contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

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La CannibaleCo-dirigeante
Lun 19 Avr - 22:00
Comme des adolescents
Ophelia et Aeden



La soirée de mariage avait été revigorante. Ophelia ne voulait initialement pas y aller. Elle se serait assise sur ses valeurs, et sur le long discours dont elle avait tari Nevrabriel en s'y présentant. Mais l'adolescente qui est en elle, à qui il lui manquait de vivre enfin un peu de normalité, l'y avait poussée. Finalement, elle ne regrette rien.
Elle se revoit demander à Aeden de se refaire une soirée, à deux, un de ces quatre. Comme pour organiser ce qu'elle avait en tête au moment de sa proposition lui prendrait du temps, elle ne lui donna rendez-vous qu'en début avril (ce qui en l'a pas empêché de se rendre plus souvent au bunker pour le saluer discrètement derrière la grille).
Près du lac, en préparant la soirée, elle se fait la réflexion qu'Aeden lui semble plus triste que d'ordinaire. Il a toujours eu un penchant dépressif, défaitiste, mais le moindre de ses gestes semblaient désespérés. Quelle vie mène-t-il au bunker ?
Elle s'est bien apprêtée pour l'occasion, ayant enfiler une courte robe fleurie qu'Amalia lui avait donné. Elle a maigri, comme tout le monde, alors elle flotte légèrement dedans. Pour compenser le manque de volume de sa silhouette (parce qu'à ses heures perdues, elle se laisse aller à la coquetterie) elle a trouvé une technique avec des chaussettes pour rendre ses boucles blondes plus épaisses. Elle a rajouté un gilet en maille assez lourd pour plus de contenance à sa silhouette également.
En ce coucher de soleil, elle étale une nappe à carreau près du lac. Elle y pose également une guitare, qu'elle a trouvé depuis un moment mais qu'elle attendait de faire réparer par les spécialistes du Village. Une bouteille d'alcool qu'un professionnel de sa faction lui a concocté avec des légumineuses qu'elle ne peut citer. Une salade de courgettes (ils n'ont que ça en ce moment !) est posée au centre avec des gobelets. Elle a aussi amené un djembé. Elle n'y connaît rien en musique, mais ils n'ont pas le violon de Nevrabriel pour cette soirée alors ils feront à leur façon. Ils ont toujours été débrouillards, à se contenter de peu.
Elle se met debout, à côté de la nappe, un peu nerveuse. Elle n'organise jamais ce genre d'évènements assez simple. Elle aplatit son jupon pour se distraire. Elle ne peut s'empêcher de se dire que ce sera bizarre, sans Alexander. Que devient-il ? Est-ce qu'il pense toujours à elle ? Maintenant que la rancoeur est passée, il lui manque terriblement. Elle l'a tellement aimé qu'elle était devenue accro à lui. Elle pouvait être même avec lui, il l'aimait quand même. Ils se challengeaient constamment, ça lui permettait de s'améliorer, d'arrêter de se prostrer.
Elle cesse de ruminer en apercevant la silhouette d'Aeden. Elle lui fait signe de la main pour qu'il la repère puis se penche vers son sac pour mettre sur sa tête un chapeau triangulaire en carton, typique des fêtes. Elle en tend un à Aeden, assez fière d'en avoir fabriqué elle-même au cours d'art de Ryôta.

« Alors ? T'en penses quoi ? On commence par quoi ? »

Elle sourit de toutes ses dents, trop impatiente à l'idée de passer une vraie soirée d'adolescents.
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La Cannibale
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Jeu 22 Avr - 21:53
Aeden avait repris un peu de poids depuis qu’il était au bunker. Rien de bien transcendant mais vu qu’il y faisait plus chaud et que les matelas étaient bien plus confortables que le sol dur de la grotte, c’était loin d’être difficile de mieux se reposer et d’utiliser moins d’énergie. Et puis, le bunker possédait encore beaucoup de nourritures comparées aux autres factions -rien de bien étonnant vu la très petite population de l’endroit.

Bref, Aeden avait repris un peu de poids et ne flottait plus autant dans ces vêtements trop larges. Il avait fusionné une partie de ces vêtements rapiécés de milicien avec quelques rares vêtements du bunker qui n’était pas d’un blanc éclatant. Il portait tout de même un t-shirt blanc, mais par-dessus, la chemise sombre de milicien qu’il gardait ouverte, ce qui rendait l’ensemble plus décontracté et lui donnait aussi plus de volume. Il avait mis la main sur un pantalon beige parmi les pantalons blanc du bunker. Ces chaussures foncées tranchaient un peu, mais ce n’était pas non plus atroce à voir. A vrai dire, le surdoué s’en fichait un peu, il avait surtout fait attention d’avoir l’air un peu plus élégant qu’à son habitude car il avait remarqué qu’Ophélia l’était toujours. Il voulait lui faire plaisir. Il voulait qu’elle sourît comme lors de la soirée de mariage de Nev, où il l’avait trouvé rayonnante. Et il savait qu’Alexander ne pouvait plus lui offrir cela. Penser au jeune homme rendait Aeden mélancolique. Il aurait voulu savoir ce que ce dernier devenait. Le retrouver, oublier tout ce qui avait pu se passer, repartir de zéro. C’était un souhait qui ne pourrait s’exaucer.

En général, lorsqu’il croisait Ophélia, elle avait toujours l’air inquiète ou sérieuse. Les responsabilités au Village, la gestion de tout cet écosystème dont elle était à la tête… tout cela ne devait pas être simple. Pour le jeune homme au contraire, il n’y avait pas grand-chose de compliqué. Il n’avait qu’à obéir aux ordres qu’on lui donnait, et prendre soin de Wendy. Il n’avait pas besoin de penser au lendemain mais juste avancer un jour à la fois. C’était bien plus simple. Alors, il se disait que si elle pouvait de temps à autre vivre une soirée sans se soucier de ces responsabilités, il serait ravi d’y participer.

Il avança donc en direction du lac. Le soleil commençait à décliner à l’horizon mais il ne faisait pas aussi froid que le mois précédent. Tout le monde sur l’ile attendait les beaux jours avec impatience et les voilà qui venaient. Il faudrait en profiter avant que la chaleur de l’été ne vienne faire des ravages. Il n’avait pas ramené grand-chose avec lui, car après tout, rien de ce qui se trouvait dans le bunker ne lui appartenait. Et il ne pouvait risquer de se faire surprendre à voler de la nourriture. Mais il avait tout de même récupéré un pot d’une espèce de compote de pommes que les membres du bunker conservaient dans de gros pot en verre là ou la température restait la plus fraiche dans le bâtiment. Il avait hésité à cueillir de la blette dans le potager, mais il n’aurait pas su quoi en faire aussi avait-il laissé tomber l’idée. Il avait juste récupéré un paquet de cartes.

Ophélia portait une jolie robe imprimée de fleurs. Elle lui fit signe de la rejoindre, debout à côté d’une nappe à carreau. Il lui fait signe à son tour, un sourire tranquille naissant sur ces lèvres. Il sait que s’éloigner de l’espace clos qu’est le bunker quelques heures ne peut que lui faire du bien. Que ça lui évitera de se laisser aller à de sombres pensées et de se laisser parasiter. Les morts, les regrets et la vengeance devenait des pensées trop présentes dans sa vie.

Il regarda la nappe à carreau. Dessus, un saladier dans lequel se trouve ce qui ressemble à des courgettes ou des concombres. Il y a une bouteille aussi, mais il ne sait pas du tout ce qu’elle contient. Sur le côté, il y a un djembé. Mais ce n’est pas ce qui attire son regard. Ces yeux tombent sur la guitare. Il la lorgne avec une certaine curiosité. Est-il encore capable d’en jouer un peu ? Ça commençait à dater, il n’était vraiment pas sûr qu’il saurait en tirer quelque chose.

Puis Ophélia sort de son sac un chapeau en carton qu’elle pose sur sa tête avant de lui en tendre un avec fierté. Le sourire du jeune homme s’élargit et il le pose à son tour sur sa tête. Ça lui rappelle le gouter réalisé pour l’anniversaire de Wendy l’année précédant la révolution des patients.

« Alors ? T'en penses quoi ? On commence par quoi ? »

Il sort son bocal de compote et son jeu de carte qu’il dépose sur la nappe. Ensuite, il fait mine de réfléchir, sa main gauche soutenant son menton. La réponse fuse cela dit, le jeune homme est beaucoup trop impatient pour feindre la réflexion :

– Tu sais en jouer ? Je suis pas sur de ce que je peux encore en tirer, mais si j’ai retenu des trucs de mes leçons de guitare, je peux te les apprendre ?

Il était un peu intimidé d’avouer avec des notions de musique, parce que s’il n’arrivait à rien tirer de cette guitare, il aurait l’air complètement idiot.
Aeden Zethar
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Sam 1 Mai - 16:44
Comme des adolescents
Ophelia et Aeden



Aeden paraît plus élégant. Elle le trouve plus vivant qu'au mariage où sa bonne humeur lui semblait feinte. Mais il y a toujours quelque chose de mélancolique chez lui, de traînant.
Il dépose un bocal dont le contenu attire l'oeil d'Ophelia. Elle le prend entre ses mains et le fait tourner pour en deviner son contenu. Serait-ce de la compote de pommes ? Elle n'en a pas mangé depuis une éternité ! Si du temps de l'Institut Espoir elle aurait rejeté ce dessert au profit de quelque chose de plus sucré, aujourd'hui elle salive d'avance.

«Tu sais en jouer ? Je suis pas sur de ce que je peux encore en tirer, mais si j’ai retenu des trucs de mes leçons de guitare, je peux te les apprendre ? »

Elle lui fait non de la tête. Elle ne sait malheureusement pas faire grand chose. Le jour où elle retournera en Angleterre, elle aurai l'air bien maligne de ne savoir rien faire de ses dix doigts. Elle aura bientôt vingt-et-un ans et la voilà incapable de gratter quelques accords sur une guitare. Elle ignore cette pensée pessimistes et tend l'instrument à Aeden.
Elle s'assoit en tailleur, abaissant le tissu de sa robe dans le creux de ses jambes pour dissimuler sa culotte. Elle prend le bocal de compote et tire la langue en essayant de l'ouvrir. Elle a un comportement naturel, spontané, qu'elle ne contrôle plus. Après tout, ce soir elle n'est ni codirigeante, ni Cannibale. Elle est Ophelia. Elle ignore encore ce que c'est que d'être Ophelia, s'étant bien trop oublié ces derniers temps, mais elle a hâte de le découvrir.
Après un temps intense de galère sur la compote, elle arrive enfin à l'ouvrir. Elle prend une cuillère qu'elle plonge dans la mixture et la goûte aussitôt. Elle pousse un soupir de satisfaction;

« Dire qu'il y a un an, j'aurai grimacé en mangeant ça ! Merci Aeden, tu gères ! »

Puis elle reporte son attention sur Aeden et sur la guitare. Elle l'écoute et petit à petit son sourire s'efface. Combien de fois a-t-elle eu un moment aussi décontracté avec lui ? Ils ont passé leur six premiers mois à se chamailler, puis Ophelia l'a aidé (avec d'autres) à le tirer vers le haut. Puis ils étaient trop occupés avec Adèlys et une Révolution pour s'éclater pour de vrai. Le seul vrai moment aussi simple qu'ils ont partagé fut cette soirée de mariage.
S'éclater. Elle ré-entend encore les propos du milicien aux cheveux roses, lui ouvrant sur le fait qu'elle ait trop d'amour en elle mais pas le temps de s'en occuper. Est-ce que c'est à cause de ce débordement d'amour qu'elle ne peut pas donner qu'elle a voulu mener la Révolution ? Est-ce à cause de ça qu'elle s'est occupée du Village ?
Elle tourne le visage vers le cimetière, lieu vers lequel elle rode sûrement trop souvent.

« Tu as réussi, toi ? A surpasser Adèlys. »

Toujours sans quitter des yeux les arbres dans le lointain qui cachent les tombes, elle continue de s'adresser à Aeden.

« Il n'y a pas un jour sans que je ne pense à elle. J'ai l'impression que tout ce que je suis devenue aujourd'hui c'est pour elle. Ou à cause d'elle, je ne peux pas encore le déterminer. »

C'était Adélys qui aurait dû diriger la Révolution, elle était l'auteur du Journal Clandestin après tout. C'était Adèlys qui avait les épaules et le caractère pour tenir têtes aux dirigeants. Adèlys avait des convictions, elle n'aurait jamais dû mourir. En trouvant ce papier que lui a donné Aeden, c'était comme si il lui avait fait une passation. Comme s'ils avaient donnés les rêves d'Adélys à Ophelia, et que désormais c'était à elle de s'en charger. Peut-être que c'était pour cela qu'elle ne pouvait toujours pas être Ophelia, et passer un bon moment avec Aeden. Parce qu'elle s'était toujours battue pour la liberté. Elle avait longtemps crue que c'était sa liberté, mais au final, Adélys n'avait-elle pas été enfermée ? N'avait-elle pas été prisonnière ? C'était Adélys qui, plus que tout, voulait être libre.
Elle tourne son visage vers son ami, confuse.

« Excuse-moi, je divague, je dis n'importe quoi. Tu savais jouer de la guitare ? Je ne le savais pas ! »

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La Cannibale
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Sam 8 Mai - 23:30
Lorsqu’Ophélia lui tend la guitare, il la prend entre ces mains avec une certaine nervosité mêlé à un sentiment d’excitation. Il s’assoit en tailleur, en caresse le bois travailler, tire sur les cordes pour en saisir le son. L’instrument à l’air plutôt accordé, et ces temps mieux parce qu’il n’aurait jamais su le régler correctement si cela n’avait pas été le cas. Il tente quelques accords. Le son est maladroit mais les notes justes. L’idée qu’il soit encore capable de tirer quelque chose de la guitare lui tire un léger sourire. Peut-être qu’il pourrait les apprendre à Ophélia ? Cette dernière savoure la compote que le jeune homme a amener, l’air satisfaite :

« Dire qu'il y a un an, j'aurai grimacé en mangeant ça ! Merci Aeden, tu gères ! »

Cela lui tire un sourire. Ils ont carrément baissé leur espérance dans la vie. Ce n’était déjà pas terrible du temps de l’institut, mais là, c’est misérable. Une compote des pommes et ils ont les yeux qui brillent. Aeden y pense mais garde son pessimisme pour lui. Pas la peine d’en rajouter. Il tente encore deux trois accords. Il comprend pourquoi Nev aime autant le violon. Lui il est nul avec une guitare, mais tenter de sortir des sons de cette boite de bois lui occupe l’esprit. Il ne pense pas à ce dont il ne souhaite pas penser. Mais le jeune homme n’est pas très doué pour rester concentré et finit par se laisser trainer encore par ces pensées. C’est un drôle de moment. Un pique-nique avec Ophélia. Qui l’aurait cru ? Mais à la fois, c’est une évidence. Pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? La réponse est stupidement simple. Ils n’ont jamais pris le temps. Trop occupé à chasser des fantômes et croire possible de sauver des vies, de changer le monde.  

« Tu as réussi, toi ? A surpasser Adèlys. »

Ces doigts grattent encore quelques cordes avant de s’immobiliser, comme s’il avait fallu ce temps là pour que l’information n’arrive jusqu’à lui. Surpasser Adèlys… C’était le mot. Ils vivaient tous dans son ombre. Lui, Ophélia ou d’autres. C’était incroyable comme des personnes qui étaient restés si peu de temps dans la vie du surdoué pouvait l’avoir impacté autant. Les rares fois où il avait été en présence d’Adèlys, c’était lorsque cette dernière le remettait en place. Elle avait cette froideur en elle, et en même temps, cette aura de meneuse naturelle. Il pose ses yeux sur Ophélia, mais ceux de cette dernière s’étaient réfugiés entre les arbres.  

« Il n'y a pas un jour sans que je ne pense à elle. J'ai l'impression que tout ce que je suis devenue aujourd'hui c'est pour elle. Ou à cause d'elle, je ne peux pas encore le déterminer. »

Le jeune homme appuie ces bras sur l’instrument, sa tête contre ces bras, pensifs. Il n’aime pas l’idée qu’Ophélia se sente réduit à une espèce de doublure d’Adèlys qui aurait dû reprendre le flambeau. Ophélia est elle-même, et ce à part entière. Elle avait déjà ce sale caractère de leader quand il l’avait rencontré, avant qu’Adèlys ne « parte ». C’était surement pour ça qu’ils avaient eu autant de mal à s’entendre.

« Excuse-moi, je divague, je dis n'importe quoi. Tu savais jouer de la guitare ? Je ne le savais pas ! »

Il hésita une seconde. Aeden n’aimait pas parler d’Adèlys. Ou de Lorelei. C’était des sujets délicats. Il avait du mal à extérioriser ces pensées en général. Il aurait pu embrayer sur la guitare mais… C’était impossible. Faire comme si de rien n’était, raconté ces insipides leçons de guitare dont il n’avait pas retenu la moitié. Faire semblant. Ils auraient beau faire les plus beaux efforts du monde pour ressembler à des ados normaux, qui font un pique-nique et parle de sujet léger comme du dernier film sortit au cinéma, ils ne le sont pas. Alors à quoi bon faire semblant ? Il parlait lentement, cherchant ces mots :

- Ce que tu es devenue aujourd’hui, ça vient de toi. Tu étais déjà une leader bien avant qu’on la retrouve.  

Puis il embraya avec une petite boutade, comme si cela pouvait ajouter un peu de légèreté à la conversation, malgré que cela puisse sonner un peu faux :

- C’est surement pour ça qu’on ne pouvait pas se sentir au début. J’ai toujours eu du mal avec l’autorité.

Ou plutôt, pour des personnes capables de se prendre en main comme Adèlys ou Ophélia, il devait toujours leur sembler un peu mollasson, un peu trop amorphe, inerte, maladroit. Il l’était, c’était une certitude. C’était un de ces défauts majeurs. Il ne parvenait à s’en défaire cela dit. Plus il y pensait et pire c’était. Pas étonnant qu’il les agace. Et lui était jaloux de ces caractères forts, aux antipodes ce qu’il était.

Il se rendait compte aussi qu’il avait toujours eu un peu tendance à les associer l’une à l’autre, Adèlys et Ophélia. L’autorité naturelle, cette passion et cet esprit combatif en étaient les dénominateurs communs. Mais elles étaient aussi très différentes l’une de l’autre. Et Ophélia avait continuer à se battre pour la liberté des autres, à se battre pour les plus faible là ou Adèlys avait perdu l’espoir. Même avant d’être enfermer par Donatien. Après tout, elle avait décidé de quitter l’institut. Elle serait partie, aurait laissé les autres patients. Mais comment Aeden aurait pu la juger ? S’il avait été patient de Donatien Elpida, il aurait tenté de s’enfuir sans le moindre doute lui aussi.

- Mais pour répondre à ta question : non.  

Surpasser Adèlys ? Ou même Lorelei ? Il baissa les yeux vers le sol. Il y avait une tonne de mauvaises herbes dans la pelouse qui avait bien poussés. Surpasser la vision de cette pièce fermée, secrète. Oublier le sang séché sur le mur ? Impossible. Pas plus qu’il ne pourrait oublier la vision de Lorelei s’écroulant par terre. Il n’avait rien fait. Et il était si loin. Il était resté si loin.

– Parfois… Parfois je me dis…  

Il haussa les épaules. Que dire ? Il y pensait tout le temps, encore plus maintenant qu’il croisait sans cesse Donatien Elpida. Parfois, il espérait juste les oublier un peu. Mais lorsqu’il y parvenait, il se sentait encore plus coupable. Parfois, il essayait de se souvenir des traits exacts des deux jeunes femmes mais il avait les idées brouillées, il n’était plus sûr. Et il s’en voulait. Il aurait souhaité en retenir chaque détail. Il aurait dû. Il aurait dû. Tout comme il aurait dû faire quelque chose pour empêcher ce qui s’était produit.
Mais il ne ferait jamais la différence et ne déferait jamais le passé. Il devrait faire avec. Parfois aussi, il se disait que tout aurait été moins douloureux s’il avait été celui qui se serait pris une balle. Ça aurait été dur pour Alexander mais pas insurmontable. Franchement, à qui d’autres aurait-il manqué ? A l’époque, il n’était pas attaché à grand monde. Ces parents avaient déjà perdu l’espoir qu’il soit normal, qu’il devienne médecin ou avocat ou qu’il se montre enfin digne de leur intérêt. Et les rares autres patients à qui il avait parlé le connaissait à peine.

Sérieux ? Il foutait quoi là ? Et leur pique-nique dans tout ça ? Putain. Il s’infligea une gifle mentale, essayant de secouer son esprit. Il commença par une banalité pour se sortir de son inertie :

- Enfin bref. Tu m’en sers un verre ?

Il indiqua la bouteille du bout des doigts. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il y avait dedans, mais ça lui paressait un bon moyen de détourner la conversation. Une fois la première phrase sortie, il enchaina avec un peu plus d’assurance :

– Ensuite je t’apprends deux trois accords. Comme ça je pourrai me vanter de t’avoir donné ton premier cours de guitare. Et surtout, je pourrai en profiter pour piquer à manger pendant que tu joues.

Un cours de guitare reçu par un type qui maitrisait la guitare aussi bien que s’il en avait joué trois fois dans sa vie, ça promettait. Mais bon, c’était mieux que rien.
Aeden Zethar
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Dim 16 Mai - 13:46
Comme des adolescents
Ophelia et Aeden



Ophelia essaie de se concentrer sur la façon dont Aeden a agencé ses doigts sur le manche de guitare mais son regard est flou. Comment peut-elle être encore hantée, un an plus tard, par une fille qui n'était même pas son amie ? Qui est-elle ? La Cannibale ? Adèlys ? Une codirigeante ? Quand pourra-t-elle découvrir ce qu'est Ophelia ?

« Ce que tu es devenue aujourd’hui, ça vient de toi. Tu étais déjà une leader bien avant qu’on la retrouve. »

Elle regarde Aeden, sans savoir quoi dire. Elle lui adresse un sourire de convenance. A le voir tenir sa guitare, elle se rend compte qu'il a changé et qu'elle n'a pas vu ce changement. Il a l'air plus mature, plus assuré avec un instrument entre les mains. Est-ce que c'est sa responsabilité envers la fille d'Elizabeth qui le magnifie ?

« C’est surement pour ça qu’on ne pouvait pas se sentir au début. J’ai toujours eu du mal avec l’autorité.»

Elle éclate de rire, son visage reprenant vie.

« Et moi j'avais du mal avec les poltrons ! Heureusement, ça a changé ! »

Aeden n'était plus le petit lâche qu'elle détestait. Lors de la Révolution, il n'était pas un suiveur. Il avait fait partie du trio, et sans lui tout aurait été différent. Il traîne encore avec lui son image molle et triste, mais Ophelia sait très bien qu'il est autre chose que cette image. Il prend des initiatives, des responsabilités. Il a percé sa coquille.

« Mais pour répondre à ta question : non. »

Elle n'est pas surprise de sa réponse. Elle est même soulagée. Alors elle n'est pas la seule à vivre encore dans le passé ?
Elle prend une bouchée de compote, pensive. C'est amusant d'être là avec lui, et Adèlys qui repose quelque mètres plus loin. Il ne manque plus qu'Alexander et le quatuor aurait été complet... A croire que de ce quatuor, il ne reste que deux survivants.

« Parfois… Parfois je me dis… »

Elle le regarde intensément, pendue à ses lèvres. Que se dit-il parfois ? Est-ce que lui aussi parfois il est envahi par des pensées sombres qui n'existaient pas avant Adèlys ? Est-ce que lui aussi parfois il se dit qu'il ferait mieux de tout abandonner et de se replier sur lui-même ? Est-ce que lui aussi parfois se dit que la mort est tentante ...? Est-ce qu'elle n'est la seule tarée sur cette île ? Elle n'a jamais confié les noirceurs qui abritaient son coeur à qui que ce soit, de peur de les rendre réelles. Mais aussi par peur de briser l'image de leader qu'elle a instauré, de peur qu'on la juge, de peur qu'on ne la comprenne pas. Mais Aeden, si lui aussi il se sent vaciller psychologiquement, peut-être qu'elle pourrait enfin ... ?

« Enfin bref. Tu m’en sers un verre ? »

Evidemment, il ne pouvait pas dire les choses. Ils ne disaient jamais rien tout les deux. Mais indubitablement, ils finissent toujours par se retrouver.
Elle lui verse un verre complet, ignorant les ravages de l'alcool. Avec sa pathologie, elle n'a jamais bu une goutte d'alcool. Elle ignore tout des dégâts d'une grosse consommation. Elle ignore qu'il est important de manger si on picole beaucoup. Mais elle veut être comme tout le monde, et tout le monde à son âge boit un verre d'alcool.
Elle se sert une même quantité et lève son verre pour trinquer.

« A Aeden, et à Ophelia ! Que leur amitié résiste au temps, à la tristesse, et aux séparations. »

Puis elle boit tout, sourcils froncés, en se disant que c'est vraiment dégueu. Comment font-ils dans les livres pour s'enfiler des verres comme si c'était bon. Elle a l'impression que sa gorge brûle, de ne pas être hydratée. Mais elle veut avoir l'air cool, alors elle fait comme si c'était bon. Sauf à la fin de son verre où elle ne peut s'empêcher de grimacer. Elle cligne plusieurs fois des yeux, déjà un peu sonnée.

« Ensuite je t’apprends deux trois accords. Comme ça je pourrai me vanter de t’avoir donné ton premier cours de guitare. Et surtout, je pourrai en profiter pour piquer à manger pendant que tu joues.»

Elle prend la guitare et essaie de l'installer comme Aeden avait fait avant. Elle n'a jamais joué d'instruments de musique avant, elle est nerveuse. Sans poser d'accords, elle fait sonner les cordes une à une. Elle rit, un peu gênée avant d'écouter les conseils d'Aeden. Elle est bonne élève, concentrée et contentieuse. Entre deux leçons, bavarde comme elle est, elle ne peut s'empêcher de parler.

« Tu as appris à jouer de la guitare quand ? Est-ce que c'était pour séduire des filles ? »

Elle hausse les sourcils de façon répétée, taquine et intrusive. La boisson mélangée à son maigre métabolisme la rende déjà un peu pompette. Elle a le bout du nez tout rouge.

« D'ailleurs, on n'a jamais parlé amours toi et moi ! Je suis curieuse, comment toi et Elizabeth vous vous êtes ... tu vois ? Je veux dire, elle était concierge, tu étais patient. Elle avait un enfant et toi t'allais pas trop bien. Vous êtes un peu Roméo et Juliette de l'Institut Espoir parce que rien ne vous reliait et pourtant ... ! »

Alors que elle, elle avait tout pour vivre une belle histoire d'amour. Tout. Elle avait Ange pour le sexe, elle avait Alexander pour le coeur. Et aujourd'hui elle n'avait ni l'un ni l'autre. Comme avait dit l'autre imbécile de Vincent, elle avait beaucoup d'amour à donner mais pas le temps. Ca la fait rager qu'un dégénéré comme le vigile ait eu raison sur sa condition et elle gratte les cordes de la guitare avec plus de force.

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La Cannibale
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Lun 24 Mai - 10:58
Le verre est rempli à ras bord de dieu sait quoi. Il le prend en main et le regarde songeur. Lorsqu’Ophélia lève son verre pour trinquer, il en fait de même.

« A Aeden, et à Ophelia ! Que leur amitié résiste au temps, à la tristesse, et aux séparations. »

C’est un drôle de toast mais au fond, ça leur ressemble. Ophélia boit son verre cul sec sans s’arrêter. Il boit une gorgée doucement pour découvrir de quoi est fait le liquide. Rien que l’odeur suffit à savoir qu’il s’agit d’alcool. Et qu’il est plutôt fort. Aeden boit quelques gorgées. Cela lui rappelle les soirées passées avec Béatrice à boire et fumer. Lorsqu’il relève les yeux, Ophélia a terminé son verre. Si vite qu’il se demande si elle est consciente de ce qu’elle boit. Lui manque de tolérance à l’alcool et un verre bu aussi vite qu’elle ne venait de le faire l’aurait vite laissé ko. Lorsqu’elle se saisit de la guitare, il la laisse d’abord se familiariser avec les cordes rêches de l’instrument. Ensuite, il se rapproche et lui montre comment positionner ces doigts, il lui apprend quelques accords de base. Franchement, elle apprend vite. Il ne lui faudrait pas longtemps pour se trouver au même niveau que le jeune homme qui n’avait jamais eu le talent musical. Il termine son verre d’alcool de peur de le renverser en le déposant par terre, mange un peu de salade de courge pour ne pas avoir mal à la tête.

« Tu as appris à jouer de la guitare quand ? Est-ce que c'était pour séduire des filles ? »

Il se sent instinctivement rougir, et comme obligé de se justifier immédiatement. Il bredouille donc :

- Oh non j’étais gosse, je devais avoir 7 ans ou un truc du genre. J’ai cassé les pieds de mes parents des semaines pour apprendre à jouer de la musique.

C’était étrange de parler de lui gamin. Il avait bien changé avec les années. Maintenant qu’il y pensait, il avait franchement été un gosse plutôt correct au début. Il se demandait ou ça avait merdé pour qu’il devienne lui. Peut-être juste qu’il avait besoin de plus d’attention que ce que ces parents lui avaient donnés ? Pourtant, ces parents n’étaient pas si mauvais ou si absents à l’époque. Oui ça leur arrivait d’être en affaire de long moment, surtout son père mais franchement, y avait pire dans la vie.

« D'ailleurs, on n'a jamais parlé amours toi et moi ! Je suis curieuse, comment toi et Elizabeth vous vous êtes ... tu vois ? Je veux dire, elle était concierge, tu étais patient. Elle avait un enfant et toi t'allais pas trop bien. Vous êtes un peu Roméo et Juliette de l'Institut Espoir parce que rien ne vous reliait et pourtant ... ! »

Aeden jette un regard à Ophélia. Elle a le visage penché sur la guitare et semble se concentrer sur ce qu’elle joue -quoi que ce soit. Le jeune homme ne parle jamais de ce genre de truc, mais finalement c’est de ça que devrait causer les adolescents. Et repenser à la manière dont les choses se sont passées avec Elizabeth… C’est étrange. Comme le dit Ophélia, ils n’ont pas grand-chose en commun. C’était encore plus vrai à l’époque. Elizabeth était déjà une femme quand lui n’était encore qu’un gamin.  

– Alors là ! C’est une très longue histoire, crois-moi ! En fait, c’est une des premières personnes que j’ai rencontré à mon arrivée ici. Elle était encore patiente à ce moment-là. A vrai dire, c’est elle qui m’a ouvert les yeux sur l’institut, aussi bizarre que cela puisse paraitre. Je me souviens qu’elle leur faisait toutes ces louanges, et qu’elle semblait si fière d’avoir toujours vécu ici… et je ne sais pas… J’avais envie qu’elle voie plus loin que ce que l’Institut lui avait toujours appris. J’avais envie qu’elle puisse s’épanouir, qu’elle puisse faire ces propres choix. Ce genre de truc.

Il se souvenait cette impression que même si Elizabeth était sous l’influence de l’institut, elle était aussi leur plus grande victime. Et il avait aimé malgré tout sa simplicité, cette manière qu’elle avait de prendre la vie, à l’opposé de celle du jeune homme. Pas de questions, juste des faits. Elle n’avait pas besoin de chercher de sens à sa vie ou de se questionner sur tout un tas de truc. Elizabeth, c’était une fonceuse.

- Puis on s’est quasi plus parlé pendant au moins une demi année, on se disait vaguement bonjour quand on se croisait. Elle n’était pas très bavarde et évitait pas mal les autres patients. J’avoue que j’étais un peu comme ça aussi. Puis un jour, je l’ai embrassé dans un couloir avant de la planter là. Pas très classe mais j’étais un peu paumé à l’époque.

Dit comme ça, il passait pour un drôle de type mais il n’avait pas envie de préciser pourquoi il était paumé justement. Et bon, il était toujours paumé au fond. Et sa relation avec Elizabeth lui avait toujours paru mystérieuse. Ils étaient comme deux aimants qui ne cessaient de s’attirer et de s’éloigner. Il ne parvenait plus à penser correctement lorsqu’elle était là. Il ne savait qu’une chose, il aimait tout en elle, et il voulait la voir heureuse.

- Ensuite, quelques mois plus tard, c’était elle qui venait me voir et m’embrassait. Après ça, on a un peu plus parlé tous les deux. Je voulais apprendre à mieux la connaitre. On est devenu… amis en quelque sorte.

Quand on établissait les faits, cette relation n’avait vraiment ni queue ni tête.

- Finalement, elle a accouché de Wendy et quand elle était à l’asile, j’essayais d’aller la voir et de lui donner des nouvelles de sa fille. Je… Je trouvais ça injuste de les savoir séparer.

Il se souvenait de cette période particulièrement compliquée de sa vie. Il jonglait entre le recrutement et les idées de la révolution, le jardinage forcé par Elpida, les visites pour voir Wendy et celle pour donner de ces nouvelles à Elizabeth. Il se souvenait du nombre incongru de lettre qu’il devait adresser aux médecins et chef de la sécurité pour aller voir la jeune femme deux fois par mois. Et le nombre d’excuses qu’il avait inventé pour prendre soin de Wendy. Passé voir Elizabeth à l’asile était resté une épreuve car il lui avait fallu chaque fois passé devant la cellule vide qui avait été celle de Lorelei un certain temps. Mais c’était aussi là qu’Elizabeth lui avait parlé pour la première fois. Et qu’il avait appris son prénom.

Lorsqu’Elizabeth avait finalement été libéré fin Novembre, Aeden n’avait jamais été aussi heureux et désespéré pour elle à la fois. Il se souvenait de cette désorientation totale. A ce moment là encore, il ne pensait pas compter vraiment à ces yeux. Elle lui avait parlé pourtant, il aurait dû le voir. Et c’était là qu’il avait commencé à se rendre compte qu’il avait peut-être un peu surestimé son endurance et sa capacité de porter tout et n’importe quoi sur ces épaules. Un mois plus tard…  

Bref. Il pensa une seconde retourner la question à Ophélia mais… Il savait qu’elle et Ange c’était du passé. Ange sortait avec une ancienne prof de l’institut et il se doutait que leur liaison n’était plus. Quant à Alexander… Pas de nouvelles alors… Il ne voulait pas rouvrir des blessures qui devaient être encore récente pour son amie. Pas quand l’absence du jeune homme lui manquait encore autant à lui aussi. Mais en même temps, peut-être qu’en parler pourrait lui faire du bien.  

- Oph’… est-ce que… enfin je veux pas t’embêter avec ça, si tu veux pas en parler on passe à autre chose direct mais… est-ce que vous vous êtes reparler toi et Alexander ?  
Aeden Zethar
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Jeu 27 Mai - 15:04
Comme des adolescents
Ophelia et Aeden



L'alcool c'est marrant. Ca fait taire la petite voix de la Cannibale qui vient lui manger les émotions tous les jours.

« Oh non j’étais gosse, je devais avoir 7 ans ou un truc du genre. J’ai cassé les pieds de mes parents des semaines pour apprendre à jouer de la musique. »

Ca la fait rire d'imaginer un petit Aeden avec une grosse guitare, gauche dans sa façon de jouer. Comment était ce petit Aeden à l'école, tiens ? Est-ce qu'il était aussi casse-pieds qu'aujourd'hui ? Etait-il le premier de sa classe ? Est-ce qu'ils auraient été copains dans la cour de récréation, tous les deux ? Sûrement, à l'époque Ophelia aurait été amie avec n'importe qui.
Elle continue de gratter les cordes, mais ça lui fait mal d'appuyer des accords sur les manches. Les cordes métalliques laissent une marque rouge sur la pulpe de ses doigts. Elle laisse tomber les accords pour l'instant et se contente de faire sonner à vide aléatoirement les cordes tout en écoutant l'histoire d'amour d'Aeden et Elizabeth.

« Alors là ! C’est une très longue histoire, crois-moi ! En fait, c’est une des premières personnes que j’ai rencontré à mon arrivée ici. Elle était encore patiente à ce moment-là. A vrai dire, c’est elle qui m’a ouvert les yeux sur l’institut, aussi bizarre que cela puisse paraitre. Je me souviens qu’elle leur faisait toutes ces louanges, et qu’elle semblait si fière d’avoir toujours vécu ici… et je ne sais pas… J’avais envie qu’elle voie plus loin que ce que l’Institut lui avait toujours appris. J’avais envie qu’elle puisse s’épanouir, qu’elle puisse faire ces propres choix. Ce genre de truc. Puis on s’est quasi plus parlé pendant au moins une demi année, on se disait vaguement bonjour quand on se croisait. Elle n’était pas très bavarde et évitait pas mal les autres patients. J’avoue que j’étais un peu comme ça aussi. Puis un jour, je l’ai embrassé dans un couloir avant de la planter là. Pas très classe mais j’étais un peu paumé à l’époque. Ensuite, quelques mois plus tard, c’était elle qui venait me voir et m’embrassait. Après ça, on a un peu plus parlé tous les deux. Je voulais apprendre à mieux la connaitre. On est devenu… amis en quelque sorte. Finalement, elle a accouché de Wendy et quand elle était à l’asile, j’essayais d’aller la voir et de lui donner des nouvelles de sa fille. Je… Je trouvais ça injuste de les savoir séparer. »

Elle écoute attentivement cette histoire. Cela fait un moment qu'elle n'a pas été lectrice d'une nouvelle histoire d'amour. Elle en a assez des Darcy, des Roméo, des Edward. Elle a besoin de renouveau, de romantisme. Comme les princes charmants ont décidé d'être des gros cons, il faut qu'elle se nourrisse d'amour autrement. Sa vie n'a d'ailleurs jamais été aussi ironique : elle rêve d'amour, elle se retrouve célibataire. Elle rêve de liberté, elle est prisonnière sur une île.
Elle applaudit la fin de l'histoire d'Aeden, émue. Elle ignorait tous les détails. Ils ont dû traverser des sacrés épreuves tous les deux. Et en dépit de ces terribles moments, ils sont encore ensemble aujourd'hui. Qu'est-ce qui les retient ? Qu'est-ce qui les rend encore amoureux ?

« Oph’… est-ce que… enfin je veux pas t’embêter avec ça, si tu veux pas en parler on passe à autre chose direct mais… est-ce que vous vous êtes reparler toi et Alexander ? »

Elle manque de s'étouffer de rire (mais c'est simplement pour éviter de pleurer trop vite). Elle rougit d'émotion et repose la guitare à côté d'elle. Elle se laisse tomber sur le dos dans un soupir las d'amoureuse éperdue, bras écartés et contemple les étoiles.

« J'aurais aimé. Je vais parfois au point de notre premier rendez-vous amoureux qui, petite anecdote, n'a jamais eu lieu. Je ne le vois jamais. Il ne veut plus de moi. »

Mais tu ne voulais plus de lui non plus.
Elle grimace, se relève sur un coude, se ressert le fond d'un verre qu'elle vide d'une traite. Ca brûle, c'est désagréable mais ça reste moins douloureux qu'une peine de coeur.

« Tant mieux, peut-être. Cette histoire d'amour aurait été trop compliqué avec cette double-personnalité, et moi qui allait peut-être mourir assez vite. Mais j'aurais aimé qu'on termine cette histoire correctement. »

Elle s'allonge à nouveau et s'essuie le coin de lèvres avec le bout de son pouce.

« Et toi ? Pas de nouvelles non plus ? Parce que si c'est le cas, il ne reste plus que nous deux, et on est pas les membres les plus brillants du quatuor. »

Elle rit amèrement. Lys et le Génie aurait bien mieux gérer cette situation que le dépressif et la suicidaire. Ils étaient intelligents, pertinents, ambitieux. Alors qu'eux deux, ils étaient pénibles, sombres, et leur relation était maladroite.


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La Cannibale
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Mer 16 Juin - 19:35
Après un rire qui ne semblait pas empreint d’une grande gaité, Ophélia posa la guitare pour se laisser tomber sur le dos avec un long soupir transit.

« J'aurais aimé. Je vais parfois au point de notre premier rendez-vous amoureux qui, petite anecdote, n'a jamais eu lieu. Je ne le vois jamais. Il ne veut plus de moi. »

Aeden regarda le ciel lui aussi. Elizabeth non plus dans un premier temps n’avait plus voulu de lui. Mais il avait droit à une seconde chance. Et il n’était pas certain de se montrer à la hauteur. Il suffisait qu’il glisse une main dans sa poche pour rencontrer le briquet qu’il contenait pour s’en rendre compte. Il ne savait pas comment Elizabeth réagirait si elle apprenait qu’il s’était mis à fumer. Il baisse finalement les yeux sur son verre encore à moitié rempli, et décide de le boire à petite gorgée. Le liquide lui laisse une sensation piquante dans le fond de la gorge. Ophélia se ressert un fond de verre qu’elle boit cul sec.

« Tant mieux, peut-être. Cette histoire d'amour aurait été trop compliqué avec cette double-personnalité, et moi qui allait peut-être mourir assez vite. Mais j'aurais aimé qu'on termine cette histoire correctement. Et toi ? Pas de nouvelles non plus ? Parce que si c'est le cas, il ne reste plus que nous deux, et on est pas les membres les plus brillants du quatuor. »

Le Génie était le plus vieil ami d’Aeden à l’institut. Il se sentait proche d’Ophélia, Sheila ou Nev mais le Génie… Il avait forgé une partie de ce que le jeune surdoué était aujourd’hui. Sans Alexander, le jeune homme se sentait perdu. Il se demandait parfois… Ou plutôt souvent, ce qu’Alexander devenait. Il aurait voulu des nouvelles. Il répéta, avec un soupir, regardant le fond vide de son verre :

- C’est juste toi et moi…

Sans les convictions du Génie et de Lys, qu’étaient-ils tous les deux ? Ophélia avait raison, ils n’avaient jamais été les plus brillants du quatuor. Ils étaient là, avec leurs chapeaux en carton sur la tête à ruminer… Les yeux du jeune homme tombèrent sur le jeu de carte qu’il avait amené et il l’attrapa machinalement.

- Une petite bataille ? A moins que tu connaisses un meilleur jeu ?

Aeden était loin d’être un expert en jeu, même en jeu de carte. Mais au moins, ça leur permettrait de penser un peu à autre chose entre deux introspections sur ce qu’ils étaient devenus. Ce n’était peut-être pas la meilleure des idées d’avoir tenter une deuxième soirée après celle du mariage de Nev. En tout cas pas juste à eux deux. Ils avaient toujours l’art de finir dans une étrange lassitude lorsqu’ils n’étaient que deux.
Il se plaça face à la jeune femme et commença à distribuer les cartes.

– Je suis sûr que quand on sera à Londres, on verra ça sous un jour différent.

Peut-être qu’Ophélia rencontrera un beau et gentil Londonien qui prendra soin d’elle et de ces écorchures. Ils s’inviteraient mutuellement à manger et se ferait des soirées inoubliables où ils riraient jusqu’au soleil levant. L’institut serait derrière eux. Tout ça serait derrière eux.

A vrai dire, depuis qu’Ophélia lui avait proposé cette solution, il s’y accrochait comme à une bouée de sauvetage. Il voulait tellement ce dénouement heureux. Il voulait tellement que tout finisse bien cette fois-ci. Il jeta un regard à Ophélia et ces cheveux blonds aux boucles soyeuses. Il ressentait un élan de tendresse à son égard. Elle méritait une fin heureuse.
Aeden Zethar
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Ven 9 Juil - 21:01
Comme des adolescents
Ophelia et Aeden



Comme abattant une sombre vérité, Aeden articule :

« C’est juste toi et moi… »

Un bref instant, ils contemplent tous les deux le ciel en silence. Ophelia songe, juste elle et Aeden. A une époque, ça lui aurait semblé improbable. Elle le détestait, le jalousait, le trouvait niais. Elle n'aurait pas supporté d'être seule avec lui. Un duo avec tout le monde, sauf lui. Ca l'amuse drôlement de voir où ils en sont aujourd'hui tous les deux. L'une du quatuor n'est plus parmi eux, et un autre est devenu déserteur. Au final, il ne reste que les lâches.

« Une petite bataille ? A moins que tu connaisses un meilleur jeu ? »

Ophelia se reconnecte à la réalité, un peu dans les vapes. Elle ignorait que l'alcool donnait cette sensation brumeuse, de ne pas être maître de son corps. Elle comprend mieux pourquoi elle ne s'est pas approchée de ce dangereux élixir jusqu'ici. Elle hésite à se resservir, puis se dit qu'elle devrait éviter de trop être en contact avec les substances qui rendent dépendants. Elle ne voudrait pas qu'Aeden se retrouve membre solo du quatuor.

« Une bataille, ça me va. C'est notre truc, après tout, de se battre. », répond-t-elle dans un sourire.

Elle jouait beaucoup aux cartes avec ses parents quand elle était alitée dans son enfance. Ca lui rappelle des souvenirs.

« Je suis sûr que quand on sera à Londres, on verra ça sous un jour différent. »

Elle sourit doucement. Depuis quand Aeden est-il optimiste ?
Elle perd quelques cartes, en gagne d'autres, rêveuse. Son regard est concentré sur le jeu en cours.

« Quand on sera à Londres ? Depuis quand tu veux vivre en Angleterre ? »

Son expression est ironique quand Aeden pose un valet, et elle une reine. Si Alexander avait été là, il aurait mis un roi, et Lys l'As. Elle empoche le valet en écoutant Aeden lui répondre. Elle n'ose pas lui dire que, si il manque de la place, elle n'ira pas sur les premiers bateaux. Et qu'Aeden n'irait pas non plus. Ils sont tous les deux en trop bonne santé par rapport à d'autres pour se le permettre.

« Quand on sera à Londres, on fera quoi ? Je mettrai quoi sur mon C.V ? A fait la Révolution ? Pas sûr que ça marche. J'ai peur que Londres, ce ne soit pas notre réalité. »


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La Cannibale
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
Aeden ZetharÉlectron libre
Lun 19 Juil - 13:57
Les cartes défilaient, Aeden n’y faisait pas très attention. Il avait pas mal de bonnes cartes mais toujours pas d’as en vue. Les as ça n’avait jamais été son fort, c’était pourtant ce qui permettait de gagner une bataille. Mais il ne faisait pas très attention à la partie au fond. Ces yeux n’arrêtaient pas de dérivés, de se perdre sur ce qui l’entourait et il devait chaque fois faire un effort pour se recentrer sur les cartes.

« Quand on sera à Londres ? Depuis quand tu veux vivre en Angleterre ? »

Il eut un sourire à son tour, mimétisme de celui de la jeune femme. Etait-ce si absurde que ça ? Sans le moindre doute. Il répondit :

- Depuis que tu me l’as proposé Oph’, j’ai pas reçu de meilleurs offres depuis alors tu sais…

Il haussa les épaules, ces yeux glissant sur le côté. Il attrapa la bouteille du liquide trop aigre qu’Ophélia avait ramené pour s’en resservir un verre. Il n’avait pas une très bonne résistance à l’alcool n’ayant jamais bu jusqu’à récemment mais depuis qu’il trinquait de temps en temps avec Béatrice, il se rendait bien compte qu’il avait augmenté cette résistance. Pas pour rien qu’il était passé au joint. Mais ici, l’alcool était plutôt fort et la quantité plus importante que ce à quoi il s’était doucement habitué.

« Quand on sera à Londres, on fera quoi ? Je mettrai quoi sur mon C.V ? A fait la Révolution ? Pas sûr que ça marche. J'ai peur que Londres, ce ne soit pas notre réalité. »

Il ne put que répondre avec une certaine ironie ou un soupçon de cynisme :

- Sérieux Oph’… Tu peux pas ruiner mes efforts comme ça. Je sais qu’on a aucun avenir. Mais je supposais que ça nous ferait pas de mal de s’accrocher un peu. On s’est toujours débrouiller pour ça, pas vrai ?

Il eut un sourire amer. De toute manière, ils ne la quitteraient jamais cette ile de malheur. L’électricité, c'était du suicide, les câbles qui avaient lâchés lors de la tempête devaient trainer dieu sait ou dans l’océan, même un putain d’ingénieur en électricité ne parviendrait pas à réparer les dégâts causés par la tempête et l’incendie. Et même si Ophélia se fabriquait son arche de Noé pour sauver le Village, les choses se termineraient comme avec Moise. Elle ne verrait jamais la terre promise. La terre promise n’était pas pour eux. Elle était pour les autres à la limite. Eux ils doutaient trop. Et puis ils voudraient quitter l’ile les derniers.

Mais s’imaginer à Londres… Imaginer le futur que lui avait proposé Ophélia, c’était s’accrocher à l’espoir. Et pour des patients de ce putain d’institut Espoir, c’était bien le minimum qu’ils pouvaient encore faire pas vrai ? L’alcool lui tira une grimace. Ils étaient les rois de la désillusion tous les deux, mais qui sait, peut-être qu’un jour ils parviendraient à pas foirer un truc. Il posa un trois, Ophélia un deux… C’était tout à fait lui de récupérer les petites cartes.

– C’est idiot… Mais j’y crois encore au fond.

Peut-être y croyait-il parce qu’il n’y avait pas d’autres choix. Et parce qu’il voulait croire que Wendy pouvait vivre une vraie belle vie. Et parce qu’il voulait qu’un jour, tout ceux qu’il aimait soit enfin heureux ou au moins en paix. Il releva la tête pour contempler Ophélia. Ces longs cheveux épais légèrement bouclés et sa tenue étaient ceux d’une adolescente normale qui aurait profité d’une après-midi comme n’importe laquelle. Mais ces yeux bleu pâle lui donnaient une telle profondeur que n’importe qui s’y serait perdu. Il voulait qu’elle trouve la paix. Or cela n’arriverait que s’ils parvenaient à faire évacuer cette île de malheur. En attendant, il ne pouvait qu’être un soutien pour son amie :

– On est peut-être pas les plus dégourdis de l’équipe, mais on est les plus tenaces.

Il lui adressa un léger sourire. Enfin elle surtout… Elle ne lâchait jamais rien pas vrai ? Il eut une grimace amusée, et rajouta en posant un six de trèfle sur la nappe :

– Je compte bien sur toi pour noter ça sur ton cv. Tu pourras rajouter Robinson Crusoé aussi. Tu verras comme on se débrouillera quand on aura lancer notre entreprise de vacances de survie et qu’on apprendra à des Londoniens pantouflards à faire de l’alcool à partir de légumes.

Ophélia était sa béquille lorsque plus rien n’allait, elle était toujours là pour l’aider à remonter la pente. Il ne comptait pas la laisser tomber, ils avaient besoin l’un de l’autre.
Aeden Zethar
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 220x1110Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 06/06/2017Age : 23
La CannibaleCo-dirigeante
Sam 21 Aoû - 13:38
Comme des adolescents
Ophelia et Aeden



A quoi ressemble Londres aujourd'hui ? Elle n'aurait pas dû le proposer à Aeden, bien qu'il lui souligne que cette ville est sa meilleure proposition. Londres est un monstre inconnu pour Ophelia, avec ses rues inconnues, comme des veines reliées à son cœur : les monuments historiques. Le roucoulement de la Tamise, quel est son rythme aujourd'hui ? Les modes ? Les inventions ? La vie serait pire à Londres qu'ici.

-«Sérieux Oph’… Tu peux pas ruiner mes efforts comme ça. Je sais qu’on a aucun avenir. Mais je supposais que ça nous ferait pas de mal de s’accrocher un peu. On s’est toujours débrouiller pour ça, pas vrai ? »

S'accrocher au fait qu'ils n'aient pas d'avenir ? Elle sert la carte qu'elle a en main jusqu'à la froisser. Ses parents la pensent morte, l'amour de sa vie l'a jeté comme si elle n'avait aucune valeur, son âme soeur de l'amitié est en train de se poser avec sa femme, des enfants sont morts durant l'hiver, et elle, elle perd les pédales.
La carte qu'elle a abîmé est un deux. Elle l'envoie à Aeden, et constate son trois. C'est tout eux, ça : dès qu'il y en a un qui est faible, l'autre se met au plus proche de lui pour le soutenir, quitte à s'affaiblir aussi. Sinon ils n'en seraient pas là à boire, à s'oublier.
Londres, avec Elizabeth et l'enfant ne feraient que renvoyer à Ophelia sa propre condition. Personne ne veut d'elle.

« C’est idiot… Mais j’y crois encore au fond. »

Personne sauf Aeden.

« On est peut-être pas les plus dégourdis de l’équipe, mais on est les plus tenaces. »

Elle rit et se saisit de la bouteille, qu'elle brandit.

« Aux plus tenaces ! Qu'ils s'accrochent à n'en plus pouvoir ! »

Elle boit une gorgée et tend la bouteille à Aeden. C'est vraiment pas bon l'alcool. Aeden pose un six de trèfles en même temps qu'elle pose un six de coeur. Bataille.

« Je compte bien sur toi pour noter ça sur ton cv. Tu pourras rajouter Robinson Crusoé aussi. Tu verras comme on se débrouillera quand on aura lancer notre entreprise de vacances de survie et qu’on apprendra à des Londoniens pantouflards à faire de l’alcool à partir de légumes. »

Elle n'est pas convaincue. Elle sait qu'ils vont mourir sur cette île, que ce n'est qu'une question de temps. Son coeur est mécanique, et comme chaque objet, il va finir par rouiller, s'abîmer. Il aura besoin de réparation. Mais personne ne peut réparer son coeur.
Elle pose un valet et rafle la mise. Elle découvre que la carte cachée de la bataille d'Aeden est un As. Ca aussi, c'est tout lui. Dissimuler au fond de la guerre sa véritable valeur, et laisser les autres la découvrir.
Elle pose ses yeux sur lui, regardant sa nuque. Elle pense à lui, à sa corde, et à elle, à sa cicatrice. Ils auront bien goûté à la mort tous les deux. Ils ont voulu l'approcher, la toucher, la ressentir. Et maintenant qu'ils pourraient plonger dedans à la moindre occasion, parce qu'elle les entoure au quotidien, ils luttent pour s'en éloigner.

« On tiendra jusqu'au bout ? On va bien flancher à un moment. »

Elle pose son jeu et lui tend le petit doigt, l'invitant à sceller une promesse.

« J'ai peur de perdre la raison. J'ai peur que tu te laisses aller à ta dépression. Promets-moi qu'on fera tout pour ramener l'autre à la raison quand ça n'ira pas. Team Tenaces. »

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La Cannibale
Image : Comme des adolescents [Ophelia & Aeden] 3dk1Fiche personnage : Ophelia Lilith RosedburyEspace personnel : Un journal intime et des secretsGroupe : Le VillageDate d'arrivée à l'Institut : 12/04/2013Age : 24
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