Let’s partyyyyyy
Un milicien de l’Institut Graham à la chevelure rose a laissé un message sur le panneau d’affichage : ce soir, c’est poker (voire strip-poker pour les plus avertis), boisson, et amusement !
N’importe qui est convié en ce lieu neutre pour enfin se relâcher.
Il semblerait cependant que cette beuverie se déroule en même temps que la réunion des dirigeants des factions…
> L’air est moite, et bien que ce soit le début de la soirée, il fait encore très chaud. Des tables sont installées ici et là, près du lac pour se rafraîchir. Il y a des boissons, des cartes posées sur les tables, des règles de jeu. De quoi festoyer sans se prendre la tête !
Il semblerait cependant qu’il y aurait plus que de l’eau à boire ici, et que notre organisateur ait de quoi faire tourner la tête à ses invités.
Elle avait vu le message sur le panneau d'affichage, et elle avait tanné Jeremiah, Sheila et Rose pour qu'ils viennent avec elle. Elle espérait rencontrer Nev, et aussi le beau gosse à lunettes, et aussi Aeden !
Comme le soleil était devenu abrasif, et qu'elle transpirait juste en respirant, elle s'était simplement vêtue d'une maillot de bain. Un truc qu'elle n'aimait pas trop : un bikini rose, avec des volants autour de la taille. Elle avait l'impression d'avoir cinq ans dans cet accoutrement. Mais c'était le seul qu'elle avait trouvé, et au moins, elle n'avait pas chaud.
En plus de son bikini, Solveig se baladait avec la batte de Sheila. Elle n'avait pas vraiment compris pourquoi cette dernière le lui avait confié, après tout il n'était pas question de faire du baseball. A moins que Solveig n'ait pas compris l'activité de la soirée ?
Enfin soit, comme elle était persuadée de trouver Nev à cet endroit, elle avait essayé de reproduire la coupe de cheveux qu'il lui avait faite. Mais à nouveau, impossible de tresser ses mèches convenablement. Alors elle se contenta de chignons hauts, ces derniers ajoutant de nouvelles rondeurs à sa silhouette. Il ne manquait plus que les brassards, et Solveig aurait eu le total look d'une enfant.
Elle était si impatiente qu'elle s'était pointée à la fête, toute fière, poings sur les hanches. Elle balaya la soirée du regard, cherchant alors un visage connu.
Solaire et enfantine, l’enfant lumière apparut. Etouffant sous la chaleur, il ne fit que lever la main pour attirer ses prunelles. Cette étrange enfant sourit toujours. Il essaie. Il force ses lèvres à se lever, elles sont devenues faible à force de si peu parler. Le muet attend qu’elle vienne à lui, appréciant ses cheveux dont elle prend soin depuis le souvenir d’une journée d’hiver où il vivait encore.
Tirant sur son col, il sent la chaleur quitter son torse, vapeur ardente, la pudeur l’empêche d’imiter sa camarade si peu vêtue.
_Tu as prévu une journée baignade ?
entourageGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Tout semble rimer, encore et encore. Cela me rappelle l'histoire de Machnov, de l'armée blanche, de l'armée rouge et des champs de l'Ukraine. Plusieurs mêmes factions, plusieurs mêmes divisions, les mêmes idéaux, les mêmes rêves presque l'on pourrait croire. La fin de cette histoire n'était pas très poétique. Elle n'était pas non plus juste.
Je ne me mèle pas trop à la fête en bas, me contentant de rester assez loin. Je vais devoir alterner entre ici et le reste du territoire. J'apperçoit Solveig dans un accoutrement assez léger. Je me relève et agite un bras en l'air pour la saluer. J'aimerais bien me relacher, mais je tiens à prendre mes responsabilitées à coeur: envers moi-même, envers les autres aussi. Il faut bien qu'un individu se charge de leur part en leur absence. Je continue à garder un oeil, surveillant la hauteur du soleil pour m'indiquer l'heure de ma ronde.
Vincent avait choisi sa plus belle tenue : chemise rose et jaune, pantalon noir, foulard farfelu, un parfait mélange entre le style sombre et celui extravaguant qui lui étaient caractéristiques. C’était rare qu’il organise les choses autant à l’avance, mais en parlant avec Nija, il avait réalisé qu’il voulait faire les choses en grand. Organiser une soirée avec des potes, c’est marrant. Mais organiser une immense soirée strip-poker avec l’île toute entière, ça c’est le feu ! Vincent avait même laissé un petit mot sur le panneau des affiches, pour l’occasion. Il avait envisagé de signer par « Randall », pour narguer les balais dans le cul qu’avaient les Villageois, mais cela aurait pu gâcher la fête. Alors il n’avait pas signé.
Tout en trottinant vers la fête, suivi de son fidèle Bobby, Vincent fumait allégrement et finissait une des bouteilles qu’il avait embarqué pour l’occasion. Bien qu’il ait invité l’île entière, il avait surtout informé ses petits chouchous. Nija, bien sûr, Amalia, évidemment, Béryl, sans surprise, mais aussi la Frite, Nevrabriel, et Béatrice. Pour cette dernière, il ne pensait pas qu’elle viendrait. Elle était trop soumise à l’influence d’Elpida, cette pauvre gosse. Mais cela ferait plaisir au Vietnamien si elle venait. Et à Bobby aussi. D’ailleurs, il avait aussi tenté d’inviter la Cannibale, mais le Village s’était transformé en forteresse imprenable depuis son excursion avec Nija. Tant pis : elle n’avait qu’à aller se faire défoncer par Graham à l’autre soirée poker. Vincent plaignait tous les invités là-bas. Le tyran pouvait être particulièrement dangereux, quand il s’y mettait. C’est ce qui le rendait sexy, d’ailleurs.
Vincent arriva en avance à sa petite soirée, et en profita pour tout préparer. Alcool et cartes, surtout. Il n’avait pas prévu de nourriture, déjà parce qu’il n’en avait pas à sacrifier, mais aussi parce qu’il ne voulait pas d’invités sobres. Pendant qu’il chantonnait joyeusement tout en préparant les affaires, Bobby alla s’installer près de l’eau en baillant. Nija ne tarda pas à arriver, elle avait promis à Vincent de l’aider à apporter des tables. Il lui fit un clin d’œil en la voyant.
-Tu t’es mise sur ton 31 ? la salua-t-il. T’es sexy comme ça. Dommage qu’à la fin de la soirée, il ne te reste plus rien, je suis un vrai requin au poker.
Il éclata de rire, déjà bien pris par l’alcool.
Les invités commencèrent à débarquer. Vincent reconnut Nev, mais pas les autres. Il aimait faire de nouvelles rencontres, cela dit, et fit un clin d’œil à la jeune fille à qui parlait le beau-gosse géant. D’un saut il se mit debout sur la table et fit un signe aux invités, prenant une pose digne de la diva qu’il était.
-Bienvenue à tous ! rugit-il avec enthousiaste. Ne faites pas vos effarouchées, installez-vous !
Il prit une nouvelle taffe.
-Ce soir, on fait la fête ! Interdit aux mineurs, évidemment…
Il se tourna vers Nija.
-Peut-être que j’aurais dû le préciser sur l’affiche, non ?
Vincent gloussa, amusé.
Début d’une soirée chaude
Strip-poker invité par Hoai. C’est une détente qui ne se refuse pas. Encore moins si l’île entière est conviée. Ambitieux, mais c’est bien plus drôle qu’en petit comité, il faut bien l’admettre. Ayant l’habitude de le faire avec l’organisateur et Béryl, je sais un peu à quoi m’attendre. Par contre, avec bien d’autres personnes, je suis presque sûr qu’on aura bien des surprises.
Je me rends alors au lac, avec un simple haut à manches longues et jean. Avec le soleil qui peut bien taper dans la journée, je suis obligé de bien protéger ma peau au risque de terminer rouge écrevisse à certains endroits de mon corps. Je suis très tenté de sortir avec un short de bain. Mais je préfère passer une bonne nuit au lieu de pleurnicher parce que je n’arrive même pas à m’allonger pour pioncer.
Je regarde tout autour de moi. Je regarde un peu avec horreur ces invités très légèrement vêtues. Mes devoirs d’animateurs prennent malgré moi le dessus. Si ces personnes ont l’intention de jouer à la version strip, je crains pour leur santé mentale (sauf si les joueurs sont au courant et acceptent entièrement les règles du jeu). Je n’ai personnellement pas l’intention de retirer mes vêtements. Mais je sais que je vais vite finir par être totalement désinhibé si j’ingère une importante quantité d’alcool… Et ça risque d’être bien gênant pour les autres, et moi-même, quand je me transformerai en un nounours très câlin, à poil pour ne rien arranger…
Je remarque une tête rouge non loin, cette puissante carrure est reconnaissable entre mille. Je reconnais d’autres personnes, même si leur nom ne me revient pas en mémoire tout de suite. En tout cas, revoir tous ces habitants me redonnent doucement le sourire. La division est toujours présente. Cependant, je veux l’oublier. Pour ce soir. Juste pour ce soir. Et pourquoi pas d’autres. En espérant que ça nous aide tous à ouvrir les yeux sur la situation un peu absurde qu’on traverse tous actuellement depuis un long moment déjà.
J’aurais dû m’en douter. Ce genre de jeu est totalement le type de Hoai. Il arrive comme le roi de la fête, accueille les gens avec l’enthousiasme qui ne semble jamais se tarir. Je m’approche d’une personne, la salue gentiment avant de lui demander si je peux prendre place à côté. Je m’installe confortablement comme demandé par l’organisateur. Je hausse un sourcil alors que Hoai précise que cette fête est « évidemment » interdite aux mineurs. Je ne dis rien. Je ne sais pas s'il y a le risque de croiser un gamin dans la foule. J’espère, encore, que tout le monde est préparé à voir des vertes et des pas mûrs.
Evidemment que j'allais aider mon cher partenaire de crime à organiser son strip poker. Il n'avait même pas à me le demander. S'il y a bien quelque chose dont j'ai besoin en ce moment c'est de me vider la tête.
Je passe en coup de vent saluer Victor, ne pouvant m'empêcher de sourire en le voyant appliquant l'anti-cernes - pardon, sa poudre- sur le contour de ses yeux. C'est un autre point commun que nous avons tous les deux : la nécessité d'être impeccable dans notre apparence. Je referme la porte, préférant le laisser tranquille et me dirige vers le réfectoire pour prendre des tables. Bien à l'aise dans mes Docs et mes résilles bleues, je porte une première table vers le lieu de rendez-vous. Vincent est là, sublime, comme d'habitude. Juste le voir me fait oublier tous mes soucis. Il semble si inatteignable, loin des problèmes. Pas de trucs tordus à la Victor ou de sentiments complexes à la Géryl. De la simplicité à la Hoai, c'est tout ce dont j'ai besoin ce soir.
-Tu t’es mise sur ton 31 ? T’es sexy comme ça. Dommage qu’à la fin de la soirée, il ne te reste plus rien, je suis un vrai requin au poker.
- Et moi une vraie sardine. Je crois que je n'y ai jamais joué, au plus grand bonheur de vos yeux. J'espère pour toi qu'il y aura des beaux mecs.
On salue les invités, déjà bien nombreux. Vincent fume sans crainte et moi je me sers un verre d'alcool. Il est pas top, mais ici on fait avec ce qu'on a.
Je sonde la foule du regard, ne sachant pas vraiment sur qui j'aimerai tomber. Difficile de ne pas remarquer le géant aux cheveux rouges, à côté d'une blondinette en bikini. Je me penche vers mon allié préféré après que celui-ci m'ait interrogé sur la précision de la minorité, avec des airs de conspiratrice.
- Tu vois le rouquin là-bas ? Si tu pouvais être un requin avec lui, ce serait génial. Oh, et détrompe-toi il ne m'intéresse pas du tout, mais j'ai une dent contre lui. Et, soyons honnête, il est tout à fait ton style.
Même s'il est marié mais bon, la fidélité je suis bien placée pour dire que ce n'est qu'un concept.
Je lui tapote sur l'épaule et m'assied à une table, verre à la main, attendant des partenaires de jeu. Je repère un animateur de chez nous. Ruhiel quelque chose si je ne me trompe pas. Je lui fais signe de venir à ma table, c'est l'occasion de faire connaissance -même si, oh mon dieu, c'est encore un mec.
Solveig allait l'embêter quand elle aperçut Nev. Ni une, ni deux, elle se précipita à sa rencontre.
_Tu as prévu une journée baignade ?
- C'est qu'il fait très chaud !
Elle fit le tour sur elle-même afin qu'il constate de lui-même le talent de Solveig pour ne pas réussir à reproduire les coupes de cheveux, assez fière d'avoir pu au moins ériger deux boules blondes sur sa tête. Puis elle entendit la voix d'un inconnu. Un garçon assez mignon avec ses cheveux roses, qui leur souhaita à tous la bienvenue. Heureusement, elle n'était pas mineure et pouvait participer !
Excitée, elle se tourna vers Nev.
- Où est-ce qu'on s'installe ? demanda-t-elle, impatiente de se faire de nouveaux amis.
on vient en famille ou pas ici —
Un peu en retard, elle n'avait pas pu entendre le discours du rejeton de l'Institut alors, sur ses gardes, elle resta à l'écart. Elle ne vit aucune vieille connaissance et cela l'angoissa. Elle observa du coin de l'oeil Wendy qui regardait avec grande attention toute l'agitation autour d'elle.
Elle put malgré tout poser un nom sur un visage : Eizenija. Elle était l'infirmière qui s'était occupée de Wendy. Elle était manifestement accompagnée par un jeune homme qui semblait être un mauvais garçon. Ce n'était pas pour lui déplaire.
Elle adressa un regard à Aeden et lui signa s'il pouvait prendre Wendy dans ses bras car elle allait saluer Eizenija.
Elle avança donc vers l'infirmière et le rejeton de l'Institut. Sans attendre, elle attrapa un verre d'alcool et trempa ses lèvres dedans, puis se planta devant eux. Elle n'avait pas pris de quoi communiquer avec eux : elle avait l'habitude que les gens la comprennent grâce aux signes. Alors, un peu désemparée, elle se contenta d'un signe de la main.
Cette soirée allait être étrange.
Le trajet jusqu’au lac se passa sans encombre et une fois arrivé, Aeden fut surpris de découvrir qu’ils étaient plutôt nombreux à être venus. Lui qui n’avait pas assisté à la fête de Noël n’avait plus vu autant de monde depuis belle lurette. C’était à la fois déroutant et agréable. Elizabeth lui expliqua qu’elle allait voir de vieilles connaissances et qu’elle le laissait avec Wendy. Il hocha la tête et la regarda s’éloigner amoureusement. Lorsqu’il s’aperçut qu’elle se rendait à la table de l’infirmière dont il ne gardait pas un très bon souvenir, il se sentit soulagé que sa compagne ne lui ai pas proposé de s’y rendre avec lui.
Il attrapa Wendy et la porta à ses épaules, gardant ces mains sur les pieds de la jeune imprudente pour éviter que cette dernière ne trouve intelligent d’essayer un saut de l’Ange. Wendy adorait voir le monde d’en haut et s’accrocha avec joie aux cheveux du jeune homme avec une force qui lui tira une grimace. C’était sûr, elle allait le rendre chauve un de ces jours. Il lui demanda comme si elle était parfaitement capable de le comprendre si elle parvenait à repérer des visages connus dans la foule. Comme si elle connaissait grand monde ici… Juste Elizabeth en fait.
Lui par contre, balaya des yeux les personnes présentes et repéra aussitôt la chevelure flamboyante de Nev. Voir son ami lui mit du baume au cœur. Après leur dernière entrevue, il n’allait pas mentir, il s’était beaucoup inquiété pour le jeune homme. Il était heureux de le voir présent ici. Il était accompagné de Solveig qui était dans un drôle d’accoutrement. Habillée en bikini et munie d’une batte de baseball, le portrait était étrange mais aussi étrange soit-il, il était normal puisque c’était Solveig. Il leur fit signe de la main, très heureux de les revoir après tout ce temps et s’approcha timidement après avoir jeté un dernier regard à Elizabeth qui s’était assise plus loin. Une fois à leur hauteur, Aeden les salua :
– Nev ! Solveig ! Ça fait plaisir de vous voir !
C’était toujours un vrai soulagement de retrouver ces amis des autres factions et de les savoir en bonne santé. Même s’il n’avait pas oublié l’état inquiétant de Nev la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Il posa d’ailleurs sa main sur l’épaule de son ami, libérant l’un des pieds de sa fille, en un geste un peu protecteur bien qu’il ne le semblât pas vu la hauteur imposante de Nev. Aeden n’était pas très tactile, loin de là, mais avec le rouquin, les choses étaient différentes.
Cartes sur table !
Aux côtés de son père, elle attendit que ses amis arrivent. Elle ne voyait pas Sheila, et c'était bien normal : elle avait été conviée autre part. En revanche, elle reconnut quelques visages. Là-bas, il y avait Jeremiah, mais aussi Solveig, et le rouquin qu'elle avait aidé la fois dernière, Nevrabriel si ses souvenirs étaient corrects.
Aeden les rejoignit à son tour, sur ses épaules la petite qu'il élevait comme si c'était sa vraie fille. Un sourire jovial sur les lèvres, elle s'approcha du petit groupe qui se formait. Ils étaient loin d'être des inconnus, et elle se demandait si Nevrabriel se souvenait d'elle.
« Coucou tout le monde ! Si y'a un homme qui me regarde et qui fait peur, faîtes pas attention, c'est mon père qui me surveille ! »
Elle jeta un regard au rouquin, se demandant s'il allait la reconnaître.
mes relationsGroupe : Les Électrons LibresDate d'arrivée à l'Institut : 04/07/2020Age : 21
_C'est qu'il fait très chaud !
La chaleur. Adversaire annuel. Il ne pouvait la contredire. Ecosse et Suède s’entendent si bien sur la fraicheur des flocons et le désastre du blé sec. Il se redressa. Elle tourna sur elle-même, sa peau si blanche sembla presque refléter son père le soleil. Il ne comprenait pas ce qu’il devait regarder, ce tissus rose qui ne couvrait que son intimité, la batte de baseball qui lui donnait l’air d’une collégienne en vacances ou bien ces deux énormes couettes qui la rajeunissaient mais la rendait aussi adorable que sa personne ?
Tel un parent attentionné devant un dessin enfantin, il lui offrir un sourire en acquiesçant, offrant son avale pour une chose qu’il ne comprenait pas.
_Où est-ce qu'on s'installe ?
Bien qu’elle ne soit plus enfant, elle le demeure en son esprit. Seuls des yeux fougueux pouvaient la voir autrement. Juvénile, aussi bien insouciante qu’innocente comme les licornes dormant sur les cuisses des vierges chasseresses. Plutôt magicien des forêts que rodeur mercenaire, le roux ne voulait point voir cette licorne aux vils mains de ceux qui la convoite. Mais les licornes étaient libres et il aimait la liberté des êtres venant des cimes et des cieux. Son esprit se munie d’espérance alors que sa langue essaya de s’armer de paroles qui pourraient peut-être toucher la conscience de cet être de lumière.
_Joue à ce que tu veux mais pas la table là-bas, ce n’est pas amusant du tout.
La confiance n’existait pas des les ténèbres.
Sphères de soleil et d’océan retournèrent sur les fils dorés noués de la jeune femme. Bien qu’il ne comprenait guère le final, il finit par comprendre l’intention lui rappelait un temps où la neige absorbait le chagrin. Cela lui parut une autre ère, il voulait presque prier pour que la neige revienne et retourner aux temps où la nuit était plus présente que le jour.
_ Nev ! Solveig ! Ça fait plaisir de vous voir !
Son visage se tourna vers l’arrivant, bien que l’écho de ce timbre lui fût familier. Silencieux, il se contenta d’hocher la tête en guise de salutations. La main d’un vieil ami se posa sur son épaule, offrant à celle-ci davantage de chaleur qu’il ne pouvait en supporter. Le regard du noctambule alla rencontrer celui de son confrère avant de se redresser pour rencontrer les yeux ronds de l’enfant sur ses épaules.
Les enfants … étrange cadeau du ciel pour certain, étrange poison pour d’autres. Narquois, déplaisante vision. Elle était ce qu’on lui interdisait d’avoir.
_Coucou tout le monde ! Si y'a un homme qui me regarde et qui fait peur, faîtes pas attention, c'est mon père qui me surveille !
Une autre enfant.
Les brindilles dans le feu embrasent la forêt, alors que les buches le maintiennent éveillés. Trop de visages et trop de voix. Le noctambule se rassoit, fatigué d’être acculé par le soleil. Sa large main passa sur sa nuque, sentant que sa paume était bien plus brulante que son cou devenu moite à force de chaleur. Il regarda la nouvelle avec indifférence bien qu’elle ne lui semblait pas inconnue, mais sa mémoire hypocrite était infidèle.
Plus prêt du sol, plus loin du soleil, le roux apprécia la seule brise qui traversa son visage depuis un long moment. Le feuillage des arbres semblaient être l’endroit où il se sentait le mieux. A point nommé en vu de sa volonté de participer à quelconques activités ou conversations groupées.
Se sachant de mauvaise compagnie, cet attroupement formé à ses cotés finira bien par se disperser pour vivre sous la bienveillance que le soleil leur accordait. Autrement, il s'assurerait que l'enfant innocente se tienne loin des vautours et le noctambule s'en irait retourner à ses notes et ses sculptures.
entourageGroupe : Institut GrahamDate d'arrivée à l'Institut : 10/02/2013Age : 26
Elle n’avait aucune idée de ce qui se jouait ce soir, ici et dans les hautes sphères de l’île.
Comme indifférente à la chaleur, la demoiselle portait son habituel succession de couches de vêtements. Ce qui aurait pu être un véritable atout lors d’une partie de strip-poker, si seulement elle avait été capable d’en mémoriser les règles.
Un peu gauche et larguée et faute de savoir quelle attitude adopter, elle s’en remit à sa soif grandissante et se dirigea vers les boissons. Le liquide était transparent, mais la déflagration le long de sa trachée lui confirma qu’elle n’avait pas affaire à de l’eau plate.
Hochant les épaules, Artémis apprécia cependant ce petit coup de fouet et se retourna pour dévisager les personnes qui passaient près d’elle, tour à tour, avec attention, dans l’espoir de déclencher un souvenir, une émotion.
Cette femme a bien des rumeurs qui lui collent à la peau. J’ai été mis au courant sur bien des choses quelques jours après mon arrivée. Dans un lieu aussi petit qu’un village sur la terre ferme, pas étonnant d’entendre ces rumeurs étranges. Le pire est que cette femme excentrique ne semble pas faire tout un procès pour punir les personnes qui la jugent mal. Soit les rumeurs sont totalement fausses. Ou bien elle n’en a rien à battre. Une femme mature ou bien avec un mental d’acier, au choix. Au moins, je sais que je peux lui faire confiance concernant les soins qu’elle peut apporter aux enfants qui en ont besoin.
J’ai le souvenir qu’elle ne serait pas bloquée en entendant des compliments. Je tente alors d’en placer une première pour voir sa réaction. J’ouvre la conversation avec un sourire qui se veut un peu charmeur :
- Bonsoir Eizenija, je prononce comme je peux son prénom. Un plaisir de voir une femme bien habillée pour cette partie de Strip Poker, dis-je, en appuyant bien mes derniers mots.
Mon ton peut possiblement être ironique, alors que ce n’est pas du tout le cas. J’espère qu’elle a tout de même compris cette tentative de flirt, même si j’admets ne pas être très doué dans ce domaine. Tout comme les autres, je trouve que la femme est peu habillée (peut-être pour coller au stéréotype de l’infirmière sexy ?). La chaleur peut être une raison valable. Je suis persuadé qu’elle est là pour la partie strip. Sauf si elle présente un peu de pudeur face aux plus jeunes qui se sont amenés aujourd’hui. D’ailleurs, si c’est le cas, elle va vite se faire dessaper si elle ne sait pas se défendre au poker.
Je me repose la question concernant ma présence au strip poker ce soir. Je suis là parce que des parties de jeux avec Hoai ne se refuse pas en premier lieu. Je ne sais plus si je suis là pour voir aussi un peu les gens plus libres ce soir, les hommes, ou bien les femmes (ou les deux, pour mon grand plaisir visuel, mais pas des personnes trop vieilles si possible…).
- Joue à ce que tu veux mais pas la table là-bas, ce n’est pas amusant du tout.
Peut-être qu'une autre que Solveig, plus impétueuse et mature, aurait répondu à Nev qu'il n'avait pas d'ordre à lui donner. Il s'était adressé à elle comme un père à sa fille. Pourtant, Solveig voyait en ces paroles un sage conseil, un instinct de protection. Cette phrase était comme une étreinte.
Elle lui proposa d'un geste de la main une autre table et s'apprêtait à l'y amener quand Aeden, une petite fille sur les épaules, fit une apparition. Il eut à peine le temps de les saluer que Solveig lui sauta dans les bras.
- Aeden ! J'ai l'impression de ne pas t'avoir regarder depuis ...
Elle compta les termes anglais sur ses doigts.
- ... milles ans ! conclut-elle.
Ayant un peu bousculée l'enfant, elle s'excusa auprès de la petite d'un sourire gauche.
- Enchantée petite, je suis Solveig.
Et comme si la journée ne pouvait pas être plus merveilleuse, Rose pointa le bout de son nez en leur précisant que l'homme aux allures de videur de boîte de nuit était son père. Bien qu'elle ait vu Rose la veille, Solveig lui réserva le même sort qu'à Aeden en l'étouffant dans ses bras, sa joue collée contre la sienne.
- Allons à une table tous ensemble ! C'est quoi le but du jeu ?
Elle avait pris Nev par la main par réflexe, se sentant en sécurité auprès de lui. Elle n'était plus entachée de lui, comme elle avait pu l'être à leur rencontre. Mais elle tenait à lui comme on tient à un premier amour perdu.
Elle posa ses petites fesses sur la chaise et commença à mélanger les cartes, enthousiaste. Que voulait dire le "strip" dans "strip poker" d'ailleurs ?
Je ne peux m'empêcher de m'attarder sur la belle brune au loin, près des boissons. Elle a une aura énigmatique, ce genre de jenesaisquoi que j'avais pu trouver chez Angie. Ce serait sublime qu'elle vienne à ma table, et qu'elle perde à ce poker. Mes yeux en seraient ravis. Elle scrute chaque personne qui passe près d'elle avec une attention particulière et j'attends que son regard tombe près de ma table pour lui faire signe de venir nous rejoindre. Elle est si belle que je n'avais pas vu la nana aux cheveux violets devant moi, plantée et qui ne dit rien. Elle nous fait signe de la main, je l'imite. Elle est timide ou quoi ? Je n'ai pas le temps de lui demander de s'asseoir avec nous que l'animateur à la peau tâchée s'installe à côté de moi.
- Bonsoir Eizenija. Un plaisir de voir une femme bien habillée pour cette partie de Strip Poker.
Je ne peux contrôler la naissance d'un sourire taquin. A une époque, j'aurais laissé couler l'intervention de cet homme, incapable de la comprendre. Mais j'ai passé assez de temps avec empotés pour reconnaître un flirt, aussi brouillon soit-il.
Dommage pour lui, je ne vais pas pouvoir m'empêcher de m'en amuser. Et je suis encore plus heureuse que Géryl ne soit pas là, je n'aurais pas pu me laisser aller. Evidemment que je pense à lui, évidemment qu'il est dans ma tête et dans mon corps, mais qui suis-je pour ne pas m'amuser avec les timides dans le genre de l'animateur.
- Une femme bien habillée ?
Je fais semblant de ne pas comprendre, avant de me pencher vers lui, posant une main sur sa cuisse.
- Plus pour très longtemps, je lui susurre suavement.
Je plonge mon regard animal dans le sien, assez longtemps pour la rencontre ne soit pas hasardeuse mais bien montrée comme voulue. Puis je retire ma main, laissant mon empreinte sur lui. J'ignore le tempérament du rouquin, mais je sens qu'avec lui à côté je vais bien m'amuser. Tiens, les timides dans son genre, est-ce que ce serait pas le type de Hoai ?
Vincent fut vite rejoint par sa frite préférée, Ruru, et par sa comparse préférée, Nija. Cette dernière lui désigna d’ailleurs le beau Nev, qui avait fait son apparition.
- Tu vois le rouquin là-bas ? Si tu pouvais être un requin avec lui, ce serait génial. Oh, et détrompe-toi il ne m'intéresse pas du tout, mais j'ai une dent contre lui. Et, soyons honnête, il est tout à fait ton style.
Vincent éclata de rire. Oui, il savait bien que les deux ne s’aimaient pas, Nev le lui avait avoué. Mais ça rendait les choses encore plus palpitantes. Il lui fit un clin d’œil.
-T’inquiète ma belle, je compte bien le plumer celui-là : j’ai hâte de voir ses p’tits abdos, je suis sûr qu’il a une sacrée tablette !
Alors qu’il gloussait et que Bobby levait les yeux au ciel, ses deux amis commencèrent à se dragouiller, et bien que Vincent adorait faire sa commère, il avait des invités à accueillir. En plus, certaines personnes bizarres faisaient leur apparition (y’avait pas un type habillé en sac poubelle là bas ?) et Vincent adorait les personnes bizarres.
Il fit donc le tour : il alla voir Nev et ses groupies (Hoai les comprenait tout à fait, il en était une lui-même) et avant qu’on ne puisse l’en empêcher, il déposa une bise claquante sur la joue du rouquin puis s’écarta rapidement avec un clin d’œil pour les filles et garçons qui l’entouraient. Il avisa Aeden, qui tenait un morveux dans ses bras. Vincent n’aimait pas beaucoup les enfants, il trouvait ça aussi ennuyeux que les mariages. Mais il posa ses mains sur ses épaules juste avant qu’ils ne se séparent, les prenant par surprise.
-SALUT ! Enchanté, les filles, et content d’te voir Aeden, tiens c’est cadeau.
Sans discrétion, il lui glissa un joint dans la poche, puis lui fit un clin d’œil.
-Profite, j’suis pas tous les jours généreux !
Sur ses mots, il fit un nouveau clin d’œil et un sourire charmeur aux filles (bien qu’elles soient trop jeunes pour elles, il aimait se sentir désirable ou mettre mal à l’aise).
Il fit un dernier crochet auprès d’une jolie brune sexy pour la saluer d’un sourire enjôleur.
-Salut ma belle ! J’t’en prie, va t’asseoir, on va commencer !
Il se rendit alors compte qu’une des gamines était en train de distribuer les cartes. Ravi, il vint se jeter à la table, manquant de renverser sa chaise et avec une énergie débordante.
-Ah ! Enfin quelqu’un de motivé ! se réjouit-il tandis que Bobby s’asseyait à côté de lui. J’espère que tu connais les règles du poker, ma belle ? Parce qu’à cette table, on ne parie pas des sous : on parie des vêtements…
Vincent l’observa, un mince sourire malicieux voire moqueur.
-T’es pas un poil trop jeune pour y jouer ?
Et sur ses mots, il prit une nouvelle taffe, laissant la fumée s’envoler vers les cieux.
Un sourire en coin nerveux tremblant sur mes lèvres, je soutiens très difficilement ses yeux dans les miens. J’essaie de renvoyer un regard ardent, comme pour la défier. Sous la table, je sers mon poing pour m’empêcher de tourner la tête. Cet instant est malheureusement bien suffisant pour me donner la chair de poule et me faire rosir les joues.
« J’ai peut-être joué avec un niveau bien trop élevé pour moi... Ouaip, j’ai visé trop haut… » je pense alors que je reprends le souffle après la rupture de notre contact visuel rapide.
Je ne veux pas l’avouer. Mais elle a bien fait son effet. Le contact bref laissé sur ma cuisse brûle encore. Je tente tant bien que mal de jouer l’insensible. Pour le coup, c’est totalement raté. Une furtive idée parasite mes pensées : Si c’était un gonze sur qui j’ai des vues, j’aurai réagi bien différemment. Cette simple possibilité me fait doublement rougir. Tournant légèrement la tête à l’opposé d’Eizenija, je me frotte le visage. Je peux toujours sortir l’excuse débile de la circulation sanguine excessive à cause de la peau stimulée et/ou la chaleur…
Heureusement, j’arrive à me distraire en suivant du regard le roi de la fête qui se dirige vers un autre groupe. Je ne peux m’empêcher de glousser en voyant le milicien faire la bise à Nevrabriel. J’ai le souvenir que ce dernier n’est pas très friand de ce genre de gestes affectueux. Je les vois ensuite s’installer à une table pour jouer. Je suis actuellement à côté de l’infirmière. J’hésite encore à être gentil pour la laisser gagner une à deux parties. Ou rester impitoyable pour la dessaper à toutes les parties.
- On tente de ramener quelqu’un d’autres pour être à côté de nous ? Une autre personne à déshabiller ?, je tente de faire la conversation. The more, the merrier, right?
Je lance un rapide regard espiègle vers la deuxième joueuse. Ayant l’habitude de passer des soirées de ce genre avec Hoai et Béryl, mélanger les cartes et gagner quelques parties est devenu moins compliqué avec le temps.
Nev lui ne semblait pas encore dans son assiette et il se promit d’essayer de lui faire passer la meilleure soirée possible. Lorsqu’il vit Hoai s’approcher, Aeden se sentit un peu coupable, comme pris en flagrant délit. Il avait un peu zappé que l’organisateur de la soirée était le milicien de l’Institut. Ce dernier adressa à Nev un bisou sonore que personne n’aurait envié avant de poser ces mains sur les épaules du Luxembourgeois et de lui glisser un joint dans la poche de la manière la moins discrète au monde. Ce dernier qui jusqu’alors se rassurait en se disant que ça ne se voyait pas vraiment qu’ils se connaissaient et encore moins les raisons pour lesquels ils s’étaient rencontrés se sentit rougir jusqu’à la racine. Il jeta un œil en direction d’Elizabeth mais elle semblait trop occupée pour avoir remarqué quoi que ce soit. En tout cas, il supposait… Il avait l’impression d’avoir la poche au moins autant en feu que son visage. Le surdoué remercia malgré tout l’hôte de la soirée en bafouillant. On n’allait pas se mentir, obtenir des joints devenait de plus en plus compliqué, Aeden ne possédait pas grand-chose à troquer.
Il fut soulagé que Solveig ne les traine à une table, attrapant un jeu de cartes et demandant comment se jouait le poker. Le jeune homme n’en savait rien, le seul jeu de cartes dont il connaisse clairement les règles étaient la bataille, et n’ayant rien d’aussi palpitant qu’une partie de poker. Il déposa Wendy à côté de lui et cette dernière entrepris aussitôt de s’échapper, préférant le contact de l’herbe fraiche plutôt que celui de la table en bois. Il la surveillait du coin de l’œil alors qu’Haoi surgissait une seconde fois, sortit de nulle part probablement pour un brief sur les règles du poker :
-Ah ! Enfin quelqu’un de motivé ! J’espère que tu connais les règles du poker, ma belle ? Parce qu’à cette table, on ne parie pas des sous : on parie des vêtements…
Vincent adressa à Solveig un sourire malicieux. Aeden lui ne pensait pas qu’ils feraient des vrais paris, il ne savait pas jouer au poker après tout. Et Solveig ne devait pas avoir suivi les règles du jeu non plus vu qu’elle était habillée en maillot… ça promettait. Le surdoué était au moins aussi pudique concernant son propre corps que concernant celui des autres. La phrase : « il suffit de les imaginer nus » qui était sensé servir à déstresser lors des présentations orales n’avaient jamais vraiment fonctionné pour lui.
-T’es pas un poil trop jeune pour y jouer ?
Wendy s’intéressait de très près à Bobby. Elle rampait vers lui avec témérité, n’ayant qu’une seule hâte, glissé ces petits doigts dans les poils épais du chien. Ce dernier ne semblait pas hostile à cette apparition mais toute l’attention d’Aeden leur était dédié. Il tenta tout de même une intervention :
- On devrait peut-être commencer par quelques parties pour du beurre ? Je crois qu’on est pas mal à pas trop connaitre les règles du poker.
Et peut-être finir aussi par quelques parties pour du beurre ?
Elle le regardait avec des étoiles dans les yeux, se demandant s'il n'était pas une idole de K-pop. A y réfléchir, elle était certaine qu'il était un des membres des CAP. Ha non, des BTS. Elle faisait toujours l'erreur.
Bref, elle mélangeait des cartes en zieutant les personnes déjà à table. A l'autre bout, il y avait deux adultes qu'elle ne connaissait pas. Elle n'eut pas le temps de les saluer que le chanteur K-pop prit place près d'elle et de Nev.
- J’espère que tu connais les règles du poker, ma belle ? Parce qu’à cette table, on ne parie pas des sous : on parie des vêtements…
Solveig eut l'expression d'une fan en extase. Il venait de lui dire qu'elle était belle !
Attendez, comment ça on parie des vêtements ? Solveig ne voulait pas perdre ses vêtements !
Quand il lui demanda si elle n'était pas trop jeune, elle fit mine de s'offusquer.
- Mais j'ai 19 ans, moi, voyons ! Je suis majeure !
- On devrait peut-être commencer par quelques parties pour du beurre ? Je crois qu’on est pas mal à pas trop connaitre les règles du poker.
Pour du beurre ? Solveig ne maîtrisait pas toutes les nuances de la langue, mais elle ne comprenait pas vraiment... On pariait des vêtements ou du beurre ?
Hoai s'installe près d'une blonde, à l'air sot, et non loin de ce dépravé de Nevrabriel. Si Hoai pouvait lui faire sa fête à lui, ça m'arrangerait bien. Une humiliation publique n'a jamais fait de mal à personne.
La blonde mélange les cartes mais un pingouin aurait mieux su le faire qu'elle. Mon voisin, se penche vers moi et à la coloration qu'ont pris ses joues, je vois que mon geste a su l'atteindre.
- On tente de ramener quelqu’un d’autres pour être à côté de nous ? Une autre personne à déshabiller ?
Je suis bien tentée d'interpeller la brune mystérieuse au loin, mais mes appels de phare n'ont pas su l'atteindre jusqu'ici. Si le destin veut qu'elle se joigne à nous, alors elle le fera je suppose. Surtout que j'ai déjà mon casse-croûte à mes côtés avec lequel m'amuser. J'ignore s'il est puceau, mais il a la tête de l'emploi. Et j'adore ennuyer ce genre de garçon.
Je me rapproche de lui, frôlant son coude avec le mien.
- Pourquoi déshabiller quelqu'un d'autre quand toi tu peux le faire ?
Je lui adresse un clin d'oeil lorsque j'entends un sale gamin - tiens, ce n'est pas le père adoptif de la mioche qu'on m'avait refilé ? - nous propose de jouer pour du beurre. Je sais bien qu'Hoai est l'organisateur, mais quand on est aussi bête, je ne peux pas m'empêcher d'intervenir.
- On est très nombreux, et assez couverts. Si tu as peur de montrer tes petits tétons roses, autant ne pas jouer.
Je regarde mon complice. Préférant attendre son accord pour lancer une partie.
A ce moment précis, une tornade rose s’imposa dans son champ de vision, rompant l’attraction exercé par la femme blonde.
-Salut ma belle ! J’t’en prie, va t’asseoir, on va commencer !
Il s’agissait d’un jeune homme, avec un sourire très communicatif. Immédiatement, Artémis senti les commissures de sa bouche se crisper dans un sourire timide.
-Ou…Oui d’accord.
Mais trop tard, le jeune homme était déjà parti batifoler vers d’autres invités. Une forme noire et poilue lui emboitait le pas, et l’attention d’Artémis fut encore une fois détournée. Un TOUTOU.
Comme une enfant, hypnotisée par la bestiole/le réceptacle à câlin, elle trottina gauchement à sa suite dans l’espoir de voler une caresse.
Ayant totalement oublié qu’elle avait été invitée à rejoindre une table, ce fut une chance que la tornade rose et sa peluche baveuse finirent par se rapprocher de ladite table. Immédiatement happée par la chevelure dorée de l’inconnue vue plus tôt, elle réalisa que cette dernière était en grande discussion avec un échallat aux cheveux rouges et à la peau tachée.
Calmement, Artémis vint s’asseoir à leurs coté, posant son verre sur la table. Elle ne lâchait pas des yeux la demoiselle qui l’avait appelée. Elle battait les cartes avec l'air de quelqu'un qui ne sait pas vraiment le faire, mais qui tente d'avoir l'assurance d'un croupier.
Sa capacité de concentration étant proche de zéro à l'heure actuelle, elle n’écoutait pas vraiment les échanges fuser autour d'elle et ne réalisa donc pas la tournure bizarre que pourrait prendre les évènements.
La main soudée à son verre, elle le consommait beaucoup trop vite, et sentait déjà ses jambes devenir cotonneuses.
- Mh… Rappelez-moi ce qu’on fait ici ? demanda-t-elle alors à ses voisins, comme si elle venait de se réveiller sur sa chaise.
Il n’aimait pas trop laisser Béatrice seule au bunker. Certes, la jeune femme était capable de s’occuper d’elle-même mais se retrouver quasi seule dans le bunker aurait pu la rendre triste, même si elle ne semblait pas forcément friande d’interactions sociales. D’où le fait qu’il avait un peu beaucoup trainé pour partir.
Il enfila ces chaussures de marche en vitesse, et quitta enfin le bunker, délaissant sa veste favorite -superflue vu la chaleur environnante. Il avait promis à Bae d’aller avec lui donc il était à la bourre puisque ce dernier devait l’attendre. Ou plutôt, il avait cassé les pieds à Bae pour motiver ce dernier à venir donc peut-être qu’il devait encore aller le chercher jusqu’à la grotte des électrons libres ? Oui ! Il voulait s’assurer que son flemmard de collègue n’y coupe pas ! Le jeune homme supposait qu’en plus de Hoai et Ruhiel, il verrait Eizenija. Rien que de penser à elle et il sentait déjà qu’il prenait des couleurs. Surtout après ce qui s’était passé entre eux… Mais avec le coup de soleil qu’il arborait depuis l’avant-veille sur le visage, ça ne risquait pas de se voir.
Il faisait bon bien qu’un peu chaud aujourd’hui, ça se voyait qu’on se rapprochait de l’été et de la moiteur habituelle qu’il faisait sur l’ile en cette période. Il croisait les doigts que la chaleur ne devienne pas trop insupportable dans les prochains mois même si dans le bunker, il ne risquait pas de trop en souffrir. Sur le chemin, il remarqua de jolies fougères qui s’étiraient à l’ombre des arbres. Un petit oiseau manqua de s’écraser sur une branche. Béryl se demanda s’il était encore trop jeune pour maitriser parfaitement ces atterrissages où s’il n’était juste pas doué.
Il fit donc un petit détour par la grotte pour mettre la main sur Bae, impatient de rejoindre tout le monde. Fois de Béryl, il comptait bien déloger le médecin de sa grotte, même si cela retardait légèrement son arrivée au lac.
on vient en famille ou pas ici —
A la place, elle était la cinquième roue du carrosse qu'on avait laissé pourrir dans le garage. Les quatre autres roues allaient se faire un petit poker.
Seule, avec son verre, elle fusillait du regard ces fous qui venaient de faire Elizabeth leur ennemie. Mère, peut-être, mais enragée. C'était une terrible erreur de croire qu'elle allait se laisser faire sans mordre en retour jusqu'à sang ces enfants de la réplique factice de l'Institut, le vrai, celui qui avait été son foyer. Elle était concierge là-bas, elle était quelque chose ! Et maintenant qu'elle avait choisi Donatien, elle ne valait plus rien ? Voilà qui était instructif. Donatien était le seul réel représentant de l'Institut. Si elle avait hésité au début, voilà qui la confortait dans son choix initial.
Elle balança ses cheveux en arrière et s'apprêta à aller attraper la main d'Aeden pour qu'ils s'en aillent.
- HRP:
- Je vous attends du coup Béryl et Bae
L'Italienne attrapa un verre avant tout de chose et entreprit d'observer la foule. Il avait rameuté un nombre assez impressionnant de personnes... Heureusement, elle en connaissait quelques unes dans le lot. Vincent évidemment, Eizenija aussi, Nevrabriel. ils étaient facilement visibles, hauts en couleur comme ils étaient. Elle avait même repéré une chevelure violette qu'elle n'avait pas vu depuis longtemps. Arrivant dans le dos de cette dernière, elle lui tapota doucement l'épaule.
-Je ne pensais pas te voir ce soir, Elizabeth.