"Le  syndrome  de  Korsakoff  se  définit  par  un  syndrome  amnésique  avec préservation   relative   des   fonctions   cognitives,   atteinte   de   la   mémoire rétrograde  et  antérograde  souvent  associée  à  des  confabulations  et  fausses reconnaissances, ainsi que des troubles sévères de la mémoire épisodiques, et une anosognosie."

Généralement associé aux ravages de l'alcool, il s'agit pour Artémis de la conséquence d'une grande malnutrition lorsqu'elle était enfant. Une carence en nutriments et vitamines, qui a mis à mal le développement de son corps et en particulier de son cerveau.

Ce que ce syndrome veut dire concrètement dans le cas de Artémis:

Elle a encore accès à certains souvenirs lointains mais ne se souvient généralement pas de ce qu'il s'est passés quelques minutes plus tôt. Elle repose souvent les mêmes questions, est incapable de se souvenir d'une suite de chiffres ou de mots, parfois même de la fonction de certaines choses... Pour compenser ses trous de mémoires, elle fait le lien entre les évènements en inventant des histoires. De la même manière, elle peut s'adresser à un inconnu de façon extrêmement familière, dans le cas où il s'agirait potentiellement d'un ami qu'elle aurait oublié. Tous ces petits mensonges sont un mécanisme de défense et d'adaptation sociale, elle n'a la plupart du temps pas conscience d'affabuler.
Elle souffre également de fatigue intense et en conséquence de troubles de la marche et de l'équilibre. Bref une véritable athlète que vous croiserez souvent en béquille.

En réponse à la thérapie suivie à l'Institut Espoir, Artémis a réussi à reprendre les rennes de son cerveau et ne souffre plus d'anosognosie, c'est à dire qu'elle a conscience de sa mémoire en gruyère. Elle note les choses importantes à longueur de temps, en petites pattes de mouches sur des carnets et des répertoires. Son état s'est également stabilisé. Il n'est pas exclu que les évènements récents et les chamboulements dans son quotidien mettent à mal ce fragile équilibre.

Sous une longue tignasse brune désordonnée, vous trouverez un petit bout de femme nommée Artémis. Le prénom d'une déesse, grande et majestueuse, à laquelle elle ne rend pas vraiment justice du haut de son mètre 55 recroquevillé. Artémis n'est pas solaire, elle n'est pas d'allure fière, et elle n'est pas tellement charismatique non plus. Ses grands yeux gris, soulignés de cernes, et sa peau palote lui donne l'air malade. De profil, son nez se pare d'une disgracieuse bosse, vestige d'une de ses nombreuses chutes. Son expression mélancolique, jusqu'où remonte rarement les émotions, laisse transpirer la passivité, le manque de caractère. Voir même une faiblesse intellectuelle.
Elle a néanmoins son charme singulier, pour peu qu'on regarde plus attentivement cette petite souris grise. Derrière ses longues mèches, et ses vêtements de récup' trop grands, la demoiselle a un sourire communicatif et doux, ainsi que des courbes délicates.
Sa maladie affectant sa coordination et ses mouvements en général, elle est couverte de petites cicatrices et a une démarche claudicante. Les jours où ses anciennes fractures la font souffrir, elle se déplace en prenant appui sur une canne ou une béquille.

Post-Révolution:  Artémis a troqué sa tenue de patiente pour des  vêtements plus confortables. Elle porte en général des chemises d'hommes trop grandes pour elle, des jupes longues et légères avec des bottines de marche en cuir. Elle a dégoté une longue blouse beige, très abimée mais pleine de poche pour pouvoir transporter tout son matériel: carnet, répertoire, stylo, crayon... Elle porte également un brassard rouge, qu'une bonne âme à confectionné et cousu pour elle. Sur ce brassard on peut lire: "si perdue me ramener aux coordonnées suivantes"

Loin de tout ce que son visage pourrait laisser penser, Artémis a un caractère très affirmé. Finalement peu expressive, elle est tout simplement légèrement feignante et ne juge pas utile d'exprimer ses opinions la plupart du temps, même si ces dernières sont bien définies.
Taciturne parfois, mais jamais timide, elle a tendance au contraire à s'exprimer sans fioriture et avec une familiarité qui peut troubler voir clairement déranger. Il lui arrive donc régulièrement de froisser des gens sans en avoir l'intention. De nature gentille cependant, elle préfère se taire plutôt que d'entrer véritablement en conflit ou d'attiser les tensions, même si cela lui désert. Volontaire, organisée et méticuleuse, Artémis est encore une fois tout le contraire de ce que son allure laisse à penser. A force de noter et répertorier constamment, elle n'est pas rebutée par les tâches administratives et ingrates. C'est d'ailleurs pour ces qualités et malgré sa mémoire qu'on lui a accordé la gestion logistique de l'inventaire.
Farouche, elle aspire à devenir une personne plus indépendante et accepte à regret de devoir dépendre des autres à cause de sa maladie. Condamnée à être l'esclave de son cerveau, de son carnet, de la bienveillance de son prochain, elle déverse parfois sa frustration sur le monde en étant un tantinet grognon.

Écrire l'histoire de votre personnage ici. Elle doit comporter ces éléments :
1) avant l'institut

Artémis est la fille d'un homme politique grec de seconde zone et d'une femme au foyer entretenue. Elle est née avec un frère jumeau, Achille, et on aurait pu penser que son cheminement serait fait de complicité et d'abondance. Seulement voilà, Artémis était une enfant malingre, discrète et étrangement triste. Tout l'opposé de son frère, garçonnet respirant la bonne santé et à la personnalité solaire. La petite s'est donc retrouvée avec un père absent et une mère faisant clairement une différence entre ses deux enfants, avec une préférence pour le fils prodigue, beau et attirant tous les regards. Ne sachant comment gérer le mal être de sa fille, elle s'est mise à la surprotéger et à la cacher, sans doute en partie honteuse de ce qu'elle considère comme un échec.

Souvenir impérissable:

L’écart entre les deux enfants s’est rapidement creusé à mesure qu’ils grandissaient, malgré les efforts d’Artémis pour suivre le rythme de son frère. Ce dernier avait tout pour devenir l’objet de sa jalousie : l’amour de sa mère, de ses amis, de tout le monde qui connaissait son caractère bienveillant et lumineux. Seulement voilà, il était comme ça et bien plus encore avec sa sœur qu’il poussait vers le haut. Alors elle l’aimait, et il était le seul qu’elle écoutait lorsqu’il lui ordonnait d’aller mieux.
La santé d’Artémis s’est améliorée lorsqu’elle s’est remise à se nourrir correctement, mais les dommages de sa malnutrition étaient déjà dévastateurs. Une faible croissance, des os fragiles, elle enchainait virus sur virus et bientôt des effets neurologiques émergèrent. Son corps avait été mis à mal par toute ses carences au moment crucial où le cerveau se développe et forme les premiers souvenirs.  

Souvenir impérissable:

A la suite de cet incident et suite à de nombreux épisodes de désorientation similaire, Artémis fut examinée sous toutes les coutures. On lui diagnostiqua un syndrome de Korsakoff dû à une carence prolongée en vitamines B1, une forme de démence irréversible. On l’interna à l’institut peu après alors qu’elle avait 13 ans.

2) avant la révolution (pendant l'institut)

Artémis s'est épanouie à son arrivée à l'institut. Loin des consoles, des téléphones et des écrans auxquels elle se raccrochait beaucoup étant petite. Elle a découvert une certaine forme d'indépendance et a pu se développer sans se faire voler la lumière par Achille. Elle y a passée une adolescence difficile par bien des aspects, mais également plus stable que ce qu'elle aurait pu avoir chez elle. Artémis n'a pas subit d'abus de la part du corps médical, ou si tel est le cas elle n'en garde aucun souvenir, ni aucune note...? Connue pour coucher sur papier les moindres détails de sa journée, elle n'a pas été approchée par les patients instigateurs de changements,de peur que ses médecins ne garde un œil sur ses cahiers. Elle était là, lors du dérapage du Docteur Barrabil, et en sortie profondément traumatisée. En proie à une rechute, elle fini par oublier l'épisode et les pages en faisant mention furent arrachée. Elle n'en garde aujourd'hui qu'une impression sous-jacente, lorsqu'elle croise le Docteur Barrabil. En isolement la majeur partie du temps après cet évènement, elle ne fut pas au centre du cyclone qui annonçait la révolution.

3)pendant la révolution

Artémis se souvient de l'agitation, de la violence dans les couloirs, mais n'arrive plus à y associer des images en particulier. Le jour de la révolution, elle a tout perdu. La plus grande parie de ses carnets on été perdus, brulés ou déchirés. Entrainée par le flot des patients évacués, elle se retrouva dans la tempête, et c'est comme si ce jour la ses souvenirs s'étaient envolés dans les flammes, emportés par le vent. Elle se retrouva avec le gros du troupeau au bunker, en état de choc et la cheville fracturée.

4) après la révolution

Artémis choisi de rejoindre le village pour ce qu'il représentait. Elle prit la disparition de ses archives de carnets, accumulés depuis 5 ans, pour le signe qu'il fallait désormais aller de l'avant. Elle savait qu'elle y recevrait toute l'attention et les soins possibles. Elle savait également qu'elle allait pouvoir s'affirmer en tant que citoyenne et faire sa part, comme une personne normale et indépendante. Elle y a retrouver une stabilité mentale et progresse tant bien que mal.