateau entier entre eux. Aujourd'hui, l'auriculaire du médecin n'avait qu'à faire une extension pour frôler celui de Myo.
Parce qu'il était là pour elle. Il n'y avait qu'elle qui comptait. Et il n'y avait qu'elle pour comprendre un minimum la douleur immense de Donatien.
Il n'écoutait pas Béryl Brambasi, trop fatigué pour cela. Il restait pour Myo.

Puis elle apparut. Spectrale. Parfait reflet d'elle-même. La mort ne l'avait pas abîmé, au contraire, elle l'avait embelli.
Dans sa forme ectoplasmique, elle était si innocente. Donatien ne voyait pas sur elle les marques de sa chute.
Mais si elle était là, est-ce que c'était parce qu'il avait un pied dans la mort, lui aussi ? Il regarda son Diable, paniqué. Il ne voulait pas être pris tout de suite, mais clairement il lui faisait comprendre que son temps était compté.

- Pardon, entendit-il.

C'était sa voix. On aurait dit sa voix.
Il devenait vraiment fou, se dit-il dans un éclair de lucidité. Il voyait les morts, et ils les entendaient.
C'était si euphorique de pouvoir la voir, de pouvoir l'entendre, et en même temps terrifiant.
Lorsqu'Edelweiss s'était tuée, tout comme Lys l'avait faite, dans ce message fort d'abandon de son médecin, Donatien n'avait jamais autant souffert. Il n'avait pas compris ce geste parce qu'il avait tout sacrifié pour Edelweiss. Il avait appris à être plus social pour elle, il avait appris à écouter l'avis des autres pour elle, il avait appris à sortir de son narcissisme dément pour elle, il avait appris à lui laisser de la liberté - lui qui l'avait toujours enfermée. Et pourtant, elle s'était tuée. Elle s'était tuée comme Lys s'était tuée. Pour lui faire mal. Donatien l'avait compris : Edelweiss lui en voulait, le message était clair. Elle avait cherché volontairement à lui trouver le coeur, à appuyer sur une blessure à peine refermée pour qu'il se noie dans son propre sang.
Et son fantôme était revenu s'excuser. Devait-il lui en vouloir, devait-il la pardonner ?
Il se leva en silence, faisant râcler les pieds de sa chaise sur le sol. Il contourna la table et s'adressa au spectre de sa douce fleur dans une voix pleine d'espoir :

- Où est Lys ?

Si Edelweiss était là, alors Lys devait être avec elle. Elles lui avait tant manquées.

Docteur Elpida
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
ElizabethCuisinière de la Famille
Jeu 25 Fév - 15:21
La vérité blesse, le mensonge tue

Une réunion importante annoncée par Béryl. Elizabeth avait un mauvais pressentiment. Elle ne savait pas trop la raison de ce soudain mauvais feeling, mais ses tripes parlaient pour elle. Elle sentait que cette réunion n'était pas comme les autres. Déjà parce que Donatien n'en était pas l'auteur mais Béryl, et ensuite parce qu'elle avait bien vu sa nervosité qui transpirait par tous ses pores lorsqu'il l'avait annoncée. Alors, Wendy à ses jambes demandant à être prise dans les bras, elle débarrassa la table avec les autres membres de la Famille et regarda avec attention l'homme qui avait une annonce importante à passer. En s'asseyant, elle pris également sa fille dans ses bras afin qu'elle reste le plus silencieuse possible, bien qu'elle commençait déjà à gesticuler dans tous les sens.

- Bon. Alors, si je vous ai réuni aujourd’hui, c’est pour parler de quelque chose d’assez… compliqué. Enfin, c’est pas vraiment moi qui vais vous parler d’ailleurs. Pour la plupart d’entre vous, vous étiez là en novembre quand… quand Lucy s’est suicidé…

La jeune maman inspira un grand coup et jeta un coup d'oeil vers les autres. Béatrice regardait d'un oeil inquiet l'ancien médecin en chef, et Elizabeth suivit son mouvement. Elle aussi, avait souffert de la mort de Lucy, bien qu'elle était consciente que sa douleur avait été moins profonde que celle de Donatien. Mais parmi tous les membres de la Famille, Lucy était celle en qui elle avait confiance pour la garde de Wendy. Elle n'avait jamais vraiment passé du temps avec les autres, et elle ne tenait ni Nevrabriel ni Jessy en estime : elle les haïssait d'ailleurs.
Lucy avait cette capacité à être douce et chaleureuse, et elle était partie. Pour se distraire l'esprit et éviter de sentir sa gorge se serrer sous l'émotion, elle porta son attention sur Wendy quelques instants. Elle respirait la joie de vivre, et ne semblait pas comprendre l'intensité de cette situation.

Elle se posa malgré tout une question. Pourquoi ramener ce sujet sur le tapis ?

-Et ça a été un gros choc pour nous tous. Sauf que ce n’est pas tout à fait ce qui s’est produit … Et aujourd’hui, vous êtes ici pour entendre la vérité sur ce qui s’est réellement passé.

Elle fronça les sourcils, son coeur s'étant arrêté le temps d'une micro-seconde. Quelle vérité ? Il voulait confesser son crime car il était pris de remords ? Elle n'était pas morte en se suicidant mais en s'étant empoisonnée ? Elle portait l'enfant de Nevrabriel et avait fait une fausse couche, et ne supportant pas un tel fardeau elle a entraîné son enfant dans sa chute ?
Inconsciemment, elle serra la main de sa fille. Elle n'avait jamais été aussi impatiente de participer à un aveu autant qu'elle n'avait jamais été aussi effrayée.

Et là, une silhouette fantomatique se dévoila sous ses yeux. Un visage pâle, un bandeau sur un œil, des cheveux courts et blancs, une taille fine... Et une voix qui fendait le silence :

- Pardon.

Elle resta bouche bée, les yeux écarquillés, les traits du visage figés dans la surprise et l'incompréhension. Ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas être vivante, c'était forcément un fantôme du passé qui surgissait à nouveau dans leur vie, venu les hanter. Voilà qui aurait fait plus de sens.
« Pardon. ». « Pardon. » ?! Alors que la colère montait doucement remplacer sa stupéfaction, elle prit conscience d'une chose. Wendy. Sa fille avait connu une première mort. Elizabeth avait du lui expliquer tant bien que mal pourquoi elle ne verrait plus jamais Lucy. Elle avait du étouffer sa propre peine pour laisser celle de Wendy prendre de l'ampleur, combien même à son âge, elle n'avait pas vraiment conscience d'une telle chose. Mais elle n'avait pas trois mois. Elle avait presque deux ans. Elle savait reconnaître les visages, et ne plus voir Lucy l'avait grandement perturbée. Elle l'avait déjà surprise dans son ancienne chambre, à chercher après elle. Et elle avait du lui expliquer encore et encore, avec des mots tellement manipulés et choisis qu'elle en avait eu une migraine.
Et elle... Elle venait s'excuser par un simple « Pardon » ?! Elle ne se pliait pas en quatre pour se faire excuser, non. Elle cherchait la rédemption. Ce n'était pas Béryl qui se sentait coupable mais elle. Elle.

Elle sentait ses poumons se compresser sous le poids de sa poitrine et les muscles de son cou se contracter. Elle était tellement en colère. Des larmes de rage s'échappèrent progressivement de ses yeux.

« Pardon » ?!!

- Tu devrais être morte.

Béatrice avait raison. Elle devrait être morte. Elle ne devrait plus exister. Elle aurait du s'écraser sur cette falaise et prendre l'apparence d'une crêpe pour l'éternité. Mais à la place, elle était devant eux, bien vivante, à chercher leur pardon pour sa culpabilité. Elle vivait sa vie comme si la Famille n'avait plus aucune importance. Comme si sa vie ici n'avait jamais eue d'importance. Comme si faire croire à sa mort était une activité familière et familiale.
Une nouvelle Lucy se dressait devant eux. Lâche. Égoïste. Sans scrupules. Traîtresse. Vipère.

Et alors qu'une violente rage vrombissait en elle, Donatien s'engouffra davantage dans la folie en s'approchant d'elle et en lui demandant où était Lys. Dans son égoïsme, elle venait de rouvrir une seconde plaie. Dans son égoïsme, elle faisait croire à une Adèlys en vie. Dans son égoïsme, elle faisait tout s'effondrer autour d'elle sans voir les conséquences de ses actes.

Elizabeth ne témoignait de sa colère que part le bruit de sa chaise contre le sol : sec, lourd et grinçant. Elle se dirigea vers Aimee et lui donna Wendy, avant de contourner la table, de lancer un regard rempli de haine à Lucy et de sortir du bunker.

Elle ne pouvait faire confiance à personne. Personne.
Les larmes continuèrent de couler le long de ses joues, et elle cassait leur chemin par un mouvement de la main.
Lucy avait brisé la Famille, et elle revenait la bouche en coeur. Elle disait pardon.

L'audace avait un visage. L'égoïsme aussi.

Quand elle allait revenir au bunker, elle avait intérêt à ne plus être là. Sinon, Elizabeth allait s'assurer que sa mort soit réelle.

ft. la Famille
Elizabeth
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| Vi27Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 17/07/1996Age : 27
Aeden ZetharÉlectron libre
Jeu 25 Fév - 17:07
Béryl les avait réunis dans la salle à manger pour une réunion improvisée. A vrai dire, Aeden ne s’y était pas trop intéressé. Il s’était occupé de Wendy, faisant l’avion pour lui faire manger son déjeuner, puis avait aidé à débarrasser et faire la vaisselle en silence. Il se faisait discret depuis son arrivée, surtout quand Donatien Elpida se trouvait dans la même pièce. Malgré son air perdu et son allure inoffensive, Aeden continuait d’avoir peur de lui.

Il n’écoutait pas trop ce que Béryl racontait jusqu’à ce qu’il prononce le prénom de Lucy, il écouta la suite, un peu inquiet :

- Lucy s’est suicidé… Et ça a été un gros choc pour nous tous. Sauf que ce n’est pas tout à fait ce qui s’est produit … Et aujourd’hui, vous êtes ici pour entendre la vérité sur ce qui s’est réellement passé.


Il sentit la panique poindre. Qu’est-ce que Béryl savait ? Est-ce qu’il avait appris que Lucy était en vie ? Il se redressa imperceptiblement, mal à l’aise. Ça lui paressait impossible mais… Et là, l’inattendu se produit et Lucy apparut. Aeden n’aurait pas aimé se tenir à sa place à cet instant…  

« …Pardon. »


Elle était venue de son pleine gré ? Quand avait-elle décidé de dire la vérité ? Le jeune homme jeta un regard circulaire autour de lui. Tout le monde semblait sous le choc. Il ne savait pas comment réagir. Il ne pensait pas que cela arriverait…Et dans le silence qui suivit, une voix :  

-Tu devrais être morte.

C’était Béatrice qui avait parlé en première, elle semblait à peine commencer à réaliser ce qui se passait. Aeden qui savait depuis toujours pour Lucy se sentait de plus en plus mal à l’aise. Finalement, il avait trompé tout le monde ici. Il n’eut pas le temps de se faire plus de réflexion que Donatien Elpida se levait. Il fallut un effort au surdoué pour ne pas se lever à son tour. Le docteur Elpida était si imprévisible qu’il avait peur de ce qu’il allait faire. Il essayerait peut-être de l’enfermer à son tour, où alors il deviendrait fou de voir qu’il n’avait pas le contrôle sur toutes ces patientes…

- Où est Lys ?

Aeden se sentit pâlir. Il ne pouvait pas assister à ça. Et il n’en avait aucuns droits. Il n’avait pas eu à pleurer la mort de Lucy. Et il comprenait ce qu’elle avait essayé de faire. Echapper aux griffes de cet homme. Celui qui avait enfermé Lys et l’avait poussé au suicide pour être certain de ne jamais se séparer d’elle. Cet homme qui était assez fou pour penser faire face à un fantôme et lui demander où se trouvait sa victime… Il en avait la nausée.

C’est là qu’Elizabeth se leva, confiant Wendy à Aimée et quitta le bunker précipitamment. Aeden n’eut plus beaucoup de questions à se poser, il les laissa de côté. C’était pour elle qu’il était là, c’était elle qui comptait. Il se leva à son tour, poursuivant la jeune femme à l’extérieur. Elle avait besoin de tout son soutien. Cette fois-ci, il ne faillerait pas. Il l’avait choisi entre l’amour et le reste.
Aeden Zethar
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
Lucy VincentÉlectron libre
Jeu 25 Fév - 19:13
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Pardon




Je réussi finalement à poser un regard sur Béatrice. Sans doute aurais-je dû éviter. Aucune trace de la belle compréhension dont avait fais preuve Béryl. Elle me haïssait sans aucun doute maintenant. Je ne comprenais pas Béryl, je savais très bien que me savoir en vie leur ferait encore plus de mal. Pour Donatien et Béatrice cette trahison était sans doute pire que ma mort. Je me rappelais les raisons qui m’avaient conduites où j’en étais. Pour une fois une seule, j’avais décidé pour moi. Et j’avais perdu beaucoup. Je ne devais pas pleurer, je devais leur laisser la chance d’exprimer leur ressentis et pleurer n’aiderait en rien. Je n’étais pas ici pour quémander leur pitié par des larmes. J’étais ici car ils avaient le droit... le droit de quoi au juste? De se défouler ? Oui sans doute.

Tu devrais être morte.

C’était plutôt simple comme réponse à une apparition, simple oui, mais cela devait cacher beaucoup plus. J’attendais la suite, je regardais et maintenant je compris qu’il y avait eu du changement pendant mon absence. Aeden avait rejoins le bunker ainsi qu’une femme que je ne connaissais pas. Aeden était sans doute le seul à avoir toujours su que j’étais en vie, je n’osais pas trop le regarder, je ne voulais pas que les autres lui reprochent son silence s’ils savaient.

Puis Donatien se leva, tétanisée je l’observais. Je ne m’attendais à rien, ou bien à tout. J’attendais simplement que le calvaire s’achève.

Où est Lys ?

Quelques mots comme un couteau qui me transperce le ventre. Je regardais l’homme que j’avais fais souffrir alors que je le considérais comme mon père. Je secouais doucement la tête. Non lys n’est pas là, non lys ne reviendrait pas.

Avant d’avoir pus ouvrir la bouche Elizabeth se leva très raide avant de me contourner pour partir. La haine dans son regard était moins douloureux que la trahison que je lui avais imposé. Puis à son tour Aeden se levait pour quitter la pièce. La seule personne qui avait su... non cela aurait été égoïste de compter sur lui. Je ne pouvais pas gâcher sa vie simplement car il avait dû supporter mon secret.

Puis sans doute épuisée par toute cette haine, cette déception, cette culpabilité et cette tristesse, mon cerveau fit le vide. Je n’étais pas en colère de leur incompréhension, je n’étais pas triste non plus. J’étais effondrée et le niveau de cette émotion avait atteint le fond. Il n’y avait plus rien au final. Un grand vide, un vide tellement étouffant que plus rien n’avait de place. Plus d’espace pour des regrets, plus d’espace pour exister. J’étais ici pour avouer, je ne pouvais pas me permettre de craquer. Je n’étais pas ici pour demander qu’ils me pardonnent. Non, j’étais venue car ils méritaient de savoir. Je pris parole d’une voix qui m’était étrangère.

Je devrais en effet être morte, tu as raison Béatrice. Je ne suis pas venue te demander de me pardonner, c’est sans doute impossible.

Pas d’hésitation, pas de bégaiement, je parlais vide, les mots devaient sortir sans encombre.

Je me retournais vers mon médecin. Je secouais doucement la tête une fois de plus.

Je suis désolée monsieur, Lys n’est pas ici. Elle est morte.

C’était cru et horrible, il basculait déjà dans une étrange folie, mais le faire espérer était encore plus cruel.

Je devrais aussi l’être, je le souhaitais, je devais empêcher que quelqu’un soit blessé encore par ma faute. Même par amour. Je devais libérer mon ami, mourir pour ne plus qu’il se sente obligé de me protéger, de se sacrifier pour moi. Je devais mourir, car je n’en pouvais plus. Je devais mourir, car simplement partir n’aurait pas suffit. Donatien, je suis désolée, je vous aime comme mon père, je sais que vous nous aimez... mais j’ai compris que jamais je n’aurais pus continuer ainsi. Ma culpabilité était trop forte. Je ne suis pas arrivée à temps lors de la tempête pour sauver Béatrice. J’ai voulu mourir oui... puis je me suis souvenue d’une promesse que j’avais faite. Une promesse que j’avais faites à Jessy, il m’a fais promettre de ne jamais me suicider. D’attendre et d’essayer de vivre. Je me suis donnée une seconde chance, une dernière. Je devais partir. Je partais ou je mourrais. Je voulais te le dire Béatrice, t’expliquer mon départ, vous l’expliquer à tous. Mais j’ai eu peur que cela ne vous mette en danger. Adelys repose au cimetière aujourd’hui. J’ai appris beaucoup de chose dans les derniers mois. Je suis partie cette nuit-là. Je suis sincèrement désolée de ne pas être réellement morte.

Je pris une simple pause le regard vide, me contenir je n’étais pas ici pour moi.

Je suis désolée du mal que je vous ai faits. Je vous aimerais toujours et je comprend si à présent vous me détestez. Je suis ici, car vous avez le droit de savoir. Si vous souhaitez que je parte sur le champ je le ferais, si vous me posez des questions j’y répondrais.



Lucy Vincent
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Ven 26 Fév - 1:29

Tu devrais être morte

Le calme de Lucy ne faisait qu’amplifier la Colère de Béatrice. Elle n’avait pas le droit d’être calme. N’avait-elle rien ressenti, en les abandonnant ? Ne ressentait-elle rien du tout ?

Elle serra les poings pour les empêcher de trembler, puis avisa du coin de l’œil le Docteur Elpida qui s’était relevé puis déplacé vers sa fleur fanée.

-Où est Lys ? demanda-t-il d’un ton hagard.

Béa écarquilla les yeux et son cœur se serra encore davantage. Elle avait compris, dès le moment où ils avaient cru au suicide de Lucy, que l’esprit de Donatien Elpida menaçait de rompre, et que derrière le support qu’il apportait à sa dernière protégée, lui-même n’avait personne qui puisse le protéger. Car Béatrice se savait incapable d’aider qui que ce soit, elle avait vu tomber tous ceux qui avaient tenté de l’aider, sans avoir été capable d’empêcher quoique ce soit. L’homme, debout aux côtés de Lucy, dansait sur le fil distendu de son propre esprit, il voyait des spectres là où Béatrice se confrontait à des démons. Elle avait déjà entendu parler de cette Lys, la Cannibale l’avait évoquée…Mais c’était tout.

Personne n’avait jugé utile de lui en parler davantage.

Béatrice se releva à son tour, hésitante sur l’attitude à aborder, car elle refusait de s’approcher de Lucy, elle ne pouvait pas toucher Donatien, mais elle ne pouvait pas non plus le laisser errer seul sur le chemin de sa folie. Elle n’avait pas à imaginer le gouffre qu’il arpentait à présent : c’était le même que celui dont elle distinguait les contours.

Et c’était la faute de Lucy. Elle leur avait pris leurs dernières lueurs d’espoirs.

En feignant sa mort, c’était la tombe de ceux qui l’aimaient qu’elle avait creusée. Et cette pensée emplissait Béatrice d’un très profond dégoût. C’était, au même titre que la Colère, une émotion nouvelle pour elle. Elle ne l’appréciait pas. Mais elle n’avait plus la force d’exprimer sa bonté et sa douceur d’antan : ces émotions-là, ce n’était pas Lucy qui les avait écarté, c’était Jessy.

Avant qu’elle n’ait le temps de davantage réagir, elle aperçut Elizabeth quitter la pièce en trombe. Lucy prit alors, et finalement, la parole, de ce calme désespérément insensible.

-Je devrais en effet être morte, tu as raison Béatrice. Je ne suis pas venue te demander de me pardonner, c’est sans doute impossible.

Béa détourna les yeux. Elle ne voulait pas croiser le regard de cette femme. Elle ne voulait pas éprouver de la pitié, et elle ne voulait pas en lire en elle. Les larmes menaçaient de rompre la barrière de ses yeux de brume, et elle ne voulait pas pleurer pour Lucy à nouveau : elle avait bien assez versé de larmes sur sa tombe factice.

- Je suis désolée monsieur, Lys n’est pas ici. Elle est morte.

Béatrice releva la tête. Morte ? C’était donc ça. Quelle cruelle manière de le rappeler au Docteur Elpida. Béatrice avait changé, mais Lucy aussi : elle avait appris à se montrer plus distante, plus froide…

Un peu comme Jessy.

Cette pensée fit déglutir péniblement Béa. Elle ne voulait pas penser à ce monstre, elle avait bien assez à faire à observer l’exécrable attitude de cette femme qu’elle avait tant pleuré, regretté, culpabilisé. S’apprêtait-elle à s’excuser ? A s’expliquer ? Car elle avait raison sur un point :

Béa ne pouvait pas lui pardonner le chagrin, la douleur, et la profonde haine de soi qu’elle avait fait naitre au sein du bunker.

-Je devrais aussi l’être, continuait Lucy. Je le souhaitais, je devais empêcher que quelqu’un soit blessé encore par ma faute. Même par amour. Je devais libérer mon ami, mourir pour ne plus qu’il se sente obligé de me protéger, de se sacrifier pour moi. Je devais mourir, car je n’en pouvais plus. Je devais mourir, car simplement partir n’aurait pas suffit. Donatien, je suis désolée, je vous aime comme mon père, je sais que vous nous aimez... mais j’ai compris que jamais je n’aurais pus continuer ainsi. Ma culpabilité était trop forte. Je ne suis pas arrivée à temps lors de la tempête pour sauver Béatrice. J’ai voulu mourir oui... puis je me suis souvenue d’une promesse que j’avais faite. Une promesse que j’avais faites à Jessy, il m’a fais promettre de ne jamais me suicider. D’attendre et d’essayer de vivre. Je me suis donnée une seconde chance, une dernière. Je devais partir. Je partais ou je mourrais. Je voulais te le dire Béatrice, t’expliquer mon départ, vous l’expliquer à tous. Mais j’ai eu peur que cela ne vous mette en danger. Adelys repose au cimetière aujourd’hui. J’ai appris beaucoup de chose dans les derniers mois. Je suis partie cette nuit-là. Je suis sincèrement désolée de ne pas être réellement morte. Je suis désolée du mal que je vous ai faits. Je vous aimerais toujours et je comprend si à présent vous me détestez. Je suis ici, car vous avez le droit de savoir. Si vous souhaitez que je parte sur le champ je le ferais, si vous me posez des questions j’y répondrais.

Chaque mot, chacune parole, semblait destinée à profondément meurtrir Béatrice. Elle lui rappelait que, pour Béa, elle s’était sacrifiée et qu’elle souffrait de culpabilité depuis ce jour. Elle lui apprenait que c’était Jessy, de toutes les personnes à même d’aider Lucy, qui l’avait convaincue de ne pas se suicider. Son bourreau avait donc été le poison et le remède aux actions de Béatrice.

Et son explication, dans ce flot absurdement calme de paroles…C’était…qu’elle avait voulu secourir Jessy et éviter l’influence de Donatien ?

Elle avait sciemment abandonné ceux qui l’aimaient, détruisant leur conscience et leurs cœurs…Pour sauver un putain de criminel et éviter l’homme qui l’aimait le plus au monde ?

Béa s’était figée. Elle avait cessé de respirer, et en s’en apercevant, elle se contraignit à prendre une inspiration. Mais alors que l’air se répandait dans ses poumons, tout son chagrin, son amertume, son deuil, et sa culpabilité lui serrèrent la gorge et envahirent ses yeux pour que, malgré toute sa volonté, les larmes finirent par couler sur ses joues.

Et immédiatement, la Colère prit possession du gris de son regard. Car elle ne connaissait aucun autre moyen de se protéger de ces émotions. Personne ne lui avait appris.

Peut-être que personne ne le savait.

-Comment oses-tu t’excuser… ? lâcha-t-elle d’une voix étranglée par l’émotion. Tu penses que tes excuses signifient quoique ce soit ? Tes raisons sont aussi mauvaises que ton idée de revenir ici est cruelle. Tu oses…Tu oses penser que tes raisons sont bonnes ? Tu aurais pu...Tu aurais pu juste...

M'en parler.

Un rire amer lui échappa sur ces dernières notes presque plaintives de sa voix, alors que ses larmes ruisselaient toujours. Elle n’avait jamais été aussi virulente et cruelle dans ses mots. Elle en voulait à Lucy, autant qu’à Jessy, d’avoir brisé cela en elle, entre autres choses.

- Tu n’as pas plus de cœur que la fleur que tu étais censée incarner. Dans ton tissu d'égoisme, tu avais raison sur un point : je ne peux pas te pardonner. Mais je suppose que cela n’a jamais eu d’importance. Après tout, tu as fait le choix de ceux que tu voulais auprès de toi dans ta vie infertile.

Elle n’avait jamais été aussi en colère, elle ne savait pas comment gérer cette émotion qui l’étouffait et contaminait tout le bien qu’elle avait pu un jour souhaiter pour Lucy. Qu’elle aurait aimé lui souhaiter à nouveau. Mais Béa n’allait pas s’abaisser à comprendre le point de vue de quelqu’un qui s’était moqué du sien en l’abandonnant. Elle avait été naïve, à son arrivée à l’Institut.

Plus jamais elle ne tomberait dans ce piège.

Submergée par l’émotion, elle frappa violemment la table. Elle voulait ressentir quelque chose d’autre que ce profond mal-être. Il y eut un craquement. Béa cilla, surprise, et observa la table : rien. Ah, si. Une goutte de sang. Puis deux. Quelle ironie : il s’agissait de sa main mutilée.

La douleur eut l’effet escompté, au moins. Sa colère fut couverte par une autre sensation. Béa ne retenait plus ses larmes à présent. Elle observa le Docteur Elpida, mais elle le découvrit en compagnie de cette autre femme, Aimee. Tant mieux.

Parce que Béatrice n’avait pas la force ou le courage de lui apporter son soutien.

De sa main sanguinolente, elle pointa du doigt Lucy.

-Reste loin de moi. S’il existe une once de sincérité dans tes mots, alors surtout : reste loin de moi.

Elle contourna la table et partit dans les couloirs du bunker. Elle ne voulait plus écouter un mot de Lucy.

Elle savait parfaitement où l’attendait son réconfort liquide.

A Aimee et Dodo:

Codage par Libella sur Graphiorum
Béatrice Dagmar
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| XzfrFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Date d'arrivée à l'Institut : 26/05/2019Age : 24
Lucy VincentÉlectron libre
Ven 26 Fév - 4:02
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Pardon




La voix de Béa reprit le contrôle du silence que j’avais laissé après mon monologue.

Comment oses-tu t’excuser… ? Tu penses que tes excuses signifient quoique ce soit ? Tes raisons sont aussi mauvaises que ton idée de revenir ici est cruelle. Tu oses…Tu oses penser que tes raisons sont bonnes ? Tu aurais pu...Tu aurais pu juste...

Je ne devais pas reculer, je ne devais pas pleurer, j’avais mal au ventre. Mais je n’allais pas reculer, sa haine était légitime. J’aurais aimé lui expliquer calmement, tout lui expliquer, mais c’était trop tard. Lui dire que je ne voulais pas revenir. Que je ne voulais pas vraiment partir à la base, qu’elle me comprenne. Mais je lisais la douleur dans ses yeux et je savais que je ne devais plus parler.

Tu n’as pas plus de cœur que la fleur que tu étais censée incarner. Dans ton tissu d'égoisme, tu avais raison sur un point : je ne peux pas te pardonner. Mais je suppose que cela n’a jamais eu d’importance. Après tout, tu as fait le choix de ceux que tu voulais auprès de toi dans ta vie infertile.

J’étouffais dans mon propre corps. J’aurais pus reprocher cette situation à l’homme qui m’avait découvert. Lui dire que jamais je n’aurais dû revenir, que tout était gâché. Comment j’allais pouvoir continuer maintenant ? Mais c’était moi, oui le problème avait toujours été moi. Morte ou vive je blessais ceux que j’aimais.

Je manquais m’effondrer quand le point de Béatrice rencontra la table. Mais je tenais encore debout, la vie était bien étrange. Les larmes sur ses joues me n’oyait alors que les miennes ne coulaient plus. Elles n’en avaient pas le droit.

Reste loin de moi. S’il existe une once de sincérité dans tes mots, alors surtout : reste loin de moi.


Je ne pouvais pas lui hurler dessus, lui demander à genou de me pardonner. Non non, il fallait tenir. Elle repartit enfin, loin de moi. Une amie que j’avais perdue la nuit où j’étais morte. Je respecterais son choix. Loin d’elle, oui je le respecterais.

Pouvais-je maintenant repartir ? Me réfugier dans mon entrepôt met me dessécher en pleurant toute les larmes de mon corps. Non il y avait encore une personne que je devais laissé s’exprimer. Une personne qui pouvait me faire aussi mal que Béatrice. Donatien.

D’ailleurs une femme que je ne connaissais pas se tenait maintenant à ses côtés. Un pincement au cœur me saisit. Il avait fallu que je meurs pour que Donatien s’ouvre au monde extérieur.


Lucy Vincent
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 27 Fév - 18:30
Si la vérité blesse, le mensonge tue



- Lys n’est pas ici. Elle est morte.

Donatien fronça les sourcils, regardant autour de lui.
Mais Edelweiss était ici, donc Lys aussi. Il ne comprenait plus. Qui était mort, et qui ne l'était plus ?
Donatien était dans le brouillard. Il restait debout, les bras ballants, les yeux dans le vide. Il n'entendait que des bribes de mots. Edelweiss, c'était sa voix, il en était sûr. Sa voix, sa voix elle chantait. Donatien l'entendait mais ne pouvait la comprendre. Il n'arrivait pas se rattacher à la réalité. Quelque chose au fond de lui le forçait à le ramener à la surface, mais sa conscience, attachée à un poids, coulait et coulait. Les mots se noyaient, se perdaient. Sa lucidité ne pouvait plus respirer, les poumons remplis d'eau.

- Je devais mourir, car je n’en pouvais plus. Je devais mourir.

Non, Edelweiss ne devait pas mourir. Lys ne devait pas mourir. Rose ne devait pas mourir.
Pourquoi étaient-elles toutes mortes ? Pourquoi Nevrabriel était-il parti ? Pourquoi Myo se laissait-elle partir ?
Pourquoi il ne pouvait pas entretenir son jardin ? Pourquoi Donatien ne faisait que détruire que ceux qu'il aimait ? Qu'il cesse d'essayer d'aimer, ça ne lui convenait pas.

- Je suis sincèrement désolée de ne pas être réellement morte.

Alors, elle était vivante ?

- Je vous aimerais toujours.

Pourquoi, si elle l'aimait, lui avait fait croire l'inverse ? Elle avait laissé Donatien, cet homme qu'elle disait aimer, seul. Elle l'avait laissé en proie avec lui-même. Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Il aurait compris, pour elle il aurait tout compris.
Il vit vaguement Myo se fendre dans son discours. Dans sa noyade, il pouvait entendre les battements de coeur de Myo. Il avait été tant aveuglé par sa propre douleur qu'il n'avait pas vu que Myo, sa Myo, avait été tout aussi blessé par la mort d'Edelweiss.
Donatien ne devait rien y comprendre à l'amour. Il ne comprenait pas ses rudiments. Etait-ce par amour qu'Edelweiss avait volontairement détruit Donatien, et Myo ? Mieux valait ne pas aimer, dans ce cas-là.
Ne sachant que dire, englouti sous ses propres eaux, il ne put poser qu'une seule question :

- Où est Lys ?

Où était-elle ?
Pourquoi était-elle loin de lui ?
Il ferait mieux de laisser Edelweiss dans son amour destructeur et s'assurer que Myo aille bien ... Pourquoi restait-il encore planté là ?

Docteur Elpida
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Aimee KarlsenInfirmière puéricultrice
Sam 27 Fév - 20:04


Si la verité blesse, le mensonge tue

Feat. La Famille

Je ne sais pas vraiment ce qu’il se passe. Et encore moins pourquoi Béryl nous avait convoqué. Je me disais que c’était certainement pour parler de l’organisation du bunker, pour qu’on voit les choses ensemble. Mais il y a une ambiance étrange et une forme de solennité dans sa voix, alors qu’il nous adresse la situation, qui me perturbe. Quelque chose de compliqué ? Je reste dans mon coin, assise à la table, et plus il parle plus je fronce les sourcils. Un suicide ? Ça explique l’état dans lequel j’avais retrouvé Donatien il y a quelques mois… Ça coïncide même. Je me mords la lèvre inférieure, commençant à comprendre doucement pourquoi il n’était plus le même depuis. Ce suicide l’avait tant affecté, qu’il s’était détruit…
Mais ce qui m’intrigue le plus, c’est de savoir qu’il y avait une « vérité ». Une autre vérité donc…
Puis elle entre dans la pièce… Et je la reconnais. Lucy. Une des patientes de Donatien. C’est vrai qu’elle était avec eux quand j’étais encore chez les électrons… Et quand je suis arrivée, elle n’était plus là. Je ne m’étais pas vraiment posé de questions. Peut-être que j’aurais dû… C’était donc elle le… « suicide ». Et elle venait demander pardon…
Tout d’abord, j’avoue que je ne savais pas trop quoi pensé. Elle avait beaucoup de courage pour venir essayé de réparer ses fautes après ce qu’elle avait faire croire. Et je voyais bien qu’elle s’en voulait. Mais… étant témoin de la réaction en face… Mon jugement finit par pencher.

De la colère… de la tristesse… de l’incompréhension… du mal-être. Je peux ressentir tout ça venant de Myo, Elizabeth, et… Donatien.
Il demande où est Lys, et mon cœur se serre. Lys… Alors il ne s’était pas remis non plus de sa mort… Il s’approche de son ancienne patiente, et ce que je vois…c’est un homme totalement perdu… qui cherche à se raccrocher au moindre espoir. J’aimerais qu’il s’accroche à moi. Je voudrais qu’il compte sur moi, qu’il se repose sur moi… Mais je suis encore timide… et je n’ose pas m’approcher de lui, m’imposer à lui.
J’hésite donc à me lever, pour le soutenir, mais je suis rapidement arrêtée par Elizabeth qui me confie son adorable fille avant de partir du bunker, certainement pour prendre l’air, rapidement suivie par son chevalier servant, son amoureux, Aeden.
En temps normal, si la situation n’était pas ce qu’elle est actuellement, j’aurais souri, attendrie par leur petit couple, un peu envieuse aussi. Mais je suis plutôt perdue, ne sachant que penser.
Je vois mes amis, mes sauveurs, car, je ne vais pas mentir, ne m’alliant pas aux autres électrons, je serais sûrement décédée pendant l’hiver si Donatien ne m’avait pas accepté dans son Éden.
Wendy m’observe de ses jolis grands yeux, et je tente de lui sourire, mais il n’atteint pas réellement mon regard. J’avoue que… même si cela ne me concerne pas, et que je n’ai pas vraiment mon mot à dire… je suis tout de même en colère, et de plus en plus à mesure que je comprends l’ampleur de la situation, à force d’explication. Elle a fait croire à sa mort… à son suicide… pour fuir du bunker ? Il n’y a pas de manière plus violente pour faire comprendre son mal-être aux autres… et c’est terriblement égoïste aussi. Car… pour ceux qui restent… le suicide laisse des traces… indélébiles… du regret… de la culpabilité… et des questions… des tas de questions…

Pourquoi ? Qu’ai-je fait de mal ? Est-ce de ma faute ? Aurais-je pu l’empêcher ? Aurais-je dû agir différemment ? Est-ce que je n’ai pas vu… ou su interpréter les signes ?

En agissant ainsi… elle a voulu qu’ils se posent ces questions… Qu’ils se remettent en question de la pire manière qui soit. Alors qu’elle aurait pu simplement parler… et partager ses sentiments. Mais d’une autre manière, je comprenais qu’elle n’avait certainement pas eu le courage… Donatien est intimidant. Parler d’une décision de quitter son Paradis n’est pas de mince affaire. Mais tout de même… Elle a pris la mauvaise décision.

Et une mince colère, s’immisce de plus en plus en moi… Elle a voulu fuir le bunker… et ses bienfaits… alors que moi… Moi, pendant des mois… j’avais voulu y entrer… Je voulais désespérément y entrer. Pour être au chaud… Pour être nourrie… Pour être près de lui… Et j’ai l’impression que… pour tout ça… elle m’insulte, en agissant de la sorte, brisant tout le monde sur son passage, juste pour sortir.
Et après, c’est à moi de ramasser les morceaux…C’est à moi de nettoyer sa crasse !
Lentement, je m’approche de l’homme… revoyant l’enfant perdu qui m’avait presque ordonné de rester pour prendre soin de lui. Et c’est ce que je ferais… Je serais toujours là… Malgré l’enfant dans mes bras, je pose doucement ma main sur celle de Donatien. Car je sais… la dernière fois… que c’est la seule chose qu’il avait bien voulu accepter. J’essaye de trouver son regard… Mais rien n’y fait, ses yeux sont rivés sur le spectre qu’il doit croire voir.

Myo lui répond, pleure de rage, et je ne peux que comprendre ses sentiments… Je ne peux que les partager… Et encore plus, quand je vois l’état dans lequel se trouve Donatien…
Cependant, quand elle frappe la table, je ne peux pas m’empêcher de sursauter, serrant Wendy un peu plus dans mes bras quand elle se met doucement à pleurer à cause du bruit de l’impact. Non… non… Je la berce, essaye de la calmer alors que mon cœur paniqué pulse dans ma poitrine, et je chuchote.

« ▬ Chut… Tout va bien… Tout va bien Wendy… »
« ▬ Reste loin de moi. S’il existe une once de sincérité dans tes mots, alors surtout : reste loin de moi. »

Elle part, et il ne reste que Lucy… Béryl, Donatien et moi. Je déglutis… Essayant d’attirer l’attention de l’homme que j’aime en l’appelant… Mais il n’y a rien à faire, il répète la même question que tout à l’heure, et mon cœur se brise d’autant plus. Blottissant Wendy dans mes bras, tentant toujours de la calmer, j’enfouis son doux visage dans mon cou et, de ma main libre, hésitante, j’approche de sa joue creusée par la fatigue et la tristesse… cherchant à lui faire tourner la tête vers moi. Il ne faut plus qu’il la regarde… S’il la regarde encore… il va plonger encore plus profondément. Regarde-moi… Ne regarde que moi… Je lui souris, voulant mon expression apaisante et doucement, essayant de masquer la colère dans ma voix, sans quitter Donatien du regard, je m’adresse à Lucy.

« ▬ Je crois qu’il vaudrait mieux que tu partes… Pour toi, comme pour eux. Laisse-leur du temps. »
Aimee Karlsen
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| Mnl2Fiche personnage : Fiche personnage ici !Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 19/08/2017Age : 29
Lucy VincentÉlectron libre
Dim 28 Fév - 1:11
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Pardon




Seule la même question réussit à franchir de nouveau les lèvres de Donatien.

- Où est Lys ?

Je savais maintenant pourquoi Lys était morte, mais Donatien restait l’homme le plus proche d’un père dans mon cœur. Je savais que malgré certaines horreurs je l’aimerais. Je ne pouvais simplement pas faire plus. Sans doute qu’une partie de mon cœur était aussi blessée qu’il ne pense à Lys alors que j’étais devant lui. Mais c’était un homme terriblement brisé qui se tenait devant moi. Et même si tous pensait que je revenais en espérant un pardon ils avaient tord. Je savais que revenir ne causerait que des souffrances. Je n’avais accepté que par l’insistance de Béryl. Je lui devais cette concession, j’acceptais sa demande. Comme j’acceptais celle de Béa. Je devais maintenant comprendre ce que voulait Donatien... ou bien plutôt de quoi il avait besoin.

Je devais mettre de côté ma peine et réfléchir puis elle parla.

▬ Je crois qu’il vaudrait mieux que tu partes… Pour toi, comme pour eux. Laisse-leur du temps.

Elle me regardait et son regard ne me semblait pas honnête. Sa présence me semblait déplacée. Je n’étais pas venue pour elle, je ne savais pas qui elle était. Elle me faisait une drôle d’impression. Une sorte de sangsue qui voulait s’accrocher à mon médecin. Peut-être pour en retirer le poison... peut-être simplement pour son propre bénéfice. Dans tout les cas je sentais sa demande comme inappropriée. Je voulais partir, je le ferais quand j’aurais terminé ce que je devais à l’homme à ses côtés. Je ne pris pas la peine de la regarder beaucoup plus longtemps. Il ne me restait qu’un œil, je consacrais ce qu’il me restait de vision pour ceux qui en valait la peine. Pourquoi étais-je ainsi? La tristesse me rendait-elle moins tolérante ? Non, ma tâche était suffisamment pénible pour que cette inconnue ne vienne s’en mêler.
Je m’approchais de Donatien en douceur. Il semblait égaré. Son regard était brumeux. Il me regardait comme Nev contemplait parfois ses hallucinations. Un doute sur la réalité et le rêve.

Donatien, c’est Edelweiss... je ne suis pas morte.

Je lui pris la main, espérant qu’elle ne lui brûlerait pas la peau. Lui prouvant mon existence.

Je suis navrée, mais Lys n’est pas là. Si un jour vous souhaitez me revoir je viendrais... Je vous ai terriblement blessé, mais vous resterez à jamais dans mon cœur.

Je tournais sa main vers moi pour poser un baiser. Une marque d’affection sans doute bien étrange. Un dernier caprice d’une fille envers son père.

Puis je la libérais en douceur avant de me retourner. Je passais près de Béryl. Je ne m’arrêtais que le temps d’une phrase.

Je vais rentrer maintenant.

Je remontais à la surface pour attendre qu’il vienne m’ouvrir. J’avais hâte de retrouver mon lit. De me laisser crouler sur la paillasse. De prendre le temps de me remémorer pourquoi je n’avais pas sauté, pourquoi ça valait encore peut-être la peine de rester en vie.


Lucy Vincent
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 28 Fév - 12:58
Si la vérité blesse, le mensonge tue



Une main dans l'océan essaye d'attraper celle de Donatien pour le sortir de sa noyade. Une bouée à laquelle il pouvait essayer de se soutenir. Mais la main ne faisait que l'effleurer. Le toucher. Elle ne pouvait pas lui apprendre à nager.

- Je crois qu’il vaudrait mieux que tu partes… Pour toi, comme pour eux. Laisse-leur du temps.

Evidemment, c'était la voix de la diablesse.
Qu'elle arrête de jouer de lui. Qu'elle arrête de lui rappeler sa condition de mortel, qu'il n'est plus qu'une loque, qu'il n'est plus le roi qu'il avait pu être. Il n'y a plus de couronne, il n'y a plus de trône, il n'y a même plus d'homme. Il n'y a plus qu'une âme prête à être balancée dans le Styx.
C'était peut-être là qu'il se noyait, d'ailleurs. Parmi les condamnés. Elle était là sa réalité, voué à être balloté dans la rivière d'Hadès, à contempler le fantôme d'Edelweiss, sans même pouvoir toucher celui de Lys. Pourquoi Edelweiss avait-elle atterri aux Enfers ? Lys était sûrement au Paradis avec Rose, c'était pour cela qu'il ne pouvait pas entendre leurs rires. Mais pourquoi Edelweiss était aux Enfers ? Qu'avait fait Doantien pour qu'elle mérite cette horrible sentence ? Non, non, ce n'était pas comme cela que ça devait se passer, ce n'était pas ce qui était prévu. Il s'était battu pour qu'elle devienne un ange, pour qu'elle n'ait pas à subir les tourments qui attendaient Donatien. Où était son erreur ?
Où était son erreur ?!
Edelweiss pouvait mourir mais elle ne pouvait pas subir l'Enfer pour l'éternité ?
Puis un nouveau contact dans la baignoire d'Hadès, sur sa joue cette fois. C'était les yeux bleus de la diablesse, et non la silhouette spectrale d'Edelweiss.

- Donatien, c’est Edelweiss... je ne suis pas morte.

Encore une main. Celle de son fantôme.
Il ne comprenait plus. Ou il ne voulait pas comprendre.

- Je suis navrée, mais Lys n’est pas là. Si un jour vous souhaitez me revoir je viendrais... Je vous ai terriblement blessé, mais vous resterez à jamais dans mon cœur.

Donatien ne dormait plus depuis des mois. Ne mangeait plus. Ne vivait plus. Son corps s'auto-détruisait. Il ne pensait plus. Il n'avait plus aucune motivation, à part protéger Myo.
Progressivement, il intériorisait le discours d'Edelweiss, ses explications, et le fait qu'elle soit toujours en vie. D'habitude il aurait laissé la raison suivre, dicter son comportement. Mais elle était six pieds sous terre sa raison, morte depuis bien longtemps. Il n'y avait plus que le maigre souffle de vie qui pouvait faire agir le squelette de Donatien.
Alors qu'Edelweiss montait les marches de l'escalier, Donatien, comme prit par une secousse, incapable de se contrôler, se précipita au bas des escaliers. Il leva la tête vers son ancienne patiente. Il se fichait, finalement, qu'elle soit morte ou non. Ce qui comptait c'est qu'elle était toujours là, sous une forme ou une autre, et qu'elle avait donc encore l'occasion d'être heureuse.

- Je ne comprends pas, articula-t-il d'une voix encore engourdie. J'ai tout donné pour toi, j'ai changé pour toi, j'ai toujours agi dans le simple but de te protéger.

Et lui, il avait l'occasion d'enfin pouvoir lui parler.
Il était tourmenté depuis des mois non seulement parce que sa chère Edelweiss était morte, mais également parce qu'il n'avait pas de réponses à ses nombreuses questions. Lui qui avait un besoin irrépressible de contrôle et de savoir se retrouvait dépourvu de réponses.
Il n'en avait rien à faire qu'Edelweiss soit vivante ou non, tout ce dont il avait besoin c'est de pouvoir enfin comprendre. Il n'y avait que comme ça qu'il pourrait tourner la page.

- Je ne comprends pas pourquoi tu es partie. M'as-tu abandonné ? Et pourquoi ?

Ce n'était jamais lui qui posait les questions.
Jamais.

- Promets-moi que tu es heureuse sans moi, Lucy. C'est tout ce qui compte.

Qu'elle soit heureuse, avec ou sans lui.

Docteur Elpida
Image : Si la vérité blesse, le mensong tue ||feat la Famillle|| VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Lucy VincentÉlectron libre
Dim 28 Fév - 22:18
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Pardon




Des pas dans mon dos, je me retournais pour voir Donatien au pied des marches qui me regarde. Je pose une main sur le mur, me soutenir à ce qui allait venir. La femme n’a pas suivie.

- Je ne comprends pas. J'ai tout donné pour toi, j'ai changé pour toi, j'ai toujours agi dans le simple but de te protéger.

Il semble émerger de cette brume dans laquelle il était prostré. Je l’écoute, je l’observe. Je redescend d’une marche. Je comprend ses paroles, j’ai conscience de tout ses sacrifices. Il met des mots sur ses actes. Je suis triste que ses paroles arrivent si tard. Des paroles, des explications qui auraient faits beaucoup des semaines plutôt.

Je ne comprends pas pourquoi tu es partie. M’as-tu abandonné? Et pourquoi?

Que lui répondre ? Mes fondations s’étaient écroulées à l’instant où j’étais partie. Je rebâtissais ma vie morceau par morceau et cette épreuve me faisait l’effet d’un ouragan. Je descendis une marche de plus. J’avais envie de l’enlacer, pleurer et lui demander pardon. Lui dire que je ne voulais pas l’abandonner. Lui dire qu’il me manquait.

Promets-moi que tu es heureuse sans, Lucy. C’est tout ce qui compte.

Je ne savais plus quoi faire... j’ai voulu essayer de changer. J’avais peur.

Je m’étais encore un peu rapproché, n’osant plus lui imposer mon contact une seconde fois. Je restais simplement à portée. J’avais eu peur, peur de moi qui ne voulait plus vivre. Peur de Nev qui rêvait de nous quitter, peur de la réaction de Béatrice face à mes sentiments. Peur de Donatien qui nous aimait au détriment des autres.

Je suis bien, vous me manquez tous, mais je construit mon bonheur... un jour à la fois.


Lucy Vincent
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Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Docteur ElpidaChef de la Famille
Dim 14 Mar - 22:10
Si la vérité blesse, le mensonge tue



- Je ne savais plus quoi faire... j’ai voulu essayer de changer. J’avais peur.

Dans le blizzard, un sourire. Ou une esquisse. De la compréhension.
Donatien était passé par cette étape, celle du changement. Il en avait tellement eu peur que pour la première fois de sa vie, il avait demandé de l'aide. Il avait demandé des conseils.
Il en voulait à Edelweiss d'être partie, il lui en voulait terriblement de l'avoir fait souffrir. Il ignorait si elle était là pour de vrai, si elle lui disait de vrais mots ou s'il les rêvait. Mais il avait eu besoin de la voir pour faire le point, pour tourner la page. Sans des derniers mots, il aurait été incapable de s'en remettre. Parce que c'était ça, finalement, qui l'avait détruit : ne pas avoir eu un adieu.
Sa disparition avait été brutale, et Donatien avait été incapable dans la comprendre. Mais Edelweiss avait enfin entendu sa souffrance, et lui accordait un adieu à travers une explication. Et même si cette explication était douloureuse, et même si cet adieu lui coupait le souffle, et même si la revoir aurait pu le faire s'effondrer ; il avait besoin d'une dernière fois officielle pour enfin avancer.

- Je suis bien, vous me manquez tous, mais je construit mon bonheur... un jour à la fois.

Ca le rongeait de la laisser partir une seconde fois. Mais il était impuissant. Il était fatigué. Il était désespéré.
Edelweiss avait une histoire qui l'avait aidé, qui l'avait fait évolué, qui lui avait apporté de l'affection. Mais au fond de lui, il le savait, cette forme d'amour ne leur convenait plus. Ni à l'un, ni à l'autre. Pas dans ce nouveau contexte. Pas dans ce bunker. Edelweiss n'était pas sa famille, elle était sa fleur. Et elle ne pouvait pas fleurir dans un jardin qui n'était plus le sien.
Il n'avait rien à ajouter. Ce grand mutique qu'il était avait déjà trop parlé. Alors il se contenta de lui dire au revoir des yeux, la laissant lui échapper une nouvelle fois.
Il allait encore se ronger de l'intérieur ces prochains jours, il allait dépérir, il allait oublier de manger et de vivre. Mais une fois qu'il aurait touché le fond, il saura y prendre son élan pour remonter. Et sans son adieu, il en aurait été incapable.


Docteur Elpida
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