contexte

Le jour de la Grande Division naissent quatre factions : une dictature basée sur les principes de l’Institut qu’on avait connu ; une communauté qui fonctionne sous forme de vote et de code pénal ; un groupe retrouvé piégé dans le bunker ; et une anarchie qui s’est ancrée en pleine Nature. Des tensions, étincelles existants déjà avant la Grande Division et la Révolution, ont fait naître une ambiance de guerre froide entre les factions. L’Institut Espoir n’existe plus, mais cette ambiance survivaliste, à qui l’emportera sur l’autre prend racine.

Il ne reste plus que l’Espoir. +

staff

Elizabeth

Margaret ; Rose
admin graphisme/codage

Donatien

Eizenija ; Solveig
admin administration

Aeden

Katerina ; Jessy ; Béryl
bébé modo

who ?

no dcs here
job
163 membres

0 pts

7 membres

0 pts

162 membres

35 pts

58 membres

0 pts

AraatanForum RPG Mono no Aware
Timeline : Printemps 2021
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 10 Oct - 18:05
Réunion dominicale



La table commune était couverte de victuailles. Donatien était contre le fait de manger pendant la réunion entre les membres de la Famille, mais Nevrabriel le lui avait conseillé. Il semblerait que partager un repas c'était également partager de la bonne humeur, et si tout le monde est dans un état émotionnel positif, alors l'échange serait dans une bonne dynamique.
Ce soir était donc la première fois qu'ils mangeraient en discutant. Donatien savait d'avance qu'il ne toucherait à rien. Cependant, il avait pris quelque tomates et les avait positionné devant lui. Trois beaux fruits bien rouges, aux rondeurs irrégulières. La plantation n'était pas encore parfaite pour que les récoltes soient aussi peu lisses.
Donatien attendit que tout le monde s'installe autour de la table. Il avait toujours une drôle de sensation dans le ventre quand ils étaient ainsi ensemble. Il se sentait mieux à diriger un peu plus petit groupe. Il avait un meilleur contrôle sur un petit nombre qu'il affectionnait. Il apprenait à connaître leurs défaillances et leurs points forts. Il pouvait adapter le travail à leurs capacités. Ils étaient plus efficaces ainsi. Ces trois derniers mois étaient les mois les plus épanouissants et enrichissants pour Donatien Elpida. Il n'était pas rare, ces quelque temps, de le voir afficher des émotions. Ses sourires n'étaient plus des ombres mais des mimiques plus sincères, plus tranchées. Son mécontentement était plus prononcé, engageant ses sourcils et ses muscles buccaux. Une fois, il avait même laissé un drôle de son s'échapper entre ses dents ; son qui, à s'y méprendre, ressemblait à un rire.
Dans un pull blanc et un pantalon crème, une jambe croisée sur l'autre, son physique était toujours le même : il était maigre, voire plus qu'à l'accoutumée. Il marchait toujours comme si ses os n'arrivaient pas à s'emboîter ensemble, et ses yeux brillaient d'une lueur d'or à la lumière. Mais il paraissait désormais ... humain. C'était encore faible, et seuls ses proches pouvaient le percevoir.
Il considéra la tablée. Nevrabriel, son second, le dépassait d'une tête et demie. Pourtant, Donatien n'avait pas perdu de sa superbe et restait imposant à ses côtés. Nevrabriel était pour lui ce qu'une béquille était à un amputé : il n'était pas indispensable, mais il était d'une aide confortable.
Béatrice, dont Donatien surveillait quotidiennement la plaie et l'état psychologique. Il avait caché l'alcool pour qu'elle ne l'atteigne plus. Et Lucy, dont le pansement sur l'oeil rendait Donatien fou de rage jour après jour. Ces deux filles étaient pour lui une essence de vie. Une respiration dans les poumons d'un fumeur.
Béryl, un drôle d'énergumène. Mais bon, c'était des bras en plus.
Elizabeth, ancienne concierge qui apportait une aide considérable ; bien que sa fille faisait trop de bruit au goût de Donatien. Mais un deal était un deal, et depuis que cette femme apportait son aide, les autres membres pouvaient se reposer plus régulièrement.
Et Jessy. Prisonnier surveillé. Attaché au mur par des chaînes. Donatien le surveillait du coin de l'oeil en se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire de lui.

- Bonsoir à tous. Avant d'entamer l'ordre du jour, je souhaitais recueillir, comme d'habitude, votre avis. Avez-vous des souhaits à formuler ?

Il jeta un regard à Nevrabriel pour qu'il prenne des notes, comme il le faisait toujours.
Docteur Elpida
Image : Réunion dominicale [groupe] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Lucy VincentÉlectron libre
Dim 11 Oct - 23:23
img_rp
La famille



La semaine touchait à sa fin, une autre semaine dans cet endroit. Assise sur mon matelas, je regardais les rideaux de ma chambre sans un mot en brossant mes cheveux.
Je n’avais pas grand-chose à dire depuis l’incendie.
Je souriais à cette nouvelle famille en évitant de parler. De toute façon il n’y avait rien à dire.

On nous couvait Béa et moi depuis cette nuit-là. Oui on participait aux tâches comme les autres, mais l’impression qu’on avait pitié de nous m’entêtais. Ou bien était-ce mon imagination?

Nev me semblait plus loin que jamais, Donatien avait confiance en lui, en moi non.

Peu importe, pour le moment je devais finir le souper, le dimanche était particulier. La réunion familiale.

——

La table était mise, Donatien et tous les autres y étaient. Je me servis des pommes de terre bouillies. Et j’attendais la suite.

Bonsoir à tous. Avant d'entamer l'ordre du jour, je souhaitais recueillir, comme d'habitude, votre avis. Avez-vous des souhaits à formuler ?

Je ne disais jamais rien, ou rien de bien intéressant normalement. J’avais essayé une fois, quand j’étais assez rétabli pour me joindre aux autres. J’avais eu l’horrible impression que ma simple présence rappelait l’incident avec Jessy et Béa, un serrement de mâchoire de Donatien, un je-ne-sais-quoi dans le regard de Nev, de la colère ? De la pitié?
Ma tête ne faisait que leur rappeler encore et encore mon inutilité à aider Béa, elle, elle pouvait glisser sa main sous la table, derrière son dos. Un œil en moins et un pansement pour couvrir l’absence ça se dissimule mal. Garder le silence aidait, surtout avec ses deux là.

Ce soir j’allais tenter de nouveau, prendre la parole pendant la réunion, j’avais attaché mes cheveux pour dégager mon visage. Faire comme si tout était normal. Un beau sourire, regardé comme je vais mieux. On redresse la tête et hop.

Moi, j’aimerais aider pour la surveillance de Jessy.

Surpriiiise j’ai parlé, je n’suis pas une poupée de porcelaine, allez lucy on garde le sourire, c’est une tache comme une autre, je peux le faire.



Lucy Vincent
Image : Réunion dominicale [groupe] C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Lun 12 Oct - 0:33


Réunion dominicale
« Thugaibh aran dha na gillean leis a' bhrochan sùghain
Brochan lom 's e tana lom 's e brochan lom na sùghain
Seo an rud a gheibheamaid o nighean gobh' an dùine »


Nevrabriel chantonnait – presque – gaiement en gaélique tout en faisant le tour du bunker et en jouant avec son canif. Il vérifiait la grille, si quelqu’un ou quelque chose rodait dans le coin, si quelque chose n’avait pas été perdu ou abimé. Il vérifiait également leur récolte qui était leur plus grand bien, surtout pour l’hiver qui arrivait. Il avait la chance d’avoir assez de terre pour le nombre de personne à l’intérieur mais c’était si peu diversifié que l’écossais songeait par moment à se rendre sur la plage pour tenter de prendre du poisson pour varier leur repas. Mais il pourrait dire adieu à ses excursions clandestines après cela, Donatien n’approuvant absolument pas les sortis de qui que ce soit.

Nevrabriel retourna derrière le bunker, où personne ne venait jamais à cause de la falaise, et vérifia que le trou de la grille par laquelle il sortait par moment ne semblait absolument pas abimé. C’était risqué de laisser cela ainsi mais le roux aimait bien trop pouvoir se faufiler discrètement pour le dire à qui que ce soit dans le bunker. L’écossais se baissa pour remettre le grillage encore plus correctement avant de retourner au bunker pour la réunion hebdomadaire. Même si Donatien ne semblait pas enchanté au départ, Nevrabriel semblait décelé chez son mentor comme de l’enthousiasme …
Après tout, c'était un dimanche en famille, non ?

En entrant parmi les siens, le visage de Nevrabriel changea complètement, il fit de grand sourire à tout le monde, les invitants tous à prendre quelque chose à manger, à apprécier le moment, comme si de rien n’était. Evidemment, il n’avait pas du tout envie de sourire et parfois, lorsqu’il ne faisait pas attention, sa froideur nouvelle se lisait dans ses yeux qui ne pétillaient plus comme autrefois.

Installé, un carnet et stylo sur les genoux, un morceau de légume entre les dents, Nevrabriel mit ses cheveux en queue de cheval tout en lisant ses notes passées. Son écrire était presque illisible, sauf pour lui, il faisait en sorte de faire de belles retranscription pour Donatien (et tourner des formules pour aller au gout de ce dernier). Il avait noté les comportements des personnes du bunker, il essayait de les analyser afin que tout le monde soit heureux, mais surtout en sécurité.

_ Bonsoir à tous. Avant d'entamer l'ordre du jour, je souhaitais recueillir, comme d'habitude, votre avis. Avez-vous des souhaits à formuler ?

Nevrabriel lançait des regards et des sourires approbateurs à Donatien pour l’encourager et le féliciter dans son rôle de Père de cette nouvelle famille. Mais l’écossais était surtout satisfait de voir que cet homme lui faisait confiance et que tout allait pour le mieux dans ce sens. Nevrabriel se figeait dans un sourire en regardant un peu tout le monde pour les encourager à parler. Ce fut Lucy qui inaugura la soirée mais d’une manière qui ne satisfaisait absolument pas le roux.

_Moi, j’aimerais aider pour la surveillance de Jessy.

Nevrabriel tiqua immédiatement.

Il en était absolument hors de question, n’est-ce pas ?


Laisser Lucy, toute petite et toute fragile avec ce psychopathe ?

Dans ce bunker, Nevrabriel se fichait bien de tout le monde hormis Donatien et Lucy. Il était absolument contre cette idée et espérait que Donatien également.
L’écossais regarda Donatien du coin de l’œil, cherchant son avale pour parler. Donatien était le leader mais Nevrabriel savait parler avec les autres, ce que l’ainé concevait pertinemment, cela lui donnait beaucoup de liberté de paroles en tant que second.
Puis, comme si tout était normale, l'écossais s’enfonça dans sa chaise et joua avec son stylo comme il avait joué avec son canif tantôt. Il sourit à Lucy avant de dire le plus calmement possible :

_C’est une personne dangereuse, Lucy. Il pourrait te faire du mal comme il l’a déjà fais, tu en es consciente n’est-ce pas ? Ça serait bien trop dangereux alors pourquoi est-ce que tu veux le faire ? Tu es déjà indispensable, et on t'aime beaucoup trop pour qu'il t'arrive quoique ce soit ...
Nevrabriel
Image : Réunion dominicale [groupe] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Lun 12 Oct - 16:30

La Sécurité d'un Jardin

Béatrice était assise à la table, tapotant sa canne, le regard dans le vague. Elle écoutait, mais elle ne regardait pas, après tout à quoi bon ? Le Docteur Elpida resterait silhouette blanche, protectrice et étouffante. Nevrabriel resterait son souffle rouge, scrutateur et étouffant. Lucy resterait leur ombre borgne, abimée et étouffée. Jessy resterait leur démon personnel, dangereux loup enchainé, étranglé par son collier. Et puis il y avait les autres. Mais les autres ne parlaient pas.

Béatrice tenait dans ses mains une pomme dont elle ignorait la provenance. Elle n'avait pas connaissance de l'existence de pommiers sur l'île, et encore moins dans les environs du bunker. Mais elle ne s'en plaignait pas. Son doigt amputé caressait la surface rougeâtre du fruit, appréciant sa fermeté du bout de ses tissus cicatrisés. La plaie était désormais boursoufflée en une cicatrice rosâtre, hideuse, mais dont Béa ne pouvait pas apercevoir les détails. Pour une fois, ses yeux défectueux présentaient un avantage.

Béa ne comprenait pas pourquoi, à cette réunion, se trouvait Jessy. Elle l'avait soigneusement ignoré depuis ce confinement forcé, malgré toute la difficulté qu'elle éprouvait à agir ainsi. Elle était tellement en colère. Tellement démunie. Béa ignorait encore comment gérer ces émotions, alors elle préférait les ignorer. C'était préférable.

- Bonsoir à tous, disait le Docteur Elpida. Avant d'entamer l'ordre du jour, je souhaitais recueillir, comme d'habitude, votre avis. Avez-vous des souhaits à formuler ?

-Moi, j’aimerais aider pour la surveillance de Jessy, répondit Lucy avec enthousiasme.

Béatrice redressa la tête et l'observa, stupéfaite. Nevrabriel dut éprouver la même surprise, mais elle prit des allures de protestation car il répliqua :

-C’est une personne dangereuse, Lucy. Il pourrait te faire du mal comme il l’a déjà fais, tu en es consciente n’est-ce pas ? Ça serait bien trop dangereux alors pourquoi est-ce que tu veux le faire ? Tu es déjà indispensable, et on t'aime beaucoup trop pour qu'il t'arrive quoique ce soit ...

Il souriait, mais Béa le trouvait menaçant. En réalité, quand il était doucereux avec Lucy, il lui rappelait Jessy. Ce sentiment opressait la jeune nordique qui se tendit, un léger frisson la parcourant. Elle comprit, à la manière dont elle avait observé du coin de l'oeil l'écossais jouer avec son stylo, qu'il l'inquiétait, voire qu'il lui faisait peur. Ce sentiment avait grandi depuis qu'ils étaient dans ce bunker. Béatrice comprenait à présent pourquoi, et en en prenant la mesure, elle fit ce qu'elle faisait de mieux : elle le refoula.

Et sa Colère déborda.

-Lucy n'est pas en sucre, rétorqua-t-elle de sa voix douce désormais rauque depuis la tentative d'étranglement. Et J-...Jessy est enchainé. Je ne cautionne pas l'initiative d'Edelweiss, mais si c'est sa volonté, je pense qu'elle devrait le faire. Ne serait-ce que pour comprendre ses limites.

Elle secoua la tête, se fustigeant d'avoir bégayé en prononçant le nom de leur ancien bourreau. Ses cheveux volèrent autour de son visage. Ils avaient poussé, et elle attachait désormais ses boucles en une queue de cheval. Ses yeux gris se perdirent à nouveau dans le vague, et elle retrouva une bribe de sa sérénité d'antan lorsqu'elle déclara ensuite :

-Pour ma part, j'aimerais être responsable des plantations, si c'est possible, Docteur Elpida.

L'air frais lui manquait. Le monde extérieur lui manquait. Ses parents lui manquaient. Sans la présence rassurante du Docteur Elpida, Béa aurait déjà succombé à la mélancolie. Elle s'était également rapprochée de Lucy, qui partageait une partie de son traumatisme. Mais la solitude et l'enfermement lui étaient douloureux. Et la proximité de Jessy - et de plus en plus, de Nevrabriel - lui pesait et changeait l'état de son coeur. Elle ne voulait pas de cette Colère et de cette Amertume qui la rendaient forte et vulnérable à la fois. Elle préférait son Silence et sa Liberté d'autrefois.

Mais elle les avait perdu.

Codage par Libella sur Graphiorum
Béatrice Dagmar
Image : Réunion dominicale [groupe] XzfrFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Date d'arrivée à l'Institut : 26/05/2019Age : 24
Docteur ElpidaChef de la Famille
Lun 12 Oct - 16:49
Réunion dominicale



- Moi, j’aimerais aider pour la surveillance de Jessy.

Donatien cessa de respirer en entendant Lucy prendre la parole. D'abord parce qu'il n'avait pas l'habitude qu'elle s'exprime dans les premiers, et ensuite parce que sa demande était dénuée de sens. Est-ce qu'un démon avait pris possession de sa bouche ? Etait-ce le reste de folie, folie dont Donatien avait été le créateur, qui s'était saisie de ses cordes vocales ? Pourquoi sa fleur, en pleine repousse, son bel Edelweiss aux pétales tâchés de sang, voudrait s'approcher du démon ? Développait-elle un syndrome de Stockholm ? Le patriarche de la Famille jeta un regard vers le psychologue du groupe, comme si ce simple échange silencieux suffisait pour que Béryl comprenne l'ordre muet de Donatien.

- C’est une personne dangereuse, Lucy. Il pourrait te faire du mal comme il l’a déjà fais, tu en es consciente n’est-ce pas ? Ça serait bien trop dangereux alors pourquoi est-ce que tu veux le faire ? Tu es déjà indispensable, et on t'aime beaucoup trop pour qu'il t'arrive quoique ce soit ...

Bien qu'il n'apprécia pas que Nevrabriel répondre à sa place, Donatien approuvait son contenu. Il aurait certainement dit les choses de cette façon, dans cet ordre-là. Il savait former son second. Donatien avait eu un bon pressentiment en voulant, avant même la fameuse Nuit qui fit tout basculer, que Nevrabriel cesse d'être son patient pour devenir son successeur. Il craignait toujours l'impact de son Alzeihmer, mais pour l'instant il n'avait pas montré de faiblesse. Donatien se fit la réflexion de peut-être engager Béryl pour qu'il établisse un suivi psychologique et quotidien de son conseiller, l'air de rien ...
Il porta ensuite un regard doux - mais noyé dans la sévérité du reste de son expression - sur Lucy. La voir manger - bien qu'il trouvait toujours cela inapproprié - le rassurait. Puis ses yeux dérivèrent sur le visage de celui dont le nom était déjà dans la tête de chacun. Il fallait lui trouver une punition. Une vraie. Il ne pouvait rester ici. Le tuer serait trop facile. Il suffisait se jeter son corps par delà la falaise. De jouer sur une maladie et un manque de médicaments. Une infection de sa plaie par exemple ... Mais c'était un châtiment trop beau pour lui. Tout le monde accédait à la mort ; mais Jessy n'était pas tout le monde. Il méritait quelque chose que peu subissaient ...
En miroir à la haine grandissante de Donatien, la voix de Béatrice gronda dans cette pièce qui résonnait, remplie d'une émotion puissante que l'ancien médecin en chef ne maîtrisait pas.

-Lucy n'est pas en sucre. Et J-...Jessy est enchainé. Je ne cautionne pas l'initiative d'Edelweiss, mais si c'est sa volonté, je pense qu'elle devrait le faire. Ne serait-ce que pour comprendre ses limites.

Derrière ses tomates se crispèrent les doigts de Donatien. Ses phalanges craquèrent et ses des dents grincèrent. Myosotis avait raison. Mais il détesta lui donner raison. Il détestait le fait que chacun puisse exprimer son avis, cela créait du débat. C'était de la parole gaspillée, de la salive en trop. Pourquoi s'embêter à écouter les autres si Donatien savait comment gérer ce nouveau Paradis ? Il avait créer cette Famille, il avait donné un nouveau souffle de vie. Il était en quelque sorte le Dieu de ce groupuscule. Et Dieu n'avait que faire de l'avis des mortels.

-Pour ma part, j'aimerais être responsable des plantations, si c'est possible, Docteur Elpida.

Elle l'appelait encore Docteur. Il devait se trouver un nouveau titre, bien qu'il prodiguait encore des soins à chacun.
Donatien avait bien vu le besoin de sa patiente à devoir sortir, à devoir s'occuper, à devoir se rendre responsable. Et elle en était capable. Seulement Donatien refusait de la laisser seule, craignant que l'alcool l'enivre à nouveau.
Il ne pouvait pas lui dire non. Béatrice était depuis toujours un bourgeon énigmatique, assez semblable aux autres fleurs de son champs. Mais plus elle se laissait éclore, plus elle laissait découvrir une espèce rare. Une fleur indomptable et imprévisible.

- Je te nomme alors responsable des récoltes. Avec mon aval et ma supervision, tu es la décisionnaire des plantations à partir d'aujourd'hui.

Il tourna ensuite son visage vers Lucy, légèrement craintif qu'elle ne lui formule une nouvelle demande farfelue. Il ne voulait pas lui poser la question, préférant que les mots viennent d'elle-même. Il n'avait plus envie de la manipuler. A elle de trouver sa place - tant qu'elle était celle qu'il lui décidait.

Docteur Elpida
Image : Réunion dominicale [groupe] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Lucy VincentÉlectron libre
Lun 12 Oct - 23:52
img_rp
La famille



Un peu plus raide que normalement, j’attendais la réponse à ma requête.

Réaction immédiate, prévisible. De la pitié, de la frustration, est-elle devenue folle ?

_C’est une personne dangereuse, Lucy. Il pourrait te faire du mal comme il l’a déjà fais, tu en es consciente n’est-ce pas ? Ça serait bien trop dangereux alors pourquoi est-ce que tu veux le faire ? Tu es déjà indispensable, et on t'aime beaucoup trop pour qu'il t'arrive quoique ce soit …

Je le savais, tu en es consciente n’est-ce pas? Trop dangereux, précieuse. Je suis membre de cette famille ou je suis un bol ming? J’attendais la sentence de Donatien qui ne manquerait pas de tomber.
À ma surprise ce fut Béa qui prit parole.

-Lucy n'est pas en sucre. Et J-...Jessy est enchainé. Je ne cautionne pas l'initiative d'Edelweiss, mais si c'est sa volonté, je pense qu'elle devrait le faire.

Surprise, je l’écoutais avec espoir. Et puis…

Ne serait-ce que pour comprendre ses limites.

Mes limites. Je devais fuir au moindre regard de Jessy ? Mes limites, toujours, pourquoi pas mes capacités. Non jamais. Je n’écoutais plus la suite, une demande de Béa. Je glissais l’attache de mes cheveux, les libérant, les laissant retomber.

Donatien c’était de nouveau retourné vers moi, un regard étrange, il avait bien changé depuis l’été.
Que dire, j’avais échoué, pas de question sur mes motivations, simplement un refus catégorique. Je continuais de manger, tout va bien, tout va bien. J’aurais pu hurler, casser une assiette, faire une crise, mais cela ne servirait à rien. On me regarderait avec le même regard. Pauvre Lucy elle craque, normal fragile comme elle est. Mais il attendait que je parle, que je lui confirme que je n’insiste pas.

Béa, pourrais-tu me passer une tomate s’il te plait.

Voilà fini, un beau sourire et rideau, vous pouvez continuer la réunion. On efface tout, je n’ai jamais rien dis.





Lucy Vincent
Image : Réunion dominicale [groupe] C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Mar 13 Oct - 8:45
Béryl n’avait peut-être pas bien saisi l’importance des réunions. Il se servait tranquillement des légumes et des pommes de terre quand Lucy proposa son idée de surveiller Jessy. Vu comment Donatien Elpida et Nevrabriel la couvait, il n’y avait aucunes chances pour que ces deux là accèdent à sa requête. L’infirmier se contenta de rester silencieux, écoutant la conversation. Ce n’était pas son fort de prendre la parole en grand comité. Il préférait écouter les demandes plus ou moins saugrenues de la tablée.

Il aurait imaginé les choses plus festives. Les repas du dimanche à la maison avaient quelque chose de plus amusant et convivial. Il n’aurait su dire si c’était la présence de Jessy, attaché à quelques pas, où la tension née de la demande de Lucy qui était à l’origine de l’ambiance pourri, mais clairement, il manquait quelque chose ici. Nevrbariel avait répondu au quart de tour, ancré sur ces convictions.

Béryl nota que pour une fois que Lucy exprimait une demande, aussi étrange puisse t’elle paraitre, il s’y était opposé sans le moindre doutes, lui posant une question à laquelle elle n’aurait probablement pas l’occasion de répondre. Il se demandait si le traumatisme d’avoir vu les deux autres patientes de Donatien Elpida se trouver blessée en son absence pouvait être responsable de cet esprit très protectionniste.

Un regard échangé avec le docteur Elpida suffit. Il allait devoir faire un bilan psychologique des anciens patients de son collègue s’ils voulaient parvenir à vivre en communauté. Comprendre ce qui poussait Lucy à vouloir confronter son agresseur ou ce qui poussait Nevrabriel a le lui refuser fermement.

La prise de parole de Béatrice concernant Lucy fut intéressante, bien que peu écouter. Béatrice ne semblait pas être arriver bien loin dans son processus de résilience vis-à-vis des évènements de l’été. Elle semblait en colère, et il doutait que ce fut au sujet de la demande de Lucy. Il se disait qu’il lui faudrait essayer de creuser un peu, d’aider la jeune demoiselle. Elle semblait au moins avoir envie d’assumer des responsabilités, ce que le docteur Elpida lui accorda sans grande difficulté.

- Béa, pourrais-tu me passer une tomate s’il te plait.


Lucy ne semblait pas trouver le courage de reparler de la demande qu’elle venait de formuler. L’infirmier ne souhaitait pas faire ce travail là à sa place, mais il pouvait peut-être trouver un compromis pour l’aider à prendre un peu d’assurance. Il comprenait que la jeune demoiselle avait peut-être juste besoin de prendre un peu l’air, loin de l’atmosphère étouffante du bunker. Et plus de responsabilité aussi.

- J’aurais souhaité aller pêcher prêt du lac afin de diversifier notre alimentation. Je pourrais emmener Lucy avec moi pour lui apprendre.


Il voulait discuter avec la jeune femme, essayer de comprendre ce qui la poussait à vouloir surveiller celui qui l’avait blessée. Elle devait avoir beaucoup de chose à dire à ce sujet. Les trois patients du docteur Elpida avaient encore un long chemin à faire pour se remettre de ce que Jessy leur avait fait subir. Lui, Béryl avait du mal à le comprendre. Il semblait n’éprouver aucuns remords, l’infirmier soupçonnait une pathologie mentale lourde sous-jacente ainsi que des problèmes relevant probablement de l’enfance. Il avait encore un sacré paquet de travail à régler dans ce bunker.
Béryl Brambasi
Image : Réunion dominicale [groupe] Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
Jessy FreyÉlectron libre
Mar 13 Oct - 18:11
Il aurait souhaité ôter le début de sourire qui naissait sur la tête d’abruti de son demi-frère ces derniers temps. Le lui faire avaler jusqu’à étouffement. Il se contenta de s’appuyé sur le mur contre lequel il était attaché dans un cliquetis désagréable. A défaut de se faire entendre, il profitait de cette « réunion », qui ne semblait qu’une vaste blague tant personne n’avait réellement son mot à dire, pour se reposer.

Les yeux mi-clos, en dehors de sa prison improvisée, c’était presque jour de fête pour lui aussi. Il écoutait sans trop prêter attention aux échanges de conversations, mais rien de bien nouveau sous la lune. Tout tournait exactement comme c’était le cas depuis qu’ils étaient enfermés dans ce bunker de pouilleux. Tant qu’aucuns d’eux ne décidaient de discuter d’un moyen de se débarrasser de lui tout en se donnant bonne conscience, il n’avait pas grand-chose à craindre de l’évènement.

Comme un bon spectateur, il restait silencieux, laissant tourner le même film habituel que toute cette bande d’hypocrites jouait en boucle.
Jessy Frey
Image : Réunion dominicale [groupe] Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
ElizabethCuisinière de la Famille
Mar 13 Oct - 21:13
Réunion dominicale

Depuis qu’elle était assise à cette table, elle n’arrêtait pas de regarder à droite et à gauche pour suivre la conversation. Lucy avait déclenché les fougues avec sa proposition de surveiller un meurtrier, ce qui ne gênait pas Elizabeth tant que Lucy était consciente du danger qu’il représentait. Même si elle imaginait mal ce petit oiseau surveiller un grand dadet comme lui. Elle se ferait écraser ne serait-ce qu’avec le pied de ce manipulateur, qui toutefois avait raison pour Aeden…
Malheureusement, savoir que Wendy côtoyait tous les jours ce meurtrier avec innocence et naïveté ne rassurait pas Elizabeth, et elle devait faire quelque chose contre ça. Son cerveau se mit en mode réflexion et elle esquiva les conversations qui se déroulaient, jusqu’à ce qu’elle revienne parmi eux avec une solution :

- J’aurais souhaité aller pêcher prêt du lac afin de diversifier notre alimentation. Je pourrais emmener Lucy avec moi pour lui apprendre.

Elle leva la main pour signaler qu’elle souhaitait prendre la parole, et donc avoir leur attention, puis se mit à écrire vigoureusement dans son carnet, les idées commençant à se faire clair dans son esprit. Car, ce n’était pas logique…
Elle leva le calepin pour que la tablée puisse lire ce qu’elle proposait :

- Je ne comprends pas pourquoi on garde un meurtrier ici alors qu’il est une bouche à nourrir inutile en plus de compromettre la sécurité du bunker. Pourquoi on ne s’en débarrasserait pas ? On pourrait l’attacher à un rocher et le laisser couler dans la mer.

Toujours dans l’extrême, elle proposait clairement d’éliminer une vie, mais dans un cadre de survie, n’était-ce pas logique de privilégier femmes et enfants ?

ft. La Famille


Elizabeth
Image : Réunion dominicale [groupe] Vi27Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 17/07/1996Age : 27

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mar 13 Oct - 21:56


Réunion dominicale
_Lucy n'est pas en sucre.

Le regard sans lumière de Nevrabriel se tourna doucement vers Béatrice.

Pardon ?

_Et J-...Jessy est enchainé. Je ne cautionne pas l'initiative d'Edelweiss, mais si c'est sa volonté, je pense qu'elle devrait le faire. Ne serait-ce que pour comprendre ses limites.

Nevrabriel arquait toujours son faux sourire mais à ce moment là il n’était absolument pas d’accord avec sa camarade semi aveugle. Mettre Lucy inutilement en danger n’était pas lui rendre service. Elle avait d’autre moyen de montrer son utilité, son autonomie et son courage. Si toutefois, c’était ce qu’elle voulait prouver.

Là c’était de la bêtise.

Alors pourquoi personne ne l’arrêtait ? Parce qu’il fallait laisser les enfants faire des bêtises pour qu’ils comprennent ? Lucy avait perdu un œil, ce n’était pas déjà assez comme bêtise ?

Nevrabriel joua plus nerveusement avec son stylo sans entendre la demande de Béatrice. Même si son visage était figé dans un faux sentiment, ses mains nerveuses ne pouvaient s’empêcher de s’exprimer en silence.
Il s’en foutait de Béatrice.
Il ne laisserait pas Jessy tenter de faire du mal à Lucy. Jamais. Il ne permettrait à personne de lui faire plus de mal que maintenant. Jamais.

Ce furent les paroles de Donatien qui réveillèrent le roux qui prit des notes par rapport à la demande de sa cadette. Au moins, voilà une demande pertinente.

Lorsque la voix de Lucy s’éleva de nouveau, Nevrabriel la regarda du coin de l’œil. Son amie avait une mine boudeuse depuis un moment, du moins, c’était l’impression qu’il avait. Elle arrivait à le cacher derrière ses longs cheveux clairs et son joli sourire mais l’écossais la connaissait assez pour percevoir quelque chose qui n’allait pas. Mais il ne savait pas quoi.

_ J’aurais souhaité aller pêcher prêt du lac afin de diversifier notre alimentation. Je pourrais emmener Lucy avec moi pour lui apprendre.


Une autre demande pertinente. Même si le lac … il n’y a que des petits poissons, non ? Il fallait mieux se rendre à la plage pour cela.
M’enfin … que Lucy accompagne Béryl n’était pas une mauvaise idée. Il était assez benêt et bien trop gentille pour ne pas défendre Lucy si quoique ce soit arrivait. De toute façon il n’avait pas le choix, sinon Nevrabriel allait s’occuper de lui personnellement …
L’écossais était tout de même content que Béryl souligne la diversification puisque lui-même y avait pensé, mais Donatien … dans sa grande sainteté, n’aimait pas du tout savoir qui que ce soit hors du bunker.

Nevrabriel retransmit la demande de Béryl avant de se lever pour se servir à boire. Le temps de revenir, il prit une gorgée en lisant la demande d’Elizabeth.
Puis il recracha une partie sur le sol.

Tuer Jessy ?









Non.

Non ?





Ce n’était pas une mauvaise idée … mais … mais sans savoir pourquoi, l’idée tordait le ventre de Nevrabriel. Il était incapable de tuer, même s’il voulait vraiment se débarrasser de Jessy lui aussi.

_Ton ressentit est partagé Elizabeth, Jessy est dangereux mais il n’est pas si inutile.

Même Nevrabriel n’était pas convaincu lui-même de ce qu’il disait mais il ne savait pas pourquoi. Il rêvait de jeter Jessy du haut de la falaise mais maintenant que l’occasion se présentait, il était incapable d’approuver.
Lui qui avait travaillé des mois sur ses états d’âmes, il se maudissait de ne pas pourquoi approuver cette idée.

_Il nous aide dans nos diverses taches, surtout les plus physiques.
Nevrabriel
Image : Réunion dominicale [groupe] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Docteur ElpidaChef de la Famille
Jeu 15 Oct - 10:50
Réunion dominicale



Les deux filles avaient visiblement accepté les décisions puisque Lucy s'enfonça dans sa chaise - sûrement parce que le soulagement lui faisait relâcher la tension, la laissant prendre une position plus confortable - et puisque Béatrice n'ajouta rien. Donatien était agréablement surpris d'avoir su désamorcer la situation si aisément. Les deux filles étaient un vrai casse-tête pour Donatien, une énigme. En tant que patients, il savait les gérer ; mais en tant qu'habitantes du bunker, il n'avait plus les outils nécessaires. Il n'était plus dans une démarche totale de soin avec elles, mais plus de cohabitation et de bien-être. Il redoutait le jour où l'une d'entre elle viendrait lui annoncer qu'ils étaient à court de matériel hygiénique pour leur ... menstruation. Plus que jamais il voulait les protéger contre le danger, contre Jessy et contre le monde extérieur mais il fallait qu'elles soient véritablement à l'abri dans ce bunker. Or, Donatien n'était pas sûr que ce lieu soit sûr jusque dans les moindres recoins. A commencer par Jessy.

- J’aurais souhaité aller pêcher prêt du lac afin de diversifier notre alimentation. Je pourrais emmener Lucy avec moi pour lui apprendre.

Ce n'était pas la première fois que Brambasi parlait de ses désirs de pêche et ça ne serait pas la dernière. Donatien lui avait déjà répété que le lac avait très peu de poissons, qu'il fallait aller à la mer pour cela. L'idée était bonne mais cela demandait de devenir dépendant d'un autre Etat. Donatien le refusait. Il fallait trouver un moyen pour pêcher de leur territoire. Cependant, il approuvait que Lucy accompagne Brambasi dans ce genre d'initiative. Elle qui disait vouloir se rendre utile, c'était en apprenant qu'elle se découvrirait un rôle moins risqué que d'être avec Jessy.
Donatien n'ayant pas la réponse à la question de la pêche laissa Nevrabriel prendre note, un peu agacé par le bruit qu'il faisait avec son stylo. Il improvisait un rythme à le secouer ainsi. Est-ce que la musique lui manquait ? Voulait-il un piano ?

Une suspension. McKinough savait mobiliser l'attention sans user de la parole, et c'était ce qui faisait sa force. Plus le temps passait, plus Donatien était satisfait de l'avoir parmi eux. Elle était plus solide qu'elle ne le renvoyait et, bien que sa fille était un poids, elle pouvait devenir un précieux avantage. Les enfants étaient les adultes de demain, et la petite était à un âge où on pouvait la formater. Peut-être que Donatien devait s'accorder un temps avec elle pour lui apprendre la survie.
Il lut en premier le mot de la maman, sceptique. Il pensait comme elle : il voulait le tuer. Oui, c'était la solution la plus simple, la plus efficace mais elle engageait les valeurs et l'éthique de chacun. Donatien refusait d'offrir la mort à Jessy.
Sentant que son conseiller allait répliquer, il leva la main dans le but de le faire taire mais il n'avait pas été assez rapide.

- Ton ressentit est partagé Elizabeth, Jessy est dangereux mais il n’est pas si inutile. Il nous aide dans nos diverses taches, surtout les plus physiques.

Donatien poussa un soupir et rendit à la jeune femme sa feuille. Ils allaient manquer de papier pour elle aussi... Et elle était utile... Il eut une pensée et s'adressa d'abord à son conseiller. Son regard s'était noirci en l'entendant mais sa voix était toujours aussi claire et professionnelle.

- Notons que nous allons ajouter dans le planning une heure par jour d'apprentissage de langage des signes pour tout le monde. Nous avons un livre qui l'enseigne dans l'ancien bâtiment du personnel. Une fois récupéré, j'exige que nous apprenions tous la langue des signes afin de pouvoir communiquer avec Mademoiselle McKinough. Ce n'est pas juste à elle de s'adapter à nous, mais à nous également.

Et le papier devait être économisé pour les feux de cet hiver.
Donatien vérifia que son conseiller prenait bien en note - bien qu'il lui faisait confiance - en se demandant comment ils allaient échanger ce livre. Sinon, ils inventeraient leur propre langue des signes. Ainsi, en cas d'attaques ou d'espionnages, ils auraient leur propre code.
Il eut une pensée pour Béatrice : comment allait-elle pouvoir apprendre ce langage ? C'était à prendre en compte également. Peut-être s'ils se peignaient tous les mains d'une couleur qu'elle repérait bien, ou en portant des gants colorés ? Lumineux ? Il verrait demain avec Béatrice ce qu'elle distinguait le mieux afin de l'aider dans la communication également.
Puis, les mains croisées sur la table, la tête froide et l'air grave, il s'adressa à l'ensemble de sa Famille :

- Bien sûr que je souhaite la mort de Jessy. C'est un assassin, un traître, un dangereux manipulateur. Mais nous ne ferions aucune justice en le tuant. Et nous manquons encore de main-d'oeuvre. Je propose que chacun réfléchisse à une solution autre que la mort pour la réunion de la semaine prochaine.

La fin de sa phrase avait été tranchée, laissant comprendre qu'on ne reviendrait pas sur ce sujet. Jessy avait le sang des Elpida dans ses veines ; il aimait qu'on parle de lui, et Donatien refusait de lui faire ce cadeau. Il planta alors son regard dans celui de chacune des personnes, prenant le temps d'intercepter les nuances dans leurs yeux comme s'il les comprenait - ce qui n'était pas le cas. Il imposa le silence pour être certain que personne ne s'emporte dans une colère ou une contestation. Le sujet Jessy était clos et Donatien refusait qu'on revienne dessus.
Il resta plus longtemps dans le regard de Béatrice. Ils devaient se parler de ce fait.

Docteur Elpida
Image : Réunion dominicale [groupe] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Jessy FreyÉlectron libre
Jeu 15 Oct - 11:59
Un silence mêlé de tension et Jessy eut un sourire cynique. La muette s’exprimait probablement. Et vu la tension similaire à celle qui était née de la proposition de Lucy, cela avait un lien avec lui. Et il doutait qu’elle propose qu’il garde sa brailleuse pendant qu’elle ferait la potée.

- Ton ressentit est partagé Elizabeth, Jessy est dangereux mais il n’est pas si inutile. Il nous aide dans nos diverses taches, surtout les plus physiques.


Sa présence même à cette réunion n’avait aucun putain de sens. Personne ne pouvait le blairer, et il ne blairait personne. C’était drôle cela dit de les écouter débattre de son sort en direct. Encore un peu et Donatien se trouverait un maillet pour taper la table en cas de sentence. Il était presque étonnant d’entendre le chien prendre sa défense. Il savait cela dit que ce n’était que de la bonne conscience. Il ne lui donnait pas l’hiver entier pour changer d’avis.

- Notons que nous allons ajouter dans le planning une heure par jour d'apprentissage de langage des signes pour tout le monde. Nous avons un livre qui l'enseigne dans l'ancien bâtiment du personnel. Une fois récupéré, j'exige que nous apprenions tous la langue des signes afin de pouvoir communiquer avec Mademoiselle McKinough. Ce n'est pas juste à elle de s'adapter à nous, mais à nous également.


Donatien jouait les grands seigneurs pour se mettre la muette dans la poche. Mais avait-il oublier la présence de sa quasi-aveugle ? Il resta silencieux, ne mentionnant pas qu’il connaissait les bases de ce langage de muet. De toute manière, personne n’en aurait probablement rien à faire. Il ne prit pas la peine de signaler à son ainé aussi que le langage des signes était loin d’être universel. Il en existait des versions différentes dans chaque communauté et patelin. Lequel comptait il enseigner ? Ce crétin n’en avait probablement pas la moindre idée. Il ferait tout aussi bien d’en inventer un, mais Jessy émettait des doutes quant à sa capacité à accomplir des gestes logiques dans les différents contextes. S’il inventait un langage des signes, il serait probablement illogique et impossible à retenir.

- Bien sûr que je souhaite la mort de Jessy. C'est un assassin, un traître, un dangereux manipulateur. Mais nous ne ferions aucune justice en le tuant. Et nous manquons encore de main-d'oeuvre. Je propose que chacun réfléchisse à une solution autre que la mort pour la réunion de la semaine prochaine.

Donatien Elpida pensait faire justice… Jessy ne put retenir un ricanement moqueur. Ce désaxé n’avait pas la moindre idée de ce dont il parlait. Que connaissait-il de la justice ? Le gamin dont le père avait toujours dû effacer les erreurs à coup de pot de vin et de propositions fallacieuses. Depuis quand les Elpida pensaient être capable de faire justice ?

Et c’était quoi cette proposition ? Réfléchir à une « solution autre que la mort » pour la prochaine réunion. Quel gamin. Bientôt, il allait proposer au rouquin de se mettre au coin pendant une heure tous les jours pour réfléchir aux « bétises » qu’il avait fait.
Jessy Frey
Image : Réunion dominicale [groupe] Lussy_10Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 15/11/2019Age : 28
Lucy VincentÉlectron libre
Jeu 15 Oct - 22:00
img_rp
La famille





La proposition de Béryl attira mon attention, brisant un peu la honte que j’avais ressentie face aux réactions à ma demande. L’idée me semblait intéressante, une pause dans ma routine.
Puis malgré son silence Elizabeth déclencha un certain degré de réaction. Qu’avait-elle écrit je n’avais pas vu. La réponse de Nev éclairait ma lanterne. Si je n’avais pas été aussi amorphe j'aurais sauté en bas de ma chaise. Il parlait de la mort d’une personne devant lui comme s’il ne pouvait pas les entendre. On ne parlait pas du déjeuner pour demain, mais de la mort d’une personne.

Je ne voulais plus regarder autour de moi, manger ne me paraissait plus si pertinent. J’aurais voulu dire qu’on n’était pas mieux qu’un assassin si on tuait quelqu’un d’autre, coupable ou innocent. Mon intervention précédente avait été mal reçu, parler ne m’enfoncerait que davantage dans leur idée que j’avais clairement un truc qui clochait.

Je ne voyais pas comment faire cesser ce moment inconfortable, Donatien s’en chargea.

Début difficile pour cette réunion, le pire était-il passé?


Lucy Vincent
Image : Réunion dominicale [groupe] C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Béryl BrambasiMembre de la Famille
Dim 18 Oct - 10:53
Elizabeth leva la main, pour se faire entendre, puis nota sur son carnet ce qu’elle voulait exprimer. Béryl fut le dernier à lire le mot. Il tourna aussitôt les yeux vers Donatien Elpida. Il avait déjà dû négocier pour que ce dernier daigne laisser le garçon rentrer en été. Il était sidéré qu’une jeune femme à peine majeure puisse proposer ou même juste envisagé ce genre de chose. Il allait s’exprimer mais Nevrabriel avait déjà pris la parole.

Il ne savait pas trop quoi penser du discours du garçon. Un discours très rationnalisé sur un sujet bien grave. Pourquoi tout le monde restait si calme autour de cette table alors qu’on parlait d’un assassinat de sang-froid ? Aucunes de ces têtes brulées ne semblaient se rendre compte de la gravité du sujet.

- Notons que nous allons ajouter dans le planning une heure par jour d'apprentissage de langage des signes pour tout le monde. Nous avons un livre qui l'enseigne dans l'ancien bâtiment du personnel. Une fois récupéré, j'exige que nous apprenions tous la langue des signes afin de pouvoir communiquer avec Mademoiselle McKinough. Ce n'est pas juste à elle de s'adapter à nous, mais à nous également.


C’était une très bonne chose. Que tous fassent des efforts dans le bunker était primordiale, une communication inclusive serait judicieuse. Il ne savait pas trop sur quel pied danser, on passait d’idées inimaginables à de très bonne chose si vite que le psychologue ne savait plus quand s’exprimer. C’était comme à la maison finalement, dans ces situations, il prenait très vite le partis de se taire tant que l’on n’avait pas besoin de son avis ou que personne ne déclarait de grosses aberrations. S’il fallait prendre la parole, il le ferait. Sinon, il préférait observer.

- Bien sûr que je souhaite la mort de Jessy. C'est un assassin, un traître, un dangereux manipulateur. Mais nous ne ferions aucune justice en le tuant. Et nous manquons encore de main-d'oeuvre. Je propose que chacun réfléchisse à une solution autre que la mort pour la réunion de la semaine prochaine.


Béryl fronça les sourcils. Il faudrait qu’il parle de Jessy avec Donatien Elpida. Mais ce n’était ni le moment, ni l’instant. Il avait essayé de discuter avec le jeune rouquin pour comprendre comment il fonctionnait, et s’il semblait dépourvu de regret et de remords, il n’en restait pas moins un être humain. Les yeux du psychologue circulèrent sur la tablée, à la recherche des différentes émotions inspirées par l’intervention du docteur. Il s’attarda particulièrement sur Lucy et Béatrice. Même si tout le monde ici était concernés, c’était ces deux-là qui devaient se sentir particulièrement touchée par la présence perpétuelle de Jessy.

Il n’y avait rien de sain à vivre dans le même endroit que celui ou était enfermé son assassin. Cela rendait la reconstruction plutôt compliquée. Il garda dans un coin de sa tête que sa future partie de pêche avec la petite Lucy devrait être l’occasion de parler un peu de son état d’esprit vis-à-vis de la perte de son œil et de sa vie au bunker. Il lui faudrait aussi trouver un bon moment pour discuter avec Béatrice. De tous les membres du bunker, elle avait été la plus inaccessible jusqu’ici. Très en retrait, elle ne se laissait pas approcher facilement. Elle préoccupait Béryl tout particulièrement.

Il aurait bien demandé à Donatien de lui aménager une heure pour discuter avec les patients de ce qui allait ou n'allait pas, que ce soit dans le bunker ou vis-à-vis de tous autres mal-êtres, mais il savait que cette requête serait mal perçue par certains. Les psychologues et la discussion sur des sujets personnels plaisaient rarement.
Béryl Brambasi
Image : Réunion dominicale [groupe] Img_2010Fiche personnage : Béryl le caillouEspace personnel : petit tas de caillouxGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 04/06/2019Age : 33
ElizabethCuisinière de la Famille
Lun 19 Oct - 23:48
Réunion dominicale

Elle était consciente que sa proposition allait déchaîner les foules, elle parlait de tuer une personne. Mais cette personne ne méritait-elle pas la mort ? Elle avait assassiné de sang froid un patient et un médecin, en plus d’avoir agressé et blessé deux autres qui étaient dans ce même bunker. C’était une solution radicale, mais elle avait au moins le mérite de se débarrasser de lui. Cette bouche à nourrir était plus qu’inutile.

- Ton ressentit est partagé Elizabeth, Jessy est dangereux mais il n’est pas si inutile. Il nous aide dans nos diverses taches, surtout les plus physiques.

Elle haussa un sourcil, perplexe, et reposa sa feuille. Donc elle était dans le bunker pour être en sécurité, mais elle ne l’était vraiment pas parce qu’on gardait un meurtrier entre ses murs ?
Elle se mit à écrire autre chose sur ses feuilles, une seconde proposition quand l’ancien médecin prit la parole :

- Notons que nous allons ajouter dans le planning une heure par jour d'apprentissage de langage des signes pour tout le monde. Nous avons un livre qui l'enseigne dans l'ancien bâtiment du personnel. Une fois récupéré, j'exige que nous apprenions tous la langue des signes afin de pouvoir communiquer avec Mademoiselle McKinough. Ce n'est pas juste à elle de s'adapter à nous, mais à nous également.- Notons que nous allons ajouter dans le planning une heure par jour d'apprentissage de langage des signes pour tout le monde. Nous avons un livre qui l'enseigne dans l'ancien bâtiment du personnel. Une fois récupéré, j'exige que nous apprenions tous la langue des signes afin de pouvoir communiquer avec Mademoiselle McKinough. Ce n'est pas juste à elle de s'adapter à nous, mais à nous également.

Elle savait qu’elle avait choisi le bon endroit. Ici, on prenait soin d’elle. Et elle allait enfin pouvoir communiquer avec tout le monde. Elle abaissa son visage pour remercier monsieur Elpida, reconnaissante de l’attention qu’il lui portait.
Il revint rapidement au sujet principal :

- Bien sûr que je souhaite la mort de Jessy. C'est un assassin, un traître, un dangereux manipulateur. Mais nous ne ferions aucune justice en le tuant. Et nous manquons encore de main-d'oeuvre. Je propose que chacun réfléchisse à une solution autre que la mort pour la réunion de la semaine prochaine.

Afin de continuer dans cette même-veine, elle leva à nouveau sa feuille :

- Si je comprends bien, on garde une personne extrêmement dangereuse parce qu’il soulève des choses ? A tout moment il s’échappe de sa cage et nous tue tous. Si on ne le jette pas dans la mer, jetons-le au moins derrière les grilles du bunker. Je suis venue pour la sécurité, et je ne me sentirai pas en sécurité tant qu’il est là.

ft. La Famille
Elizabeth
Image : Réunion dominicale [groupe] Vi27Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnelGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 17/07/1996Age : 27
Lucy VincentÉlectron libre
Mar 20 Oct - 0:27
img_rp
La famille



Il fallait croire que le sujet n’était pas clos. Un nouveau message d’Elizabeth que je pris le temps de lire cette fois. Mon œil avait suivi les mots, mon cerveau avait pris un peu plus de temps à les déchiffrer. J’avais envie de mettre mes mains sur mes oreilles et de ferme mon unique œil.  Ça parlait de laisser mourir quelqu’un, oui une personne ayant commis plusieurs horribles choses, mais un humain tout de même. Et tout cela était discuté devant lui, il avait faits du mal, beaucoup de mal, mais ce n’était pas un chien.

Je serrais mes mains sous la table, que pouvait en penser Béa, était-elle pour l’abandonner à son sort ou le balancer de la falaise ?

Non, vraiment on ne pouvait pas parler ainsi.

Je regrettais d’avoir avalé de la nourriture, je la sentais peser et elle me donnait la nausée, ça ou bien cette histoire de meurtre. Pourquoi restait-il sans rien dire lui d’ailleurs. Il ne comprenait pas que sa vie était en discussion autour de patates bouillies et de tomates ? Je ne pus retenir un regard dans sa direction, il semblait presque amusé. J’eus sérieusement plus mal au cœur. Je ne digérais ni cette discussion, ni cette nourriture ce soir. Avec de l’eau peut-être que l’horreur de cette discussion insensée passerait plus aisément. La gorgée ne m’apporta aucun réconfort.

Mauvaise soirée,

Mauvais sujet,

Mauvais moment.

Je ne voulais plus participer à cette réunion de « famille », je reculais ma chaise d’un coup en me relevant, plus brusquement que je ne l’aurais souhaité.

Je euuh, je ne me sens pas bien, besoin de sortir un moment ... c-continuez sans moi.

Je serrais les lèvres l’une contre l’autre évitant de regarder Nev ou bien Donatien. Ce dernier n’apprécierait sans doute pas que je m’esquive sans permission. Je me glissais en vitesse vers l’escalier. J’avais le cœur au bord des lèvres et la salle de bain donnant sur la salle commune je préférais sortir. Trouver un coin intime dans cet endroit n’était pas simple.

Une fois dehors je courus plus loin et je rendis le peu que j’avais avalé.

Soulagée je me laissais aller sur le dos, le regard sur le ciel. Sale soirée, je pensais rester ici le temps qu’il faudrait pour qu’ils en aient terminé avec le sujet.


Lucy Vincent
Image : Réunion dominicale [groupe] C7779210Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25

L'auteur de ce message est actuellement banni du forum - Voir le message

NevrabrielMembre de l'Institut Graham
Mer 21 Oct - 16:49


Réunion dominicale
Nevrabriel ne savait pas trop quoi penser de cette réunion. Après avoir dit à Elizabeth quelques mots, dans l’espoir de la calmer dans ses envies de meurtres, il alla chercher un torchon pour essuyer le sol où sa surprise s’était déversée. Il posa le torchon au sol et nota ce que venait de dire son mentor. Ce qui n’était pas une idée stupide.
Le bâtiment du personnel … Il devrait y aller un moment, voir s’il pouvait prendre des bricoles dans les ruines même des câbles, du tissu, des barres de fer, du matériel. Donatien n’approuverait certainement pas ce genre d’excursion mais le jeune homme était persuadé que le Village ne pouvait pas occuper la partie brulée du bâtiment et c’était une mine d’or à creuser. Il devrait s’y atteler rapidement, s’il y avait encore des choses à récupérer, dans un mois ou deux il n’y aurait certainement plus rien.

L’écossais nettoya d’une main distraite avant de tourner la tête pour apercevoir Jessy du coin de l’œil. Il écoutait forcement, il ne pouvait pas faire autrement que d’écouter, mais personne ne pouvait l’emmener dehors sans ne pas faire partie de la réunion. Nevrabriel espérait que ce genre de moment ne se transforme pas en fiasco, autrement Donatien retirerait cela du planning et ce bunker perdrait tout le coté humain pour ne devenir plus qu’une prison au milieu de l’île.

_ Si je comprends bien, on garde une personne extrêmement dangereuse parce qu’il soulève des choses ? A tout moment il s’échappe de sa cage et nous tue tous. Si on ne le jette pas dans la mer, jetons-le au moins derrière les grilles du bunker. Je suis venue pour la sécurité, et je ne me sentirai pas en sécurité tant qu’il est là.

« Parce qu’il soulève des choses ? » ça sonnait très sexiste maintenant que c’était sur papier mais il fallait être réaliste, Jessy avait des muscles que les filles n’avaient pas, même si Elizabeth était plus forte physiquement que les deux autres patientes de Donatien, que ferait-elle si un intrus venait pour la battre ? Nevrabriel aurait échangé milles fois Jessy contre n’importe quel homme sur l’île. Même Barrabil. Quitte à choisir un meurtrier, autant prendre celui qui n’avait pas tenté de tuer ses deux camarades.

Nevrabriel alla reposer le torchon dans un soupire silencieux. Il aurait bien aimé avoir les conseils de sa cadette en fauteuil roulant, elle était maline elle, elle aurait pu avoir une idée intéressante.
Le jeune homme revint s’asseoir autour de la table, n’ayant plus du tout soif. Il leva ses lèvres pour afficher un de ses faux sourires figés.

_Tu as raison Elizabeth.

Il fallait calmer les ardeurs de la mère du groupe, parce que son idée donnerait des envies à d’autres. Il pensait à Béatrice plus que les autres. Béryl était Lucy étaient bien trop dans un monde de bisounours pour avoir de telles demandes, Béatrice par contre … elle évitait Jessy comme la peste et semblait déranger au seul fait de l’imaginer.

_Je pense que le mettre hors des grillages n’est pas la meilleure idée. On l'a enfermé pendant quatre mois, il fera tout pour revenir et se venger par des moyens qu'on aurait même pas soupçonné. Pour l'instant le seul moyen que je vois pour notre sécurité est de le garder près de nous plutôt que de ne pas savoir ce qu'il va monter comme machination lors de notre surveillance. Mais comme il a été suggéré, nous allons tous réfléchir à son cas pour la prochaine fois. Une solution qui nous mettrait en sécurité de manière infaillible sans le tuer. Qu’en penses-tu ?

Nevrabriel jeta un regard vers Donatien, se demandant bien ce qu’ils pourraient faire de son demi-frère. Il espérait calmer un peu Elizabeth sinon elle allait finir par le poignarder elle-même et tout deviendrait plus compliqué. Elle n’avait pas l’air de vouloir lâcher l’affaire Jessy de si tôt mais il le fallait bien pourtant.

Nevrabriel
Image : Réunion dominicale [groupe] Sans_t30Fiche personnage : fiche personnageEspace personnel : espace personnel
entourage
Groupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Béatrice DagmarMembre de la Famille
Jeu 5 Nov - 9:14

Réunion

Béatrice eut l'impression d'avoir commis une erreur quand elle sentit Lucy se rembrunir, mais elle avait été honnête. Aurait-elle dû se taire ? Avait-elle oublié le Silence à ce point ?

Elle lui passa une tomate, l'observant sans la voir, soucieuse.

-Je te nomme alors responsable des récoltes, intervint alors le Docteur Elpida, la tirant de ses pensées. Avec mon aval et ma supervision, tu es la décisionnaire des plantations à partir d'aujourd'hui.

La nouvelle l'arracha à son habituelle apathie, et un sourire rare vint éclairer son visage alors qu'elle hochait la tête, reconnaissante. La simple idée de s'occuper des plantations, de prendre l'air, de mettre la main à la pâte, l'enthousiasmait grandement.

Elle n'écouta pas ce que disait Béryl et Nevrabriel. Ce dernier, en particulier, lui avait jeté un regard peu amène, mais Béa n'avait jamais été de ceux qui se laissent intimidés, et le brusque durcissement de sa personnalité n'avait pas modifié ce point. Nevrabriel se comportait comme un petit chef, soit, mais il n'était pas "son" chef. La seule personne à qui elle avait des comptes à rendre, c'était à son médecin, car Béatrice ne comptait pas voir en ce bunker autre chose qu'une phase intermédiaire de l'Institut. Autrement...Quel intérêt aurait-elle à y rester enfermer ?

Survivre ?

Mais pour quoi faire ?

Béa avait la gorge sèche, mais elle ne voulait pas toucher à l'eau sur la table. Elle regrettait avoir été interrompue par le Docteur Elpida alors qu'elle buvait la petite bouteille d'alcool, car l'hébétement ressenti lui manquait furieusement.
Car le sujet de Jessy retomba ensuite sur la table.

Le tuer. Voilà une proposition qui arracha à nouveau Béa à ses pensées. Le tuer, c'était le neutraliser, pour toujours. Une bénédiction pour la société. Pour leur société. Mais la jeune nordique n'avait pas changé au point d'envisager une option aussi extrême sans se sentir affreusement souillée, parce qu'elle avait l'impression que c'était l'ultime étape à franchir avant de devenir quelqu'un d'autre, quelqu'un que ses parents ne reconnaitraient pas, quelqu'un qu'elle n'apprécierait pas.

Il était hors de question qu'elle participe à cette mascarade de procès.

Lucy eut raison de s'éclipser. Le sujet devait être aussi douloureux pour elle que pour Béatrice - quoique moins conséquent que pour Jessy -. Béatrice envisagea de faire de même, mais la proposition du Docteur Elpida la retint dans son mouvement initié. La langue des signes...Vraiment ?

Quelle ironie.

Par ailleurs, Béa était étonnée que Nevrabriel ne souhaite pas ostensiblement la mort de Jessy, car de toute évidence il devait la souhaiter intérieurement. Peut-être se trompait-elle sur son compte, peut-être son instinct avait tort. C'était à espérer.

Mais elle en avait assez de se pencher sur de telles absurdités.

-Je vais voir si Lucy va bien, déclara-t-elle en se levant.

Elle n'avait pas prévu de donner son avis sur les différentes questions soulevées, pas tout de suite en tout cas.

Et puisque tout ce beau monde était trop préoccupé par ses petites affaires pour ignorer l'état mental de Lucy, alors elle s'en chargerait.

Cela permettrait d'étouffer la Colère de sa propre impuissance, retranscrite malgré elle dans la véhémence involontaire de ses mouvements alors qu'elle se levait pour rejoindre son amie.

Codage par Libella sur Graphiorum
Béatrice Dagmar
Image : Réunion dominicale [groupe] XzfrFiche personnage : [url=]fiche personnage[/url]Espace personnel : [url=]espace personnel[/url]Date d'arrivée à l'Institut : 26/05/2019Age : 24
Docteur ElpidaChef de la Famille
Sam 21 Nov - 11:21
Réunion dominicale



Donatien approuva d'un signe de tête le discours sensé de son second. Prendre une décision derechef serait prématurée.
Néanmoins, Donatien supportait de moins en moins la présence de son demi-frère dans le bunker. Il fallait lui trouver une punition, et rapidement.
Edelweiss était partie, et Donatien ne la retint pas. Le sujet était difficile à entendre, et il valait mieux qu'elle préserve son innocence. L'élan de solidarité de Béatrice envers lui aurait presque arraché un sourire. Il était ravi de la voir s'éloigner également de ces sombre négociations, en plus pour rassurer la fragile Edelweiss.
Il les suivit du regard avant d'hausser un peu la voix.

- Ceci conclut pour ce soir notre réunion.

Il les libéra et s'en alla également vaquer à ses occupations - en l'occurrence, il allait essayer l'exercice de la lecture. Un ouvrage scientifique avait attiré son attention.
Il se mit dans un coin en observant du coin de l'oeil sa petite famille et, à les voir tous ensemble ainsi, il se fit la réflexion qu'il n'avait pas été aussi heureux depuis une dizaine d'années. Il espéra que rien ne change.

Docteur Elpida
Image : Réunion dominicale [groupe] VythFiche personnage : Sa fiche personnageEspace personnel : Son espace privéGroupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 12/09/2008Age : 34
Contenu sponsorisé
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum