Le contexte de l'Event - sur la forme
× Certains de vos personnages, ceux que vous avez inscrits, participent à un Père Noël Secret. Vous découvrirez en Spoiler le cadeau que votre personnage reçoit. A vous maintenant de voir s'il essaie de découvrir ou non son Père Noël Secret ;) En dehors de cela, c'est un event classique, vos personnages non-inscrits peuvent tout de même participer o/
× Pas de flood, du vrai rp.
× C'est comme un RP géant où tout le monde peut participer ; cependant vous n'êtes pas obligés d’interagir avec tout le monde. Vous n'êtes pas obligés d'être là du début à la fin, faites apparaître votre personnage comme vous le sentez.
× Le rp se fait uniquement sous ce topic. Même si le contexte indique un endroit précis du forum, vous ne jouez qu'ici.
× A partir du moment où vous répondez à ce topic (donc à partir du moment où vous rp), vous participez. Vous n'êtes pas tous obligés de participer mais évidemment plus vous êtes nombreux, mieux c'est
× Ce topic ne sert qu'à rp. Pour des questions ou autres remarques, envoyez un mp à un administrateur ou posez une question dans la F.A.Q.
× Respect du compte à rebours! L’événement débutera le mercredi 25/12/2019 19:00 jusqu'au samedi 25/01/2020 00:00
× Niveau rp vous êtes assez libres. Vous pouvez écrire tout ce que vous voulez tant que vous respectez le contexte du forum et celui de l’événement !
× Vous pouvez privilégier des réponses “courtes”. On ne vous demande pas un tweet de 140 mots, mais pas non plus un rp comme vous le feriez de base. Allez à l’essentiel. L’idée est de faire de cet event quelque chose de dynamique, que les réponses arrivent plus rapidement, etc. Si l’event est assez vif, un pnj interviendra régulièrement pour résumer les précédentes réponses afin que tout le monde puisse suivre.[/b]
Le contexte - sur le fond
Le premier décembre, Ange Barrabil et Agnès Dessanges ont décidé de renouer entre les patients et le personnel, surtout après l'incident d'Halloween, et pour cela ils ont fait un coup de pub. En effet, comme d'habitude, le 25 décembre est organisé un repas de Noël. Mais celui-ci a une spécificité : le Père Noël Secret. Les patients pouvaient s'inscrire auprès de leur médecin qui leur transmettait, suite à cela le nom - ou le numéro - de la personne à qui ils devaient offrir un cadeau. S'ils pouvaient, les patients pouvaient passer une commande accompagné de leur titulaire. Un peu d'argent a été débloqué pour cet événement. Quelques ateliers éphémères étaient également ouverts. Au lieu de jardiner, les patients pouvaient participer à un atelier tricot ou peinture. Les membres du personnels, eux, le premier décembre avaient juste à s'inscrire sur une feuille en salle de réunion. Le lendemain, lors d'une réelle réunion, ils ont pu tirer au sort leur petit chanceux.
Nous sommes le 25 Décembre, dans le réfectoire des patients. Ce dernier est méconnaissable. Les tables ont été arrangées pour être collées les unes aux autres. Ainsi, trois longues lignes de tables verticalisent la salle. Chaque place est attribuée, trouver votre étiquette ! Des amuses-bouches et des boissons sont en libre service au comptoir, et des serveurs vous aideront toute la soirée.
Des guirlandes ornent les murs et de la musique de Noël, jouée par un groupe - le même que d'habitude - remplit discrètement le réfectoire.
La pièce phare est l'énorme sapin dans le coin, si imposant et si lumineux qu'on ne voit que lui. Une montagne de cadeaux, avec des noms dessus, pourrait presque le cacher. A vous de trouver le votre ;)
Liste des cadeaux
- Pour Hyppolite Vodeni:
- Il y a un mini-kit de jardinage : mini-râteau, mini-pelle, mini-arrosoir et dans le mini-arrosoir un petit frère pour Boris
- Pour X170:
- Il y a une mini-conserve de Sirop d'Erable pure ainsi qu'un bonnet avec des oreilles de chat
- Pour W111:
- Une écharpe blanche tricotée à la main, avec quelques mailles qui sautent ici et là.
- Pour Aida Al-Deena:
- Un panier façon Yves Rocher mais de la marque "Queen Bee". Il y a un masque visage au miel, une crème anti-age, et une palette de maquillage. Le tout bio et vegan.
- Mademoiselle Dessanges:
- Un pull doré tricoté à la main avec une feuille de chêne vaguement ébauchée sur le torse avec du fil bordeaux. Le pull est trop grand, assez mal tricoté, et la feuille n'est pas très reconnaissable. Sous la feuille on retrouve "Mlle Dessanges" plus ou moins bien tricoté, plus ou moins lisible. L'ensemble est assez moche, mais ça a l'avantage d'être chaud.
- Ange Barrabil:
- Le paquet est de taille moyenne, assez moelleux en mains. Le tout est bien emballé, avec soin. Il y a une carte au dessus avec un sapin. A côté, une écriture douce qui indique "Joyeux Noël Monsieur le Directeur". A l'intérieur du paquet, il y a un pull simple, bleu marine. Mais si on le tâte un peu plus, on sent qu'il y a quelque chose enroulé dans le pull, une nouvelle carte, plutôt du style un papier plié en deux où la même écriture dit "celui-ci est moins officiel, à ouvrir en cachette". En effet, caché dans le pull un caleçon rose pétant sur lequel est écrit "La cigarette tue, la pipe détend". Il est à la bonne taille du directeur.
- Pour Charlie Jonat:
- Si mal emballé dans un papier bleu qu’on en voit le contenu, il y a le cadeau de Charlie. Dedans, il y a des gants de ménage ainsi qu’un seau. Et dans ce seau, il y a un épais oreiller bleu rempli de plumes. Sur l’oreiller est gravé en lettres dorées le mot “Courage”. On peut encore voir le prix sur chaque objet, ce sont des euros. Les gants, 5 euros 99 centimes ; le seau 11 euros 50 centimes et l’oreiller 21 euros tout rond.
- pour X161:
- Pour X36:
- Le cadeau avait été emballé avec soin dans un joli papier glacé, possédant de jolis motifs de sucre d’orge et de petit pain d’épices qui se tenait la main, bien qu’il ne semblait pas possible pour un sucre d’orge d’en posséder. Il n’était pas bien gros en apparence, pas bien lourd non plus.
Il contenait une petite poupée fais main, à l’allure un peu étrange. Cheveux blancs, possédant deux yeux fait de fils dorés. Ces vêtements semblaient avoir été acheté et non confectionné, il possédait un pantalon sombre et un t-shirt clair, ainsi qu’une blouse blanche, provenant supposément d’une poupée-médecin.
Une tirette traversait son dos, dont on aurait pu penser qu’elle servait à retenir la ouate que contenait la poupée, mais elle cachait en réalité autre chose. Lorsqu’on prenait la peine de l’ouvrir, une clé avec une étiquette se cachait entre les petites boules de ouates utilisées. L’étiquette disait en jolies lettres calligraphiées:
« Salle de musique »
Même si la poupée n’était pas très conventionnelle, ni très bien réalisée, il semblait pourtant que la personne qui l’avait confectionné c’était donné du mal.
- pour X171:
- Correctement emballé, Eden pourra découvrir qu’il a reçu une Switch pour Noël.
- pour X50:
- Un livre “L’amour pour les Nuls”.
- pour X156:
- Une carte de la terre du Milieu sur laquelle est tracé un chemin en pointillés rouges et au bout il y a une croix. Si on retourne la carte on peut y lire “Chasse au trésor puissance 1000”.
- pour W100:
- Pour x139:
- Un joli pot de fleurs
- Pour W160:
- un livre intitulé "Camera Obscura", qui recense les acteurs célèbres avec de nombreuses anecdotes de tournages et de grandes techniques cinématographiques avec des conseils aux réalisateurs en herbe. Il y a aussi des techniques sur le maquillage pour mieux apparaître à l'écran.
Le cadeau qu'elle avait dû choisir pour le Père Noël secret était déjà déposé dans le réfectoire mais elle en avait prévu un second, pour une autre personne. Seulement, elle ne pouvait pas l'emmener ni le faire à l'avance, aussi elle serrait entre ses doigts une carte plutôt sobre, blanche et dorée, dont une fine écriture noire couvrait la page intérieure. Pour l'heure, elle devait se rendre à la fête. Arrivée dans la salle, décorée pour l'occasion, elle s'était précipitée sur l'immense pile de cadeaux pour trouver le paquet à son nom, comme tout le monde. Cependant, elle ne savait pas comment réagir devant. Certes, elle aimait vraiment le maquillage, surtout d'une marque aussi prestigieuse, mais de la crème anti-âge ? Paraissait-elle si vieille ? Au cas où la personne ayant fait le cadeau l'observe, la demoiselle avait arboré un sourire de circonstance mais, si elle la croisait, la remarque serait inévitable. Parce que le Père Noël secret était assez facile à reconnaître, en l'occurrence c'était une Mère Noël blondinette. Aida ne lui avait pas vraiment adressé la parole, déjà parce qu'aucun de sujet de discussion n'était convenable, ensuite parce qu'elle n'avait pas le temps et surtout car elle n'était pas une groupie non plus, mais la responsabilité de Jemma Moore sous ce cadeau était assez évidente.
Le réfectoire avait été organisé pour l’occasion, avec tout un tas de guirlandes et froufrou de Noel, mais surtout, dans un coin un énorme sapin, ainsi que les fameux cadeaux. Jessy fut parmi les premiers à s’y diriger, et déballer le sien. Il avait eu peur que ce ne soit un cadeau encombrant ou quelque chose qu’il n’aurait pas pu apprécier, aussi fut-il rassurer par ce qui s’y trouvait. Une écharpe blanche, plutôt chaude, qui pourrait l’accompagner jusqu’à la fin de l’hiver. Bon, elle n’était pas parfaitement, mais justement, le fait qu’elle semble faites main lui faisait penser que quelqu’un avait pris le temps de la lui confectionner, et il appréciait cela. C’est donc un sourire aux lèvres qu’il la glissa autour de son cou pour l’essayer. Il faisait trop chaud pour qu’il la garde bien longtemps, mais l’arborer un peu sur ces épaules ne lui ferait certainement pas de mal, et son gentil père Noel secret serait au moins au courant qu’il appréciait son cadeau.
Il jeta un coup d’œil pour voir si la personne qu’il avait pioché au hasard était déjà là, mais cela ne semblait pas être le cas. Alors il tourna la tête à la recherche d’une connaissance avec qui il pourrait discuter et aperçut Lucy un peu plus loin. Il lui fit un signe de la main, se dirigeant dans sa direction.
Ayant bientôt la vingtaine, elle s'est vêtue pour l'occasion dans le but de rendre hommage à ce corps de femme. Ainsi une robe bordeaux, échancré au niveau du bustier met en valeur une poitrine arrondie. Longue mais légère, une petite traîne la suit lorsque ses escarpins noirs (devenus confortables avec le temps) la fait avancer. Enfin, sa crinière blonde est relevée en un chignon tressé qu'elle s'est forcée à faire toute l'après-midi, dégageant ainsi sa nuque.
Une fois arrivée, elle ne laisse pas le sapin se faire désirer plus longtemps et presse le pas vers les cadeaux. Elle cherche le sien avec l'impatience d'une enfant, zieutant au passage si quelqu'un ouvrait le cadeau qu'elle avait offert en tant que Père Noël Secret. Puis, lorsqu'elle trouve son précieux, elle se recule un peu et déballe, comprenant déjà qu'elle tient un livre. Un conte ? Un roman d'amour ? Quelle belle histoire va-t-elle lire ?
L'amour pour les nuls.
Un coup de W133. Ou de Ulysse. Voire une mauvaise blague de Cap. Elle se retourne et fusille du regard l'assistance. Le premier de ces trois énergumènes qu'elle croise aura à faire à elle.
C'est avec un oeil bienveillant et une certaine fierté que j'observe les personnes arriver les unes après les autres, à chercher sous le sapin le cadeau qu'on leur a offert. Je suis arrivé en avance pour m'assurer qu'aucune mauvaise surprise n'allait entacher cet événement, et j'ai pu récupérer le mien avant les autres. Mais je suis fair play, je ne l'ai pas encore ouvert.
C'est en voyant les premiers ouvrir leurs présents que je me suis attaqué au mien. En arrachant le papier cadeau, je découvre un pull bleu marine, tout à fait à mon goût. Je suis assez surpris. Je porte rarement de pulls, mais avec l'hiver qui approche, ça pourrait effectivement arriver.
En le dépliant, quelque chose tombe et se retrouve à mes pieds. Je découvre un tissus rose que j'attrape et déplie, avant de virer rouge et de le mettre dans le pull. Je ne connais qu'une seule personne capable de faire une chose pareille, et elle se trouve juste sous mes yeux.
J'avance vers Ophelia, apparaît dans son dos et lui souhaite :
- Joyeux Noël, X50. Je vous remercie pour le pull et la surprise qui allait avec.
Enjouée comme je ne l’avais pas été depuis de longues semaines je tournais sur moi-même. La dessus en tulle de ma jupe tournant doucement en même temps. J’ajustais une dernière fois le col rabattu de ma robe. Un merveilleux cadeau de ma mère reçu pour l’occasion. Le bleu-gris très pâle ne jurait pas trop avec le blanc habituel de l’uniforme.
Je me pressais au réfectoire espérant que mon cadeau serait apprécié. Le directeur avait fait un travail spectaculaire , la salle était métamorphosée et le sapin attirait le regard de tous.
Gênée de m’approcher en premier, je laissais quelques personnes s’approcher du sapin pour y découvrir leur cadeau. Puis je m’y aventurai. Des cadeaux parfaitement emballés aux emballages qui révélaient le contenu du présent je finis par trouver celui portant mon numéro. Un sac cadeau que je pris avec moi avant de m’éloigner quelque peu du sapin.
Plutôt léger le sac ne trahissait pas son contenu, je plongeais donc ma main qui rencontra une texture pelucheuse. Je sortis alors un, puis deux et finalement trois peluches de singe. Un petit rire me secoua, qui avait bien pus m’offrir un trio de singe souriant? J’en rangeais deux gardant dans la main le petit singe noir, j’alternerai au cours de la soirée. Deux des petits singes à peine rangés j'aperçus Jessy qui se dirigeait vers moi. Des pantalons noirs, une chemise blanche, un nœud papillon doré et… une écharpe blanche. À la vue de cette dernière je rougis.
Je m’avançais à sa rencontre. Mon nouvel ami dans la main.
Joyeux Noël Jessy! euh um, tu passes une belle soirée?
Question bateau pour débuter la soirée
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
Je vérifie une dernière fois la propreté de la cuisine du docteur Elpida, parfait. D’un son de grelot, je me dirige vers la soirée.
Un pull rouge décoré de guirlandes et autres ornements de sapin, je ne suis certes pas du plus chic, mais bon dieu que c’est plus amusant quand c’est moche. Encore heureuse de troubler mes collègues pour qui mon genre reste mystérieux, je porte un pantalon noir simple. Ne gâchons pas l’imaginaire collectif!
D’un pas de lutin je trottine vers le sapin, et m’étouffe de rire devant la gueule de mon cadeau. Les clochettes sur ma passe rennes s’agitent en choeurs.
Je prends le cadeau bleu, et j’en sors d’abord les gants de ménage. Incapable de déballer le reste debout l’emballage en équilibre, je m’installe en indien non loin du sapin. Après les gants, un seau et dans le seau, un oreiller.
L'oreiller est dans le sceaaaau Marilonnn Marilééééé
L'oreiller est dans le sceaaaau Marilonnn Donnnnn Dééééé
L’inscription «courage» orne l’oreiller de plume. C’est alors que je perçois sur chaque objet l’étiquette de prix, des euros. Maladresse ou indice?
J’aperçois le directeur du coin de l’oeil et me relève d’un bond, fiou il ne m’a pas vue… J’ai le droit de m’installer sur le sol? Peu importe au final, c’est noel!
L’oreiller regagne le seau, les gants mes poches. Un sourire en coin j’observe à la recherche de mon père noël.
All I want for Christmas is ... you |
Hyppolite la repéra vite : elle était plus lumineuse que l'étoile posée au sommet du sapin. Les guirlandes de couleurs s'amusaient avec son teint, le nuançant de rouge et de vert. Il y avait foule ce soir mais Hyppolite ne voyait qu'elle. Comment en si peu de temps une femme pouvait-elle faire tant d'ombre aux autres ? Il avait suffit qu'elle rit pour qu'Hyppolite oublie ses regrets envers Léa, il avait suffit qu'elle danse pour qu'il oublie ses pincements de coeur envers Atsuka, il avait suffit qu'elle entre dans une pièce quelques secondes pour qu'il oublie une nuit entière avec la vigile blonde, il avait suffit d'un regard pour réparer son cœur brisé par son histoire avec Katou. Elle lui faisait croire que tout était possible.
Il se tenait penaud dans l'entrée, à la contempler sans oser bouger. Il aimait la regarder, à la manière d'une photo prise sur le fait. Elle n'avait pas à poser, à porter le masque d'un sourire ; elle devait juste être elle-même. Il tenait dans ses mains moites une enveloppe blanche sur laquelle il n'y avait rien d'écrit. Il en avait oublié son cadeau secret. Il vit du coin de l'oeil la personne déballer son cadeau et eut un sourire : sera-t-il démasqué ?
Ce soir, en tout cas, il n'était pas question de ressortir un pull de Noël ! Il avait lissé ses épis bleus, les plaquant en arrière ce qui lui donnait le visage d'un gentleman. Il portait un ensemble veste-pantalon bleu marine d'un costume dont il n'avait pas trouvé la chemise. Il avait alors enfilé un tee-shirt sous la veste de tissu, qu'il avait boutonné pour cacher la misère. Et parce que c'était les fêtes il avait tout de même un noeud papillon avec des motifs de Père Noël.
Il inspira profondément et avança vers Aida. Ayant le souffle coupé, il se contenta de lui tendre à deux mains l'enveloppe.
- Joyeux Noël, baragouina-t'il dans la langue de la jeune femme.
Il avait en effet fait l'effort d'apprendre ces deux mots dans sa langue mais il les avait si mal prononcés qu'il était compliqué de les reconnaître.
Dans l'enveloppe, il y avait deux places pour un ballet à l'Opéra Garnier de Paris. Il avait glissé, lorsqu'il lui avait fait visiter l'île, qu'il était parisien. Peut-être comprendrait-elle le sous-entendu ...?
-Joyeux Noël, avait-il simplement dit en lui tendant une enveloppe.
Elle rit de bon cœur en l'entendant parler persan. Même s'il avait eu une prononciation quelque peu approximative, elle était touchée de son effort. Elle attrapa finalement la lettre et l'ouvrit avec précaution. Ses yeux et sa bouche s'arrondirent devant la surprise. Deux places pour l'Opéra Garnier. Il l'emmènerait voir un ballet à Paris ? C'était son rêve !
-Merci beaucoup !
Dans un élan de joie, elle sauta au cou de Hyppolite et déposa ses lèvres sur sa joue, laissant une légère trace de rouge sans le faire exprès. Se détachant de lui, ce fut à son tour de lui tendre la carte blanche et dorée. Dedans, elle y avait inscrit "Une surprise pour un grand photographe", avec une image d'un appareil photo argentique. Elle ne l'avait pas pris à la soirée, mais elle le lui donnerait dès le lendemain.
-Joyeux Noël Hyppolite !
- Joyeux Noël Jessy! euh um, tu passes une belle soirée?
Les joues colorées de Lucy devait probablement être dû à la chaleureuse ambiance qui régnait dans la salle, le jeune rouquin sentait les siennes investies du même feu. Il lui fit la bise, après avoir lancé lui aussi :
- Joyeux Noël Lucy ! Encore plus belle depuis que tu es là.
Il lui adressa un clin d’œil, puis, avec un mouvement de tête vers le petit singe, continua :
- Tu participe aussi au Père Noël secret à ce que je vois. Je crois que je ne devinerai jamais qui est mon père Noël, il y a tellement de patients ! Tu as reconnu le tien ?
La musique de Noël qui se déversait des hauts parleurs installée pour l’occasion était assez étrangère au garçon, il se demanda qui pouvait bien chanter ce genre de musique, mais tout grognon qu’il était, il devait bien avouer que l’ambiance de Noël était quand même plutôt cool. Il s’y habituait un peu vite.
- Tu as prévu quelque chose de particulier ce soir ? Tu veux qu’on enquête pour trouver nos bienfaiteurs ?
Comme à son habitude, le garçon avait la langue bien pendu et avait bombardé Lucy de questions. Elle allait finir par s’y habituer, après son intrusion surprise un mois et quelques plus tôt. Il ne voulait pas la déranger, mais il ne serait pas contre passer la soirée à ces côtés. Peut-être qu’elle pourrait lui présenter ces amis ? Ou il pourrait juste apprendre à mieux la connaitre.
Ce père noël secret, c’était leur idée pour essayer d’effacer les tensions et la colère qui grondait – compréhensible – chez les enfants. Elle ne pouvait pas faire autrement que d’être présente. Elle qui s’attendait à culpabiliser de fâcher sa mère se trouvait curieusement toute détendue, comme soulagée d’un poids. Voir les enfants déballer leurs cadeaux, les sourires sur les lèvres, ça la rendait heureuse. D’ailleurs, tout le monde avait l’air de l’être aujourd’hui ! Du coin de l’œil, elle voyait Hyppolite qui bavardait avec la nouvelle cuisinière de Donatien. Il avait l’air d’avoir fait un effort pour une fois, avec son costume, il présentait bien. Sa compagne, Aida si sa mémoire était bonne, présentait bien elle aussi, avec sa jolie peau dorée et ses longues boucles brunes. Hyppolite avait eu l’œil. Agnès ne connaissait pas bien le nouveau béguin de son ami mais elle avait l’impression qu’il avait trouvé la perle rare. Elle espérait vraiment que ça fonctionnerait entre eux deux. Elle détourna le regard quand elle lui sauta au cou, histoire de leur laisser un peu d’intimité même si elle se doutait que le monde extérieur devait bien peu leur importer.
Elle se décida finalement à ouvrir son propre cadeau qu’elle avait gardé à ses pieds depuis qu’elle était arrivée. Elle sortit du paquet un pull doré avec un motif bordeaux qu’elle avait du mal à distinguer. Elle l’étala devant elle et en plissant les yeux elle finit par comprendre qu’il s’agissait d’une feuille d’érable associée à son nom. Il n’y avait pas d’étiquette, c’était donc certainement l’œuvre d’un patient pendant les ateliers. La qualité du tricot n’était pas impeccable mais tricotant elle-même, Agnès se doutait du temps que l’ouvrage avait pris, aussi l’enfila-t-elle par-dessus sa chemise blanche. Ca jurait un peu avec sa jupe à carreaux verts et rouges qu’elle avait mise pour l’occasion – avec des collants gainant on ne voyait presque pas qu’elle avait encore pris du poids – mais peu lui importait. Elle espérait juste que ça ferait plaisir à celle qu’elle soupçonnait être sa mère noël. Elle croisa le regard de Lucy et lui sourit. Une feuille d’érable pour une canadienne, ça ne lui semblait pas déconnant.
Il avait passé les derniers jours à réfléchir au cadeau à offrir à la personne qu'il avait tiré au hasard, mais la première idée lui avait semblé être la bonne, alors il l'avait gardé. Soigneusement emballé par Atsuka - bon sang qu'il n'était pas doué de ses mains - il vit que son cadeau avait déjà trouvé son propriétaire. Il s'enquérit alors de trouver le sien, qu'il ne peina pas à débusquer sous la pile de présents. Il se glissa entre deux personnes, saisit son cadeau qu'il déballa avec précautions. Il y découvrit une carte marquée au rouge. Ulysse releva les yeux, commençant à paniquer, se demandant s'il détenait là un plan de la dîte-Révolution.
Il se recula, se posa dans un coin et inspecta cette carte. Il ne reconnaissait pas l'endroit qu'elle décrivait, alors il la retourna et découvrit le titre que son auteur lui avait donné. "Chasse au trésor puissance 1000". Ou alors, était-ce un indice sur son Père Noël secret ?
Il se mit à réfléchir au moment où il a bien pu jouer à l'explorateur, et les scènes de son passé revinrent sans difficulté à lui révéler cette information.
La fille aux cheveux roses. Sheila. C'était forcément elle. Et manifestement, elle n'était pas encore là.
Il trouva alors Agnès, grand manitou de cette machination et s'approcha d'elle timidement. Il savait qu'elle était la plus héroïque des héros à cet Institut, alors bien qu'elle soit la personne la plus aimante - en dehors de Atsuka - de cet endroit, elle n'en restait pas moins intimidante. C'était qu'elle en avait pris, du galon.
Il s'éclaircit la voix :
- Bonsoir mademoiselle Dessanges. C'est vraiment une très bonne idée, cette soirée. Noël promet d'être mémorable.
"Joyeux Noël, X50. Je vous remercie pour le pull et la surprise qui allait avec."
Elle ricane, encore amusée de sa blague. Comme Ange est son médecin, elle n'a pas pu passer par lui pour commander son cadeau. Ses parents étaient hilares lorsqu'ils firent le cadeau pour elle. Elle avait justifiée cela comme une blague pour un copain, hors de question de leur raconter ses petites sauteries avec le Directeur, bien que sa famille le tienne en respect.
Faussement nonchalante, elle attrape un verre de jus d'orange (en dépit du Champagne qui lui fait de l'oeil mais l'alcool ne lui est pas autorisé) et répond à son interlocuteur sans le regarder, ses yeux cherchant encore son filou de Père Noël.
" C'est pour vos courtisanes, monsieur le Directeur. Vos conquêtes seraient ravies ! "
D'ailleurs, comment ça va de ce côté-là ? Elle sait comme il est important pour lui de séduire. Est-il plus facile de conclure en étant directeur?
Elle repère Jessy, occupée avec Lucy. Il aurait pu lui faire la blague. Ou Ulysse, qui est seul. Après leur discussion ça peut être un cadeau idéal...
Noël !
Kheidra courait dans le couloir, horrifiée d'être en retard. Tout le monde avait déjà dû ouvrir leurs cadeaux ! Y compris celle à qui Kheidra avait offert un cadeau. Elle se mordit la lèvre et secoua la tête, excitée et anxieuse à la fois. Quel allait être son cadeau ? Est-ce que la madame allait aimer le leur ? Trop de questionnements !
Alors que les jumelles atteignaient enfin la salle, elles écarquillèrent les yeux avec enthousiasme en voyant les décorations de noël qui enjolivaient les lieux de chaudes couleurs. C'était aussi beau que les marchés de noël auxquels les fillettes allaient avec leur papa ! Elles avaient d'ailleurs hâte d'être en week-end pour aller fêter noël avec lui, il leur manquait terriblement.
Vibrant d'excitation, Kheidra se faufila entre les invités pour se précipiter près des cadeaux. Ses yeux bruns fouillèrent les lieux avant de repérer son matricule. Avec enthousiasme, elle déballa le paquet et découvrit un pot de fleur décoré, juste assez grand pour pouvoir y caser une belle plante. Elle poussa un cri de joie, ravie, puis des yeux chercha une réaction près de ses voisins qui pourrait dévoiler le responsable de ce présent. Elle n'en trouva pas, personne ne faisait attention à elle. Le sourire de jumelles se crispa à cette pensée et elles serrèrent le pot contre elle, attristées pendant quelques instants. Heureusement, du coin de l'oeil, elles aperçurent la personne à qui elles avaient offert leur cadeau et cette dernière semblait l'apprécier, ce qui leur mit du baume au coeur : elles avaient passé du temps à le confectionner !
Les jumelles s'efforcèrent à reprendre de l'applomb. Elles sortirent de leurs poches deux petits cadeaux qu'elles regardèrent avec un mélange de fierté et de doute, puis se mirent en quête de deux personnes précises :
Monsieur Barrabil et Cap.
Elles trouvèrent le premier, mais pas le second. Tant pis : elles lui offriraient plus tard ! Le Docteur Barrabil parlait avec une fille aux étranges cheveux, alors Kheidra s'approcha très timidement et lui tapota l'épaule. Elle lui laissa à peine le temps de se retourner pour lui glisser entre les mains un de leurs petits cadeaux et s'enfuir en courant, trop embarassée pour rester. Le présent en question était un minuscule paquet, de la taille de leur main, à l'intérieur duquel se trouvait un trèfle à quatre feuilles plus ou moins bien tricoté. "On a toujours besoin d'un peu de chance, surtout en ce moment !" avaient pensé les jumelles en le tricotant, conscientes que le nouveau poste de leur médecin ne devait pas être de tout repos.
Dissimulées dans la foule, elles se mirent en quête de leur Père Noël secret et de Cap.
All I want for Christmas is ... you |
Une tornade exotique s'accrocha au cou d'Hyppolite, laissant, comme trace de son passage sur sa peau, une nuée de parfums. Elle sentait bon l'Ailleurs, le Soleil et un peu de maquillage. D'ailleurs, lorsqu'elle posa ses lèvres sur ses joues, il sentit comme une marque collante contre lui mais il n'y prêta pas attention. Il était de toute façon si rouge qu'on ne pouvait voir la discrète empreinte de lèvres laissée par la demoiselle. Dire qu'elle venait de lui montrer cette affection et cet engouement alors que la salle était pleine de regards curieux. Il pria pour qu'Agnès ne fut pas là ou n'ait pas assisté à la scène, sinon il était bon pour une séance de commérages le lendemain, et comme il l'avait décidé, avec Agnès il arrêterait de trop ramener sa vie sentimentale sur le tapis.
Ensuite, Aida lui tendit une enveloppe aux bords dorés. Il comprit sans vouloir comprendre que le cadeau lui était adressé.
- M ... Merci, il ne fallait pas, rougit-il encore.
Il prit le présent timidement et ouvrit l'enveloppe avec une parcimonie qui lui était rare. A croire qu'il tenait entre ses mains le Graal. Lorsqu'il vit la photo à l'intérieur d'un appareil photo argentique, il ne sut comment réagir. Il haussa les sourcils, sans comprendre - ce pauvre homme était trop premier degrés.
- C'est une ..., se racla-t-il la gorge, belle photo.
C'était artistique d'offrir une photo d'un appareil photo à un photographe. Inception en mieux. Photinception.
Il leva ses yeux bleus vers Aida et la remercia d'un sourire - il n'avait toujours pas compris, l'idiot. Maintenant il faisait quoi ? Une bise ? Une accolade ? Il lui serrait les mains ? Au fond, il ignorait encore tant de choses sur elle. Il ignorait sa famille, ses amours, ses échecs et réussites. Alors il ne pouvait pas se permettre de se montrer affectueux - même si une petite voix dans sa tête lui soufflait qu'après l'avoir vu dansé, il la connaissait mieux que personne. Sa personnalité était là : dans sa danse, lorsqu'elle pensait que personne ne la regardait.
Béatrice s'approcha de son cadeau avec grande curiosité. Autour d'elle résonnaient les exclamations de joie de ses pairs, les sourires gênés que les murmures trahissent, et les froissements de papiers tombant nonchalamment au sol. Béatrice n'était pas parvenue à emballer son cadeau de manière exemplaire, contrairement aux apparences elle n'avait jamais été très appliquée ou soigneuse, elle était bien trop rêveuse et nonchalante pour cela. En revanche, le paquet qui lui était destiné avait été joliment présenté, ce qui n'empêcha pas la jeune nordique de le déchiqueter pour en sortir son contenu. Elle écarquilla ses yeux embrumés lorsqu'elle sentit sous ses doigts, avant même de le distinguer, un tissus pelucheux et une bouteille en verre. En plissant les yeux, elle parvint alors à reconnaitre un adorable bonnet de chat et une fiole de sirop d'érable authentique, chose à laquelle elle n'avait pas goûté depuis son internement. Un sourire ravi vint éclairer son visage tandis qu'avec grand amusement elle se vêtit du bonnet, sans se préoccuper le moins du monde des regards que cette dégaine pouvait attirer. Ainsi grimée, elle se releva à l'aide de sa canne, serrant contre elle le sirop d'érable.
- Béa aime son bonnet.:
Béa ignorait complètement qui lui avait offert ces cadeaux, mais elle appréciait grandement l'effort. Elle se demanda si cette même personne était au courant qu'elle avait grandi en Alaska, où le sirop d'érable coulait à flot. Si c'était le cas, seul un responsable de l'Institut avait pu lui faire un tel présent, mais le bonnet-chat semblait détromper cette théorie. Peut-être un Canadien, dans ce cas ? Hormis Cap, Cannib' et à la rigueur Lucy qu'elle avait aperçue de loin, Béa ne connaissait pas grand monde sur cette île, et l'inverse était tout aussi vrai. Quant à connaitre leurs pays d'origine, c'était encore une autre affaire. Béa sourit, ravie à l'idée de ce challenge. Elle songea que dans ce genre de situation, toute aide était la bienvenue, alors elle se mit en quête d'un visage familier vers qui quérir quelques informations. Du coin de l'oeil, elle chercha toutefois à apercevoir la patiente à qui elle avait elle-même offert un cadeau, mais elle ne la vit pas. Cela ne la surprit pas : avec ses mauvais yeux, elle n'aurait pas pu retrouver ses propres parents dans cette foule.
Après quelques secondes de recherche, Béa finit par apercevoir Lucy qui discutait avec un garçon de leur âge. La jeune nordique n'avait eu qu'une seule fois l'occasion de rencontrer la jeune albinos, au détour de leur entrevue avec le Docteur Elpida - Béa se demanda s'il viendrait à la soirée, mais avec une certaine amertume elle songea qu'il n'y serait probablement pas le bienvenu auprès des autres patients - mais malgré sa douceur timide elle lui avait fait bonne impression. Il est vrai que Béatrice avait plus d'affinités avec Cannib', mais cette dernière parlait avec le Directeur en personne, cela réduisait donc ses possibilités.
En arrivant près des deux compères, Béa capta quelques échos de leur conversation :
"Tu as prévu quelque chose de particulier ce soir ? Tu veux qu’on enquête pour trouver nos bienfaiteurs ?"
Le nordique haussa un sourcil, amusée par la coïncidence. Sereinement, elle n'hésita pas plus à les appostropher.
-Joyeux noël ! les salua-t-elle. Je suis désolée de vous interrompre, mais je cherche également mon père noël secret. Dis-moi Lucy, puisque tu es là depuis plus longtemps que moi, tu ne saurais pas qui est canadien ici ?
Elle accorda un sourire complice au garçon et ajouta en sa direction :
-Ou bien si tu as la réponse également, je suis preneuse !
" C'est pour vos courtisanes, monsieur le Directeur. Vos conquêtes seraient ravies ! "
Je souris, en me disant que c'est sûrement d'elle-même qu'elle parle. Et je me demande vraiment comment elle pourrait être ravie de son propre cadeau vu que c'est super... Ultra... Beauf en fait. Je sais que femme qui rit, femme à moitié dans ton lit, mais là c'est plus un tue-l'amour qu'autre chose.
Je n'ai pas trop le temps de lui répondre quoique ce soit puisqu'une tornade de mignonnerie attrape ma main pour y fourrer je-ne-sais-quoi avant de repartir tout aussi vite et se cacher hors de ma vue. J'ouvre ma main et découvre un petit trèfle, très clairement fait main. Ces deux petites sont de vrais sucres.
Je me tourne vers Ophelia et dit à voix basse :
- J'ai ton cadeau mais je ne peux pas te l'offrir en public. Tu sais où me trouver ce soir.
Je repars dans l'autre sens et tente de trouver ces deux crapules pour leur offrir leur cadeau de Noël. Il faut aussi que je trouve Agnès, Donatien et Hyppolite pour offrir le leur.
Mais en attendant, j'ai un cache-cache à gagner...
De toute façon elle n'a pas le temps de le prévenir qu'il a déjà fui. Monsieur est occupé, et cela se comprend. Elle le laisse filer et reste seule un moment, contemplant la salle. Il y a tant de bonnes ondes qui s'échappent des sourires de chacun qu'il est difficile à croire qu'il y a un mois déjà une patiente se faisait martyriser en public. D'ailleurs Ophelia ne peut s'empêcher de noter que les protagonistes principaux de ce carnage ne pointent le bout de leur nez à ce réveillon. Dommage, pour une fois, elle aurait pris son courage à deux mains et elle serait allée parler à la terreur qu'est Amalia Reano, ou plutôt, Le Cauchemar.
Elle pose son verre et voit les petites jumelles qui ont offert un cadeau à Ange fouiller la foule du regard. Le Père Noël se serait dédoublé cette année ?
Elle sourit et s'approche des deux enfants qui ont l'air inséparables. Elle se se met dans leur dos, s'abaisse doucement et glisse sa tête entre les leurs.
« Bouh. », dit-elle platoniquement.
Elle rit.
« Vous faites quoi les princesses ? », leur demande-t-elle avec un sourire tendre.
Un nouveau sourire s'empara de ses lèvres en voyant les joues écarlates de l'homme. C'est lui qui n'aurait pas dû, les billets à l'opéra Garnier étaient certainement hors de prix. Cependant, la réaction mitigée de Hyppolite fit paniquer Aida et son visage perdit soudainement ses couleurs. L'avait-il déjà ? Etait-ce un appareil de débutant ou pire, mauvais ? Elle n'y connaissait rien en photographie et avait suivi les conseils en ligne du vendeur, il se pouvait qu'il l'ait arnaquée... Prenant un air contrit, elle allait s'excuser et proposer de se rattraper mais il la prit de court :
-C'est une ... belle photo.
Soudain, la jeune femme comprit et éclata de rire. Une simple histoire de quiproquo et de premier degré. D'un geste élégant, elle essuya la larme de rire qui menaçait de faire couler son maquillage. A son raclement de gorge, elle se doutait qu'il pensait que son cadeau n'était qu'une bête image prise sur Google dans une jolie carte au liseré doré.
-Je te ramène l'appareil demain, c'est juste que j'ai pas pu l'apporter ce soir, déclara-t-elle avec un sourire en coin.
Elle sursauta en entendant un cri derrière elle. Il provenait des deux jumelles de l'Institut face à un pot de fleur. Ses lèvres s'étirèrent encore, creusant une fossette sur sa joue gauche, tandis que son regard balayait toutes les personnes dévoilant leurs cadeaux le plus souvent avec joie.
Noël !
Cachée derrière un groupe en pleine discussion, Kheidra surveillait du coin de l'oeil la réaction de son médecin tout en continuant sa recherche de Cap. Elle fut déçue lorsqu'elle ne vit aucune expression notable sur le visage du Docteur Barrabil, mais soulagée en le voyant refermer sa main sur le présent. Cela prouvait qu'il y tenait au moins un peu.
Les jumelles se concertèrent du regard, satisfaites.
Celle à qui elles avaient offert un cadeau ne semblait toujours pas les avoir remarqué, à leur grand dam. D'un autre côté, les fillettes n'avaient toujours pas trouvé qui leur avait offert un cadeau non plus. Elles croisèrent simultanément les bras, pensives, et avec suspicion elle se mirent à zyeuter la foule en quête d'un regard suspect. Qui aurait pu leur offrir un pot de fleur ? Leur passion n'était pas un secret, surtout maintenant qu'elles étaient sur le point de devenir de célèbres herboristes grâce à Ulys-...Ulysse ! Peut-être que c'était lui ? Mais où se trouvait le garçon ?
"BOUH."
Kheidra sursauta avec un petit cri de surprise tandis qu'une tête surgissait entre les deux jumelles. Elles firent volte face d'un bond pour apercevoir la femme aux cheveux bizarres qui discutait plus tôt avec le Docteur Barrabil. Ce n'était pas la première fois qu'elles la voyaient, cette fille parlait souvent avec leur médecin, c'était probablement une de ses patientes. Les jumelles se rembrunirent, intimidées et agacées de s'être faites surprendre. La fille se mit à rire puis leur sourit gentiment.
-Vous faites quoi les princesses ? leur demanda-t-elle.
Kheidra l'observa quelques instants avant de répondre. Elle était toujours plus timide avec les filles qu'avec les garçons, mais celle-là avait l'air sympa. Rien à voir avec la sorcière ! Mais cela embêtait les jumelles de ne pas avoir remarqué que leur médecin avait arrêté de discuter avec son interlocutrice, elles auraient pu se faire surprendre par le Directeur en question !
-On cherche qui nous a offert notre cadeau, avoua Kora avec une pointe de méfiance.
-Et on cherche Cap-itaine pour lui offrir le sien, ajouta Heida avec un peu plus de fermeté.
-Tu nous as fait peur ! protestèrent-elles enfin avec leur synchronisation habituelle, bougonnes. On croyait que t'étais avec Monsieur Barrabil. T'es sa patiente ?
- Joyeux Noël Lucy ! Encore plus belle depuis que tu es là.
Rouge jusqu’aux racines, je souris surprise par cette bise surprise. Tradition qui m’avait bien manqué, si certains trouvaient la bise intrusive, je l’avais toujours trouvé charmante.
- Tu participe aussi au Père Noël secret à ce que je vois. Je crois que je ne devinerai jamais qui est mon père Noël, il y a tellement de patients ! Tu as reconnu le tien ? Tu as prévu quelque chose de particulier ce soir ? Tu veux qu’on enquête pour trouver nos bienfaiteurs ?
Je l’écoutais en hochant de la tête, car il avait visé juste, je participais aussi. Je regardais mon petit singe un instant. Qui m’avait offert cette peluche ?
J’allais lui répondre que j’en serais ravie quand une jeune fille que j’avais déjà vue peu de temps auparavant pris parole.
-Joyeux noël ! Je suis désolée de vous interrompre, mais je cherche également mon père noël secret. Dis-moi Lucy, puisque tu es là depuis plus longtemps que moi, tu ne saurais pas qui est canadien ici ?
Ou bien si tu as la réponse également, je suis preneuse !
Je souris, je n’avais pas eu beaucoup d’occasions de connaître cette patiente.
Joyeux noël Myosotis, oh hum, je suis désolée, Béatrice.
Je lui souris un peu gênée, nos surnoms de fleurs m’étaient devenus naturels.
Pourquoi cherches-tu particulièrement un Canadien? Je ne suis pas particulièrement au courant, mais... moi je le suis.
Je repoussais une mèche rebelle avant de poursuivre.
Je serais ravie que l’on recherche tous les trois notre gentil Père noël ! Ah et je, enfin, Jessy, je te présente Béatrice, Béatrice voici Jessy!
Si l’instant pouvait sembler banal, il en était autrement pour moi, c’était une première, aujourd’hui je me sentais normale, pas malade, pas edelweiss juste normale. Ce sentiment, je ne pouvais que sourire et profiter de cette soirée.
Et pour illuminer ma soirée un peu plus, j’interceptais un gentil sourire de mademoiselle Agnès que je lui rendis sans attendre.
Groupe : La FamilleDate d'arrivée à l'Institut : 20/02/2018Age : 25
-Joyeux noël ! Je suis désolée de vous interrompre, mais je cherche également mon père noël secret. Dis-moi Lucy, puisque tu es là depuis plus longtemps que moi, tu ne saurais pas qui est canadien ici ?
Son sourire communicatif étira les lèvres du garçon :
-Ou bien si tu as la réponse également, je suis preneuse !
Il laissa à Lucy l’initiative de répondre en premier, en profitant pour jeter un coup d’œil autour d’eux, où des exclamations joyeuses, des embrassades et accolades avaient lieux. Cette ambiance euphorique avait quelque chose de contagieux. Mais son regard doré s’attarda quelques instants sur le directeur actuel de l’institut, Ange Barrabil, présent au milieu de la foule. Il semblait baigné dans ce bonheur, ce qui contrastait fort avec son prédécesseur et qui avait pour effet d’agacer Jessy. Ce dernier se demanda s’il se sentirait comme ça lorsqu’il aurait…
- Joyeux noël Myosotis, oh hum, je suis désolée, Béatrice.
Myosotis ? Jessy recentra son attention sur la jeune femme, levant un sourcil, curieux, ne pouvant s’empêcher de faire des liens entre ce qu’il entendait et ce qu’il savait. Il aperçut dans sa main, un pot en verre de sirop d’érable, et comprit pourquoi cette dernière cherchait un Canadien.
- Pourquoi cherches-tu particulièrement un Canadien? Je ne suis pas particulièrement au courant, mais... moi je le suis.
Nouvelle étonnement pour Jessy. Ainsi, la jeune Lucy était Canadienne. Décidemment, même si une majorité des patients étaient Européen, il existait tout de même un certains nombres d’entre eux provenant d’outre-mer. L’influence de l’institut était grande. Il observa Lucy du coin de l’œil, son visage fin semblait lumineux.
- Je serais ravie que l’on recherche tous les trois notre gentil Père noël ! Ah et je, enfin, Jessy, je te présente Béatrice, Béatrice voici Jessy!
Le garçon s’adressa à Béatrice, heureux de continuer à rencontrer des membres de l’institut :
- Enchanté Béatrice et Joyeux Noël ! Et malheureusement, je ne suis pas là depuis assez longtemps pour avoir rencontré un canadien. Enfin, hormis Lucy.
Il réfléchit quelques instants sur la manière de procéder pour trouver ces fameux Père Noël secret. Avant d’aller trouver des informations autour d’eux, ils pouvaient déjà s’interroger les uns les autres à la recherche d’indices.
- L’une de vous sait si quelqu’un est capable de tricoter à l’institut ? Ou qui a suivi les ateliers de tricot proposé par l’institut ?
Il attrapa le bout de son écharpe comme pour appuyer ces propos.
All I want for Christmas is ... you |
Le rire d'Aida déboussola Hyppolite. Ce n'était pas la première fois qu'elle riait suite à des propos de l'homme. Il ne se vexa pas - car comment pouvait-on être vexé d'entendre un si joli son ? - mais essaya de comprendre. Avait-il dit quelque chose de maladroit ? Avait-il été à côté de la plaque, comme c'était souvent le cas ? En tout cas, bien qu'il n'ait pas cherché à être drôle, un sourire fit frémir la commissure de ses lèvres, ravi d'être celui qui avait fait rire Aida.
- Je te ramène l'appareil demain, c'est juste que j'ai pas pu l'apporter ce soir.
Il écarquilla grand les yeux, elle n'avait pas pu dépenser une fortune dans un appareil photo argentique tout de même ? Bon, une fortune c'était sûrement exagéré, celui que possédait déjà Hyppolite lui avait coûté moins de cinquante euros si ses souvenirs ne lui mentaient pas - mais c'était un vieux truc qui prenait la poussière sur une étagère, même Boris avait plus d'importance que cette babiole oubliée. Et qui était-il pour dénigrer les sommes astronomiques dans un cadeau, lui qui avait fumé ses maigres économies dans celui d'Aida ?
Il finit par oublier cette histoire d'argent car le fait qu'Aida ait voulu lui offrir un cadeau, et le sourire que lui a fait décocher le sien ... S'il pouvait continuer de la faire sourire comme ça, il aurait tout gagné.
- Merci, vraiment, dit-il alors. Il n'y a que mes parents qui m'offre des cadeaux pendant les fêtes, et j'ai toujours le droit à un pull de Noël. Chaque année, le nouveau est encore plus laid que le précédent, haha. Alors, je suis content que tu aies pensé à moi. Enfin, pas que je voulais autre chose qu'un pull hein, je me fiche de l'aspect matériel du cadeau mais je veux dire, que toi ... enfin, que quelqu'un d'autre que mes parents ... Je suis pas un solitaire dépendant de ses parents non plus c'est juste que ... Bref. Laisse tomber. Merci beaucoup...
Il replaça l'élastique de son noeud papillon et chercha à changer la conversation, gêné d'avoir été gâté par ... Elle.
- Alors, tu as trouvé ton Père Noël ?
Comme moi. Elle leur offre un sourire, elles peuvent peut-être s'allier ? En plus, elles ont leur médecin en commun il lui semble, ce serait le moment de partager autre chose que le docteur Barrabil.
« Et on cherche Cap-itaine pour lui offrir le sien.»
Cap-itaine ? Cap ? Ophelia a bien envie de trouver Alexander également. A cette période de l'année, elle est transportée par la féerie des fêtes et elle aimerait partager un moment avec lui. Un nouvel objectif commun avec les jumelles.
Elle se met à leur hauteur, sa traîne cachant alors ses pieds.
« Désolée de vous avoir fait peur, c'était trop tentant. Et oui, je suis une de ses patientes également. »
Elle regarde les alentours, cherchant des sourires familiers. Elle est nerveuse à l'idée de trouver Alexander, d'un côté elle veut le fuir et de l'autre s'en rapprocher. Deux avis pour deux cœurs et deux personnalités.
« Il se trouve que je cherche aussi mon Père Noël, et pourquoi pas votre fameux Cap. On s'allie ? Vous avez eu quoi comme cadeau ? Ça c'est le mien. »
Elle leur montre son fameux Guide de l'Amour pour les Nuls avec un visage un peu crispé, bien qu'une lumière amusée brille au fond de ses yeux bleus.
Les deux regards des adolescents se tournèrent vers Béatrice, qui y fit face sans s'en émouvoir. Elle n'y percevait u'une curiosité bienveillante, aussi loin que sa vision réduite puisse l'en informer.
-Joyeux noël Myosotis, répondit alors joyeusement l'albinos avant de se rectifier avec embarras : oh hum, je suis désolée, Béatrice. Pourquoi cherches-tu particulièrement un Canadien? Je ne suis pas particulièrement au courant, mais... moi je le suis.
Béa avait eu un sourire compréhensif lorsqu'elle l'avait appelée par son nom de fleur. Le Docteur Elpida n'avait pas contribué à la mémorisation des véritables prénoms des deux jeunes filles, bien au contraire, et Béa se demanda distraitement si "Edelweiss" appréciait ce pseudonyme. Pour sa part, la jeune nordique était réticente à l'idée de n'être réduite qu'à l'état de fleur aux yeux de son médecin, bien que la poésie du surnom lui soit assez agréable. Une myosotis était douce, parfumée, et bien plus résistante qu'elle ne le laissait paraitre : c'était une belle métaphore de l'état d'esprit de Béatrice, en toute modestie.
Rêveuse quelques instants, la jeune nordique s'aperçut qu'elle avait laissée sa pensée dériver et se recentra rapidement sur la conversation.
-...ah et je, enfin, Jessy, je te présente Béatrice, Béatrice voici Jessy !
Béa se tourna vers l'intéressé et le salua d'un silencieux mouvement de tête. Le patient en question prit alors la parole :
-Enchanté Béatrice et Joyeux Noël ! Et malheureusement, je ne suis pas là depuis assez longtemps pour avoir rencontré un canadien. Enfin, hormis Lucy.
A ses mots, Béatrice se rappela de la réponse de l'albinos, qu'elle avait complètement oublié tant l'utilisation de son surnom l'avait rendue pensive. Pendant quelques secondes, elle se demanda si Lucy pouvait être sa "Mère Noël", mais elle trouva l'idée peu probable : elle n'avait senti aucune malice dans sa réponse alors même qu'il aurait été cocace qu'elle se dévoile canadienne tout en étant à l'origine du cadeau de la nordique. Ou peut-être était-elle simplement bonne actrice ? Difficile à dire, d'autant que Béa n'avait pas le luxe d'analyser les expressions de ses pairs et d'y lire la vérité. Pendant qu'elle réfléchissait tranquillement, Jessy continuait :
-L’une de vous sait si quelqu’un est capable de tricoter à l’institut ? Ou qui a suivi les ateliers de tricot proposé par l’institut ?
Béa eut une moue pensive, penchant légèrement la tête sur le côté en un mouvement souple qui fit danser ses pelucheuses oreilles de chat.
-Malheureusement, avoua-t-elle, je ne peux pas t'aider là-dessus. Mais la qualité du produit peut déjà être un bon indice de son auteur. Je peux toucher ?
Cette dernière question, d'apparence bénine était très importante pour une haptophobe comme Béatrice qui faisait très attention à ne jamais être touchée : pour elle, l'intimité était sacrée. Après avoir donc attendu l'approbation de Jessy, Béa tendit la main pour délicatement caresser la laine blanche dont elle ne pouvait distinguer aucun détail avec ses maigres capacités visuelles. Sous ses doigts, tout en faisant attention à ne pas toucher malencontreusement toucher son interlocuteur - la simple pensée de ce contact lui serrait la gorge - elle distingua une écharpe douce, bien tricotée malgré quelques mailles en désordre. Pendant ce mouvement, la nordique répondit à la question initiale de Lucy :
-Quelqu'un m'a offert du sirop d'érable, je suppose donc qu'il est canadien, ce serait alors un souvenir qu'il aurait apporté avec lui. Mon autre théorie est que c'est une référence au fait que j'ai grandi en Alaska, mais j'ignore qui aurait eu accès à cette information...C'est peut-être même un hasard.
Cela faisait beaucoup de mots pour quelqu'un d'ordinaire aussi silencieux que Béatrice, mais elle se sentait d'humeur locace en cette soirée de Noël. Son examen tactile terminé, elle se redressa et tapota pensivement ses doigts graciles sur sa canne, reportant son attention sur le dénommé Jessy. Elle ajouta posément :
-Quant à ton écharpe, je suppose que c'est une patiente pas trop jeune qui l'a tricotée, et tu ne la connais probablement pas. Cela réduit déjà les pistes.
"Patiente" parce qu'un membre du personnel aurait plutôt acheté l'objet plutôt que de le tricoter lui même, et au féminin par pur sens statistique. "Pas trop jeune" parce qu'un enfant aurait eu plus de difficultés à tricoter un vêtement de la sorte, et avec moins de succès. Quant au fait que Jessy connaisse ou non son auteur, Béa avait simplement misé sur le fait qu'une écharpe était un cadeau assez impersonnel, surtout de couleur blanche. A part le Docteur Elpida, Béa n'avait encore jamais rencontré quelqu'un aussi amateur de cette couleur - chez lui, le blanc était presque une religion.
Mais toutes ces pensées lui semblaient trop évidente pour être détaillées, alors elle préféra les taire.
Cela lui fit cependant penser que son cadeau avait assez de caractère pour avoir été pensé par quelqu'un d'investi. Qui donc pouvait être l'auteur de ce présent...? Béa fixa alors pensivement Lucy. Décidemment, ses soupçons à son égard grandissaient.
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